[ Clos ] De Branches En Branches

[Maître du Jeu]

De Branches En Branches

En raison de la fête de la Fertilité, la ville est bien plus animée que d'habitude, mais surtout bien plus décorée : les habitants ont coloré les voies de passage du Grand Arbre à l'aide d'une multitude de guirlandes de fleurs, ou en dessinant de magnifiques scènes de leur histoire ou leur folklore à la peinture sur l'écorce des branches.

Le parfum des fleurs et des arbres qui reprennent vie dans la Canopée rappelle que le Printemps arrive bientôt.

[Anthere Osarian]

[Post 1]

Le colosse de la toundra regardait vers la forêt, les pattes immergées à bonne hauteur dans le lagon. Le Dragmara dégageait une puissante aura, pas juste à cause de sa taille et de son imposante carrure, mais parce qu’il était fort de plusieurs d’années d’expérience. La jeune femme, qui ne se trouvait jamais bien loin, ne le sentait pas vieux, non c’était autre chose. Des années d’expériences bien sûr et tout simplement aussi une certaine fierté, majesté, gagnée par le mérite au rythme des années. Voilà, c’était cela, le Dragmara imposait le respect. Depuis ces longues semaines où Anthere vivait dans les parages, choisissant tantôt la lisière de la forêt, tantôt la plage, elle se faisait souvent cette réflexion et c’était à se demander pourquoi il n’essayait pas de rentrer chez lui, car il devait avoir de choses bien plus importantes à ses yeux, son troupeau par exemple. Mais Spartan, comme elle l’avait nommé pour elle-même, ne manifestait pas cette envie, ni n’en donnait l’impression. Il avait juste l’air d’être là où il le devait et Pegasus, le Démanta dont il s’était fait un ami, semblait sur la même longueur de vague.

Depuis quelques jours déjà, la jeune femme voyait le géant surveiller, tout du moins, s’intéresser à la lisière de la forêt. Dans un premier temps, elle s’était inquiétée de cet intérêt soudain et avait préféré se retirer dans quelques cavernes aux longues grottes sous-marines. Elle aimait beaucoup ce lagon et s’en sentait très proche, ce n’était d’ailleurs probablement pas un hasard, car c’est ici même que ses pouvoirs aquatiques s’étaient réveillés quelques années auparavant. A travers l’eau, dans les grands moments de calme et de quiétude absolues, elle pouvait parfois sentir les courants errer calmement et se buter ou non aux rochers. Avec les jours passants, les marées et les explorations, Anthere connaissait maintenant bien le lagon et pouvait sans problème trouver un refuge dans les coraux afin de ne pas être vue. La marée montante n’était pas un problème, car dans certaines grottes, des passages étroits lui avaient permis de trouver un salut vers des canaux plus retirés, hors de portée de cette petite mer. Se sentant donc à l’abri et sous l’égide de ses deux protecteurs, il n’y avait eu –pour l’instant- aucun autre incident.

Spartan ne faisait rien pour se cacher et un matin, sa présence fut découverte. Anthere ne se montra pas et resta en lisière de la forêt, se demandant d’où sortaient toutes ses personnes. Elle savait très bien que Dyrinn ne se trouvait pas loin, mais pour le peu qu’elle l’avait connue, cette agitation n’était pas habituelle. Mais surtout, elle se fiait au colosse. Il ne s’alarmait pas, mais surveillait pourtant. Tout en progressant dans la forêt pour éviter d’être vue, ne souhaitant pas être remarquée ou simplement que l’on se souvienne de sa présence ici, comme quelque chose marquant les esprits, elle tenta de se faire le plus discrète possible. C’est également comme cela qu’elle tomba sur un campement qui se prolongeait jusque dans la ville. Ne pensant qu’à s’éloigner, elle n’avait pas pris en compte la proximité de la ville et la fête –dont elle ne savait rien- aidant, Anthere se retrouva rapidement au milieu d’un tohu-bohu. Des gens de tous les âges riaient, criaient, se promenaient, visitaient, se défiaient, des dizaines d’enfants courant tout en hurlant entre toutes ces personnes. Dyrinn.

Anthere sentit l’angoisse monter, mais maintenant qu’elle était là… Peut-être devrait-elle faire comme Spartan, agir normalement sans s’alarmer. Elle n’eut guère le choix cependant, car un large groupe de personne la compressa vers les rues de la ville, si l’on pouvait dire ainsi, et la jeune femme se retrouva rapidement dirigée contre sa volonté vers la source de toute cette agitation. Anthere s’en rendit compte très vite, il s’agissait d’une fête de village. Capable de comprendre a peu près la langue autochtone, elle ne saisit que quelques mots dans ce brouhaha, mais qui furent assez parlant pour qu’elle puisse comprendre dans quoi elle venait de tomber. La Fête de la Fertilité. Enfin, comme eux, une simple fête de saison annonçant la venue du printemps. Ne information quelque peu rassurantes, car comme dans chaque fête, chacun était bien trop occupé à s’amuser pour porter attention à son voisin, ce qui lui convenait parfaitement, il fallait l’avouer.