[ Clos ] [Event] Courir vers l'infini [Raiden, Nina]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Que vous l’ayez voulu ou non, vous avez été poussés vers le groupe rejoignant l’entrée des cryptes. Voyant la masse qui vous sépare de la mer, ou de la ville-haute, vous vous résignez à profiter de la cérémonie en sous-sol, même si cela doit signifier ne pas admirer le lâcher de lanternes. Après tout, ici aussi, ça vaut le détour.

[Raiden Ôkami]

Contrairement à la totalité des gens présents à ce festival, je n’étais pas venu ici pour rendre hommage aux morts de la dernière apocalypse qu’avait subie le monde. Quoi que si, un peu, par politesse et par respect pour ceux qui n’étaient plus, et ceux qui avaient perdu un être cher. Pourtant, ce n’était pas ce sujet qui me préoccupait le plus. Mes pensées étaient perturbées depuis des semaines. Je me sentais perdu, égaré dans un labyrinthe de mon esprit. Je me posais beaucoup de questions, trop sans doute. Il faut dire que ces questions concernaient en grande partie Kira, pour mieux se rediriger vers moi ensuite, puis vers le reste…Même si ça n’occupait pas entièrement mon esprit et si mes journées se passaient bien tranquillement par rapport aux mois derniers, c’était décidément assez dur.

« Kira…où es-tu en ce moment ? Est-ce que tu souffres ? Est-ce que tu es heureux ? Ai-je été à la hauteur ? Suis-je seulement à la hauteur de ce que je veux devenir ? J’ai grandis depuis que je suis partis, je suis devenu un peu plus fort, mais je ne crois pas que ce soit suffisant, j’ai l’impression qu’il manque quelque chose. Pourquoi les autres ont l’air de mieux réussir ? Le temps passe et pourtant j’ai l’impression d’être toujours en retard, de ne pas pouvoir réussir. Pourtant j’en ai réussis des choses, alors pourquoi ? Pourquoi cela ne suffit pas ? Où est la limite entre le Bien et le Mal ? Bon sang ! J’ai progressé et je trouve encore le moyen de me torturer l’esprit, j’ai conscience que ce n’est pas bon, mais pourtant j’ai besoin…de réponses…C’est ça, de réponses à mes questions. »

Entre autre…

Et puis j’avais entendu parler de ce festival, et je m’étais dit que ce n’était pas plus mal pour me changer les idées. Les voyages m’avaient toujours aidés à aller mieux, et me rendre à une nouvelle destination ne pouvais que me faire du bien. J’espérais me détendre, et en profiter pour rendre en un sens hommage à mon ami qui était quelque part sur Erasia. Je pensais très souvent à lui en espérant qu’il allait bien. Ce festival étant particulier, peut-être que certains Légendaires pouvaient se montrer et que l’un d’entre eux enverrait à Kira toutes les pensées positives et encourageantes de ma part. Le voyage avait été long mais j’étais tout de même content de découvrir un nouvel endroit que je ne connaissais pas. La Nouvelle-Gilnéas, de son nom, était une très belle ville, construite dans un esprit très traditionnel de Mizuhan. J’aurais voulu profiter plus longtemps des petites attractions de la journée mais la nuit était déjà là et le feu d’artifice n’allait pas tarder. Je m’étais donc procuré une lanterne comme tout le monde, classique pour moi, que je tenais à la main. La populace commençait déjà à se rassembler de manière plus ou moins chaotique, aussi avais-je gardé mes Pokémon dans leur Pokéball, mais ça ne m’empêcha pas d’être bousculé d’un peu de partout, quand certains imbéciles ne piétinaient pas ma cape.

Contre toute attente, poussé par la foule, je me retrouvai non pas proche du feu d’artifice mais vers ce qui semblait être l’entrée du cimetière, ou plutôt de la crypte de la ville.

_Peste ! Dis-je en secouant ma cape. Ce n’était pas là que je comptais aller.

Cela étant dit, en éclairant les murs de ma lanterne, l’endroit semblait assez intéressant. Certaines inscriptions sur les murs attirèrent ma curiosité. Et comme de toute façon j’étais désormais trop loin de la mer, je me décide alors de débuter cette soirée par un peu d’exploration touristique. Après tout, pourquoi pas ?


[Ouah, j'ai écrit ce texte en étant hyper fatigué XD j'espère qu'il assez complet pour démarrer]

[Nina Wang]

Souriante, Nina referma la longue lettre qu’elle venait de lire, rassurée et remotivée, une fois de plus, par la réponse de Sergei. Son père avait toujours su trouver les mots justes pour elle, et elle ne lui en serait jamais assez reconnaissante... Rangeant précieusement le parchemin enroulé dans ses affaires, elle rassembla ses derniers effets personnels, puis sortit de la chambre qu’elle avait occupée au cours de ces dernières semaines, à la caserne d’Arkan. Elle salua ses frères d’armes, puis quitta le bâtiment, respirant l’air frais de la capitale.

« Bon, apparemment, pas de poisson-pilote à nos trousses aujourd’hui. Peut-être savent-ils que j’en ai assez de leur manège ? À moins qu’ils n’aient appris qu’on allait à la Nouvelle-Gilnéas et décidé qu’on pourrait s’y rendre sans avoir un type collé à nous en permanence pour nous filer... »

Pensif, Genki n’avait toutefois pas d’explication à ce soudain arrêt de surveillance de la part des Fran, qui avaient eu vent de la venue de l’héritière légitime dans leur fief. À chacune de leurs sorties, ils avaient senti une présence, qui changeait parfois de signature, qui les accompagnait quasi partout, hormis entre les murs de la caserne militaire. C’en était devenu franchement pesant et, lassée, Nina avait fini par s’adresser à leur détective privé directement, pour lui dire que ce petit jeu était ridicule et qu’il ferait mieux de se présenter, histoire de rendre les choses plus agréables. Bizarrement, une fois repéré, l’homme avait cessé de les suivre à la trace, deux jours auparavant...

« Enfin, puisqu’ils sont si têtus, autant parler à un mur. C’est une bonne chose qu’on ait la paix, maintenant. On va faire quelques courses, et on y va, ça te dit ? »

Le Mentali acquiesça, et le duo alla faire quelques emplettes, avant de décoller sur le dos de l’immense rapace de guerre pour filer vers la Nouvelle-Gilnéas.

Pendant le trajet, Nina se remémora son séjour à la caserne, et les rencontres qu’elle avait pu y faire. Dans sa quête d’un mentor pour l’aider dans la voie de l’Invocation, elle avait parlé des heures durant avec de nombreux gradés, spécialisés dans pas mal de domaines différents, et elle avait pris tant de notes qu’elle avait eu l’impression de retourner à l’Académie militaire de Fla’Or ! L’un d’eux, en particulier, le fils de Maître Melto (le doyen du Conseil de Fla’Or), avait longuement échangé avec la jeune femme, qu’il connaissait de vue et de réputation. Lui-même Invocateur, il avait fait de son mieux pour aider la princesse à mieux maîtriser ce pouvoir qui la dépassait, mais il savait que pour certains esprits bien particuliers, il ne lui serait d’aucun secours, parce qu’ils étaient liés à des Invocateurs bien plus puissants que lui. À commencer par Sifuru, par exemple. Même si Nina avait beaucoup progressé avec son mentor, elle n’avait que très peu appelé Salomé, l’esprit le plus étroitement lié à elle et à sa mère, ce qui ne l’avait pas empêchée de remercier chaleureusement son professeur d’un genre nouveau pour tout ce qu’il avait pu lui apporter.

Un autre gradé s’était penché, lui, sur les Pokémon que possédait le Colonel qui étaient capables de Méga-Évoluer, avait étudié Sidéron, Irai et Erebos sous toutes les coutures et avait fini par offrir une pierre étrange, sphérique et de petite taille à la jeune femme « pour l’aider à déployer cette puissance latente chez eux ». Elle avait eu beau arguer qu’elle en possédait déjà une, le Dompteur avait tellement insisté pour qu’elle la prenne qu’elle n’avait eu d’autre choix que d’accepter, avec sa promesse qu’elle ne tenterait néanmoins rien sans avoir eu l’aval et la formation d’un expert en Méga-Gemmes. Décidément, Nina trouvait qu’elle avait un peu trop de pouvoirs hors du commun entre les mains, et qu’elle jurait de ne pas utiliser sans autorisation...

Ce séjour à Arkan avait été bénéfique, enfin, pour toute son équipe, qui s’était entraînée avec de nouveaux partenaires de combats. Le Démolosse et le Galeking, en particulier, avaient fait d’énormes progrès, révélant la puissance en sommeil que la folie avait dévoilée en eux. Chacun des Pokémon de Nina, malgré tout, était devenu plus fort, à sa manière, et ce fut requinquée et sereine que la guerrière put apercevoir, en contrebas, le lieu où les réfugiés célébraient l’anniversaire de la paix retrouvée. Les lumières étaient si nombreuses, et les bâtiments si traditionnels...

« C’est vraiment magnifique. Ils ont tant de courage... Kashi, on descend. »

En serrant brièvement ses deux Gemmes bien à l’abri dans une poche intérieure de son vêtement, Nina se laissa porter par son oiseau de proie, qui se posa un peu à l’écart afin de ne pas gêner les gens dans sa manœuvre. Rappelant la Noarfang, la jeune femme se dirigea vers un stand, où elle demanda une lanterne ronde, qu’elle tint à la main alors qu’elle avançait pour se mêler à la foule. Genki, qui avait adopté sa forme de Gijinka pour mieux se confondre avec la masse, colla sa maîtresse de près, de peur de la perdre dans cette marée humaine qui arpentait les rues de la Nouvelle-Gilnéas. Porté par la foule, le duo se retrouva devant l’entrée de ce que la fille adoptive du Major identifia comme étant des cryptes.

« J’avais imaginé notre visite ici autrement, mais tant qu’à faire, maintenant qu’on est là, autant y aller. Qu’est-ce que tu en penses, Genki ? »  

L’humanoïde acquiesça, et sa maîtresse éclaira un peu les murs des lieux, constatant qu’ils étaient richement décorés. Sentant une pointe de fierté (et peut-être un peu de patriotisme tout ce qu’il y avait de plus chauvin...) poindre en elle, elle se ressaisit bien vite lorsqu’elle vit qu’elle éblouissait un jeune homme avec sa propre source de lumière.

« Oh, pardon, je ne vous avais pas vu... Tiens, on se connaît, non ? Raiden, c’est ça ? »

En ces lieux peu avenants, mais néanmoins intéressants, Nina ne pensait pas retrouver l’un des candidats qu’elle avait évalués pendant une épreuve de Maître des Lames. Elle eut un sourire doux : l’heure n’était pas au combat, mais à l’hommage aux disparus de la catastrophe de Mewtwo.

[Ce post est mon post d’anniversaire d’inscription. MP si problème, quel qu’il soit ^^]

[PNJ]

Tandis que vous profitiez des chants et prières du festival, et que vous admiriez les cryptes, sobrement mais délicatement décorées, vous sentez un vent froid le long de votre nuque, accompagné d’un léger rire. Un enfant, qui marche près de vous, portant une lanterne en forme de Séléroc et tenant la main de son père, tremble soudain et s’effondre au sol, inconscient. Tandis que la surprise secoue votre groupe, en particulier ses parents, un Guérisseur s’avance pour lui venir en aide. Vous apercevez le visage du bambin et, pour autant que vous ayez déjà vu un cadavre, c’est la première comparaison qui vous vient à l’esprit face à la peau blême.

« Il est froid comme la mort ! Aidez-moi, il faut le sortir d’i-ci… »

À son tour, le Guérisseur s’affale au sol, inanimé, et un rire malveillant se fait entendre. La panique s’empare de ceux qui vous entourent en quelques instants.

Il va donc vous falloir trouver rapidement l’explication à ce mystère, avant de subir vous aussi ce mystérieux et macabre phénomène.

[Raiden Ôkami]

Je ne reconnus pas tout de suite la voix. Mais pour que quelqu’un m’appelle par mon nom c’est qu’il devait bien me connaître d’une manière ou d’une autre. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris une personne que je n’avais rencontré qu’une seule fois, il y a de cela très longtemps, et que pourtant je n’avais pas oublié :

_Oh ! Colonel Nina Wang, c’est bien vous ?

Je mis le poing droit sur mon cœur et m’inclinai respectueusement. Ce n’était pas n’importe qui.

_C’est à la fois un honneur et un plaisir de vous revoir. Beaucoup de mois se sont écoulés depuis notre dernière rencontre. Comment vous portez-vous ?

C’est alors que j’aperçus une autre personne à ses côtés.

_Oh pardonnez-moi je ne vous avais pas vu. Enchanté Messire…euh…attendez, mais…vous êtes un Pokémon ?

C’était particulièrement étrange, mais c’était vrai : devant moi se tenait une personne de forme humaine mais dont certains traits caractéristiques étaient ceux d’un Pokémon. On aurait pu croire à un déguisement, mais c’était beaucoup trop réaliste. En réalité j’étais en présence d’une forme corporelle que très peu de Pokémon avaient réussi à posséder : le Gijinka. Cette surprise me laissa incompréhensif pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’un flashback me fasse réaliser qui était cette étrange créature.

_Oh mais oui ! Tu es le Mentali qui était là après le combat. Excuse mon ignorance, mais les fois où j’ai rencontré des Gijinka sont très rares. Tu es toujours aussi beau.

La discussion était donc engagée avec celle qui m’avait fait progresser. J’étais tout de même heureux de cette retrouvaille, le Colonel Wang était quelqu’un qui imposait le respect mais c’était également une jeune femme qui savait faire la part des choses et surmonter les obstacles qui se présentaient à elle. Un exemple pour moi. Même si j’avais surtout fait affaire avec un visage dur et sévère par le combat, son sourire lui allait toujours aussi bien, et c’était agréable de le voir une nouvelle fois sur son visage de guerrière en cette occasion de fête et de détente.

Durant la conversation j’entendis un petit rire léger. C’était un rire un peu étrange, mais sans plus. Juste pour voir, je jetai un regard rapide autour, mais comme il n’y avait rien d’anormal, je reportai de nouveau mon attention sur Nina pour continuer à l’écouter. C’est lorsque j’entendis des cris d’exclamation que ma tête se tourna définitivement vers ce qui se passait, et cette fois elle resta figée sur la scène. Un enfant venait juste de s’écrouler aux pieds de ses parents, comme s’il s’était évanoui en un battement de cils. Un homme s’approcha alors de lui. À en juger par les vêtements qu’il portait, il devait sûrement s’agir d’un Guérisseur expérimenté. À mon sens la situation semblait donc être prise en main, cette personne allait certainement trouver ce qui était arrivé à ce garçon et trouver un moyen de le soigner, malgré le fait que ce qui venait de se passer était inquiétant…jusqu’à ce que le Guérisseur s’effondre à son tour.

_Par tous les… !

Un nouveau rire, bien plus machiavélique cette fois, se fit entendre. Je jetai alors un regard stupéfait vers Nina avant de me précipiter vers lui en l’éclairant de ma lanterne.

_Messire, Messire ! Répondez-moi !

En posant mes doigts sur sa joue, un frisson me parcourut l’échine.

_Ma Dame, dis-je en me retournant vers Nina, lui aussi est froid ! C’est comme s’il avait été foudroyé sur place ou avait eu une crise cardiaque. Qu’est-ce qui se passe ? On dirait une malédiction !

Pour vérifier s’il était toujours vivant, je posai mon oreille sur le cœur de l’homme et tentai d’écouter ses battements. J’avais déjà fait face à la violence physique et la violence mentale par la persécution, mais si l’origine de ce mal était effectivement une violence d’ordre spirituelle ou spectrale, là, c’était la première fois que j’y étais confronté. Peut-être le Colonel avait-il une idée sur la question. Mais il allait falloir réagir vite. Songeant alors que quelqu’un dans la foule y était possiblement pour quelque chose, je jetai un regard de tous les côtés, même vers le ciel et les toits des maisons, et vérifiai si personne n’avait de comportement suspect ou s’il n’y avait pas autre chose de paranormal quelque part autour de nous.

[Nina Wang]

Nina répondit à Raiden par un salut militaire impeccable, à force d’être pratiqué, chaque jour, depuis quinze ans... Ce geste faisait partie de sa vie, et elle savait qu’elle l’effectuerait probablement jusqu’à sa mort.

« Oui, en effet. Je vais bien, même si les événements liés à la folie de Mewtwo m’ont pris pas mal de temps et d’énergie. Fla’Or, ma ville, a subi de gros dégâts, et il a fallu reconstruire. Et toi ? As-tu pu t’exercer pour affiner, voire affûter ta maîtrise des lames ? Et ton voyage, comment se passe-t-il ? »

La jeune femme tutoyait son élève, comme auparavant, après l’épreuve. Cela lui semblait naturel : même s’ils devaient avoir le même âge, à peu de choses près, elle préférait s’adresser ainsi à ceux qu’elle avait combattus et formés, sauf en cas de refus de leur part. Le Mentali suscita l’étonnement chez le jeune Nalcien, qui ne le reconnut pas au premier abord, et pour cause : lors de leur précédente rencontre, Genki était sous sa forme véritable, et il n’était pas aisé d’identifier un Pokémon Gijinka au premier coup d’œil. Agréablement surpris par le discernement de Raiden, il fut néanmoins ravi, et en réponse au compliment, il fit un sourire doux, lui aussi, identique à celui qu’arborait sa maîtresse. On disait qu’à force de vivre ensemble, les gens finissaient par se ressembler... L’attitude de l’humanoïde en était une preuve flagrante.

« Alors tu connais les Gijinka ? C’est vrai que ce n’est pas très répandu, mais il faut avouer que c’est parfois bien pratique... Genki s’est déjà fait passer pour un dresseur, une fois. C’était amusant, comme expérience. »

Le petit rire qui retentit et déconcentra Raiden un instant intrigua la jeune femme, qui porta discrètement une main à l’un de ses saï qui, malgré sa tenue de civile, ne la quittaient jamais. Mais comme le son se dissipa, elle s’en désintéressa, sans toutefois retirer ses doigts de son arme. Le Gijinka, qui avait capté son inquiétude, ouvrit tous ses sens à ce qui l’entourait, attentif au moindre signe d’attaque. Mais il ne put prévenir ce qui allait arriver, n’en ayant connaissance que deux ou trois secondes avant, malgré ses dons de prescience : un gamin s’effondra, sous l’œil effaré de ses parents. Nina se tendit instantanément, prête à attaquer ou à se défendre, lorsqu’un homme s’avança pour venir en aide à l’enfant. L’humanoïde posa une main sur l’épaule de sa maîtresse pour l’inciter au calme, mais le duo pâlit lorsque le Guérisseur s’écroula, lui aussi, terrassé par un mal invisible.

Au regard surpris de Raiden, la gradée répondit par un signe de dénégation. Elle n’en savait malheureusement pas plus que lui au sujet de ce qui avait fauché les deux pauvres hères désormais aussi froids et aussi blancs que des macchabées. Le Colonel s’approcha également, avec méfiance, cependant, pour constater les dégâts. Les victimes n’avaient aucune blessure visible, aucun signe extérieur de maltraitance, et donc aucune piste pour les autres qui, spectateurs, ne pouvaient que s’efforcer de ne pas céder à la panique. Mais si Nina et son compagnon nalcien gardèrent leur calme, les civils autour d’eux, en revanche, furent gagnés par la terreur, et des cris s’élevèrent un peu partout, alors que la foule s’agitait en quelques secondes. La cérémonie prenait des allures de crise générale, et cela ne plaisait pas du tout à la jeune femme. Ils étaient là pour rendre hommage aux morts, pas pour en ajouter aux catacombes ! D’une voix forte, elle lança :

« S’il vous plaît ! Pas de panique, restez calmes, il est inutile de courir dans tous les sens ! Si le responsable est dans la foule, vous ne ferez que lui rendre la fuite plus facile en vous agitant ! »

En toutes circonstances, le Colonel Wang avait réellement l’impression d’être en temps de guerre, à devoir mener et canaliser les gens. Décidément, quand elle n’allait pas au cœur du conflit, c’était lui qui venait jusqu’à elle... Autour d’elle, certains s’arrêtèrent, comme raccrochés au fil ténu que constituait la voix de la princesse. D’autres se figèrent, plus par effroi que par désir d’obéir à cette inconnue. Mais il resta encore des gens pour s’enfuir à toutes jambes, et un homme, puis deux, furent cueillis à leur tour par ce mal étrange. Sachant pertinemment qu’elle n’aurait pas pu les empêcher de bouger, elle essaya de relativiser. Elle se tourna alors vers Raiden, qui l’informa de l’état de santé des deux personnes inconscientes et à terre, avec le peu de connaissances qu’il avait : de mémoire, pour Nina, il n’était pas médecin, malheureusement. Après avoir échangé un regard avec Genki, elle se pencha pour regarder de plus près.

« Foudroyé, ou victime d’une crise cardiaque, tu dis ? Hm, peu de chances que ce soit le premier cas de figure, nous sommes dans les cryptes, et nous aurions vu quelque chose, quand même. Quant à une crise cardiaque... Il est très rare que cela arrive chez un enfant, et une « épidémie de crises cardiaques » n’est pas possible. C’est un mal individuel. Non, nous avons affaire à quelque chose qui frappe sans distinction, mais de façon méthodique et chirurgicale, pour le moment. Si c’est un gaz... Tout le monde, couvrez-vous le nez et la bouche ! On ne sait pas si des vapeurs ou des substances toxiques circulent dans les airs, prenez vos précautions ! »  

Sortant deux tissus légers mais solides de ses affaires, elle en noua un sur son visage, puis tendit le second à son Pokémon. Si Raiden en avait besoin, elle en avait encore de secours dans sa poche.

« Une malédiction... Si ce sont des Spectres qui en sont à l’origine, il nous sera difficile de lutter. Les forces occultes et sombres sont puissantes et dures à contrer. En tout cas, une chose est certaine : c’est quelque chose ou quelqu’un de bien réel qui est à l’origine du mal. Jusqu’à preuve du contraire, les murs ne rient pas, et ils ne font pas de farce, de bon ou de mauvais goût, d’ailleurs. Je vais voir si je sens quelque chose d’anormal en eux. »

Nina s’agenouilla, puis posa sa main libre (l’autre étant occupée à tenir son saï) sur le front du gamin. Elle se concentra, en tentant d’oublier la froideur de la peau de l’enfant, et elle perçut avec horreur le sang glacé qui circulait de moins en moins vite dans son corps. Elle non plus n’était pas Guérisseur, mais sa maîtrise du sang, quoiqu’encore incomplète, était sans appel. Ce petit allait mourir s’il n’était pas réchauffé assez vite, ou si l’étrange maladie qui l’avait frappé n’était pas repoussée au plus vite.

[Raiden Ôkami]

J'attrapai le mouchoir que me tendit Nina, mais ne le mit pas à mon nez. La possibilité qu'il s'agissait d'un gaz ne me paraissait pas possible car nous aurions dû au moins sentir quelque chose. Je rangeai tout de même le mouchoir dans une poche au cas où. Mon examen auditif du coeur n'avait rien donné au début à cause de la panique alentour qui commençait à faire trop de bruit. Le Colonel Wang avait réussis à rétablir le calme, bien que relatif, mais en essayant d'écouter à nouveau le coeur du Guérisseur à terre, je ne pus rien entendre de plus que les battements de mon propre coeur qui frappait à mes tympans. La situation m'avait rendu nerveux.

« Par Palkia, impossible de comprendre ce qui se passe. Comment allons-nous faire ? Les Guérisseurs ne se trouvent pas à tous les coins de rue, les Maître de l'Esprit non plus d'ailleurs. On doit se décider, oui, prendre une décision... »

Nina me donne son avis sur les Malédictions, et elle n'avait pas tort. Quelque chose de bien réel s'en prenait aux gens, mais s'il s'avérait être un spectre, il allait être difficile voire impossible de lutter, quand bien même on savait ce qu'était cette chose.

_Et votre Ment...Je veux dire...Et toi Mentali ? Tu ne ressens rien ?

C'était tout de même vrai. Le Mentali, bien qu'humanoïde, avait des pouvoirs psychiques qui pouvaient sûrement s'avérer utile, du moins je l'espérais. C'est alors qu'une idée me traversa la tête. Une idée pas très plaisante mais qui pouvait très bien se révéler juste.

_Ma Dame. Et si...Et si on avait volé leur âme ?

Dis comme ça, cela semblait étrange, mais j'avais une explication.

_Vous savez ? Un peu comme, je ne sais pas, un Spectrum par exemple qui sépare votre âme de votre corps pour l'emmener avec lui ? Je sais que ça peut paraître invraisemblable. J'en ai entendu des histoires à ce sujet. Mais pensez-vous que...?

Un vent souffla soudain dans mon dos, et un frisson me parcouru l'échine. Ce n'était peut-être rien, mais j'avais un mauvais pressentiment sur ce qui allait se passer. Doucement, je tournai la tête vers l'arrière. Rien n'avait changé, pourtant je ne me sentais pas plus à l'aise. Je ne savais pas si c'était mon instinct de voyageur qui réagissait ou si c'était autre chose qui prenait le pas sur mon esprit, cependant j'étais sûr d'une chose :

_Colonel, je crains que nos connaissances soient insuffisantes. Il faut qu'on emmenne ces gens quelque part le plus vite possible pour qu'ils soient pris en charge par quelqu'un de plus expérimenté. Mais nous ne devrions pas nous éterniser ici, partons tout de suite.

Je m'adresse alors aux parents de l'enfant.

_Vous, s'il-vous-plait, prenez votre enfant et accompagnez-nous, nous allons l'emmener en sécurité.

Je pris alors le bras du Guérisseur sur mon épaule et essayai de le soulever en m'appuyant sur mon bâton.

_Aidez-moi, dis-je à Nina Wang.

Il fallait déjà que l'on s'éloigne des cryptes, ce n'est qu'après que nous pourrions chercher quelqu'un qui pourrait nous aider.


[Désolé pour le temps de réponse, et pour la qualité de ce post très court. Mais en espérant que ça nous fasse avancer ^^]

[PNJ]

Mais avant de pouvoir quitter la salle, le groupe se retrouva pris de frissons. L'air s'était rafraîchi au point que, d'un coup, toutes les personnes présentes se retrouvaient à souffler d'épais nuages de vapeur à chaque expiration. Quelques uns s'écroulèrent au sol, en tremblant violemment, les muscles contractés au maximum. Ils étaient toujours conscients, mais leur corps n'avait pas tenu le choc de perdre autant de degrés d'un seul coup et avaient besoin de quelques instants pour se relever, ou simplement parler distinctement.

"Qu-qu-qu-qu'est-sssse qui s'p-p-passe ?!"

La panique se propagea parmi les gens que Nina et Raiden avaient un peu réussi à calmer. Les uns et les autres se rapprochèrent pour garder un peu de chaleur, et se remirent en route aussi vite que leur permettaient leurs muscles contractés à l'extrême, avançant à petits pas vers la sortie.

Néanmoins, avant même qu'ils ne puissent l'atteindre et alors qu'ils s'en étaient approchés d'à peine un mètre, de longs fils d'eau ruisselèrent à l'horizontale sur les murs. Puis les fils prirent la taille de petits ruisseaux et se rassemblèrent devant l'ouverture, la bouchant complètement, avant de geler sur place. On aurait cru qu'un maître de l'Eau venait d'enfermer le groupe en sous-sol dans une chambre froide. Pourtant, personne dans le champ de vision de Nina ou Raiden n'avait fait le moindre geste de maîtrise. Les cris fusèrent.

"On est... on est enfermés ! On v-va mourir ! On va m-m-mourir de froid, ou attaqués par des f-fantômes !"

Une femme, parmi ceux qui étaient encore debout et ayant toujours leur sang froid, s'approcha de la paroi de glace qui les enfermait, la frôla de la main, avant de déclarer, maîtrisant du mieux possible les tremblements de sa mâchoire :

"Eh bien, il n'y a qu'à faire fondre ce mur, non ?"

Avec de larges mouvements qui ne laissaient pas de doute sur son haut niveau d'Élémentale, la maîtresse de l'Eau s'attaqua au mur de glace et entreprit de le faire fondre. Mais, comme s'il ripostait de lui-même, l'obstacle libéra une décharge de foudre qui alla frapper la dame, la laissant sonnée, avant de se reconstruire de lui-même aux endroits où il avait fondu. Ce nouvel échec effraya tellement le groupe que plus personne n'osait crier ou pleurer. Tous étaient sous le choc, et commençaient à prendre pleinement conscience de la situation : piégés, isolés, visiblement incapables de se créer une sortie, incapables de savoir qui était l'ennemi.

La température ne remontait pas, elle chutait même encore. Le risque de tomber en hypothermie se faisait de plus en plus important, et lutter contre ça devait être une priorité.

[Raiden Ôkami]

Tout ébahis par ce qui venait de se passer, je fus vite rattrapé par la sensation de froid moi aussi. La température subitement glaciale me fit frissonner. Ne comprenant pas tout de suite ce qui se passait, j'avais continué d'avancer avec Nina en direction de la sortie, le Guérisseur sur nos épaules. Mais quand nous vîmes cette même sortie devenir obstruée par un glacier apparus comme par magie, ce fut une autre histoire. La panique revint dans la foule, et je ne pouvais que le comprendre, car moi aussi cette situation commença à m'inquiéter. La température baissa encore, il faisait de plus en plus froid et je commençai à grelotter et à claquer des dents. N'ayant pas l'intention d'attendre que ça devienne insupportable, je laissai pour un instant à Nina l'homme inconscient, débouclai ma cape, déposai mon sac-à-dos et commençai à y chercher quelque chose.

_Par Suicune ! Et dire que je n'arrête pas de me plaindre de son encombrement dans le sac !

Je sortis alors une fourrure qui m'avait été confectionnée par la couturière de Comodo. Cette extension pouvais s'attacher à l'intérieur de la cape si j'étais amené à traverser des zones de grand froid. A l'époque c'était pour me préparer à traverser la Forêt Enneigée avec Kira que je l'avais acheté, ainsi que d'autres protections contre le froid sur certaines parties du corps. Le plus vite possible que mes doigts me le permettaient, je laçai la fourrure sur la partie intérieure de la cape, avant de me la jeter sur le dos et d'enfiler des moufles. Normalement je devais les mettre d'une manière particulière pour les adapter avec mes gantelets. Mais le froid gagnait du terrain. Tant pis. Je les mis à la va-vite.

_Bon sang, c'est quoi cette diablerie ? On se joue de nous !

Tandis que je n'emmitouflais comme je pouvais, une femme élémentaire d'eau eu alors la bonne idée de tenter de faire fondre la glace. Mais cette tentative se solda par un échec foudroyant (si j'ose dire) qui n'eu d'autre effet que de rendre l'assistance encore plus terrorisée. Bien que je ne m'étais pas mis à crier comme les autres, je me sentais de moins en moins à l'aise. Mon coeur commença à battre plus vite. Mais comme je voulais moi-même devenir fort, et aussi comme je ne voulais pas montrer le moindre signe de faiblesse mentale devant Nina, je fis de mon mieux pour ne rien laisser paraître. Une déduction me vint alors à l'esprit.

_Ma Dame, je crois que j'ai compris : ce n'est pas une malédiction qui a touché l'enfant et le Guérisseur, c'est la température de leur corps et de leur sang qui a chuté d'un coup. Comme s'ils avaient eu un choc thermique ou une hypothermie depuis l'intérieur de leur corps. Si c'est un contrôleur d'eau et de glace qui a bloqué le passage, alors il y a de fortes chances pour qu'il contrôle également le sang. Exactement comme vous.

Je sortis autre chose de mon sac-à-dos, une torche et un briquet d'amadou, que je m'empressai d'utiliser pour créer une flamme qui ne serait pas de trop pour nous réchauffer.

_Vous n'avez pas trop froid ? Je peux partager un pan de cape pour Mentali et vous si vous voulez.

Mais mes tremblements n'avaient pas cessés et la fourrure commençait à peine à me réchauffer.

_Vous avez une idée de comment se sortir de là ? Dis-je en réajustant mon écharpe noire. Pour ma part j'ai deux propositions : soit vous essayez vous aussi de faire tomber cette barrière de glace, mais dans ce cas j'ignore comment vous protéger de cette foudre étrange ; soit nous essayons de trouver le fauteur de trouble, ou au moins d'échapper à ce froid, en nous enfonçant plus dans les cryptes et en poussant notre exploration plus avant, mais là aussi j'ignore si c'est une bonne direction car le froid aura peut-être eu raison de nous pendant le trajet...

[PNJ]

Mais dans la direction qu'indiquait Raiden, la situation n'était pas meilleure. L'air de ce côté de la salle commença à se remplir d'électricité, apparaissant sous la forme de minuscules éclairs formant comme des barreaux devant l'entrée. Cependant, cette nouvelle menace avait permis aux plus attentifs du groupe de connaître l'identité des fautifs.

Un jeune garçon, qui était resté silencieux jusqu'à présent, s'avança accompagné de son Polichombr. Il était suffisamment près de l'électricité pour attirer quelques éclairs, comme de la buée chaude attirée par l'ouverture d'une fenêtre vers l'air froid, mais trop loin pour en être blessé. Il avait l'air peu sûr de lui, mais tenta quand même une approche.

"Je pense que... ce sont des Spectres. Choup, utilise Dépit s'il te plait..."

Le Polichombr se mit à aspirer toute l'ambiance négative qu'il percevait devant lui, sur ce mur électrique. Cela marcha ; les étincelles se firent moins nombreuses et l'air se réchauffa même de quelques degrés. Les ennemis, quelques peu calmés mais pas entièrement apaisés, se matérialisèrent.

Le jeune Dresseur (et probablement apprenti Lieur) avait vu juste : il s'agissait de Spectre. Mais pas complètement, cependant ; tout un clan de Motisma se trouvait là, tout autour de la salle. Quelques uns étaient parfaitement normaux, mais d'autres avaient leurs bras électriques bleu foncé ou violets plutôt que la couleur cyan habituelle. Ceux-là semblaient protéger les autres, plus petits, et montraient des signes de méfiance et d'énervement.

Néanmoins, ils acceptèrent de communiquer avec ceux qui étaient capables de les comprendre, à savoir, le Lieur, quelques autres doués avec les forces spectrales, et la plupart des Pokémon présents.

Le groupe put ainsi apprendre que, par hasard et malchance, il était tombé dans un nid de Motisma. Établis depuis des années dans les galeries souterraines, ceux-ci avaient vu débarquer les Gilnéens, leur ville et leurs cryptes dans leur environnement. Ils s'étaient adaptés, tant qu'on les avait laissés tranquilles. Mais voilà que ce soir, des centaines de milliers d'humains foulaient du pied leur territoire, ayant même l'audace de pénétrer leur nid ! Les protecteurs du groupe de spectres avaient dû réagir, bien entendu.

Les humains devaient partir sur le champ. Bien entendu, répondit le groupe - pas plus motivé que ça à se retrouver gelé sur place. Quelques uns proposèrent également de signaler aux autorités de la ville la position du nid, tant pour la protection des Motisma que pour celles des intrus qui pourraient tomber ici par hasard...

Guidés par les esprits électriques (ou plutôt surveillés), le petit groupe se dirigea vers la sortie la plus proche, émergeant par les anciennes galeries dans une zone un peu à l'extérieur de la cité. L'endroit n'était pas désert, de nombreuses personnes ayant décidé de s'éloigner de la ville pour profiter de la vue plus à leur aise. Le lâcher de lanternes étaient sans doute pour bientôt.

Lorsque tous furent sortis, les Motisma scellèrent l'entrée d'une de leurs attaques de Glace électrisée, et repartirent.

Le Guérisseur et l'enfant qui s'étaient évanouis commencèrent à reprendre des couleurs et s'éveillèrent après quelques minutes à l'extérieur. L'aventure se terminait bien... Et il restait encore à admirer le clou du spectacle.

[Tadaa Vous voilà donc dehors, prêts pour le final.
Les Motsima bleu foncé et violets sont les formes Réfrigérateur et Machine à laver, mais évidemment ces machines n'existant pas sur Erasia, je me suis adaptée
Si vous postez aujourd'hui, merci de ne pas vous éloigner de la zone !]

[PNJ]

La première lanterne

La fête avait déjà duré plusieurs heures, quand le son puissant d’une trompe se fit entendre à travers la Nouvelle-Gilnéas, invitant tout un chacun à se mettre en position pour le grand final : la libération des lanternes. Les prières cessèrent. Les uns après les autres, les participants trouvèrent le meilleur endroit pour eux pour voir le ciel ou la mer. Et finalement, la première lanterne s’envola.

Elle fut suivie par des milliers d’autres, tandis que certaines étaient déposées délicatement sur la mer pour être emportées par les vagues vers le large. De plus, afin que la ville ne reste pas dans le noir en attendant l’aube, les porteurs de lampions incapable de voler vers le ciel ou de flotter sur l’océan purent trouver de nombreux socles où les installer, prévus à cet effet par les habitants de la ville Mizuhanienne.

Portés par l’émotion et la beauté de la scène, les participants se mirent à chanter un dernier hommage à leurs disparus, et les mains s’attrapèrent, entre famille, entre amis, entre inconnus. Tous réunis pour cette prière.

Une ombre apparut cependant dans le ciel, au milieu des lueurs. Il était impossible de ne pas la distinguer clairement avec toutes les lanternes qui lui volaient autour. Une clameur se fit entendre

« C’est Giratina ! Vite, baissez la tête ! »

Oracion

De fait, tous les Érasiens connaissaient les légendes entourant le Renégat, en particulier celle qui prophétisait que quiconque croisait le regard de l’Entité se verrait conduit de gré ou de force dans le Monde Distorsion pour y subir une éternité de châtiments. Lors des cérémonies funèbres, seul le défunt devait avoir les yeux vers le ciel ; ainsi le guide des âmes savait immédiatement laquelle il devait conduire vers l’Au-delà, le monde des morts, l’eden ou la réincarnation, selon les croyances.

Les habitants du Vieux Monde s’inclinèrent les uns après les autres, avec crainte ou respect. Les Midgardiens, moins au fait de ce mythe local, hésitèrent un temps avant d’imiter leurs collègues du monde d’En-Bas. Il n’était pas uniquement question de superstition, mais de traditions et de respect de l'autre et de ses croyances.

Le Pokémon Légendaire observa la foule un instant, puis poussa un cri, à la fois puissant, et doux, qui ébranla toutes les lueurs dans le ciel, sur la mer, et dans le cœur des gens. Il étendit ses ailes membraneuses, survola la ville, puis s’éloigna vers l’horizon, en direction de la mer, vers l’Est. Docilement, les lanternes flottantes et volantes suivirent leur Guide, tandis que les plus aventureux des humains relevaient la tête pour regarder leur départ. Après de longues minutes, elles disparurent dans la lumière de l’aube, tandis que le soleil apparaissait au large.

_________________

Ce message marque la fin de l'événement, tous les messages postés après seront notés sur trois points, comme des messages normaux. N'hésitez toutefois pas à continuer l'histoire et à me solliciter si vous avez la moindre question !

[Nina Wang]

Lorsque Raiden questionna Genki, ce dernier fit un signe de dénégation.

« Je pense qu’il y a des choses qui bloquent les communications et qui brouillent les perceptions... L’air est saturé, mais saturé de quoi, je ne saurais le dire. Je ne suis pas experte en psychisme ou en forces occultes, hélas. »

La jeune femme haussa un sourcil à l’évocation d’un possible vol d’âmes. Carrément ! Raiden n’y allait pas de main morte ! En écoutant attentivement ce que le Nalcien avait à dire à ce sujet, elle hocha la tête, pensive.

« C’est une possibilité à ne pas écarter, en effet... Nous sommes dans des cryptes, qui abritent des corps, dont la plupart ont péri avec violence, lors de la catastrophe de Mewtwo. Il n’est pas improbable de songer à une vengeance d’esprits tourmentés qui n’ont pu se résoudre à quitter notre monde... »

Cependant, la suggestion pleine de bon sens de son ancien élève décida Nina, qui acquiesça. Malgré son expérience et son talent pour le maniement des lames et de son élément, elle ne pouvait rien pour ces gens, à son grand désarroi. Toutefois, elle était bien placée pour savoir qu’il était préférable d’avouer ses lacunes et d’avoir recours à quelqu’un de compétent lorsqu’on était dépassé par quelque chose qui nous échappait. Mais alors qu’elle se penchait pour aider son camarade et qu’elle avançait avec lui en soutenant le Guérisseur, une bourrasque glacée balaya la salle tandis qu’un autre vent, d’une nature bien différente, soufflait sur la foule, semant la panique et affolant tout le monde. Lorsque Raiden se fut couvert, Nina lui confia leur protégé, véritable poids mort, le temps d’utiliser sa maîtrise autour d’elle pour s’isoler un peu. En bonne Mizuhanienne, habitante de Fla’Or, de surcroît, elle n’était pas aussi touchée par cette brutale chute de température que les moins endurants du groupe, mais elle prit néanmoins la peine d’enfiler un manteau, au cas où. Elle avait l’habitude du froid extrême, mais elle n’était pas non plus un Pokémon Glace...

Elle saisit ensuite une sphère dans ses affaires, en lançant d’une voix forte :

« Erebos, un peu de feu, s’il te plaît ! »

Dans un flash lumineux, le loup infernal apparut, puis cracha une gerbe de flammes en tournant la tête, histoire de réchauffer un peu l’atmosphère. Mais l’échec de l’Élémentale de haut niveau à faire fondre le mur de glace qui les emprisonnait désormais ne rassura pas la gradée, qui se précipita pour vérifier que la femme était simplement sonnée.

« Si ce quelque chose ou quelqu’un manipule le sang, je peux vous assurer que la situation est très mauvaise... Quoi qu’il en soit, jusqu’à preuve du contraire, les murs ne se défendent pas tout seuls. Je ne suis pas spécialement emballée par l’idée de tenter de prendre un autre chemin. Erebos, un peu plus de puissance, je veux que ce feu flambe comme jamais. »  

Docile, le Démolosse souffla sur la torche pour augmenter la taille et la puissance de la flamme. Devant l’air effrayé ou franchement terrifié de certains, le Colonel dut intervenir.

« Ne craignez rien, ce Pokémon est parfaitement sous contrôle. Je sais que vous avez pu en voir s’attaquer aux humains l’an dernier, mais je peux vous garantir que celui-ci est totalement inoffensif, tant que je ne lui donne pas l’ordre de devenir dangereux, bien évidemment. »

Le ton autoritaire et l’assurance dans sa voix parurent convaincre les plus dubitatifs que cet être à la fourrure noire était de leur côté. La jeune femme refusa alors poliment la proposition de Raiden, désignant son propre manteau et son Mentali pour lui montrer qu’ils allaient bien et que le froid ne leur faisait pas peur. Et puis, si vraiment Genki se sentait mal, il pouvait toujours regagner sa Ball sans problème. En fronçant les sourcils, la gradée se décala légèrement et laissa sortir un autre Pokémon, une Pharamp à l’apparence un peu renfrognée et aux velléités belliqueuses.

« Irai, essaie d’instaurer un dialogue électrique avec les entités à l’origine de ce mur électrifié, si tu y arrives. »

L’ovin s’exécuta, envoyant des décharges sur le mur à intervalles réguliers. Au bout de quelques instants, un échange sembla se former, mais la créature électrique n’eut pas le temps de faire part de sa découverte à sa dresseuse : un jeune garçon accompagné de son Polichombr ordonna à son compagnon d’utiliser Dépit pour absorber tout ce qu’il y avait de plus négatif en provenance de cette barrière de glace. Les fautifs apparurent alors, expliquant aux Pokémon et à ceux qui pouvaient les comprendre pourquoi ils avaient agi ainsi. Genki s’occupa de faire la traduction pour les humains lambda, et le groupe se dirigea vers la sortie, escorté par les Motisma. Devant l’angoisse et l’agitation de certains, Nina haussa un peu le ton.

« Pas de gestes brusques et pas de mouvements inutiles ou inconsidérés, et tout se passera bien. Doucement, tout le monde, la sortie est juste là. »

Une fois tout le monde dehors, Nina et Raiden allongèrent le Guérisseur et l’enfant côte à côte. Tandis que le Nalcien s’occupait de l’adulte, le Colonel ordonna à son Démolosse de se coucher contre le gamin pour le réchauffer avec son corps de Pokémon Feu. Il fallut quelques minutes à leurs deux protégés pour se réveiller et revenir à eux, et l’enfant, d’abord effrayé par la grande bête collée à lui, finit par l’enlacer en constatant qu’elle ne lui avait rien fait de mal. Nina répondit à la question du petit (« comment il s’appelle ? ») avec un sourire doux, puis échangea un regard avec son ancien apprenti. Le lâcher de lanternes allait commencer d’un instant à l’autre, et fort heureusement, cette petite mésaventure dans les cryptes n’empêcherait personne d’y assister.

[Et voilà, event clos pour moi. Dommage qu’on n’ait pas autant posté que prévu, mais j’ai bien aimé cette petite histoire dans les cryptes. Raiden, je te laisse conclure si tu le souhaites ! Merci pour ce RP ^^]

[Raiden Ôkami]

Nina savait gérer la foule et les situations, c'était clair et net. Elle donnait les consignes, indiquait la direction à suivre, demandait à ce que le calme reste, bref elle imposait le respect, comme toujours. Je restai près d'elle, portant toujours le Guérisseur inconscient et la suivis. Nous déposâmes les deux premiers infortunés de cette aventure dans un endroit convenable et ils ne tardèrent pas à reprendre connaissance. Cette histoire, bien qu'assez invraisemblable s'était finalement bien terminée, et c'était un soulagement. Tandis que Nina s'occupait des derniers détails, je pris le temps d'enlever la fourrure de ma cape et le reste qui m'avaient servis à me protéger du froid, ainsi que la torche. Son regard croisa alors le mien pendant un cours instant, auquel je répondis :

_Quelle histoire, hein ? J'étais bien loin d'imaginer quelque chose comme ça.

Les gens se dispersèrent, plus ou moins, et rejoignirent le reste de la foule qui s'apprêtait à lâcher les lanternes. Le plus grand moment de la soirée allait commencer. Une première question me vint alors à l'esprit, mais j'hésitais à la faire connaître au Colonel de peur d'être déçu du résultat de ma décision. Cependant, après ce qui s'était passé, et après le service qu'elle avait rendue à ces gens et à moi qui n'avait rien fait de constructif, je finis tout de même par laisser la politesse l'emporter.

_Ma Dame ? Me feriez-vous l'honneur de vous joindre à moi pour l'occasion de ce lâcher de lanternes ? J'aimerais vous remercier de votre action par un repas…

Ma phrase s'arrêta là car que je ne pus trouver aucun adjectif pour la remplir, n'osant pas dire "copieux" parce que je n'en avais pas les moyens, ni "frugale" pour ne pas paraître indisposé à la remercier dignement. Cependant elle accepta gentiment ma proposition, et bien que je me torturais encore l'esprit si c'était ce que je voulais vraiment, sa réponse fut tout de même un soulagement pour moi. En effet, si j'avais hésité à lui poser la question, c'était parce que je n'arrivais pas à me décider de comment passer la soirée : passer du temps avec quelqu'un que je connaissais ? Ou rester seul et penser à l'ami qui me manquait ? Finalement, c'était peut-être mieux de se changer les idées avec quelqu'un d'autre, tout en n'oubliant pas celui qui m'avait longtemps accompagné. Nina et moi, accompagné de son Mentali humain, allâmes donc trouver un espace adéquat pour nos lanternes. Le grand moment arriva enfin et des lanternes s'élevèrent alors dans le ciel. Je plantai la mienne dans un socle prévu à cet effet et tournai mon regard vers les astres.

« Kira...Si seulement tu pouvais être là avec moi, comme à un feu d'artifices...»

Quelque chose apparu soudain dans les nuages, une forme sombre qui se détacha subitement comme un événement presque redouté. Un Légendaire venait d’apparaître, et pas n'importe lequel : Giratina. Comme tout autre Pokémon Mythique, je voulais absolument voir à quoi il ressemblait en vrai, mais je connaissais aussi la tradition qui disait de ne surtout pas le regarder sous peine d'être condamné à errer dans son monde. Aussi m'empressai-je de baisser la tête (quoique tardivement), le laissant passer tel un fantôme, priant Arceus que ma dernière pensée ne porte pas malheur à son destinataire. Quand il s'en alla avec les lanternes, ou les âmes des défunts, je fis partis des quelques téméraires qui voulurent le voir un peu, distinguer au moins quelques détails en plus, mais il était déjà partis. L’événement phare du moment était passé, le festival pouvait continuer jusqu'au matin. J'allais repartir sur un bout de conversation avec Nina, et essayer de nous trouver un restaurant pas trop cher pour y souper et nous raconter nos dernières aventures.

C'est alors qu'une deuxième question se manifesta au milieu de mes pensées. Une question diablement bien plus difficile que la précédente. Elle était apparue comme ça, à partir d'une idée que je n'avais même pas songé à chasser. Pourtant elle pouvait être bénéfique et me permettre d'atteindre des objectifs qu'il me tardait de réaliser...peut-être même trop vite. Mais j'avais suffisamment attendue pour rien pendant tout ce temps, je devais agir, bouger, faire quelque chose, prendre l'initiative, c'est sans doute grâce à ça qu'après un dernier moment de silence hésitant, je déclarai :

_Ma Dame...euh...(mes phrases étaient ponctuées aussi bien de balbutiements que d'un ton déterminé) Pardonnez-moi, mais j'ai quelque chose de...spécial à vous demander. Vous voyez...comme vous le savez, je suis un grand voyageur, je parcours le monde, j'aide plus ou moins les gens que je croise, je m'adapte aux situations, etc...Bref la liberté est quelque chose d'important pour moi, il m'est difficile de faire sans...Mais, mes précédentes expériences m'ont fait comprendre que je manquais de...compétences. Je n'ai pas réussis à sauver Kira, je n'ai pas réussis à m'en tirer comme je l'aurai voulu non plus. Il y a des choses que je n'arrive pas à faire, et ce depuis trop longtemps. Je...j'en ai assez d'avoir le sentiment d'être un incapable. C'est pourquoi je recherche l'aide d'un mentor, quelqu'un qui puisse affiner ma maîtrise des armes et de mon élément, quelqu'un qui m'apprenne à être capable, a avoir les compétences adéquates. Et je pense que vous êtes la personne qui serait…

Ma phrase ne se termina pas, là non plus. Je voulus mettre un genou à terre,  sans succès, je posai alors juste un mon poing droit au cœur.

_Ma Dame, l'armée n'est pas faite pour moi, et je me doute qu'une partie de ma liberté me serait privée en vous demandant cela, mais j'ai besoin de vous. Accepteriez-vous de m'enseigner les armes et la maîtrise élémentale pendant quelque temps si je me mettais à votre service ?


[Ouf ! Enfin finis ! Désolé pour le temps de réponse. Pour le noteur qui découvre, j'ai eu l'autorisation de dire ce que Nina répondrait, on a prévu ça entre nous, pas d'inquiétude.]

[Contenu sponsorisé]