[ Clos ] [Épreuve Méta-Élémental] Un peu d'éducation élémentale dans les marais. [Ft. Luciano]

[PNJ]

Alysza soupire et relit une deuxième fois la lettre qu’elle vient de recevoir. Le Doctor, demandait cordialement son aide pour accueillir un nouvel arrivant. Sorti de peu d’un coma, le gamin avait besoin d’éducation et d’un accueil chaleureux dans le monde cruel. Est-ce qu’elle avait l’air d’une baby-sitter ? Elle ne réparait pas les cas brisés, elle protégeait et éduquait les éléments… Et cette fin de lettre, elle était trop étrange, ‘’Tu comprendras quand tu le verras, ce genre de cas t’intéresse toujours.’’ Interdite, la Tarousienne cligne des yeux. Un peu en colère, elle déchire sa lettre et quelques éclairs s’échappent de ses yeux clairs. Elle laisse ensuite échapper les flammes de sa colère sur les miettes de papiers qui n’ont aucune chance de survie et brûle facilement. Elle observe son repas et le termine rapidement avant de se soulever et d’aller porter sa vaisselle sale dans l’évier.

Toujours bourrue par cette nouvelle, elle se met rapidement en marche, pénètre sa chambre et enfile les premiers vêtements propres qu’elle trouve. Elle passe devant le métal poli qui lui sert de miroir et glisse sommairement les doigts dans sa chevelure blanche et elle caresse les côtés raser. Elle jette un faible coup d’œil au tatouage qui marque sa peau foncée et elle sourit. Elle claque des doigts et un éclair résonne un peu. Un surplus de statique se fait sentir dans l’air et son mohawk s’élève dans les airs, flottant un peu. « Je me sens dans un bon "mood", je vais aller y jeter un coup d’œil finalement… » Dit-elle à sa propre image. Sur ses dernières paroles, sa chevelure retombe et elle quitte sa petite maison en bordure de Tarouga.

Retrouver le gamin n’est pas difficile, un étranger qui arrive en ville ne passe pas inaperçu et puis… Le Doctor avait laissé son adresse dans la lettre. Tout en se rendant sur les lieux, elle pousse la porte du lieu ou squatte… C’était quoi déjà son nom ? Lucio ? Lucius ? Luciano ! Oui, c’était ça, il n’avait toutefois pas précisé son nom de famille. « Alysza, que fais-tu ici ! » S’exclame la personne qui la reconnaît immédiate. Ce n’était pas comme si elle avait un visage qui s’oubliait facilement et puis, elle avait plus d’une fois aidé quelqu’un à la demande du Doctor. Sans la moindre subtilité, elle point le gamin… Oh wait… Ce n’était pas un gamin, mais un homme… Et il était plutôt mignon en plus… Elle pourrait peut-être prendre son… Au moins, cette journée ne serait pas désagréable. Elle s'arrête un instant, d'ordinaire quand elle craque aussi facilement pour un mec, c'était des causes désespérer, des vrais martyrs de la vie, mais au moins, celui-ci était très beau gosse.

« Lui. Allez habille-toi beau gosse, le Doctor m'a demandé une faveur et je suis de bonne humeur. On va faire un tour et tu vas me dire ce qui ne va pas et si j’ai bien compris, tu cherches à devenir Méta-Élémental ? Je peux t’aider avec ça, mais faut aller dans un lieu le marais sera parfait, si j’ai bien compris, tu contrôles l’eau ? » Sur ses dernières paroles, elle lui fait signer une dernière fois et elle quitte la pièce aussi rapidement qu’elle y avait pénétré. Elle se dirige ensuite vers les Marais, laissant le temps au beau gosse le temps de lui courir après. Plusieurs minutes, plus tard, ils arrivaient en bordure du marais. Elle observe un état buant, ou les algues semblées avoir pris place. « Bon, et si tu me parlais un peu de toi et de ta situation, présentes-toi par la même occasion, je connais peu ta situation. Tu peux tout me dire, il n’y a pas grand qui peut me surprendre et si le Doctor s’intéresse à toi, c’est que tu dois avoir quelque chose de spécial… » Termine-t-elle simplement. Elle se tourne enfin vers lui et prend place sur une roche de bonne grosseur, attendant l’explication avec impatience, tout en profitant pour se rincer l’œil un peu.

Hrp:

[Luciano di Neralitha]

Ouvrant les yeux avec peine, Luciano fixa le plafond, constatant au passage que son iris maudit était exposé à la lumière et aux autres. Il lui fallut un long moment pour remettre de l'ordre dans son esprit, en tentant de réorganiser les derniers événements pour reconstituer la frise chronologique. D'abord les Vestiges d'Ébène... Puis le Marais Brumeux... Là-bas, des salopards les avaient attaqués, Andromède et lui, et son dernier souvenir, c'était la douleur cuisante de la brûlure électrique dans le dos... En se redressant dans son  lit, le maudit découvrit le visage de son sauveur. Bourru, mais aux mains étonnamment fines, il le regardait d'un air bienveillant et protecteur. Néanmoins, quand Luciano plongea dans son regard, une myriade de murmures malsains accompagnés d'images morbides déferla dans son esprit, et il plaqua la paume de sa main sur son visage, du côté qui le faisait tant souffrir. D'un geste vif, il attrapa le cache soigneusement plié sur la table de chevet et l'attacha à sa place.

« Rien de personnel, hein. Question de confort, si je peux appeler ça comme ça. »

La bouche encore pâteuse, Luciano posa tout un tas de questions sur son état, à la fois calme et confus. Combien de temps avait-il dormi ? Hormis dans le dos, où la douleur lancinante se rappelait à lui à chaque instant, était-il blessé ? Et Andromède ? Ses Pokémon ? Au bout d'un long moment, épuisé et devant digérer la tonne d'informations dont on venait de l'abreuver, l'Abyanais se laissa retomber sur ses coussins pour se reposer.

Plusieurs heures après, Andromède fit irruption dans la pièce, accompagné d'une inconnue à la silhouette sauvage et élancée arborant de curieux tatouages sombres sur le visage. Une maudite, à n'en pas douter. Après s'être présentée, elle expliqua longuement son parcours, son vécu et ce qu'elle savait sur ceux qui voulaient nuire aux di Neralitha. Ce fut le médecin qui compléta le tout en présentant le réseau du Doctor, comme ils l'appelaient tous, constitué de personnes qui considéraient que la malédiction des di Neralitha suffisait déjà à leur pourrir la vie et qui protégeaient les membres de cette famille chaque fois qu'ils le pouvaient. Si l'Abyanais avait bien suivi, dans le Marais, ils avaient été pris pour cible par des tarés qui n'aimaient pas les gens haïs par Reshiram... C'était inattendu, mais après tout, pourquoi pas ? Pour sa part, Luciano pouvait concevoir que sa fortune - et son physique - pouvaient susciter l'envie et la jalousie. Et puis, son statut de maudit le rendait particulier, tout comme l'étaient Andromède, Tyrande, Victoria et tous ceux qui avaient eu l'honneur - à ses yeux - de subir l'ire d'une divinité (bien que cette dernière soit un putain de poulet blanc, mais soit).

Sans se poser la moindre question sur son état, Luciano fit rapidement part de son désir de développer rapidement ses capacités élémentales. Il n'était plus temps de rigoler ; cette fois, il avait failli y rester...Et après la promesse du Guérisseur d'en référer au réseau, deux jours plus tard, une femme débarqua dans la masure pour interpeller directement Luciano. Au moins, il avait tenu parole, et il avait envoyé une beauté, en plus ! Motivé comme jamais, l'Abyanais se prépara et sortit, ignorant la sensation de brûlure qui lui lacérait le dos.

« Alysza, c'est ça ? »

Le souffle court, Luciano s'appuya contre le tronc d'un arbre. Lui qui avait déjà une peau de porcelaine, il était tout de même convalescent et blanc comme un linge, et il avait quitté son lit précipitamment pour suivre celle que le Doctor avait envoyée. Heureusement que ses Pokémon étaient enfermés ; ils n'auraient pas manqué de se montrer empressés et prêts à tout pour qu'il ne se fatigue pas, et le maudit n'avait clairement pas besoin d'être materné en ce moment...

Tout en détaillant du regard la femme à la peau sombre - tout en elle rappelait la foudre -, l'Abyanais appuya son dos contre l'arbre.

« Je suis Luciano di Neralitha, branche principale d'Abyan, celle qui a le mieux réussi, donc. Actuellement, je suis Amplificateur, mais j'aspire à plus. Mes capacités actuelles ne me suffisent plus, je vaux mieux que ça, j'en suis convaincu. Et d'après ce que j'ai compris, les débiles qui ont attaqué mon cousin Andromède (le manchot) et moi en veulent à notre illustre famille. Être maudit par une divinité est à la fois une bénédiction, parce qu'on nous craint, et une vraie galère, parce qu'en ce qui me concerne... J'ai pas hérité de l'effet le plus sympathique. J'entends des pensées malsaines et j'ai des scènes pas jolies jolies qui défilent dans ma tête si mon œil maudit est exposé à la présence d'autres personnes saines. Et évidemment, j'ai la totale, son et image, sauf avec d'autres membres de ma famille. Alors quand je peux éviter, j'aime autant garder ce truc sur moi. »

Avec l'index, il montra rapidement le tissu d'un noir de jais qui cachait son organe maudit.

« Apparemment, en parallèle de ceux qui veulent notre peau, y'a des gens qui nous adorent et nous protègent ? À la bonne heure. Tout Abyanais un brin sensé n'oserait pas lever la main sur nous par crainte des représailles, mais j'ai pu constater à mes dépens que les règles en vigueur chez moi ne s'appliquent pas forcément parmi la plèbe d'Érasia. Et je n'ai pas l'intention de me laisser humilier de la sorte plus longtemps. Ces fous qui s'en sont pris à nous le paieront cher, mais j'ai besoin d'accéder à des pouvoirs supérieurs à ceux que je possède actuellement. Je veux devenir comme l'eau, changeant, imprévisible et indétectable, à la fois pour me soustraire à la vue de ceux que j'estime indignes de se tenir en ma présence et pour mieux... Disons... Ciseler mes vengeances. Quoi de mieux que d'être aussi insaisissable que le liquide vital pour recueillir les informations nécessaires au châtiment que je leur réserve ? Pour l'instant, je sais manipuler l'eau et le sang, mais pas complètement, en tout cas pas assez à mon goût.

Je n'ai aucunement l'intention de chercher à me défaire de ma malédiction, parce que c'est ma marque de fabrique. Simplement... Disons que je veux mettre mes pouvoirs au service de mon statut, et pour prendre la place qui me revient dans la Secte de Zekrom, que je veux intégrer avec Andromède, rester un simple Amplificateur ne me suffit plus. »

Ambitieux voire arriviste, au-delà de ses capacités et de sa santé actuelles, Luciano ancra son iris brillant d'un bleu profond dans le regard électrique d'Alysza. La paleur de son visage contrastait avec l'expression qu'il affichait, et il croisa les bras d'un geste nonchalant, ses doigts longs et fins tapotant machinalement son coude. Dans son esprit, de nouvelles danses cheminaient déjà, nocturnes et sensuelles, des valses où Alysza était sa cavalière...

[PNJ]

Tout en l’observant de manière inquisitrice, Alysza se dit que Luciano semble avoir assez de détermination pour la suivre malgré les blessures qui l’aggravent encore. Elle plisse un instant, tandis qu’il marche vers elle pour ne finalement venir s’accoter qu’ont un arbre, elle remarque la grimace qui s’étire sur son visage face à la pression de l’écorce contre son dos. Tout en observant la beauté maladive de son visage, la flamoinienne se dit, qu’il faudra qu’elle jette un coup d’œil, pour évaluer à quel point elle a envie de jouer avec son nouveau jouet, en même temps, elle ne voulait surtout pas le tuer durant un exercice, le Doctor lui en voudrait et elle ne voulait surtout pas avoir le Doctor encore sur le dos, une fois avait été suffisante pour une vie. Quand il lui demande une confirmation de son nom, elle hoche positivement la tête, mais ne souffle aucun mot.

Les bras croisés sous sa poitrine, elle observe, non dévore du regard Luciano qui fait son monologue et elle flanche un peu sous le nom de famille qu’il emploie. Elle plisse légèrement les yeux, comprenant immédiatement pourquoi elle se sent attirer par cet homme. Hommes ou femmes, les di Neralitha avaient toujours eu un effet particulier sur sa peau. Sans même démontrer une quelconque émotion, son regard brille tout de même d'une envie dévorante de découvrir un peu plus que la personnalité de Luciano et elle se fait la promesse de ne pas le laisser quitter la ville sans avoir goûté sa peau. Face à l’explication de son cache-œil, elle hoche simplement la tête, elle connaissait assez les maudits pour savoir que leur affliction n’était certainement pas une "bénédiction". Elle avait vu très peu de cas qui s’était révélée très bénéfique pour leur état mental. Elle fait un vague signe de la main, signe que ceci ne la dérangeait pas, en fait, c’était tout le contraire.

Malgré elle, elle esquive un sourire en coin, mi-charmeur et mi-moqueur. Il y avait trop longtemps qu’elle avait été sur la mer loin du contact humain qu’elle désirait et puis quand elle était au boulot, elle ne mélangeait pas ce genre de plaisir, elle n’en avait peut-être pas l’air, mais elle était quelqu’un de professionnel… Quoi que dans ce cas si, la tentation serait très difficile à résister. Une fois le monologue de Luciano terminé, elle hoche simplement la tête. Elle l’avait bien entendue et elle apprécier plus que toute son honnêteté, au moins, il ne voilait pas ces intentions sous des prétextes pour bien paraître. Sans même le quitter des yeux, elle décroise lentement les jambes et se lève pour venir marcher vers lui d’une démarche féline. Tel le prédateur curieux, elle vient se planter devant lui et bombe le torse. Les mains sur les hanches, elle lève un peu la tête pour le dévisager, plutôt dévore le visage pâle de Luciano avant d’enfin laisser échapper un mot.

« Nous avons toutes nos propres raisons pour devenir plus fort, bonne aux mauvaises, nous sommes les seuls juges de nos actions et de nos choix. Je ne suis pas là pour juger ta personne, mais plutôt pour t’aider pour devenir et acquérir ce que tu désires… » Termine-t-elle simplement. Elle vient lisser un peu la chemise de Luciano est posant bien à plat les mains sur son torse pour les glisser jusqu’à ces avant-bras croisés. « Toutefois, je veux voir dans quel état physique, tu es, j’ai cru comprendre que tu avais été blessé ? Montre-moi et explique-moi. » Souffle-t-elle en l’invitant à aller s’asseoir sur la pierre ou elle était plutôt. «Profites-en pour reposer tes jambes, pour le premier exercice, je n’aurais besoin que tu sois debout. » Tout en le suivant jusqu’à la roche, elle fait le tour de lui et vient se planter dans son dos, observant à la désolation de la blessure qui est loin d’être guéri. « Allez assieds-toi, c’est une obligation. » Marmonne-t-elle, grognonne face à la cicatrice que laisserait une telle lésion sur sa peau de porcelaine.

Elle prend une grande respiration, essayant de retenir la colère face à un tel acte purement gratuit et cruel et finit par poser les mains sur ses épaules. Avec une douceur qui semble défi son apparence même de femme forte, elle appuie la paume et presse chacun de ses doigts. Un peu de statique électrique semble se faire sentir sous le contact de leurs deux peaux. Elle se penche un peu vers l’avant et vient lui parler doucement, d’une voix terriblement calme. C’était comme le calme annonciateur avant la tempête. « Pour devenir plus fort, tu dois tout d’abord comprendre et devenir l’élément que tu désires. Commençons par la base, j’aimerais que tu deviennes l’eau. Tu dois trouver cet état mental qui te permettra de te modifier physiquement pour acquérir la consistance de ta substance. Pense aux mouvements des vagues, de la pluie qui tombe, d’une rivière qui coule librement dans son lit, de la sensation pure et simple de l’eau sur ton corps quand tu t’immerges dans l’eau. Tu dois acquérir l’état mental nécessaire à cette transformation, je te permets l’aide d’un Pokémon du même type ou encore l’eau qui se trouve ici dans le marais. Explique-moi ton cheminement... » Termine-t-elle tout simplement.

Elle presse une dernière fois ses doigts chauds sur la peau de ses épaules nues et se recule. Telle une observatrice silencieuse, elle lui laisse le temps et l’espace pour réfléchir et trouver cet état mental qui lui permettra de devenir cet élément. Cette étape, simple en première vue était la base de tout cet exercice, s’il ne réussissait pas à trouver la force mentale de comprendre et s’assimiler son élément pour devenir qu’un avec lui, il ne pourrait jamais continuer sur cette voie de Méta-Élémental qui désirait.

Hrp:

[Luciano di Neralitha]

Avec un intérêt croissant, Luciano détailla la créature qui venait de se planter devant lui en bombant la poitrine avec fierté. Le fameux Doctor ne s'était pas moqué de lui en lui envoyant la dénommée Alysza... Très, très intéressante. Vraiment. Le cours des pensées de l'Abyanais dévia un instant, mais la voix de la femme le ramena à la réalité. Qu'elle le juge ou qu'elle le soutienne n'avait, en réalité, aucune importance pour le maudit. Il avait l'habitude d'être adoré, tout comme il s'était accoutumé à ces regards haineux qui se posaient parfois sur lui quand il traversait le port de sa ville natale.

« Alors, nous sommes faits pour nous entendre. »

Ravi d'exercer un tel magnétisme sur la jeune femme, Luciano la laissa faire et se fit conduire jusqu'à la pierre de bonne grâce. Une fois assis, il retira sa chemise pour faire voir la brûlure dans son dos à son examinatrice.

« Je n'ai pas encore vu ce que ça donnait, mais il paraît que ce n'est pas très beau à voir. Enfin, heureusement, c'est assez localisé, et bien placé. Ça ne me portera pas préjudice, normalement... Si tu vois ce que je veux dire. »

Les lésions mettraient du temps à guérir, et elles laisseraient à coup sûr une marque ineffaçable dans la peau laiteuse du blond. S'il avait pu se voir, il aurait constaté avec un certain amusement doublé de cynisme que la peau brûlée par endroits formait un motif bizarre, comme si une créature énorme l'avait griffé de toutes ses forces pour l'abattre face contre terre. Trois traînées barraient le dos de Luciano, partant de l'épaule et traversant la surface blanche pour terminer leur course près de ses côtes.

« Andromède et moi avons été séparés dans le Marais alors qu'on cherchait de quoi le rendre apte à passer l'épreuve qui lui ouvrirait les portes de la Secte de Zekrom. Un type avec une espèce de méduse flottante en a profité pour m'attaquer, rentrer dans mon esprit et... Bref, j'ai massacré le mec et j'ai fini par rejoindre mon cousin. Y'avait une sacrée bande de tarés débraillés rien que pour nous deux, c'était quelque chose ! Et puis, y'en a un qui m'a balancé de la foudre, je l'ai vu au dernier moment parce que j'étais de dos, et après, c'est le noir total. J'ai fait un rêve chelou où j'étais changé en Pokémon Électrick, et je me suis réveillé dans la chambre à Tarouga. »

Un frisson parcourut l'échine du maudit au contact des paumes d'Alysza, dans son dos, mais il ne commenta pas leur réaction épidermique, au sens premier du terme. Ce serait une histoire pour plus tard...

Toujours assis, Luciano s'accorda un instant de réflexion. Lequel de ses Pokémon pourrait l'aider dans sa démarche ? Finalement, considérant que son esprit était déjà assez torturé comme ça, il libéra son Viskuse, qui esquissa un mouvement dans sa direction pour s'enquérir de son état. La lueur autoritaire au fond de l'iris visible de son maître, néanmoins, le stoppa net dans son élan. Pour son intégrité, tout Pokémon Spectre qu'il était, il avait tout intérêt à s'abstenir et à garder sa sollicitude pour lui...

« Montre-moi comment tu fais. Pour être toi, quoi. »

Il était difficile de se montrer plus obscur et plus mystérieux. La consigne était on ne peut moins claire ! L'humain venait tout simplement de demander au Spectre comment il parvenait à se maintenir dans son état de méduse aquatique flottante et immatérielle, tout ça en lui faisant la démonstration par l'exemple ! Sachiel, complètement pris au dépourvu par la requête, s'effaça un maximum, se rendant presque invisible, comme s'il voulait échapper au regard inquisiteur de Luciano.

D'abord agacé par le comportement de son Pokémon, l'Abyanais eut soudain un déclic. Mais oui... S'il voulait devenir l'eau elle-même, il devait d'abord penser à réduire sa présence, à se faire discret, comme s'il voulait disparaître. Au premier abord, il pesta contre lui-même. Lui, Luciano di Neralitha, il devait se faire tout petit devant les autres ? Lisant dans l'esprit de son maître, le Viskuse lui prit la main avec force entre ses bras spectraux en secouant la tête. S'assurant que le noble le regardait bien, il lévita jusqu'à une énorme flaque, avant de disparaître lentement à l'intérieur, en fusionnant carrément avec. L'idée était donc de se camoufler en ne faisant qu'un avec son élément pour devenir indétectable. Voilà qui était déjà plus concret et qui aiderait Luciano à se focaliser sur son objectif. Avoir un but était le meilleur moyen de réussir et de se donner les moyens de parvenir à ses fins...

Toujours assis, l'Abyanais ferma les yeux, se concentrant sur quelque chose qui pourrait l'inciter à se laisser aller à cet abandon total qui lui serait nécessaire pour transformer la totalité de son corps. Cherchant à évoquer les souvenirs et les images suggérés par Alysza, comme la pluie qui tombait ou le bruit de la Sonata qui serpentait doucement sur les terres de Midgard, il se sentit comme vaseux, avec la sensation diffuse de dislocation de chaque partie de son être dans un univers aqueux plus grand et indéfinissable. Non, ce n'était pas la bonne méthode, en tout cas pas celle qui lui conviendrait. Il devait trouver autre chose.

Il réalisa soudain combien ses nuits de débauche et de luxure lui manquaient. Comme en réponse au vide laissé par l'absence du remède que constituait sa vie nocturne à Abyan, la nausée se changea en bien-être confus et presque palpable. Oui, cela lui parlait déjà plus... Ce moment où il se laissait aller à l'abandon dans les bras d'un corps si beau et épuisé par l'effort, luisant et couvert de tout ce que l'humain pouvait générer... Avec le désir de se fondre avec l'eau, source de toute vie et de tous les plaisirs de ce monde-là, Luciano perdit doucement sa consistance physique, le bas de son corps se troublant pour se métamorphoser avec une lenteur lascive. Ses pieds, ses jambes, son bas-ventre, tout devint vaporeux et evanescent, aussi fragile qu'insaisissable. Comme si son corps luttait, le torse, les épaules et la tête restèrent normales encore un moment, alors que le noble laissait défiler dans son esprit ses nombreuses conquêtes affalées sur des draps luxueux dans un tourbillon de souvenirs. Finalement, la totalité de son être devint une frêle copie de la personne qu'il était, comme un reflet dans un miroir d'eau strié de rides par le vent et les conflits qui l'agitaient. Avec la sensation que son existence physique ne tenait qu'à un fil ténu et prêt à se rompre à tout moment, le maudit tourna à peine son regard vers Alysza.

[PNJ]

Sous l’explication de sa blessure, Alysza fronce les sourcils et jette un regard autour d’elle. Ainsi donc, ses salopards de Cultiste étaient revenus ici, surtout SON territoire. Il faudra donc qu’elle se remettre à leur chasse pour s’assurer qu’ils ne sont plus ici et si oui, les éliminer. C’était probablement l’une des raisons qui avait poussé le Doctor à la rappeler ici à Tarouga et à la placer face à cet homme. Le fait de les savoir sur son territoire la mets en colère, elle qui avait travaillé dur et prit tant de plaisir à les chasser de Tarouga et du marais brumeux. Peut-être avait-elle trop distrait et ‘’gentille " ces derniers temps ? Une fois, tout ceci termine, elle remédierait à ceci, mais pour l’instant, elle avait un autre chat à fouetter et cajoler.

Une fois reculer de son élève, la blanche croise les bras sous sa poitrine, elle observe le cheminement de Luciano. Après la possibilité de le faire avec l’aide de l’un de ses Pokémon, il choisit un Viskuse qui semble essayer de prendre immédiatement de ses nouvelles, toutefois, il est replacé à sa place par son maître. Il est clair que l’humain ne veut aucune diligence amicale en ce moment. Sans vraiment offrir d’explication, Luciano parlé, demande des explications sur l’état général et le fonctionnement du Viskuse. Même si la phrase est simple, le Pokémon spectre semble comprendre son maître. Même si Luciano n’en avait pas parlé, elle commence à croire qu’il est peut-être lieur, en même temps tous ceux qu’elle connaissait ou côtoyait qui avait un Pokémon spectre, psy ou ténèbres, avait toutes des affiliations de lieur, ce genre de Pokémon avait le pouvoir de réveiller des dons particuliers chez leur dresseur.

Elle n’était pas une experte en la matière et en général elle se tenait loin d’eux. Une mauvaise expérience de jeunesse… Elle chasse ces idées de son esprit, revenant sur le phénomène Luciano. Lentement, mais surement, les minutes s’écoulent et l’homme finit par converger son corps matériel en de liquide. Le bas de son corps semble être la partie la plus facile pour lui et ensuite, au niveau de son basin, l’exercice est plus difficile pendant un instant et elle croit  qu’il va échouer, mais l’eau qui vacillait un instant se calme finalement et il réussit à maintenir la forme. Elle hoche la tête satisfaite et fait un pas dans sa direction. Tandis que sa tête se change à son tour et qu’il réussit à garder la forme sans faire plus de mouvement, la blanche fait le tour de lui, l’examinant tout toutes les coutures pour s’assurer qu’il ne serait pas une seule partielle de peau non transformé.

Tandis qu’elle reprend sa place initiale, c’est lui qui tourne un peu la tête dans sa direction. Visiblement, il cherche son approbation. « Beau travail, la première étape est terminés. La suite sera plus épuisante et difficile encore. Tu dois réussir à garder cette forme, à bouger et ensuite à attaquer. Tu vois ses trois arbres là-bas ? » Annonce-t-elle en pointant plusieurs troncs d’arbre tombé donc seulement trois restaient encore debout. Ils s’étirent vers le ciel, telles des mains griffues qui veulent attraper une quelconque proie. « Essaye de couper l’un des arbres avec des lames d’eau, ensuite tort en un autre dans un étau d’eau pour le broyer et envoie des projectiles sur le dernier… Prends le temps qu’il te faudra. » Souffle-t-elle lentement. Cet exercice pouvait être une épreuve éprouvante, mentalement, physiquement et avec sa blessure, ceci pouvait se révéler encore plus difficile.

« Il n’y a pas de solution miracle, tu dois réussir à transférer ton élément en arme, tout en restant toi-même l’élément. Tu vas pouvoir utiliser l’eau de marais pour te nourrir en eau et ainsi avoir une source infinie. Commence quand tu es prêt. » Termine-t-elle en tirant de ses poches une tige de cannelle et place dans sa bouche tel un bâton narcotique. Ex-fumeuse de la pipe, elle avait décidé que pour sa santé, qu’elle devait trouver une activité plus viable que le tabac. Elle commence donc à mordiller le bois dure pour passer le temps. Ensuite, ils attaqueraient les cibles bougeâtes…

Hrp:

[Luciano di Neralitha]

Bombant le torse quand Alysza le félicita, Luciano sentit sa forme élémentale se troubler, et il se calma bien vite. Il avait galéré à arriver à ce résultat, ce n'était carrément pas le moment de tout foutre en l'air ! D'un regard en biais, le maudit avisa les souches mortes et en décomposition partielle, avant de baisser les yeux vers ses mains.

« Faut bien se jeter à l'eau, il paraît... »

Il sursauta alors en entendant sa propre voix. Il avait l'impression qu'elle résonnait et se dédoublait, comme si elle ne lui appartenait plus vraiment, et la sensation était étrange, mais pas désagréable pour autant. Les consignes étaient assez claires, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Un peu circonspect, Luciano héla son Viskuse.

« Fais voir. Toi d'abord. »

Désormais ravi d'être sollicité et se sentant utile à quelque chose, pour une fois, Sachiel fronça les sourcils, prenant un air sérieux qui fit rire son maître. Le corps aqueux de ce s'agita en ondulant en réponse à cette manifestation qui lui était encore inconnue sous cette forme. Concentré pour maintenir sa consistance, le maudit regarda attentivement pendant que son Pokémon tirait des Bulles d'O dans un feu nourri et continu sur la souche la plus proche. Luciano se déplaça alors avec peine, dans des gestes saccadés, pour arriver jusqu'à une flaque d'eau vaseuse dans laquelle il pénétra avec un dégoût certain. Mais après tout, il devait utiliser les ressources qu'il avait à sa disposition... Et lorsqu'il commença à tenter de pomper le liquide qui lui arrivait aux tibias, il eut un haut-le-cœur. Ok, c'était vraiment dégueulasse ! Mais petit à petit, il fit circuler l'eau saumâtre dans son propre corps, la conduisit jusqu'à sa main gauche et la propulsa d'une pensée, comme un Tir de Boue qui frappa l'arbre tombé et l'éclaboussa. Dans un grognement satisfait, le maudit recommença, se sentant peu à peu à l'aise avec la manœuvre et parvenant même à viser avec plus de précision.

« Sachiel, maintenant, tape. »

Incertain de l'ordre qu'il venait de recevoir, le fantôme lévita jusqu'à la souche voisine, regarda Alysza, puis son maître, puis sa cible supposée. À l'image de l'Abyanais, Sachiel préférait de loin frapper à distance pour rester à l'abri des problèmes. Mais là, il lui demandait d'utiliser son corps immatériel de manière directe et frontale ! Levant son bras bleuté, le Viskuse l'abattit de toutes ses forces contre l'arbre couché, mais passa littéralement à travers. Oupsi ! Concentration, concentration ! L'air sérieux comme jamais, il fronça de nouveau les sourcils... Et frappa à de nombreuses reprises, un son répétitif et comique à souhait résonnant dans le Marais Brumeux. Dans un concert de « tap tap tap tap tap », le petit Pokémon azuré s'acharna en agitant à toute vitesse ce qui lui servait de membre, mais lorsqu'il croisa le regard de son maître, il ralentit brusquement avant de s'interrompre complètement.

« ... T'es sérieux là ? »

Finalement, Luciano explosa de rire, projetant des gouttes d'eau tremblotantes dans tous les sens. Penaud, le Spectre se laissa glisser sur le côté pour lui laisser la place et l'humain métamorphosé, reprenant son souffle pour ne pas s'évaporer, tapa le bois du tranchant de la main. Le membre se scinda en deux, signe qu'il n'employait pas la bonne méthode. Bon... Puisqu'il devait le couper, il n'avait qu'à penser à une looongue lame fine et acérée !  Doucement, avec des soubresauts et des sursauts, le bras de l'Amplificateur prit une forme effilée, et une fois qu'il estima la transformation viable et achevée, l'humain fit un geste vif qui coupa la souche en deux. Ok, pas mal ! Maintenant, broyer le dernier arbre... Songeant à une étreinte amoureuse mais mortelle, Luciano enlaça tout simplement le bois pourrissant, ravalant son dégoût pour se concentrer sur sa tâche. Lentement, il tenta d'augmenter la pression et eut l'impression de se solidifier par endroits, tandis que le matériau craquait et hurlait contre lui. À plusieurs reprises, Luciano sentit sa conscience vaciller, comme s'il mettait trop d'énergie dans sa tâche, mais il se raccrocha à ces visions où il était le maître absolu de la danse et de la nuit et tint bon.

De longues minutes plus tard, cédant à la pression et à l'emprise exercée contre elle, la souche éclata là où Luciano appuyait de toutes ses forces, projetant des éclats de végétation morte et pourrie un peu partout aux alentours. Sentant la douleur dans son dos se réveiller brusquement, le maudit chancela, se rattrapant à la première chose que sa main aqueuse trouva, à savoir Sachiel. Il prit quelques instants pour récupérer, sans adresser le moindre remerciement à son Pokémon. Il était là pour ça, après tout !

[PNJ]

Alysza sourit sous le son étrange de sa voix. Telle l’eau qui glisse d’une cascade, elle est fluide et résonne comme du cristal et en même temps, elle ne ressemble à rien. Le son est insolite, mais il est beau. Même sous cette forme, sa silhouette élancée lui semble plus filiforme et éphémère à la fois. Elle a le sentiment qu’un simple frôlement pourrait le troubler et le briser pour le laisser se liquéfier et aller rejoindre l’eau sale du marais. Si cette étape arrivait, la flamoisienne, ignore complétement comment le récupérer, l’eau n’était malheureusement pas son élément. Elle avait un élément complètement contraire à Luciano… Elle secoue un peu la tête, continuant d’observer le maître et le Pokémon s’entraider. En fait, le Viskuse semble faire de son mieux pour éduquer Luciano sur sa manière d’être. Le fait qu’il soit un Pokémon de style spectre avait son utilité, même s’il ne partageait pas le bon élément, il avait un avantage de venir du même habitat aquatique.

Tout essayant de déshabiller visuellement parlant Luciano, il se décide enfin à se lever et de se mettre en action, ce qui ramène l’esprit de la demoiselle au bon endroit. Elle décroise les bras et fait quelques mouvements dans sa direction. Dans les paumes de ses mains, un peu de foudre sursaute, signe de son impatience. Alysza avait un tempérament impatient et fonceur et tout ce tralala avec l’eau commençait à l’ennuyer un peu, surtout que ses pensées divaguaient toujours vers ailleurs. Elle retient le claquement de langue qui veut sortir quand il utile réussit avec un dédain visible à absorber une partie de l’eau du marais, mais il passe par-dessus. Elle hoche la tête, satisfaite, elle n’avait pas choisi pour le simple fait qu’il avait un point d’eau proche, mais aussi pour mettre Luciano dans une position désagréable. Puis après une longue minute de concentration, il réussit à lancer un projectile d’eau sale qui ressemble davantage à de la boue, mais elle reconnaît l’effort, elle-même la première elle avait des difficultés à invoquer les flammes sans créer immédiatement une déflagration de flammes.

Vient ensuite l’exercice de frappe où son Viskuse fit l’impensable. Visiblement fier de lui et trop enthousiasme par la demande de son maître, il s’approche de l’arbre. Dans un élan d’émotion, son premier coup passe au travers et la fille de la foudre hausse un sourcil, intriguée. Toutefois, le petit Pokémon flottant se reprend immédiatement son attaque et cette fois-ci, il garde sa concentration. Toutefois, le résultat est loin d’être le plus impressionnant, au contraire, il complètement insolite et le son qui en sort est tout simplement inadéquat. L’imagination de la pirate s’enflamme immédiatement et elle se retient de rire devant l’absurdité de la chose. Elle doit se mordre l’intérieur de la lèvre au point de sentir le goût métallique remplir sa bouche de son liquide chaud. De toute façon, rire de ceci serait enfantin et peu… Responsable.

Elle prend une grande respiration et elle reprend son sérieux face à la suite des choses. Toutefois, c’est le rire de Luciano qui finit par lui arracher un rire franc. Elle finit néanmoins par se calmer et reprendre son souffle. Il y avait bien longtemps qu’elle  c’était pas sentie aussi légère. Et ainsi, après des rires qui semblent chasser l’irritation de la journée, Luciano reprend son dur apprentissage. La lame n’est pas parfaite, mais pour une première fois elle est correcte et puis, il lui faudra du temps et surtout de la pratique pour arriver au niveau de la perfection. Enfin, vient le moment qu’attendait Alysza, le broyage d’arbre.

La manière de Luciano est peu ordinaire, voire orthodoxe pour elle. Quand elle imagine quelqu’un être broyée, ce n’est certainement pas dans une étreinte aussi amoureuse. Le ‘’câlin " lui fait immédiatement penser à priser solide d’un Chelours. D’accord, il n’avait pas l’apparence et encore moins la vraie force, mais le sentiment est là. Le dernier exercice de cette série est clairement le plus difficile pour lui. À quelques reprises, il perd le fils et son corps aquatique ondule sous l’émotion avant de revenir à la "normal". Cependant, il ne lâche pas le morceau et finalement le bois grince pour finalement lâcher une dernière plainte et craquer. Alysza sourit et hoche de satisfaction la tête.

« Ce n’était pas parfait, mais c’était satisfaisant. Je vais me contenter de ceci pour l’instant. » Dit d’une voie taquine et remplit de sous-entendu la brune. « La prochaine étape est selon moi… Simple, mais en même temps complexe mentalement, parce que tu ne dois pas te laisser fondre et disparaître dans ton élément. Maintenant que tu as une forme aquatique, tu dois faire un avec l’eau. Je veux que tu te liquéfies complètement dans la mare ou tu te tiens et cette fois-ci, sans l'aide de ton Pokémon. Je promets de faire amande plus tard. » Glisse-t-elle sur un ton plus charmeur. « Ensuite, tu dois reprendre ta forme humanoïde et nous allons combattre. Alors tiens-toi prêt à devoir te défendre. » Termine-t-elle sur un ton sérieux.

HRP:

[Luciano di Neralitha]

Alysza était donc satisfaite « pour l'instant »... Un peu émoustillé par la remarque de son examinatrice, Luciano plissa les yeux et l'écouta annoncer la suite. La consigne suivante était prévisible, mais sans doute compliquée à appliquer : elle lui demandait de se fondre dans l'eau sans disparaître totalement à l'intérieur, puis de reprendre sa forme actuelle en vue d'un combat. Facile en théorie, mais plus difficile à mettre en pratique...

« Ok, pousse-toi, tu gênes. »

En laissant ostensiblement échapper un soupir d'un autre monde, le Viskuse s'écarta pour se positionner près de la Flamenoise, ayant cette fois interdiction de venir en aide à son maître. Il devrait donc se contenter de regarder sans intervenir...

« Hm... »

Avant de commencer l'exercice, le maudit avisa toutes les flaques d'eau qui parsemaient la zone d'examen. Le Spectre comprit tout de suite ce qu'il faisait, mais sans le connaître un minimum, il était impossible de devenir que l'Abyanais tentait de déterminer la mare la moins souillée de toutes ! Même changé en un être hybride et complètement nouveau, son caractère restait le même. En bon noble, il refusait de se mêler à un liquide trop poisseux... D'autant plus qu'il était persuadé qu'il serait incapable de réussir l'exercice demandé s'il se jetait sur la première flaque venue. Après un long moment, il jeta son dévolu sur celle qui était en fait la plus petite, puis entreprit de la purifier en séparant les impuretés du reste. Considérant que cela faisait partie du processus demandé, il ne prit pas la peine d'expliquer son geste à Alysza, persuadé qu'elle comprendrait d'elle-même (en plus d'être une bombe, elle semblait plutôt intelligente, alors...). Quand il eut terminé, il lâcha un :

« Parfait. »

Considérant que ce qui allait devenir son réceptacle temporaire était désormais digne de l'accueillir, le maudit marcha jusqu'à la petite zone, laissant de légères taches mouillées dans son sillage. Méfiant, il pénétra dans l'eau en troublant à peine la surface, créant une légère ride qui ondula à son contact. Imaginant qu'il ferait mieux de se baisser pour se sentir plus proche de son élément, il se mit à genoux et posa les paumes de ses mains liquides pour les immerger jusqu'aux poignets. Immédiatement, lorsqu'il songea à fusionner avec l'eau, il se vit une nouvelle fois avec une conquête, ne faisant qu'un avec elle, et ses pensées se perdirent dans le souvenir d'une nuit étonnamment calme, bien qu'intense. Cela n'avait rien à voir avec la bestialité dont il faisait souvent preuve dans ces moments-là... Cela lui rappelait plutôt ces quelques nuits passées aux côtés de Servus, son esclave désormais disparu - probablement à tout jamais. Avec lui, c'était différent. Spécial. Lui seul l'avait vu dans les pires moments, lui seul le connaissait si bien qu'il suffisait à Luciano d'un regard pour qu'il exécute ses désirs les plus enfouis. Doucement, sa conscience vacilla, alors que la sensation de ses jambes se dissolvait doucement dans son élément de prédilection. C'était donc cela, devenir l'eau ? Se fondre en elle comme dans le corps d'un amant ? Si c'était le cas, c'était plus qu'agréable... S'abandonnant totalement à ses réminiscences, Luciano se sentit partir, les yeux clos, perdant peu à peu son être dans le fond d'une flaque du Marais Brumeux. Gagné par la fatigue, l'Abyanais s'aperçut soudain qu'il ne percevait plus que sa tête, le reste de son corps ayant été englouti par le réceptacle.

Ça, par contre, ça n'allait pas du tout ! S'il ne se concentrait pas un peu plus, il allait finir dissolu dans une mare d'eau sale ! Quelle fin pourrie, sans mauvais jeu de mots ! Bloquant sa progression de l'exercice, Luciano prit le temps de se recentrer sur lui-même. S'accrochant à la douleur cuisante que lui infligeait sa malédiction quand son œil maudit était exposé aux autres, il l'utilisa pour ne pas perdre son lien avec le monde physique auquel il appartenait et, plus serein, il acheva sa métamorphose, disparaissant complètement dans la flaque tout en percevant correctement son environnement. Au bout de quelques minutes, il articula faiblement :

« Je crois que c'est bon... »

Il devait maintenant exécuter le processus inverse. Pensant très fort à son corps, dont il était si fier, il se rematérialisa en quelques secondes, comme si quelqu'un avait remonté le temps à toute vitesse pour le ramener à son état initial. Jaillissant de son élément, Luciano reprit forme, toujours en étant composé en grande partie d'eau, mais détaché de l'endroit qui lui avait permis de se dissimuler parfaitement et d'effacer sa présence. Sa confiance retrouvée, il offrit un grand sourire à Alysza, lui indiquant par là qu'il était prêt à se battre et à tester les capacités de sa nouvelle apparence. Andromède allait être surpris, c'était certain !

[PNJ]

Luciano est probablement l’un des ‘’élèves " les plus doués qu’elle peut avoir eu la chance d’éduquer. D’accord, elle n’avait pas des tonnes d’étudiants sous son aile, avec le caractère qu’elle avait, le Docteur prenait grand soin de ne pas lui envoyer n’importe qui. Seuls ceux qui avaient une haute chance de survie avaient le mérite de suivre son entraînement. Peu reconnu pour sa patience, Alysza avait un caractère assez fort et prompt à foncer dans le tas sans poser de questions, passage qui finissait souvent à feu et à sang. Sous la réussite de Luciano, un sourire feint se glisse sur ses lèvres tandis qu’elle dévore déjà mentalement ce qui va venir.

« Bien, bien… Maintenant que tu n’as pas succombé au plaisir de l’élément, il est temps de contrôler et de faire de toi un vrai maître. »  Glisse sa voix suave. Elle étire ses bras et fait rouler ses épaules tout étirant sa tête de gauche à droite. Ses jointures craquent sous la pression de ses doigts qui s’écrase entre eux. « N’oublie pas Luciano que je ne suis pas ces hommes qui t’ont attaqué dans le marais, mais sache que je suis plus dangereuse qu’eux. »

Sur ses dernières paroles, à partir de la pointe des pieds en montant le long de ses jambes qui son corps des flammes aussi rouges que la lave lèchent puis transforme le corps de la demoiselle en un élémental de feu. Tout en marchant lentement vers lui, l’eau du marais crépite et s’assèche autour de ses pieds. Les quelques brindilles ou branches, encore présentant s’enflamment sous l’intensité des flammes qui virent bleues. La chaleur devient-elle qu’après à peine une dizaine de pas dans le marais que les flammes bleues crépitent pour finalement pour éclater en foudre et sous le regard de Luciano, l’élémental de feu se métamorphose en avatar de foudre.

Dans un large mouvement, elle écarte les mains et deux longs fouets foudre prennent forme avant de venir claquer l’air de chaque côté du jeune homme. Sa longue crinière de foudre flottant dans le vent imaginaire du marais, son regard bleu acier brille d’une détermination à toute épreuve quand sa voix vibrante en écho crépitant s’élève. « La tâche est simple Luciano, défends-toi de mes attaques, tu auras droit à une seule et unique puissante attaque, alors choisissent le bien et le plus important, survie… »  Glisse-t-elle comme si c’était une simple formule de politesse comme un s’il vous plaît et merci.

Tout en faisant fit de la peur qui peut prendre forme sur le visage de Luciano, les fouets claques à nouveau, en direction de Luciano dans le but de le lacérer au niveau du torse. Dans les manœuvres qui suivirent, la demoiselle ne perd pas plus de temps pour l’emporter dans une danse lascive au corps-à-corps. Son échange de coups est basique, mais violent dans ses manœuvres. Coup de poing au niveau de la mâchoire, lacération d’une main griffue au niveau de l’épaule droite à la hanche gauche, un coup de tête foudroyant au niveau du front, coup de jambe pour le faucher et le jeter au sol. Et si par chance, il réussit à se défaire de son étreinte amoureusement sauvage, elle le harcèle de projectiles sans pour autant arrêter cette danse lascive.

Elle cherche à réduire son terrain, empalant d’une lance les flasques d’eaux, réduisant le terrain de sa proie en de rares flaques boueuses, elle semble prendre soin à choisir les plus impures, l’obligeant à y plonger pour trouver refuge. Telle une déesse de la foudre, elle marque son territoire et elle est bien décidée à voir ce que peut endurer Luciano et comment il va se sortir de ce labyrinthe piégé.

HRP:

[Luciano di Neralitha]

Lorsqu'Alysza annonça la couleur et le mit en garde concernant sa propre dangerosité, Luciano eut un sourire mauvais en guise de réponse.

« Ah bon ? J'ai déjà enduré pire que l'attaque des bouseux d'ici, alors j'ai hâte. »

Observant son examinatrice se changer en avatar de feu, puis en incarnation de la foudre, il la laissa lui expliquer ce qui sonnait comme une consigne ultime. En guise de réponse, il agita son corps vaporeux et volatil en se fendant d'un rire.

« Mais j'y compte bien... »

Néanmoins, le premier coup fut violent et douloureux : semblable à un uppercut donné par une main bien palpable, l'assaut de la Flamenoise envoya valser le maudit, qui encaissa une successions d'agressions aux formes aussi imprévues que dévastatrices. Sentant sa conscience vaciller, il finit par rouler sur le côté, l'instinct de survie prenant le dessus. Ce faisant, il esquiva un empalement élémental qui aurait assurément été plus que déplorable pour la suite...

Comprenant rapidement qu'il n'était plus temps d'apprivoiser son corps aquatique, mais bel et bien de s'en servir comme s'il était dans son état normal, Luciano se contenta d'abord de se dérober, cherchant à savoir l'allonge dont il était capable avec ses membres aqueux. Se surprenant à s'étirer pour éviter d'être tranché de toutes parts par une griffe crépitante et sauvage, l'Amplificateur sourit. Il disposait d'une élasticité nouvelle, et il était enfin capable d'asséner les coups les plus sournois et les plus tordus par son esprit pourtant torturé ! Feignant la fuite, il laissa Alysza le traverser en grimaçant... Avant de la gifler d'une main volatile et composée uniquement d'eau. Espérant ainsi l'aveugler de manière temporaire, Luciano enchaîna et frappa à de multiples reprises, préférant multiplier les attaques que miser sur leur puissance. Cœur, foie et cerveau, absolument tous les organes vitaux de la Flamenoise furent pris pour cible par un Abyanais clairement animé par l'envie de vaincre.

Ce fut néanmoins à son tour d'être momentanément ébloui par un flash lumineux plus violent que les autres. Dans un pur réflexe de défense, il se laissa couler dans une flaque d'une simple pensée, se volatilisant pour se soustraire à la vue de son examinatrice. Prenant quelques instants pour récupérer, il se tint immobile, préférant ne pas bouger pour ne pas révéler sa position. Lorsqu'il se sentit en capacité de repartir dans la danse, il jaillit de sa cachette et se rua dans le dos de son adversaire, dans un mouvement rapide et furtif dissimulé par les bruits ambiants des rares formes de vie habitant dans le Marais. Hélas, Alysza réagit bien trop promptement à son goût et lui balança une décharge qui le cloua sur place. Parcouru de soubresauts, et dans un élan surhumain, Luciano libéra toute l'énergie élémentale qu'il contenait, non pas dans une vague destinée à submerger son adversaire comme il l'avait prévu, mais en créant une zone de froid glacial dont son corps était l'origine. Autour de lui, un blizzard violent et meurtrier se leva, soufflant sur les belligérants comme autant de promesses de mort et de désolation. Se sentant soudain exténué, Luciano s'accorda un moment pour regarder ses membres, et il eut un haussement de sourcils surpris quand il constata qu'ils étaient aussi solides que de vrais glaçons.

Dans un dernier soupir, le Méta-Élémental en devenir reprit sa forme aqueuse, et il se faufila jusqu'à Alysza en serpentant et en disparaissant en partie dans le sol pour ressurgir à ses pieds. Avec une lenteur lascive et douloureuse, Luciano retrouva sa forme humaine habituelle, ne laissant que ses bras dans leur état transformé. Les membres d'eau vinrent alors enlacer délicatement les hanches de la Flamenoise, et l'Abyanais, dans un souffle à la fois sensuel et suppliant, vint murmurer quelques mots à l'oreille de la jeune furie électrique.

[PNJ]

Tout au long des attaques d’Alysza, Luciano se défend du mieux qu’il le peut. Toutefois la flamoinienne est plus féroce qu’il l’avait peut-être espéré en se mangeant quelques attaques faites au hasard. Même si la pirate avait démontré une certaine facilité, elle avait utilisé que la moitié de sa vraie force… Elle ne cherchait quand même pas à tuer son mignon petit élève. Cependant, à sa grande et agréable surprise, l’Abyanois se défend du mieux qu’il le peut et il semble même s’en sortir un peu malgré les blessures qu’il a. Après une danse plutôt enflammée de sa part, elle lui laisse un certain jeu, ce qui lui permet de souffler un peu en s’éloignant et en allant se cacher dans les flasques restantes. Elle joue le jeu et laisse exploser un cri de rage pour continuer son rôle de vilain avatar du feu.

La gifle est sûrement la chose qui la surprend le plus. Elle s’arrête un instant, observant avec stupeur Luciano. Non pas qu’elle n’était pas habituée à se prendre des coups, toutefois elle avait ressenti un petit quelque chose d’existant. Ce qui lui donna l’idée de vouloir explorer ce concept plus tard. Un sourire mi-moqueur et mi-sensuel s’affiche sur ses lèvres, trahissant son envie soudaine. Les minutes qui suivirent furent rapidement écoulées face à la féroce envie de survie de Luciano. Après de nouveaux coups bien placés de la part de Luciano, il retrouve refuge dans les flasques d’eau.

*Bien* Se dit-elle, il voit bien que la force brute n’est pas son fort, il s’adapte donc à la force de son propre corps. Il improvise et il trouve de nouvelle manière de l’attaquer. Elle l’arrête dans son élan, éclatant dans un éclat de lumière soudain, ce qui l’oblige à aller trouver refuge dans l’eau du marais. Elle fait un tour sur elle-même cherchant un quelconque signe, mais il se fait très discret. Ensuite, très violemment, une tempête explose et elle se retrouve gelée sur place, tout comme une partie du marais où il se trouve. Au travers de la glace qui la recouvre, elle voit un instant Luciano qui s’épuise rapidement et elle se dit que le but principal de cette épreuve atteint, qu’elle peut y mettre fin.

Elle se concentre sur la chaleur corporelle de son corps et fait exploser finalement sa prison de glace et fait fondre un deux mètres de glace autour d'elle. Elle abandonne finalement sa forme humaine et elle soupire un peu. Que c’était exhaustif tout ceci, mais au moins, l’épreuve était terminée, il avait réussi à faire et assez comprendre son élément pour appeler, même un instant, son élément dériver la glace. Les mains sur les hanches, elle le cherche du regard, mais il est le premier à faire sa déclaration. À cette tourne à peine, qu’il apparaît à genoux devant elle, visiblement épuisée d’autant de travail. Il abandonne finalement sa forme aqueuse pour reprend celle humaine qu’elle apprécie.

Elle lui rend sa caresse, l’enlaçant à son tour dans le but de l’aide à le soutenir un peu. Malgré les mots obscènes qui lui soufflent à l’oreille, elle sourit et le supporte un peu plus, malgré lui, il se laissait aller sur elle. Il est clair que la fatigue prend le meilleur de lui et qu’il sera sous peu emporté dans les bras de Morphée. « Félicitations, tu es maintenant un Méta Élémental. » Elle le serre un peu plus contre elle, appréciant la sensation puis reprend. « Rentrons chez moi, Lulu, tu pourras dormir et te faire pardonner demain. » Reprend-elle sur un air coquin. Puis sans perdre plus de temps et risquer à devoir le trainer telle une princesse, elle le guide vers Tarouga.

HRP:

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