[ Clos ] Chevalier ailée d'un jour [Épreuve Maître des Lames Victoria]

[PNJ]

Examinatrice:

Oh non ! J'suis en retard !

Azura courait au milieu des allées de cette ville qu'elle connaissait si bien pour y avoir vécu plusieurs années, Linaëwen. Elle y avait, comme ses frères et sœurs de la tribu d'Aliphyr, subi l'entrainement des apprentis Chevaliers Ailés et en était ressortie plus forte, officiellement reconnue par un Guériaigle et désormais par les siens pour ses talents de Guerrière. Dans ses cheveux flamboyants, elle portait même, avec une immense fierté, sa première plume ! Et aujourd'hui, on lui avait confié une mission : tester les capacités à l'épée d'une jeune femme. Une épreuve sous sa responsabilité ! Un honneur qu'elle n'avait pas manqué d'accepter, même si son élève du jour n'était pas de la tribu du Ciel mais de celle de l'Onde. Par ces temps de paix, ce n'était pas excessivement choquant de voir une telle alliance entre deux villes - et tout le monde savait que les techniques Aliphyr et Linaëwen étaient inégalées dans tout Midgard ! Néanmoins, c'était tout de même assez peu fréquent de recevoir un étranger uniquement le temps d'un test de niveau. Azura n'était pas trop sûre de ce à quoi s'attendre...

Voyons, si elle se souvenait bien, le lieu de rendez-vous était à l'arène d'entrainement centrale - la plus grande, préparée rien que pour elles. Donc, sans doute avec quelques spectateurs, comme ses propres instructeurs... Ça, plus le fait qu'elle n'avait pas énormément d'expérience dans le domaine, la rendait assez nerveuse. Elle n'était qu'une apprentie et venait juste de finir son propre entrainement de Guerrière Ailée, après tout... Même si elle était suffisamment douée pour apprendre à son tour à quelqu'un.

Une fille un peu plus jeune qu'elle et visiblement étrangère l'attendait à l'entrée de la large bâtisse à ciel ouvert. Apparemment, on ne l'avait pas laissée rentrer sans son instructeur. Azura se précipita pour la rejoindre, convaincue qu'il s'agissait de son élève.

"Haa... haa... Excuse-moi, je suis en retard... Tu es bien, euh... Victoria di..."

La jeune épéiste s'arrêta un instant sur le nom qu'elle venait de lire sur la lettre qu'elle tenait froissée dans sa main. Jusqu'à présent, trop excitée par son rôle de professeur, elle en avait négligé de s’intéresser plus que cela à celle qui demandait ses services, mais là, la vérité lui apparaissait dans toute sa lumière. Di Neralitha, la tristement célèbre famille de maudits de Reshiram. Le regard d'Azura passa du nom à son élève, sans savoir qu'elle opinion se faire d'elle - elle lui semblait bien... normale pour une maudite. Puis, réalisant son impolitesse, l'Aliphyroise essaya de se rattraper. Après tout, ce n'était qu'un nom, et puis cette histoire de malédiction était peut-être une rumeur, pour ce qu'elle en savait.

"Euh, Victoria, c'est ça ?"

Malgré le stress, la jeune fille parvint à sourire et tendit sa main, tremblante, à l'Abyanaise. Au moins, elle ne se faisait pas de doute sur la première impression qu'elle avait fait à son élève : échec complet dès le début ! Ça n'allait pas arranger ses angoisses, tout ça.

Allez ma grande. Tu es un Chevalier Ailée ! Enfin presque. Mais tu peux le faire !

"Nous allons passer rapidement à ton épreuve, si tu le veux bien. Suis-moi dans l'arène, s'il te plait. Hm, peux-tu m'indiquer quel genre d'arme tu utilises habituellement, et aussi... Tu préfères apprendre à te battre dans les airs, ou sur la terre ferme ? Oh, tu es d'Abyan, alors si tu préfères sur l'eau, je peux m'arranger aussi."

Tandis qu'elles avançaient sous les regards de certains plus grands Chevaliers Ailés de la tribu du Ciel, tout en discutant des apprentissages de Victoria, Azura essayait de se montrer sous son meilleur jour. En vain.

... Mais quelle nouille. Je ne lui ai même pas dit mon nom ;A;

[Victoria di Neralitha]

"Song, aide-moi un peu à me décider! L'épreuve a lieu demain! Quelle arme je prends! Cette claymore? Cette masse? Où peut-être bien cette hache?"

Ma chatte, qui roupillait sur MON lit, entrouvrit un oeil, vit de quoi je parlais, eut une expression qui signifiait assurément "qu'est-ce que tu veux que ça me fiche?" puis se rendormit. J'avais étalé devant moi toutes les armes que j'avais récupérées depuis que j'avais quitté Luciano, non loin de la cabane, après avoir occis ou assommé leurs précédents bandits de propriétaires, suivant la gravité de leurs actes. J'étais ensuite rentrée chez ma mère. Depuis l'incident à Linaewen et ma terrible migraine, ma tête m'avait lancé sans répit, comme si un Nodulithe lançait des Boule-Roc sans interruption dans mon crâne. Heureusement, rien de comparable à la douleur qui m'avait frappée la première fois, mais cela restait tout de même assez gênant.

J'étais donc retournée chez ma génitrice. Après tout, elle était guérisseuse, elle aurait donc forcément un remède, non? Mais ce que m'avait révélé ma mère m'avait laissé encore plus perplexe: cette douleur, je la ressentais parce qu'une malédiction qui avait été jetée sur moi avait été brutalement retirée. Et comme e n'était pas une blessure traditionnelle, elle ne pouvait pas la guérir, seulement l'apaiser... Abigail m'avait rapidement expliqué le truc: en gros, certaines malédictions, notamment celles des maîtres des ombres, étaient des malédictions changeantes: elles avaient un effet principal et un secondaire. Si jamais le maudit arrivait, sans l'aval de celui qui avait lancé le mauvais sort, à s'en libérer, alors l'effet secondaire se déclencherait. Et son but était toujours le même: tuer le maudit, car il devenait inutile une fois l'effet principal désactivé. Mais apparemment, j'avais plutôt bien résisté à cette tentative d'assassinat à distance.

Et cela m'apprenait pas mal de chose. D'abord, en plus de la malédiction de Reshiram -merci à lui- quelqu'un d'autre m'avait lancé une autre malédiction! Et j'aurais mis ma main à couper... Quoi que non, pas ma main, j'en ai besoin pour manier mes lames!... Que cette dernière était liée à ma soif de sang, que je contrôlais bien mieux désormais. Comprenons-nous bien, j'avais toujours envie de tuer des assassins. Mais leur mort ne me... réjouissait plus. Je le faisais plus par besoin... et par devoir envers leurs victimes. Bref, j'étais toujours une assassin.

Pourquoi j'avais résisté à cette malédiction qui avait failli me tuer? Ma mère avait aussi réponse à ça. Reshiram. Sa malédiction à lui était bien plus puissante, et comme mes deux malédictions influaient sur le même aspect de ma personnalité -mon désir de tuer- celle qui venait de disparaître avait été fortement affaiblie par celle du dieu, ce qui m'avait permis de réchapper à l'effet secondaire. Ironique, non?

Mais bon, c'est pas ça qui allait m'éclairer sur le choix de mon arme!
"Allez, Song, fais un effort! Je prends quoi? Pas mon katana quand même? Tu sais, celui que j'ai trouvé chez la secte! J'ai pas envie de l'abimer..."

Devant mon insistance, Song se réveilla... Et se lécha les griffes... Non, elle était pas sérieuse!

-Quoi? Tu veux que j'y aille avec mes griffes? Tu veux que je me batte à mains nues demain? Oh et puis après tout pourquoi pas? Je suis pas mauvaise en combat de rue..."

Ouaip, quitte à pas savoir, autant y aller sans rien. Comme ça, je suis sûre de pas me tromper. Et au besoin, je leur... emprunterai un truc! Doivent bien avoir des armes à Linaewen!
Le midi, j'allai déjeuner en compagnie de ma mère, et lui annonçai que j'allai m'absenter quelques jour à compter d'aujourd'hui, pour mon épreuve. Elle me répondit alors:

"Je ne comprends pas la fascination que toi et ta soeur avez pour les armes...
-Dans mon cas, ce n'est pas une fascination, mais une malédiction... Dans tous les sens du terme. Si j'ai appris à les manie pendant toutes ces années... Au départ, c'était pour imiter Nox. Puis pour pouvoir tuer les criminels. Je l'ai fait par... appétit pour ce genre de chose... Puis par devoir...
-Je n'attendais pas de réponse, tu sais. Mais... Ce devoir dont tu parles... C'est la vérité? Tu fais ça uniquement pour les victimes?
-... Non... Mais j'aimerais que ce soit le cas. Et je vais faire en sorte que ça le soit.
-Alors il est possible que les chevaliers d'Alyphir t'apprennent des choses intéressantes."

Bien évidemment que ce serait le cas, ne serait-ce que pour les techniques de combat que j'allais apprendre. Mais j'avais compris que ma mère ne prenait pas ces considérations martiales en compte dans son souhait... Peut-être en effet... Que je pourrais apprendre... A retenir mes coups? Qui sait? Et je lui répondis:

"Oui, moi aussi. Et ne t'inquiète pas, si les chevaliers d'Aliphyr sont aussi vertueux qu'on le dit, ça ne risque rien. Et de toute façon, je compte me présenter chez eux sans arme, pour limiter les problèmes. Et si jamais je tombe sur un pourri ben... Vu la prime sur ma tête, il sera ravi de me tuer pour la ramener aux autorités! Ahahaha..."

Bien évidemment, je voyais que ces blagues ne faisait pas rire ma mère, mais rien à faire, je ne pouvais pas m'empêcher de les faires. Abigail resta interdite un moment, puis elle m'enlaça brièvement avant de me dire:

"Fais attention d'accord? Corboss va t'amener là-bas. A bientôt!
-A bientôt!"

Et j'étais partie, avec Song, sur le dos de l'oiseau de nuit, qui me laissa un peu à l'écart de l'entrée de la ville des chevaliers, que je connaissais bien maintenant! Je louai une chambre pour la nuit et me présentai le lendemain de bonne heure au lieu indiqué sur ma convocation, qui s'avéra être une sorte de caserne.

Zekrom, faites que mon examinateur ne soit pas un tueur! C'est assez pénible d'être le centre de l'attention pour de si mauvaises raisons et j'ai autre chose à faire ici que de buter des gens. Et puis, si j'ai à le faire, ça me coutera la vie! Et ce sera de votre faute! Oui, insulter les dieux m'aidait à me calmer dans les moments de stress comme celui-ci.

C'est alors que la personne tant attendue se présenta. Une jeune fille. Et c'est parti pour l'instant fatidique... Oeil droit... Oeil gauche... Ouf! Rien de spécial, j'aurai pas à la tuer! Parfait! L'examinatrice, à peine plus âgée que moi semblait très enthousiaste mais Vic la sentit buter lorsqu'elle dut prononcer son nom. Ouaip, j'étais bien une di Neralitha, et recherchée de surcroit. Heureusement, les avis de recherche étaient au nom de Silver, pas à celui de Victoria!

Merde, apparemment mon nom la mettait pas à l'aise. Hé, non non, non, je vais pas vous faire de mal! Allez quoi, je veux vraiment passer cette épreuve! Et je ferai de mon mieux, promis! Du coup, son hésitation me mit mal à l'aise moi aussi, et je bredouillai pour répondre à ses question:

"Euuuuh oui, moi c'est Victoria. Mais si ça vous plait pas, vous pouvez m'appeler tout simplement Vick hein? Ou même Sil... - NOOOOOOOOOOOOON, surtout pas ce nom là!!!!- vya si vous préférez, c'est mon deuxième prénom. Mais bon, la plupart du temps c'est Vick.

Et faites pas attention à mon nom de famille, il est pas très apprécié, y compris par moi. Par contre, pour mes armes... Ben comme je savais pas trop ce que j'allais avoir à faire, j'en ai pas pris - même que c'est mon chat qui me l'a conseillé, ajoutai-je in petto. Mais si ça pose problème, je sais aussi me battre à main nues..."

Sauf que ma fille, tu es ici pour passer une épreuve de maître des LAMES! Ouais, j'en menais pas large et plus la fille parlait, moins j'étais sûre de moi et plus je rougissais. C'était horrible. Jamais je m'étais sentie ainsi.

Mais ma gêne atteignit des sommets lorsqu'elle proposa une épreuve sur l'eau... Mon pire cauchemar allait devenir réalité!

"Euuuh non... Non merci, pas d'épreuve aquatique pour moi parce que..."

Parce que je viens d'une tribu dont j'ai l'élément en phobie? C'était complètement ridicule! Je pouvais quand même pas dire ça... SONG, au secours, fais quelque chose, n'importe quoi! Pensai-je alors!
Enfin, le miracle escompté se produisit: la chatte, jusqu'ici assoupie sur mon épaule, bailla puis s'étira et sauta au sol. Puis, come si de rien n'était, elle alla se frotter aux jambes de mon examinatrice pour quémander des caresses. C'était assez perturbant, mais moins que le reste, ce qui me permit de reprendre contenance.

"Euuuh, désolée, elle veut juste des caresses... Allez, arrête Song, on est pas ici pour jouer. Comme je disais plus tôt, j'aimerais bien une épreuve sur terre, voire dans les airs, bref sur un élément que je maîtrise pas déjà quoi.. Ahahaha... Je pense que ça me fera progresser davantage. Enfin bref, sinon, même si j'en ai pas sur moi l'épée est mon arme préférée, quelle que soit sa taille ou sa forme. Mais je sais manier à peu près tous les types d'armes à un niveau correct. Et quoi que vous ayez prévu, je suis prête!"

Maintenant que je savais que le combat allait commencer, je me sentais mieux. J'allais enfin être dans mon élément...

[PNJ]

Azura resta silencieuse devant le flot de paroles que sortait Victoria. L'Abyanaise était très visiblement encore plus anxieuse qu'elle, et, quelque part, cela lui permit de se détendre. Elle n'était pas l'examinée aujourd'hui ! Enfin, si, un peu. Ses maîtres veillaient sur elle et tenaient à voir qu'elle était suffisamment mûre pour gérer une telle situation ; cette épreuve était aussi son épreuve. Mais officiellement, c'était celle de l'autre fille. Et la Guerrière Ailée souhaitait autant plaire à ses aînés que mener Vick vers la réussite.

"Alors, d'abord, sache que nous autres, Chevaliers Ailés, ne saurions nous satisfaire d'une maîtrise d'armes "correcte". Elle doit être excellente."

L'Aliphyroise avait pris un air solennel, mais souriait en disant cela. Il était vrai que ses maîtres auraient levés les sourcils très haut si un apprenti de Linaëwen leur avait dit se contenter d'avoir un niveau correct dans la maîtrise de son arme, mais bon, il ne fallait pas non plus se leurrer : à part les meilleurs d'entre eux, tous les élèves avaient une spécialité et se débrouillaient avec le reste. Et pour Victoria, c'était donc l'épée... Pourquoi pas. Elle fit un signe à un jeune écuyer qui les observaient avec curiosité ; vu son âge, il n'avait pas dû assister à beaucoup d'épreuves officielles de Linaëwen.

"Ramène-moi des épées, sabres et couteaux d'entrainement, s'il te plait. Oh, et deux lances, aussi."

"Euh, tout en même temps ?"

Le chétif garçon semblait douter de sa force, ce que comprenait Azura, incapable de voir le moindre muscle sur son corps (elle pouvait parler, ceci dit). Un apprenti apprenti à n'en pas douter... Elle cacha son désabusement devant cette question, au mieux naïve, au pire stupide, derrière une expression sérieuse.

"Commence par les épées."

Tandis que le garçon s'éloignait vers la réserve, l'examinatrice fit quelques pas pour s'éloigner de son élève, et lui fit face en sortant sa rapière de son fourreau. La lame tendue droit devant elle, Azura prit quelques secondes pour décider de la suite des opérations.

"Bon. Commençons par un échauffement. Je te laisse choisir ta préférence parmi les lames que va te ramener mon collègue, et on commencera par échanger quelques coups histoire de nous mettre en jambe. Euh, le but n'est pas de nous blesser donc ne t'inquiète pas, je n'y irai pas trop fort, et je te demande d'en faire de même."

J'ai pas envie de me retrouver avec des cicatrices partout dès le début pour cause d'élève zélée... Même si le niveau de la Chevalier Ailée était réellement supérieur à celui d'un Maître des Lames lambda. Elle vivait dans l'art guerrier depuis sa naissance après tout, c'était même la base de la culture de sa tribu. Elle avait eu les meilleurs professeurs de Midgard et ces mêmes professeurs l'avaient reconnue apte à entraîner quelqu'un d'autre ! Mais bon, malgré tout cela, elle restait un peu soucieuse de parvenir à être au niveau - et puis cette fille qui ne payait pas de mine et qui était arrivée sans arme était peut-être un génie dans le domaine !

Une fois que Victoria eut fait son choix d'armes parmi les différentes épées proposées, Azura effectua le salut linaëwen typique de sa tribu et pointa sa lame vers le ciel.

"Par la Vaillance de Cobaltium ! Commençons !"

Elle s'élança alors vers sa cible, prête à porter quelques coups perçants.

[Consignes RP :
- Choisis une arme, tu peux rentrer un peu dans les détails de pourquoi plutôt celle-là que l'autre si tu le souhaites
- Combat d'entrainement ! Un petit medley de toutes les compétences de Victoria, esquive parade attaque contre-attaque, mais surtout juste histoire de se mettre dans l'ambiance ; ne sors pas toutes tes bottes secrètes dès le début !]

[Victoria di Neralitha]

Un échauffement? Soit! Je pourrais ainsi montrer ce que je sais faire sans avoir besoin d'y aller à fond dès le départ... Et donc sans risquer des blesser quelqu'un... Ou plus probablement de me faire blesser moi-même. Soyons logique, ma fille, même si elle est pas très effrayante comme ça, si c'est ton examinatrice, elle doit forcément avoir pas mal de talents cachés. Et puis, j'avais déjà eu l'occasion de constater que j'étais loin d'être invincible...

Et puis elle m'indiqua le niveau d'excellence qu'elle attendait de moi... Bien sûr. Ici, les chevaliers devaient s'entraîner nuit et jour avec leur arme de prédilection...Un peu comme Nox en somme. Alors que moi... Les combats d'entraînement ou de démonstrations n'étaient pas vraiment ma spécialité. De même que les affrontements au sein d'un bataillon d'armée en fait. J'étais plutôt du genre affrontement sans merci à un contre un voire cinq voire dix si les circonstances n'étaient vraiment pas en ma faveur. Et dans ces cas-là, inutile de dire que tous les coups étaient permis.

De la même manière que je savais manier pas mal d'armes mais que l'épée restait ma préférée, je savais me battre à la régulière, mais les combats sans foi ni loi étaient mon lot quotidien. Mais ici, mes techniques sans arme n'étaient pas à l'ordre du jour. Mais d'un autre côté, avais-je une chance de réussir sans me battre à fond? Ne valait-il pas mieux avertir mon examinatrice sur mes préférences martiales? Ou peut-être lui montrer un aperçu de mon style de combat favori? Oui, c'était une bonne idée. Et si ce que je lui montrais ne lui suffisait pas, je m'adapterai pour la suite. S'il y avait bien un truc que j'avais appris au court de mes combats, c'était ça.

Ensuite, la jeune fille demanda à une aide de nous apporter des armes, en commençant par les épées. Je profitai de cet instant d'instant d'attente pour jauger mon examinatrice et son arme. Elle n'avait pas l'air très musclée, et la lame qui pendait à sa ceinture était fine. Probablement une rapière. Elle devait donc voir un style de combat basé sur la vitesse, l'agilité et la souplesse, assez proche du mien.
Puis elle me demanda de prendre une épée dans la pile qui venait d'arriver. L'avantage d'avoir manié une bonne centaine de lames différentes pendant ma carrière, c'est que j'avais appris à détecter les bonnes... Et les moins bonnes. Je m'approchai donc du tas et éliminai d'emblée celles qui me paraissaient trop ébréchées ou trop lourde pour les techniques de combat que j'allais exécuter. Il me fallait une arme assez longue et légère, mais pas trop non plus car il m'arrivait souvent de mettre un peu plus de force dans mes coups au moment opportun et il fallait donc que la lame puisse supporter ces chocs. Une rapière comme celle de mon examinatrice était donc à exclure.

Mon premier tri fait, je me retrouvai finalement avec devant moi une épée à une main assez longue, à la limite de l'épée batârde, une plus courte et effilée qui se rapprochait plus de la rapière, et un katana. Après avoir fait quelques mouvements avec, j'écartai la lame la plus longue. Son équilibre ne me convenait pas: si ué à mon goût trop loin sur la lame de l'arme, il destinait cette dernière à la taille et au fauchage, bien trop loin de mes passes souples et rapides. Les deux autres armes parurent convenir. La question était donc: allai-je renoncer à la frappe d'estoc conférée par l'épée pour une arme plus effilée et un peu plus légère, mais à un seul tranchant? En temps normal, j'aurais choisi l'épée. L'estoc était une technique précieuse quand on cherchait à être le plus polyvalent possible pour surprendre - et ainsi pouvoir tuer son adversaire. Profilée comme elle l'était, la lame du katana rendait ce genre de coup bien plus difficile à porter. Mais mon but aujourd'hui n'était pas de percer le coeur de mon examinatrice, et je ne tenais pas à ce que mes mauvais réflexes prennent le dessus. Et puis, question technique pure, je savais que je serais autant à mon aise avec ces deux lames. J'optai donc pour le katana, qui ressemblait étrangement à celui que j'avais trouvé dans le cimetière de cette ville. Cela avait-il guidé mon choix? Je l'ignorais.

Je me mis donc en position et annonçai à mon professeur:
"C'est bon, j'ai choisi je suis prête! Et je ne vous décevrai pas!"

Et cette dernière, après un salut rituel alyphirois, se jeta sur moi, pointe de sa rapière en avant, comme un Lançargot furieux. Elle était rapide, extrêmement rapide, si bien que je n'eus pas le temps de chercher à parer et fis un bon en arrière pour esquiver cette première charge. Mais cette légère distance entre nous me donna le temps dont j'avais besoin pour répliquer. Tenant mon sabre dans la main droite, j'exécutai un balayage de mon pied droit, de la droite vers la gauche, tout en faisant passer mon arme dans ma main gauche et en fauchant avec lui dans le sens inverse de ma jambe.
Mon adversaire anticipa bien la manœuvre et fit elle aussi un bon en arrière pour esquiver mon pied, tout en bloquant ma lame avec la sienne! Normalement, la technique que je venais d'utiliser avait deux avantages: le premier était de mettre KO toute personne qui se serait contenté d'un bond sur le côté pour esquiver ma jambe grâce à mon épée. Le second était de fausser les distances: si l'ennemi décidai de sauter en arrière juste assez loin pour éviter mon pied, il se ferait quand même frapper par ma lame, qui était plus longue... Sauf si bien sûr il sautait en arrière ET parait mon coup. Mais à vrai dire, je ne m'attendais pas à moi venant de cette fille.

Nos épées étaient maintenant au contact, et elle rompit le duel de force la première, tentant probablement de me déséquilibrer. Mais je m'attendais à cette manouvre et plongeait dans le sens opposé à celui où elle souhaitait m'amener. Bien m'en prit car j'esquivai ainsi un coup qui visait ma joue.

La plupart des gens prenaient les chevaliers pour des montagnes de muscles en armure, aux coups lents mais dévastateurs. Mon examinatrice était tout l'inverse: rapide et agile, elle donnait l'impression d'être partout à la fois, me contraignant à être sur la défensive en permanence!
Mais alors que je parai un énième coup, je crus discerner une ouverture sur sa droite! Je tentai aussitôt ma chance en mettant un peu plus de force que d'habitude dans ce coup. Mais elle dévia magistralement mon attaque... en frappant simplement un point précis de ma lame avec la pointe de sa rapière! Et elle en profita même pour m'entailler la joue! Raaah, je m'étais fait avoir comme une bleue!

J'avais prévu de ne pas dévoiler tout mon jeu lors de cette échauffement mais il allait quand même falloir que je passe à la vitesse supérieure! Il ne fallait surtout pas qu'elle croit que j'étais faible et indigne de cette épreuve! Je repartis donc à l'assaut, enchaînant des frappes courtes, mais rapides, contraignant petit à petit mon examinatrice à la défensive... Même si j'étais quasiment sûre qu'elle faisait exprès de se défendre, pour voir comment j'allais conclure mon offensive... qui ne vint pas: soudain je commençai à ralentir, et à être moins vive dans mes coups, aussi mon adversaire en profit pour repartir à l'attaque. De plus en plus désemparée- en apparence, j'en fus réduite à parer en repliant mon sabre sur mon bras. Mais alors qu'elle allait me porter le coup de grâce, je bloquai sa rapière avec mon arme dans cette position, puis je la repoussai en utilisant ma force brute. A toute vitesse, je dépliai alors la lame, la remettant dans une position normale, prête à faucher pendant cet instant d'hésitation de mon professeur... qui bloqua le coup à nouveau. Une fois de plus, nous étions revenues dans une position d'épreuve de force pure, lame contre lame, à celle qui romprait en premier l'engagement... pour placer une quelconque ruse vicieuse...

[Quelques précisions:
*Vick est ambidextre, et si elle maîtrise plusieurs styles de combat, son préféré, qu'elle utilise ici, est basé sur la vitesse, la souplesse voire les acrobaties et l'offensive pure, son but habituel avec ce style est de mettre hors combat le plus vite possible un ennemi y compris par la ruse (d'o le coup de pied du début
*Pour le style d'Azura (que j'ai peu développé, puisque c'est ton perso ), je me suis inspiré de celui d'Asuna dans SAO, je sais pas si c'était ce que t'avais en tête, au cas où MP et je modifierai
*Vick utilise seulement deux bottes, une au début du combat, l'autre à la fin du post, t'inquiète pas, elle en a d'autres en réserve^^
*Pour la fin de mon post, je nous ai laissé dans une posture neutre, épée contre épée, de manière à ce que tu puisses placer une botte pour continuer ou rompre l'engagement, à toi de voir^^
Si souci, MP ]

[PNJ]

Les épées se choquèrent l'une contre l'autre ; Azura laissa durer le suspens quelques instants, forçant de son côté, avant d'abandonner le duel... en apparence. Elle s'esquiva avec agilité tant et si bien que Victoria se retrouva poussée en avant par la force qu'elle mettait dans son épée. La Chevalier ailée en profita pour lui frapper la jambe afin de la déséquilibrer. Elle profita de ce contretemps pour mettre fin à l'échauffement.

"Pas mal, pas mal. Tu as un style bien moins discipliné que ce à quoi on m'a habituée ici ! Tu te fies plutôt à ton instinct qu'à des techniques apprises, non ? Bah, en tout cas, j'ai pu voir que tu n'étais pas ici pour rien."

Par ici, elle entendait bien sûr en épreuve, pas à Linaëwen. Victoria montrait un certain nombre de qualités d'un bon épéiste. Un certain nombre de qualités minimum, aux yeux de la Guerrière, mais tout de même, pour un Abyanaise, c'était tout à fait remarquable.

Victoria avait donc les bases pour manier l'épée et être reconnue Maître des Lames. Mais Azura, se prêtant au jeu du professeur, voulait voir si elle avait aussi les bases pour être reconnue comme une Maître des Lames de Linaëwen. Elle proposa donc un nouvel exercice, qui s'annonçait amusant au moins pour elle. Quant à son élève... Il faudrait espérer qu'elle n'allait pas avoir le vertige.

"Alors, euh... On va tester deux choses, maintenant. D'abord, tu as dit t'en sortir avec toutes sortes d'armes, voyons cela. Laisse ton épée ici et prends une des lances, s'il te plait."

Lorsque la jeune apprentie eut fait son choix, Azura récupéra l'arme d'hast restante. Elle était bien plus lourde que sa rapière fétiche, aussi lui fallut-il un temps d'adaptation, mais ce n'était pas la première fois qu'elle en maniait une. En quelques minutes, les placements des doigts, les mouvements de base, la répartition du poids se firent clairs dans son esprit et son corps. La lourdeur de l'objet forcèrent la jeune femme à faire travailler ses muscles, qui se dessinèrent plus nettement sur ses bras.

"Tu sais à peu près manier ça, c'est bon ? Si vraiment c'est galère, tu pourras reprendre une épée, mais une différente de la première, et si possible une que tu n'as pas ou peu utilisée."

Pour quelqu'un qui n'y connaissait rien, la lance n'était pas des plus simples à manipuler. Tous les Maîtres des Lames d'Aliphyr se devait de connaître son utilisation, mais pour aujourd'hui et pour une étrangère, elle pourrait faire une exception... non ? Azura leva les yeux vers les Maîtres qui les observaient, se demandant ce qu'ils en penseraient...

"Tu es prête ? Pour la suite... Je propose qu'on t’entraîne à une spécialité d'ici. Attends-moi-là."

La jeune femme s'éloigna quelques minutes. Elle revint accompagnée de deux créatures volantes qui la suivaient docilement. L'une d'entre elles, un Hélédelle, s'agita en voyant l'Abyanaise et se dirigea vers elle sans poser plus de questions. L'autre était un Rapasdepic, mais il resta derrière Azura, qui s'étonna de la réaction de sa camarade.

"Tiens ? Elle te connait ?"

Quelle autre raison y avait-il pour que la monture ait rejoint directement Victoria ? Peut-être que celle-ci sentait l'odeur de ses graines préférées... Enfin, au moins, le choix pour la suite était fait.

"Ces deux oiseaux sont des jeunes montures que la tribu d'Aliphyr a récupérées du monde d'En-Bas et a entraînées. Ils sont tous les deux débutants et plutôt habitués à être montés par des apprentis. Tu vas apprendre à te battre dessus ! Je te propose de faire équipe avec cette Hélédelle vu qu'elle semble t'apprécier."

L'examinatrice était très enthousiaste, mais elle était moins sûre que c'était le cas de son élève. Elle monta directement sur le rapace et prit un peu de hauteur, parfaitement dans son élément même si elle-même ne connaissait rien ou presque de son partenaire du jour.  

"Ne t'inquiète pas, on va y aller doucement si ça fait trop de nouveautés d'un coup. Mais, tu vas voir, voler est extrêmement grisant ! Et ne crains pas les chutes."

... Parce que c'est en tombant neuf fois et en se relevant dix qu'on apprenait le mieux. De plus, les maîtres sauraient éviter une chute mortelle, pas de souci de ce côté-là.

[Victoria doit donc :
- Choisir une arme qu'elle ne connait pas trop et s'y habituer un peu, quelques mouvements sont par exemple autorisés
- Monter sur Hélédelle - je te laisse décrire s'il y a ou non des éléments pour l'aider comme une selle par exemple - et s'habituer à être en vol.
Tu peux choisir de lancer le combat une fois que Victoria est prête. Cette partie durera sans doute plusieurs posts]

[Victoria di Neralitha]

Confortablement installée parmi les spectateurs qui assistaient à l'épreuve, la chatte se reposait en profitant des rayons du soleil qui réchauffaient sa peau. A moment donné, elle ouvrit les yeux et vit deux oiseaux sur le terrain. Aussitôt, elle ouvrit grand les yeux et se focalisa dessus, son appétit aiguisé: peut-être y avait-il un vautour-poulet dans le lot? Mais elle déchanta bien vite en voyant que ces oiseaux-là n'étaient pas aussi dodus quoique bien plus gros que sa proie favorite. Trop gros en plus.

Un Rapasdepic et une Héledelle géants... Tiens d'ailleurs... Cette dernière lui disait quelques chose... Mais oui bien sûr! C'était cet oiseau qui les avait récupérées, Vick et elle alors qu'elles allaient s'écraser au sol, sur Erasia! Et l'oiselle les avait lâchées juste au-dessus de la mer avant de remonter. Song avait assisté à toute la scène mais Vick avait tellement la trouille d'atterrir dans l'eau qu'elle avait fermé les yeux tout du long, pour ne les rouvrir qu'à la fin... Et constater à son grand dam qu'elle était juste au-dessus de l'eau.
Bah, même si sa maîtresse devait s'envoler pour cet exercice, au moins cet oiseau ne la laisserait pas tomber! Rassurée, Song referma les yeux et se rendormit.

***

Evidemment, l'échauffement ne pouvait pas se terminer sans que je prenne un dernier coup. Bah, c'était normal après tout, j'étais loin d'avoir le niveau de mon professeur- en combat régulier surtout... Ma professeure me livra ensuite ses impressions sur notre combat. Apparemment je ne m'en sortais pas trop mal.

Elle me demanda ensuite de changer d'arme pour une des lances que l'aide avait apportées un peu plus tôt. Les armes d'hast, encombrante et pénibles à manier étaient loin d'être mes armes favorites. Mais j'avais déjà eu l'occasion d'en manipuler, et je savais qu'il fallait s'enquérir de quelques précisions avant de charger avec!

Je pris donc l'une des deux armes d'une main, la tint à la verticale, puis relâchai ma prise sans pour autant la lâcher. Aussitôt, elle chuta à l'horizontale, prête à tomer sur le sol, mais je la retint au dernier moment. Son centre de gravité était situé plus haut que l'épée que je venais de manipuler, ce qui était normal, mais j'avais déjà manié des armes plus grandes que cette lance. Deuxième test: poids et maniabilité. Je refis les même mouvement, laissant chuter mon arme, mais cette fois-ci, je ne m'aidai pas de mon autre main pour la ramener à sa position initiale, utilisant la seule force de mon poignet. Ce fut difficile, mais je finis par y parvenir sans me luxer le poignet. Comme je le pensais, l'arme était plutôt lourde. Soit, je ferai avec.

"Je vais prendre cette lance!" Annonçai-je.

C'est alors qu'arriva la suite des réjouissances. Une "spécialité d'ici"? Mais ces propos prirent tout leur sens lorsque qu'un homme apporta dans l'arène deux Pokémon oiseaux: elle volait que nous joutions dans les airs, une discipline typique des chevaliers ailés!

Au début, j'eus une légère appréhension: si j'avais déjà volé sur des Pokémon oiseau, je ne m'étais jamais battue dessus. De plus, perchée sur un volatile, il ne me serait pas possible d'utiliser toutes les techniques que je connaissais à la lance: assise, il m'était impossible de manier la lance à deux mains pour bloquer des coups par exemple, je n'avais pas assez d'espace pour ça. Et si cette technique relevait plus du bâton que de la lance, cela ne m'avait pas empêché de me servir ainsi d'une arme d'hast, ce qui m'avait sauvé la vie plus d'une fois.

Mais malgré tout, cela ne m'effrayait pas vraiment: du moment qu'il n'y avait pas d'eau en dessous de moi, tout irait bien. Mais alors que je faisais quelques ultimes moulinets avec mon arme, l'Hélédelle se précipita vers moi en piaffant gaiment!

"Holà, holà, du calme, ma belle!"

Je ne savais pas pourquoi, mais l'oiselle semblait très heureuse de me voir!

"Oui, lui dis-je, gagnée par son enthousiasme, moi aussi j'ai hâte de voler avec toi!"

Mais il me restait un dernier détail à régler avant de m'envoler: j'étais déjà monté sur des oiseaux de transports... Mais ces derniers avaient toujours été sellés! Aussi demandai-je au responsable des montures qui se trouvait dans un coin de l'arène, prêt à intervenir en cas de problème:

"Excusez-moi mais... Vous n'utilisez pas de selle?
-Si bien sûr, me répondit-il avec un sourire. En fait, nous en utilisons de deux types. La première est une selle classique avec rênes et étriers, la version agrandie de celle qui était utilisée pour les mesure terrestre. Avec une envergure qui avoisine les deux mètres vingt, une selle ordinaire ne suffirait pas pour Guardiane. Oui, cette Hélédelle s'appelle Guardiane. Bref, si vous avez déjà chevauché un oiseau de location par exemple, vous savez de quoi je veux parler. Mais chez nous à Aliphyr, ces selles servent surtout aux débutants, ou au contraire aux experts qui veulent une stabilité sans faille pour des figures particulièrement périlleuses. L'autre "selle" que nous utilisons est une simple lanière de cuir fixée à la base du cou de votre monture. Avec sa, vous avez une meilleure liberté de mouvement, pour vous et votre monture, mais vous êtes bien moins stable et ce sera à vous de vous adapter à votre oiseau, et pas l'inverse! Et n'oubliez pas de vous accrocher si Guardiane accélère ou vire à quatre-vingt-dix degrés vers le ciel! Le reste du temps, vous n'aurez que vos jambes et votre voix pour l'orienter. Alors? Que prenez-vous?"

Spontanément, j'allais opter pour le modèle "débutant", lorsque certains mots de ma formatrice me revinrent en mémoire: "Mais, tu vas voir, voler est extrêmement grisant ! Et ne crains pas les chutes."
Oh et puis après tout pourquoi pas? Ce n'était pas comme si je risquai vraiment d'y passer si je loupais un truc pas vrai? Ce n'était qu'une épreuve, il devait y avoir des gens en bas pour me rattraper... Et c'est finalement avec un grand sourire que je répondis au bonhomme:

"Je vais prendre le modèle "avancé"! Mais pas "expert", hein! Va pour la lanière de cuir sans autre équipement!"

L'homme visiblement satisfait, me fit un clin d'oeil et commença à harnacher Guardiane qui, habituée, se laissa faire. Mais tout de même, je m'interrogeai: comment mon examinatrice allait-elle interpréter mon choix? Volonté de bien faire et d'y aller à fond ou intrépidité dangereuse? Après tout si je voulais être honnête avec moi-même, je devais reconnaître que j'avais agi la plupart du temps en ignorant complètement les risques... Même si aujourd'hui, l'exercice ne me semblait pas si risqué puisqu'on m'encourageait à le faire sans crainte!

Une fois que l'hirondelle fut prête, je montai sur elle, en position semi allongée, les jambes le long de son corps, bien serrées et elle s'envola. Ainsi, j'aurai plus d'aérodynamisme... Enfin c'est ce que je pensai car j'avais sous-estimé le poids de la lance dans cette positon: à l'horizontale, cette dernière me faisait dangereusement pencher vers l'avant! Fort heureusement, Guardiane, prévenante, donnait à chaque fois de petits coups vers le haut pour bien me remettre droite. Je compris vite le problème: j'étais trop statique sur ma monture! Il me fallait m'habituer aux mouvement du corps de mon oiselle et réagir en conséquence, comme l'avait dit le maître monteur. Je me mis alors à me balancer dans le même sens qu'elle au rythme de ses battements d'ailes, tout en tenant la lance à la verticale pour qu'elle ne me gène pas.

Il me fallut encore quelques minutes de vol pour oser la remettre à l'horizontale. Bon, ce n'était pas parfait, mais au moins je ne serai pas déséquilibrée par mon propre équipement, et si ma formatrice n'y allait pas trop fort, avec un peu de chance, je ne serai pas désarçonnée... Ce qui risquait fort d'arriver puisque ma professeure ne faisait pas les choses à moitié.

Mais Gaurdiane poussa un cri joyeux et je compris son message. Elle était là pour moi au cas où. Elle est vraiment chouette avec moi cette hirondelle!-rire- Je me demande bien pourquoi d'ailleurs... Mais peut importe! Je la caressai légèrement à la base du crâne pour lui montrer que je lui faisais confiance, puis filai me mettre à un bout du champ d'entraînement avant d'annoncer à ma formatrice:

"C'est bon, je suis prête!".

Et elle alla à la rencontre de l'autre fille. Concentrée sur sa lance et pour suivre les mouvement de sa monture, elle laissa cette dernière choisir librement leur vitesse d'attaque. Après tout, c'était un oiseau de combat, il savait ce qu'il faisait... Pas vrai?

[Valà, j'espère que j'ai fait ce qu'il fallait, MP/Skype si souci^^]

[PNJ]

L'examinatrice observa, avec patience, Victoria choisir son arme, puis sa selle, et enfin adapter son corps aux mouvements de sa monture. Elle avait de bons réflexes, que ce soit pour les tests qu'elle avait effectué sur la lance, ou la façon dont elle se tenait sur l'oiseau. La plupart des apprentis auraient choisis leur équipement un peu au hasard, puis seraient tombés deux ou trois fois avant de comprendre le "truc" qui permettait de rester en vol un peu plus que dix ou quinze secondes. Oui, elle parlait d'expérience... Mais mieux valait en rire qu'en pleurer.

Lorsque Victoria lui signifia qu'elle était prête, Azura l'observa charger avec sérénité... et, alors qu'il ne restaient que quelques mètres entre les deux Guerrières, elle donna une légère pression dans ses jambes, que la monture interpréta rapidement comme l'ordre de montrer. L'Aliphyroise esquiva habilement l'attaque de sa cadette, mais pas suffisamment habilement à son goût : elle était, comme le Rapasdepic, entraînée aux combats volants, mais ils n'étaient pas encore habitués l'un à l'autre. La plupart des maîtres Chevaliers Ailés avaient une relation avec leur Guériaigle telle qu'ils semblaient n'avoir besoin d'aucune parole ou geste pour se comprendre. Ici, ce n'était pas le cas, et Azura allait devoir ajouter un petit temps de réaction à chacun de ses ordres. Gardant ça en tête, elle se tourna vers Victoria.

"Tu as l'air à l'aise, c'est parfait ! Maintenant, on va voir comment tu arrives à te déplacer en vol tout en visant une cible mouvante, à savoir moi. Essaye de me frapper avec ta lance, sans tomber, bien sûr !"

Ça lui ferait, à elle aussi, un très bon entrainement pour son épreuve de Chevalier Ailée officielle ! En plus, voler était un plaisir pour l'Aliphyroise... Désormais, elle s'éclatait, et avait (presque) oublié la timidité des premières minutes.

[L'exercice est donc un "attrape-moi si tu peux !" avec une lance Tu as le droit de toucher une ou plusieurs fois Azura dans ta réponse, considérant qu'elle est pas au top de ses capacités avec cette monture qu'elle ne connait pas. Tu as le droit de faire des feintes et des pirouettes, et tomber n'est pas éliminatoire.]

[Victoria di Neralitha]

Alors que j'approchais de ma cible - et du moment de l'impact, je me résolus finalement à ne pas donner trop de puissance à mon premier coup, aussi n'avançai-je pas mon bras pour frapper, me contentant de la seule vitesse de ma monture pour ce premier choc. Mieux valait être sûre de conserver son équilibre pour le premier coup.

Mais comme je pouvais m'y attendre, ma formatrice m'esquiva au dernier moment. Elle était agile, très agile même, mais son mouvement avait été moins... Fluide, que les parades qu'elle avait effectuées au sol. Ou bien elle était plus à l'aise sur le plancher des Frison, ou bien elle avait elle-même ses propres difficultés de synchronisation avec sa monture. Mais vu qu'elle appartenait au prestigieux corps des chevaliers ailés d'Aliphyr, j'éliminai aussitôt ma première hypothèse. Peut-être que la jeunesse et la fougue de l'oiseau nouvellement dressé lui posait problème?

Mais quoi qu'il en soit, elle restait bien meilleure cavalière que moi, surtout dans les airs, aussi je savais que je ne pourrais tirer qu'un avantage limité de cet élément... Mais alors que nous devions jouer à Chacripan et Rattentif, je m'attendais à ce que mon instructrice prenne la fuite à mon approche, pour me compliquer la tâche. Mais elle restait à distance fixe de moi, me regardant sans bouger tandis que Guardiane avait regagné sa position initiale. Apparemment, je n'aurais pas à lui courir après.... Ou plutôt à lui voler dans les plumes tant que je n'aurais pas moi-même sonné le début de la chasse. Cela me laissait un peu de temps pour mettre au point une stratégie. Elle dirigeait mieux sa monture que moi, c'était indéniable. En terme de vitesse pure... Pour ce que j'en savais, la célérité des Hélédelle valait celle des Rapasdepic, mais les mouvements plus fluide de cette Alyphiroise permettait sans doute à sa monture d'être plus aérodynamique, et donc plus rapide. Quant à la force pure... Dans la nature, il me semblait que ces féroces rapaces avaient l'avantage sur des oiseaux plus dociles comme les Hélédelle. Toute fois, elle aussi avait reçu un entraînement militaire, aussi cet avantage naturel en faveur de l'oiseau au long bec s'en trouvait amoindri... Pour le reste, il me fallait déjà m'habituer à manier la lance en plein combat.

Aussi, je repartis vers mon examinatrice, attaquant cette fois-ci sur son flanc gauche, et non sur le droit, comme précédemment. Peut-être était-elle moins agile de ce côté là? Cette fois-ci, tout en accompagnant les battements d'ailes de Guardiane par des va et viens avec mes jambes afin de ne pas la gêner dans sa progression, j'armais ma lance en reculant mon avant-bras droit, qui formait un angle de Quatre-vingt-dix degré avec mon bras, arme brandie à la verticale.
Une nouvelle fois, mon examinatrice fit un écart pour m'éviter mais cette fois-ci, au lieu de bêtement frapper d'estoc, droit devant moi, je demandai d'un mouvement des cuisse à ma monture de se placer au même niveau que nos adversaire, mais à leur gauche, et je fis un mouvement de ma main droite visant à frapper de taille ma cible par la gauche.

Mais mon timing n'était pas bon: tandis qu'elle avait décrit un autre cercle très court pour esquiver mon estoc, l'aliphyroise, devinant probablement ma stratégie à ma posture, fit simplement faire un écart un peu plus grand vers la droite à son oiseau qui évita mon coup maladroit sans aucun mal. Mais il y avait pis.

En effet, cette dernière manœuvre de ma professeure était bien mieux exécutée et plus complexe que la précédente. Elle s'habituait de mieux en mieux à sa nouvelle monture et vice-versa. C'était également mon cas, mais vu qu'elle était meilleure que moi de base en combat aérien, je pouvais affirmer sans risque de me tromper que le temps ne jouait pas en ma faveur. Et ce n'était pas une bonne nouvelle. Si je voulais avoir une chance, il me fallait en finir tout de suite!

Aussi, je commençai une technique de harcèlement soutenue visant à déstabiliser la chevalier. Mes coups étaient bref et rapides mais hélas également trop prévisibles, et la seule célérité ne me permettait pas de prendre l'avantage: avec une incroyable économie de mouvement, elle esquivait mes coups, ma lance passant parfois à moins de cinq centimètres de sa joue. Lorsque Gauradine essaya de m'aider en accélérant le rythme avec une Vive-Attaque, le Rapasdepic la contra simplement en lançant une attaque Mimique, afin de bénéficier lui aussi de ces pointes de vitesse, ce qui lui permit de rester hors de portée.

Ainsi, sa cavalière restait hors de portée, me précédent à chaque fois de quelques centimètres seulement! Au fur et à mesure que le temps s'écoulait, notre combat fut de plus en plus frénétique et j'osai même me mettre temporairement debout sur Gaurdiane pour gagner en allonge et en possibilité de mouvement tandis qu'elle-même lançait ses propres attaques. En réponse, mon adversaire détourna mon ultime attaque avec sa lance avant même que j'ai pu l'atteindre, tandis que le Bec-Oiseau utilisait ses ailes géantes, plus grandes encore que celles de ma monture, pour forcer Guardiane à s'éloigner et à rompre l'engagement. Mais il était temps de se retirer quelques secondes pour mûrir une tactique qui venait de germer dans mon esprit... Oui, ça pouvait marcher... Je murmurai donc quelques mots à l'oreille de ma monture en prenant bien garde que mon adversaire ne puisse pas entendre... Et en priant pour qu'elle ne soit pas maître du son!
Pour ma dernière stratégie, j'allais tenter un tuc inédit, une attaque par en haut. Guardiane prit donc d la hauteur et vint se placer au-dessus du Rapasdepic, qui la laissa faire, poursuivant sa route, attendant probablement un Aeropique ou une Cru Aile venue d'en haut, comme celles qu'elle avait déjà lancées.

Mais au lieu de ça, alors qu'elle se trouvait à moins d'un mètre à gauche du rapace et cinq bon mètres au-dessus de lui, Guardiane monta encore en chandelle puis redescendit aussitôt en piqué, boostant sa vitesse avec une Vive-Attaque. mais je n'étais déjà plus sur son dos: alors qu'elle atteignait le zenith de sa trajectoire, debout sur son dos, je bondis vers la droite et vers l'arrière dans le vide avant qu'elle ne redescende. Normalement, j'étais au niveau ou serait ma proie d'ici une à deux secondes... Ma professeure m'avait interdit de tomber, mais si je sautais volontairement...

Mon instructrice, comme je le prévoyais, la vit descendre et fit un écart dans sa trajectoire rectiligne vers la droite. Et j'étais prête C'était l'occasion de voir si ma tactique suicidaire allait se révéler payante. En temps normal, j'aurais tout simplement sauté pile au dessus de mon adversaire en tenant ma pique vers le bas pour profiter de la force de la pesanteur pour l'embrocher violemment. Mais je n'étais pas en combat à mort, aussi attrapai-je plutôt mon arme à deux main, comme j'aurais empoigné un lourd maillet. Enfin, lorsque j'aperçus le sommet du crâne de la jeune femme en face de moi, je frappai à l'horizontale, comme on aurait donné un coup de canne. Avec ma vitesse de chute, ma frappe l'atteignit au genou. Mais j'avais frappé avec le haut de la hampe en bois de mon arme, et pas assez fort pour la blesser.

Là était la partie facile. Maintenant, les choses sérieuses commençaient: Guardiane ne pouvait pas me récupérer "simplement" sur son dos. Avec ma vitesse de descente, je risquais de l'écraser comme un boulet de canon! Et puis, je n'étais pas assez sûre de moi pour me réceptionner correctement sur son dos sans lui faire de mal. Non, comme nous l'avions convenu, elle m'attendait, à portée de bras, assez près du sol, volant en quasi-stationnaire à la verticale. Je n'avais plus qu'à tendre la main pour saisir la lanière et ainsi éviter la chute. Mais dans le même temps, elle allait devoir se remettre rapidement à l'horizontale pour éviter que la lanière ne cède, ou pire, l'étrangle sous la pression. Mais alors que je saisissais la corde de cuir, je vis que j'avais trop présumé de ses forces: Guardiane luttait vaillamment, mais sans succès, pour se remettre droite.

"Ne t'en fais pas, lui dis-je. Merci pour tout, mais ne te donne pas tout ce mal. On se retrouve en bas!"

Après tout, il restait quoi? A peine plus de cinq mètre entre le sol et moi? Bah, j'avais connu pire en forêt avec des pins, et le sol sableux atténuerait la violence de l'impact. Et si en plus je pouvais compter sur l'aide des maître de l'air... Je lâchai donc ma prise et me ramassai sur moi même, la tête entre les bras. J'atterris, comme j'avais appris à le faire en tombant des arbres, en roulé-boulé dans le sable, pour protéger ma caboche des chocs. Mis à part quelques écorchures dues aux frottement avec le sol, je ne m'en tirai pas trop mal. En fait, je m'attendais à pire, un truc du style cheville foulée lors de l'atterrissage, voire membre cassé en cas de malchance, ce qui aurait été gênant. Heureusement on avait ralenti ma chute. Hé quoi, après tout, c'est elle qui m'avait enjointe à sauter dans la vide et à tomber au sol! Et bah c'était pas aussi rigolo qu'elle l'avait promis, mais suffisamment quand même pour m'arracher un bref éclat de rire. Puis, je me relevai sans trop de mal et criai en direction des cieux:

"Et maintenant, est-ce que j'ai bon?"

[J'espère que ma stratégie finale conviendra. MP si problème!]

[PNJ]

Azura gagnait en assurance et en dextérité au fil des secondes sur sa nouvelle monture. L'oiseau s'habituait à elle autant qu'elle s'habituait à lui, et c'était la même chose pour Guardiane et Victoria. L'affrontement devenait donc de plus en plus intéressant ! L'élève était de plus en plus rapide, de plus en plus précise, et forçait l'Aliphyroise à esquiver de plus en plus justement.

Pourtant, alors qu'aux yeux de la jeune femme tout se passait bien, l'Abyanaise fit quelque chose d’inattendu, de stratégique et de risqué. Sa feinte porta ses fruits, et Azura eut d'abord très peur de se retrouver embrochée, jusqu'à ce que Victoria ne change sa prise sur son arme et son mouvement de frappe, utilisant le manche de son arme plutôt que sa pointe. L'apprentie Chevalier se prit un coup dans la jambe, qui, sans la blesser gravement, la déstabilisa sur sa monture. Elle manqua de tomber comme une pierre, à la manière de Vick, mais parvint à se rétablir et se posa en douceur près de la jeune fille. Elle n'était pas en colère, mais pas très contente tout de même.

"Woah. Woah ! C'était... audacieux. Très audacieux. Mais tu as pris beaucoup trop de risques, surtout pour un simple entrainement."

Constatant que l'humaine était en forme, Azura s'approcha de l'autre monture pour s'assurer qu'elle aussi était en bon état. Occupée qu'elle était à retrouver son équilibre, elle n'avait pas vu comment Victoria avait pu atterrir sans plus de bobos. Elle se fit une idée plus précise de la chose en voyant apparaître un de ses professeurs, l'air furibond.

"Par Reshiram ! Est-ce que tu te rends bien compte que tu as manqué de briser le cou de cette Hélédelle en plus du tien ?! Ces montures ne sont pas des jouets pour se permettre de jouer les casse-cous, elles sont précieuses et irremplaçables pour notre tribu !"

"Maestro, est-ce vous qui avez ralenti la chute de Victoria ?", demanda timidement Azura, impressionnée par la colère de son aîné.

"Elle a eu de la chance qu'on soit là, en effet", bougonna l'homme. "Azura, es-tu sûre que tu es à la hauteur pour faire passer une telle épreuve ? Tu as manqué de perdre un de nos oiseaux, et ton élève. Et es-tu sûre qu'il vaille la peine de poursuivre l'épreuve ?"

L'examinatrice débutante ressentit de la honte et de l'incertitude, mais elle se reprit et fit signe que oui.

"Je vais réussir cette épreuve, et j'ai confiance en la réussite de Victoria aussi. Je pense qu'elle n'avait pas l'intention de blesser sa monture, et qu'elle la respecte. S'il vous plait, maestro, laissez-nous une chance."

Sans répondre, l'homme inspecta le cou de Guardiane, s'assurant qu'elle était en état de reprendre. Ce qu'il vit dut le satisfaire, car il hocha la tête en direction d'Azura, avant de se retirer. L'examinatrice se tourna vers son élève, rougissante.

"Je suis désolée de t'avoir fait subir cette petite scène. J'ai trouvé ta tactique très bien pensée, mais, comme je t'ai dit, tu as pris trop de risques pour toi et Guardiane. C'est quelque chose qu'on nous apprend très tôt à Linaewen : on ne se sépare jamais de sa monture si on n'a pas un plan B pour l’atterrissage. Et, aussi, nos montures sont au moins aussi précieuses que nos propres vies... C'est presque un sacrilège de blesser la sienne, ou celle d'un autre, d'où la réaction de mon maître... Enfin, reprit-elle sur un ton plus enjoué, tu as réussi l'exercice malgré tout."

Azura remonta sur son Rapasdepic, signalant par là que la suite allait aussi se dérouler dans les airs.

"Suite et fin de notre apprentissage express et très basique de combat en vol : nous allons échanger nos rôles. Je frappe, tu esquives. Et cette fois, interdit de sauter volontairement du dos de ton Hélédelle, sauf si tu as un vrai plan. En vol !"

[C'était très bien, hein, quoi qu'en disent les PNJ ^-^]

[Victoria di Neralitha]

Ok, en entendant le vieux gueuler un bon coup en me reprochant ma témérité, j'ai réalisé que j'y étais peut-être allé un peu fort. J'aurais peut-être pas dû prendre son "n'aie pas peur de tomber" au pied de la lettre. En même temps, je n'avais pas prévu de faire du mal à Guardiane, et comme on m'avait dit de ne pas craindre les chutes, j'avais préféré tomber plutôt que de la blesser.

Quant au fait de ne jamais lâcher son arme et de toujours avoir une position de repli... Là aussi, mieux valait ne pas dire que dans un vrai combat et qui plus est fasse à un adversaire aussi rompu aux combat aérien que ma formatrice, dont je venais d'apprendre le prénom, Azura, j'aurais tenté au plus vite une confrontation très rapprochée et sans ma lance. J'étais d'accord sur le fait de ne jamais abandonner ses armes lors d'un combat. Mais s'il y a bien une arme que je n'abandonnais jamais, c'était mes poings. Et face à un combattant aérien expérimenté à la lance, fausser les distance de combat aurait été une bonne option, à mon avis.

De même, mieux valait ne pas lui dire que dans le cadre d'un vrai combat, j'aurais tenté de les embrocher d'en haut, elle et sa monture, avec ma lance, avant d'utiliser son oiseau comme plate-forme de repli pour regagner le mien... Mais bon, j'étais ici à une épreuve de maître des lames et pas à un tournoi de combat sauvage.

"Désolée, souris-je, gênée, à ma formatrice. J'ai appris à me battre dans la rue et j'ai parfois un peu de mal avec les règles du combat conventionnel!"

Bon donc maintenant, il fallait que je remonte sur ma monture, qui revint gentiment me chercher au sol. Puis ce serait à moi d'esquiver cette fois. Esquiver d'accord mais esquiver comment? Est-ce que j'avais le droit, par exemple, de tenter d'effrayer le Rapasdepic avec ma lance pour le faire reculer? Bon, partons du principe que non. De toute façon, me connaissant, j'aurais été bien trop tentée de l'attaquer avec. J'allais me contenter de parer, comme Azura l'avait fait avant moi.
Nous prîmes donc un peu de distance avant le début de l'affrontement, mais à peine mon examinatrice avait-elle donné le signal du départ qu'elle me fonçait dessus! Vite, il me fallait trouver un truc ou elle allait me prendre au dépourvu!

"Dis-moi ma belle, demandai-je, tu connais Reflet?"

Si mes souvenirs étaient exacts, les Hélédelle pouvaient apprendre cette attaque. Mais Guardiane était-elle assez puissante pour l'apprendre? Ca je n'en savais rien...

L'oiselle me répondit... En se dupliquant! Finalement, le rapace se heurta à un double de ma monture, qu'il lacéra impitoyablement de ses serres, tandis qu'Azura perforaient de son arme tous ceux qui passaient à sa portée, les faisant instantanément disparaître. Heureusement pour moi, l'attaque Reflet était une attaque générée par le corps du Pokémon et sa vitesse acquise, si bien que tout ce qui se trouvait sur le corps d'Hélédelle - c'est à dire moi et mon arme - était également dupliqué, ce qui me laissait un certain répit. Mais cela ne durerait pas...

Déjà une première attaque se dirigeait vers moi, ou plutôt vers ma vraie "moi", et je n'eus d'autre choix que de la bloquer, non sans peine, avec le manche de mon arme, donnant ainsi immédiatement ma véritable position à mon adversaire, qui ne me lâcha plus. Constatant que sa ruse était désormais inutile, Guardiane dissipa son attaque afin de conserver ses forces. Au jeu de la parade, j'avais depuis longtemps appris à me défendre avec un bâton. C'était l'arme de base par laquelle tout aspirant chevalier d'Abyan commençait, et Nox elle-même avait tenu à ce que j'en apprenne le maniement pour pouvoir me défendre en cas de besoin.

Le seul souci, c'est que malgré la ressemblance, une lance, ce n'est pas un bâton: la pointe en acier de l'arme la déséquilibrait, et je ne pris pas assez en compte ce différent lors de l'une de mes parades, ce qui me fit dangereusement me pencher sur ma gauche. Percevant l'ouverture, Azura frappa d'estoc... Mais me maqua grâce à la présence d'esprit de ma monture.

Jusqu'ici, Guardiane avait maintenu un vol stable à altitude constante, tout en essayant de s'éloigner le plus possible du Rapasdepic. Bien sûr, ce dernier ne tenait absolument pas à ce qu'elle s'échappe, et il l'avait poursuivie. Et pendant ce temps, leurs dresseuses respectives se battaient sur leur dos. Autant dire que l'exercice était périlleux et que sans l'aide de la lance qui me servait autant de protection que de balancier, j'aurais perdu mon équilibre dès les premières minutes...
Lorsque ma formatrice lança son assaut, mon Hélédelle se rapprocha étrangement du Rapsdepic, puis, alors que le coup allait porter suite à mon déséquilibre, elle utilisa son attaque Cru-Aile, et, prenant appui sur le poitrail monture de ses larges ailes, elle se propulsa brusquement en arrière d'une bonne poussée, dans la direction opposée, me faisant reculer juste à temps pour que je puisse éviter l'attaque.

Mais je n'étais pas en sécurité pour autant. Le Rapasdepic était plus rapide et il avait tôt fait de me rattraper. Déjà les estocs pleuvaient sur moi, me forçant à rester sur la défensive. Et cette fois-ci, pas question de m'approcher de trop près. Il y avait quand même une grande différence entre nos styles de combats: elle, sur l'offensive, tenait sa lance quasiment à l'horizontale et essayait de me déséquilibrer en enchaînant vicieusement tailles et estoc afin de me forcer à baisser ma garde, tandis que je tenais la mienne à la verticale, comme un bâton en essayant de parer au mieux... L'esquive ne me servirait à rien, cette arme était à mon goût trop encombrante, et Guardiane n'était pas assez rapide pour me permettre un repli. La stratégie des Cru-ailes avait marché une fois, mais elle ne fonctionnerait pas une deuxième. Et en plus, si je n'avais même pas le droit de contre-attaquer...

Mais il y avait peut-être un autre moyen... Je contrai une autre attaque puis d'un moulinet, je fis basculer ma lance à la verticale, pointe ver le bas. Jusqu'ici, je tenais mon arme parle milieu de son manche, afin d'voir un angle de rotation et donc une couverture de défense maximale, quel que soit le côté par lequel Azura avait décidé de m'attaquer. Mais si je voulais m'en sortir, j'allais devoir prendre des risques... Je remontai donc ma prise sur mon arme, rapprochant mes mains de son sommet non pointu. La pique qui avait manqué de me déséquilibrer allait ici bien me servir... Enfin il vint! L'estoc que j'attendais!

Cette fois-ci, contrairement à mon habitude, je ne déviai pas largement l'attaque adverse. J'avais déjà essayé cela pour tenter de déséquilibrer ma formatrice, sans succès. Au lieu de cela, je déviai à peine sa frappe, qui passa à moins d'un centimètre de mon visage... Faisant par le même mouvement une rotation bien plus ample avec le bas de mon arme, qui visait cette fois-ci les pieds de la jeune fille. Comme je m'y attendais, elle vit le coup venir, mais pas assez tôt pour l'anticiper, et fut donc obligée de rompre le combat d'un léger mouvement vers l'arrière, ce qui me donna à nouveau un répit que Guardiane mit à profit pour s'éloigner... Mais je savais déjà que l'accalmie serait de courte durée...

[PNJ]

Azura regarda Guardiane et Victoria s'éloigner après le petit coup fourré avec la lance, et jugea qu'il était temps d'interrompre l'exercice.

"Victoria ! On redescend, s'il te plait !"

Elle-même fit se rapprocher du sol son Rapasdepic, jusqu'à ce qu'il ne se pose et qu'elle puisse sauter sur la terre ferme. L'Aliphyroise caressa avec douceur sa monture, tout en faisant signe de s'approcher à un apprenti qui avait observé l'épreuve jusqu'alors. D'autres guerriers s'étaient déjà avancés pour apporter de l'eau et des graines pour les oiseaux - l'examinatrice n'avait pas menti quant au traitement qu'on leur réservait.

"Apporte-nous les protections d'entrainement, s'il te plait. Deux pour humains et deux pour les montures."

Le garçonnet hocha la tête et s’exécuta, tandis que Victoria se posait à côté d'Azura. C'était l'heure du compte-rendu.

"Bon ! Cette partie de l'examen a été un peu... décevante, non ? Enfin, j'ai beaucoup eu l'impression que c'était ton Hélédelle qui faisait tout le boulot. Ce n'est pas mal, fondamentalement, hein ! Juste, j'aurais préféré voir plus de réactions venir de toi. En tout cas, la fin était bien vue, le Reflet aussi. Et tu n'as pas pris de coups, donc c'était réussi."

Oups, j'espère que je ne lui ai pas sapé le moral...

"J'ai l'impression que tu as un style plutôt agressif. Tu es plus à l'aise dans l'attaque directe. Je pense que c'est pour ça que tu as pu être moins à l'aise cette fois. Enfin, c'est pas grave", ajouta-t-elle tandis que quelques jeunes leur apportait leur équipement. "La suite devrait beaucoup plus te plaire, on va passer à du vrai combat avec tous les coups permis !"

Les quelques minutes suivantes servirent à Azura à montrer à Victoria comment enfiler l'armure de cuir et de coton, avec quelques renforcements en bois, ainsi que le casque, puis la même version mais faite pour Pokémon volants.

"Tu vas pouvoir choisir l'arme de ton choix, cette fois. Deux, même, si tu le souhaites. Hm, pas plus par contre, hein. Le but de l'exercice va être de faire tomber l'autre de sa monture. Et tous les coups sont vraiment permis, même si ce n'est pas non plus la peine de tuer l’autre ou de la blesser gravement. Ah, et il est par contre interdit de s'en prendre directement aux oiseaux, évidemment."

Parmi les armes proposées, Azura fit rapidement son choix. Dans sa main droite, elle garda sa lance, et, à sa hanche gauche, elle repris sa rapière dans son fourreau. Afin de s'assurer une bonne prise sur son arme, elle s’entraîna à la faire passer d'une main à l'autre, la lâchant quelques instants avant de la rattraper avec souplesse. C'était lourd, mais l'examinatrice était rodée à ce genre de choses. Quelque peu ralentie par son équipement, elle monta tout de même sur le dos de son Rapasdepic avec une bonne fluidité.

"Bien, nous y allons dès que tu es prête."

[Un mix des deux épreuves précédentes pour cet exercice, où tu vas pouvoir faire montre de tous tes talents d'apprentie Maîtresse des Lames volante Par contre, tu perds si tu tombes au sol, cette fois, ou si tu blesses volontairement une des montures.

Concernant Azura, son honneur étant en jeu, elle va aussi tout donner - tout, c'est à dire que s'il faut te blesser pour arriver à ses fins, elle le fera. Bon, sans couper des membres ou t'éborgner, non plus, hein ! Elle sera aussi capable de changer d'arme en quelques instants pour créer un effet de surprise ou une feinte.

Je ne sais pas encore trop combien de tours cela va durer donc finis ton post en mode "combat" comme tu as fait pour le précédent, ce sera bien En tout cas, tu es celle qui lance les hostilités !]

[Victoria di Neralitha]

Tandis que les oiseaux descendaient pour se restaurer, je remerciai chaleureusement ma monture en flattant son plumage. Comme l'avait dit Azura, je m'étais beaucoup reposée sur elle pour cette épreuve... Mais bon, quand votre devise c'était "la meilleure défense c'est l'attaque" et votre stratégie pour éviter les coups "tue avant qu'on ne puisse t'en infliger", j'étais pas vraiment à l'aise en défense et en parade forcée, qui plus est sans pouvoir répliquer. En fait, j'étais déjà bien contente d'avoir réussi à m'entendre aussi bien avec Guardiane pour résister. Les combats montés n'étaient pas non plus ma spécialité... Mais bon, avec de la pratique, je pense que je me débrouillerai mieux, non ?

Quand elle annonça l'exercice suivant, j'eus un petit sourire. Quelque chose d'un peu plus dans mes cordes. Par contre, quand l'aide apporta les armures, je fis la grimace. Comment ? Une armure? Yerk ! Je déteste les armures! C'est bon pour les chevaliers ça ! Mais bon, si ma formatrice me disait que j'allais en avoir besoin, il aurait été suicidaire de m'en passer. J'enfilais donc ma tenue et fit quelques mouvements au sol pour tester ma souplesse... Ou plutôt mon manque de souplesse ! Tant pis, je n'attacherai pas ce plastron. Ile me gênait trop ! Et peu importe s'il ne me servait à rien ! En revanche, je me munis d'une épée assez courte que je passai à ma ceinture. Revenir aux fondamentaux ne faisait jamais de mal !

Impossible de tendre mes bras au maximum à cause de ce foutu plastron ! Autant le casque, les genouillères et les protections pour avant bras, ça pouvait m'être utile, autant les bretelles de bois du torse me gênaient dans mes mouvement. Oh, elles n'étaient pas handicapantes pour manier la lance, mais cette arme ne m'intéressait plus vraiment à présent. Encore que... Finalement, je la récupérai, attendit que ma monture ait fini son repas, puis repartis dans les cieux.
Enfin j'allais pouvoir m'amuser un peu. Un style agressif ? En fait, ce 'était pas un style, mais une philosophie de combat. Quand je me battais c'était à un contre un au mieux, et au pire à un contre cinq, sans espoir de renforts. Dans ces conditions, rester sur la défensive ne menait qu'à l'épuisement et à la mort, raison pour laquelle je n'avais pas beaucoup entraîné me compétences dans ce domaine. Mais bon, qui sait ? Peut-être que je servirai dans l'armée un jour, où j'aurai plein de camarades pour veiller sur moi ? Et cette blague très personnelle me fit éclater de rire.

Apparemment, Azura avait décidé de commencer par le combat à la lance. Je fis de même, et nous fonçâmes l'un vers l'autre à toute vitesse. Au dernier moment, chacune d'entre nous fis un écart pour éviter la confrontation. Une simple feinte pour jauger l'adversaire. Mais tout de même, je m'interrogeais : hormis avec sa lance, comment comptait-elle m'attaquer ? Avec sa rapière ? Avec son Pokémon ? Autrement ? Il me fallait en avoir le coeur net.

Nous nous remîmes alors en position de joute, et nous chargeâmes, plus lentement que la première fois, cependant. Au dernier moment, je demandais à Guardiane de lancer Reflet. Pendant que le Rapasdepic était occupé à détruire les double, Azura ne quittait pas de yeux son -ses- adversaires. Je profitai de la confusion pour me placer sous mon adversaire, en diagonale à sa gauche, assez près pour l'atteindre de ma lance, et donnais un coup en direction d'Azura.

La riposte ne se fit pas attendre. Le Rapasdepic fit un écart pour m'esquiver, plaçant sa cavalière dans une position idéale pour me donner un coup de lance en retour. J'avais été totalement prise de court par la vitesse de l'attaque, qui visait mon visage ! Question : le casque était-il assez résistant pour bloquer un estoc direct porté à la lance ? NON ! De toute manière, je n'avais aucune confiance dans les armures ! Je fis donc la seule chose qui me passa par la tête : je bloquai la lance à mains nues, au niveau de la lame.

Aussitôt, je sentis la morsure de la lame sur mes paumes. Malheureusement, les gants ne protégeaient pas l'intérieur de mes mains. Soudain, un détail me revint en mémoire : il y avait peut-être un point sur lequel je surpassais mon examinatrice : la force brute. Frêle comme elle l'était, je devais pouvoir la déséquilibrer avec sa propre lance... Oui mais non. Car elle n'était pas seule, et si son Rapasdepic l'aidait, c'est moi qui me ferait avoir. Je fis donc un signal à Guardiane avec mes jambes pour lui demander de décrocher. Ca 'avait coûté quelques blessures aux mains, mais j'avais vu ce que je voulais voir : je m'éloignai et revint à la charge. Azura m'attendait, lance brandie, prête à . Au dernier moment, je brandis la mienne, contraignant le rapace à faire un écart... Exactement de la même manière que la première fois. J'avais anticipé son déplacement. Mais il fallait maintenant neutraliser la dresseuse. J'attrapai alors mon plastron, qui tenais à peine vu que je n'avais pas fixé les attaches, et le lui jetai au visage. Bon débarras !

Mon tir manquait de précision, mais elle dut malgré tout retirer sa lance pour l'esquiver. Nos deux montures étaient à présent à côté l'une de l'autre, et je profitai de ma diversion pour sauter sur la sienne, lâchant ma lance, épée brandie... A la vitesse de l'éclair, la rapière apparut dans les mains de mon adversaire, et elle bloqua mon attaque. Elle était aussi rapide que lors de notre affrontement au sol. Mais je n'avais pas fini. Nous échangeâmes deux trois passes, et je laissai volontairement une ouverture dans laquelle elle s'engouffra. Vu que j'avais jeté mon plastron, elle devait penser que je me fichais complètement des protections... Et tant mieux pour moi ! Je parai son coup non pas avec ma lame mais avec la protection sur mon bras qui ne tenait pas l'arme. Maintenant que j'étais enfin libérée de ce foutu plastron, je pouvais me mouvoir à ma guise ! Ce n'était pas une technique d'épéiste, mais de pugiliste. Les piliers de bars, que je connaissais bien, étaient plus au fait là-dessus que les chevaliers. Tandis que la lame ripait sur la protection, pas si inutile que ça en fin de compte, je la frappai de mon autre main, celle qui tenait l'épée, non pas avec la lame - j'étais bien trop près de ma cible pour pouvoir ajuster un coup... Un coup non létal en tout cas - mais avec mon poing, en plein dans son ventre. Son plastron, parce qu'elle en portait un, elle, absorba la majeure partie du choc, mais la fit néanmoins reculer en poussant un grognement. Moi, il m'arracha une grimace de douleur. La main avec laquelle j'avais frappé n'était pas au meilleur de sa forme. Mais j'allais devoir faire avec, et j'avais connu pire...

Je profitai de son retrait pour revenir d'un bond sur ma monture qui m'attendait en contrebas. Elle me rendit ma lance, qu'elle avait rattrapée avec son bec.

"Merci ma belle, la remerciai-je chaleureusement, t'es géniale ! Reste en dessous d'eux, d'accord ?"

Dans cette configuration, nous rappellerions au Rapasdepic les proies qu'il avait l'habitude de traquer, et avec un peu de chance, il ne résisterait pas à l'appel de son instinct, tout comme sa dresseuse ! Qu'ils viennent donc ! J'avais quelques idées en tête...

[PNJ]

Ouch, ça avait dû faire mal, d'attraper sa lance comme ça. Cette fille était soit masochiste, soit insensible à la douleur. Dans les deux cas, cela était révélateur de beaucoup de choses sur elle et ses techniques de combat. De même que le lancer de plastron qu'Azura dut éviter en catastrophe. Elle avait été prise par surprise par ce coup peu orthodoxe, mais, en même temps, cela correspondait bien à l'idée de plus en plus précise que se faisait la jeune fille de son adversaire. Peut-être que, si l'Aliphyroise avait été moins réfléchie ou moins expérimentée, elle aurait profité de cette ouverture dans la défense de l'autre, servie sur un plateau d'argent orné de petits diamants, pour frapper un bon coup. Casser une ou deux côtes, percer la peau d'un sein, trancher au niveau de l'estomac, sans forcément aller jusqu'à des coups mortels.

Mais Azura n'était ni irréfléchie, ni inexpérimentée, et elle ne se jeta pas directement dans la gueule du loup. Si cette fille était capable d'attraper une lame tranchante à main presque nue, et de se débarrasser ainsi de quelque chose qui pouvait garantir sa protection, alors elle n'aurait sans doute aucun problème à subir des blessures pour pouvoir s'approcher de son adversaire et placer un coup. C'était probablement tout ce qu'elle attendait, d'ailleurs. La suite le prouva. Azura, qui s'était attendue à devoir parer un coup armé, se retrouva dépourvue devant l'uppercut que lui envoya Victoria. Elle eut le souffle coupé quelques instants, et, par réflexe, fit s'éloigner sa monture.

Choquée et perplexe, la jeune examinatrice leva la tête vers un de ses supérieurs qui les regardaient depuis des gradins. Est-ce que c'était seulement autorisé, un coup comme ça ?! Les maîtres semblaient eux aussi désarçonnés, marmonnant dans leur barbe, secouant la tête devant une attitude aussi indisciplinée. Ou alors, c'était l'absence de réaction d'Azura qui leur déplaisait ?

Oups.

Elle n'aimait pas du tout devoir se mettre dans le rôle de la maîtresse d'école qui réprimande, mais bon, il en allait de son honneur et de sa réputation auprès des chefs d'Aliphyr. La jeune fille fit ralentir sa monture légèrement, pour passer derrière Victoria, loin en dessous d'elle, et cria aussi fort qu'elle put.

"Ton arme ! Utilise ton arme ! Tu n'es pas là pour nous prouver que tu sais te battre, mais que tu es digne d'être Maître des Lames !!"

Cette intervention ne justifiait pas pour autant un arrêt du combat, et Azura se relança dans la partie en fonçant droit vers le dos de son adversaire, lance pointée vers l'avant, pour mettre un coup d'estoc. En souriant, elle ajouta à l'attention de son élève :

"Excellente parade, ceci dit !"

Au dernier moment, Azura demanda à son Rapasdepic de faire une vrille et dévia vers la droite. Le coup d'estoc se transforma en coup tranchant qui frôla le corps de l'élève, tandis que la professeure prenait ses distances, ayant suffisamment vu de quoi était capable Victoria pour ne pas rester trop longtemps à portée, par prudence.

Les prochains coups serviraient à déstabiliser l'adversaire. À partir de maintenant, Azura jouait pour gagner.

[Deuxième partie de ce duel : ton examinatrice va tenter par tous les moyens de te faire chuter, et tu es bien évidemment invitée à en faire de même de ton côté !]

[Victoria di Neralitha]

Azura eut beau me réprimander pour que j'utilise mon arme, ce fut le coup qu'elle me plaça juste après, une fente sournoise magistralement exécutée qui me fit comprendre mon erreur. Bien sûr, je n'avais pas tapé avec ma lame. Mais cela ne prouvait rien : j'avais un poignard sur moi. Si je l'avais dégainé pour la frapper vicieusement avec au lieu d'utiliser mon poing, est-ce qu'elle m'aurait reproché de ne pas utiliser de lame ? Bien sûr que non, mais ça ne l'aurait pas empêchée de trouver à redire, avec raison.

Jusqu'ici, le problème que j'avais avec cette épreuve, c'était que je ne comprenais pas exactement ce qu'elle attendait de moi. Quelles étaient les caractéristiques en moi qu'elle souhaitait évaluer ? Mon sens technique pur et dur, ou les efforts que je déployais pour remporter un combat ? Ma capacité à interagir avec ma monture pour attaquer ou mon seul talent ? Visiblement, ce que je lui avais montré plus tôt ne lui avait pas suffi. Et à présent, je comprenais pourquoi.
Pour elle, tout ceci était lié. Pour un chevalier, la victoire s'obtenait avec la technique seule, la ruse n'avait pas sa place. Et savoir piloter sa monture faisait partie des techniques de base à Alyphir. Sauf que moi, je n'étais ni Alyphiroise, ni chevalier. Et je ne souhaitais devenir ni l'un ni l'autre. Pour moi, tous ces domaines étaient bien distincts. Et puisqu'elle voulait que je lui prouve que j'étais digne de devenir une maître des lames, alors seule ma lame comptait, et ma technique. Elle ne se préoccupait pas de mes capacités de guerrière. Soit.

J'avais commis l'erreur d'essayer de l'imiter avec ma monture tout en me concentrant sur mon style de combat favori. Les deux étaient bien sûr incompatibles. Mais après tout, rien ne me forçait à entrer dans son jeu. D'abord parce que comme elle venait de me le dire, il s'agissait d'une épreuve de maître des lames, pas de cavalerie. Et ensuite parce que de toute façon, il m'aurait fallu plusieurs semaines pour réussir ce qu'elle venait de faire. Je n'avais aucune expérience du combat monté.

Mais tout était clair à présent. Je n'avais pas besoin de montrer mes compétences dans ce domaine. Il me fallait juste montrer ma technique avec une lame. Jusqu'ici, j'avais utilisé les techniques grossières de bandits de grands chemins. C'est vrai qu'il y avait de quoi surprendre et décevoir de nobles et preux chevaliers comme eux. Mais je n'étais pas un simple bandit. J'étais un assassin, ce qui signifiait que je savais m'adapter.

En tant normal, sans ruser, je savais n'avoir aucune chance face à un chevalier comme Azura. Et je ne parlais pas de chance de vaincre, mais simplement de montrer ce que je savais faire. Et encore, pour cela, j'allais devoir abandonner absolument tout ce qui ne m'était pas essentiel. Car ce style le requérait. Le style le plus technique que je maîtrisais. En tant normal, je n'aimais pas trop ce genre de style de combat à cause des simagrées que ces derniers impliquait. Mais celui-là, originaire d'Erasia, était assez particulier. A la question : qu'est-ce qui définit un guerrier, il donnait une réponse toute simple : sa lame. Ni son grade, ni son nom, ni son armure, ni sa monture. Simplement son arme. Car elle seule peut lui apporter la victoire. Dès lors, le guerrier ne devait faire qu'un avec son arme et oublier tout le reste, en particulier ce qui était en mesure de le distraire. Je n'aimais ni les armures, ni les lances. Il était donc temps de m'en débarrasser, afin qu'elles ne me gênent pas par la suite.

Guardiane, utilisant sa Vive-Attaque, piqua donc vers le sol et lâcha la lance dans un coin désert de l'arène, tandis que je jetai par-dessus bord tous mes équipement défensifs. A partir de maintenant, seule mon épée comptait. Et tant pis si ça ne plaisait pas aux chevaliers. Je ne comptais pas les rejoindre de toute façon !

Ce style avait été mis au point par de grands maîtres d'armes, que l'on disait capables, sans la moindre protection, de vaincre des adversaires lourdement armés et caparaçonnés, pour peu que leur technique soit supérieure. Je doutais que la mienne soit supérieure à celle d'Azura, mais cela lui donnerait une bonne démonstration de mes capacités techniques !
Pour vaincre, ce style reposait sur un principe fondateur : l'obéissance aveugle aux règles qu'il prêchait. Et plus que des règles, c'étaient des techniques meurtrières. Quiconque suivait ces préceptes sans faillir pouvait vaincre n'importe qui en combat. Etant donné que la nature de la lame n'avait pas beaucoup d'importance, beaucoup d'adeptes de ce style utilisaient des armes légères, comme les rapières, ce qui donnait à penser que ce style était uniquement bon pour les clubs d'escrime. A tort. La calligraphie martiale n'avait rien d'un sport entre amis... Elle stipulait de suivre des règles. Celles de la survie. Les seules que je daignais respecter.

Je me mis donc en position, à la même altitude que mon adversaire. Puis, dégainant mn épée, je fis un geste de salut avec. La première règle. Toujours reconnaître son adversaire. Ensuite...

Guardiane se porta à la rencontre du rapace. Je ne lui avais donné qu'un seul ordre : le coller au maximum. Il était temps pour moi de réciter le premier mot. Quiconque pratiquait la calligraphie martiale devait obéir aux lois de la bataille. The Law, stipulait la version Terrosienne de la calligraphie, celle que je maîtrisais.

L. Comme Light. Le combattant se devait d'être rapide comme la lumière. Mais il devait également, tel le soleil, irradier partout, et être conscient du moindre mouvement sur le champ de bataille. Alors que j'allais accoster soin oiseau en sautant, Azura donna un coup de lance pour me repousser. Je m'inclinai de profil pour l'esquiver, tout en tendant mon bras armé pour parer une éventuelle deuxième attaque qui ne vint pas. Mais cela m'avait permis de jauger physiquement la longueur du champ de bataille, à savoir le dos de nos montures, et j'en avais désormais la maîtrise.

A. Comme Agility. Celui qui reste planté comme un rocher meurt, celui qui n'est pas assez agile d'esprit pour anticiper les ruses adverses meurt aussi. C'était aussi simple que ça. Tandis que je portais un coup de riposte, passant derrière l'attaque de la lance, la rapière d'Azura apparut et bloqua mon coup. Nous étions maintenant au milieu du champ de bataille. A présent, je devais désengager la première. Sinon, ce serait elle qui fuirait sur son oiseau, et je n'avais aucune chance de la contrer en combat monté. Je fis donc un bond en arrière pour l'esquiver, et atterrit sur Guardiane, puis bondit de nouveau pour attaquer. Mais ma lame n'était pas pointée sur Azura, mais en position de défense, croisée sur ma poitrine, ce qui me permit de bloquer le coup suivant. Pour une fois, j'avais bien anticipé.

W. Comme Will. La volonté. Telle était la clé de la victoire. Tandis que son épée frappait la mienne, je mis toute mes force pour gagner ce bras de fer, tout en reculant mon corps en arrière pour ne pas être déséquilibrée. Cette fois-ci, ce fut Azura qui rompit l'engagement en battant en retraite, mais elle avait perdu du terrain et n'était pas loin de tomber.

J'aurais pu me jeter sur elle comme un Grahyena qui dévore sa proie. Mais en tant qu'adversaire expérimentée, elle devait s'attendre à une telle attaque. Et c'est exactement ce que préconisait le deuxième mot. Tout combattant, pour vaincre, se devait d'avoir de l'honneur. Aussi, je retins mes coups.

H. Comme Heart. Le combattant devait avoir du coeur, et la force nécessaire pour le protéger. Mon épée reprit donc une position défensive pour bloquer les attaques rapides et furieuse d'Azura, d'autant plus violente qu'elle était acculée. Je n'y parvenais pas à chaque fois et quelques zébrures rouges apparurent sur ma chair, mais j'en bloquai la majeure partie.

O. Comme Obedience. L'obéissance aux règles que l'on s'était fixé était primordiale. Elle seule garantissait la possibilité de victoire. Et tant pis si pour cela il fallait parfois céder du terrain, ou souffrir un peu. Car l'obéissance au final, apportait une résolution propre à ébranler le plus fort des ennemis. Devant la violence de l'assaut adversaire, je reculai, et orientai mon épée non pas vers le plat mais vers la lame. De cette manière, chaque attaque adverse abimerait le tranchant de nos deux lames. Mais tel était le prix de l'obéissance.

N. Comme Name. Non pas le nom de celui qui combattait, mais le nom de la cause pour laquelle on combattait. Allant de pair avec l'obéissance, il permettait la victoire. Ma cause était celle de ma mère, de ma famille injustement condamné, et de tous les salopards que je m'étais jurée d'envoyer six pieds sous terre. Et la volonté pouvait ébranler le plus terrible des ennemis. Bloquer les coups averse avec mon tranchant faisait légèrement dévier la lame ennemie. Enfin, lors d'une attaque particulièrement puissante d'Azura qui m'aurait probablement crevé un oeil si je n'avais pas paré, je reculai légèrement ma lame lorsqu'elle frappa, si bien qu'Azura en fut légèrement déséquilibrée.

O. Comme Oppositon. La Résistance. Le moment venu où il faut savoir rendre les coups qu'on a reçu. Bien sûr, je ne frappai pas avec la même férocité qu'Azura. Mon but était simplement de lui montrer qu'elle ne pouvait pas me faire reculer impunément. Je ne repris pas de terrain, mais n'en perdis pas non plus. Je lui rendais coup pour coup, répondant à ses feintes et à ses parades par mes propes feintes et parades. Une fois qu'elle fut déséquilibrée, je repassai à l'attaque. J'avais suffisamment eu l'occasion de l'observer pour repérer son point faible Elle frappait vite, mais sacrifiait parfois la précision pour ses combos les plus dévastateurs. J'allais devoir prendre en compte ces deux paramètres pour mon coup suivant, assez risqué.

R. Comme Roar. Le rugissement du guerrier. La preuve irréfutable qu'il était bien là pour vaincre et qu'il ne comptait pas se laisser faire. J'attendis donc un des combos d'Azura, qui consistait en plusieurs coups d'estoc très rapides dans cinq points précis de mon corps. Il m'avait fallu du temps, mais j'avais réussi à les détecter. Enfin, lorsqu'elle voulut frapper à ma gauche, j'entamai le Rugissement, en m'inclinant vers la gaucher, esquivant ainsi le coup. Puis, sans attendre, je pivotai de l'autre côté, lame tendue, pour effectuer une attaque en tranche circulaire. Parer cette attaque était risqué compte tenu de la force d'inertie de mon mouvement, surtout quand on maniait une arme aussi fine que la rapière, aussi Azura esquiva, ce qui la fit reculer. Mais le rugissement n'était pas terminé. Profitant de l'ouverture qu'elle avait laissé en battant en retraite, je courus vers l'autre côté du Rapasdepic, et sautai sur le dos de Guardiane, qui s'était déplacée à cet endroit suite à quelques gestes de ma part. Azura avait suivi mon mouvement, et avait même tenté de me frapper au vol, mais j'avais réussi à l'esquiver. Mais elle dut bien vite revenir sur la défensive pour éviter un second rugissement effectué par derrière.

Nous étions maintenant toutes les deux au centre de nos montures, comme au début de cet affrontement, qui s'était avéré très serré. Je demandai donc à mon Hélédelle de s'éloigner un peu, et sans quitter Azura des yeux, je fis un geste qui appartenait lui aussi à la calligraphie martiale : je pointai mon épée vers le sol.

Ce geste avait deux significations opposées : le coup de grâce, quand on achève un ennemi au sol, ce qui signifiait que notre lutte, pour l'honneur, continuerait jusqu'à la mort, ou la trêve, lorsqu'on laisse tomber son arme au sol. Je lui faisais donc une proposition : voulait-elle continuer à examiner mes techniques de calligraphie ou passer à autre chose ?

[PNJ]

Wow. L'examinatrice ne s'était vraiment pas attendue à ce qu'une simple phrase modifie ainsi l'état d'esprit de son élève. Le combat changea du tout au tout, comme si Victoria n'avait attendu qu'un signal pour montrer aux Aliphyrois ce qu'elle avait dans le ventre. Abandonnant définitivement son armure qui, apparemment, ne convenait définitivement pas ni à ses habitudes, ni à ses apprentissages, elle adopta un style bien plus précis et... étudié, dira-t-on. C'était exactement ce que ces professionnels de la discipline voulaient voir ! Le duel devint rapidement beaucoup plus stratégique pour Azura, qui se retrouvait à contrer des coups parfois moins puissants et moins "fourbes" mais plus réfléchis.

Ce changement quelque peu brusque eut d'ailleurs raison de l'examinatrice ; lorsque Victoria pointa son épée au sol, l'apprentie Chevalier crut lire dans son geste une ouverture potentielle, et elle plongea avec puissance. Mais l'apprentie repoussa cet ultime assaut et déstabilisa Azura, qui chuta de sa monture. Elle tomba sur plusieurs mètres avant d'être rattrapée par son Rapasdepic in extremis. Elle rétablit son assiette rapidement, mais avait conscience que le duel était fini ; les règles stipulaient qu'elle avait perdu. La jeune femme rangea sa lame dans son fourreau et croisa les bras au-dessus de sa tête pour signaler la fin de l'épreuve à Victoria, avant de faire descendre sa monture, silencieuse. Même pour de faux, la défaite n'était jamais très agréable.

Victoria atterrit après quelques instants, et Azura avait eu le temps de se remettre un peu. Elle accueillit la jeune femme avec un sourire.

"C'était très impressionnant ! Je ne connaissais pas du tout ces techniques mais elles m'ont semblé redoutables. Bref, en tout cas, j'ai perdu ! Félicitations. Et j'ai aussi été parfaitement convaincue par ce que j'ai eu l'occasion de voir donc, pour moi, c'est officiel, tu es une Maître des Lames."

Dans le doute, l'examinatrice observa les gradins pour chercher à voir si certains de ses professeurs et supérieurs avaient quelque chose à redire, mais tous semblaient satisfaits par la dernière démonstration de l'Abyanaise. Certains hochaient même la tête pour confirmer la décision d'Azura. En confiance, celle-ci se tourna de nouveau vers Victoria, et sortit de sa poche une petite broche en forme de plume.

"Donc, encore félicitations ! On ne peut pas encore t'offrir une véritable plume de Guériaigle car elles sont réservés aux Guerriers ayant atteint le point culminant de leur art, mais tu as tout de même réussi le premier rituel de passage, donc accepte ceci en reconnaissance. Désormais, tu seras reconnue par tous les Aliphyrois comme apprentie guerrière ailée de Linaëwen."

Quand à ce que cela apportait... Elle n'était pas trop sûre. La plupart des apprentis guerriers ailés étudiaient à Linaëwen dans le but de devenir Chevaliers Ailés, donc ce symbole leur donnait accès à des apprentissages de niveaux supérieurs, ainsi qu'une protection en tous lieux de Midgard si des apprentis se retrouvaient en détresse... Peut-être que c'était la même chose pour les gradés venant d'une autre tribu ? Probablement.

"Bon, alors maintenant... Il va falloir gérer plein de paperasse, non ? Ca non plus, je ne suis pas complètement au fait de la procédure, mais je vais sans doute devoir prévenir l'armée d'Abyan, ainsi que le Grand Prêtre. Je crois ?"

Le ton d'Azura était rempli d'incertitude, comme si elle demandait confirmation à Victoria, qui n'avait pas vraiment de raison d'être plus au courant qu'elle. Peu importe, un de ses aînés serait probablement pus expérimenté qu'elle dans le domaine et pourrait lui donner des conseils plus tard.

"Oh, il te faut aussi une monture désormais. Je ne sais pas si tu as quelque chose de prévu avec les écuries officielles d'Abyan mais... si jamais, et en tant qu'apprentie guerrière ailée... Tu pourrais peut-être en vouloir une des nôtres ?"

Ça aurait été du gâchis d'apprendre les bases du combat en vol et de ne plus jamais le pratiquer, non ?

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