[ Clos ] Se confronter à la folie des hommes [Kira/PNJ]

[Allen]

Le dragon accéléra un peu plus, à la pression des jambes de son maître. Il sentait néanmoins que l’adolescent était naturellement tendu, ce qui expliquait qu’il serrât ses jambes à ce point sur son corps. Ceci dit, Kira ne semblait pas dans un meilleur état, mais pour une toute autre raison… Le Dracaufeu aperçut en contrebas Yokai qui galopait avec aisance, grimpant sans difficultés. Il serait en même temps qu’eux au sommet. Le monstre de flammes donnait des puissants coups d’ailes depuis son réveil et ils avaient bien avancé. Il devait être à peine huit heures, pour un groupe s’étant levé à l’aube.

Allen se raidit encore plus en apercevant la plateforme de son pseudo-cauchemar, lorsque Mewtwo lui avait fait perdre le contrôle. Il serra les dents et gronda doucement. Il redoutait ce moment, mais il ne pouvait plus fuir, à part en tentant de se suicider en se jetant du dos de son dragon. Mais il se dit que son Pokémon n’hésiterait pas à le sauver, et que c’était une technique de lâche. Il souffla pour tenter de se relaxer, en proie à ses propres démons…

Le reptile atterrit avec douceur sur la large plateforme menant à une grotte. Le Terrosien se laissa glisser du dos de son compagnon et lui caressa la tête pour le remercier du voyage. Puis, il lui demanda de rester à l’extérieur, probablement avec Kira. Il était désolé pour le jeune homme qui se retrouvait embarqué au sommet d’une montagne où il ne devait probablement avoir strictement rien à faire… Mais pour le jeune homme aux cheveux blancs, c’était quelque chose de bien important qu’il allait devoir faire ici… Il ne sortirait pas Nagare ni Sakyuu. Lui allait encore faire des siennes sans l’écouter le moins du monde et tout ce qui allait se passer pourrait bien effrayer la jeune Sabelette. Il ne voulait pas ça. Il ne voulait pas les mêler à cette histoire. Il souffla doucement et sentit la pression rassurante des griffes de Kizuato sur son épaule. Il lui caressa la tête et finalement, pénétra dans la grotte.

Comme il s’y attendait, il faisait noir comme dans un four. Il attendit que ses yeux se soient habitués à l’obscurité et se déplaça, guidé aussi par le félin noir. Il buta alors sur quelque chose qui émit un petit cri de douleur. Mais quelque part, le gémissement semblait aussi vouloir dire que la créature avait été plus dérangée dans son sommeil qu’autre chose. Comme par réflexe, le garçon murmura un faible "Désolé" lorsqu’il sentit quelque chose de froid et glacé s’appuyer contre sa gorge. Il déglutit difficilement et de peur presque, tandis que le Farfuret n’osait pas bouger. Le Terrosien ne sut pas quoi faire et sentit sa respiration, au départ très rapide, s’amenuisait, petit à petit. Il allait se mettre en apnée complètement à ce rythme. Il ferma les yeux et déglutit avec force, tandis qu’il pouvait respirer une odeur âcre et désagréable. Depuis combien de temps l’homme ne s’était-il pas lavé ? Il ne voulait pas le savoir et ne pouvait pas le voir. Non, il était presque kidnappé, coincé.

Il entendit le grondement inquiet d’Arthaner dehors et siffla délicatement pour le rassurer. Puis, il essaya de regarder derrière lui, pour voir l’homme qui le menaçait ainsi…

"Ca faisait longtemps, hein… ?... Papa…"

Il était mal à l’aise, très mal à l’aise. Il sentait son instinct bouillonner et hurler, au fond de lui, lui ordonnant de fuir le plus vite possible, ne s’échapper et de ne plus remettre un pied ici. L’homme était fou… Complètement fou… Il parvenait à le ressentir, comme une absurde évidence et désirait s’en aller, courir, fuir… Mais il ne pouvait plus faire marche arrière….

A l’extérieur, le dragon poussa un grondement mais pour une autre raison. Un Ronflex se dirigeait vers eux, apparemment mécontent… Le groupe, tout comme l’homme à l’intérieur, avaient subtilisé au gros Pokémon l’une de ses tanières favorites pour dormir, et la bête comptait bien la récupérer… Il commença à pousser des cris assourdissants, dans un Brouhaha assez étrange. Le Dracaufeu décolla et riposta d’un jet de flamme. La situation était critique pour son maître, personne ne devait le déranger, et il lutterait jusqu’au bout pour rendre calme l’immense créature…

[PNJ]

Joueuse : Nina Wang
Personnage incarné : Wolfgang Stig Walker (père d’Allen Walker)

« Mais… Bordel de merde, ch’uis où ? Eeeeeh, Brychounette ! Tu t’es – burp – planquée où ? Allez, viens voir Papa… »

L’homme se leva en titubant et s’accrocha tant bien que mal à la paroi de pierre froide de la grotte (en murmurant au mur qu’il pourrait, quand même, être plus sympa et se réchauffer quand il passait la main dessus, merde). Puis, il progressa dans la grotte très lentement, en marmonnant et en crachant, cherchant de son regard voilé par l’alcool la petite créature qui vivait avec lui. Après avoir trébuché un bon nombre de fois, il finit par la trouver roulée en boule près de la sortie (et donc de la lumière). En plissant les yeux habitués à la pénombre de la cavité rocheuse, le vieil homme poussa un grognement de douleur et d’agacement, puis s’écroula près de l’Embrylex. Il balança ensuite un bras par-dessus le dos du Pokémon et le ramena près de lui en gloussant d’un air stupide.

« Ah, bébé, t’étais là… Faut pas partir comme ça quand j’dors tu sais. Papa après il sait pas où tu vas. Et Papa il est fatigué, et il a soif. Ah, ouais, soif, d’ailleurs. Gnmh. »

Se souvenant brusquement qu’il avait la gorge sèche, Wolfgang roula sur le flanc pour attraper la bouteille la plus proche de lui. Après plusieurs essais infructueux, il finit par mettre la main dessus, porta le verre glacé à ses lèvres…et ne recueillit que quelques malheureuses gouttes qui tombèrent au fond de son gosier. Dans une envolée lyrique des plus admirables (putain, bordel de merde, fait chier, y’a plus rien à boire), il pesta et manifesta son mécontentement… Avant de s’endormir en rotant bruyamment, tandis que la petite Embrylex soupirait, résignée.

Plus tard, un léger tremblement au sol réveilla l’ivrogne. Wolfgang rigola et donna un coup de coude à la créature, pensant qu’elle avait des gaz particulièrement puissants, puis lui caressa la tête affectueusement avant de se lever d’un bond, suffisamment alerte. Maintenant qu’il avait pratiquement décuvé, il entendait tout correctement. Il faisait moins jour, déjà, et il y avait quelqu’un à l’entrée de la grotte, aussi. En grognant, le vieil homme sortit une lame de sa poche et attendit en silence que l’intrus pénètre dans son antre. Une fois le piège de l’obscurité refermé sur ce dernier, Wolfgang se faufila près de lui et lui appuya son arme contre la gorge. Il était prêt à le soudoyer pour obtenir ne serait-ce qu’une goutte d’alcool. Mais il fronça les sourcils en entendant « Papa »…et finit par éclater de rire, reculant pour mieux voir son fils.

« Aaaaaaallen… Oh que oui, ça faisait un paquet d’temps, fiston. T’as les mêmes cheveux que moi, comme d’habitude. J’ai failli dire que tu les avais teints… Et pis j’me suis souv’nu que j’avais les mêmes ! Hahahahahahaaargh kof kof… »

Wolfgang fut interrompu dans sa phrase par une quinte de toux, sèche et mauvaise, qui ne se calma qu’au bout d’une dizaine de secondes. Un gémissement se fit alors entendre tout près de là et l’Embrylex, tiré de son sommeil par Allen (qui avait malencontreusement trébuché dessus en entrant), bailla longuement avant de laisser échapper un « Embryyyyy ? » interrogateur. Aussitôt, le père du jeune homme se pencha vers elle, la prit aux bras et frotta sa joue contre la peau rugueuse du petit Pokémon.

« Oh, il t’a réveillé le vilain Allen, heeeeein ? C’est rien, c’est rien, ça va aller va. Tu pourras bientôt te recoucher, Brychounette. »

Le regard délavé de Wolfgang se posa sur le visage de son fils, indiquant clairement qu’il n’avait pas intérêt à lui faire quoi que ce soit. Le vieillard alternait entre mimiques ridicules de gaga maniaque et regards assassins lancés à son rejeton. S’il y avait un mot qui pouvait le qualifier, ce serait instabilité… Ou folie, au choix. Toujours était-il qu’Allen devrait se méfier de cet individu plus que dangereux…

[Kira Okada]

Pour arriver à destination, on a du utiliser la voie des aires, je n'aimais pas cela, mais bon, je me concentré sur un point afin de ne pas tourner de l'œil. Arriver sur une plate-forme, je ressentais comme un malaise provenant d'Allen, il était assez bizarre...Comme si être ici ne l'enchantait pas, comme s'il voulait éviter quelque chose... Un vieil homme à moitié ivre mort apparut. Son père. Il était accompagné d'une Embrylex. Il y avait une sorte de tension entre les deux personnages.
Je la ressentais très bien, Yokai avait réussit à monter jusqu'à nous.
Soudain, un Ronflex apparut, il était de mauvais poil, mais cela me plaisait. Le Dracaufeu d'Allen ouvra le combat.
Soudain, plus rien ne parvenait à mon cerveau...plus rien...Mes yeux ne fixaient plus rien. Un sourire s'affichait sur mon visage. Mangriff recula en me voyant, et alla se cacher derrière un rocher. Yokai lui fut assez surpris.
Je m'avançais vers le Ronflex, puis je commençais à accélérer, tout en sortant mes couteaux.
Yokai me suivait derrière et commença lui aussi à attaquer le Ronflex qui commença à être extrêmement furieux...Le Dracaufeu d'Allen l'attaquait par le haut en lançant des attaques à répétition.
Il est vrai que je ne m'occupais plus trop d'Allen, apère tout c'est son père pas le mien et puis ses soucis de famille, il vaut mieux qu'il les règle seul.
Mangriff surveillait Allen et le père qui tenait à peine debout. Il n'allait pas me servir à grand chose donc, il valait mieux qu'il reste où il était, il ne ferait que me gêner.
Je ne me contrôlais plus, oui...j'étais devenu complètement fou. Je fonçais sur le Ronflex sans me soucier de ce qui se passait tout autour de moi. Je me faufilai derrière le Ronflex et plantait un de mes couteau juste au dessous de sa tête puis descendait d'un seul coup. Sa chair était à vif, ce qui lui fit poussait un hurlement de douleur. Il était maintenant lui aussi incontrôlable.
Yokai lui attaquait les pattes afin de le clouer vraiment au sol.

Le Ronflex me prit dans ses pattes et me tapa plusieurs fois contre l'entrée de la grotte, puis me regardait et recommençait. Je le regardais toujours souriant malgré ma tête ensanglantée.
Je réussis à m'enlever de sa patte et à sauter vers sa tête afin de lui planter une aiguille dans chaque œil. Des larmes de sang coulaient de ses yeux et poussa un autre hurlement.
Je riais aux éclats ! Je ne pouvais plus m'arreter.
Le Dracaufeu d'Allen m'observa en même temps qu'il attaquait le Ronflex. Je pense que le fait de me voir comme ça, va renforcer sa vigilance envers moi et ne me laissera plus approcher son dresseur.

Yokai se fit éjecter du combat, il avait réussit à couper un nerf important de chacune des pattes du Ronflex. Le voici incapable d'utiliser ses pattes arrières. Yokai était maintenant K.O. Je montais sur la tête du pokemon imposant et lui coupais les oreilles, puis je le privais de l'ouïe.
Du côté d'Allen cela avait l'air d'avancer pas mal aussi.

[Allen]

Il n’avait pas changé, pas du tout… Enfin… Oui et non. Comment définir cette sensation étrange ? En fait, Allen n’était aucunement surpris de voir une telle attitude chez son propre père. Certes, quand il était enfant, dans ses souvenirs de gamin, son père était quelqu’un de gentil, représentant assez bien la voie de la sagesse. Mais lorsque le jeune homme avait découvert que son paternel vivait toujours, et avait participé à la guerre, il n’en attendait pas moins de lui. Il s’était attendu à tomber sur un fou furieux aliéné, et c’était presque le cas. Son père conservait une forme de lucidité, cependant, une lucidité mauvaise et malsaine, comme celle d’un psychopathe ou d’un sociopathe. Un peu comme Kira, dehors, dont il ne savait rien des agissements étranges.

Il regarda son père. Il avait peur, il était rongé par la peur, la terreur. Il avait tant espéré le retrouver… Mais au final, pour faire quoi ? Il voulait le revoir, c’était bien beau, mais ensuite, hein ? Il n’avait jamais eu l’idée de reformer une famille. Il avait eu l’ardent désir de le retrouver, sans but précis. C’était vraiment étrange. Il était en train de se demander pourquoi est-ce qu’il l’avait cherché. Pour rien en vérité… Ah si… Ca lui revenait… Pour savoir. Parce qu’il avait besoin d’obtenir des réponses. Des réponses à beaucoup, beaucoup de question… Mais par où commencer… ? Il y avait tant de choses à dire et cet homme lui était… C’était son père et ça ne l’était pas. C’était franchement tordu, et ça n’allait certainement pas s’arranger. Il repéra du coin de l’œil les cadavres de bouteille et soupira. Il n’était vraiment, vraiment pas sorti.

Il ne savait pas quoi dire. Il savait que cet homme, qui alternait entre folie froide, implacable et pourtant, quelque part, rationnelle, et la démence pure était dangereux. Notamment la façon dont il protégeait l’Embrylex. Il l’avait vu agir dans son espèce de rêve presque hallucinatoire mais là, il était encore plus menaçant. Allen cherchait un mot pour définir ce genre de comportement, pour essayer de comprendre. La vérité, que son esprit avait déjà inconsciemment dessiné le heurta de plein fouet. Il aimait l’Embrylex comme un père aime sa fille… Cette Pokémon avait un rôle plus important que lui, son fils, la chair de sa chair ! Il eut un hoquet qui lui étrangla la gorge et se fit violence pour ne pas reculer. Au contraire il regarda son père droit dans les yeux.

"Pourquoi ? Ou plutôt… Comment ? Comment est-ce que tu as survécu ? Pourquoi toi et pas les autres ? Qu’est-ce qui t’as donné cette chance et leur a enlevé, à eux ?"

Son esprit était un véritable capharnaüm, totalement confus et incohérent. Il canalisait un maximum sa colère, mais il ne savait pas du tout comment. Il remarqua le tatouage sur le torse de son père et eut un rictus dégoûté. Allen avait grandi en conservant au mieux les traditions familiales, mais il avait l’intime sentiment d’avoir agi en vain. N’aurait-il pas été mieux chez lui, dans sa famille adoptive ? Il en doutait, et pourtant… Les yeux brillants, il serra les poings jusqu’à ce que les jointures soient blanches et il cracha presque les mots au visage de son père.

"Pourquoi tu m’as abandonné, alors que tu savais que j’étais vivant ?!"

Arthaner regardait agir Kira, planant au-dessus de la scène sans trop oser se poser. Il devenait complètement fou, certes, le Ronflex n’avait pas été très accueillant, mais de là à là, il y avait une abîme tout de même. Il tournoyait dans les airs, assez haut pour être certains de ne pas se faire avoir. Si, au départ, il avait projeté quelques jets de flammes vers le monstre, mais avait bien vite cessé en voyant un tel énervement venir du guerrier. Il en était terrifiant. Le dragon poussa un petit grognement. Ce gamin-là n’allait plus trop s’approcher d’Allen, à ce rythme. Le reptile décida de rester en vol, le temps qu’il en finisse. Il n’irait se poser que lorsque son maître lui dirait, ou que Kira serait mort… Et encore, il s’assurerait personnellement de l’état de santé du garçon…

[PNJ]

« Comment j’ai survécu, hein… »

Les yeux d’un gris passé détaillèrent le jeune garçon, de haut en bas, puis de bas en haut, observant dans un mélange de fierté et de jalousie les progrès que le fiston avait pu faire. Tandis qu’Allen se forgeait peu à peu et gagnait en force et en adresse, Wolfgang, lui, avait lentement sombré dans la déchéance et l’alcool, la boisson étant devenue sa seule compagne fidèle avant qu’il ne rencontre « Brychounette ». Cherchant maladroitement ses idées et ses mots pour en faire un assemblage à peu près cohérent, il reprit, d’un ton un peu plus enjoué :

« Tu sais c’que c’est, un sacré coup d’cul ? Ben voilà. C’est c’qui m’est arrivé. J’ai fait la guerre, moi, oui Monsieur, la guerre ! Les mecs étalés partout, un bras à gauche, une jambe à droite, le bide ouvert, tout ça ! Même que mes Pokémon y sont tous passés. Tous. Ouais. Pas un qui en a réchappé. Déjà qu’la maison avait cramé, j’ai perdu mes copains au front… »

Les yeux déjà ternes de l’homme aux cheveux gris se voilèrent davantage au souvenir des compagnons tombés au combat. Sentant qu’il allait se mettre à pleurer, Wolfgang renifla bruyamment, s’essuya le nez d’un revers de main et secoua rapidement la tête pour chasser ces images de son esprit, tandis que l’Embrylex retirait d’un coup de patte la goutte de morve qui lui avait coulé sur le crâne.

« Enfin bref, c’est pas important. Si ch’uis encore là, c’est parce qu’un chic type m’a sauvé le fion. Le chef d’un village dans l’désert, ‘paraît. Botaille, un truc dans l’genre. En parlant d’ça, t’aurais rien à boire, fiston ? J’ai la gorge sacrément desséchée, depuis l’temps que rien n’a coulé d’dans. »

Comme toujours depuis qu’il s’était abandonné à la boisson, sa volonté était entièrement tournée vers cet objectif. Il ne remarqua donc pas tout de suite la colère qui enflait lentement chez son fils, alors qu’Allen montrait clairement des signes d’énervement. Ce fut la question qu’il lui lança à la figure comme il aurait balancé une gifle qui le fit réagir. En haussant ses sourcils d’argent, Wolfgang répondit, l’air détaché :

« Bah écoute, moi, on m’a dit que t’étais peinard chez les Izanami là, les types de Terros. Alors j’allais pas venir t’emmerder. Et puis moi… Ben… La maison, elle a brûlé, alors je voulais plus entendre parler du passé, tu vois ? Puis t’es un grand garçon, t’as plus besoin d’moi. Tu t’débrouilles même mieux quand ch’uis pas là, alors pourquoi j’aurais insisté ? Toi, tu fais ta vie d’ton côté, et moi j’fais la mienne. C’est pas un bon arrangement, ça ? »

Pensant qu’il avait déjà trop parlé au sujet de ses mésaventures, le père d’Allen reporta son attention sur l’Embrylex qui se tenait dans ses bras. Dans un accès de démence soudain, il la fixa longuement, puis se mit à rire, sans pouvoir s’arrêter, comme s’il avait retrouvé dans un sombre coin de sa tête la chute d’une blague particulièrement drôle.

« Hé, hé ! J’ai une idée ! Et une bonne, en plus ! Et si tu montrais à ton Papa c’que t’as appris ? Si tu gagnes, Brychounette ira avec toi, et si tu perds… J’préfère même pas y songer ! Hahahahaha ! »

Le rire rocailleux du vieillard résonna dans la grotte qui était devenue son domicile attitré, le son se répercutant en un interminable écho contre les parois. Wolfgang déposa alors l’Embrylex avec une douceur insoupçonnable chez lui et reprit son coutelas, prêt à en découdre avec son double miniature…

[Kira Okada]

Le Ronflex se débattait pas mal et poussait des cris de détresse et de douleurs assez perçants. Kira dans sa folie s'en fichait bien qu'il souffre au contraire, pour lui c'était jouissif !

- Crie autant que tu veux ! Tu mourra de mes mains aujourd'hui !!

Il lui arracha le cœur violemment à l'aide de ses couteaux. Le Ronflex poussa un ultime cri et tomba au sol baignant dans une marre de sang. Kira croqua à pleine dans le cœur du Ronflex, un sourire paranoïaque sur le visage. Il jeta le cœur près du Ronflex mort sur le sol.

- T'es rien face à moi...héhéhéhéhé t'es qu'une victime de plus sur ma liste...

Il regarda le Dracaufeu d'Allen planant au dessus de lui et souriait, jusqu'au moment un maux de tête violent lui arracha un cri de douleur. J'ouvris les yeux. Me voilà de nouveau normal. Je vis le corps du Ronflex gisant au sol. La nausée me vint immédiatement face au désastre et à l'odeur désagréable qu'il dégageait. L'état de mes mains étaient désastreuses....elles étaient peintes du sang de ce pauvre Pokemon. Je tremblais me tenant la tête.

- N...non...n..non...non...

Un sale goût envahissait ma bouche, je fermais les yeux les larmes coulaient sur mes joues. Je ne voulais pas croire que c'était moi qui avait fait ça. Yokai se releva doucement et Mangriff était là assez méfiant maintenant et aillant peur de moi à présent. Je reculais doucement, regardant furtivement Allen qui réglait son compte avec son père. Le sang du Ronflex arriva lentement jusqu'au pied d'Allen, les plantes absorbaient ce sang. Cette vue me glacait le sang...je ne savais qu'IL était capable de telles choses...si sanglantes...

- Mon Dieu...qu'est ce que j'ai fait...dite moi que ce n'est pas moi qui est fait ça...j...je ne voulais pas...c'est pas moi...non....c'est pas moi...

Je ne tenais plus vraiment debout et continuais de reculer. Je ne voyais pas le vide se présenter derrière moi...Yokai essaya de me rattraper mais sans le vouloir, je tombais dans le vide. Au fond...c'est peut être mieux ainsi...Je dégringolais sur le flan de la montagne et m'écrasa violemment sur une plateforme beaucoup plus bas. A mon grand regret...j'étais inconscient mais en vie...

Yokai et Mangriff me rejoignait en bas. Yokai me prit dans ses bras, son pelage se teintait de rouge. Ils regardèrent vers le haut, peinés de laisser Allen dans cette galère, mais ils ne pouvaient plus rien faire pour lui...ils décidèrent de m'amener dans une ville assez proche et de trouver une âme charitable qui pourrait me remettre sur pied.

[ Moi je m'arrête ici ^o^ mon pauvre petit psychopathe est plus trop en état XDD]

[Allen]

Allen regarda son père, sentant des flots de rage le submerger. Il lui en voulait... A mort. Réellement. Il aurait pu l'étrangler, le frapper jusqu'à ce qu'il crache ses tripes, il voulait lui faire payer... A bas les questions, les paroles en l'air, ce mec minable était ivre mort. Comment pouvaient-ils partager le même sang ?! Il l'avait lâchement abandonné sous prétexte qu'il était heureux ! Certes, sa famille adoptive ne l'avait pas maltraité, bien au contraire... Mais quand même, merde quoi ! Alors lorsque cet espèce de fossile sur patte proposa un combat, il n'allait pas s'enfuir lâchement ! Bien que l'espace soit restreint, il dégaina sa faux et la fit tournoyer. Il avait tout juste la place, et encore, la lame frottait les murs et crissaient de façon désagréable. Il regarda son père qui lui, pour se défendre, n'avait qu'un petit coutelas. Pas quelque chose dont il allait avoir vraiment peur, hein... ?

A l'extérieur, Arthaner regarda Kira tomber, sans essayer de le rattraper. Il avait beau grandement l'apprécier -ou pas- son maître passait avant tout. Il se posa doucement sur la plateforme rocheuse, regardant le Ronflex bizarrement, et jeta un œil à l'intérieur. Sentant la situation critique, Kizuato grimpa entre ses cornes, inquiet pour le combat qu'allait passer leur dresseur. Il se demandait bien comment tout cela allait finir. Il n'était pas rassuré, mais intervenir mettrait tout le monde en danger. Alors sagement, il attendit...

Le combat durait depuis plusieurs minutes déjà. Le jeune homme parvenait à garder son adversaire loin de lui, et il s'adaptait au terrain comme il le pouvait. Néanmoins, il était largement désavantagé par l'amplitude de son arme. Il ne pouvait pas frapper bien précisément, et sa lame menaçait de toujours s'enfoncer dans la roche à chaque geste. Mais à voir cet homme s'approchait et menaçait de son couteau son corps, il sentait une rage sans nom croître au fond de lui. A ce moment, il l’abhorrait, il ne voyait plus en lui son père, il le détestait plus que tout. Il reprit bien en main son arme et lui envoya une partie du manche dans le ventre, le projetant au fond de la salle.

« Je te déteste ! Tu n'es qu'un monstre ! Si seulement je pouvais te tuer... ! »

Il criait presque ces mots, les crachant avec haine. Il s'avança, menaçant, ne prêtant aucune attention à la lame de son père qui lui taillada le bras. Il s'approcha, toujours aussi peu avenant. Il ne sentit pas la terre qui commençait à trembler à chacun de ses pas et lui asséna un autre coup dans l'estomac.

« Alors ? On n'est même plus capable d'affronter son fils, encore novice dans l'art du combat, alors qu'on pouvait latter son aîné beaucoup plus costaud ? Tu n'es qu'un minable, un raté ! »

Cette colère qui circulait en continu dans son corps ne parvenait pas à sortir comme il le voudrait, il ne parvenait pas à l'écouler. Comment avait-il pu se tromper autant sur son père ? Il avait l'impression d'avoir toujours vécu dans le mensonge... Que toute sa vie était erronée. Comment pouvait-il réagir face à ça ? Comment devait-il réagir ? A part se battre, et démonter la source de ses cauchemars, il ne savait pas. Mais sa haine était grande... Trop grande... Le sol vibra et il fut déséquilibré. Son père en profita pour se jeter sur lui et lui planta la lame dans le ventre. Il poussa un cri de douleur et le repoussa, du sang s'écoulant de sa plaie.

« Tu voudrais tuer... La chair de ta chair... hein... ? T'es pathétique... ! JE TE HAIS ! »

Son cri s'accompagna d'un mouvement brusque, lorsqu'il se jeta en avant. Et lorsque son pied se posa sur le sol, un lourd grondement retentit. Toute la montagne réagissait à la fureur du garçon, le sol se craquelant sous eux. Les sentiments du jeune homme influençaient sa maîtrise élémentaire. Malheureusement, il n'avait pas encore appris à se servir de ses pouvoirs, et toute sa rage le poussait à faire des choses qu'il ne pouvait déterminer, ni apaiser. Son environnement tout entier paraissait vivant, la montagne tremblait devant sa colère. Il était dans une rage folle et impossible à maîtriser.

Un grondement, plus puissant que les autres eut lieu, et le toit de la cavité commença à s'effriter, de la poussière leur tombant dessus. Le jeune homme ne se pencha pas sur ce détail et se jeta à nouveau sur son père pour lui asséner des coups avec le manche de son arme. A chacun de ses pas, la terre grondait, et manifestait sa fureur, en harmonie avec son fils. Le garçon était en train de les conduire à leur perte. La plaie sur son ventre le faisait souffrir, et il était rare de réussir à soigner correctement ce genre de blessure. Mais il n'en avait cure, sa haine était incommensurable. Son père répliqua face à ses coups en continuant de le taillader et envoya son fils bouler au fond de la grotte. Ce dernier se releva, haletant, sans être pour autant apaisé et frappa le mur de son poing juste pour exprimer son indignation. Un bloc de roche se décrocha et s'écrasa derrière son père. Un deuxième chuta, non loin, et à l'extérieur, la plate-forme commença à céder, se désagrégeant en une multitude de pierres. Arthaner eut le réflexe de décoller et resta en vol stationnaire devant la sortie, inquiet pour son maître.

Ce dernier comprenant qu'il allait être trop tard, saisit ses affaires et se rua vers la sortie, sans se préoccuper de son corps meurtri. Mais son père décida de l'interrompre en lui plantant sa lame dans le mollet. L'adolescent s'écrasa au sol, mais redressa le haut de son corps malgré tout et jeta le sac dehors, vers son dragon.

« Prends ça et tire toi ! Allez ! Vous occupez pas de moi et filez avant d'être blessés ! »

Le Dracaufeu poussa un cri indigné et voulut se rapprocher, mais une pierre frôla son aile et il se retrouva obligé de reculer. Néanmoins, il ne voulait pas partir, pas sans Allen. Mais le jeune homme semblait incapable de se relever. De sa jambe valide, il donna un violent coup dans l'estomac de son père qui recula. Autour d'eux, l'ire de la montagne continuait de se faire entendre, et elle lâcha de plus en plus de rochers à l'intérieur de la cavité, qui cédait et s'effondrait sur elle-même. Tout allait s'achever.

Le jeune homme aux cheveux blancs tenta une nouvelle fois de sortir, mais il fut à nouveau intercepté par son père. Il eut un rire cynique.

« Si je crève, tu crèveras avec moi ! »

Et dans un dernier élan de force, il se releva, s'appuya sur sa jambe valide et se jeta sur lui, le plaquant au sol, tandis que le toit cédait et s'écroulait sur eux.

Dehors, le Pokémon ailé poussa un cri et se rua sur la grotte, désormais bouché, plantant ses griffes dans les blocs pour espérer dégager un passage. En vain. La montagne eut un dernier soubresauts et un ultime éboulement commença, les roches dévalant la pente droit sur les deux Pokémon. Le Farfuret poussa un cri d'avertissement, un peu trop tard. Alors que le dragon, comprenant que c'était sans espoir, s'apprêtait à faire demi-tour, une pierre frappa son aile. Il eut un cri de douleur et commença à chuter vers le sol, avant de réussir à se rattraper, tant bien que mal, allant s'écraser en forêt. Une fine pluie commença à tomber doucement, et le dragon réussit à peine à ramper pour aller s'abriter sous un arbre, et protéger sa flamme. Ils avaient tout perdu, et leurs larmes commencèrent à se joindre à la pluie.

[Terminé]

[Contenu sponsorisé]