[ Clos ] Dédales de Ruelles

[Maître du Jeu]

Dédales de Ruelles

La fête foraine bat son plein, alors qu'aux quatre coins de la grande cité les grandes places et allées sont occupées par des stands et des jeux. Pour les rejoindre, il faut se faufiler dans les petites allées et ruelles de la ville qui se croisent et se mélangent dans des chemins à la logique parfois confuse.

Vous pouvez tenter de suivre avec plus ou moins de confiance les panneaux qui aident les touristes à se repérer, mais si vous ne voulez pas vous perdre, il est recommandé de se lié d'amitié à un habitant de la capitale, qui saura vous guider vers les attractions les plus intéressantes du festival sans (trop) se perdre !

Ici, à moins de trouver des jetons égarés par terre, vous n'aurez pas d'occasion d'en gagner, mais c'est un passage nécessaire pour rejoindre le reste de l'événement !

[Ayme]

[Poste 1]

"Mais qu'est que je fou là, mais qu'est que je fou là, mais qu'est que je fois là..."


Voilà les paroles que ce répéter Ayme en rond dans sa tête alors qu'elle avancé dans les déballe des rue de la fameuse cité de Seian. Son fidèle compagnon, Nox, sur son épaule contempler les scène festive avec dégout, et leur nouveau camarde voler à leur hauteur en repérant un quelconque objet à voler. A la base, le trio c'était aventurer dans la ville après avoir entendu de nombreuse rumeur sur des trésors de guerre inestimable soigneusement cacher ou ranger dans les musées. Mais par manque de chance, les voilà tous les trois coincés dans des festivités joviales. Dire qu'ils viennent de quitter l'île de la Demi-Lune et leur maudite fête de l'amour pour ça...
Tout ceci ne serai pas arriver si Mark ne l'avais pas lâcher en plein milieu du festival des coeurs en lui disant de s'occupé à Terros jusqu'à son retour, soit bien une à deux semaines, le temps qu'il s'occupe apparemment d'un affaire qui avait mal tourné sur l'île au amour... Ayme n'a même pas eut l'occasion de l'insulter quelque fois avant de partir gambader. Ils auraient pu rester sur l'île à flâner et à boire des cocktails sur la plage, mais ayant croiser un chasseur de prime au même endroit, Ayme trouvait cela plus prudent de bouger le plus souvent possible.


Des pétards, des ballons, des enfants… Mon dieu surtout des enfants qui courraient partout dans les ruelles, tellement joyeux qu’ils se foutaient bien de ce qui les entourés, et Ayme failli tomber plusieurs fois à cause d’un maudit gamin surexcité.

Autant Nox n’avait pas l’air très alaise au milieu de tous ses enfants, un seul faux pas et il s’avait qu’il ne manquerai pas à un câlin, des mignonneries et des compliments niais dû à son épaisse fourrure toute douce… Rien qu’à cette idée, l’Evolie rebelle frissonna.
En revanche, Krôbos semblait bien alaise. En même temps, les festivités il connait bien, vu la ville d’où il vient. Et pour lui, autant de monde et de fête signifie surtout plus de chose à chiper facilement. Ayme avait même presque cru l’entendre rire de satisfaction.
Les odeurs dans les rues ne manquaient pas, une tonne de chopes les unes collés aux autres vendaient diverses gâteries Pokémon et gourmandises pour les clients. Il ne fallut pas attendre quelques minutes une foi au cœur de la ville pour que le corbeau s’envole à l’affut de se mettre quelque chose de gratuit et bon sous la langue.

« Krô revient ! » dit Ayme en le voyant s’envoler. Elle n’aimait pas être autoritaire, mais quelqu’un avait estimé son âge lorsqu’elle l’avait rencontré, et même s’il en avait pas l’air sous ses airs malicieux, ce n’était encore qu’un enfant. De plus il avait le talent pour se mettre dans de beaux draps…

Elle scruta le ciel, légèrement inquiète. Mais ce ne fut pas long avant de revoir la tâche noir apparaitre et planer vers eux, le griffe bien pleine d’ailleurs…
L’oiseau de malheur était revenu avec deux beignets dans chaque pâte et un dans son bec. Ayme secoua la tête, mais ne pu s’empêcher un petit sourire au coin des lèvres. En tout cas ils c’étaient tous bien trouvés.
Krô donna donc un beignet à chacun. Ayme, au lieu de l’engeuler d’avoir voler de la nourriture, elle le remercia et lui gratouilla la tête. Le corbeau croassa de plaisir et entama son mets. Leur relation n’avait peut-être pas des mieux commencé, une attaque météore dans l’ail n’est jamais très agréable… Mais il était content de pourvoir enfin être lui même autour d’un humain, les autres avait tous tendance à lui faire la morale…

Nox apprécia aussi grandement son beignet aux bais. Il ne pouvait nié qu’il y avait du bon dans un festival, et que leur nouveau camard avait du cran malgré sa jeunesse. Et ça il aimait bien. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne remercia pour la gâterie. Déjà il ne l’avais pas insulté, connaissant Nox, c’était un très bon début.

Mais voici que le corbeau s’envola à nouveau.
Et cette fois si ne s’en sortît pas si bien…

Quelques minutes s’écoulèrent, puis la rouquine entendit au loin les cris d’un homme qui jura. Quelques secondes après, son Cornebre apparut devant elle, en plein vole au milieu de la foule, paniqué, et parti directement se cacher derrière l’épaule de sa dresseuse. Ayme resta perplexe, mais lorsque l’homme, grand et costaux, et apparemment très énervé apparu devant elle, la flamenoise ne perdit pas son sang froid.

« Je peux vous aider ? »

« C’est votre piaf ça ?! » dit-il en pointant son gros doigt gras vers Krô.

« Oui c’est mon Cornebre » répondit-elle le plus calmement et distingué possible.

« Alors vous allez lui apprendre les bonnes manières et lui dire de ne pas voler les affaires des autres ! Non mais ! »

Le corbeau se fit tout petit de peur de se faire réprimander par Ayme, mais elle n’en fit rien.

« Que c’est-il passé ? » demanda-t-elle toujours aussi calme à l’étranger.

Enervé par sa quiétude, il expliqua brièvement et dans un language peu correcte que Krô avait prit une Chevalière argenté serti d’une pierre brillantes bleu foncé. Cela ne devait pas avoir une très grande valeur, mais son oiseau avait l’air de s’y être attaché. Ayme rendit la bague au marchant, s’en même s’excuser, qui s’enfuit alors furieux. Krô en revanche avait les larmes aux yeux en voyant son butin disparaître dans la foule.

« Tu l’aime vraiment cet anneau ? »

Le petit corbeau hocha de la tête timidement. Ayme souffla mais sourit, il était tellement mignon leur nouveau voleur, et chérissait particulièrement ce qui brillait.

« Bon, on a plus qu’à essayer de le gagner ! Après tout c’est comme ça que fonctionne une fête foraine non ? »

Nox l’interrogea du regard : Pourquoi diantre pas la voler de suite ? Un petit coup de passe-passe sera très rapide sur un marchand aussi médiocre. Mais la rouquine lui expliqua rapidement que si la bague venait à manquer, ils seront les premiers suspects. Ayant déjà été repéré, cela ne pourrai attiré les chasseur de prime… Ayme ne voulait pas prendre un tel risque pour un objet aussi peu précieux.
Et les voilà donc partis à la recherche de jetons, mais par où commencer ? Tous les stands semblait si… Ennuyeux…
Mais un panneau attira son attention : « Stand de Tir » ? Cela pouvait en effet être plus intéressant.

Le trio s’en alla donc vers ce fameux stand, curieux de savoir ce qui les attendait

[Styx Léthé]

[N° 1]

La grande Cité de Seian. Capitale de la nation de Terros. Merveille d’architecture et de progrès, en grande partie son système de transport public propulsé à la Maîtrise de la Terre. Endroit prisé des touristes, mais aussi de nombreux combattants de tous bords ; entre les simples guerriers, les diverses variétés d’élémentaux et les dresseurs avec ou sans spécialités, nombreux étaient ceux qui se retrouvaient à s’affronter dans l’arène centrale de la ville.

Pourquoi cet extrait de guide touristique, allez-vous me demander ? Eh bien parce que je n’y étais tout simplement jamais allée, et que pour être honnête, j’avais assez hâte de voir à quel point les rumeurs étaient fondées…

Bink

« AAAAAAAAAAAAAAAA— »

SLAAAAAAAAAAAM !

… Une fois que j’aurais fini de laisser l’empreinte de mon visage meurtri dans les pavés de ce que j’ai vaguement deviné être une rue commerçante. Aïe. Et merci Yoru d’arranger les choses en prenant bien soin de passer par là pour quitter ton nid.

Lentement, TRÈS lentement, je parvins à décoller ma tête du sol sous le regard clairement intrigué des passants. Quoi, vous avez jamais vu une jeune fille tomber du ciel en plein milieu de chez vous ? …C’est une question rhétorique, pas la peine de répondre. Tout en vérifiant rapidement que ma chute de quelques mètres ne m’avait pas fait éparpiller mes (certes maigres) possessions, je jurai en silence de tuer Roigada la prochaine fois que je repasserais à la maison. M’apprendra à lui demander un coup de main… Bon, okay, vu comment je lui en ai fait baver quand j’étais plus jeune, ça doit être sa façon de se venger.

Un petit jappement de Yoru me ramena dans le présent, et je remarquai que les civils me contemplaient désormais avec circonspection. Normal, cela dit : j’étais clairement pas du coin, vu ma dégaine et mon teint, et mon arrivée… Fracassante, on va dire (quoique, même pas de nez cassé au final, plus tendres qu’il n’y paraît ces pavés) ne m’identifiait pas vraiment comme une touriste.

Bon. Va falloir faire de la diplomatie. Joie, bonheur et alacrité.

« Eeeeeh, du calme, les gens… Vous inquiétez pas, je viens juste pour le festival… Petit incident de Téléport… C’est par où, au fait ? Pas eu le temps de voir avant l’atterrissage. » Un fruitier, visiblement moins parano que les autres, pointa silencieusement un panneau comportant plusieurs indications directionnelles. Ouuuuuups. « Ah, merci bien, m’sieur… J’peux vous prendre une Baie Kika, aussi ? Mal à la tête… »

Une fois mon médicament en main et quelques piécettes dans la sienne, je me baissai un court instant pour permettre à ma boule de poils de sauter dans ma capuche, et me mis en route. Ça devrait pas être trop loin, l’arène avait l’air assez grosse vue d’ici…

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« Bon baaaah… J’crois qu’on est paumés, mon Yoru. »

« Rua. Zo zo. »

Sérieusement, quel est le cinglé qui a eu l’idée de mettre autant de petites ruelles interconnectées dans cette ville ?! Ils ont fait leur plan des rues avec un plat de ramen ou quoi ?! Je serais bien passée par les toits, mais quand j’ai essayé, y’a ces types chapeautés qui m’ont poliment fait comprendre (en me tenant en joue avec leurs gants en pierre) que c’était pas tout à fait autorisé… Putain d’service de sécurité qui fait du zèle. Bref… Bon, gauche ou droite, cette fois ?

« Euh… J’peux vous aider, m’dame ? » SA MAMAN LA… Caaaaalme, Styx, caaaaaalme, pas attaquer par réflexe parce que y’a quelqu’un qui est arrivé derrière toi sans que tu le remarques !

Tout en essayant de me maîtriser pour ne pas envoyer un mawashi à mon interlocuteur, je me retournai pour dévisager… Un gamin. Trappu, touffe noire, iris verts, une dizaine d’années grand maximum, des fringues pas trop crades, et un air à peine benêt… Ok, c’est un gars du coin, ça c’est sûr. Paaaaaaaarfait, voilà mon guide !

« Un peu que tu peux, junior. Je cherche l’arène, vu qu’apparemment y’a des gnons à aller distribuer, mais on a oublié de me donner un plan. Tu saurais pas où c’est par hasard ? » Hochements de tête vigoureux du minot. « Ok, je te propose un deal : tu m’y conduis, et si je gagne quelque chose, t’as droit à un pourboire… Sauf si tu m’appelles encore une fois "m’dame", auquel cas tu bosses gratis, je suis pas si vieille que ça quand même. Ça te va ? »

« Pour sûr, m’d… Mam’zelle ! » Ah, bien, au moins, il apprend vite ce petit.

Alors que je lui emboîtais le pas, j’ai soudain réalisé que j’avais oublié un petit détail. « Au fait, junior. Tu t’appelles comment ? »

« Bolin, mam’zelle ! Et vous ? »

« Léthé, Styx Léthé. Et la p’tite boule de poils qui dépasse de mon épaule, c’est Yoru.» Et sur ces introductions, nous retournâmes à la route vers la BASTON !

[Kaé]

Message n°1


La gamine, installée sur le dos de Luxray, poussa un cri de joie lorsqu’elle aperçut enfin, au loin, la capitale de son pays. Absol et Démolosse étaient toujours muselés, Diamat continuait à avoir du mal avec la coopération entre ses deux têtes, Zorua était encore déprimée de la visite à la Nouvelle-Gilnéas et Luxray était exténuée de devoir traîner tout ce petit monde. Kaé espérait vraiment que le Festival du Printemps remonterait le moral de tout le monde, parce qu’en l’état… Ce n’était pas exactement la joie.

Une heure après, la bande arrivait enfin au pied de la cité. Ça grouillait de monde dans tous les sens, c’était tout agité de partout et plein de rires et de bonne humeur. L’ambiance eut même le mérite de réveiller Zorua, qui commença à jeter des coups d’œil un peu partout de curiosité. Kaé était de plus en plus intenable, cela faisait des lustres qu’elle n’avait pas participé à ce Carnaval ! Et pourtant, Arkeus savait que c’était à ces événements qu’elle avait façonné les meilleurs souvenirs de sa plus jeune vie.

La foule continua de s’épaissir au fur et à mesure de leur avancé, et Kaé commença à remarquer les coups d’œil dérangés que lançaient les gens en direction de ses bêtes. Si elle savait que ses deux « mâles alpha » n’étaient pas des mauvais bougres, mais juste des idiots dans une mauvaise passe, ce n’était probablement pas l’impression qui en ressortait, avec le licol et tout. Et à côté de ça, Diamat fracassait encore un autre établi, fichant la pagaille sans même comprendre comment il était arrivé là. Un de ses quatre, la dompteuse allait vraiment devoir prendre le temps d’entraîner ces deux cerveaux à communiquer entre eux – et déjà qu’elle avait du mal avec le sien, cela promettait d’être drôle. Mais, en attendant, ils allaient tous devoir se contenter de leur nid sphérique. Elle rappela donc toutes ses bêtes sauf Zorua, toujours nichée sur son épaule. Elle n'était pas très encombrante et embêtait personne, et avec un peu de chance la bonne ambiance lui changerait les idées.

La fille continua donc à vaquer dans les rues, son estomac criant famine. Depuis qu’elle avait été zappée au milieu de l’océan et récupérée par le Capitaine Kindâh, elle avait perdu toute sa monnaie et n’avait pas réussi à en récupérer depuis son débarquement du bateau. Ses fringues étaient aussi dans un piteux états, rafistolées à la va-vite, juste suffisamment pour la couvrir de manière à ce qu’elle puisse encore continuer à s’agiter sans être restreinte.

Excusez-moi mademoiselle, mais les grosses armes ne sont pas autorisées dans la cité pendant le festival.

La gamine se retourna pour voir qui était le type qui lui avait saisi le bras en prononçant ces mots. Elle se retrouva face à face avec un soldat de la ville, probablement en patrouille dans le coin. Du doigt, il pointait le katana qui pendait à la ceinture de la demoiselle.

Autorisées genre… Pas du tout ? Parce que je peux pas m’en séparer, c’est un cadeau…

L’officier eut l’air un peu gêné, puis lui expliqua qu’il lui fallait, au minium, cacher son sabre de façon à ce qu’il ne soit plus visible. Elle hocha vigoureusement la tête et dissimula son katana dans une des noigrumes encore vide qu’elle avait. Elle n’aimait pas vraiment faire ça, d’abord parce que c’était le meilleur moyen pour oublier où on avait casé ses affaires, mais aussi et surtout car cela lui faisait vraiment très bizarre de ne pas avoir son arme qui cognait contre sa cuisse à chacun de ses mouvements. Mais bon, si c’était le prix à payer pour pouvoir se promener tranquille, elle se plierait volontiers aux règles ! Maintenant que tout était en ordre, elle reprit sa marche, à la recherche de quelque chose à manger dans le coin…

[Yugo]

2/

Cela fait quelques heures que nous sommes attablés, entre des petits biscuits et de l'alcool. Mitsuki me voit commencer à pencher la tête. L'alcool me vient à la tête, m'emmenant lentement vers l'inconscience. Elle m'attrape alors le bras et se lève en remerciant les personnes autour de nous.

-Veuillez nous excusez. Nous allons continuer à profiter de la fête. Je vous souhaite aussi de bien continuer dans votre gaieté. Dit-elle en sortant un charmant sourire. Puis me chuchotant, avant que je ne dise quoi que ce soit pour protester, d'une voix autoritaire. Tu as besoin d'un bon bol d'air. Viens.

Nous marchons alors tranquillement, la jeune femme serrée contre mon bras. Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire béat, en moitié dû à l'alcool. Devant ma tête d'ahuri jeune femme éclate aussi de rire.

-Tu as vraiment un air idiot quand tu es saoul. Lâche-t-elle.

-Je suis juste le plus heureux des hommes, au côté de la plus belle femme du monde. Répondis-je du tac au tac

Elle éclate aussitôt de rire, mais ne peux s'empêcher de rougir tout de même. Elle stoppe la marche et se met face à moi.

-L'alcool te fait dire vraiment n'importe quoi. Mais ça fait tout de même plaisir. Et elle m'embrasse tendrement, ignorant les passant qui nous regarde en poursuivant leurs routes.

Nous voyons des stands partout. Des stand de nourriture, dont, un surélevé. On y aperçoit des personnes autour d'une table essayer de manger le plus vite possible. Mon regard s'arrête particulièrement sur deux participante, une brune et une rousse, qui se engloutissent des choux de façon ahurissante. La nausée me vient très vite à la gorge. Ma compagne sourit de pleine dents en voyant ma tête, et d'un même pas mais sans un mot de plus, nous continuons notre petit tour.

Plus loin, on remarque un ring. Plein de gens sont amassés autour, et deux hommes costaud essaient de chasser l'autre de la surface. nous restons un peu de temps à encourager celui qui nous semble le plus déterminé. En effet, après de longue minutes d'efforts, il parvient à faire reculer son adversaire, jusqu'à ce qu'il sorte du terrain. Nous laissant aller à l'effervescence, nous crions pour l'acclamer. Il demande alors à la foule un nouvel adversaire. Mitsuki me regarde :

-Tu veux essayer ?

C'est en éclatant de rire que nous faisons demi-tour. Nous continuons alors à nous balader dans les rues pleines de fêtes.

Nous finissons par arriver à un endroit où s'organisent des jeux de lancers et de tirs. Des jeunes gens, s'affrontent sur des cibles aussi bien au tir à l'arc, qu'à l'arbalète ou encore à la sarbacane. Certains essaient même de lancer différents poids à mains nues.

De l'autre côté, des hommes ont étalé des pistes en bois pour un jeu de quilles, tandis que leurs voisins ont préféré installé des stand où le but est d'effondrer des boîtes en bois.

-Ca, au moins, je sais que j'ai une chance. Dis-je en me redressant fièrement. Ce qui déclenche aussitôt un fou rire de la jeune mariée.

[Styx Léthé]

[N° 5]

« Gauche ! »

Je m’enfonçai dans la ruelle presque déserte désignée, manquant de peu l’emplâtrage dans le mur d’en face à cause de mon élan.

« Deuxième vers la droiiiiiiiiite ! »

Ignorant l’Ultrason lancé par Bolin suite à sa projection par-dessus une roulote qui bloquait la moitié du chemin, un pic de vitesse me permit de prendre appui sur le mur de gauche avant de m’élancer vers les cieux, rattrapant le col de mon guide au passage. Apercevant une petite fontaine au milieu de la placette sur laquelle nous n’allions pas tarder à nous écraser, j’étendis mon esprit vers elle ; une langue d’eau jaillit du bassin dans notre direction, formant rapidement une pente douce qui vint me cueillir à l’apogée de ma trajectoire.

Maintenant ma concentration pour lui faire garder une surface de tension suffisante pour que nous ne passions pas au travers, je glissai à peu près gracieusement le long de cette voie aqueuse (enfin, autant que possible avec un gamin terrifié à bout de bras), modelant l’extrémité basse de la rampe pour qu’elle pointe vers la pénétrante indiquée avant mon envol. Une fois de retour sur la terre ferme, je m’accordai un court instant de trot pour remettre en place mon ouvrage, avant de repartir à toute berzingue sous le regard de quelques locaux à l’expression plus que perplexe.

« C’est encore loin, gamin ?! »

« Plus trop, mam’zelle ! » Huh. A part son coup de flippe lorsque je l’ai introduit à un cours de balistique (c’était lui la baballe), il était plutôt calme pour sa situation, le gosse. Je ne veux pas savoir pourquoi… « Vous prenez à gauche dans deux intersections et on y est ! »

« Ca roule ! »

Passant un croisement où je dus faire quelques écarts pour éviter un marchand de choux passablement nerveux, je repérai rapidement l’arcade désignée par le petit et ralentis légèrement l’allure avant le virage pour éviter un accident, vu que le chemin s’annonçait un poil plus étroit. Une odeur plus qu’appréciable commençait à atteindre mes narines ; on arrive sur le manger !

Quelques dizaines de mètres plus loin, je freinai progressivement pour finir au pas à l’instant où je pénétrai sur une place de belle taille, relâchant enfin Bolin. Qui a apparemment cru que je n’entendrais pas son soupir de soulagement, mais je laisse passer pour cette fois, c’est vrai que j’ai pas été particulièrement prudente pour le coup. Mais bon, l’estomac est roi, et le mien réclame son dû !

Je jetai un œil aux alentours alors que j’avançai vers l’estrade centrale, qui semblait être l’attraction principale. Quelques stands sur le pourtour proposaient des spécialités locales à des tarifs que je trouvais outrageusement élevés, même si les pancartes précisaient qu’il était possible de payer en jetons. Ah, les tarifs évènementiels, toujours un excellent moyen de se faire du blé sur le dos des pigeons touristes !

Et en parlant de ça…

« Comment ça, un jeton pour participer ?! » Je me retournai vers mon guide, qui affichait une expression tout à fait à sa place sur un Cerfrousse effarouché. « Tu m’avais dit que c’était gratuit ! »

« Bah c’est c’que j’avais entendu dire mam’zelle ! Ca se trouve ils comptaient pas les jetons comme de l’argent ! »

… Après une seconde de réflexion, c’est vrai que son argument se tient… Mais ça me troue quand même vachement le derche, pour le coup ! On m’avait dit gratuit, je veux du gratuit ! Bon, comment gruger…

« Bon, mademoiselle, si vous comptez pas participer, dégagez le chemin, y’en a qui attendent derrière vous, là. » Oh, tu te calmes tout de suite mon gars, c’est pas parce que tu gères l’admission que t’es à l’abri d’une tatane !

Bon, en fait si, parce que sinon je peux pas rentrer… Mais t’as saisi l’idée ! Et en parlant d’idée, j’ai l’impression que Yoru en a une vu qu’il commence à me tirer sur le pantalon. Baissant le regard pour voir ce qu’il me voulait, je m’accroupis en constatant qu’il tenait quelque chose dans sa bouche. Deux petits cailloux plats, chacun plus ou moins de la taille d’une pièce…

Comprenant instantanément son idée, je dus lutter pour contenir un énorme rictus. Le remerciant d’une gratouille entre les oreilles qui me valut un jappement appréciatif, je me redressai en dissimulant les objets dans ma main droite et, abordant une mine résignée, la plongeai dans la poche où j’avais entreposé les jetons obtenus suite à ma victoire face au Roc. Faisant semblant de fouiller dedans, je la ressortis rapidement et tendis les caillasses au fonctionnaire.

Sauf qu’à la place de caillasses, ce furent deux jetons rutilants qui atterrirent dans sa bourse ouverte. Daignant à peine leur adresser un regard, le vieillard hocha la tête et me fit signe d’avancer vers la petite zone d’attente, le temps que l’épreuve en cours se termine. Marmonnant un remerciement, je ramassai mon Pokémon et obtempérai, Bolin sur les talons. Hein, quoi, pourquoi je le laisse pas marcher tout seul cette feignasse ? Bah parce qu’il est pas encore si doué que ça en illusions figurez-vous, et qu’en maintenir une sur un objet qu’il n’a pas dans son champ de vision ça lui demande vachement de concentration ! Alors imaginez pour deux, il est même plus en état de marcher !

Jubilant intérieurement de la réussite de mon méfait, j’atteignis le lieu désigné et me posai sur un banc aimablement mis à disposition en observant les derniers instants du round précédent.

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