[ Clos ] [Event] C'est pas moi, c'est le vent ! [Kaé]

[Guiulia Coleen]

Un sentiment profond de supériorité dansait dans l’air autour de cet extravagant personnage. Il avançait d’un pas décidé, les yeux fermés. Comme s’il était apte à éviter n’importe quel obstacle qui se dresserait sur son chemin à l’instinct. Or cela ne fut pas le cas car il se heurtait à toutes les personnes occupées à autre chose que de l’éviter. Les râles, grognements et insultes que lui jetait la population ainsi que les nombreuses chutes n’affectaient pourtant en rien sa fierté et son envie d’avancer à l’aveuglette. Même l’altercation avec un gros costaud qui avait eu le malheur de laisser son pied traîner dans la trajectoire de l’énergumène et la course poursuite, les yeux ouverts, qui s’en suivit n’altérèrent pas l’envie folle et idiote qui animait le personnage à ce moment là. Parfois il tournait un coup sur lui-même, guidé par une envie de danser soudaine. Les bras bien écartés, sur la pointe du pied, les paupière évidemment closes, la jambe libre laissée au bon gré du mouvement légèrement sur le côté. Au bout d’un certain temps une âme charitable qui n’était autre que le Chetiflor de l’excentrique entreprit de pousser les passants ou les prévenir à l’avance du passage de son maître afin qu’il n’y ait plus de blessés, mais les changements de direction soudains et imprévisibles de l’abruti rendaient la tâche très difficile à la petite bestiole. Le délire du personnage prit fin dans un des nombreux murs de la cité qu’il avait miraculeusement évité jusqu’ici. Le bilan du délire se résume à plusieurs pieds écrasés, une dizaine de personnes renversées, quelques claques données, des doudous d’enfants envoyés à l’eau, un coup de pied dans les organes génitaux d’un tiers, la fameuse course poursuite et enfin le contact violent avec le mur qui contrairement à ce que peuvent s’imaginer certains n’a pas bougé.

La petite créature en forme de plante suspecte vint directement au secours de son dresseur, mais il ne put pas faire grand chose contre le mal de crâne et les rires de la foule autour d’eux deux. Le fou rire dominant empêchant toute action du personnage car trop de monde est rassemblé autour de lui va permettre de détailler les raison de sa venue à Arka et le pourquoi de cette immense fierté l’entourant quelques instants plus tôt. Pour le déplacement, il ne faut pas chercher bien loin, c’est pour le festival et l’espoir de voir poindre Suicune, un des Pokémons que Guiulia juge les plus gracieux de la création. Pour ce qui est du sentiment, c’est tout simplement à cause de l’eau qui est omniprésente dans la ville. Il se sentait juste supérieur aux personnes qui ont les cheveux qui frisent en présence de trop d’humidité car les siens restaient bien en place et ne s’amusaient point à faire des bouclettes ridicules à quelques endroits de sa divine chevelure violette.

Le choc l’avait calmé, voir même énervé. Il ne comprenait pas comment le mur avait eu l’audace de se jeter sur lui de la sorte. Sachant qu’il ne pouvait pas s’acharner ouvertement sur la masse de pierre devant tant de monde sinon ils allaient encore se moquer de lui car ils ne comprenaient absolument rien à rien et que cela allait le frustrer encore plus, il préféra gronder la petite chose qui avait tant fait pour lui depuis le début de son aventure :

- Franchement Goule, tu aurais pu me prévenir que je fonçais dans un mur et m’empêcher de finir dedans ! Je vais avoir une bosse à cause de toi !
- Cheti…

Bien sûr l’être végétal n’y était pour rien et son maître le savait plus que bien, mais il ne pouvait oublier que cette créature était plus laide que tout et donc qu’elle ne méritait pas de voyager avec lui. Il trouvait à maudire cette prestance qu’il lui trouvait et cette grâce inconnue qui émanait de cette chose en apparence immonde, relevant presque du domaine de l’aberration.

L’énergumène marchait tout en jetant régulièrement des regards inquiets à sa créature, bien que laide, chérie quand même et ce du plus profond de son cœur. Il est si petit, quelqu’un pourrait l’écraser ou pire ! Une personne malveillante pourrait également déceler son charme et le lui enlever. Il fallait vraiment trouver un noirgrume et lui créer une pokéball. D’un autre côté Guiulia n’était pas d’accord avec l’idée de l’enfermer la dedans et de ne l’en sortir que lorsqu’il aurait besoin de lui, il le priverait de sa liberté et ne pourrait l’avoir sous les yeux sans cesse pour l’admirer.

Il soupira un moment puis chassa ces idées noires de son esprit en admirant les bâtiments qui l’entouraient. L’architecture était vraiment différente de celle de son pays et, bien qu’il avait le mal de ce dernier, il ne put s’empêcher de trouver cette dernière plutôt artistique et particulièrement lumineuse. Les jeux d’eau étaient bien organisés et créaient ainsi une atmosphère harmonieuse. Il se souvenait avoir eu peur qu’un des deux ponts au côtés de la ville s’écroule avec lui dessus et remercia le ciel de lui avoir permit de passer cette épreuve car sinon il n’aurait jamais pu découvrir cette charmante ville.

Tandis qu’il s’approchait du cœur de la fête, il fut pris d’une euphorie rare et eu un urgent besoin de se dépenser. S’il ne le faisait pas, il n’allait pas être en condition pour admirer la venue du chien légendaire. Les gravures qu’il en avait déjà vu lui disaient que cette journée allait être absolument inoubliable et resterait gravée dans son esprit jusqu’à la fin de ses jours. Il prit donc Goule sur son épaule et entreprit de faire le tour du festival en sautillant dès qu’il jugeait que personne ne ferait attention à lui ou à quelle raison pouvait bien le faire trépigner ainsi. Au bout d’un moment il arrivé prêt d’un stand qui vendait quelques petites armes de lancer. Il se dit que se serait rigolo et qu’il pourrait ainsi faire danser son Pokémon et puis, dans l’esprit de la plupart des gens pas encore tout à fait adultes, c’est trop classe de porter une arme. Il acheta donc une toute petite lame de lancer, le truc qui pourrait tenir dans le creux de sa main et, ne pouvant concevoir que quelqu’un reste sur la trajectoire d’une arme lancé par lui, le grand Guiulia Colleen, il la lança tout naturellement en direction du mur le plus proche. Cette dernière évita miraculeusement toutes les personnes présentes ici. L’imbécile sauta de joie et se dit une nouvelle fois qu’il était vraiment le meilleur. Il se précipita pour récupérer son nouveau jouet et vit avec stupeur que celui-ci était planté juste devant le nez d’une demoiselle. Tout en la fixant, figé, il s’écria :

- C’est pas moi c'est le vent !

Les deux mains en l’air, le visage complètement effrayé.

[Kaé]

Kaé s'avança, plus ou moins exténuée. Après avoir quittée l'auberge du chat, elle avait remonté le pays de Nalcia pour finir son rapide tour du monde jusqu'à atteindre un port qui l'avait déposé à Mizuhan. Elle avait continué de monter, suivant les conseils des gens qu'elle avait pu croiser, sans jamais vraiment comprendre pourquoi tout le monde la pousser à aller à la « Cité Arkan ». Déjà, le nom était bizarre. Et puis, les gens avaient montré tellement d'enthousiasme qu'elle en était méfiante.

« Toutes les merveilles que vous aller voir ! »
« Un spectacle inouï, et plus si vous avez de la chance ! »
« Un voyageur se doit de s'y arrêter ! »
« Vous ne pouvez pas laisser passer un telle occasion ! »

Et caetera, et caetera...

N'étant d'habitude pas très frileuse, elle avait quand même mis sa veste, parce que mon dieu il fait froid dans ce pays, je commencer à regretter d'être là.

Un panneau lui indiqua qu'elle n'était plus très loin. Contente, elle accéléra le pas.
Plus elle s'approchait, plus la densité de population augmentait. Et non seulement y avait-il de plus en plus de monde, mais en plus ce monde était complètement agité, bougeant d'un endroit à un autre avec un enthousiasme que l'on ne rencontre que les jours de fête. Pourtant, c'était encore trop tôt pour célébrer Noël, non?

Soudain, elle se retrouva en ville. de grands bâtiments se dressaient furieusement devant elle, et les gens ne s'excusait même pas de la bousculer. Finalement, cela ne lui avait pas plus manqué que ça, la ville.
Des petits stand s'étaient installés le long des rues, et les personnes derrière étaient très occupés à essayer de berner les touristes.

« Acheter la peluche Suicune pour le festival ! »

Hein? C'est quoi encore, cette histoire de festival?

Puis elle comprit. En grand, là, au milieu de ce qui était probablement la place centrale, une grande affiche expliquait la raison de ce festival.
Et zut, je me suis fait avoir, c'est un piège à touriste.
La jeune fille haussa les épaules.
Tant qu'à être ici, autant en profiter... Voir si il est vraiment si unique que ça, le fameux festival.
Surtout qu'il y avait peut-être des gens qui vendaient à manger pour pas cher... Elle n'avait toujours pas un sous en poche.

Elle continua donc à faire le tour, laissant son attention divaguer à toutes les nouvelles choses qui se montraient devant elle. Il y avait tellement à voir, ses yeux bougeaient dans toutes les directions, son attention ne se focalisant pas sur une chose plus de trois secondes. Pas vraiment consciente, elle était contente. C'est comme ça qu'elle aimait la vie : agitée et jamais pareille à elle-même.

Jusqu'à ce que ses sens se mettent en alerte.
D'un réflexe, elle bascula rapidement la tête en arrière, et saisit instinctivement le fourreau de son katana de sa main droite.

KLANG!

Elle suivit le son, avant d'apercevoir, fiché dans le mur, un petit projectile de métal. Elle se retourna presque aussitôt, sur ses gardes, prête à contre-attaquer.

« C’est pas moi c'est le vent ! »

Là, les sourcils de Kaé se levèrent au plus haut qu'ils pouvaient sur son front. Un garçon, à la couleur de cheveux disons... pas commune, un petit Chetiflor sur l'épaule, était en train d'avouer son crime. Personne d'autre n'avaient vraiment fait attention à la scène, trop occupé à faire des achats ou à simplement se rendre d'un point à un autre, probablement.
En tout cas, le garçon ne semblait pas vouloir lui faire de mal.

« C'est pas toi? Donc ce n'est pas ton projectile, je peux le garder comme souvenir je suppose? »

Elle avait un sourire malicieux et complice aux lèvres. Elle se moquait de lui, mais ce n'était que pour s'amuser. Si son ton pouvait être blessant si adressait à la mauvaise personne, elle ne s'était pas posé la question de savoir si ce garçon allait bien prendre sa blaguounette ou pas. En somme, comme d'habitude, elle n'avait pas réfléchi. Pourtant, Dieu sait le nombre de fois qu'on lui a répété de « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. » En vain.
Mais, n'étant pas méchante de nature, elle ne s'était pas posée la question.

Elle se retourna vers le mur, admira le tir.

« En tout cas, tu l'as pas raté ! »

Lâchant son arme, elle essaya de retira la petite chose du mur, en vain. Ces doigts glissaient contre le métal, et le mur n'étant pas tout neuf, le projectile n'avait eu aucun mal à s'y enfoncer.
Elle dégaina.
D'un seul geste, elle utilisa sa lame comme levier pour sortir le bout de fer de sa cachette. Avec un claquement sec, l'objet tomba au sol, à quelques pas du mystérieux inconnu.
Avec une grâce qu'elle n'avait que lorsqu'elle maniait son épée chérie (le reste du temps c'était un hamas de maladresse et de bêtises), elle rangea son arme d'un geste précis dans son fourreau, avant de se baisser pour ramasser le projectile. Se retournant vers le garçon, elle lui tendit l'objet.

« Au moins, tu as prouvé que tu savais l'utiliser ! » ajouta-t-elle en lui souriant de son plus beau sourire « crochu, » celui réservé aux événements infantiles dans ce genre.

[Invité]

Un cri de détresse s’apprêtait à résonner dans toutes les rues de la ville. Un crime allait être commis et la victime ne serait autre que Guiulia. Il allait devoir aller chercher de l’aide, en pleurs pour courir après une affreuse criminelle, ses petites jambes musclées et sa fainéantise naturelle ne lui permettant pas de le faire lui-même. Il aurait à exposer son magnifique visage larmoyant au premier venu et là était le plus gros problème. Peu de personnes ont le droit d’admirer le visage du jeune homme dans cet état où il resplendit d’émotion ; les larmes coulant le long de ses joues donneraient des sentiments à une pierre et une seule d’entre elle tombant sur la glace la plus épaisse serait capable de la faire fondre par la chaleur des blessures de l’âme qu’elle transporte. Non, vraiment il fallait qu’il empêche cette ignoble vol d’être commis. L’inconnue venait d’exprimer le désir de s’emparer de l’objet qui venait de s’encastrer dans le mur et il n’en était pas question puisqu’il appartenait à l’androgyne. Peu importe de savoir qui avait lancé l’arme, que cela soit le vent ou lui, la chose lui appartenait toujours. Hors de question de la céder à la première venue.

Alors qu’il s’apprêtait à s’indigner et faire savoir à la demoiselle que l’idée de repartir en possession de l’espèce de jouet était à proscrire, il remarqua que cette dernière lui adressait un petit sourire malicieux. Elle se moquait de lui ? Enfin peu importait sur le moment puisqu’elle venait d’admettre qu’il était doué pour le tir et une nouvelle vague de fierté submergea l’énergumène. Il ne put s’empêcher de passer un coup sa main dans ses fins cheveux violets pour montrer qu’il était conscient de son exploit et également pour dire « toi, je t’aime bien ! ». La voyant ensuite avoir du mal pour retirer l’objet du désir des deux protagonistes du mur, il eut un rire étouffé, se disant que, lui, n’allait pas se risquer à s’abîmer la peau des mains qu’il a si sensible sur un bout de métal. Il allait la laisser faire et la regarder de démener comme une belle diablesse. Les choses ne durèrent pas longtemps car d’un habile maniement d’épée elle parvint à enlever l’épine du mur sans problème. Guiulia fut un petit peu déçu, mais au moins il allait récupérer son bien.

- Au moins, tu as prouvé que tu savais l'utiliser !

Il tendit la main pour prendre ce qu’elle lui tendait et le laissa traîner entre ses doigts, jouant avec comme s’il s’agissait d’une petite branche d’arbre que l’on peut faire tournoyer pendant les moments d’ennuis, inconscient du danger imminent de sa couper qui planait alors autour de sa main droite. De toute manière même si c’était le cas il ne le remarquerait pas puisqu’il ne sentirait absolument rien. Il resta pensif un petit moment, fixant le mur désormais balafré. A un moment il baissa son regard et hocha positivement de la tête avant de se diriger vers le blesser et récupérer les petits morceaux de cailloux tombés à terre afin de combler le trou engendré par l’arme de pacotille. Non, franchement, voir cette écorchure au beau milieu d’une si belle structure détruisait toute l’esthétique du bâtiment et pas conséquent de la cité et nous nous abstiendrons de faire des allusions à celle du monde de peur d’aller trop loin des les délires de monsieur Colleen. Une fois le travail accompli il tapota dessus, comme il l’aurait fait avec un pâté de sable mouillé pour bien le tasser et le consolider. Cela ne fit que tomber tout ce qu’il venait de remettre et plus encore. Le tout s’écrasa par terre dans un cri distinctif du personnage, surpris que les murs ce ne soit pas la même chose que des châteaux de bord de plage :

- Hiii !

Il recula vivement de quelques pas, allant presque se cacher derrière l’épaule de la jeune femme. Il utilisa tout de même une mèche de ses longs cheveux noirs pour se voiler quelques fragments de secondes le visage avant de se rendre compte de son geste déplacé et de les laisser retomber dans la chevelure d’ébène.

Extrêmement embarrassé, il constatait deux échecs à la suite et ne savait que faire. La réparation du mur s’était soldée par un aggravement de la situation et la demoiselle qui venait de faillir se prendre un couteau en travers du nez devait être désormais encore plus agacée. Sa fainéantise innée lui ordonna de laisser tomber le mur, que c’était aux agents d’entretient de la cité de s’en occuper et que s’ils n’étaient pas content ils n’avaient qu’à mieux protéger leurs murs et ne pas vendre d’armes pendant le festival. En ce qui concerne la belle inconnue, il n’estimait pas devoir lui payer de quoi se laver les cheveux étant donné le fait que son visage de jeune homme était immaculé, mais il s’avérait que tout le monde ne pensait pas la même chose et donc il allait devoir dédommager.

- Bon… Je m’excuse pour vos cheveux… Si vous voulez je vous paye de quoi les laver. Je ne pense pas avoir bavé dessus, mais bon… Puisque vous avez reconnu mon talent au tir, je ne peux pas vous refuser ça.

Il se frotta la tête, embarrassé et tentant de contenir son ego qui venait de lui rappeler son exploit de tir. Il ne se trahissait que par un sourire triomphal qui se dessinait sur son visage et son poing libre serré en signe de victoire.

[Kaé]

« Toi, je t’aime bien! »

Kaé marqua une pause, ne sachant comment réagir. Les seules personnes à lui avoir jamais prononcé des mots de la sorte étaient ses parents, et encore, c'était pas fréquent du côté de sa mère. Elle lui fit un sourire du coin de la bouche, mais ne répondit pas. En fait, elle ne savait pas quoi répondre. Elle n'avait jamais eu affaire à une telle situation, les gens étant habituellement plutôt rustes avec elle.

La jeune fille leva un sourcils devant le soucis du garçon a essayé de réparer sa bêtise. Enfin, c'était comme ça qu'elle avait comprise la chose, elle qui avait un goût artistique... Si peu développé. Ou pour être honnête, pas développé du tout.
Il essaya d'enfoncer deux trois caillous dans l'infrastructure, et Kaé d'un regard amusé tenta de l'en dissuader, de lui faire comprendre que c'était pas une bêtise très grave (pour en avoir faites des bien pires, elle pouvait facilement jugé).

« T'inquiète, des élementalistes maitrisant la terre s'en occuperont! De plus, personne n'a rien remarqué, alors personne ne pourra jamais remonté jusqu'à toi! »

Ce fut peine perdue, il continua d'essayer d'embellir le mur, jusqu'à ce que le mur lui même se retourne contre le bonhomme. Il était vraiment pas tout neuf, ce mur.

Puis le garçon cria.
Les sourcils de la fille se levèrent au plafond (y'a pas de plafond en plain air mais vous avez compris). C'était rare qu'elle croise des gamins comme ça. D'habitude, elle n'avait affaire qu'à des durs, comme ceux de l'école ou des compétitions. Des garçons trouillards elle en connaissait pas beaucoup, ou du moins elle ne leur avait jamais accordé assez d'attention (même si, connaissent le personnage, il est dur de savoir si elle a jamais réussi à se concentrer sur un fait plus d'une minute ou deux, maximum).

Lorsqu'il se cacha derrière elle, elle allait se retourner pour lui demander ce qu'il fabriquait, avant qu'il lui agrippe les cheveux. Ca, c'était l'action vraiment lâche, ou du moins c'est comme ça qu'elle l'avait tout le temps perçue. Elle avait une teigne solide, alors forcément, dés qu'un garçon réussissait à l'empoigner, elle se retrouvait en position de faiblesse. C'était vraiment pas fair-play, vu que la plupart des représentant de la gente masculine n'en avait pas d'aussi long. Mais elle n'aimait pas son visage quand ils étaient courts, alors elle se les laissait poussé, seule action qui est jamais obtenu l'accord de sa mère sans dispute, d'ailleurs. Elle avait simplement pris l'habitude de les remonter en chignon si elle devait se battre.

Mais, pendant qu'elle réflechissait à tout ça, le garçon eut vite fait de la relacher, l'air gêné. Machinalement, elle passa ses mains dans ses cheveux pour les recoiffer, et allait les attacher avant de les laissé à nouveau tomber sur ses épaules. Avec ce froid, des cheveux pour faire guise d'écharpe, ce n'était pas de refus.

« Bon… Je m’excuse pour vos cheveux… Si vous voulez je vous paye de quoi les laver. Je ne pense pas avoir bavé dessus, mais bon… Puisque vous avez reconnu mon talent au tir, je ne peux pas vous refuser ça. »

La jeune fille poussa un petit rire. Elle ne savait pas si elle plaisait vraiment bien au garçon, mais lui l'amusait. Il avait des réactions complétement contraires à ce dont elle avait l'habitude, et avait l'impression de sortir d'un univers complétement différent.

« C'est cool, du shampoing, j'en ai, en revanche, si tu as une piéce pour me payer un sandwich, ce serait pas de refus! »

Elle lui sourit (crochusement), en essayant de mettre le moins de conviction dans sa phrase que possible. Oui, elle avait vraiment faim, mais non, elle ne voulait pas qu'il se sente forcé de lui payer quelque chose, cela la mettrait mal à l'aise.

Un vieil homme hurla pas loin d'eux que ses poupées Suicune en édition limité étaient enfin en vente dans un quartier pas du tout dans le secteur, ramenant Kaé à la réalité de l'endroit où elle se trouvait.

« Tu es d'ici? Tu aurais p'-être une idée sur ce que c'est que ce festival? Tout le monde à l'air d'en faire tout un plat... »

Elle regarda les environs, avant de se retourner à nouveau vers le garçon.

« D'ailleurs, moi c'est Kaé! »

[Invité]

L'inconnue se mit à rire légèrement et l'excentrique n'y fit aucune objection bien qu'il ne voyait pas pourquoi il y avait lieu de rire. Il resta à la fixer avec une tête de gros blasé jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche pour demander une pièce afin d'acquérir un sandwich. Touché jusqu'au cœur de la présumé situation de cette malheureuse, se baladant sans un sous dans la jungle sauvage de cette ville, il lui aurait donné tout son argent, là, tout de suite. Il sentait cette personne comme une enfant en détresse à qui il devait immédiatement venir en aide. Ah... Foutu instinct maternel, toi qui le met dans des situations toujours délicates, compromettantes, ridicules. Tu essaye encore de faire des tiennes ? Soit.

Alors qu'il allait se jeter sur elle, sa bourse à la main pour lui donner en les lui faisant limite manger pour être certain qu'elle les prenne avec elle, il fut coupé dans son élan par un abruti qui hurla quelque chose comme "peluche suicune" à un étal à côté. Owi, une peluche du Pokémon le plus gracieux qu'il existe sur cette planète. Il allait en acheter une pour son nouvel enfant et se serait son doudou chéri offert par papa poule. Il était en train de partir dans son délire tout seul, limite trépigner d'excitation à l'idée d'avoir cette petite chérie prêt de lui lorsqu'il fut ramené à la "réalité" par cette dernière. Elle lui demandait s'il savaient ce qui se passait ici et lui indiquait ensuite son nom, Kaé... Et bien Kaé tu es une sacrée paumée. Venir ici en plein festival et ne pas savoir qu'il y en a un, franchement ! Guiulia se senti fière d'être supérieur à elle sur ce point là et n'allait pas éviter de lui étaler sa science. Bien sûr, il avait, sur le coup, totalement oublié le sentiment maternel qui l'animait quelques secondes plus tôt, mais rien n'allait empêcher celui-ci de revenir au galop.

- Alors tu vois ma petite Kaé... Tu permets que je t'appelle ainsi ? Oui ? Parfait ! Donc ma petite Kaé tu te trouve en plein festival à la cité Arkane. En effet Suicune devrait venir ici d'ici peu. C'est pour ça que tout le monde en parle autour de toi. C'est l'effervescence, tout le monde attendait ce jour avec impatience et c'est aussi pour ça que tu entend le mot "Suicune" et "fête" de tous les côtés.

Se moquer d'elle ? Non, non, il n'en a même pas l'impression. Enfin si, peut-être un peu, mais pas méchamment.

- Sinon, tu préfèrerais pas une spécialité locale plutôt qu'un sandwich ?

Il se mit à tourner la tête dans tous les sens pour voir un endroit susceptible de satisfaire son estomac correctement et qui ne se trouvait pas trop loin. En effet, marcher c'est déjà épuisant, mais en plus au beau milieu d'une foule... Franchement il y a de quoi faire une syncope ! C'est inhumain d'infliger cela à un être aussi sensible et fragile que Guiulia. D'ailleurs, il faudra qu'il pense à dire à Kaé de parler dans un autre intervalle de décibel si possible car avec la foule tous les sons se mélangent dans sa tête et déjà qu'il n'entend pas correctement, ça l'aide pas trop. Heureusement que la mignonne remue les lèvres et qu'il peut décoder par rapport à cela. Mais mon gros, tu as oublié de te présenter.

- Ah oui, et mon nom c'est Guiulia Colleen.

A force de tourner la tête dans tous les sens, il finit par se faire mal, forcément et lâcha une petite plainte. Il entreprit ensuite de s'aider de ses jambes dans ses rotations pour ne pas risquer le torticolis, même si c'était un peu plus fatiguant. Il fut un peu énervé de constater que lorsqu'il regardait d'un certain côté il se trouvait nez à nez avec la grosse masse jaune de la tête de son Chétiflor et le poussa jusqu'à ce que ce dernier tombe par terre. Non, mais oh ! On ne gène pas la vue du grand Guiulia Colleen enfin !

Il repéra finalement un petit stand de nourriture se trouvant à dix mètres et cent personnes maximum et le pointa du bout du doigt comme si ce qu'il voulait exprimer par là était l'évidence même. Il se contenta de fixer la jeune femme en attendant une quelconque réaction à cet index levé vers ce qui ressemblerait, si nous étions dans le contexte du monde où nous les joueurs vivons à une baraque à frites.

[Kaé]

Le garçon avait levé le menton, se tenait les épaules droites et le torse bombé. Kaé ne remarqua pas ces petits détails, qu'elle n'aurait probablement pas su interpréter de toutes manières, continuant à regarder autour d'elle alors qu'il lui parlait. Mais elle sursauta quand même lorsqu'elle percuta qu'il lui avait donné un nouveau surnom.

Petite Kaé ?!?

Comprennant la phrase au sens premier, elle fit une drôle de moue et se raidit pour se grandir, essayant de se surélever en se tenant sur la pointe de ses pieds. Même si elle aurait voulu lui signaler que quand même, ils avaient presque la même taille et qu'elle n'était pas si petite que ça, c'est un effet d'optique, il enchaina tellement rapidement qu'elle rangea dans un coin de sa mémoire qu'il faudrait qu'elle lui précise. Bien sûr, deux minutes plus tard, lorsque le garçon commença à parler d'autre chose, elle avait déjà oublié.

« Une fête pour Suicune qui devrait apparaitre. Soit, mais perso, si j'étais Suicune, j'aurais pas envie de me pointer dans une foule de monde aussi bruyant. Je me choisirais un coin plus traquille, parce que là, franchement... »

« Sinon, tu préfèrerais pas une spécialité locale plutôt qu'un sandwich ? »

Kaé ouvrit la bouche et failli se mettre à saliver. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait rien mangé de conséquent (c'est-à-dire autre chose qu'un sandwich ou une salade, et la demoiselle n'est pas très crudité), que l'idée d'un vrai repas fit remuer son ventre accompagnant le tout d'un violent vombrissement. De sa main droite elle essaya de faire taire son estamac en serrant fort son ventre, mais tout le monde sait que cette opération est assez futile.

Elle se tourna vers le garçon, ferma la bouche pur paraitre normal, et lui souria, crochusement.

« Je ne dirais pas non, mais je n'ai pas de sous, alors euh... »

Elle n'avait pas envie de dire "il faudrait que tu me payes le repas". C'était juste hors de question, elle n'aimait pas l'idée de devoir forcé les gens à devoir s'occuper d'elle juste parce qu'elle était une pauvre gamine qui avait raté sa fugue. Elle n'aimait pas l'idée que les gens ait pitié d'elle, mais en attendant un repas n'était pas de refus.
Elle ne finit donc jamais sa phrase, pensant à toutes ses choses plus ou moins utiles, cela dépend du point de vue.

« Guiulia Colleen? répéta la fille lorsque le garçon se présenta. Et lui, il a un petit surnom? ajouta-t-elle en désigant le Chétiflor. »
C'était pas la première fois qu'elle croisait un pokémon de la sorte, lors des nombreux concours auquel elle avait assisté. Cepandant, c'est vrai qu'elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de s'en occuper, par rapport à d'autre. Son père ne lui avait jamais laissé l'occasion.
En revanche, elle avait pas mal étudié son évolution, lorsqu'elle était à l'école, car il est vrai que son troisième stade peut paraitre assez spectaculaire pour un guerrier mal entrainé.

Elle faillit tendre la main pour caresser la petite bestiole, par habitude, finalement, elle n'execrait pas tant que ça les petits animaux, avant de se rendre compte qu'il était quand même placé sur l'épaule de son maitre, et que tout cela pourrait paraitre douteux.

La jeune fille n'assista pas Guiulia dans sa quête pour trouver un endroit pour manger. Ce serait juste trop bizarre, comme pousser quelqu'un dans un restorant ou autre en s'exclamant : « c'est toi qui paye ! »
...
Non, ça le faisait juste pas, elle se contenterait de faire un grand sourire et de le suivre, s'il l'invitait vraiment.

[Invité]

La jeune femme le suivait toujours, certainement plus guidée par l'appel de son estomac que l'envie de rester avec l'énergumène aux cheveux violets. Lui ne s'occupait que d'atteindre le petit stand de nourriture sur lequel il était inscrit en gros "spécialité locales". Personne ne pouvait le rater à moins qu'une sorte d'énorme bucheron se mette en travers du chemin et masque la totalité du panneau avec ses larges épaules et sa grosse ossature. Enfin ce n'est pas le moment de divaguer et il n'y a aucun baraqué qui semble arriver. Goule se trouvait toujours sur le bord de son épaule et n'avait aucune envie d'en descendre et risquer de se faire piétiner les racines par les talons aiguilles de certaines femmes.

Il arrivèrent à destination. Guiulia regardait avec la bave au coin de la bouche. Des gâteaux, des salades, des trucs non-identifiés mais qui paraissent trop bons...

- Je te paye quoi ? Moi je suis bien tenté par le dessert là...

Il pointait une sorte de tartelette dont l'esthétique devait plus compter que le goût. Il y avait sur le dessus des fruits ressemblant vaguement à des cerises baignant dans un coulis vert plus que douteux, mais l'arrangement des couleurs complémentaires plaisaient à ses yeux, il ne pouvait les détacher de cet habile union qui pour une fois n'agressait pas le regard. Le reste de la pâtisserie était magnifiquement organisée dans un jeu de teintes dorée, roses et un peu brunes.

- Et toi Goule, tu veux manger quoi ?

Soudain il se souvint qu'il avait complètement zappé une question posée par Kaé à propos du Chetiflor. Il paniqua un instant, sautant une fois à pieds joints, mettant ses mains au niveau de son visage. Et oui, Guiulia a quelques mimiques assez étranges qu'il ne peut s'empêcher d'exécuter dans certaines circonstances.

- Alors lui c'est Goule mon Chetiflor, ignominie de la nature, mocheté divine !

Le pire est que ces mots étaient prononcés sur un ton de voix des plus sympathiques et adorables qui soit. Guiulia avait un grand sourire qui lui fendait le visage et regardait Kaé avec des yeux brillants qui témoignaient de tout l'amour qu'il portait à son petit pokémon chéri. Le paradoxe entre les paroles et l'expression était tellement grand qu'il aurait pu choquer n'importe quelle personne ne connaissant pas un minimum ce duo.

[Kaé]

Le garçon ne répondit pas à toutes ses questions, mais commença sans crier gard à se diriger vers une boutique qui avait tout l'air d'un restorant. Dans un premier temps, Kaé haussa les sourcils, puis les épaules lorsque Guiulia passa à côté d'elle avec une petite flamme au fond des yeux. Elle se contenta de le suivre, et une minute plus tard, elle aurait été incapable de se souvenir de la question qu'elle avait posé. Heureusement, en général, elle se souvenait quand même des réponses.

Le gamin - qui traites-tu de gamin, gamine? - n'avait pas l'air de connaitre le coin, mais semblait avoir un sacré bon instinct en ce qui concernait les magasins à nouriture. Il en avait choisi un au hasard, mais il semblerait, à la vue de la vitrine, qu'il n'y avait pas de meilleur choix possible dans le quartier. Cependant, les friandises firent froncirent les sourcils de la jeune fille... C'est que c'est assez cher quand même...

« Je te paye quoi ? Moi je suis bien tenté par le dessert là... »

Soudainement tirée de ses reflexions, Kaé eut envie de répondre qu'elle n'avait pas d'argent pour mettre les choses au clair, au cas où, mais Guiulia avait explicitement dit « je te paye quoi »... Laissant passé un leger sourire, le regard de la jeune fille se détacha du garçon pour revenir sur la vitrine. C'est que ça avait l'air rudement bon ce qu'il proposait...

Ses yeux scrutateurs vaquèrent de gauche à droite, lisant chacune des petites pancartes indicant la composition de chaque chef-d'oeuvre. Au bout de plusieurs allés-retour, son attention finit par s'arrêter sur le fondant au chocolat, là-bas... Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait rien mangé au chocolat, elle qui adorait ça - cliché! -, alors maintenant qu'elle en avait l'occasion, elle allait pas se faire prier.

« Le gâteau au chocolat à l'air pas mal... »

Elle ne finit pas sa phrase en ajoutant explicitement que c'était ce qu'elle désirait, trouvant cela assez malpoli. Si ça se trouvait, c'était un peu trop coûteux, le chocolat, alors elle ne voulait pas forcer la main.

Le garçon avait l'air d'hésiter, puis demanda à son Chetiflor... Goule? Il l'avait appelé Goule? Ah tient ça c'est pas commun comme surnom... En tout cas pas pour un pokémon plante... Goule ça lui faisait penser à euh... Un monstre des glaces, pas une racine. Un monstre qui craint pas le métal comme euh... Ben tient, comme les monstres du Monde d'Ewilan de Pierre Boterro, où les goules sont des créatures maléfiques et surpuissantes qui...

Chéti!

Réveillée de sa torpeur, elle se rappella soudain de l'endroit où elle se trouvait. Et de la raison pour laquelle elle s'y trouvait. C'est important, aussi.

Alors lui c'est Goule mon Chetiflor, ignominie de la nature, mocheté divine !

Reperdue à nouveau, il lui fallu deux trois minutes pour assimiler toutes ses nouvelles informations. Surtout que c'était pas simple à décripter : l'intonation et les paroles étaient complétement déphasées. Elle observa le pauvre Chétiflor, et jugea rapidement qu'elle avait déjà rencontré des pokémons moins attirant et plus moche. Elle n'avait pas d'exemple sur le coup, mais elle était sûre que ça lui viendrait. Un jour. Si elle y pense. Jamais.

Comprenant enfin l'effet de taquinerie, elle fut chagrinée que le Chetiflor n'est pas la possibilité de rétorquer en parlant des cheveux du garçon. Cela aurait été très drôle. Elle l'aurait bien fait elle même, mais Guiulia était sur le point de lui payer un gateau, et il vallait mieux pas laisser passé une telle occasion en prononçant des paroles qui pourraient véxer. Si la jeune fille a beaucoup de défaut, elle sait quand il faut se taire, aussi.
Evidemment, elle mit dans un coin de son esprit qu'il faudrait qu'elle le moque sur ses cheveux pour venger son pokémon après qu'elle a mangé, histoire de rigoler un peu.
Et bien sûr, vous vous en doutez, cher lecteur, il a suffit de reporte son attention sur les friandises pour oublier. Désolée Goule, tu seras jamais vengé.

[Invité]

Apparemment la jeune fille avait porté son dévolu sur le superbe gâteau au chocolat qui aurait fait envie au pire des carnivores se nourrissant exclusivement de chair fraiche et qui damnerait et dévorerait le premier qui oserait mettre du cacao sur son met si délicat. Guiulia esquissa un sourire, se disant que cette personne avait bon goût en ce qui concerne l'esthétique des plats : la pâtisserie présente dans cette assiette était digne d'un concour de beauté gastronomique. Il imaginait très facilement la part se lever sur ses petites jambes musclées (?) et parader dans la rue, tout les regards se tourneraient vers elle et tous les macarons seraient aveuglés par sa beauté irrésistibles. Tous en tomberaient dans les pommes !

L'excentrique interpela le pâtissier :

- Hep ! Vous, grand et mince comme un peuplier !... Oui, oui, vous le vendeur avec le tablier, qui voulez-vous que se soit d'autre ?! Vous avez le don d'énerver les clients vous... Si vos gâteaux n'étaient pas si adorablement mignons et appétissant j'aurais tourné les talons depuis longtemps ! Vous êtes indigne d'être mon vendeur ! Non, franchement, pour qui vous vous prennez avec votre serviette sur le crâne ? Un clown ? Vous êtes né dans une famille de clown ? Vos parents vous ont appris à répondre "cot cot cot codet" à "deux plus deux" ? Vous jouez de la trompette à deux heures du matin pour faire rire les voisins ? Mais vous n'avez aucun respect pour les autres !... Hum ? Quoi... ? Comment ça c'est moi qui suis malpoli ? Alors ça c'est la meilleure ! C'est moi la victime dans cette histoire, pas vous ! Et mon poing aussi il va être pour vous si vous continuez ! Et vous me fatiguez, c'est crevant de parler...

Complètement paranoïaque et lunatique. Et oui, son humeur était aussi fragile qu'une brindille sur laquelle un colosse marcherait. Il peut passer de la tristesse à la joie, de l'amour à la haine, du "j'ai mal" au "c'est même pas une égratignure". C'est tellement impressionnant que peu de gens peuvent le croire sans le voir. Et bien là vous allez voir. Après s'être énervé de la sorte contre le pauvre vendeur qui n'a pas une serviette mais un chale pour se protéger les oreilles sur le tête, il lui demandera le plus naturellement du monde, avec un énorme sourire :

- Je voudrais le gâteau au chocolat, la tartelette et pour Goule les macarons s'il vous plait.

Le tenteur d'échoppe tira une tête de trois kilomètres de long sans que Guiulia n'en comprenne la cause. Il passait juste une commande, comme tout le monde. Il s'imaginat bien vite que cet homme inconnu était subjugué par sa beauté et qu'il faisait semblant d'être choqué pour pouvoir l'admirer. Cela fit rougit notre personnage qui n'était pas vraiment insensible aux charmes des monsieurs, mais qui contra assez vite cette "avance" en murmurant qu'il les préférait un peu musclé et beaucou plus joli qu'avec des boutons d'acné encore présents.

Il tourna ensuite la tête vers sa camarade, toujours avec le sourire.

- J'espère que je ne me suis pas trompé sur ton choix, tu semblais vouloir ce gâteau... Et euh... Tu peux récupérer le sac... ? Je n'ose pas risquer d'effleurer la main du vendeur, je crois que je lui ai tapé dans l'oeil, se serait gênant de lui donner de faux espoirs tu comprends...

Et ouais, et ouais, vous ne rêvez pas, c'est bien lui, c'est bien ce qu'il dit. Pour de vrai. C'est Guiulia Colleen, excentrique de première. Et le pire c'est que Goule regarda avec insistante Kaé et fit "oui" de la tête pour lui signaler qu'il pensait comme son maître. Pauvre, pauvre demoiselle qui n'a rien demandé.

[Kaé]

Kaé aurait volontiers coupé le garçon dans sa tirade pour épargner cette épreuve au pâtissier, mais il enchainait tellement vite que la jeune fille ne réussit pas à l’interrompre. Décidément, ce garçon était beaucoup trop rapide pour elle : elle n’avait pas finit de formuler sa phrase dans sa tête qu’il en avait déjà aligné une dizaine. Soit il était très bavard, soit elle était trop lente à la détente. Et comme il y avait beaucoup des deux, nécessairement Guiulia la devançait dans le domaine de la qualité rhétorique.

La tirade de Guiulia étant particulièrement longue, Kaé, bien sûr, décrocha au bout de la deuxième phrase, admirant la boutique, abandonnant l’homme à son triste sort. Il y avait deux vieilles dames qui prenaient le thé, un M. Mime qui  faisait le service, et une autre personne qui s’occupait de la décoration, apparemment. Il y avait pas mal d’allées et venues, les gens préférant emporter leur commande que la manger sur place, probablement.

Il n’empêche que la fille commença à se demander de quoi elle pouvait bien parler, les personnes âgées. Peut-être du festival qui troublait leur ville habituellement calme ? Ou de la hausse des prix ? Ou de la météo ? En même temps, il faisait très froid dans se pays. La jeune fille avait même du enfilé son pull, qui lui démangé le bras droit, comme la fois où…

Nous interromprons ici la vague des réflexions de Kaé pour aller directement au moment où elle reconnecte avec la réalité, pour éviter au lecteur de se sentir lassé par des pensés qui n’ont rien à voir avec le fil de l’histoire.

(…)

« J’espère que je ne me suis pas trompé sur ton choix,  tu semblais vouloir ce gâteau... »

Tirée de ses réflexions, la jeune fille se souvint soudain de l’endroit où elle se trouvait, oubliant par la même occasion ses pensées précédentes (comme quoi, cela valait bien la peine de les détailler…). Voyant le pâtissier ranger les gâteaux dans une petite boite toute jolie, elle en déduit que la commande avait déjà été passé, et qu’elle n’avait pas du y faire attention, à son habitude. Elle n’était donc pas sûre de quel gâteau le garçon avait choisi pour elle, mais même s’il s’était trompé, elle ne voulait pas contrarié une personne déjà assez gentille pour lui donner à manger, et surtout, elle ne voulait pas montrer qu’elle n’avait rien suivi. Elle hocha la tête, et ajouta, pour bien insister, un petit « c’est parfait ! » avec un sourire « crochu ».

« Tu peux récupérer le sac... ? Je n'ose pas risquer d'effleurer la main du vendeur, je crois que je lui ai tapé dans l'oeil, se serait gênant de lui donner de faux espoirs tu comprends... »

Alors là, elle avait raté quelque chose de vraiment, vraiment, vraiment très important. Elle se retourna vers l’homme qui tapotait sur la machine pour que le prix s’affiche, mais qui ne semblait pas vouloir faire de charme au garçon ou quoi que ce soit de bizarre. Kaé ouvrit et referma la bouche comme un poisson rouge, incertaine du comportement à tenir.
Habituellement, elle arrivait à repérer les modifications de comportement chez les garçons lorsque ceux-ci essayait, plus ou moins bien, de faire la cour à une fille. Elle n’était pas du genre à se voiler la face, et avait trainé assez longtemps, pour ne pas dire toute sa vie, avec des membres de la gente masculine pour arriver à les connaitre un petit peu.

Lorsque le vendeur lui tendit le paquet, elle le remercia gentiment avant d’envoyer un au revoir général et de quitter la boutique. Lorsque son nouvel ami la rejoignit dehors, elle envoya, d’un ton gai et qui ne se voulait pas vexant.

« Tu es sûr de ce qu’il pensait de toi ? Moi j’ai rien remarqué de bizarre chez lui. D’habitude, les garçons rient bêtement en présence d’une personne convoitée… »

Elle avait posé son index droit sur son menton et avait les yeux perdus dans le vide, signe d’une réflexion très intense. Pour conclure quant à la petite histoire, elle ajouta en riant.

« Mais lui n’était pas trop ton genre ? C’est pourtant un bon plan de sortir avec un pâtissier… »

Elle salivait presque, pensant à toutes les friandises que le dit petit copain pourrait offrir. Puis, oubliant tous les derniers événements, comme si quelqu’un avait appuyer sur la touche « suppr », elle pointa du doigt un petite murette épargnée par le festival qui battait son plein.

« On s’installe ici ? »

[Invité]

- Tu es sûr de ce qu’il pensait de toi ? Moi j’ai rien remarqué de bizarre chez lui. D’habitude, les garçons rient bêtement en présence d’une personne convoitée…

Alors comme ça elle osait remettre en cause de sixième sens infaillible de Guiulia que la nature lui avait donné pour compenser ce qu'elle lui avait pris ? Il était absolument inconcevable pour lui qu'il se trompe sur un sujet pareil. Il pouvait détecter tout de suite si une personne était attirée par lui... Enfin selon lui. N'oublions pas qu'il est un peu à l'ouest et que ses décisions en sont forcément affectées. Son caractère lunatique y était certainement pour quelque chose aussi, mais il est préférable de ne pas le prendre en compte si nous ne voulons pas nous lancer dans une dissertation complète.

- Mais lui n’était pas trop ton genre ? C’est pourtant un bon plan de sortir avec un pâtissier…

Ah non, pas du tout. Un pâtissier ça rend gros. Ca vous offre des sucreries à ne plus savoir quoi en faire et pour ne pas le vexer on se sent obligé de les manger. On finit énorme, avec des poignées partout, à rouler dans la rue pour avancer car on a trop de graisse pour pouvoir encore se servir de ses jambes. Non, franchement non. Kaé avait de drôles de goût, peut-être que cela ne la gênait pas d'être couverte de cellulite, mais le jeune homme, lui, tenait presqu'autant à sa ligne qu'à son apparence.

- On s’installe ici ?

Elle pointait un petit muret qui n'était pas encore recouvert d'une foule en délire. Guiulia montra son accord d'un signe de tête et alla directement s'asseoir dessus avec elle avant qu'on ne leur pique la place. Ils se distribuèrent ensuite les sucreries et commencèrent à les déguster. Enfin, déguster c'est un bien grand mot pour l'apprenti coordinateur qui ne parvenait presque pas à sentir le goût de ce qu'il était en train de manger. Son regard devint un peu triste, il s'y attendait, mais bon. Chaque aliment avalé devenait une déception lorsqu'il se rendait compte que cela lui faisait autant d'effet qu'un verre d'eau. Manger était presque un calvaire. Il soupira longuement et posa son gâteau sur ses genoux, espérant pouvoir s'en débarrasser discrètement quelque part pour ne pas admettre qu'il ne l'a pas mangé. Il ne voulait pas vraiment parler de ses carences à Kaé. Il n'en parlait jamais sauf s'il s'agissait d'une conversation de dernier recours, qu'il s'ennuyait profondément en gros.

- Alors tu vois les pâtissiers c'est pas mon truc du tout. Ils offrent des pâtisseries à tout va et du coup on prend des kilos. Non, franchement très peu pour moi.

Il attendit un peu avant de poser la question qui commençait à le turlupiner :

- Tu me dis qu'ils rient bêtement en présence d'une personne convoitée, mais... C'est quand il s'agit d'un garçon et d'une fille ça. Moi je suis un garçon qui aime... Les autres garçons. C'est... Bizarre n'est-ce pas ?

Il n'aimait pas vraiment aborder le sujet non plus, mais il avait besoin de se rassurer. Et puis il supposait que si Kaé et lui devaient entretenir une relation amicale, il devait pouvoir parler librement avec elle de choses et d'autres, et donc aussi de garçons comme il venait de le faire. Il espérait vraiment ne pas l'avoir choquée, mais se sentait d'humeur bavarde alors il en avait profité pour se décharger de cet espèce de "poids" qu'il s'obstine à cacher à tout le monde. Bon, d'accord il venait de le larguer devant une inconnue, mais elle ou une autre, cela n'aurait certainement pas changé grand chose.

En attente d'une réponse il se triturait les doigts, puis eu un instant de culpabilité. Et si elle le prenait vraiment mal ? Qu'elle se trouvait réellement gênée qu'il ait posé cette question ? Qu'elle le laisse tout seul au milieu de tous ses inconnus ? Lui qui s'estimait heureux d'avoir fait une rencontre agréable après l'accident qu'il avait provoqué contre le petit mur...

- Si ça te gène ne répond pas, hein, on peut changer de sujet ! Par exemple... Euh... Que penses-tu de la situation des Teddioursa dans notre société ?

Il suait à grosse gouttes et s'agitait dans tous les sens, ne sachant pas quoi faire et conscient de la débilité de la chose qu'il venait de dire. La panique s'emparait de lui.

[Kaé]

Kaé saisit le gâteau, et le huma un moment avant d'envisager de le manger. Cela faisait tellement longtemps, elle voulait le déguster comme si c'était son dernier repas. Lorsque le chocolat frôla ses lèvres, elle frémit de plaisir. Oh combien cette odeur lui avait manqué ! Elle croqua dans le biscuit, mâcha lentement le petit bout qu'elle avait amputé au gâteau, se lécha goulument les lèvres de grands coups de langue.

Par la suite, la jeune fille utilisa moins de tact pour finir son gâteau. Elle mordit de grosses bouchées dans le chocolat  qu'elle avala rapidement, pour se resservir aussitôt. Elle se lécha les babines, utilisa son pouces pour essuyer sa bouche avant de recommencer le carnage. C'est qu'il était bon, quand même, ce gâteau.

Absorbée par sa dégustation, elle ne constata pas le mine déçue de Guiulia sur son propre dessert. Elle regardait les gens passer, les ignorer, manger un bout, observa un gamin en train de pleurer, manger un bout... Mais elle regarder toujours droit devant elle. Tourner la tête pour voir si les autres appréciaient les sucreries autant qu'elle ne lui avait même pas frôler l'esprit.

A la réflexion de Guiulia sur les patissiers et les pâtisseries, Kaé tira une moue de surprise.

« Tu grossis en mangeant des sucreries, toi ? »

C'est ainsi que l'on constate que  les gens ne sont pas égaux dans ce genre de domaine. En effet, Kaé avait la possibilité de manger un éléphant sans prendre un gramme. Une chance pour elle qui ne vérifiait jamais ce qu'elle mangeait.

« Tu me dis qu'ils rient bêtement en présence d'une personne convoitée, mais... C'est quand il s'agit d'un garçon et d'une fille ça. Moi je suis un garçon qui aime... Les autres garçons. C'est... Bizarre n'est-ce pas ? »

Cette fois, Kaé se tourna vers Guiulia. Des garçons qui aimaient les autres garçons... Elle en avait déjà croisé, plusieurs fois. Son père étant plus ou moins le chef de leur village, en tant qu'éleveur et organisateur, elle avait déjà vu passer de tout devant chez elle. Y compris des messieurs qui se tenaient la main. Alors, non, elle n'était pas plus choquée que ça, et cela lui était en réalité complètement indifférent. Voir même le contraire.

Le garçon paraissait géné. Et assez sur les nerfs. Kaé lui offrit le plus grand sourire « crochu » qu'elle savait faire, et le rassura.

« Ben vaut mieux ça, je préfère parler de garçons que de filles ! »

Kaé, si elle était fière d'être une fille, avait aussi une très mauvaise estime pour les représentantes de son genre. Elle les trouvait... Bête, d'une part, méchante, de l'autre, et surtout, surtout, lassante au possible. A chaque fois qu'il y en avait une qui se cassait un ongle, c'est comme si le monde s'arrêtait. Kaé n'était pas du genre à se faire des ennemis ou à haïr les gens, mais il y avait aussi des bornes qu'il ne fallait pas dépasser.

Le seul type de femmes que Kaé reconnaissait solennellement, c'était les femmes comme, comme... Comme Vélusia, la dame qui lui avait payé un repas à l'Auberge du Chat. Une lance, un bouclier, un regard strict et une volonté assidue. Quelqu'un qui en jette quoi, mais vraiment, pas juste aux concours de beauté.

Puis, subitement, le garçon ajouta.

« Si ça te gène ne répond pas, hein, on peut changer de sujet ! Par exemple... Euh... Que penses-tu de la situation des Teddioursa dans notre société ? »

La jeune fille était si surprise que son sourire disparu un instant. Ses yeux s'étaient écarquillés de surprise, et son cerveau se mit à chercher désespérément un lien avec la conversation précédente, sans succès. Elle haussa les épaules et se re-concentra sur son gâteau.

« Ben moi je trouve ça mignon, les Teddiursa ! Mais chuis pas fan de leur évolution... Elle est un peu... Chais pas. Pas subtile. »

« Subtile » était le seul adjectif qui lui était venu sur le coup. Elle ne savait pas vraiment que répondre d'autre. Elle était nulle en sciences sociales et politiques, en mathématiques, en histoire, en géographie, en... En à peu près tout le reste aussi. Alors, elle se contenta de garder le silence, en se tourna vers Goule.

« Et toi, t'en dis quoi ? »

[Invité]

Heureusement la jeune femme ne semblait pas avoir relevé et s'était attardée sur la question du Teddioursa plutôt que l'autre. C'était tant mieux, après tout le sujet mettait mal à l'aise Guiulia et il était heureux de pouvoir en changer. Par contre elle n'était pas dans le vrai en disant qu'un Oursaring n'était pas subtile. Certes c'était très bourrin et pénible, mais si la race perdurait encore c'était que les mères savaient très bien s'occuper de leurs petits. Si elles étaient si brutes que cela, le quota de bébés Pokémons décapités par une griffe de maman monterait en flèche. Enfin ce n'était pas vraiment la question et l'excentrique ferait bien mieux de garder ce genre de réflexions pour lui-même.

Lui n'en pensait pas grand chose à part ça et se demandait comment il allait bien pouvoir répondre à la question de son interlocutrice. Pour une fois il n'avait pas envie de raconter trop n'importe quoi et était dans une période de quelques minutes où il pense à se dire "ouais c'est complètement con ce que je raconte la plupart du temps".

[color=orchid]- Et bien... A vrai dire je n'ai pas vraiment d'avis sur la question.[/orchid]

Il tentait de trouver un autre sujet de conversation quand un attroupement sembla s'exciter bruyamment prêt d'une scène centrale. Les passants se bousculaient, puis, au bout de quelques minutes, il s'installa un certain silence forçant le respect. C'était très étrange comme impression et Guiulia se sentait lui aussi de plus en plus mal à l'aise. Il frotta un peu ses jambes l'une contre l'autre pour se réchauffer parce que bon, ça caille dans ce pays.

- Hé imagine c'est Suicune qu'est arrivé !

Il rigola en disant cela car l'apparition d'un Pokémon légendaire devrait être spectaculaire et ne pas se solder par un simple attroupement et toussa, toussa. Pourtant cela attisait sa curiosité et il voulait aller voir ce qu'il en était, quitte à piétiner la foule. De toute façon cet homme ne respecte un humain autant qu'un tapis la plupart du temps. Surtout les inconnus.

- Ca m'intrigue quand même, on va jeter un œil ?

Sur ces mots il se leva, fit habilement disparaître le gâteau qu'il n'avait pas mangé et épousseta ses jambes. Ensuite il tendit la main vers Kaé pour empoigner la sienne afin qu'elle le suive, sans réaliser que son geste pourrait être ambigüe si cette femme était d'une bonne famille. Enfin vu de ce qu'il la connaissait il la classerait plus dans les gueuses et c'était très bien comme ça.

Il fallait se dépêcher surtout qu'il commençait à entendre des cris ressemblants à "Suicune, c'est lui !" et d'autres choses du même genre. Il trépignait d’impatience.

[scuse moi c'est court, mais j'ai un peu de mal avec guiulia en ce moment.... Faut que je me reprenne et ça ira tout de suite mieux >_<]

[Kaé]

[T’inquiète, je comprend ^^]

« Et bien... A vrai dire je n'ai pas vraiment d'avis sur la question. »

Kaé, d’un geste raffiné et d’une élégance sans commun, avala d’un coup le reste de son gâteau, d’un coup. Elle passa ostensiblement des grands coups de langues sur ses babines, histoire de ne pas laisser de côté une seule miette de la friandise.

« C’est parce que tu n’as pas d’avis que tu demandes le mien ? » répondit la gamine, de manière la plus innocente possible. Elle n’avait pas encore compris que son avis avait encore moins d’intérêt que celui de Guiulia, et n’en aurait probablement jamais conscience. En effet, moins d’une minute plus tard, elle aurait été incapable de répéter ce qu’elle venait de dire au sujet des Teddioursa.

Elle se mit à lécher méthodiquement chacun de ses doigts ayant eu - ou pas - contact avec le gâteau. Lorsqu’elle eut finit son nettoyage, elle s’étira nonchalamment faisant tendre ses bras au plus haut qu’elle pouvait avant de relâcher soudainement ses muscles, basculant sa tête sur la gauche et la droite violemment pour débloquer son cou. Cela faisait au moins cinq minutes qu’elle était assise, elle était déjà engourdie.

Retournant à son activité favorite, elle regarda passer les gens, pensant à des choses aussi inutiles les unes que les autres. Le silence n’était pas quelque chose qui la gênait, elle était souvent trop distraite pour se rendre compte qu’il y en avait un qui s’était installé.

La fontaine là-bas au fond semblait avoir pas mal de succès. Peut-être qu’une troupes de saltimbanques étaient en train de présenter des tours ? On pouvait même probablement penser que...

« Hé imagine c'est Suicune qu'est arrivé ! »

Brutalement interrompue, Kaé eut du mal à raccrocher les paroles du garçon avec une réalité actuelle. Confuse, elle allait demander au garçon de répéter lorsqu’il la devança, une fois de plus. En même temps, c’était pas difficile.

« Ca m'intrigue quand même, on va jeter un œil ? »

Jeter quoi où ? La gamine n’avait vraiment rien suivi. Remarquez, elle a l’habitude. consciente d’avoir manqué l’essentiel, elle fit son plus beau sourire « crochu » avant d’acquiescer habilement, faisant genre d’être tout à fait d’accord. Lorsque le garçon se leva et lui proposa sa main pour faire de même, un point d’interrogation tel celui des bandes dessiné aurait pu apparaître au-dessus de sa tête tellement elle était confuse. Elle se contenta de saisir la main de Giuilia et de se laisser tirer, suivit le garçon se dirigeant vers la place d’où venait l’agitation.

Ils durent jouer des coudes pour parvenir à leur point de destination. Mais ça en valait la peine.
Si tout autour une agitation effrénée déferlait sur les gens, dés qu’il approchèrent le centre de la place où les gens s’étaient réuni, un calme presque surnaturel submergea les deux jeunes. Comme si tout à coup, ils étaient arrivés au coeur de la tornade.
Il était là, au milieu, pas bien grand mais imposant rien que par sa présence. Personne n’osa l’approcher, seul les pokémon semblaient avoir le droit de franchir la « barrière de sécurité » qui s’était naturellement installé autour de lui. Lorsqu’un maître fit avancé un de ses pokémon aquatiques vers lui, il se pencha légèrement, béni l’animal avant de relever la tête, haute et fière.

Kaé se mit à regretter de ne pas être dresseuse. Non mais c’est vrai quoi, il y en avait toujours que pour eux, à la fin. Les guerriers ils avaient à peine le droit d’être béni par le type qu’ils devaient servir. Alors qu’être béni, par un pokémon légendaire, c’était carrément la classe. Lorsque la fille essaya de s’approcher de lui, il détourna son attention du petit Gobou pour se tourner vers elle. Elle sentit ses yeux la scruter, l’immobilisant. Sauf que, Suicune fit l’erreur pour ne pas bouger pendant plus de trois secondes, laissant largement le temps à la fille d’oublier la sensation d’immobilisation et de tenter de tendre la main, sans oser pour autant briser le cercle qui s’était formé. C’est comme si sa main avait heurté un mur de verre – fictif, bien sûr. Le légendaire la regardait toujours, alors incertaine de la marche à suivre, elle fit la seule chose qu’elle savait faire.
Un grand sourire. Elle aurait peut-être même éclatée de rire si le silence n’avait pas été si monastique.

Elle tourna la tête vers Giuilia, et lui chuchota deux mots, se risquant à troubler l’atmosphère de paix et de sérénité qui régnait.
« Il en jette, tu trouves pas ? »

[Invité]

Suicune, ce pokémon a vraiment, mais alors vraiment la grande classe. C'est pas une créature de pacotille, il en jette vraiment. Une belle bête qui mérite qu'on l'admire, pas comme la civilisation un peu tarée qui a voué un culte aux Zarbis au point de leur ériger un temple dans des ruines avec de ces créatures barbouillées un peu partout. N'importe quoi les gens. Certes ce n'est pas vraiment la chose à penser lorsque l'on se trouve face à un légendaire de cette trempe, mais il ne faut pas oublier que Guiulia est assez spécial, il serait capable de revoir sa manière de cuire le maïs ou réfléchir à comment trouver un moyen plus simple de mettre le fil dans l'aiguille à l'instant. Bon, il semble que Suicune ne soit pas capable de lire dans les pensées des gens alors il pourrait bien penser ce qu'il veut tant qu'il ne le montre pas. Juste à garder un regard fasciné et c'est tout bon.

- Il en jette, tu trouves pas ?
- Ouais mais à part ça...

Et non, il ne fallait surtout pas réveiller les pensées de Guiulia, ses émotions et tout ce qu'il pense vont maintenant être déballées au grand jour, devant le pokémon légendaire, celui qu'il est venu admirer dans cette ville où il fait trop froid. Qu'il s'est plaint et a faire souffrir Goule encore une fois et surtout qu'il a rencontré Kaé qu'il apprécie assez, malgré le peu de temps passé avec. Il la trouve drôle et assez sympathique, cela risque d'être une catastrophe s'il témoigne de ses pensées du moment tout de suite, maintenant. Mais bon... Fallait pas...

- C'est bien beau de le regarder, mais il se passe rien quoi. On le regarde, on est contents, ça va bien cinq minutes. S'il y a que ça à faire, qu'on me rembourse le voyage. C'est quoi cette "fête" ? On se croirait en train de vouer un culte à un putain de Dieu !

Ouais bon, passons. Parlons plutôt du rapport Guiulia/Religion. Elle est la cause de sa souffrance depuis l'enfance alors il ne va ni apprécier cette dernière, ni tout ce avec quoi il fait le rapprochement comme ce moment-ci. Les Dieux l'ont privé de sa main gauche sous prétexte qu'il s'agissait de la main du diable et l'on fait vivre avec plusieurs tares depuis la naissance. Non, franchement, croire en eux après ça se serait juste du grand n'importe quoi.

Les regards de la foule consternée se tournent vers lui. Après tout il vient de blasphémer, mais ne s'en rend même pas compte. Enfin si, un petit peu, mais il n'a pas conscience de l'ampleur de ce qu'il vient de dire. Il risque de se faire lapider dans l'instant par des fans un peu trop fanatiques... Et il s'en fiche ! C'est vraiment le comble ! Guiulia n'est qu'une concentration d'un énorme tas de n'importe quoi, c'est terrible tout de même ! Comment peut-on aboutir à un être pareil lorsque cela sort de deux êtres humains à peu prêt normalement constitués, je vous le demande ?

- Bah quoi ?

Et oui, il arrive à se poser la question. Alors il se tourne vers Kaé pour voir quelle est sa réaction, s'il peut trouver un peu de soutien auprès d'elle. Son regard lui dit bien "qu'est-ce qu'ils ont tous, là ?". Pauvre, pauvre jeune fille.

[désolée, pendant les vraies vacances, ça ira mieux >_<]

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