[ Clos ] Épreuve Tireur [Mariza/Sacha]

par **PNJ** Dim 21 Sep 2014 - 13:49

Talya, votre passeuse:

Cela faisait déjà deux ans… Deux ans que la jeune guerrière avait quitté son île natale à la recherche d’un géniteur pour sa fille. D’habitude, les « excursions » des chasseresses ne duraient jamais aussi longtemps : la plupart d’entre elles se contentaient de choisir un homme grand et fort, grâce à qui elles pourraient donner naissance à de robustes petites combattantes. Mais cela ne convenait pas pleinement à Talya. Parce qu’elle était perfectionniste… Et extrêmement têtue ! Pas question de coucher avec le premier abruti bardé de muscles venu ! Oh, ce ‘étaient pas les sentiments, qui l’intéressaient, ou une quelconque relation, loin de là. Comme le reste de sa tribu, elle méprisait ces faiblesses. Mais elle voulait un autre type d’homme pour sa fille, pour qu’elle compte parmi les plus puissantes chasseresses de son île. Pour ce qui est de la force, la petite bénéficierait déjà de l’héritage de sa mère, une des chasseresses les plus féroces qui aient jamais foulé le sol de l’île du Poisson. Par conséquent, elle aurait bien aimé lui trouver un géniteur un peu plus malin que la moyenne masculine ! Parce qu’un chasseur ne pouvait survivre en comptant uniquement sur ses muscles, elle avait déjà payé pour le savoir. Il lui fallait un cerveau ! Et un bon !

Hélas, jusqu’ici, elle avait fait chou blanc dans ses recherches. Oh, elle avait bien croisé des prétendants ca malgré sa musculature saillante, ou plutôt grâce à elle, elle était très belle femme ; avec ses longs cheveux d’un roux presque rouge, son visage fin parfaitement dessiné, sa musculature équilibrée mais puissante… Mais c qui attirait surtout les hommes, c’était sa poitrine généreusement développée et très bien visible, de surcroît, puisqu’elle ne faisait rien pour la cacher. D’ailleurs, pas plus tard qu’aujourd’hui, alors que ses recherches l’avait conduite à la ville de Tarouga, en Flamen, ses appâts avaient attiré à elle trois mâles. Le premier était tout gentil et timide. Il avait seulement eu le cœur brisé quand elle avait répondu un « non » franc et net à ses avances. Le deuxième était un peu plus insistant, dragueur, et surtout macho, et comme il ne voulait vraiment pas lâcher l’affaire, même après plusieurs refus… relativement… polis de la part de la chasseresse, elle lui avait foutu son poing dans sa gueule. Pour lui ça avait été un nez cassé. Le dernier était beaucoup plus dangereux puisqu’il était, pour ce qu’elle en avait compris, il s’était vanté d’être un chef de gang local et avait été bien plus… Physique que les deux autres lorsqu’il avait essayé de la retenir. Lui, elle lui avait probablement cassé quelques côtes, avant de le laisser à chialer sur le trottoir. Et ‘est là que son attention avait été attirée. Par une explosion. Une explosion qui avait projeté sur elle un drôle de scientifique, qu’elle avait rattrapé au vol.

Confus, l’homme lui avait demandé si elle allait bien, et elle, curieuse, avait alors voulu en savoir plus sur tout ça. L’homme en question, apparemment ravi qu’on s’intéresse à ses recherches, avait alors commencé à déblatérer des tonnes de concepts scientifiques auxquels elle n’avait rien compris, mais elle avait été frappée par son enthousiasme… Et son intelligence ! C’était cet homme qu’elle voulait. Et il serait à elle. Qu’il le veuille ou non ! Elle avait alors patiemment attendu, ce qui était assez rare, chez elle, qu’il termine son charabia avant de lui faire des avances à sa manière, très franche et très directe. Au début, cela l'avait décontenancé. Talya avait cru lire la peur sur son visage. Puis, quand elle avait commencé à se montrer plus insistante, et peut-être un peu plus violente aussi, il s’était enfui. Mais pas n’importe comment ! Il avait déployé des espèces d’ailes mécaniques dans son dos et s’était envolé dans les airs, comme un oiseau !

Bien sûr, fidèle à son caractère, elle lui avait aussitôt donné la chasse, comme elle savait si bien le faire. Elle ne connaissait même pas son nom, mais peu importe, aucune proie ne lui avait jamais échappé ! Pourtant, les éléments semblaient ne pas lui être favorables aujourd’hui : tandis qu’elle le poursuivait jusqu’au marais voisin, le brouillard se leva, lui faisant perdre temporairement sa piste. Mais elle n’était pas inquiète. Elle le retrouverait bien assez tôt !
Soudain, lorsque la brume se dissipa, elle remarqua qu’elle n’était pas seule dans ce marais. Une jeune fille se trouvait une centaine de mètres devant elle. Une jeune fille blonde et fort jolie qu’elle connaissait très bien. Mariza… Mariza Ino. Elle avait quatre ans de moins que Talya, et elles ne s’étaient pas vu depuis… deux ans, depuis que toutes les deux avaient quitté l’île du poisson pour chercher un géniteur. Pourtant, un lien assez fort les unissait puisqu’il existait entre elles une sorte de compétition amicale, pour savoir laquelle des deux serait la meilleure guerrière de l’île, mais Talya, grâce à ses quelques années de plus, avait toujours réussi à maintenir un petit avantage en sa faveur. Toutefois, elle n’ignorait rein du potentiel de sa jeun rivale et amie, et savait qu’elle avait toutes les qualités pour la surpasser un jour, si elle-même ne continuait pas de progresser.

Quel âge avait-elle maintenant ? 26 ans, si sa mémoire ne lui jouait pas de tours. Plus elle l’observait, et plus Talya avait envie de tester les progrès de son amie. Finalement, elle n’y tint plus et s’approcha silencieusement d’elle par-derrière. Cependant, elle ne tentait pas de simuler une attaque, et elle s’arrêta à dix bons mètres de la chasseresse, avant de lui lancé sur un ton enjoué :

« Salut Mariza ! Alors, qu’est-ce que tu deviens depuis tout ce temps ? Qu’est-ce qui t’amène ici, dans ce marais tout pourri ? Tu as fait des progrès ? »

Les deux femmes commencèrent alors à discuter, se remémorant le bon vieux temps, lorsque l’ouïe extrêmement aiguisée de Talya l’avertit de l’arrivée d’une créature. Et vu le bruit, ce n’était pas un Pokémon. C’était un humain Et probablement pas sa rpoie aux ailes d’acier…
Aussitôt, elle fit volte-face, et dans un même mouvement, dégaina l’arc qui se trouvait dans son dos, encocha une flèche et braqua l’intrus, le tout en moins d’une seconde. La jeune fille-car s’en était une, se trouvait encore à 30 bons mètres derrière les deux Mizuhanniennes, mais Talya lui cria :
« Halte-là ! Qui es-tu et que viens-tu faire ici ? Pourquoi nous espionnes-tu ? Tu as intérêt d’avoir une bonne raison d’être ici, autrement cette flèche ira se planter directement entre tes deux yeux ! Et ne pense surtout pas que je ne ferai pas mouche à cause de la distance ! »

[-Mariza : donc tu viens de retrouver Talya, qui sera ta passeuse, qui est aussi une vieille amie et rivale. Donne-lui de tes nouvelles, et réponds à ses questions. Que tu lui parles de ton entraînement ou non, Talya cherchera quand même à te tester dans le prochain post, puisque tu es s jeune rivale, ce qui marquera le début de ta véritable épreuve. Tu peux également essayer de calmer Talya pour qu’elle ne tire pas sur Sacha^^

-Sacha : Talya est beaucoup moins sympa avec toi puisqu’elle te braque un flèche entre les deux yeux ! Mais rassure-toi, rien de personnel, les Chasseresses font ça avec tous les étrangers ! Tu dois donc te justifier judicieusement de ta présence ici, en donnant, comme Talya l’exige, une bonne raison et une seule^^ Mais comme elle sait aussi être sympa, si Talya juge ta raison suffisamment valable, elle te proposera de participer au petit entraînement qu’elle a préparé pour Mariza et la véritable épreuve commencera donc pour toi aussi au prochain post ]

Ordre de post de base:PNJ/Mariza/Sacha

par Mariza Lun 27 Oct 2014 - 21:44

Je me retournai en entendant mon nom, pour me retrouver face à un visage connu. Et à l'expression sans doute aussi surprise que la mienne à cet instant ! Car ce visage, je ne l'avais pas vu depuis de nombreuses années, et je ne m'attendais absolument pas à le retrouver dans un marais moisi de Flamen. Avec autant de grâce qu'un Goélise empêtré dans la boue, je m'approchai d'elle en souriant.

"Talya, vieille canaille ! C'est plutôt moi qui devrais poser ces questions ! Tu me files ?!"

Avec chaleur, je frappai d'un coup léger mais relativement puissant dans l'épaule de mon ancienne partenaire. J'appris que, comme moi, elle était en voyage pour trouver un géniteur. Et, comme moi, sa quête n'avait pas encore abouti - même si nos raisons étaient probablement très différentes. Je lui expliquai assez sommairement les raisons qui m'avaient conduite dans coin perdu : une personne m'avait manqué de respect et je cherchais désormais à lui faire comprendre ce qui lui en coûtait. Par ailleurs, j'avais de bonnes raisons de croire que cet individu se trouvait dans les alentours de Tarouga.

Ce n'était pas la stricte vérité, bien sûr. Je n'avais aucune idée de l'endroit où se terrait Illumino El Pathos, et prétendre qu'il m'avait simplement manqué de respect était encore trop gentil. Cet homme avait écrasé ma dignité, et méritait la mort en punition, c'était aussi simple que cela. Mais je connaissais la réputation de la Ville Pirate, et il m'avait ne m'avait pas semblé idiot de commencer mes recherches d'informations ici. Mais je tus ces véritables motivations. D'abord, par fierté. Cet épisode me faisait ressentir une brûlure honteuse dans mon estomac chaque fois que j'y pensais, et cela revenait souvent. Mais surtout car je connaissais la solidarité des Amazones. Si Talya avait connu cette histoire, je n'avais aucun doute qu'elle se serait alliée à moi pour descendre cet ignoble salopard. Toute la tribu aurait probablement été mise au courant, même, et il aurait dû faire face à une horde de femmes chasseresses en colère qui ne lui auraient pas laissé la moindre chance. Et malgré le plaisir de cette pensée, je souhaitais tout sauf cela.

Illumino était MA proie.

Hors de question de laisser qui que ce soit d'autre s'en mêler.

Accessoirement, je tus aussi le fait que j'avais rencontré un homme qui était potentiellement mon frère... Tout en espérant que la rumeur ne s'était pas propagée, au village. Mais j'étais assez confiante - j'en aurais déjà pris plein la tête si ma camarade avait été au courant.

"Quand aux progrès, eh bien, disons que je me suis suffisamment entraînée pour que le message rentre bien quand je retrouverai le malotru. Si tu vois ce que je veux dire."

Bien sûr que Talya voyait ce que je voulais dire. Mais pour être bien certaine que le message passe, j'attrapai prestement un de mes couteaux que je lançai sur un arbre voisin. Son écorce se fendit dans un craquement bruyant, accompagné du tintement de la lame vibrante, plantée toute droite. Je m'autorisai un sourire satisfait, avant d'aller récupérer mon arme. J'avais perdu suffisamment de fois mon attirail, souvent au pire moment, que je veillais bien à ce que cela ne se reproduise plus. Au moment où j'extrayais mon poignard de sa cible, mon amie s'était vivement retournée, arc bandé, proférant des menaces à l'égard de quelqu'un que je n'avais pas vu. Quand j'aperçus la jeune fille surprise par Talya, je partis d'un bon rire franc et m'interposai subtilement devant elle.

"Je t'ai connue moins cavalière, Talya ! Relax, ce n'est qu'une gamine qui doit être au moins aussi perdue que nous. Eh, ma grande ! Désolée pour ça, hein, elle aboie mais elle ne mord pas. Enfin, si. Et d'ailleurs, si elle voulait vraiment te toucher, ça poserait pas le moindre problème, comme elle le dit, mais tu n'étais pas là pour nous, n'est-ce pas ?"

Je notais rapidement l'arc que portait la jeune fille, à peine adulte. Elle ne venait bien évidemment pas de notre tribu, mais il y avait quelque chose en elle qui me faisait penser à nous, étant plus jeunes.

par **Sacha** Dim 2 Nov 2014 - 12:24

La pirate avançait dans le marais, la tête baissée, suivant machinalement le chemin qu’elle avait déjà emprunté à de multiples reprises. Pour avoir passé toute sa vie à Tarouga, elle connaissait bien ce marécage, malgré ses pièges et ses feintes. Les habitants du coin avaient marqué plusieurs arbres de symboles divers, créant un code secret facile à suivre, pour peu que l’on sache le décortiquer. En effet, seuls les bandits de la ville étaient dans la confidence, rendant leur traque dans ce dédale compliquée pour l’armée, qui souvent s’y faisait semé. De plus, le marais était un lieu vivant et changeant, rendant parfois impossible de reconnaître certaines trouées, alors que cela faisait déjà trois fois que l’on passait à côté…

L’esprit ailleurs, la demoiselle continuait de ressasser cette vision qu’elle avait eu, sautant de racines en racines, prenant étrangement son temps. Si son rêve avait l’air de lui indiquer qu’il lui fallait se dépêcher, plus le temps passait, moins elle arrivait à se convaincre de son authenticité. Sa raison reprenait doucement le dessus sur la situation, et ce depuis qu’elle avait décidé de quitter Geffen. Toutefois, elle n’arrivait toujours pas à repousser le sentiment prenant qui la forçait à avancer vers sa maison, malgré le fait qu’elle aurait préféré ne pas y retourner si tôt. Son voyage avait été très infructueux ; elle n’avait trouvé ni Aren, ni une cure ou une personne pouvant soigner sa mère. Retourner chez elle, c’était comme avouer son échec, et elle n’était pas vraiment enthousiaste à l'idée de confronter cette situation. Tout ce qu’elle avait était une Gobou, une drôle de clé et une vision. Rien de vraiment concret ou même utile.

Elle fut tirée de ses pensées par des voix non loin, qu’elle ne reconnut pas. Fronçant les sourcils, elle ralentit davantage son pas, cherchant à se faire plus discrète en attendant d’avoir plus d’informations. Que ce soit des bandits ou des serviteurs de la loi, on lui avait appris à garder ses distances des humains qu’elles ne connaissaient pas et qui vaquaient dans cette partie là du bois. Si c’était des pirates, alors ils cherchaient à planquer leur butin, et n’hésiteraient pas à descendre ceux en sachant un peu trop au sujet de son emplacement. Si c’était des militaires, on ne pouvait pas vraiment dire que la demoiselle était un exemple de citoyenne modèle, même si tous les actes de piraterie et d’assaut effectués sous les ordres de son père restaient pour la plupart des demandes du roi du pays. Dans tous les cas donc, on lui avait appris à se méfier des gens du marais.

Cependant, les humains ne semblaient pas vouloir se mouvoir, et elle n’allait pas attendre indéfiniment planquée derrière un arbre qu’ils décident de se bouger. Elle continua d’avancer en essayant de rester furtive, tout en déviant légèrement son chemin afin de tenter d’éviter les individus. Toutefois, elle n’avait pas fait deux pas qu’elle glissa sur une algue trop humide, la forçant de se rattraper en s’exposant aux gens qu’elle voulait éviter. Immédiatement, elle entendit la voix s’adresser à elle et vit du coin de l’œil qu’on braquait une arme dans sa direction. Instinctivement, la gamine fit une roulade pour se redresser sur ses pieds et braqua de même son arc en direction de son interlocuteur.

Debout face à ses adversaires, son cœur s’accélérant dans sa poitrine sous l’effet de l’action, la corsaire put enfin prendre un instant pour analyser la situation. En réalité, les voix qu’elle avait entendues appartenaient à deux femmes, qui se tenaient relativement loin d’elle, à plusieurs mètres. C’était assez impressionnant qu’elles aient pu la repérer à cette distance, la plupart des pirates qu’elle connaissait ne ce serait pas aperçu de sa présence, même avec sa chute. De plus, sa phrase laissait à penser que son ouïe fine n’était pas sa seule qualité…

Le cerveau de la jeune fille tournait à cent à l’heure alors qu’elle préparait une réponse. La première question qu’elle se posait, d’ailleurs, était de savoir si elle devait en donner une. Vu le comportement de la femme, elle ne doutait pas de ses capacités et savait qu’elle arriverait à tenir sa parole, mais elle n’était pas la seule à avoir des talents cachés. Sacha était très à l’aise et familière avec cet environnement, et elle était capable de l’utiliser à son avantage. Cependant, il lui faudrait quand même gagner du temps. Elle se mit à ressasser les différentes réponses prémâchées qu’on lui avait enseignées pour lorsqu’elle croisait des étrangers, et finit par se décider de la plus adaptée à la situation.

Je rentre chez moi après une promenade en forêt, c’est interdit ? demanda-t-elle avec un petit sourire en coin, s’amusant visiblement.

Les demoiselles n’avaient aucune décoration, il était donc très peu probable qu’elles soient des militaires. En revanche, vu leurs capacités, elles étaient peut-être des chasseuses de primes, et dans ce cas les appâter avec Tarouga n’était pas la plus grandioses des idées, elles pourraient y semer la pagaille ; ou plutôt, ne pas arranger la situation du coin. Sacha était donc restée explicitement vague sur sa destination et sur ses intentions, de toute façon, elle se pensait capable des les semer dans ce marais si le besoin se faisait ressentir, elle l’avait déjà fait à plusieurs reprises, après tout. Mais elle n’était pas idiote non plus, et n’allait pas s’amuser à taunter des gens qui était apparemment plus compétents qu’elle. Elle commença donc à lentement relâcher sa prise sur son arc, le baissant un petit peu pour signifier qu’elle n’avait aucune intention belliqueuse avec ces gens là. Elle ne le désarma pas complètement, par précaution, mais si elle devait s’échapper ce serait plus facile à faire si son arme était déjà rangée.

J’espère que ça fera l’affaire et que ma demoiselle pourra survivre un tour de plus ^^’ Si y’a un souci n’hésitez pas à me le signaler Smile

par **PNJ** Dim 2 Nov 2014 - 19:17

Ah elle le prenait comme ça ? Talya éclata de rire. Elle avait du cran la gamine ! Mais les ennemis aussi pouvaient avoir du cran. Sans se presser, elle s’avança vers la nouvelle venue, non sans avoir laissé ses arcs aux pieds de Mariza en lui demandant de les lui garder. La gamine avait baissé son arme… bien, bien… Et Talya s’approcha d’elle lentement, le sourire aux lèvres sans gestes brusque. Puis, lorsqu’elle fut à moins d’un mètre de l’intruse, elle lui tendi la main tout en disant : « Moi c’est Talya, guerrière de l’île du poisson, enchantée ».

Elle n’attendit même pas que son interlocutrice ait fait un geste pour lui empoigner le bras qui tenait l’arc, tout en plaçant son pied devant la jambe de la jeune fille. Puis, d’une brusque torsion, elle l’attira à elle, le pied de la jeune inconnue buttant sur le sien. Oh, elle n’avait pas voulu la faire tomber, non elle ‘y était pas allé assez fort pour cela. Elle voulait simplement la déséquilibrer afin que la gamine se laisse guide par ses réflexes. Et en cas de chute, le corps humain voulait que tout soit fait pour se rattraper. Aussi ,la gamine relâcha sa prise sur son arme pour battre des bras fin de retrouver son équilibre, tandis que Talya récupérait l’arme. Elle rattrapa la fille aussi, au cas où. Malgré les apparences, elle ne souhaitait pas lui faire de mal.

« Comme tu ne veux pas me dire qui tu es, ton arc va le faire pour moi. Les armes en révèlent toujours beaucoup sur leur propriétaire. Alors, qu’avons-nous là… Un arc de bonne facture. Ce n’est ps une arme exceptionnelle, mais elle est solide, et bien entretenue… Vu la direction qui tu as prise en venant ici, tu viens de Tarouga, je me trompe ? Et quelqu’un qui vient de la ville pirate avec une telle arme est soit le membre montant d’un gang, soit un bon matelot dans un équipage pirate… ou encore un jeune chasseur de primes prometteur. Mais peu importe. Puisque tu es là, on va pouvoir s’amuser !

MARIZA, hurla-t-elle, se faisant entendre malgré la distance, CA TE DIRAIT UN PETIT JEU COMME ON FAISAIT AUTREFOIS ? HISTOIRE DE VOIR SI TU T’ES PAS RAMOLLIE EN CHERCHANT LE PRINCE CHARMANT ? CE QUE JE TE PROPOSE, C’EST SIMPLE, TU RECULES D’UNE QUARANTAINE DE PAS ET TU TIRES SUR NOTRE INVITEE IMPREVUE.T’EN FAIS PAS POUR ELLE, JE GERE ! COMMENCE QUAND JE TE LE DIRAI ! »

Et l’air de rien, elle braqua l’arc sur la gamine histoire de la dissuader de faire quelque chose de stupide. Pour passer le temps, elle s’amusait à tester la résistance de la corde, en veillant toutefois à ne pas l’abîmer.

« Bon, le temps qu’elle soit prête, j’ai deux trois trucs à te dire : si t’avais fait ça un autre jour, je t’aurais simplement offert une petite douche amicale dans les marécages et on en serait resté là. Mais manque de bol pour toi, je viens de recroiser une amie et j’ai terriblement envie de voir à quel point elle s’est améliorée. Ca te dérange pas de jouer les cibles vivantes, j’espère ? Enfin, comme Mariza a insisté pour que je te transforme pas en oursin et que je suis de bonne humeur parce que je viens de la recroiser, je dévierai les flèche qui risquent de te toucher. Cependant… Avoir du cran pour le blabla, c’est bien, mais est-ce que t’as des tripes quand il faut castagner ? J’aimerais bien le savoir, alors voilà ce que je te propose : si tu arrives jusqu’à mon amie sans que j’aie eu à dévier plus de trois flèches, PEUT-ETRE que je réviserai mon opinion à ton sujet. Alors fais attention à ne pas glisser, comme tout à l’heure… Et si tu as la mauvaise idée d’appeler un Pokémon à ta rescousse, je le transforme en quipique, est-ce que c’est bien clair ? De même, je te déconseille de toucher à mon arc… Je suis très possessive ! Ah et une dernière chose… Quand on te demande ton nom, réponds, même si ton pseudonyme est aussi bidon que ta dernière excuse.

Puis :

-OKAY MARIZA, TU PEUX COMMENCER !

[-Mariza : donc, pour ce prochain post, tu dois « simplement » tirer sur une cible mobile, tout en gardant à l’esprit que la brume peut parfois t’empêcher de la distinguer. Tu es, au début, à environ cinquante mètre de ta cible, qui se rapproche. Ne te contente pas de décrire tes tirs, explicit bien tout le processus : rituels et posture utilisée pour tirer (par rituel, j’entends est-ce que Mariza à l’habitude de ralentir sa respiration avant de tirer, de placer on pied selon un certain angle, ect… Ensuite, come ta cible bouge, tu dois anticiper ses déplacements. N’hésite pas à décrire les différents cas de figure : lorsqu’elle est cachée, lorsque tu ne la vois pas et comment tu réagis. Tu as le droit de faire un pas à droite ou à gauche pour dégager ton champ de vision mais tu ne peux pas te déplacer plus (le but de Sacha n’étant pas de te courir après^^). Ton but est autant de la toucher que de bien prévoir ses déplacements, aussi n’hésite pas à échafauder des hypothèses sur son itinéraire… Et à communiquer avec Kaé pour cette partie (IRL)^^ Talya déviera les flèches mortelles, donc n’hésite pas à y aller à fond.

-Sacha : Félicitations ! Tu viens d’enclencher le mode Rambo de l’examinatrice ! Désolé pour le PG mais vu ta réponse, je pouvais pas gentiment te demander de lâcher ton arc, qui ne te sera pas nécessaire de toute façon. Ton but est donc d’atteindre Mariza sans te faire toucher, et sans que Talya ait eu à dévier plus de trois flèches. Tu peux jouer Talya dans ton post si tu estimes que tu es dans une situation critique, pour la faire dévier une flèche. Mais attention, tu n’as droit qu’à trois jokers ! Ton but est de rester imprévisible aussi n’hésite pas à utiliser la brume, l’environnement et toute autre ruse à ton avantage. Quant à ta capacité à survivre un post de plus… Ben ça dépend de Mariza ! N’hésitez pas à communiquer entre vous pour savoir comment réagissent vos persos respectifs, mais n’oublie pas plus tu te rapproches, plus la distance entre vous est courte, plus il te sera dur de te cacher^^]

par Mariza Lun 8 Déc 2014 - 0:19

Je levais les yeux au ciel devant la réaction défiante de l'inconnue, et celle, finalement prévisible, de Talya. Croc-en-jambe, désarmement, et pour bien montrer qui dirigeait l'action ici, elle ne laissait même pas la fille tomber dans la boue. Non, vraiment, quelle classe dans les gestes calculés de ma collègue.

"T'as fini de frimer, oui ?"

Apparemment, je n'avais pas lancé ma boutade d'une voix suffisamment forte... Ou mon amie avait décidé de l'ignorer, ce qui était possible aussi. En tout cas, de là où elle m'avait laissée, avec ses armes, je ne pouvais entendre leur conversation, mais j'arrivais à en deviner les tenants et les aboutissants... Talya semblait examiner l'arme de la jeune effrontée. Prévoyait-elle de la voler ? Il aurait fallu qu'elle soit exceptionnelle... Et je ne voyais pas trop pour quelle raison une gamine, qui n'avait pas l'air spécialement riche de surcroît, aurait un arc autre que banal. Enfin, qu'importe. J'attendais de mon côté que ma camarade Amazone finisse de s'amuser avec cette fille, quand elle m'interpella en hurlant. Sa voix résonnait sur les arbres, mais je parvenais à comprendre une bonne partie du message - en particulier l'insulte.

"RAMOLLIE TOI-MÊME ! J'ESPÈRE POUR CETTE FILLE QUE TU GÉRERAS MIEUX QUE LA FOIS OÙ ON A FAILLI SE FAIRE BOUFFER PAR DES VORTENTE À CAUSE DE TOI... Ou quand on a failli réveiller Régisteel en partant en exploration... Ou la fois où tu m'as presque empoisonnée avec tes histoires de "mais si j'suis sûre que c'est comestible"... Rah là là…"

Le bon vieux temps, tout ça... Mais si je ne voulais pas terroriser l'inconnue qui allait, apparemment, me servir de cible, il valait peut-être mieux ne pas faire la liste de toutes nos aventures dont nous avions eu de la chance de revenir même quand Talya "gérait". Après tout, si nous étions encore là pour en parler, c'était peut-être qu'elle n'avait pas tout à fait menti - ou que quelqu'un d'autre avait été là pour rattraper la situation derrière. Je me remémorais ces souvenirs avec nostalgie, tout en comptant les pas que j'effectuais en arrière, et m'arrêtai vers quarante. De là, ma proie me semblait bien petite... Alors si elle comptait courir à droite à gauche en plus, cela s'annonçait coton. Mais je ne pouvais pas me montrer nulle devant Talya, hein ? Je montrai les dents en souriant, goûtant le défi à relever. Guettant le signal, je me préparais tant mentalement que physiquement, cherchant la position la plus stable dans cette étendue boueuse, repérant la zone qui me laissait le moins d'angles mort possibles où pourrait se faufiler la jeune fille. Entre la brume et le fait que j'ignorais totalement comment elle pourrait réagir, même si je pouvais déjà anticiper quelques-uns des points de chute qu'elle pourrait choisir - ou que j'aurais choisis, étant à sa place, tout du moins - je m'attendais à avoir un certain nombre de coups ratés au début de l'épreuve. Il allait bien sûr falloir faire en sorte qu'ils soient les moins nombreux possibles... Sinon Talya ne se gênerait pas pour me rappeler ma piètre performance.

"OKAY MARIZA, TU PEUX COMMENCER !"

Je tirai ma première flèche et compris immédiatement que le coup était complètement raté avant même de la voir atterrir dans la boue, à dix mètres de la position initiale de la demoiselle. J'avais bien géré la distance - Gar... CET HOMME avait choisi un arc puissant, il fallait le reconnaître - mais la visée avait été complètement nulle en contrepartie. J'avais surtout eu l'occasion de m’entraîner avec ma nouvelle arme sur des cibles fixes et plutôt proches... En somme, pas du tout ce à quoi j'avais été habituée avec mon arc léger aujourd'hui disparu, et pas du tout ce qu'on me demandait dans un premier temps.

Je me souvenais alors de l'autre arc que je portais - celui que Talya m'avait temporairement confié, un arc semblable à ceux que j'avais utilisés toute ma vie sur l'île du Poisson. Lâchant ma propre arme, je m'emparai de celle-là pour poursuivre ma tâche. La prise en main, la tension de la corde, ces sensations retrouvées en quelques centièmes de secondes étaient bien plus familières ! En conséquence, la seconde flèche que je tirai partit dans la bonne direction, droit vers la fille, même si elle arriva moins loin. À choisir, je préférais ce genre d’échec. Enfin, pas trop longtemps quand même. Je préparais déjà la flèche suivante, alors que la brume du marais dissimulait ma cible pendant un instant, lui laissant le champ libre pour se dégoter une cachette ou prévoir un coup fourré. Mais mes yeux n'étaient pas les seuls à pouvoir repérer un ennemi... Je comptais aussi beaucoup sur mes oreilles. Un bruit de pas, une branche qui craque... je guettais le moindre indice pour retrouver la jeune fille.

Muscles raides, respiration la plus lente possible, et l’oreille tendue pour repérer ma cible, je surveillais les arbres derrière lesquels je supposais qu’elle s’était dissimulée. Au premier glissement que je distinguai, je laissai partir une nouvelle flèche, puis une suivante, tandis que la gamine réapparaissait dans mon champ de vision, usant de ruses pour tenter de disparaître à nouveau. Mais je restais rapide, suffisamment pour parvenir à anticiper sa position, malgré le brouillard qu’elle parvenait à soulever Arceus savait comment, et pour l’arroser de projectiles, en envoyant trois d'affilée presque sans temps mort. Maintenant qu’elle s’était rapprochée, la chose était beaucoup plus aisée, l’arc de Talya permettant des tirs confortables et précis. Deux flèches supplémentaire... Certaines manquaient leur cible, mais elles étaient de plus en plus nombreux à faire mouche, obligeant mon adversaire à esquiver ou parer – si mes yeux ne me trompaient pas, avec toute cette brume. Je me déplaçais d'un pas, pour toujours la garder dans mon angle de visée, et lançai flèche sur flèche, ralentissant légèrement le rythme pour bien prendre le temps de cibler et surtout surveiller mon stock. J'aurais l'air bien bête si je me retrouvais sans munition alors que la fille avait encore du chemin à parcourir !

La cible était à présent aux deux tiers de son parcours, et devenait plus facile à atteindre en terme de distance de tir ainsi qu'en précision ; mais elle m'obligeait à bouger avec plus d'amplitude en zigzagant de droite et de gauche, le moindre de ses mouvements impliquant un changement d'angle. Je me passai la langue sur les lèvres avec délectation, et poursuivis ma chasse.

[Résumé des tirs : 1 premier qui va loin mais rate complètement, 1 autre qui va pas assez loin mais bonne direction, 2 après que Sacha se soit cachée puis ressortie - je te laisse arranger ça à ta sauce -, puis 3 qui se suivent, puis 2 autres, puis 4 avec plus de temps entre chaque, qui sont donc plus réfléchis et plus précis a priori. Disons donc qu'il reste 7 flèches à Mariza pour quand tu t'approches, une fois aux deux tiers, qu'elle utilisera pas forcément toutes selon ta vitesse ^-^ Je te laisse décrire la seconde moitié du parcours plus en détails.]

par **Sacha** Ven 12 Déc 2014 - 16:32

Sacha ne bougea pas lorsque la femme éclata de rire, préférant rester sur ses gardes. Elle s’avança ensuite vers la corsaire à pas de chat, rangeant son arme et faisant faire de même à sa collègue. La jeune pirate baissa un peu la sienne ; si cette intruse se voulait sympathique, elle n’allait pas la repousser. Elle n’avait pas particulièrement envie de faire ami-ami dans ces lieux avec ces personnes, mais cependant, si elle voulait rentrer rapidement, il valait mieux emprunter cette voie-là : dire bonjour puis reprendre chacune son chemin en paix. Toutefois, elle restait méfiante ; elle n’avait encore jamais rencontré de personnes aimables dans ce coin du monde, et cette entrevue serait une grande première si elle finissait par bien tourner. Elle tendit donc sa main droite lorsque l’autre fit de même après avoir passé son arc et sa flèche dans la gauche, confiante qu’en cas de ruse elle pourrait utiliser sa main d’appui pour contrecarrer des vilaines intentions.

Dire qu’elle fut surprise de la feinte aurait été mentir, mais la rapidité et la précision dont son interlocutrice avait fait preuve avaient suffi à la prendre de court. Les deux femmes n’étaient clairement pas sur le même niveau, et elle l’avait fait comprendre en à peine une dizaine de secondes. Sacha se rattrapa en se mettant à genoux, sa main droite se posant au sol pour éviter qu’elle ne tombe en avant alors que sa gauche se faisait dévaliser de son arc. Elle se mordit la lèvre inférieure, bondissant pour se remettre droite mais il était déjà trop tard, son assaillante avait reculé de quelques pas, rendant une contre-offensive inapplicable. Quand elle essaya de s’avancer d’un pas, la dénommée Talya en recula de deux, jusqu’à ce que finalement Sacha comprenne qu’elle ne pouvait qu'attendre la fin de son speech pour espérer récupérer son bien – car elle allait le récupérer, peu importe le niveau de cette vipère. Elle ne répondit à aucune des remarques, qu’elles soient vraies ou fausses, gardant un visage impassible alors qu’elle tentait de calculer son adversaire.

Mais avant qu’elle ne puisse même envisager une solution, la dame se mit à hurler à l’autre, lui proposant de lui tirer dessus. Les sourcils de la concernée grimpèrent sur son front de surprise. Pardon ? Elle était sérieuse ? Un instant plus tard, la surprise laissa place à la lassitude. Ce n’était pas les personnes dérangées qu’il manquait par ici, et cet interlude le prouvait une fois de plus. Toutefois, la dame lui laissa une chance de récupérer son arme, et malgré les faibles chances que cette voleuse tienne sa parole, vu la démonstration qu’elle avait faite, il valait mieux pour Sacha prendre ce risque. À nouveau, elle resta silencieuse pendant son long discours – qu’est-ce qu’elle était bavarde celle-là ! –, on lui avait bien appris à dévoiler aussi peu de choses que possible à ses adversaires, et parler était une des manières les plus facile de se trahir. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait, vu comment les deux femmes agissaient, elle était sûr que si elle les lançait sur le sujet de leurs bons vieux souvenirs partagés, elles en causeraient jusqu’à oublier que la pirate était à leurs côtés.

Mais, la Flaminoise ne put s’empêcher de sourire au dernier commentaire fait par l’amazone. Elle se pensait toujours dans son petit coin de paradis où tout le monde était aimable avec tout le monde. La vérité du marais et de Tarouga était bien éloignée de cette réalité, où même un pseudonyme pouvait coûter plus cher qu’un affront. M’enfin, elle n’allait pas leur enseigner les méthodes d’ici, elle n’avait aucun intérêt à faire cela. Elle se tourna face à l’autre, dite « Mariza » apparemment, puis plongea ses mains dans sa ceinture en tissu pour en sortir deux lourdes masses qu’elle se mit à tournoyer entre ses doigts, en leur faisant faire des cercles avec une facilité déconcertante pour une fille avec des bras si frêles. Même si elle était bien plus douée avec son arc qu’avec ses marteaux, cela ne l’empêcherait pas de donner une leçon ou deux sur les Akuto à ces intruses.

Quand le coup d’envoi fut lancé, Sacha fit lourdement tomber ses deux masses à ses pieds, faisant craquer le tronc sur lequel elle et la voleuse se tenaient. L’arbre mort se fissura en deux et tomba lourdement dans l’eau du marais, provoquant de grandes éclaboussures dans un tintamarre qui fit fuir quelques animaux qui passaient dans le coin. Profitant du tumulte, Sacha tournoya pour se cacher derrière un autre large tronc, qui, lui, tenait encore debout. Il y eut un moment de silence après la bousculade, où Sacha entendit Mariza s’agiter un peu. Curieuse, elle passa la tête pour voir ce qui se passait, inquiète que les deux femmes ne la désertent avec son arme. Mauvais calcul, car elle fut tout de suite repérée par celle qui la visait. Bon, au moins, elles étaient toujours là, mais il lui faudrait trouver autre chose pour sortir de cette situation.

La fille regarda rapidement autour d’elle, avant de s’agenouiller dans la vase qui lui montait jusqu’aux chevilles. Rangeant sa masse droite, elle plongea sa main dans le liquide boueux, avant de l’incendier autant qu’elle pouvait. Elle ne savait pas encore bien manipuler l’art de maîtrise de la chaleur, mais en essayant de d’expulser des flammes sous le liquide, la température de la zone monta en flèche, créant une brume d’eau qui vint se mélanger au brouillard déjà en place, le rendant encore plus épais. Cela devrait lui permettre de faire une sortie sans être facilement repérée, ce qu’elle tenta rapidement, ramassant un large morceau d’écorce de bois sur le chemin, qui pourrait lui servir de bouclier si besoin.

D’ailleurs, elle y eut recours plus rapidement que prévu. Dès que Sacha avait commencé à ramper – car elle était toujours au sol, trainant dans la vase – une flèche vint percuter son écu, rebondissant sur les bords. La jeune fille s’immobilisa. Comment avait-elle pu la repérer dans cette purée de pois ? Une seconde vint se ficher droit dans son bouclier, l’ouvrant en deux. Abandonnant cet objet qui ne lui servait plus, elle fit rapidement une roulade pour se cacher dans un petit puits, inquiète que d’autres projectiles lui arrivent dessus. Elle n’osa pas bouger, tâtant la situation. Visiblement, contrairement à elle, la dame en face n’avait pas besoin de ses yeux pour la viser. La fille se passa la langue sur la lèvre, avant de remarquer juste là-bas ce dont elle avait besoin pour détourner l’attention de son assaillante. Mais pour le récupérer, il lui faudrait tenter une sortie… Et surtout prévoir une échappatoire. Analysant le coin, Sacha se leva brusquement, entendant le sifflement des flèches qui lui passaient juste à côté, se dépêchant de plonger pour récupérer la plante qu’il lui fallait avant de se cacher à nouveau derrière un autre large buisson. La montée d’adrénaline avait fait monter son rythme cardiaque, alors qu’elle se concentrait pour contrôler sa respiration.

Elle regarda l’endroit où elle s’était tenue quelques instants plus tôt, et vit trois flèches au sol, dont l’une était percée d’une quatrième différente. La fille grimaça, elle avait visiblement utilisé son premier joker. Mais le butin en valait la peine. Elle arracha de la mousse qui se trouvait sur le tronc, la roula en deux boules puis se les mit dans les oreilles. S’humidifiant à nouveau la lèvre, elle épila ensuite la plante ramassée jusqu’à ne tenir d’une seule feuille, l’enveloppa de ses deux mains avant de la porter à sa bouche et de se mettre à siffler dedans.

Le bruit résonna dans la clairière, puis quelques instants plus tard des bruissements d’ailes se firent entendre, jusqu’à ce qu’une dizaine de Nostferalto se mirent à cercler les lieux, poussant de longs cris stridents qui fit grincer des dents à Sacha, même avec la mousse pour la protéger. Jugeant que Mariza devait être suffisamment perturbée par ce son, la pirate se remit en route, faisant attention à ne pas se montrer. Elle n’était pas vue, et grâce au bruit des chauves-souris, elle n’était pas entendue non plus. Finalement, quand elle avait parcouru plus de la moitié de la distance les séparant, un des Pokémon tomba au sol, une flèche fichée dans son aile, faisant fuir les autres. Visiblement, ou Mariza ou Talya avait fini par en avoir assez du boucan, et avait décidé d’agir en conséquence.

Sacha se posa encore un instant, et prit le temps de retirer ses bouches-oreilles improvisés. Elle aurait aimé que sa ruse dure plus longtemps, mais il fallait faire avec ce qu’on avait. La demoiselle regarda autour d’elle et de son opposante, cherchant une autre astuce à exploiter. Elle sourit en coin en voyant aux pieds de Marizu deux gros bourgeons rouges tachés de pois jaunes de la taille d’un large ballon ; cela devrait faire l’affaire, mais, à nouveau, elle devait s’exposer pour mettre en route sa stratégie. Il lui restait deux jokers, cela valait la peine d’en grappiller un. Sortant brusquement de son coin, elle lança sauvagement la masse qu’elle tenait encore sur ces grosses fleurs, avant de se réfugier derrière son tronc, voyant deux flèches lui arriver dessus dont une qui fut déviée en pleine course. Sacha n’avait pas voulu viser l’amazone avec sa tentative de lancé de poids ; si elle l’avait touché, Arkeus sait ce que lui aurait infligé Talya, et de toute façon, elle était trop vive et son arme trop lourde et pas assez précise pour espérer l’avoir. Dès que le marteau heurta la plante, les deux bourgeons explosèrent, libérant une quantité astronomique de pollen qui envahit le coin où se trouvait la tireuse. Cela allait causer chez elle des crises de toux et d’éternuement, et normalement irriter ses yeux jusqu’à ce qu’ils en pleurent, la rendant incapable de viser et tirer correctement. Souriant de son succès, Sacha se remit en route.

Elle ne fonça pas directement sur Mariza, la femme s’étant déjà montrée suffisamment douée pour pouvoir quasiment l’avoir à plusieurs reprises alors que des ultrasons l’empêchaient de se concentrer correctement. Elle fit donc le tour, contournant la dame, jusqu’à ce qu’elle se retrouve face à son dos, à moins d’un mètre d’elle. Sachant qu’elle n’avait pas beaucoup de temps avant que la poudre ne retombe, elle s’élança, une main sur la bouche et son nez pour ne pas respirer le pollen et l’autre tendue droit devant elle, espérant que la surprise lui laisserait le temps d’au moins parvenir à toucher les longs cheveux dorés de l’archère.

J’espère que j’ai oublié aucune flèche :-x désolée du coup j’ai un peu interverti ton scénar, mais il me fallait trouver un moyen d’échapper au 6 dernières flèches de la première partie ^^’ J’espère que cela convient, j’ai pas osé écrire la scène où Sacha touche Mariza, parce que je ne sais pas comment elle aurait réagi :-x J’espère que c’est suffisant néanmoins, et que ça plait Smile

(moi je me suis bien amusée Razz

)

par **PNJ** Mar 16 Déc 2014 - 20:43

Lorsqu'elle vit la réaction de la gamine, qui sortit ses masses, Talya se retint à grand peine d'éclater de rire. Jusqu'ici, la jeune archère avait plutôt bien caché son irritation, mais là... Il y avait des manières plus subtiles de faire diversion. Talya ne lui en voulait pas d'avoir essayé de la surprendre. La fille lui rappelait un peu elle au même âge. Mais en moins jolie. Et en plus plate. Et en plus calme aussi. Bien plus calme. A quoi, dix-huit, dix-neuf ans? Si une inconnue lui avait chipé son arc, elle aurait tout fait pour le récupérer en commençant par tabasser la voleuse... Ou par se faire casser quelques membres en essayant! Oui, elle était plus tôt de ce genre là plus jeune! Mais avec le temps, elle s'était assagie un peu.

Mais bon, bien qu'un poil trop spectaculaire, la diversion avait été efficace. Talya se contenta de suivre les progrès de la gamine de Tarouga de loin. Force lui était de constater que ladite gamine était rusée et qu'elle connaissait parfaitement les lieux. Elle était bel et bien originaire du coin.
Finalement, Talya n'eut qu'à dévier deux flèches et la fille pouvait se targuer d'avoir presque réalisé un parcours presque sans faute. Dans toute sa stratégie, un seul point avait semblé douteux à l'amazone: pourquoi avoir choisi de lancer sa masse pour faire diversion? Certes, la diversion n'en était que plus spectaculaire, mais ce n'était jamais ue bonne idée de jeter ses armes loin de soi... Raison pour laquelle Talya affectionnait le combat à mains nues. Avec ça, aucun risque de perdre son arme! Bien sûr, une plus grosse arme avait plus de chances d'effrayer l'adversaire, mais douée comme elle était, il lui aurait été bien plus facile et bien moins risqué d'expédier un caillou de bonne taille sur Mariza. Enfin, ça n'avait guère d'importance. Elle avait atteint l'objectif, remontant ainsi d'un cran dans l'estime de Talya. Mais elle n'en avait pas pour autant fini avec elle. Oh, elle tiendrait sa promesse... Mais pas tout de suite. Quant à Mariza... Elle s'ne était pas trop mal tirée, surtout vu les trésors d'imagination déployés par la Flamenoise pour lui mettre des bâtons dans le roues. Mais héhé, ce n'était qu'un échauffement. Les choses sérieuses allaient maintenant commencer pour elle...
Alors que la fille aux masses s'approchait de Mariza par derrière, arme brandie, Talya lança de sa voix tonitruante:

"STOP! Ca suffit comme ça! J'ai vu ce que je voulais voir. Pas mal, pas mal du tout, Mariza. Tu t'es pas mal entraînée ces dernières années, ça suffit comme ça. Quant à toi... Tu as quelques qualités, c'est indéniable,[/] ajouta-t-elle à l'adresse de l'inconnue.[b] Je vais donc te rendre ton arc... Une fois que je l'aurai testé moi-même. Et toi Mariza... J'espère que t'es bien échauffée maintenant! Suivez-moi! "

Quelle raison arait la gamine de la suivre? Mais elle tenait à son arme bien sûr! Elle les fit marcher sur deux bons kilomètres. Il faut dire qu'en deux ans, elle avait eu le temps de parcourir la région dans tous les sens et qu'elle connaissait bien le marais. A cet edroit se trouvait un espéce de creux dans la vase qui faisait environ deux mètres de profondeur sur un cinquantaine de mètres de diamètre, mais ses pentes étaient peu pentues si bien qu'il était facile d'atteindre son centre, qui en était le point le plus profond.

"Prête pour la deuxième partie du test Mariza? Alors rends moi mes arcs et va te mètre de l'autre côté du cratère. Ton objectif sera le même que celui qu'avait cette demoiselle, à savoir arriver jusqu'ici intacte. Mais comme tu m'as montré ce que tu valais, tu n'auras pas droit à l'erreur, toi! et tu l'auras sans doute compris, tu vas devoir jouer avec la configuration du terrain cette fois. Evite de te laisser pièger au centre et met au point un plan, sinon... Tu commenceras quand je tirerai la première flèche. Il y en aura dix en tout"

Puis elle regarda à droite et à gauche en quête de quelque chose. Parfait, celui-là ferait l'affaire. Elle s'approcha alors de sa cible, un petit arbre qu'elle déracina à la force de ses bras. Elle en aurait besoin plus tard. L'arbre était frêle et semblait malade. Testant sa résistance, elle fit voler un bon morceau d'écorce d'un seul coup de poing. Parfait. Exactement ce qu'il lui fallait. Puis elle sortit un bandeau de sa poche, s'occulta le yeux, arma l'arc de la gamine, qu'elle avait toujours et tira en direction de sa cible. Le fruit qu'elle avait visé à une centaine de mètre éclata à l'impact. Parfait.

"Je tiendrai parole, gamine. Tu veux récupérer ton arc? Alors tu dois piéger Mariza. Pas lui tirer dessus, non. Ton but sera de l'amener au centre de ce cratère. Tu as droit à dix flèche pour cela. Une fois qu'elle sera au fond, j'expédierai cet arbre que tu vois là sur elle. Parce que oui, ce n'est pas toi qui va tirer. Je le ferai, avec les yeux bandés. Ton rôle sera donc de guider mon arc-ton arc- en me disant précisément dans quelle direction je dois tirer et à quelle distance. Après tout, un bon tireur chez les pirates se doit de pouvoir anticiper les tirs ennemis pour prévenir ses camarades, n'est-ce pas? Bien sûr, me donner bêtement des ordres ne suffira pas. Il va te falloir élaborer une stratégie pour la piéger au centre. Tu n'es pas obligée d'utiliser les dix flèches. Dis-moi simplement d'utiliser la grosse artillerie quand ce sera bon et j'utiliserai mon arc géant. réussis ce test et je te rends ton arc. Je vais tirer une première flèche quelque part. Elle te servira d'étaon. Si tune dis rien, je tirerai la suivante au même endorit. Sinon, je tirerai les suivantes à partir de cet endroit."

Et elle tira la flèche, signal du départ.

"C'est parti"

[Une épreuve similaire à la précédente avec des rôles inversés et quelques changements:
-Mariza: tu dois donc éviter de te fire piéger au centre du cratère. Tu as moins de possibilités pour utiliser l'environnement mais en revanche, tu sais combien de projectiles tu vas ecevir, tu peux donc tenter une stratégie de diversion ou autre. De plus, le cratère s'étendant sur deux mètres, tu as également des opportunités pour te mettre à couvert. Il s'agit d'un sol boueux avec des plantes et ton but, si on veut caricaturer, et de surcire dans une tranchée sous le feu ennemi... Sauf que tu es obligée d'en sortir. Tu seras sans doute obligée de faire des va et viens puisque Sacha doit te pousser vers le centre

-Sacha: ton but est donc d'élaborer une stratégie et de guider la main de Talya par des ordres oraux. Tu dois tenir compte du temps de réaction avant le tir qui est d'environ deux secondes, autrement dit faire tirer Talya avec deux secondes d'avance. Au bout des dix flèches, ou avant si tu lui en donnes l'ordre, Talya tirera le gros arbre au centre du cratère. Si jamais Mariza s'y trouve, pas de panique, il est facile à esquiver, c'est un petit arbre et Talya le débitera avec ses flèches.

Cette partie repose bien plus sur la stratégie que la précédente. L'une comme l'autre vous devez avoir un plan, un itinéraire en tête pour vous en sortir, il ne s'agit pas de simplement réagir aux actes d'autrui. Sacha, comme tu décides quand Talya tirera la première des dix flèches, tu as le temps de mettre au point un plan, et ce temps pourra être aussi utilisé par Mariza dans le même but. Aucune d'entre vous n'a d'arc pour cette manche^^]

par **Sacha** Mer 18 Mar 2015 - 14:05

Pour simplifier les explications et éviter les confusions, je pars de l’hypothèse que Mariza se trouve au Nord du cercle et Sacha et Talya au Sud (voir schéma donné dans le spoiler en fin du message)

Sacha s’arrêta abruptement lorsque l’amazone le lui hurla, à quelques centimètres de l’autre femme. Avant de comprendre ce qui se passait, elle se dépêcha de récupérer sa masse traînant aux pieds de Mariza, refusant qu’on lui chipe un autre de ses biens. Elle l’emmitoufla dans sa ceinture de tissu avec l’autre, puis se décala rapidement pour ne pas rester à portée de cette autre femme. Pas qu’elle la craignait, mais elle était toujours armée et Sacha n’était pas du genre à se laisser inutilement en danger. Quand Tayla expliqua vouloir s’amuser encore un peu avec son arc, la corsaire serra sa mâchoire, n’appréciant guère ce qu’elle entendait.

Si tu l’abimes, je te promet que je te vendrais comme demoiselle de joie aux pirates de Tarouga, menaça-t-elle, avec un ton qui ne semblait ni irrité ni même menaçant, simplement dégoulinant de sérieux et de sincérité. Ce n’était pas une promesse qu’elle faisait à la légère, elle avait les moyens de la tenir et la femme en face d’elle ferait mieux d’y croire. Cela ne l’embêtait pas de jouer, mais il y avait certaines bornes qu’il ne fallait pas dépasser, et détériorer ses armes était l’une d’elle.

Elle suivit la dame en silence, faisant bien attention à repérer tous les indices et détails qui pouvaient lui être utiles en chemin. Finalement, elles mirent les pieds dans une drôle de clairière, et la plus âgée leur expliqua les nouvelles règles. La gamine grimaça, n’appréciant pas vraiment le concept. C’était idiot et assez hors de propos, mais elle devait avouer qu’ayant passé sa vie à fréquenter des pirates, elle avait vu et vécu bien pire. Lorsque la femme se banda les yeux, Sacha y vit immédiatement la possibilité de récupérer son bien sans avoir à subir toute cette mascarade. Elle s’approcha à pas feutrée de la dame, se déplaçant presque à quatre pattes au ras du sol, préparé à lui donner un bon coup dans les genoux part l’arrière pour la faire tomber et à fuir le plus vite possible avec son arc une fois cela fait. Mais elle put à peine la rejoindre que le pied de Tayla se mit à valser en direction de sa figure, forçant la fille à reculer. Décidément, la petite n’était pas furtive du tout et avait encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. Elle n’eut pas le temps de réfléchir à une seconde solution que l’amazone tira la flèche signalant le départ ; Sacha hésita un instant, calculant ses chances de récupérer son arc le plus rapidement possible, puis dû concéder que tant que la dame n’abimait pas son arme, il valait mieux qu’elle suive ses règles.

Elle lança donc un rapide coup d’œil à la scène devant elle, analysant qui était où et croisant cela avec les données qu’elle avait trouvées sur le chemin. Cela lui prit plusieurs instants – qui lui paraissaient une éternité – avant de se décider d’agir. Sa stratégie ne serait pas impeccable ou parfaite, loin de là, mais la pirate préférait ne pas y réfléchir davantage afin de ne pas laisser Mariza le temps de se remettre de ses émotions non plus. L’effet de surprise serait son meilleur allié, et pour cela il ne fallait pas laisser une seconde de repos à son adversaire.

Hausse 30°. Dérive -70°, commanda-t-elle platement, espérant que cette idiote de dame serait capable de comprendre ce qu’elle expliquait et qu’elle connaissait ces termes, sinon l’exercice serait bigrement plus difficile, si ce n’était impossible.

Cette façon de s’exprimer était normalement celle utilisée pour diriger les canons, que Sacha avait pu entendre à de multiples reprises lors des assauts auxquels elle avait participé. Toutefois, elle n’avait pas vraiment d’autre méthode plus précise sous le coude, et simplement dire « gauche et droite » donnait trop de risque d’une part d’être comprise par la blonde et de confondre la brune. De plus si cette dernière ne s’exécutait pas correctement, elle pourrait toujours lui reprocher d’être inculte et donc d’être la raison de l’échec de l’exercice.

Toutefois, la corsaire n’eut pas à s’en faire pour ce sujet. Talya se mut pour bien pointer la direction donnée par la plus jeune, et tira la première flèche. Dès qu’elle fut lancée, Sacha lança une petite boule de feu en direction du projectile, qui s’enflamma. Le tir de braise fusa à l’Est, se fichant dans un arbre non seulement très loin de Mariza mais aussi complétement en-dehors du cercle. Cela pouvait ressembler à un échec cuisant, mais c’était bien ce que la demoiselle avait espéré. Elle avait un peu sous-estimé la hausse et négligé l’effet du vent sur la dérive ; il fallait qu’elle adapte ses connaissances, ce n’était pas un canon qu’elle manipulait ! Cependant, la flèche n’était pas tombée loin de l’endroit qu’elle avait visé. Le feu commença à consumer le bois du marais, qui se mit à fondre dans la vase, dégageant une épaisse fumée blanche qui vint couvrir la moitié du terrain. Sacha aurait préféré que le bois s’enflamme, mais il était probablement trop humide pour cela. Il faudrait que la fumée fasse l’affaire, car elle n’avait pas une flèche de plus à gaspiller pour ce sujet.

Une, compta Sacha.

Zéro, indiqua-t-elle pour que la femme retourne à sa position initiale. Hausse 20°. Dérive 3°, lança-t-elle sans attendre. La flèche partit légèrement à l’Est de Mariza, la forçant à se déplacer vers l’Ouest pour éviter et la fumée et les projectiles. Sacha ne pensait pas Mariza assez idiote pour tenter de se cacher dans la fumerolle de vapeur et de débris, car elle prendrait le risque de s’y asphyxier, mais ce n’était pas pour cela qu’elle n’allait pas lui couper la route, et elle avait besoin que la demoiselle se mette en mouvement, tout de même.

Deux.

Immédiatement après, Sacha fit tirer les trois flèches suivantes devant Mariza, qui essayait d’esquiver le centre en restant sur les bords. Sacha n’allait pas immédiatement la forcer au milieu du terrain, elle allait d’abord la guider vers l’Ouest, pour la faire bifurquer ensuite vers le noyau pour ne pas qu’elle puisse s’échapper. De plus, ça éviterait que Mariza la feinte à utiliser d’emblée l’arbre en se dirigeant au cœur du cercle.

Trois, quatre, cinq.

Rapidement, sans laisser ni à Mariza ni à Talya le temps de réfléchir, elle jugea que la blonde était suffisamment à l’Ouest pour tenter de la faire tourner, et la prendre aussi par surprise en changeant abruptement la direction des tirs. La flèche partit donc à l’Ouest de Mariza, puis la suivante au Nord-Est pour ne pas qu’elle remonte et fasse le même chemin en sens inverse.

Six, sept.

Pour la forcer à continuer dans sa lancé, Sacha fit à nouveau faire un tir plus au Sud-Ouest, et hésita pour le dernier. Elle avait déjà décidé qu’elle n’utiliserait pas les dix flèches pour surprendre sa cible, mais la question restait de savoir si elle avait besoin de la neuvième ou pas. Décidant qu’il valait mieux la jouer sûre, elle ordonna le feu de l’avant-dernière.

Huit, neuf.

Maintenant, elle allait attendre, mais pas longtemps. Le cercle virtuel qu’elle se traçait autour du centre était probablement plus large que l’impact qu’aurait effectivement le tir final de Tayla, mais la demoiselle avait déjà décidé préférer une stratégie un peu moins précise mais plus rapide. Dès que l’amazone pénétra dans cette zone imagé, Sacha se dressa complétement.

Maintenant ! lança-t-elle brusquement, les yeux pétillants alors qu’elle savourait l’action. Son ton n’était plus neutre ou autoritaire, elle s’amusait honnêtement du jeu et de la situation, même si elle devait avouer que cela aurait été cent fois plus drôle si elle avait pu manier l’arc elle-même.

Toute l’action avait duré moins de quelques minutes, Sacha forçant la femme à enchaîner les shoot aussi rapidement que possible. Sacha surveillait, émoustillée, sur la pointe des pieds au bord du rond, le résultat final de son plan, cherchant à découvrir s’il avait fonctionné ou pas.

HRP:

par Mariza Lun 27 Avr 2015 - 15:55

Il fallait bien l’admettre : cette gamine en avait dans le ventre, et dans la tête. Utiliser de la mousse – ou de l’écorce ? – comme appeau pour attirer des Nosferalto, jouer avec la brume, et, apothéose, ce dernier coup avec le pollen… aucun doute, je l’aurais félicitée, si je n’avais pas été en train de m’étouffer, les yeux brûlants, avec une furieuse envie d’étriper cette audacieuse asticoteuse professionnelle.

« Raarg… Sal… saleté… »

Je toussai et crachai, mais la démangeaison était affreuse et semblait ne faire qu’empirer. Incapable de me défendre dans cet état, je ne dus mon salut qu’à l’intervention in extremis de Talya, dont la voix claire et autoritaire interrompit la gamine dans son geste d’attaque. J’écoutai vaguement ce que mon amie baragouinait, trop occupée à me rincer les yeux et la gorge avec l’eau du marais – l’odeur était plutôt repoussante, mais les sensations provoquées par le pollen ne me laissaient pas beaucoup d’autre choix.

« Espèce de sale gamine… J’aurais dû t’embrocher sans montrer la moindre pitié, tiens. »

Soit elle se sait protégée par Talya, qui ne semble pas trop s’émouvoir de la situation, ce que je peux comprendre… Soit elle s’en fiche. En tout cas, la Tarougaise n’a pas la moindre réaction visible. Pas même un haussement d’épaule ou tout autre geste insolent. Ce n’est peut-être pas plus mal pour elle, ça évitait au moins de me mettre encore plus en rogne, et ça lui permettait de vivre un peu plus longtemps. Quand ma camarade se mit en route, je la suivis docilement, quoiqu’un peu moins enthousiasmé par son jeu. J’avais un mauvais pressentiment sur ce qu’elle voulait dire par tester l’arc de la gosse. Surtout quand on savait qu’elle était réellement capable d’avoir les idées les plus folles en termes de « divertissement ». Les Amazones n’étaient pas réputées pour leur compassion et leur prudence, mais Talya poussait parfois le sadisme et l’amour du risque à un niveau spectaculaire. Et je disais cela alors que moi-même, je n’étais pas un modèle dans ce domaine…

Après une marche de quelques dizaines de minutes dans un silence brisé par le bruit de nos pas dans la boue, et mes incessants raclements de gorge et autres marmonnements à l’égard de la Flamenoise, nous arrivâmes là où ma camarade voulait nous conduire. À part le creux boueux et profond, rien ne différenciait cette partie du Marais de celle que nous avions quittée ; j’en conclus donc que ce cratère avait quelque chose à voir avec la suite des festivités. Avec impatience et une légère appréhension, je passai ma langue sur mes lèvres.
Jusqu’à ce que Talya me demande de lui confier mon arc. Je me raidis soudainement, extrêmement réticente à cette idée. Sans trop en avoir conscience, mes doigts se serrèrent avec encore plus de force sur mon arme, comme pour l’empêcher de s’enfuir. Il fallut que je me fasse violence pour accorder ma confiance à mon amie, suffisamment pour lui tendre les deux arcs que je portais jusqu’à présent – le sien, et celui que m’a offert… cet homme.

« La dernière personne qui m’a volé un arc ne sera bientôt plus de ce monde, et je compte lui faire goûter une mort lente et douloureuse. Je compte sur toi pour ne pas me jouer une entourloupe, sinon il ne restera pas assez de partie de ton corps pour que la gamine te vende aux pirates. »

C’était dit sur le ton de la blague, bien sûr, mais je me sentais malgré tout un peu mal à l’aise. Presque nue. Bien sûr, à l’égard de l’autre fillette, mon arc n’était pas ma seule arme. Le poids rassurant des lames que je portais à la cuisse, dissimulées sous ma tenue, me le rappelait. J’étudiais rapidement le terrain. La brume était moins dense qu’auparavant, ce serait donc moins facile d’en jouer comme l’avait fait son adversaire. Enfin, de façon naturelle tout du moins… Le sol était boueux et semblait profond, rester immobile signifiait me retrouver coincée en peu de temps. Et donc m’enfoncer vers le centre, là où Talya comptait m’envoyer son… arbre… à la figure. Au-dessus de la vase, parfois à portée de main, pendaient des lianes qu’il me suffirait d’attraper en cas de gros pépin pour me sortir relativement rapidement de la bouillasse. Le puzzle s’assemblait dans ma tête, mais j’allais avoir besoin de quelque chose à lancer, et si possible pas mes propres armes. Des pierres, peut-être. Des mottes de boue aussi, qui seraient faciles à trouver dans ce marais humide. N’importe quoi de petit et lourd.

La première flèche partit, et déjà la Flamenoise commençait à mettre son propre plan en place. Je l’entendis donner ses premières instructions sans pouvoir les comprendre. Je constatai simplement que la flèche partit dans une direction bien éloignée, comme lors de mon premier tir raté dans l’épreuve précédente. Avant même de songer à me moquer ouvertement de cet échec, des flammes qui avaient bien peu de chances d’être naturelles apparurent sur la flèche. Une vapeur pleine de poussière commença à s’élever du buisson où le projectile s’était enfoncé, qui pourrait me dissimuler correctement, en même temps qu’elle m’empoisonnerait.

Soit. Si elle voulait la jouer comme ça, ça me convenait. Avant que Talya n’ait pu lancer une nouvelle flèche, j’avais fait se lever une brume suffisamment épaisse pour me cacher aux yeux de la gamine, asséchant légèrement le sol et condensant l’humidité présente tout autour de nous. J’en profitais aussi pour noyer le buisson fumant dans une gerbe d’eau boueuse. Tout cela avait été fait de telle manière que l’adversaire pouvait bien croire que c’était son œuvre et que cette fumée blanche était toujours irrespirable. De fait, elle l’était encore. Je n’allais pas pouvoir m’y réfugier longtemps. Mais les fragments de végétaux et de cendres qu’elle contenait se dissiperaient vite, je l’espérais.

Les flèches suivantes semblaient en tout cas m’indiquer la direction que souhaitait me voir prendre l’archère désarmée. Direction que j’ignorai superbement, en m’enfonçant dans la fumée opaque et en prenant garde de ne pas respirer trop fort. J’attrapais alors une pierre au sol et la lançai derrière moi, là où j’aurais dû me trouver selon les espérances de la demoiselle. Le « plouch » qu’elle fit en s’écrasant pouvait s’apparenter d’un peu loin à un pas dans la boue.

Je me concentrai d’abord sur la vapeur d’eau qui devait former un rideau continuel devant moi, et dont les ombres mouvantes pouvaient, je l’espérais, faire croire à des déplacements de l’autre côté du creux. Puis, je lançais parfois des projectiles dans l’eau du marais, pour leurrer la Flamenoise si jamais elle se reposait sur ses oreilles pour me retrouver. Enfin, et c’était finalement la partie la plus délicate, je devais aussi m’assurer d’être d’autant plus silencieuse, tentant de maîtriser l’eau sale sous mes pieds pour éviter un affreux bruit de ventouse caractéristique à chaque pas. Tout cela me faisait avancer à pas de tortue, et le vent qui repoussait le brouillard me forçait lui aussi, et malgré moi, à me diriger parfois un peu trop vers le centre de la vase. L’autre inconvénient majeur était que j’étais au moins aussi incapable de voir Talya et ses flèches qu’elle de me voir moi. Mais, à ce que j’entendais, les projectiles n’étaient pas dirigés dans ma direction.

« Umpf ! »

Je me sentis glisser et m’écrasai avec fracas dans la vase. Oubliant toute concentration, je délaissais ma brume que se dissipa rapidement, me dévoilant parfaitement comme si mon cri n’avait pas suffi. Les deux flèches suivantes confirmèrent cette impression, en venant se planter à moins d’un mètre de moi. J’avais ignoré totalement le décompte des projectiles, considérant que j’étais à l’abri. Et maintenant, je ne savais pas combien de temps il me restait avant que Talya ne déploie l’artillerie lourde. En tout cas, rester dans la ligne de mire était une très mauvaise idée. Sale, alourdie et malhabile, je me détachais de la boue à la vitesse d’une larve d’un quelconque Pokémon insecte, tandis que ma camarade amazone sortait son arc géant et mettait son arbrisseau en place. Il ne me restait que quelques instants si je voulais rester en vie – car, connaissant la Mizuhanaise, elle n’allait pas se montrer tendre au prétexte de notre amitié. L’adrénaline et l’excitation combinée me fournirent cette poussée qui serait mon salut. L’eau sous mes pieds se mit à bouillonner et je me propulsai à plusieurs mètres du point d’impact pour atterrir de nouveau la tête dans la boue, mais en un seul morceau.

J’étais bien trop sale pour me formaliser d’aggraver mon cas. Tandis que Talya enlevait son masque, je m’assis à même le sol, les fesses enfoncées de plusieurs centimètres dans la vase. Suivant le mouvement de ma main droite, de l’eau plus ou moins propre s’échappa du sol, avant de s’écraser sur mon visage et d’y retirer une bonne partie de la saleté qui me recouvrait.

« Bon, ben je suppose que j’ai pas brillé sur ce coup-là, hein. Tu devais avoir raison avec l’histoire du ramollie. »

C’était dit sans intonation particulière. J’avais échoué, ça arrivait. C’était rageant. Ça m’éloignait toujours plus d’Illumino et de mon désir brûlant de vengeance. Et l’Amazone allait probablement rire de moi. Autant ne pas lui donner de raisons supplémentaires avec une crise de fierté mal placée – même si elle me brûlait la gorge.

Spoiler:

par **PNJ** Mer 29 Avr 2015 - 19:47

Lorsque Talya eut tiré sa dixième et dernière flèche, elle attrapa son arc géant et le banda, faisant mine de tirer. Mais elle entendit alors un grand « SPLASH » non loin d’elle. MAriza venait d’arriver. Elle baissa alors son arme et éclata de rire tout en ôtant son bandeau de ses yeux :

« T’as pas cru que j’allais tirer ce tronc sur ta tête quand même ? T’en aurais été quitte pour une bonne commotion ! Si t’y passais pas ! Et j’en ai pas encore fini avec toi ! En attendant, tu t’es pas trop mal débrouillée. T’aurais vraiment était ramollie si t’avais terminé au fond du trou. Mais là… Il t’as manqué un peu d’ingéniosité pour t’en sortir. Mais ça viendra avec les années ! Après tout, t’en encore une gamine ! »

Elle lança ensuite son arme en direction de la fille sans nom.

« Quant à toi, voilà ton jouet. Tu peux dégager maintenant, ou rester, c’est comme tu veux. Ta participation n’est plus obligatoire, mais si tu veux continuer à t’amuser avec nous… Bon, Mariza, c’est pas concluant tout ça ! Alors on y retourne ! Viens ! »

Et elle entraîna son amie vers une autre partie du marais. Du coin de l’œil, elle aperçut que la pirate les suivaient. Alors comme ça elle voulait continuer à jouer… Cette petite teigneuse était un poil trop tête brûlée. Pendant l’exercice de tir, elle avait voulu aller vite. Très vite. Sa rapidité d’éxécution lui avait été fort utile pour esquiver les attaques de Mariza, mais si jamais son amie avait été aussi inventive que la Flamenoise pour faire diversion, la pirate n’aurait pas réussi à la coincer. Si sa cadette devait encore apprendre à êtreun peu plus inventive, l’autre gamine devait acquérir une qualité que la vie avait enseigné à Talya à grands coups de poing dans la gueule et qu’elle avait acquise à contrecœur : la patience… Et elle avait un petit test parfait pour ça !

Enfin elle les repéra. Toute une bande de Fantominus. Pour les avoir plusieurs fois croisé dans le marais, Talyasavait qu’ils étaient dix. Mais dès qu’ils aperçurent les trois humaines, ils prirent peur et commencèrent aussitôt à générer des mirages à l’aide de leur Ombre Nocturne. Ils paraissaient maintenant être une bonne trentaine. Talya s’arrêta à dix bons mètres d’eux et expliqua aux jeunes filles, à voix basse :

« Savoir viser c’est bien, mais encore faut-il pouvoir repérer sa cible avant. Par exemple, vous me croyez si je vous di que sur la horde de spectres que vous voyez devant, seul un tiers sont de vrais spectres ? Les autres ne sont que des illusions. Depuis le temps que je m’entraîne ici, j’ai appris à discerner le vrai du faux. Pour vous…On va faire un petit jeu ! »

Et pendant ce petit jeu, Talya comptait bien tester chez Mariza et l’autre fille une autre qualité essentielle chez une guerrière : sa capacité à travailler en équipe. Elle sortit de son carquois personnel dix flèches munies d’une pointe ronde et d’un curieux empennage de couleur violette.

« Ce sont des flèches spirituelles, expliqua-t-elle. Elles ont été enchantées par un maître de l’esprit et servent à repousser les fantômes. Quand elles en touchent un, elles émettent un flash lumineux que les ectoplasmes n’aiment pas du tout. Ca les fait fuir sur le champ. »

Et, tout en dispensant ses explications, elle en donna trois à Mariza et sept à la pirate.

« Mariza, voilà ta chance de te rattraper ! Ton but sera de t’approcher des fantômes histoire de repérer lesquels sont vrais et lesquels sont des chimères. Je ne te donne pas plus d’indication sur la manière de les différencier, ce serait pas rigolo sinon… Et puis, ça fait partie de l’exercice ! Comme tu seras plus proche, il te sera plus simple de distinguer les vrais des faux, mais tu seras à la merci de leurs attaques. Rassure-toi, ils sont trop jeunes pour te faire du mal, mais les Hypnose et les Léchouilles, ça surprend au début. Et tu as trois flèches, ce qui veut dire que tu peux en toucher trois au maximum. Le reste c’est pour toi, ajouta-t-elle à l’adresse de la pirate. Mais bien sûr, toi tu restes ici et tu tires d'ici.’A moins que tu ne préfères partir, bien évidemment… Sinon, ce sera à Mariza de te communiquer où tu dois tirer et quel spectre tu dois viser. Parce que d’ici, tu n’as aucune chance de différencier les vrais des faux fantômes Sauf que toi, tu as droit à sept flèches, donc tu dois faire le plus gros du travail. Voyons voir si vous arrivez à faire mouche au moins huit foix sur dix à vous deux ! Allez, c’est parti !"

[Donc, première chose, on reprend l'ordre de post normal, Mariza/Sacha/PNJ.
-Mariza: toi tu est à moins d'un mètre des fantômes, et tu pêux ovir lesquels sont réels. Je ne te dis pas comment, à toi de trouver une astuce. Si tu as vraiment pas d'inspi, MP. Mais ya pas de solution unique, je veux voir comment tu t'y prends pour repérer l'ennemi malgré son camouflage. Tu as également 3 flèches à ta disposition, n'oubie pas, si elles font de la lumièr, tu as touché une bonne cible. Les spectre utiliseront bien sûr sur toi des attaques Hypnose et Ombre nocturne pour tenter de te désorienter mais pas d'attaques "offensives". Tu dois également trouver un moyen de communiquer avec Sacha pour lui dire où tirer. Attention cependant, les cris des spectres couvrent ta voix.
-Sacha tu es plus loin, tu auras droit à des attaques longues portées plus agressives, comme des Ball'Ombre, qu'il te faudra esquiver; Soit également à l'affut des indications de Mariza, puisque tu ne peux pas différencier le vrai du faux et toi aussi, tu dois faire mouche. A vous deux, vous devez toucher 8 spectres sur les 10 présents (quand un spectre est touché, il prend peur et s'enfuit), c'est donc un travail d'équipe! Bonne chance!]

par Mariza Lun 18 Mai 2015 - 11:37

Comme je m’y attendais, je tiquai à la remarque de Talya lorsqu’elle me traita ni plus ni moins d’inexpérimentée. N’importe qu’elle autre personne qui aurait osé me dire cela se serait retrouvée avec un certain nombre de flèches dans la chair ; mais il s’agissait-là d’une Amazone. Ce n’était pas réellement de la moquerie. C’était plutôt de l’insatisfaction par rapport à mon clan. J’acceptai la remarque en silence et la suivit lorsqu’elle se remit en route, accompagnée par la gamine. J’en profitai pour remarquer que, malgré ma diversion, les flèches qu’elle avait fait tirer à mon aînée auraient facilement pu m’atteindre. Il ne leur manquait pas grand-chose, ce qui voulait dire que ma ruse, bien qu’ayant fonctionné, n’avait pas complètement dupé la jeunette. Je pouvais au moins lui reconnaître ça. Au milieu du silence très relatif du marais, empli de bourdonnement et du bruit de nos pas dans le sol boueux, je repris la discussion avec celle qui avait été jusque-là mon adversaire.

« Pas mal, je dois avouer. Viser soi-même n’est déjà pas simple, mais faire viser quelqu’un avec une telle précision, c’est plutôt bien joué. Vu que tu as l’air de vouloir nous accompagner encore un peu, tu n’as toujours pas de nom ? »

Avisant un petit Sancoki perché sur mon bras, sans doute un souvenir de mon plongeon dans la vase, je l’assommai et l’envoyai se noyer d’une bonne claque. Déjà, des morceaux de terre séchée se détachaient de mon corps à chaque mouvement, dans les plissures de mes membres, ne laissant que des démangeaisons derrière eux. Autant j’avais l’habitude de ne pas être complètement nette depuis mes jeunes années à vadrouiller sur l’île du Poisson, autant celle-ci n’était pas excessivement boueuse et je ne m’étais pas souvent retrouvée recouverte de terre froide et gluante. La frustration s’accumulait de plus en plus et la joie d’avoir retrouvée mon amie laissait place à de la morosité. Même l’idée de m’amuser encore avec Talya ne me remontait pas le moral… Enfin, au moins cela m’entrainerait.

Nous arrivâmes près d’un nid de Fantominus visiblement surpris et effrayés de nous voir. Ils lévitaient en tous sens et s’efforçaient de nous maintenir à l’écart à coup de grimaces qui me firent à peine lever un sourcil. J’écoutai mon amie me proposer ses nouvelles consignes et ne pus m’empêcher de ricaner en les entendant.

« Trois flèches, trois cibles seulement ? Tu me sous-estimes, ça me vexe, Taly. Enfin, je vais m’en tenir à ça… »

Je m’approchai donc des créatures, avec quelques légères réticences puisque je savais qu’ils allaient essayer de me repousser. « Les Léchouilles ça surprend », je voulais bien le croire, puisque la capacité spéciale de ces spectres était capable de paralyser des Pokémon bien plus imposants qu’elles. Et je n’étais pas un Pokémon, avec toutes les faiblesses physiques que cela pouvait sous-entendre. Étant encore à quelques mètres, suffisamment pour ne pas être la cible directe des Fantominus, j’essayai de faire comme m’avait demandé Talya et de discerner le vrai du faux. Mon ouïe ne m’était d’aucune utilité, car les bestioles piaillaient sans cesse, espérant probablement me faire peur – ou simplement effrayés eux-mêmes… J’essayai donc de me rabattre sur ma vue, mais il fallait avouer que ces canailles avaient bien fait leur boulot en plus de voler d’un point à un autre avec de grands mouvements désordonnés. S’il y avait une différence à percevoir entre les reflets et leurs propriétaires, je ne parvenais pas à la trouver.

Avec la résignation de celui qui se lance dans le nid de Dardagnan en sachant qu’il va se retrouver perforé jusqu’à l’os, je m’avançai au sein du groupe d’ectoplasmes, semant encore plus la zizanie parmi eux. Comme prévu, les premières démangeaisons se firent sentir lorsque les plus braves d’entre eux tentèrent de repousser mon intrusion à coup de Léchouilles, et les cris se firent de plus en plus forts, probablement, comme m’avait avertie Talya, à cause des Hypnoses que certains tentaient de me lancer ; néanmoins, les picotements dus aux premières attaques me maintenaient éveillée. J’étais dans le nid d’Apireines et je n’étais pas plus avancée qu’avant… Je chassai les Pokémon autour de moi comme des insectes, cherchant un indice quelque part, regardant mes bras les traverser comme de l’air tandis qu’ils se rematérialisaient au même endroit après mon passage, quand soudain…

Le froid.

Suivi, brièvement, de la brûlure. Par réflexe, je repliai mon bras contre ma poitrine, cherchant sur ma peau une trace de blessure, mais il n’y avait rien. Le Fantominus que je venais de repousser en le coupant en deux d’un geste de la main sembla surpris, et me tira la langue avant de s’éloigner rapidement. D’autres le remplaçaient déjà et me harcelaient d’attaques, comme s’ils craignaient que j’aie découvert leur secret, et ils avaient raison. Je fis un part hors du nuage de gaz pour faire le point avec moi-même. Froids comme la mort et corrosifs comme de l’acide : voilà comment étaient les véritables Fantominus, ces créatures spectrales faites de gaz empoisonné. Je l’avais compris… Comment aurait dit Talya ? À grands coups de poings dans la gueule ? Quelque chose dans ce goût. Mais bref, en tout cas, j’avais un point de départ, c’était déjà ça. Il ne me restait plus qu’à les débusquer sans me faire geler et empoisonner la main à chaque tentative et…

Ah, oui. Il me fallait aussi signaler les positions des bestioles à ma camarade grande gueule (mais bonne archère). Ça, ça allait être encore plus drôle. Je ne m’entendais pas penser, donc il y avait peu de chance qu’elle m’entende lui donner des instructions – qui feraient paniquer les spectres de toute façon, les rendant impossibles à cibler. Un geste, alors ? J’avais pu voir qu’elle avait de bons yeux lors de l’exercice précédent. Me détournant quelques instants des cibles pour faire face à ma camarade de galère, je levai mon bras et montrai ma main fermée pour dessiner un rond, puis je passai l’une de mes flèches mystiques à travers ce trou. L’instant d’après, je m’attelai à ma propre tâche pour débusquer les vrais parasites.

Il n’était plus question de foncer dans le nuage ; j’avançai lentement, un pas après l’autre, surveillant tous les yeux et langues qui m’entouraient, me baissant s’ils passaient trop près de moi. Bras en avant, j’essayai de repérer un changement de température notable – plus agréable à constater qu’une irritation de la peau. Considérant qu’il serait plus facile de guider ma collègue dans un groupe un peu moins dense, je choisis de faire un ménage préliminaire de mon côté et préparai ma première flèche. Il allait falloir être rapide sitôt la cible découverte. Les poils sur mon bras se hérissèrent alors qu’un des fantômes se déplaçait à proximité et s’apprêtait à m’envoyer une Léchouille : je lui envoyai une flèche entre les deux yeux en réponse. Il poussa un cri et s’échappa, tandis que deux imposteurs, ses propres reflets, se dissolvaient dans la masse. Afin de mettre au point le code gestuel avec la jeune fille, je levai un doigt en l’air et désignai la zone où j’avais tiré de mon autre main. Cette première réussite de ma part affola les Fantominus qui se mirent à voler à toute vitesse, m’empoisonnant au passage. Il me fallut m’éloigner en vitesse de ce guêpier, mais mine de rien j’étais assez contente de moi : mon intuition s’était avérée correcte. Je me tournai vers la gamine le pouce en l’air : qu’elle se prépare, le fun allait commencer.

Tandis que les spectres s’apaisaient légèrement, je m’avançai une fois de plus vers eux, sans pour autant rentrer dans le cercle cette fois-ci. Au contraire, j’en fis le tour, espérant ressentir le froid le long de mon bras de la part d’un Fantominus qui errerait sur la bordure de l’amas. La moitié des monstres m’ignoraient, occupés à lancer toutes sortes d’attaques à ma collègue. Sans doute devaient-ils craindre de se toucher les uns les autres s’ils essayaient avec moi. Une Hypnose ou une Léchouille, c’était une chose, mais les grosses boules noires qu’ils envoyaient de l’autre côté semblaient plus agressives. L’un des fantômes proche de moi s’entoura d’une brume sombre comme pour disparaître de ma vue, et le gaz dont il était formé s’approcha dangereusement de moi – mais ce gaz-là était tiède et moite, comme l’air ambiant qu’il était : il ne s’agissait que d’une illusion. Je l’ignorai donc. Un autre, occupé à attaquer la jeune fille de l’autre côté du groupe, rafraîchissait l’air autour de lui et semblait une meilleure proie. Cette fois, je levais ma main et formait de nouveau un « o », et y glissait une nouvelle fois ma flèche. Je m’assurai que cette main soit toujours dans l’alignement du spectre ciblé et de l’archère, mais ne pouvais être sûre qu’elle avait saisi le message que j’essayais de lui faire passer, à savoir, tout simplement : « vise ma main ». Malheureusement, il y avait d’autres créatures autour de moi, et mon signe était plus qu’ambigu, j’en avais conscience. Mais, à moins de me dédoubler et de me tirer moi-même dans la cible que je dessinais, je n’avais pas réellement de moyen de me faire comprendre plus clairement.

Après une dizaine de secondes dans cette position, je cherchai une nouvelle proie – et évitais d’en devenir une moi-même en restant trop longtemps immobile. Comprenant qu’ils avaient manqué leur coup avec les Hypnoses et les fourmillements causés par les coups de langues, les petits monstres s’étaient rabattus sur la diversion et s’entouraient tous régulièrement d’un nuage noir pour se dissimuler. Cela ne m’empêchait pas vraiment de les trouver, mais les rendait plus difficiles à cibler, assurément. En plus de me rendre invisible à l’autre fille, puisque le brouillard sombre était entre nous deux. J’entrepris donc de me remettre dans son champ de vision, quand un fantôme plus agressif que les autres – et réel comme je m’en rendis vite compte – essaya de me rentrer dedans. Je le visai d’une flèche mal encochée sur mon arc avant de m’éloigner rapidement. Ma peau commençait à me picoter très désagréablement aux endroits où j’avais eu des contacts avec les ennemis.

Il ne me restait qu’une flèche et je préférais la garder pour la fin. En cas de… donc, j’allais devoir me concentrer sur les indications que je donnais à ma collègue. Mes yeux resteraient donc fixés sur elle tandis que mes autres sens, en particulier le toucher, me serviraient à viser et éviter les spectres. Quant à mon dernier projectile… Il pouvait aussi servir à indiquer la cible si jamais mes gestes étaient peu clairs, ce que je voulais bien croire.

J’en repérai un nouveau, que je ne désignai pas immédiatement à ma partenaire ; je m’efforçai de garder un œil sur lui et d’attendre qu’il fasse une cible plus facile à la jeune fille et qu’il soit suffisamment proche de moi dans le même temps. Puis je levai de nouveau la main droite en l’air au-dessus de moi, grande ouverte cette fois, mes cinq doigts tendus, tandis que de la gauche, je montrai une direction avec ma flèche. Le fantôme se rapprocha de moi, croisant un de ses comparses ; je baissai alors un doigt, car désormais il n’y avait plus que trois spectres entre lui et moi : il était le quatrième sur la ligne de mire. Lorsqu’il se décala, je décalai ma flèche en même temps. Je n’étais pas sûre que l’archère ait bien compris ce que je tentais de lui faire passer comme message, et vue la nuée de bestioles je ne pouvais pas attendre de m’en assurer.

Une fois de plus, je repartis en chasse, trouvai une cible et la visai de nouveau pour l'archère. Mes doigts se levaient et se baissaient au rythme des errances des créatures, et il me fallait des fois abandonner un Fantominus avant que ma coéquipière n'ait tiré si celui-ci s'éloignait trop - j'étais limitée à cinq doigts par main et une seule main pour indiquer la distance.

Lorsque la jeune fille eut tiré sa septième et dernière flèche, je me préparai à en faire de même sur l'une des cibles restantes, avec plus de temps pour bien trouver et bien viser. Lorsque le projectile partit, la zone était au moins bien moins bruyante qu'auparavant.

[Je considère que je touche ma première cible, le reste dépendra de Sacha et du PNJ ^-^ Je repère donc les vrais fantômes à leur température, et je les indique en montrant leur direction et "du combientième sur la ligne" il s'agit : c'et volontairement laissé dans le flou niveau explication parce que si Sacha voit Mariza lever les bras et montrer des trucs, elle n'est pas forcément censée comprendre tout de suite ce que ça veut dire x)]

par **Sacha** Jeu 28 Mai 2015 - 13:18

Sacha regarda Mariza bondir hors de l’eau avec des grands yeux analytiques, pas vraiment surprise – il en fallait plus que ça pour l’impressionner – mais bien éprise par l’excitation du jeu... Qui retomba assez vite quand l’autre maniaque explosa de rire en disant qu’elle n’allait pas tirer l’arbre. Sacha croisa les bras devant son torse, un peu déçue. Certes, au moins personne n’était blessé, mais la pirate avait fait beaucoup d’effort pour mettre en scène un beau spectacle, le tout pour qu’on lui coupe son grand final ! Toutefois, elle oublia très rapidement sa frustration pour se recentrer vers ce qui était vraiment important : la récréation était finie, elle avait le droit de regagner son bien. Elle le saisit rapidement et fermement quand l’amazone le lui tendit, déterminée à le garder en sécurité cette fois-ci. En même temps, la femme lui fit une curieuse proposition : celle de rester. La gamine fut un peu prise de court par la demande, ne s’y attendant pas le moindre du monde. Pourquoi voudrait-elle suivre ces deux folles ? Qu’avait-elle à y gagner ? Pensaient-elles vraiment que la corsaire n’avait rien de mieux à faire que s’amuser... ?

La mâchoire de Sacha se serra lorsqu’elle se fit cette réflexion-là. Il fut un temps où c’était tout ce qui comptait, s’amuser. Depuis le départ d’Aren, elle n’avait jamais vraiment pu ressentir cette adrénaline particulière et ce sentiment d’innocence... Elle soupira. Son ami lui manquait, et elle ne constatait que maintenant qu’elle n’était plus la même sans lui. Si un jour il rentrait, l’apprécierait-il toujours autant, même s’il apprenait qu’elle avait changé ? Il était peut-être temps de faire un petit retour aux sources... Et l’occasion qu’on lui présentait était celle rêvée pour se relancer.

Décidée, la plus petite des trois s’élança à la suite des deux autres, les rattrapant. Elle n’ajouta rien, pensant que son acte parlait de lui-même. D’ailleurs, la plus expérimentée ne releva pas sa décision, avançant droit devant elle sans se préoccuper de sa suite. En revanche, l’autre demoiselle tenta de faire un peu de small talk avec elle, laissant Sacha un peu perplexe quant à la réaction à avoir. Clairement, cette dame lui faisait un compliment, et même si elle ne le pensait pas, l’envoyer valser serait des plus impoli, même pour un pirate. Et puis, elle avait raison, si elle allait venir avec, la moindre des choses seraient de partager son identité... Avec un sourire en coin, la corsaire se décida enfin à parler sans, pour une fois, agresser qui que ce soit.

Merci, mais si ça n’avait pas été pour ton sens de la débrouille, ça aurait probablement été plus facile ! répliqua-t-elle, tentant comme elle pouvait le lui renvoyer la pareille. Elle n’était pas très douée en belles paroles, et sa phrase était plus bancale qu’autre chose. Mais l’intention y était, et, d’où elle venait, c’était déjà énorme. D’où je viens, on m’appelle Sacha. Sacha Akuto. Puis, désignant la femme de devant d’un geste de la tête, elle demanda à son tour. Et vous, c’est Marina et Tayla, ça c’est bien ça ? Elle les avait vaguement entendu s’interpeler un peu plus tôt, mais au milieu de toute l’agitation, il était fort probable qu’elle ait raté une information ou deux.

Finalement, à force d’avancer, elles finirent par trouver ce qu’elles cherchaient. Quand Tayla présenta le coin, Sacha eut l’impression de participer à une visite guidée de ces marais qu’elle connaissait déjà pourtant bien ( « et à votre droite, vous verrez une clairière complétement remplie de Fantominus… »), mais cela ne l’empêcha pas d’être enthousiaste à l’idée de la suite des réjouissances. Quand la grande archère lui passa les flèches sacrées, la gamine les saisit avec une attention presque exagérée, dévorant des yeux ces merveilles. C’était la première fois qu’elle en voyait d’aussi près, et elles étaient aussi belles et hypnotisantes que ce qu’elle avait pu imaginer. Elle les posa lentement dans son carquois, se promettant de les utiliser avec l’honneur qu’elles méritaient. Finalement, elle avait bien fait de venir ; elle ne savait pas qui étaient ces femmes, mais elles avaient de beaux jouets !

L’amazone expliqua rapidement les nouvelles règles, qui, comme les précédentes, était bigrement simples... en apparence. Sacha mit une des belles flèches en joue et avança de quelques pas pour se retrouver au centre de la clairière, d’où elle avait une meilleure vue de la troupe. Puis, attendant le signal de sa coéquipière de fortune, elle se mit à la suivre des yeux.

Les fantômes s’agitèrent peu quand Mariza s’approcha d’eux, essayant de la repousser avec des attaques qui semblaient relativement passives et pas très alarmantes sur le court terme. Le premier signe que l’amazone fit à l’intention de la pirate était un point suivi d’une flèche, auquel Sacha répondit par un hochement de tête. Le poing devait symboliser les Pokémon, et la flèche le fait qu’il fallait les viser... Elle allait probablement réussit à trouver un moyen de les distinguer et allait commencer à lui indiquer le vrai du faux. Toutefois, elle attaqua directement l’un d’eux, sans crier garde ou montrer de signe à fille laissée derrière, qui commença à s’alarmer. Avait-elle raté le signe ? L’avait-elle mal interprété ? Ses sourcils se froncèrent et elle allait lui indiquer sa confusion quand la demoiselle commença à agiter ses bras, essayant visiblement d’attirer son attention et de lui expliquer quelque chose.

Toutefois, Sacha eut du mal à prêter attention à qu’elle tentait de dire. En effet, la première flèche lancée créa un vent de panique au sein de la horde, qui commença à remuer dans tous les sens, s’en prenant non seulement à leur agresseur, mais aussi à la corsaire qu’ils avaient visiblement repérée comme étant une menace, armée d’une grande quantité de projectiles similaires à celui qui venait de s’en prendre à eux. La gamine dut se jeter à terre pour éviter une Ball’Ombre lui arrivant dessus, puis enchainer avec une roulade pour en esquiver une autre. Quand elle releva la tête, elle ne vit que Mariza lui faisant un pouce levé, et grimaça. Son premier instinct était de lui hurler que non, ce n’était pas bon, elle avait raté le signal, mais elle se ravisa, analysant que c’était probablement pas une bonne idée. Son arc toujours à la main, elle se releva, bondit sur le côté pour éviter une autre attaque, et analysa une fois de plus le terrain.

Se battre sous le feu ennemi n’était pas quelque chose de nouveau pour Sacha, elle avait l’habitude de ce genre de situation. La grande différence était qu’il lui fallait non seulement éviter les assauts constants provenant de tous les côtés, mais il fallait le faire en se concentrant sur la femelle qui se trémoussait au milieu de toute cette agitation. Elle espérait vraiment que Mariza ferrait un peu attention à la plus jeune, sinon elle risquait de passer à côté de nombreux signaux et indices. Sacha se releva pour voir l’autre archère qui l’attendait depuis quelques instants, prenant le temps de former un cercle vers la créature que la pirate interpréta comme une de celles à effrayer. En quelques secondes, elle leva son arc et tira, visant sans problème le spectre. L’animal n’était pas très loin, était assez large et ne faisait pas un effort considérable pour se cacher – pensant avoir déjà ses reflets – donc il n’était pas difficile à toucher pour la petite. Elle fit mouche, ce qui alarma davantage les autres bêtes autour.

Elles continuèrent ainsi leur danse encore un moment. Sacha esquivant tout ce qui lui arrivait dessus du mieux qu’elle pouvait, tirant dès que Mariza lui en fit signe. Cela se passait assez bien, jusqu’à ce que, alors que la pirate tenait un des fantômes en joue, une Ball’Ombre fusa vers elle, lui percuta le bras gauche au moment où elle tirait sa flèche, déviant son coup qui se perdit dans la boue du marais. Instinctivement, elle cria et grimaça de douleur. Quand elle regarda la plaie, elle vit qu’une partie de sa peau était à moitié brulée et à moitié déchirée, et cela lui faisait un mal de Caninos. Mais malheureusement, elle n’eut pas le temps de pleurer sur son pauvre sort longtemps : une seconde attaque la força au sol, puis elle décida de rouler vers une flaque afin d’y tremper sa blessure. Elle savait l’eau du marais sale, insanitaire, infectée et donc probablement très mauvaise pour sa plaie et sa santé, mais la douleur était trop grande pour être ignorer, et plonger son bras dans la boue lui fit beaucoup de bien, la rafraichissant un peu.

Elle essaya de se remettre sur pieds aussi rapidement que possible pour ne pas décevoir son associée du moment et pour qu’elles puissent reprendre leur spectacle, mais ses mouvements n’étaient plus aussi libres ni aussi rapides qu’avant ; heureusement qu’elles arrivaient à la fin de leur prestation et qu’il ne lui manquait que quelques flèches à tirer, chose qu’elle se hâta de faire.

Comme Mariza, je considère que la première fait mouche, et qu’une autre est perdue ; je laisse les autres ouvertes à l’interprétation du PNJ Smile

Désolée pour la couleur de Sacha qui n’est pas très claire, je vais m’occuper de la modifier asap Wink

Si vous avez des questions ou remarques, je vous écoute bien sûr, comme d'hab Smile

par **PNJ** Jeu 28 Mai 2015 - 20:15

Se faire toucher pour repérer les fantômes? C'était une stratégie. Hélas, avec la langue paralysante de ces derniers, elle n'était pas viable sur le long terme. Pour avoir failli périr étouffée par le gaz des Fantominus alors qu'elle était immobilisée, Talya savait de quoi elle parlait... A l'époque, elle n'avait pas eu la chance d'avoir une alliée. Mais bon, elle s'en était tirée quand même!

Apparemment, Sacha, puisqu'elle s'appelait comme ça, fut assez surprise par le premier signe de Mariza. Mais cela n'empêcha pas les deux filles de s'en tirer plutôt bien. Quoi qu'elles aient chacune eu besoin d'une flèche pour se rôder, leurs talents en tant qu'archère étaient manifestes. Mais Talya n'avait pas le temps de s'extasier, même mentalement sur les prouesses de ses deux apprenties: il lui fallait guetter les flashs lumineux. Un... Deux... Au final, elle en compta huit. Pas mal. Le minimum de ce qu'elle leur avait imposé, mais de toute façon, l'amazone ne s'était pas attendue à une réussite parfaite du premier coup.

En revanche, les deux filles lui avaient prouvé qu'elles étaient capable de coopérer et c'était le plus important. Ca leur serait utile pour la suite. Et puis, sur un champ de bataille, lors d'une guerre ou d'une simple escarmouche, un archer solitaire ne survivait pas longtemps... Il devait pourvoir se fier à ses alliées, qu'ils soient fantassins aux corps à corps ou archers eux-mêmes. Et cela valait également sur un bateau pirate...

Mais après une seconde d'hésitation, elle décida de ne pas dire tout cela à ses pupilles. Elles étaient assez intelligentes pour l'avoir compris par elle-même. Et si ce n'était pas le cas... Eh bien elle avait justement un dernier petit jeu en réserve!

Elle chassa les deux derniers Fantominus avec ses propres flèches et lança aux deux filles:
"Bon, c'est pas mal du tout, tout ça. Vous vous en êtes bien sorties toutes les deux. Vous ne avez loupé deux, mais bon, pour tout vous dire, ça m'aurait vraiment bluffé que vous réussissiez à tous les toucher. J'ai dû m'entraîner pendant quinze jours avant d'être capable d'identifier les vrais et de pouvoir en toucher dix sur dix.
Bref, on va passer à la suite. J'ai un dernier petit exercice pour vous!"

Elle mit alors deux de ses doigts dans sa bouche et poussa ainsi un long sifflement plaintif, qui n'était pas sans rappeler les cris des spectres qui venaient de s'enfuir. Presque aussitôt, une ombre s'approcha des trois archères en rampant et l'instant d'après, un Ectoplasma surgit du sol.
Talya le salua d'un sourire, que l'effrayant Pokémon lui rendit. Elle expliqua ensuite aux deux autres:

"Cet Ectoplasma est mon ami, et mon partenaire d'entraînement. C'est grâce à lui que j'ai appris à repérer les illusions au premier coup d'œil. Rassurez-vous, je vais pas vous demander de faire encore la même chose. "

Il était maintenant temps de tester un dernier point chez ces filles. Elles savaient viser, elles savaient coopérer, elles savaient esquiver. Soit. Mais savaient-elles mettre une stratégie de chasse au point?

"Fais comme d'habitude, indiqua Talya au fantôme, qui disparut à nouveau. Il est dans la grotte qui se trouve derrière moi, révéla-t-elle aux deux filles. Et elle est plongée dans l'obscurité. Votre tâche sera, comme pour les Fantominus, de le toucher avec une flèche spirituelle. Comme les petits fantômes de tout à l'heure, lui aussi peut se dédoubler. Mais il y a quelques réjouissances supplémentaires. D'abord, il est bien plus puissant et rapide que ses petits copains. Et ensuite, la caverne dans laquelle il se trouve est complètement plongée dans le noir. N'essayez même pas de lui tirer dessus là-dedans, ça ne marchera pas! Même si vous arrivez à le localiser parce qu'il vous touche physiquement ou autre, vous ne pourrez pas le viser. L'obscurité est son domaine. Il vous faudra donc le faire sortir si vous voulez l'atteindre. Mais pour ça, vous n'aurez qu'une flèche spirituelle chacune! Enfin, vous en aurez une chacune, mais une seule des deux est vraie. Mais ça, Ectoplasma ne le sait pas, et vu toutes celles que j'ai fait passer au travers de son corps, je peux vous assurer qu'il sait à quoi elles ressemblent, si vous voyez ce que je veux dire. Et contrairement à vous, lui voit dans le noir... Vous avez compris? Alors il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance... Et faites de bons cauchemars!".

Et elle leur tendit une flèche chacune en affichant un sourire sournois.

[Vous devez donc tout d'abord coopérer pour faire sortir l'Ectoplasma de la grotte pour pouvoir le viser et le toucher. Seulement, une seule des deux flèches est vraie, à vous de vous débrouiller pour effrayer puis toucher le spectre avec ce petit handicap! L'ordre de post est le même que pour le post précédent! Bonne chance et n'hésitez pas à me MP en cas de besoin C'est le dernier exercice, mon prochain post sera ma conclusion sur cette épreuve.]

par **Sacha** Dim 31 Mai 2015 - 19:19

La première partie de ce post a été rédigé conjointement par Mariza et moi.

La pirate poussa une longue expiration, puis se rapprocha de l’autre miss avec laquelle elle devait – encore – faire équipe. En s’avançant, elle se tâtait son bras endommagé, essayant de retirer au maximum toute la boue qui couvrait la plaie sans s’arracher trop de peau. Ce n’était pas agréable du coup, et la demoiselle se mit à espérer que cela ne s’infecterait pas.

Alors, une idée ? demanda-t-elle un peu en l’air, sans même regarder Mariza, toujours concentrée sur sa difficile tâche.

Cette dernière n’avait encore rien dit sur l’épreuve demandée par Talya. Au lieu de ça, elle se contenta d’observer le bras de la pirate avec une grimace moqueuse.

« Ben dis donc. C’est pas joli-joli. »

Sans prévenir, elle aspira de la boue une rasade d’eau plus ou moins propre et plus ou moins fraiche dont elle arrosa la blessure de Sacha pour l’aider à la nettoyer. Il y avait mieux que des flaques croupies pour s’occuper d’une plaie, et l’Amazone n’était pas spécialement calée en maîtrise curative – ou en soins tout courts – mais il fallait faire avec les moyens du bord. Au pire, si la Flamenoise voulait vraiment éviter les infections, elle pouvait toujours se cautériser elle-même...

D’ailleurs, elle ne s’en priva pas. Elle remercia rapidement la maîtresse de l’eau pour son aide, puis, voulant arrêter le saignement, posa sa main droite sur son bras avant de laisser échapper quelques flammes. Elle grogna sous la douleur, et son bras était complétement mou et serait probablement hors-service de douleur pour les plusieurs minutes à suivre, mais cela stoppa net l’hémorragie, et avait très probablement tué n’importe quelle bestiole qui avait osé essayait de s’infiltrer dans son corps par ce biais.

Considérant qu’elle avait fait sa part de boulot sur ce coup-là, Mariza commença à réfléchir plus sérieusement sur l’exercice avec l’Ectoplasma. Apparemment, il semblait lui donner du fil à retordre.

« Plusieurs problèmes se posent. Déjà, je ne vois pas dans le noir, au contraire de notre adversaire. Et je suppose qu’on ne va pas pouvoir l’attirer dehors sans se mouiller un peu en se jetant dans la gueule du loup. Ensuite, si je lis bien entre les lignes, il va aussi falloir savoir détecter si l’Ectoplasma est réel une fois qu’on l’aura en vue, et ma technique de kamikaze de tout à l’heure risque de faire plus de dégâts, donc très peu pour moi. »

Effectivement, les parties du corps de Mariza qui avaient été exposées aux corps des Fantominus semblaient irritées, comme si on l’avait poussée dans des orties. Alors, subir le même sort de la part de leur forme évoluée, ça n’avait rien de tentant.

Sacha se mit à fouiller son sac à la recherche de ce vieux tissu qui lui avait déjà plusieurs fois servi lors de l’incident de Geffen. Elle l’enroula autour de son bras ; ce n’était pas le top, mais devrait faire l’affaire. De toute façon, elle comptait aller voir le médecin de sa mère dès son arrivée à Tarouga, il pourrait l’arranger si besoin. Elle regarda l’entrée de la grotte, puis se mordit la joue.

Je ne vois pas dans le noir non plus mais... je devrais pouvoir y apporter de la lumière, expliqua-t-elle en faisant pousser une petite boule de flammes au bout de ses doigts. Elle se passa la langue sur les lèvres, puis demanda, l’air pensive. Tu crois que ça craint le feu ces bêtes là ?

Elle n’était pas une très grande Élémentale, mais elle devrait pouvoir réussir à tourner la situation à son avantage. Si ce Pokémon était du genre un peu nerveux, il suffirait de le « piquer » juste suffisamment de fois pour qu’il en ait marre...

« Je ne m'y connais pas énormément en Pokémon pour savoir ça... Il n'y a pas beaucoup d'Ectoplasma là d'où je viens. Mais les créatures de l'obscurité sont réputées craindre la lumière, alors ça peut se tenter. »

La Mizuhanienne ne put s'empêcher de partir dans une courte mais intense réflexion philosophique sur l'équilibre de l'ombre et de la lumière, et du fait qu'illuminer la grotte risquait aussi bien de repousser l'adversaire que de leur créer deux ombres qui deviendraient alors une faiblesse pour elle. Puis elle secoua la tête en songeant que c'était pas son genre de réfléchir à toutes ces histoires, et qu'il fallait bien qu'elles y aillent de toute façon. À moins qu'elles n'enfument la grotte – Mariza avait déjà pu constater que le bois ici était trop humide pour être allumé, mais qu'il créait un brouillard sombre et toxique. Sauf que dans le cas présent, ça n'avait pas trop de sens puisqu'il s'agissait de s'attaquer à une créature gazeuse ET empoisonnée.

« Du coup, ce qu'on peut faire, c'est que tu nous allumes une torche et tu avances, et moi j'assure tes arrières en te suivant à reculons, pour surveiller la zone pas éclairée... »

Et après ? Talya avait été claire, elles ne pouvaient pas atteindre le spectre à l'intérieur. L'idée de Mariza d'aller le chercher et de le faire sortir lui paraissait douteuse... Il fallait quelque chose de plus rusé. Sacha se gratta le cou. C'est une idée mais... Même avec un peu de lumière, je doute qu'on arrive à l'atteindre dans son domaine. Il faut le faire sortir de là...

Elle continua à cogiter, puis se rendit compte que ce n'était peut-être pas la meilleure des idées d'y aller à deux. Sans vouloir t'offenser, mais je suis pas sûre de réussir à nous éclairer toutes les deux sans te cramer, si on se fait attaquer dans un endroit aussi restreint. De plus, si le feu s'embrase à cause de leur gaz toxiques, cela peut créer de grosses explosions desquelles, pour le coup, je sais ne pas être capable de protéger deux personnes. Elle parlait d'expérience, et n'était même pas sûre que, dans ce cas, elle puisse s'occuper d'elle-même. Désolée, mais je crois qu'il vaut mieux que j'y aille seule. T'es calée, mais tu risques de me mettre des bâtons dans les roues plus qu'autre chose, je suis pas assez douée pour surveiller pour deux.

Elle n'essayait pas d'être agressive ou méchante ou encore désobligeante envers les talents de l’autre archère, elle se contentait juste de dire ce qu'elle pensait. Mariza était très probablement plus que capable de s'en sortir sans qu'elle se soucit d'elle, mais si la caverne s'embrasait, Sacha s'en sortirait très probablement plus simplement si elle était seule. Et, dans le pire des cas, cela ne ferait qu'un seul mort sur l'exercice. L'Amazone tiqua, mais toujours avec sa moue moqueuse.

« Tss ! Tu te sens capable de faire la grande et de gérer ça toute seule ? Parfait alors, je reste postée à l'extérieur. Un conseil, toutefois. Es-tu capable de faire plus que cette boule de feu ? Du style, une ceinture, ou quelque chose qui ferait en sorte que ta propre ombre ne soit reliée à aucune autre de la salle ? Sans ça... Tu pourrais te retrouver possédée... »

Mariza avait prononcé cette dernière phrase comme la chute d'une histoire de fantôme, en levant les bras comme un zombie. Puis, elle s'esclaffa avant même que Sacha n'ait répondu.

« Je vais me trouver un p'tit coin parfait pour une embuscade, tu le fais sortir suffisamment loin de l'entrée et je lui tire dessus, donc ? »

Sacha lui rendit son sourire malicieux, puis hocha la tête. Hāṁ, je devrais réussir à mettre un truc au point... mais je compte quand même sur toi pour lui faire un bel accueil et de lui tirer une vēśyā de flèche spirituelle à la figure, car je sais pas dans quel état je vais sortir de là ! répliqua-t-elle en joignant son rire à celle de sa comparse, avant d'écarquiller les yeux, se rendant compte d'un truc assez important tout de même. Et... et si c'est moi qui ait la flèche et non toi ?

« Ah... Ouais. »

Ca lui était sorti de la tête pendant un moment. Mais, vu les consignes de Talya, proposer de récupérer les deux flèches pour les tirer elle-même n'allait pas plaire à leur examinatrice du jour. Elles devaient tirer toutes les deux, et chacune leur projectile.

« Ca veut dire qu'il va falloir doublement ruser... et sans doute tirer toutes les deux en même temps, si on veut éviter qu'il ne reparte dans sa grotte une fois sorti – et une fois qu'il aura compris qu'il est une cible à l'extérieur. Donc, je vais aussi devoir réfléchir à une diversion jusqu'à ce que tu sois toi aussi en mesure d'attaquer... »

Erf. Mariza était plus douée pour la cogne que pour la stratégie, et c'était sans doute pour ça que sa camarade Amazone lui proposait ce test. Elle repensa à son idée d'enfumer la zone. Peut-être que si elle dissimulait l'entrée de la grotte, mais de façon éclairée, comme avec de la vapeur par exemple, ça pourrait suffire à perdre un peu la bestiole ?

Sacha hocha la tête. Bon, cela voulait dire qu’elle ne pourrait pas ressortir complétement épuisée ou inconsciente de la grotte, il lui faudrait avoir tout de même un peu de jugement, suffisamment pour sortir son arc et tirer une flèche en tout cas. Un raclement de gorge de la part de leur examinatrice leur fit comprendre qu’elle s’ennuyait, et qu’il était temps de se mettre au travail.

Bon, je doute qu’on puisse faire mieux dans l’immédiat… conclut la plus jeune. Quand il faut y aller…

***
Sacha s’arrêta juste à l’entrée de la grotte, analysant la structure. Elle n’avait rien d’extraordinaire, et semblait assez banale si ce n’était des échos inquiétants qui en sortaient. La pirate rangea son arc, sachant qu’elle aurait besoin de ses mains et qu’elle avait moins de risque de faire fuir l’ectoplasme si elle ne l’avait pas en joue. Puis, elle d’étira en faisant craquer ses doigts, avant de créer une petite flamme sur le bout de sa main gauche et de s’avancer enfin dans l’obscurité de la cave.

L’encastrement n’était pas très haut de plafond, le plafond dépassant Sacha d’à peine un mètre. Il était un peu plus large, mais semblait surtout très profond. La lumière de Sacha n’éclairait relativement bien les bords, mais pas le fond de la caverne. En se retournant, elle pouvait toujours voir le jour émanant de l’entrée de la grotte.

Se disant qu’il était tant de s’y mettre, elle appliqua le conseil de Mariza et forma un anneau de feu, duquel elle se plaça au milieu. Les deux mains tendues en avant, paumes hautes pour maintenir les flammes assez faibles – elle ne voulait pas risquer l’asphyxie – la gamine vérifia qu’en effet, elle n’avait plus d’ombre en se tenant de la sorte. Plus elle s’enfonçait, plus elle entendait des rires de plus en plus forts, lui donnant confiance qu’elle allait dans la bonne direction. Cela dit, il n’y en avait qu’une seule, pour l’instant, de direction, et Sacha se mit à espérer que cette cave n’était qu’une simple grotte, et non un labyrinthe comme elle avait pu le supposer un peu plus tôt.

Elle finit par arriver dans une large salle, bien plus haute et grande que le couloir menant jusque là… C’était très probablement le repaire de la bête, qui n’avait qu’une seule sortie, au soulagement de la fille : ce serait beaucoup plus facile comme ça. La bête en question ne se fit d’ailleurs pas attendre : d’un flash, la corsaire se retrouvait entourée d’une dizaine de spectre, se ressemblant tous comme deux gouttes d’eau. Sur le moment, Sacha se mordit la lèvre, regrettant de ne pas avoir demandé à Mariza comment elle avait repéré le vrai du faux. Elle avait pu l’observer s’avancer vers les Pokémon et réagir en fonction mais… Elle n’avait pas pu obtenir « la technique », apparemment désagréable selon ce qu’elle disait, de la dame… Il allait donc falloir qu’elle en trouve une autre.

Prenant une grande inspiration, Sacha projeta son anneau de feu de toute part, enflammant la caverne. Elle espérait faire peur au vrai qui devrait au moins tilter à l’attaque, contrairement au clone qui ne la craindrait pas. Toutefois l’animal était plus doué que cela, et tous les reflets bougèrent en même temps, avec la même réaction. Ils avaient l’air mécontents, mais avaient apparemment éviter l’offense en s’enfonçant dans le sol. Sacha grogna, puis se rendit compte qu’en réalité, elle n’avait pas besoin de savoir lequel était vrai ; elle n’avait qu’à tous les faire sortir : sous la pression, l’Ectoplasma finirait par devoir rappeler ses clones pour se concentrer sur la demoiselle.

La moitié des spectres, énervés par l’attaque, bondirent vers elle, un poing sombre et inquiétant levé. Sacha se fit grandir son anneau en un petit barrage de flammes pour éviter l’assaut, mais si elle ne fut pas touchée, elle fut tout de même projetée vers le fond de la caverne, et son feu se dissipa alors qu’elle roulait au sol. Elle ouvrit les yeux mais ne vit pas la différence, avant qu’une vingtaine d’yeux apparaissent devant elle. Elle se releva en s’appuyant sur son bras droit – pour préserver le gauche blessé – et sentit ce que Mariza avait du ressentir au milieu de tous les Fantominus. Un froid surnaturel s’empara d’elle, probablement issu du vrai Pokémon… mais elle ne pouvait dire lequel dans cette obscurité. Toutefois, si elle rallumait son feu, ils s’éloigneraient à nouveau et elle prenait donc le risque de le perdre.

La fille décida donc de procéder par élimination : elle allait faire brûler tous ceux qui n’étaient pas le vrai. Ils lui donneraient probablement moins de fil à retordre, et se laisseraient plus facilement vaincre. Sur les fantômes dont elle voyait les yeux au loin, elle envoya donc des colonnes de flammes, qui paraissaient énormes dans ce petit espace limité; alors qu'elles n'étaient en réalité pas plus haute qu'un homme et moins d'un mètre de large. Elle maîtrisait sa tour de feu de loin jusqu’à ce que le spectre harcelé finisse par disparaître. Elle recommença l’opération à plusieurs reprises, faisant diminuer les effectifs de son ennemi, tout en essayant de lutter contre l’obscurité et le froid qui semblait lui grandir dessus et tenter de pénétrer son âme même. L’Ectoplasma ne semblait pas tenter de l’attaquer directement, il essayait plutôt de jouer sur son esprit et la perception qu’elle avait de son environnement. Même consciente de ce fait, cela restait malgré tout difficile à contrer.

Finalement, elle avait réussi à faire tomber plus de la moitié des clones, il n’en restait plus que trois. Maintenant, la fille commençait même à avoir du mal à respirer ; avec toutes ses attaques, elle avait du faire brûler les trois-quatre de l’oxygène de la caverne. Décidant qu’elle ne pouvait plus procrastiner davantage, l’Élémentale reforma son anneau de feu, dévoilant les trois fantômes. Elle ne pouvait plus jouer, il était tant de les faire sortir de là. Transformant son anneau en fouet, elle se mit à l’agiter devant les spectres qui la hissaient en retour et s’éloignèrent, faisant s’éloigner le sentiment de froid qui l’avait emparé. Elle continua à agiter ses flammes, cherchant à les toucher pour tenter, à nouveau, de discerner le vrai du faux. Lorsque son fouet claqua sur le deuxième animal, celui-là grogna tellement fort qu’il la fit tilter et sourire. Ca y est, elle l’avait trouvé ! Puis, réfléchissant davantage, elle se mit à se demande si ce n’était pas un piège. S’il faisait exprès de faire crier ce clone pour la détourner du vrai ? Elle n’avait pas beaucoup de temps à perdre, c’était donc un risque qu’elle devait de prendre. Créant un deuxième fouet de son autre main, elle lança les deux vers l’animal, qui se retrouva avec un bras et une jambe en proie en flammes.

Souriante, Sacha se mit à trainer le monstre vers la sortie, qui ne cessait de se débattre. Mais à chaque fois qu’il s’échappait d’une branche de feu, deux autres fusèrent vers lui pour le rappeler à l’ordre. La gamine savait qu’elle ne pourrait pas tenir se rythme très longtemps, mais c’était la dernière ligne droite et elle se devait de mettre tout ce qu’elle pouvait dedans, au moins jusqu’à ce qu’il soit sorti de la grotte. Heureusement, l’Ectoplasma semblait aussi fatigué d’avoir fait tenir tous ces clones si longtemps, mais sur la durée, Sacha savait qu’il aurait quand même, au final, l’avantage sur elle, et se dépêcha donc vers l’extérieur.

Arrivée près du but, à à peine un mètre de l’entrée, Sacha réunit toutes ses forces pour tirer l’animal devant elle, de façon à ce qu’il se trouve entre elle et la lumière du jour. Puis elle lâcha soudain toutes les lianes pour créer une vague de feu, qui forcerait l’animal à gagner l’extérieur alors qu’elle l’empêcherait de retourner dans son repaire. Quand elle l’entendit crier, elle se mit à sa poursuite, se préparant à s’armer de son arc pour le bouquet final.

par Mariza Dim 31 Mai 2015 - 23:24

Lorsque Sacha s’enfonça dans l’obscurité, je ne pus m’empêcher de sourire et de m’adresser à ma partenaire Mizuhanienne.

« Eh beh, celle-là ferait une bonne recrue pour la tribu, tu ne trouves pas ? Ok, j’ai compris », repris-je rapidement en voyant le regard lassé de Talya, «je m’y mets.»

J’avais le rôle le moins dangereux, pour le moment, n’étant pas exposé aux attaques de l’Ectoplasma ou de ses sbires – à moins qu’il ne leur prenne l’envie d’aller dehors, mais quel intérêt, à part celui de me mettre des bâtons dans les roues ? La maîtresse du Feu qui s’était aventurée dans leur repaire était à la fois une plus grande menace et une victime plus facile à atteindre. C’était entre autre pour ça que j’avais accepté son plan audacieux et un peu masochiste sur les bords. Quitte à ce qu’elle veuille mettre sa vie en danger, autant qu’elle le fasse en se rendant utile.

Quant à moi, qu’allais-je pouvoir faire ? J’avais beau fanfaronner suite à ma réussite d’un peu plus tôt, je ne pouvais pas décemment prétendre être une véritable maîtresse de l’Eau et de la Vapeur. Inutile de se leurrer, mes capacités dans ce domaine étaient encore loin d’être renversantes, et, à vrai dire, je comptais beaucoup sur celles de Sacha pour nous sortir de cet exercice.

Néanmoins, nous nous étions mises d’accord, et j’avais ma propre partie à accomplir. Je commençai par repérer un coin où me poser, si possible en hauteur et dissimulée aux regards… Un arbre par exemple. Même si ceux du marais étaient bien peu fournis en feuille, je pouvais me dissimuler derrière des lianes, ou n’importe quoi d’autre tant que je pouvais quitter ce sol instable et humide. Cependant, ayant trouvé un endroit satisfaisant, je ne grimpai à l’arbuste qu’après avoir soulevé une vapeur épaisse de la surface du marais. Une brume blanche et opaque dans laquelle la lumière brillait comme le soleil sur la mer. Je me tins ensuite à l’écoute, plusieurs minutes, tandis que Sacha paraissait mener une lutte acharnée dans la caverne, à en juger par les bruits que l’on pouvait entendre à l’extérieur. J’attendis.

Ils arrivaient, le fantôme, la gamine, et… un rideau de Feu ? Voilà qui allait être à double tranchant. Je n'en avais pas attendu tant de la part de Sacha. La lumière de la torche se reflétait sur les gouttes d'eau en suspension, augmentant l'effet d'éblouissement qui gêna immédiatement l'Ectoplasma qui se trouvait dans une grotte sombre quelques instants avant. En contrepartie, cela devait être aussi le cas de l'autre archère ; et, en plus de tout, la saturation en vapeur d'eau dans l'air risquait d'éteindre sa création, sans que plus rien n'empêche l'adversaire de battre en retraite à l'abri, s'il retrouvait son chemin.

****

Sacha avait presque fini de bander son arc pour empêcher l'ectoplasme de retourner chez lui lorsque la lumière blanche de l'air saturé d'eau l'agressa aussi. Elle ne put s'empêcher de pousser un couinement de douleur à cause de l'agression sur ses pupilles, et s'arrêta dans sa course alors que ses yeux se mirent à pleurer. Elle mit son avant-bras sur son visage pour essayer de se ressaisir, mais comprit que cela ne valait pas la peine de s'avancer plus. Elle se tenait droite à l'entrée de la grotte, l'arc tendu mais ne visant rien, montant simplement la garde comme un bon Malosse bien dressé. Elle n'arrivait pas encore à y voir, mais se concentrait sur ce qui se trouvait juste devant elle, laissant son regard le temps de se remettre de ses émotions. Finalement, à la vue du plan de Mariza, elle se félicita d'avoir forcé l'animal à sortir en premier, malgré l'effort supplémentaire que ça avait demandé.

****

Autant dire que mon plan se déroulait mieux que ce que je n'avais prévu, mais que j'avais moins de temps devant moi. Il me fallut pourtant me concentrer quelques instants pour percevoir la position de chacun, car le brouillard et la faible visibilité ne m'épargnaient pas. Mon seul avantage sur tous les autres, c'était ma maîtrise de l'Eau, que j'avais jusqu'à présent toujours méprisée au profit de mes autres talents.

Ignorant Talya pour le moment et toute petite créature qui pourrait passer dans le coin, malgré l’agitation, il me restait deux silhouettes à ressentir. L’humaine, droite comme un i, ne semblait pas vouloir ou pouvoir bouger de son poste de garde, devant la grotte. Parfait : elle ferait une barrière supplémentaire si le spectre voulait y rentrer, en plus de lui permettre de garder une meilleure maîtrise sur son mur de Feu pour éviter qu’il ne se retrouve complètement noyé par ma brume. L’Ectoplasma, lui, s’agitait comme s’il souffrait d’une gêne. Ou comme s’il cherchait ses cibles ou ses prédateurs, selon son propre plan de réaction. Se sentait-il piégé ou en position de force ? Redoutait-il les pointes de flèches spirituelles qu’il pouvait imaginer dirigées vers lui, ou bien préparait-il un nouveau coup pour nous repousser ?

Il allait falloir prendre Sacha par la main, pour ce coup-là, afin qu’elle puisse tirer sur la cible, car je l’en supposais au moins aussi incapable que moi à cet instant. Je visualisai très sommairement la distance entre nous trois, les angles, mis mon plan en place… Et comptai sur ma chance.

« Trois mètres, dix heures ! »

En quelques secondes, je relâchai ma maîtrise sur la brume, la laissant entièrement soumise aux courants d’airs et autres mouvements extérieurs, puis bandai mon arc dans la direction du spectre.

« Maintenant ! »

****

Aussitôt l'ordre reçu, Sacha se mit en position et tira en même temps que Mariza, croisant les doigts pour réussir à avoir sa cible. Ce n'était pas les directives qu'elle avait l'habitude de recevoir, mais elle comprit ce que ça signifiait, à peu près. Les flèches partirent, fonçant droit vers le truc informe dans la brume, en espérant que ce n’était pas Talya qui leur faisait une mauvaise blague...

[Après réflexion, en fait, l'histoire des dix heures ça doit être un anachronisme, vu que finalement les horloges rondes, tout ça, c'est assez récent... Sinon, comme le message précédent, la fin de ce post a été réalisée en binôme avec Sacha !]

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[ Clos ] Épreuve Tireur [Mariza/Sacha]

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