[ Clos ] Retour à Seian

[Yugo]

Seian. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas repassé ses murs. J'ai quitté cette ville, avec l'espoir de voir le monde entier. Depuis, ma vision est devenue plus réaliste, le monde est bien plus grand que je ne l'espérais. J'ai vu beaucoup de choses, mais tout cela me semble si peu.

Je marche donc de bon pas dans les rues vides de si bon matin. Seul le soleil, les soldats finissant leurs nuit et quelques boulangers sont aussi matinaux. Je me décide donc à marcher jusqu'à la place centrale qui, à peu près un an auparavant, était remplis de badauds, devants les artistes venus pour Sa majesté le roi. Au loin, quelques chaglam errants furettent, par-ci par-là, sur le point de perdre le contrôle de leurs domaines nocturnes. A peine posé sur un banc en pierre, à l'ombre d'un arbre, je commence à somnoler.

...

-Eh! vous! Les mendiants c'est ailleurs!
J'ouvre les yeux d'un coup. La journée est déjà bien avancée, sur la place, le monde afflux. Le garde me dévisage.

-Excusez-moi, je viens d'arriver en ville, et je me suis assoupi...

Je ne finit pas ma phrase, je vois bien qu'il en a rien à faire. Je ramasse donc mes affaires en vitesse et attrape Kimi, toujours endormie. Toujours aussi aimable, les gens ici. Je décide de diriger mes pas vers la raison de ma venue dans cette ville, la pension de ce vieux Franck, où je suis resté si peu de temps, lors de mon dernier passage. Je travers aussitôt la ville, pour rejoindre la partie est de la ville, en prenant ces grandes avenues qui coupent cette cité en quatre. Et ce n'est pas sans difficulté que je retrouve la maison de ce vieil homme.

Arrivé à proximité de la bâtisse, à l'ombre des murs, je retrouve tout de suite mon ami, occupé à nettoyer son étable.

-Vous avez de la place pour une monture?

Il se retourne pour faire face à son interlocuteur, et la surprise se lit alors sur son visage. Après de longues salutations, avec lui et sa femme, je leurs présente mes pokémon, capturés depuis mon départ et nous les installons pour qu'ils puissent se reposer convenablement. Seul Sobou est resté dans sa balle, quand je le sors, il m'agresse à coup de perle en pleine figure, comment il se comporterait avec des inconnus? Je ne préfère pas tenter l'expérience. M'invitant à partager le repas avec eux, je leur raconte mon voyage à travers les différents pays, jusqu'à mon retour à Kamiki, et continue en révélant que je suis reparti pour entraîner mes compagnons correctement.

La soirée touche à sa fin, quand Franck et moi entamons une petite promenade dans les rues avoisinantes, seuls. La ville n'a pas changée. Dans les voies principales, une impression de richesse et de paix règne, alors que, quelques rues plus loin, des gens envahissent les rues sombres. Au détour d'une ruelle, nous assistons même à un bataille de jeunes, se battant pour quelconque raison. Les gardes ne viennent jamais par ici. L'un d'entre eux, plus vieux que les autres, se mets alors à gesticuler, le sol se met alors à suivre ses mouvement pour terrasser les jeunes gens en face de lui. Alors que nous poursuivons notre chemin, je me tourne vers le vieil homme.

-J'ai déjà vu ça, mais avec de l'eau. On peut le faire comme ça aussi?

-C'est le contrôle élémentaire. Seul certaines personnes naissent avec ce don, tout le monde n'en est pas capable. Me dit-il. Et ça, c'est ce qui se passe quand on apprend la maîtrise seul. Mais ici, il faut être riche pour avoir un maître.

-Vous avez l'air d'en savoir beaucoup.

-Je te l'ai dit, je viens d'Omashu, et là-bas, les élémentalistes sont plus nombreux... et moins avares.

Mais alors qu'on discute tranquillement, continuant notre chemin, le groupe du jeune élémentaliste déboule dans notre dos et commence à vouloir nous rattraper, en nous lançant des vannes moqueuses. Ne voyant aucune réaction de notre part, le jeune homme commence à propulser des morceaux de pierres, tiré à même le sol. Dans nos tentative d'esquive, Franck reçoit une pierre dans le bras. Alors qu'une autre s'apprête à me toucher en plein visage, un morceau de roche se soulève comme pour me protéger.

C'est la surprise totale. Sur le coup, ne réfléchissant pas, je prend mon ami d'une main et cours vers la pension, haletant. Une fois arrivé, à bout de souffle, je dit en lançant un sourire au vieil homme:

-Je sais pas qui nous a aidé, mais faudra le remercier.

-Je crois bien que c'est toi.

Je le regarde, légèrement médusé. Puis secouant la tête:

-Arrête tes bêtises.

-C'est possible, non?

Je le regarde à nouveau.

-Tu te souviens pas de ton passé, non? Et pourtant, la ville que tu dit avoir vu en rêve... La façon dont tu l'a décris... Je pense que tu viens aussi d'Omashu. Et même si tu viens pas de là-bas, tu pourra vérifier si tu peux vraiment maîtriser la terre... Et en plus, les montagnes, ça renforce n'importe qui.

Après un petit moment de silence, la porte arrière s'ouvre, révélant la vieille femme, l'oeil tout noirci.

-C'est pas un tendre, ton petit spoink.

Et donc, quelques jours après, je décide de partir en direction de l'ouest, peut-être à la poursuite de mon passé. J'ai décidé de laisser Yoku et Sobou au couple. Peut-être que le vieil homme réussira à calmer le cochon.