[ Clos ] Gambades dans les collines [ Libre ]

[Mizuki Ana]

[Contrainte : se projeter dans le futur]

Le jeune fille se tenait droite, fière et triomphante. Elle était venue à bout de la route victoire et faisait face à un grand batiment de pierre. La Ligue pokemon. Dans sa poche se trouvait un petite boîte contenant, elle le savait, 8 badges qu'elle avait gagné des semaines plus tôt. Preuves qu'elle avait vaincu les champions d'arènes et qu'elle était digne de se trouver sur l'île de l'Etoile.

A ses côtés se tenait un Persian, fier lui aussi. En y regardant de plus près, on pouvait voir que la dresseuse portait à sa ceinture quelques pokeballs, et, aussi, que ses vêtements étaient déchirés par endroits. Le Persian, lui, avait quelques blessures sur le corps. La Route victoire n'avait pas été une partie de rigolade, mais ils l'avaient traversée, ensemble.

La jeune fille commença à marcher vers la Ligue. Arrivée devant la porte, elle entendit une voix.

"Prouvez que vous êtes dignes d'entrer !"

La dresseuse sourit. Elle attrapa la boîte dans sa poche et l'ouvrit : les huit badges brillants y étaient. Les portes s’ouvrirent et la dresseuse entra ; elle se trouvait dans un grand hall bien éclairé, à l’intérieur duquel il y avait une infirmière, une échoppe et, entre les deux, une grande porte. Après un bref examen de santé de ses pokemon, ainsi qu’un ravitaillement de baies et herbes médicinales en tous genres, la jeune fille se dirigea vers la porte et avança le long d’un couloir, jusqu’à se retrouver dans une salle sombre, éclairées par quelques chandelles. Une silhouette s’approcha d’elle, le match allait commencer et…

Mizuki ouvrit brusquement les yeux. Une vision, un rêve ? Lentement, ses pensées se remirent en place : la fugue, la marche dans les collines, la première nuit à la belle étoile.

« Ouh, j’ai froid… Brrr ! Miaouss ! Où es tu ? »

Le chaton s’approcha de Mizuki. Elle grelotait. Les vents qui soufflaient sur Nalcia rendait le pays très froid et elle y était habituée ; mais elle n’avait jamais dormi dehors par un temps pareil ! Lentement, elle s’habilla, enfila un pull supplémentaire, et commença à regrouper ses affaires : son sac et sa couverture en laine de Wouatwouat (celle qui tient bien chaud, l’hiver). Une fois prête, elle commença à marcher, vers l’Est, vers les plaines centrales.

« Bon. Nous devons économiser la nourriture jusqu’à l’Auberge du chat, où nous achèterons de nouveau de quoi se nourrir pour la partie suivante du voyage. Mais pour l’instant, nous n’y sommes pas.
- …

Il y eut un silence, puis :

- Raaaaah c’est nul ! Je n’ai personne à qui parler à part toi, Miaouss. C’est déprimant !
- Nyaaa ?

Incompréhension. Son pouvoir de télépathie lui faisait ressentir l'incompréhension de Miaouss.

- Attention, je ne veux pas dire par là que tu n’es pas une compagnie suffisante, expliqua Mizuki. Juste qu’une présence humaine en plus serait parfaite !
- Miaaouss. »

Ils se turent. Il n’y avait rien à rajouter.

Pendant des heures, Mizuki et Miaouss continuèrent de marcher, jusqu’à ce que leur promenade soit interrompue par une apparition : un Piafabec sauvage, qui avait l’air agressif, sortit des hautes herbes.

« Miaouss, voila l’occasion de t’entrainer un peu, lança Mizuki. »

Le pokemon ne se le fit pas dire deux fois : il sortit ses griffes et se mis en position de combat, attendant un ordre ou une réaction de l’adversaire.  

« Bien, Miaouss, attaque Rugissement ! »

Le Miaouss poussa un petit miaulement tout mignon qui déstabilisa un peu l’adversaire ; Mais celui s’envola et fonça vers le chat, préparant une attaque Picpic

« Esquive en sautant sur ta droite ! »

Miaouss sauta, mais reçu tout de même quelques coups de becs qui l’égratignèrent.

« Aie, grimaça Mizuki. Bon, maintenant, attaque Griffe ! »

Le chaton se précipita sur le Piafabec, toute griffe dehors. lorsque celui-ci voulut s’envoler pour esquiver, Miaouss bondit et lacera de ses griffes le visage de l’oiseau, qui poussa sifflement de douleur. Il tomba en chute libre et s’écrasa sur le sol, vaincu. Mizuki, qui n’avait pas l’intention de le laisser mourir là, s’approcha de lui et le prit dans ses bras. L’oiseau respirait encore faiblement. La jeune dresseuse attrapa une baie dans son sac, la broya, et fit avaler la poudre à l’oiseau, qui reprit des forces immédiatement. Honteux et vexé, il s’envola précipitamment.

« Ingrat, va ! Cria Mizuki au volatile. Excellent travail, ajouta t-elle à l’adresse de Miaouss. Mais bon, il n’était pas très fort. Oh, il t’a blessé, tout va bien ?
- Nyaa, répondit le Miaouss qui commença à lécher sa blessure.
- Bon, tu m’as l’air toujours vivant. Lèche toi un peu, et nous reprenons la route, nous avons encore quelques jours de route devant nous avant d’atteindre les plaines et l’Auberge. »

[Mizuki Ana]

De longues heures plus tard...

Le soleil commençait à décliner à l'Ouest, derrière les collines. La faim tenaillait Mizuki, mais elle savait qu'elle ne devait pas manger trop pour garder des réserves. Malgré tout, la fatigue commençait à se sentir vraiment, car elle marchait bien moins vite que le matin.

"Grrrr"

Mizuki soupira. Son ventre grognait de plus en plus et de plus en plus fort. Elle chercha un endroit où établir un campement et s'y assit.

"Bon, inutile de se battre contre Dame Nature : J'ai faim, alors mangeons ! La vie est ainsi faite... Oula, j'ai dit quelque chose de fort !"

Elle se mit à rire, puis fouilla dans son sac en cuir. Elle sortit du pain et des fruits; Elle espérait qu'elle n'aurait pas à tuer pour se nourrir, et c'est pour cela qu'elle se rationnait. Miaouss, qui avait moins de scrupules, partit chasser un peu plus loin.

Mangeant machinalement son pain, elle mit à rêvasser en regardant le magnifique coucher de soleil. Avait-elle eu raison de quitter ainsi Alfen ? Qu'avait pensé ses parents en voyant le message qu'elle leur avait laissé ? Qu'elle ne les aimait pas ? Qu'elle les avait trahis ?

Les premieres étoiles apparurent, et Mizuki s'allongea pour les observer. Là, elle voyait le cerf, ici l'aigle. De l'autre côté il y avait le chat, et plus loin la flèche. Celle qui indique toujours le Nord, pensa Mizuki. Elle laissa son esprit vagabonder par delà les galaxies, lentement. Elle regrettait que Miaouss l'ait laissée seule et commença à se remémorer les longues journées qu'elle passait dans sa chambre. Les autres enfants l'intimidaient, alors elle n'osait pas leur parler. Allongée dans l'herbe, Mizuki pleura. Soudain, un petit être sans réelle consistance apparut devant elle. Mizuki le reconnut tout de suite.

"Latu ! C'est bien toi ?"

Le petit esprit, qui flottait devant le dresseuse, acquiesça. Latu était l'amie imaginaire de Mizuki, mais il arrivait parfois qu'elle apparaisse pour de bon.

"Tu viens me réconforter ?"

Latu hocha la tête.

"Merci."

Mizuki attrapa sa couverture et ferma les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, Miaouss était revenu et Latu n'était plus là. La jeune dresseuse sourit. Avec Miaouss, elle alla chercher des brindilles et fit un feu, auprès duquel elle s'allongea et commença à dormir, sereine. Les plaines centrales étaient de plus en plus près. Demain soir, ils y seraient surement.