[ Clos ] [Event 8G] Exploration de la Tour Bonheur [Chad/Elvira/Trellia]

[PNJ]

Tour Bonheur

Après une expérience de voyage aussi impressionnante et intense, vous vous attendez probablement à atterrir dans un lieu peu ordinaire, n’est-ce pas ? Eh bien dans ce cas, vous risquez d’être déçu : vous êtes dans un bête bâtiment en pierre. Tout est en pierre grise brute : le sol, les murs et même le plafond. Devant vous s’ouvre un long couloir avec plusieurs intersections et juste en face, vous apercevez un immense escalier. Mis à part le cri de quelques Pokémon, vous n’entendez rien de particulier. Vous décidez donc de gravir ce mystérieux escalier et là… Vous vous retrouvez un étage au-dessus dans un environnement identique à votre lieu de départ ! A un détail près : pas d’escalier en vue cette fois-ci ! Vous commencez à comprendre que vous êtes perdu dans une sorte de tour labyrinthique infestée de Pokémon sauvages et agressifs. Trouvez donc l’escalier suivant et ne perdez pas espoir ! Une surprise vous attend au sommet...

Au détour de ce labyrinthe, vous allez rencontrer... Rongourmand, Minisange, Moumouton, Crèmy, Wimessir ♀. Leurs évolutions arriveront plus tard.

[Chad Kehr]

Mais qu’eeeest-ce qui se paaaasse ? J’ai l’impression d’avoir été subitement aspiré par un ouragan de couleurs qui me ballote de gauche à droite sans vergogne. C’est un véritable cauchemar ! Mon corps encaisse des chocs d’une telle force que j’ai l’impression de me faire broyer les os. Et ça, c’est sans parler ce mal de crâne qui me prend, comme si toutes les voix d’Erasia m’hurlaient subitement leur savoir et me forçaient à l’assimiler. Quel enfer !
J’ignore combien de temps ce cauchemar à durer. Parce qu’il me semble que c’était ça : un cauchemar, rien de plus. Je me suis réveillé en sursaut, allongé sur le sol froid pierreux d’une baraque qui ne m’inspire aucun souvenir. Putin, ce bad tripe ! Je ne sais pas ce qu’on a fumé hier, mais plus jamais je n’y toucherai !

Je me redresse sans trop de peine, malgré un mal de crâne à m’en faire péter les veines. J’ai l’impression d’être encore défoncé. Mon corps titube de gauche à droite, déséquilibré par mon bassin étrangement lourd. Whoa… je repose la question : qu’est-ce qu’on a fumé hier pour que ça me fasse un tel effet ? Les yeux encore mi-clos sous l’effet de la fatigue, j’ai l’impression que mon bide a triplé de volume lorsque je le tâte de mes mains. Bouarf… Allez, c’est pas important. J’ai toujours deux jambes, deux bras et une tête, rien ne mériterait que je m’y attarde plus longtemps.

— Hâmon ?

Ouaah, le délire. Ce n’est pas ma voix normale, ça ! On dirait un Miradar qu’aurait appris à parler l’humain. Faut croire que tous mes sens sont perturbés, y compris mon ouïe. Je tourne la tête de gauche à droite. Y’a bien un autre Pokémon, là, avec un glaçon sur le crâne, mais je ne l’ai jamais vu auparavant. Surement celui du type avec qui je me suis défoncé, d’ailleurs je pense deviner que la tasse bizarre à côté de lui contient le machin qui nous a mis dans cet état.
Mais qu’est-ce qu’on a foutu, hier ? Je me rappelle vaguement avoir passé la journée avec Trellia et Elvira, et puis… et puis ce cauchemar infernal.
Courage Chad, ça va te revenir. Pour le moment, reste sur le plus logique : fouiller tes poches à la recherche de la pokeball de…

— Oh bordel, mes fringues !

Nan mais je rêve, je suis à poils en plus ! Depuis quand je suis aussi poilu ? Aouch… Trop mal au crâne pour réfléchir à ça. Rajoutons-le sur le dos de cette chère migraine (Elle a bon dos, la migraine).
Allez Chad, on se réveille, on va dans la cuisine boire un bon verre d’eau, et on oublie tout ça. Cette idée en tête, je monte l’escalier – seule issue évidente – en laissant derrière-moi les autres Pokémon.

Oulà. Alors, de un, mon agilité en a pris un coup : mes jambes sont lourdes comme deux bâtons, j’ai l’impression de sortir d’une hospitalisation ; Et de deux… Où on est ? Cette pièce est exactement la même que la précédente ! À la différence que cette fois, au lieu du Pokémon bizarre que je connais pas et la drogue en tasse, y’a… un autre Pokémon que je connais pas, qui lui est bien debout. Il a de mignonnes petites cornes recourbées en guise de chevelure, un pelage aux airs de tablier blanc et un visage mignon comme tout ! On dirait une gentille gouvernante en peluche.
Tout en continuant à frotter ma tête douloureuse de ma main (que j’ai pas encore pris la peine de regarder), je me dis qu’avoir trouvé quelqu’un d’éveillé est déjà un premier pas positif. Je m’exclame donc d’une voix aussi sérieuse que mon état somnolant le permet (et aussi crédible qu’elle puisse l’être avec ce timbre aigu de Miradar bourré) :

— Euh, ‘scuse-moi, t’as pas vu Hâmon et les autres ? Et mes fringues…

Le Pokémon sursaute à mon appel, se tourne vers moi. Ses deux pupilles s’illuminent d’une joie sans pareil. C’est également à ce moment que mes doigts percutent l’étrange casque en pierre qu’on m’a fourré sur la tête. Mon autre main visite mon crâne à l’opposé de la première et en découvre la seconde partie, que rien ne relie à la première. Dans un réflexe, j’agrippe ces énormes cailloux pointus et tente de les retirer… avant d’hurler à la mort.

— BORDEL DE GRUIKUI À LA COLOMBEAU !

Qui est l’abruti qui m’a collé des rochers aux tempes ? Ça fait un mal de chien et…

Quoi ? Pourquoi elle me regarde comme ça, la Pokémon ? Elle s’approche toute timide, sans oser me regarder dans les yeux et les mains derrière son ventre dodu. Je la regarde faire jusqu’à ce qu’elle n’ose un rapide baiser sur ma joue.

— Non mais ça va pas ! ai-je hurlé en la repoussant de mes bras.

Ah ? ça y’est, ils entrent dans mon champ de vision. Mes bras. Mes mains. Trois doigts sur une patte blanche.
C’EST QUOI ÇA ?!
J’ai hurlé. Un cri fort, puissant et instinctif ! Mais pas de ceux qu’on aurait imaginé venant de moi. Non ! Une voix enjôleuse dont l’onde se propage directement jusqu’à Madame bisou, laquelle l’encaisse de plein fouet.
Oh, m… Elle rougit, détourne le regard et frotte le sol du bout de ses pieds d’un air hésitant. J’ai un pas de recul. Un second. Trop tard. L’animal m’a bondit dessus, hurlant à son tour de cette même voix enjôleuse qui vient s’ajouter à ma migraine.

— Mais foutue Poichigeonne obèse, lâche-moi !

J’ai beau me débattre, on dirait qu’elle n’écoute plus rien à présent et veut absolument me faire un câlin des plus farouches.

Je rêve où elle me prend pour un Pokémon là ?

[HS : j'me suis permis d'aller à l'étage direct, vu que Chad ne sera pas trop "choqué" de son état tant qu'on lui aura pas montré la vérité en face hésitez pas si y'a le moindre soucis !]

[Elvira Greyhunt]

Et puis merde… Un grognement sonore s’étire dans l’air et pourtant, ce n’est pas le son habituel qu’Elvira est habituée à entendre quand elle grogne. Elle se fige un instant, la première chose qui lui revient et ce fut la vision étrange du tourbillon coloré qui apparaît subitement et qui les avale. Elle se souvient vaguement des cris d’exclamations, de l’aspiration, des étourdissements et enfin du pire sentiment de toute sa vie, la coupure psychique avec ses compagnons. Elle est complètement seule avec elle-même. Elle trouve enfin la force de se soulever et elle réalise que sa tête lui pèse énormément, comme si elle est énorme. Un grognement une nouvelle fois et cette fois-ci elle se souvient que le son n’est pas habituel. Elle ouvre ses yeux et elle est déstabilisée par l’étrange vision de ses mains ou plutôt ses palmes bleues allongées. Elle plisse les yeux et la plus étrange des sensations lui arrive, ou plutôt le manque de sensation, elle n’est pas capable de plisser les yeux.

Cette fois-ci, elle se soulève rapidement et titube maladroitement sous la perception de son corps étranger. Son corps qui lui est étranger et sous cette perception d’elle-même, elle est confuse. Son regard glisse ensuite sous les pieds palmé jaune canari et cette fois-ci, son cerveau explose sous l’incompréhension. Ce n’est pas son corps, en aucun cas ce n’était SON corps. Une fois qu’elle est faite trois fois le tour sur elle-même en examinant de son mieux son "corps", elle porte son attention sur les décors qui l’entourent. Quelques Pokémon ici et là, un décor de tour de marbre blanc ou du moins ce qui semble y ressembler, un large et long escalier qui s’étirer vers le haut, à sa droite un… Pokémon noir et blanc qui semble confus et à sa gauche… Une tasse pâle aux liquides mauves gluante qui donne l’impression de remuer de lui-même. Elle frisonne un peu et une fine poudreuse commence à lui tomber sur la tête.

Tandis qu’elle lève la tête pour observer le phénomène, elle grommèle une nouvelle fois. « Et puis m*rde ! C’est quoi ce bordel ! J'suis un… J'suis quoi moi d’abord ! Un glaçon géant ?!? Et c’est quoi cet endroit sorti de… Sortie… GRRR ! » Avec colère, elle se penche et remarque que le Pokémon noir qu’elle avait aperçu plutôt n’est plus là. Elle se sent envahie par une étrange colère et pourtant elle ne comprend pas pourquoi. Dans son examination d’elle-même et des lieux, elle n’avait même pas remarqué que l’un d’entre eux, c’était sauver. Elle s’avance vers la seule sortie de la pièce avant de revenir avec un pas de canard constiper. Elle se penche et attrape maladroitement la tasse qui repose au sol, elle fait de son mieux pour ne pas laisser échapper l'épais liquide de la tasse. Elle a la vague impression que si elle laisse ceci derrière, qu’elle allait le regretter.

C’est d’un pas décidé, mais maladroit, qu’elle quitte la pièce accompagnée de sa tasse. Dans l’autre piège, non loin d’un escalier, se trouve… Hey, c’est le Pokémon noir de plutôt ! Il se met brusquement à hurler et à se parler à lui-même. Troublée, Elvira observe la scène avec une impression de reconnaître quelqu’un dans les agissements de ce Pokémon. Interdite par la scène et les agissements des deux Pokémon, elle les observe un instant avant de les voir combattre… Elle n’est pas sûre si elle doit voir la demoiselle qui fait de l’œil à l’autre comme une "ennemie", mais il est clair qu’elle désire faire des enfants de l’autre qui ne semble pas du même avis. Il y a un peu de bousculade et ils roulent au sol dans une étreinte semi-amoureuse et horrifier en même temps. Quand il s’exclame à nouveau et qu’il l’insulte de Poichigeonne obèse, Elvira sait au plus profond elle-même que ce Pokémon est Chad. Sans plus attendre, elle s’élance et tasse brandi, elle charge tête baisser la Poichigeonne obèse. La repoussant sans qu’elle comprenne le pourquoi de cette action, la version femelle la dévisagea. Pourtant, Elvira ne s’arrête pas là et continue avec un coup de boule qui fait éclater sa tête cube.

À nouveau prise par la surprise, elle échappe la tasse en levant les mains pour toucher la nouvelle forme de sa tête. C’est à cet instant-là, que la chose féminine réplique farouchement avec une rafale Psy. Repousser par l’attaque psychique, La Bekaglaçon qu’elle est, lève un regard mauvais (aussi mauvais que lui permettent leurs deux formations rondes de ses yeux sans émotions), elle décide de répliquer avec toutes les forces qu’elle possède et un brusque vent de glace apparaît derrière elle pour venir frapper de pleins fouets la demoiselle qui se glace sur place. Posant les mains sur ses hanches… Elle regard Chad et marmonne : « Ta, bientôt, finit de te plaindre ? Je ne sais pas ce qui se passe, mais faut retrouver Trellia et trouver la sortie de cet endroit et je suis sûre qu’il faut prendre l’escalier. Tu vas arrêter me regarder avec ses yeux de poisson confus ?! C’est moi Elvira ! »

[Trellia Farron]

rellia ne se sentait pas très bien. Elle se sentait lourde, ou en tout cas, un peu vaseuse. Un choc, elle avait eu un choc, elle avait mal aux coudes et aux côtes. Quand elle ouvrit les yeux, sans comprendre ce qui c’était passé. En fait, elle ne s’en souvenait pas. La panique l’envahit quand elle ne reconnut pas le bâtiment dans lequel elle était ! En fait, cette fois Trellia se mit à trembler pour de bon et bizarrement, son premier réflexe fut de porter ses mains à sa ceinture, mais elle n’arrivait même pas à lever ses bras. Un sentiment de profonde panique l’envahit, elle ne se souvenait de rien, ne savait pas où elle était et son corps ne lui répondait plus. Tremblante d’effroi, elle entendit alors un hurlement et des pattes entrèrent dans son champ de vision. En s’éloignant, Trellia aperçut un… Un… Un truc à poil avec des couettes. Elle eut encore la sensation d’avoir de sérieuses lacunes en termes de Pokémon, en voyant qu’elle n’était pas capable de poser un nom sur le Pokémon.

L’esprit encore quelque peu embrumé, Trellia ne comprit pas très bien ce qu’elle entendit, mais en voyant approcher le Pokémon et en entendant –surtout- un beuglement soudain, elle sursauta tant elle ne s’y attendait pas et voulu se relever avant de se rappeler que son corps était inerte. Les choses s’envenimèrent très vite, car Trellia reconnut deux Voix Enjoleuse, balancée coups sur coup. Trellia n’y voyait pas grand-chose, le sol blanc lui donnait mal aux yeux et seules de pattes pleine de fourrure s’agitaient devant elle. Un grognement derrière elle la fit frissonner, mais avant d’avoir le temps de tenter veinement quoique ce soit, un haut-le-cœur la saisit. Brutalement, Trellia sentit son corps quitter le sol, alors que quelque chose l’avait saisit par le dos, bien que… Elle n’aurait su dire comment. Elle aperçut à son tour alors l’endroit, une pièce tout blanche, une sorte de marbre peut-être… Mais elle n’eut guère le temps d’en voir plus, elle se sentit transbahuter violemment, et elle sentit un liquide lui remonter et risquer de passer par-dessus bord, tandis qu’une sueur froide lui dégoulinait du front.

Sentant soudainement les hostilités grandir, sans qu’elle ne puisse rien faire, elle aperçoit alors dans un mouvement furtif, un pingouin enragé, qui la tenait vraisemblablement, à bout de bras, essayer de la balancer sur elle ne savait quoi. Saisit par la peur et l’incompréhension, Trellia hurla à son tour.

« What the fff…? Noooo! »

Tout se passait beaucoup trop vite. Le pingouin enrage se ravisa, mais une veritable tempête de neige se leva, sans aucune explication. Le plus étonnant, ne fut pas d’être soulevée par un Pokémon pingouin comme si elle n’était qu’un simple bout de bois, mais de le voir, l’entendre et le comprendre parler. Ce qui se passa dans la tête de Trellia fut assez indescriptible. Elle entendit alors la voix d’Elvira parler parfaitement à travers le visage, ou le glaçon, enfin la tête, bref, à la place du pingouin. Trellia garda le silence, et observa son reflet dans la glace qui recouvrait le sol. Sa terreur s’estompa et disparut. Non seulement il y avait quelqu’un qui se souvenait d’elle mais elle, n’avait pas non plus oublié. CE fut un immense soulagement… Finalement, elle lança machinalement, comme si ce n’était pas plus étonnant que d’aller chercher du pain :

« Non mais je suis là…
Je suis une tasse, mais tout va bien. »

Le gel lui renvoyait l’image d’une jolie petite tasse bleue clair et violet, typiquement terrosienne, avec un motif qui lui dessinait un regard adorable. Elle avait une petite brèche sur sa dorure et son thé avait l’air de vouloir déborder. C’était sa anse que la tenait Elvira le pingouin.

« Tu sais que tu as une tête de glaçon ? » Dit-elle mentalement à Elvira.

Il lui avait suffit de penser à ce qu’elle voulait lui dire, pour que ses paroles « s’échappent » de son esprit. D’après les leçons d’Abigaël, seuls les Pokémon Psy et Spectre, ainsi que certains Lieur, avaient le pouvoir de faire ce genre de choses… Un peu blagueuse, mais surtout extrêmement soulagée de ne pas être encore une fois rendue amnésique (ce que personne ne savait, ni même Elvira ou Abigaël), la situation était subitement beaucoup moins grave. Et puis surtout, elle avait la très étrange sensation que, que justement cette sensation précise ne lui était pas étrangère. Pas d’être une tasse à thé, mais de ne pas être… Tout à fait humaine… La même impression de familiarité qu’elle avait ressentit en revoyant pour la première fois Giselle, et Jillian. Tout en réfléchissant à la question, elle revit alors, quelque part dans sa mémoire, une grande main brumeuse, ou une espèce de nuage, se former et les avaler. Mais elle n’osa pas poser de question à Elvira. Si cette vision, ou cette chose venait d’un souvenir plus lointain que ce qu’ils vivaient en ce moment, Elvira voudrait en savoir plus…

« Bon ben… Qu’est-ce qu’on fait ? On devrait peut-être chercher nos Pokémon. »

[Chad Kehr]

Hein, quoi ? Elvira ? Comment ça, Elvira ? L’étrange pingouin dont la tête vient d’exploser en un glaçon plus petit raconte des choses bien étranges. En même temps, il vient de me sauver de ce qui m’a semblé être – quel cauchemar – une amourette forcée. Y’a du Elvira là-dedans, c’est pas faux. Mais quand même !

— T’as… changé ?

DIX POINTS D’ANALYSE POUR CHAD ! Clap, clap, clap !
Bref, ça c’était le début. Parce qu’après la réalité d’Elvira vient celle de Trellia. Et là, disons-le : je n’ai pas pu m’empêcher d’hurler de rire.

— Sérieusement ? Trellia, t’es devenu d’la vaisselle ! J’suis tellement en train de rêver, c’est l’délire, hahaha ! Haha… haha…

Passer du rire aux larmes, vous connaissez ? Ma tête me brûle, et voilà que je tends les mains en direction de la pauvre tasse pour la caresser délicatement en murmurant :

— Ha… mais c’est tellement triste, j’suis désolé ! On va t’aider, ça va aller, j’vais t’rendre ta forme normale, tu vas voir…

Je m’arrête en pleine tirade, secoue la tête puis me reprend d’un bond, encore tremblant sous le coup de cette émotion soudaine. WHOA ! Stop ! C’était quoi ça ?! Deux mains portées sur mon crâne, je grommelle de douleur en reculant, complètement déstabilisé par ces pensées intrusives qui m’envahissent et forcent mon empathie envers mes amies.
Oh, attendez. Je viens de réaliser un truc. Je pointe les deux filles – ce qu’il en reste – tour à tour en murmurant pour moi-même :

— Mais si toi t’es un pingouin… Et que toi t’es une tasse…

Je pivote d’un bond, quitte à trébucher à moitié pour me rattraper au glaçon qui a failli m’agresser sexuellement l’instant d’avant. Là, à travers la matière froide et translucide, j’aperçois non seulement l’animal figé dans une expression de terreur sans nom, mais également son double masculin, avec de maigres différences, dont la vision m’explique bien des choses !

— AAAAH ! Mais c’est quoi ça ? J’suis un… Machin ! Avec des cornes ! Et obèse ! C’est quoi c’bordel, et ce… ce… ce… (mon mal de crâne me reprend. J’entends ma voix qui m’échappe à nouveau, perdue dans des timbres mielleux attristés) ce glaçon ! Regardez-moi c’t’expression, quelle horreur ! La pauvre, c’est affreux !

Mes yeux s’illuminent d’un éclat vert à l’éveil d’une douce brise revigorante. Sans vraiment réaliser ce que je fais, je sens mes mains s’enfoncer dans la glace sans aucune difficulté, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une flaque d’eau de l’attaque provoquée par mon amie et que je puisse enlacer la pauvre Pokémon blessée, libérée de sa condition par mon Aromathérapie.

— Là, là… tout va bien aller… Ah… Je suis… soulagé… ça fait… du bien…

La pauvre Wimessir femelle pleure dans mes bras, encore toute secouée d’avoir été ainsi malmenée. Je me sens tellement bien à la savoir saine et sauve ! Son soulagement est mon soulagement. C’est… c’est… c’est…

MAIS C’EST MALSAIN CE TRUC ! Y’a deux minutes j’la fuyais parce qu’elle m’agressait comme une furie, et maintenant j’lui sauve la vie ! C’est quoi ce bordel ?! Ma tête… Ma tête !
Je secoue cette immonde chose surplombée de cornes qui me sert de crâne pour essayer de reprendre mes esprits et me retourne en toussant vers mes camarades.

— T’as raison, on monte, vite ! C’est nawak c’truc ! (deux phrases, c’est tout ce dont je suis capable avant de me perdre à nouveau.) Puis vous êtes si inquiètes pour vos Pokémon, faut les r’trouver, j’vais vous aider, tout va bien s’passer, gardez espoir ! S’tu veux, Elvira, j’peux porter Trellia à ta place…

Double mains dans la tronche, claques de ma propre initiative pour reprendre mes esprits.

— J’ai rien dit, on avance !... (mais déjà, je me retourne) Enfin j’peux la porter quand même s’tu veux ?

POURQUOI JE VEUX AIDER TOUT LE MONDE ?! Le pire, c’est que je tends mes mains pour le faire, et que l’espèce de froufrou qui me sert de queue dans mon dos remue aussi vivement que celle d’un chiot devant une balle. Pitié ! Montez, je vous suis, et ignorez cette femelle qui me colle de ses petits bonds joyeux, prête à m’accompagner jusqu’au bout du monde et accomplir mes quatre volontés pour me remercier de l’avoir secourue. J'ignore ce qui nous arrive, mais j'ai hâte que ça finisse. Je ne supporte pas d'avoir 2 cerveaux de plus accrochés à mon crâne, c'est horriblement désagréable d'avoir ses pensées ainsi perturbées par les émotions de tous ceux qui nous entourent. Surtout quand on parle d'émotions qui ne vont absolument pas dans votre sens !

[Elvira Greyhunt]

Le combat est enfin terminé, Elvira souffle un peu avant de s’en prendre à Chad sur son comportement. La rouquine, déjà à fleur de peau, la rouquine sursaute, évitant par la même occasion de gentiment insulter la réponse de Chad face à la réalisation de son état actuelle. Elle tourne la langue sept fois dans sa bouche quand la voix de Trellia s’élève dans les airs. Perplexe, la guerrière ‘’fronce‘’ les sourcils – ou plutôt l'absence vue la face de glaçon qu’elle a – elle cherche de ses étranges yeux stoïques la provenance de la voix, mais elle ne trouve rien qui pourrait être à son goût. C’est la réaction de Chad qui luit mets la puce à l’oreille. De la vaisselle ? Que voulait-il bien insinuer par-là ? Trellia ne pouvait pas être… Elle se fige, réalisant la situation actuelle. Tandis qu’elle baisse lentement la tête, elle entend une nouvelle fois Trellia souffler que tout allait bien, qu’elle n’était qu’une tasse. Le cerveau de la rouquine explose intérieurement et un coup de vent glacé s’échappe de son unique cheveu. Au même instant, la forme cubique de son crâne revient, offrant une nouvelle fois la protection cubique de glace. Elle lève doucement la main qui tient la tasse et la dévisage.

La rouquine grogne, ou quine, elle ne reconnaît pas particulièrement le son cristallin que produit sa gorge. Elle croise de manière boudeuse l’autre bras sur son corps de pingouin grotesque. Si elle avait eu une expression faciale, ils auraient très bien pu reconnaître la contrariété. « Et toi de la vaisselle, je ne sais pas ce qui est le pire… Une tasse de gamine en plus… » Souffle-t-elle à voix haute loin d’être surprise que quelqu’un s’exprime dans sa tête. Elle est davantage habituée à ce mode de vie que celui de la vive voix. Combien de fois, avait-elle exprimé sa demande mentalement au lieu d’utiliser le mode de vive voix durant ses échanges touristiques dans les villes ? Elle avait toujours réussi à le faire passer doucement, manipulant avec du dédain les rares souvenirs ou tournants ceci sur une faute d’inattention de la part du vendeur. Elle soupire et ses petits yeux ovales se plissent à demi. « Mais une tasse plutôt mignonne. Si mignonne que je pourrais être jalouse… » Elle se tait, elle ne veut surtout pas continuer sa phrase. Malgré la colère, elle se sent mentalement légère, voire vide par moments. Elle secoue vigoureusement la tête pour essayer de remettre de l’ordre dans ses idées.

L’agissement de Chad la ramène à l’ordre et elle commence à se poser des questions sur leur état actuel. Entre sa tête légère et l’agissement de majordome trop gentil et serviable, elle en vient à croire que leur statue de Pokémon commence à peut-être trop déteindre sur eux. Ensuite, face à autant de preuves sous son nez, Chad réalise enfin que si elles sont des "Pokémon", qu’il doit en être un lui aussi. La suite de choses dérape assez vite au point qu’Elvira remarque immédiatement son changement de caractère entre maintenant et avant. D’accord, elle ne peut pas dire qu’elle le connaissait suffisamment, mais… Ceci n’est pas le jeune homme. Du moins pas celui qu’elle… Tandis que Chad divague et libère son ennemi féminin, Elvira se dit qu’elle aurait bien envie de faire une petite trempette et de se laisser flotter au gré des vents. Elle secoue la tête, revenant elle-même. Elle marmonne à Trellia ; « Il va falloir agir vite, je ne sais pas trop pour toi, mais je ne me sens pas bien, j’ai l’impression de changer, de devenir autre chose, comme lui là… » Termine-t-elle en visant Chad de la tête.

À un certain moment, même Chad semble remarquer son propre changement et il est le premier à les mettre en marche, Elvira laisse échapper un soupiré-rire, avant de commencer à suivre le gamin. À deux reprises, il lui offre son aide en voulant prendre Trellia à sa place. La rouquine secoue ce qui lui sert de cube : « Ça va, je peux gérer la tasse. » Lui annonce-t-elle simplement avant de lui pointer l’escalier pour chasser l’image de chien battu qui espère qu’elle va lui donner. « Tu ferais mieux d’avancer si tu veux être utile. » Souffle-t-elle lentement en ce m’étant elle-même en marche. C’est avec un peu de difficulté et une démarche plutôt maladroite – il est visible que son corps n’est pas fait pour monter les escaliers, surtout les palmes qui lui servent de pieds, mais pas une seule fois elle ne lâche l’affaire, elle claque même les mains de Chad qui pourraient s'avancer comme une priaire silencieuse dans le but de l'aider et elle continue de grimper cet escalier qui semble vouloir lui apporter la mort… « Ah, mais p*tain… Il a bien une fin à cet escalator… Quelqu’un peut voir le sommet ? »

[Trellia Farron]

e sais, je suis la plus jolie tasse à dinette de la région. » Lâcha Trellia, avec un flegme imbattable.

Jugeant la situation loin d’être aussi catastrophique qu’elle l’avait cru, Trellia s’amusa un peu de la réaction de ses compagnons, le paroxysme, lorsque Chad réalise enfin ce qu’il est et qu’Elvira semble exploser intérieurement. Si elle avait pu s’écrouler de rire… Toutefois, elle laissa échapper un éclat de rire mental, car entre Chad qui ne savait plus qui il était et Elvira qui refusait de croire ce qu’elle était, la divergence des réactions, en miroir avec leur nouvelle nature était à mourir de rire. Pour sa part, Trellia avait toujours été une personne calme et bien qu’elle ressentait la différence, il n’était pas certains que Chad, ou mieux Elvira, puisse la cerner. Le jeune garçon paniquait, ne sachant plus comment réagir avec des sentiments qui n’étaient pas les siens et Elvira était inquiète.

Leurs paroles la firent réfléchir. Et elle se rappela un souvenir. C’était un peu ce qu’elle avait ressentit plus tôt, l’impression d’emprunt d’un corps qui n’était pas le sien, mais qu’on pouvait mouvoir, des sentiments, des sensations, un naturel qui n’était pas à soi et qui en même temps s’emparait de soi. Toute cela était familier à Trellia et elle resta un long moment pensive et silencieuse. C’était ça, ça ne pouvait être que ça…

« Je ne pense pas qu’il faille s’affoler. Nous avons… fusionné semble t-il, avec des Pokémon. De ce fait, c’est comme si nous prenions un peu de leur nature, qui peut ne pas aller avec notre personnalité. Il faut juste s’y habituer. »

Si elle avait pu, elle leur aurait fait un signe de tête. Au lieu de ça, son thé s’agita.

« Tu dois être un genre de Psystigri Chad, peut-être qu’ils sont... Naturellement porté à vouloir aider les autres, comme les Leveinard. Et pis toi El, ben… Je ne connais pas les Tiplouf, mais… La vie est peut-être plus simple quand on est un canard. » Ajouta t-elle avec une note amusée dans sa voix spectrale. En fait, elle n’avait pas voulu la comparer à un Psykokwak pour ne pas l’atterrer d’avantage.

Ses compagnons étaient pressés d’en finir, plus qu’elle en tout cas, car cette étrange transformation semblait avoir un effet positif sur sa mémoire morte. A peine eut-elle fini de parler, que déjà, ils se battaient pour la garder. AH mais, Trellia était débrouillarde !  Elle sauta des pattes ou des ailes de Trellia et retomba par terre sur son socle sans se briser.

« Suivez Mme Samovard ! » Dit-elle joyeusement.

En bondissant sur son socle, Trellia se lance à l’assaut des escaliers. L’avantage de ne pas avoir de jambes et d’être un fantôme, c’est qu’elle ne risquait pas d’être fatiguée. Le Psystigri femelle décida de les accompagner, ce qui pouvaient être une bonne chose, ils ne savaient pas vers quoi ils allaient, mais ils y allaient ! Puis, réalisant que d’être un Pokémon devait lui conférer les pouvoirs de cette forme, à l’instar de Chad et d’Elvira, Trellia décida d’interroger cette dernière. Parce qu’à moins de piquer une colère et d’envoyer du thé partout…

« Au fait Elvira, comment tu fais pour utiliser tes pouvoirs de Lieurs ? »

C’était une question qu’elle n’avait jamais posé à personne. Comment faisaient-ils pour faire de la magie ? Elle-même n’avait aucune affinité de ce genre et le concept lui était totalement étranger. D’ailleurs, est-ce qu’elle ne pouvait pas flotter dans les airs comme Axill ? Elle se dressa sur le bord de son socle, comme si elle voulait se renverser pourvoir le plafond. Ils montaient depuis un moment et l’escalier était bien haut…

Et puis…

« Heeeeeeeeeee ! »

Peut-être à la volonté d’apporter une réponse à Elvira, Trellia décolla subitement. Quand elle se pencha pour regarder en dessous d’elle, car le paysage défilait à une vitesse vertigineuse, elle s’apperçut qu’elle ne touchait plus terre… Le problème, c’est qu’elle n’avait aucune idée de comment elle allait bien pouvoir y retourner ! En regardant frénétiquement autour d’elle, Trellia put voir éventuellement quelque chose d’interessant, mais elle dû saisir très vite les détails : l’escalier montait et arrivait à un étage… Un large étage, identique au premier, sillonné de murs qui allaient dans tous les sens. En levant la tête, Trellia vit ce qu’elle crut comme un plafond se rapprocher dangereusement. Les yeux aggrandis, au moins mentalement, elle eut une double inspiration et voulu fermer les yeux. EN générale, les murs et la vaisselle ne faisaient pas bon ménage ! Il y eu un blanc et puis… Le choc passé (celui où justement, il n’y en avait pas eu), elle vit le sol se rapprocher plus régulièrement d’elle.

La tasse qu’elle était retomba sur le sol en douceur, sans comprendre du tout ce qui venait de se passer. Toujours étonnée et sans sortir de cette surprise, elle dit d’une voix égale :

« Il faut encore monter un peu. Mais on arrive dans un labyrinthe. »

[Chad Kehr]

WOW ! Elvira vient de se geler la face ! Littéralement ! Je la dévisage de deux boules rondes exorbitées sans oser poser la fameuse question que n’importe qui poserait à cet instant tant la réponse paraitrait évidente : Non, ça ne va pas ! On vit un cauchemar partagé !

Un cauchemar qui semble n’éprouver que deux des membres du groupe. Plus les minutes passent, plus je ressens un besoin inexpressible de soutenir Elvira, tandis que Trellia me laisse de marbre peu à peu. Pourtant, c’est bien elle la plus à plaindre, non ? Si ? Non ? Pas sûr en fait, à l’entendre se marrer.
Ah, autant pour moi, je ne reste pas de marbre. Une vive chaleur m’a envahi à l’entente de ce rire mental, et l’on put presque entrevoir un sourire sur le visage froncé de mon corps d’emprunt. Donc, les sentiments positifs m’influencent tout autant que les autres. Joie, bonheur, Charmillon… Et merde.

Le calme impassible de Trellia tranche avec l’aberration de ses paroles. Comment c’est possible de rester calme dans cette situation ? J’ai fusionné avec un Psystigri majordome obèse en manque d’émotions !
Ma semblable me tapote l’épaule pour me remonter le moral, provoquant aussitôt l’effet inverse : je m’écarte d’un bond, soupire, puis reprend la montée des escaliers. Dans un premier temps, en ronchonnant. Puis sitôt que Trellia s’est exclamée de la suivre, aussi joyeuse qu’une fillette dans un grand château de fête, je m’exclame en rayonnant de joie :

— Sus aux escaliers du bonheur !

BOUM. Je viens de me frapper la tête contre un mur, trop honteux d’avoir hurlé cette aberration.
Aouch… ça va mieux. Non, ça ne va pas mieux. Me voilà déjà tendre les mains vers Elvira pour l’aider à escalader la montagne de marches. Mains repoussées dans un silence que mes cornes perçoivent aussi virulent qu’une terrible réprimande. Est-ce que j’ai vraiment les larmes aux yeux pour si peu ? Mais, mais, mais lâchez-moi, émotions à la con !
Et si moi, j’ai de petites larmes aux creux des paupières, je vous laisse deviner qui va fondre en sanglots ? Bravo ! Vous avez trouvé ! Ma semblable folle de moi. Et qui c’est qui va, par ricochet, devoir l’imiter parce qu’il est incapable de s’en empêcher ? BINGO ! C’est encore moi ! Deux Psytigri obèses qui s’enlacent dans un câlin de désespoir au milieu d’un escalier.

Pendant ce temps, notre tasse préférée s’est permise une virée à travers les murs. Franchement, pourquoi pas ? On est plus à ça près. Entre le majordome émotionnellement instable, la vaisselle qui flotte et le pingouin gelé, je vais arrêter de m’étonner qu’on puisse faire des choses incohérentes. Mon état d’esprit en cet instant, il est simple : tout peu arriver. Vous allez voir, tout à l’heure, je vais évoluer en une énorme baleine trop grosse pour la pièce, c’est sûr et certain !

Ça fait du bien de penser à des trucs sans queue ni tête, j’en oublie un peu ces émotions qui ne sont pas miennes. Je redresse mon dos, renifle un coup et me retourne vers le sommet de l’escalier, comme si de rien était. Cette dernière minute n’a jamais eu lieu ! Silence. Mon beau silence, puis-je te garder quelques instants sans proposer mon aide ou fondre en larmes ? Pitié !

Focus, focus. Pense au labyrinthe. Monte ces foutus marche et suis le plan de Trellia. Ah, j’ai trouvé ! "Tu ferais mieux d’avancer si tu veux être utile." Mes battements de cœur gagnent en intensité tandis que je repense à cette phrase. Voilà, ça c’est une motivation qu’elle est bonne ! Me voilà déterminé, prêt à tous les dangers, grand, beau, fier, fort…
Oh, mais ferme-là et avance !

J’arrive au sommet des escaliers.

— Ooooh, l'est trop chou !

Merde. Promis, c’est pas moi qui ait pensé ça, je l’ai juste hurlé aux pensées de quelqu’un d’autre. Sisi, c’est vrai ! Et n’allez pas du tout imaginer que j’ai perdu jusqu’au contrôle de mes propres émotions dans ce chaos qu’est ma cervelle d’emprunt !
Face à moi, une boule de poils toute ronde, fluffy, et choupie comme la plus belle des pelotes de laines ! Certes, il grogne autant qu’un cabot pas content, mais même comme ça, il est si adorable que j’aimerais bondir sur sa fourrure !

Puis Elvira et Trellia arrivent.

Aussitôt, ma main se lève par réflexe et mes yeux s’illuminent d’une aura bleutée. Gauche, droite. Le mouton vole d’un bout à l’autre de la pièce, dégagé de notre route par un psyko étrangement naturel dont j’ignorais pourtant jusqu’à la possibilité.

— Aaaaah, mais c’quoi c'bordel ! J’voulais pas, pardon, par…

Un piaf descend du ciel en piqué vers nous. Deuxième mouvement de bras. L’oiseau va rejoindre son camarade laineux.
MAIS ! Mon regard sévère contredit mes pensées, si colérique envers ces deux Pokémon qui n’ont fait que menacer mes amis de loin. Pas le temps de m’excuser, j’offre une révérence aux deux demoiselles pour les laisser entrer dans la pièce "nettoyée". Enfin, je crois. De mon expérience, quand on tabasse des gens au hasard dans la rue, ça ne fait qu’attirer plus d’ennuis caché dans les fourrés, mais ça… ma nouvelle cervelle ne semble pas en avoir conscience.

[Elvira Greyhunt]

Cet escalier allait finir par avoir sa peau… Ou sa glace ? Elvira n’est pas très sûre de quoi est fait son corps dans le moment actuel. Sa tête, son ÉNORME tête se balance doucement de devant en arrière tandis qu’elle peine à gravir une marche. La vision est complètement pathétique et la colère monde de plus en elle face à son incompétence… Et en même temps, tout ce dont elle a envie, c’est de se coucher sur le ventre et de se laisser flotter au gré du vent et des vagues. Elle secoue brusquement la tête tandis que Trellia lui échappe des mains, bien décidé à devenir indépendante face à toute l’attention que lui offre Chad et elle-même. Le pingouin de glace soupire, mais ne rechigne pas, aussi, maigre soit son poids de tasse, il débalançait sa marche. Et puis étrangement en ce moment Trellia lui donne froid dans le dos. C’est une étrange sensation en le disant ainsi, elle est tout de même faite en partie de glace, mais quelque chose de cloche chez son amie. Elvira s’était toujours senti bien avec cette dernière, du moins le sentiment avait énormément évolué depuis leur première rencontre, et maintenant… Elle sentait le mal aisance de l’absence. En même temps, elle n’avait plus accès à ses pouvoirs et ses Pokémons, ce vide pouvait facilement s’expliquer avec ceci.

Tout en continuant péniblement, elle lève la tête, non ce qui lui sert de cube, pour apercevoir la tasse marcher devant elle suivit de près par Chad. Elle se souvient de la réplique de Trellia, ‘’la vie est peut-être plus simple quand on est un canard.’’ Elle réfléchit un peu et vient à la conclusion que ce ne serait peut-être pas si pire comme fin de vie. Manger, dormir et voguer au gré des vagues. Qu’est-ce qu’il y avait de mieux que de voyage tranquillement ? Le clap régulier du socle de la tasse de Trellia résonne sur le sol, offrant un rythme très peu respecté par le canard de glace qu’elle est. C’est la voix de la tasse qui la tire de ses réflexions mentales et qui la ramène au moment présent. « Mes pouvoirs ? C’est plutôt naturel chez moi, j’y pense et les choses se produisent… En même temps, j’ai eu l’aide de Sitara et d’Axill pour me permettre de voir ce que je pouvais faire. J’ai appris à utiliser certaines de leur capacité personnelle aussi… Et… » Les cris de surprise de Trellia lui font à nouveau lever la tête et elle la voit s’envoler rapidement vers le plafond. « Voilà, ses plutôt faciles, tu y penses et ça arrive. » Marmonne la tête de glaçon en essayant de continuer la pénible marche. Quand Chad lui tend les mains, le regard froid et vibrant de colère de la rouquine se tourne lentement sur lui, telle une menace silencieuse, elle lui fait savoir qu’il ne faut surtout pas l’insulter.

Quelques minutes à peine plus tard, Trellia redescent, annonçant qu’ils arrivaient bientôt. Trop excitée à l’idée d’arrivée en haut, la rouquine s’empressait d’accélérer, rejoignant Chad juste à temps pour le voir face à un ennemi. Complètement essoufflée, elle n’a même pas la force de vouloir combattre cette… Chose. « Vas-y, tu vas gérer comme un grand, faut que je reprends mon souffle. » Lui annonce la rouquine en s’écroulant face première contre le sol à côté de lui. *Ah que son fait du bien… Je ne bouge plus d’ici…* tout en disant ceci, un coup de vent souffle et s’extirpe de son poil, rafraîchissant l’air ambiant. Un grognement s’élève, plusieurs en fait, grognement étrange quand elle jette un coup d’œil vers la créature qui la pousse. Loin d’être impressionnée par la chose en laine. Comme s’il avait lit dans ses pensées, Chad décide de s’occuper de ladite créature et en fait son jouet préférer. Tandis qu’il la fait virevolter à gauche puis à droite en passant par le plafond et le plancher, Elvira ressent un grand sentiment de fierté face à ce signe digne d’un combattant psychique ! Tout en se redressant, la rouquine tapote maternellement sur l’épaule du gamin. « Bah, tu vois que ne s'est pas si difficile de combattre ! Tu en mis deux ennemis au tapis. Tu as vu Trellia ?! Un vrai champion ! » Annonce la rouquine en remarquant des mouvements non loin.

Elle fait un pas, se plaçant devant le gamin en voyant sortir un écureuil obèse couleur terre sale. Il grogne et crache après eux et c’est à cet instant qu’elle remarque une noix non loin d’elle. « Tu as perdu quelque chose ? » Annonce la rouquine avec l’air le plus ‘’méchant" que peut lui offrir son cube facial inexpressif. Comme provoquer, la boule gourmande s’élance. La guerrière de glace allait répliquer quand elle se fait brusquement bousculer. Perdant l’équilibre à cause de son inexpérience avec ces palmes de canard, elle vient fracasser, une nouvelle fois, son cube qui explose en tout petit morceau. La version féminine de Chad, toute déterminée de vouloir montrer à Chad qu’elle est aussi bonne que lui, c’est élancer et interposer en interceptant la chose qui hisse brusquement. Elle lui fait faire un tour de manège assez violent avant de l’envoyer balader dans le même coin que les autres. Elle se retourne en se précipitant vers son amoureux et finit par se jeter dans ses bras tendus ou pas pour recevoir des compliments.

[Trellia Farron]

as si difficile ! Ce fut en tout cas ce que Trellia entendit, alors qu’elle amorçait déjà sa descente vers le sol. Elle resta un moment immobile et silencieuse, là où elle aurait dû avoir le cœur qui battait la chamade. Il n’en fût rien, car elle était un fantôme… Elle laissa ainsi le temps à Elvira et Chad de la rattraper, avec plus ou moins de difficulté. Chad ne savait plus où il en était, au point d’agresser un pauvre Wattouat qui ne venait probablement que de s’enquérir de le raffut qu’ils faisaient… Les autres Pokémon du coin, qui jusque-là s’étaient plutôt montrés absents, leur déboulèrent dessus. Trellia ne sut pas bien quoi faire. Une horde de moineau apparurent subitement, dès que Chad avait envoyé valdinguer celui qui l’avait approché. Si seulement elle avait ses chakram sur elle… Mais Trellia accusa le coup, cela ne lui aurait pas été d’une grande aide… Elle n’avait pas de bras.

C’est repensant aux paroles d’Elvira qu’elle passa à l’action : il suffisait de vouloir. Elle était tireur d’élite, il n’y avait qu’à espérer que ce corps de Pokémon ait ce genre de capacité. Trellia se concentra, comme si arme de jet à la main, elle allait viser les moineaux qui s’approchaient en poussant des piaillements furieux. Le miracle se produisit… Mais pas comme elle pensait. Elle aurait normalement employé sa Lamelune pour les assommer, mais à la place, il y eut une espèce de tir à l’envers. Une lueur verte s’échappa des moineaux pour venir jusqu’à elle. Ce n’était pas vraiment l’effet escompté, surtout que le moineau se détourna de Chad, alors qu’Elvira faisait l’éloge de sa victoire, pour venir lui demander des comptes. Malheureusement, elle avait attiré toute la horde sur elle et elle vit qu’Elvira se trouvait entre eux ! D’agacement devant sa gaucherie, Trellia soupira, elle devait maintenant défendre Elvira. Au même moment, sa pensée fut traduite : une brume rosâtre s’échappa de son thé et enveloppa Elvira de son parfum capiteux. En voyant ce qu’elle venait de faire, Trellia stoppa net. Que venait-elle de provoquer encore ?

La Brume Capiteuse s’évanouit, tout en laissant Trellia incertaine. Ce n’était pas vraiment une attaque directe et un moineau était déjà à sa hauteur. Furieux, il lui lance une série de Furie, une attaque somme toute basique. Les pics lui passèrent à travers sans la blesser. Le problème, c’est qu’à un moment, ils allaient comprendre et les autres arrivaient déjà… Avec la volonté de frapper la première, au contact, puisque la distance ne fonctionnait pas vraiment, Trellia sentit son corps prendre de la vitesse et percuter plusieurs des Pokémon, avec une certaine brutalité. Le choc ne fut pas négligeable, car plusieurs moineaux prirent la poudre d’escampette et les autres se heurtèrent au chat sauvage. Quand elle se retourna vers Elvira, son glaçon avait encore explosé.

« Allons-nous en ! »

Avant qu’une autre catastrophe ne se produise, pensa t-elle. En quelques pas, ils atteignirent enfin l’étage et les murs lui parurent immenses vu de son socle. Trellia attendit les autres un moment.

« Bon voila. Comme c’est un labyrinthe, je suggère qu’on tourne toujours dans le même sens et surtout, qu’on reste bien groupés. On devrait trouver la sortie sans trop de problème. »

Désireuse de mettre le plus de distance possible entre les Pokémon sauvages et eux, au moins par précaution, Trellia s’engagea au cœur de l’étage. Il valait mieux pour tout le monde qu’ils retrouvent leur corps au plus vite, Chad se dispersait si vite qu’il risquait de ne jamais sortir d’ici et Elvira était toute proche de la crise de nerf ! Trellia se retourna pour faire remarquer le calme étrange de la tour, quand des petites choses s’approchèrent d’elle. C’était très bizarre. On aurait dit des crèmes flottantes, du même genre que ce qu’on mettait dans les cafés. Oui enfin, sauf que là, c’était vivant ou qu’au moins ça avait des yeux… Elle voulut se retourner vers Elvira… Et se sentit très mal à l’aise. Pas d’Elvira, pas de Chad.

Elle était toute seule dans le labyrinthe.

Elle aurait voulu trouver quelque chose à dire, mais elle resta sans voix. En revanche, les Pokémon en forme de gouttelettes avaient l’air contrariés. L’un d’entre eux s’approcha plus que les autres et lui vola un baiser. Mais avant que Trellia puisse comprendre, elle sentit ses forces diminuer… Puis de plus en plus alors que les autres gouttes de crème imitaient le premier.

[Chad Kehr]

La vie est tellement belle ! Un océan de bonheur, illuminé de la chaleur d’un soleil en arc-en-ciel. Chaque seconde qui s’écoule est une volupté dont je m’abreuve goulument, bienheureux de vivre dans le meilleur des mondes. Il est miraculeux de voir qu’en une phrase, une main chaleureuse posée sur une épaule, l’univers est capable de basculer. Tout se transforme. Les malheurs se dissipent, laissent place aux meilleurs jours tandis que les derniers mots résonnent, doux son qui berce mes oreilles. "Un vrai champion !"
La chaleur de satisfaction qui m’envoûte est plus enivrante que la plus intense des drogues qu’il m’ait été donnée de prendre. Une véritable piqure d’adrénaline en plein cœur. Mon visage doit être aussi rouge qu’une baie Tamato.

Je fais un pas au hasard, évitant sans le vouloir ma "bienaimée" qui se rétame au sol. J’avoue que je ne l’ai même pas vue. Le paysage de cet étage est si beau ! Toute cette nature, et ces magnifiques créatures qui volent de-ci de-là, massacrées par mes compagnons ! Tout en finesse, bien évidemment. J’applaudis, d’instinct, puis les encourage, sans réaliser le Coup d'Main offert à mes camarades sous la forme d'un renforcement psychique.

Aaah… Tout est tellement parfait. Je suis sur un petit nuage, un large sourire sur le visage. Je n’écoute rien de ce qu’on me dit, mes oreilles (et ces drôles de cornes) restant focalisées sur les trois derniers mots d’Elvira. Trois pépites qui se rejouent à l’infini, tout comme cette sensation sur mon épaule. Le bonheur d’un travail bien fait, de se sentir utile et apprécié, aaaaaaah ! Jamais je ne l’avais ressenti aussi… aussi bon ! C’est un véritable rêve.
Alors que Trellia nous emmène je ne sais où, je les suis d’une démarche joyeuse, bondissant comme un Laporeille en arrière de tout le monde sans me préoccuper des dangers qui nous entourent. Tant d’euphorie ! Il faut que je leur partage cela. Je dois leur dire, à quel point elles sont formidables, toutes les trois ! J’inspire profondément, laisse ma tête se balancer de gauche à droite en fermant les yeux quelques instants, juste histoire de naviguer encore une fois dans ce flot de bonheur intarissable avant d’enfin le partager :

— Vous savez, les filles, z’êtes les meilleures personnes qu’j’n’ai jamais rencontrées, j’suis heureux d’avoir été envoyé dans c’formidable donjon en vot’ compagnie !

Silence. Pourquoi ce silence. Attendez, où elles sont, les filles dont je parle ?

— Elvira ? Trellia ? Machine ?

Machine, c’est l’autre, là. La comme moi.
Hélas, je suis tout seul.
Hélas ? Mais qu’est-ce que je raconte, moi ?! ENFIN, je suis tout seul !

— Oh, je me sens… beuh…

Berk. Je viens de dégobiller un repas que je n’ai jamais avalé. La vache, c’est comme si je venais de recracher l’arc-en-ciel d’un seul coup ! Au moins, j’en retrouve mes esprits. Et putin, mon esprit, il a des choses à m’dire. À commencer par…

— C’EST QUOI C’BORDEL !

Nouveau tapage de tête contre un mur. Aouch, je l’ai senti celui-là. Et je suis toujours moi-même. Faut que j’en profite. Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite… Pas d’Elvira… Pas de Trellia… Pas de machine… Et pas d’autre bestiole. Focus, Chad, Focus ! C’est probablement ta seule et unique occasion de faire quelque chose de concret aujourd’hui !

D’abord : je suis un Psystigri. Je prends une profonde inspiration et tend une main devant moi, cherchant ces pouvoirs psychiques qui se sont déclenchés auparavant. Là ! C’est ça ! Cette foutue main tremble et s’entoure d’une aura violette bizarre. Ok, ça, ça marche. Est-ce que je peux faire mieux ?
Je ferme les yeux, cherchant plus d’énergie. Un truc, n’importe quoi.
Oulà, ma tête fait un drôle de bruit, d’un coup. Je me sens zen, étrangement vide. Ma main se relève : l’énergie psychique réapparait sans que je n’ai besoin d’insister. Voilà ! J’ai trouvé un machin de plénitude pour me renforcer ! Insiste, Chad, Insiste ! Plus de plénitude, plus, plus, plus, plus !

Bon. Désormais. Y’a un plan. On l’applique.

J’avance à pas de Léopardus, prenant garde à ne jamais me laisser surprendre.

LÀ ! Un autre comme moi ! À peine tourne-t-il dans ma direction que je lui balance mon nouveau Psyko excessivement renforcé. Le pauvre traverse le mur, et probablement le suivant.

— PERSONNE S’APPROCHE DE MA TÊTE !!!

Non, je ne suis pas devenu fou ! C’est quand y’a des gens que je deviens fou, là c’est bien moi ! Le Chad qui veut retrouver son bon sens et ses pensées du quotidien sans que celle de l’univers tout entier n’interfèrent.

[PNJ]

Evolutions, évolutions pour tout le monde ! (Sauf ceux qui peuvent pas !)

Trellia est désormais un Pothégeist !

Ah et vos ennemis aussi ont évolué nyark ! Remplacez donc Rongourmand par Rongrigou, Minisange par Bleuseilles, Moumouton par Moumouflon et Creamy par Charmilly !
Amusez-vous bien !

[Elvira Greyhunt]

Tout de chose arriva en même temps pour que la rouquine assimile bien. Tandis que son front frappe le sol, la rage bouillonne un instant avant qu’être éteint par un vent glacé interne, toutefois, le sentiment ne semble pas disparaître tandis qu’elle se relève pour fusiller de ses deux billes sombres la chatte en rut qui saute sur Chad, mais qui je mange un vent, vu le manque d’attention de ce dernier. Par la suite, plusieurs attaques quittées dans tous les sens, elle sent son corps s’endurcir tandis que les ennemis apparaissent pour aussi rapidement disparaître, que ce soit sous les coups d’attaque de glace ou encore les nuages colorés que laisse échapper Trellia. D’ailleurs l’un d’entre eux semble traverser Elvira qui reste un peu surprise, mais finit par chasser le sentiment en ne réalisant pas ce qu’il apporte.

La danse offerte par Chad est probablement le clou du spectacle et tandis qu’il applaudit avec un euphorise visible, évitant toujours les "attaques câlins" de sa fausse moitié, Elvira se demande ce qui peut bien se passer dans sa tête. Une fois, la pénible tâche du combat terminé, Elvira se tourne vers la chatte qui court toujours après Chad. Elvira se rapproche assez pour lui faire une petite jambette et l’observer s’écraser le nez au sol. « Ça suffit la vieille, il ne veut pas de toi, alors c’est maintenant qu’on se sépare ! Continue Trellia, je vous rejoins sous peu. » Annonce Elvira qui appuie de tout son poids sur le félidé féminin psychique qui essaye de se relever. « Oh que je vais m’amuser… » Grogne glacialement le Pokémon glacé. La guerrière prend une grande respiration et tandis qu’elle se recule, l’air de la pièce devient froid. Un vent glacial s’échappe et vient frapper durement la chatte qui essaye de se défendre.

Devant sa vitesse réduite et la glace qui s’est accumuler, Elvira réplique immédiatement avec un coup d'abouler en plein visage, fracassant durement son propre cube. Sonnée par l’attaque plutôt offensive de la demoiselle, la chatte tombe à la renverse en se tenant le visage. La rouquine lui jette un dernier regard se méprit avant de s’éloigner pour aller rejoindre les autres. Toutefois, même si elle suit le chemin et qu’elle entend un peu la voix de Chad qui semble les complimenter, elle ne réussit pas à les retrouver. Puis lentement, la voix se tait et le silence enveloppé. Sans se décourager, elle continue d’avancer, suivant le conseil de Trellia. C’était quoi déjà ? Toujours tournée dans… À gauche où à droite ? Non… C’était plus simple… Dans le même sens ? Ou quelque chose du genre, elle décide donc de toujours prendre à droite. Cependant, elle a la vague impression de tourner en rond.

Découragée, la rousse soupire et s’arrête dans un embranchement de chemin. Elle observe les trois branches, gauche, devant ou droit… Elle se creuse les méninges, comment se sortir de cette situation ? Elle finit par lever les yeux vers le haut, observant le plafond qui semble s’étirer. Elle remarque ensuite que les murs qui serrent de séparations sont assez épais. Assez larges pour les utiliser comme chemin de marche… Le seul problème, comment se rendre jusque-là ? C’est à ce moment-là qu’un autre écureuil apparaît. Beaucoup plus gros que le précédent, il s’avance vers elle, menaçant et lui fait signe qu’elle ne passera pas. La guerrière soupire se recule d’un pas avant d’avoir une idée de génie. Elle se met lentement à marcher autour de lui et il fait de même. Elle attend qu’il soit dos au mur et lui envoie un vent glacial en pleine tronche. Surprit, la créature se recule et dans la panique trébuche un peu. Il a tout juste le temps de se redresser et de se bomber le torse, mais Elvira qui avait senti au plus profonde de son corps une attaque beaucoup plus puissante déclenche le blizzard qui frappe de plein fouet la créature et la gèle sur place.

La neige s’accumule et finit par former une colline de neige et de glace qui remonte le long du mur. Une fois sa colère glaciale passé, la température redevient plus normale et elle se met à escalader sa butte pour réussir à gravir le mur de la façon la plus gracieuse qui soit. Après avoir perdu de LONGUES minutes dans cet exercice fatiguant, elle réussit à se hisser et à monter. Elle soupire et observe le dédale de chemins qui s’étire devant elle… « Ah merde… J’en ai pour des heures à trouver la sortie ! Aussi bien commencer à marcher… »

[PNJ]

Vous en aviez marre d’errer depuis des heures dans ce labyrinthe ? Rassurez-vous, le sort a décidé de vous donner un coup de main ! Absorbé par votre exploration, vos évolutions et vos combats, vous n’avez peut-être pas fait attention aux gouttes de crèmes qui tombent régulièrement du plafond ? Ces dernières sont très semblables aux petits monstres qui ont attaqué Trellia si ce n’est qu’elles sont d’un blanc plus prononcé et qu’elles dégagent une odeur encore plus sucrée. Presque trop sucrée en fait, jusqu’à l’écœurement. Et dernier petit détail, chacune de ces gouttes fait environ cinq à dix fois votre taille ! En fait elles sont suffisamment grandes et solides pour fracasser les murs du labyrinthe à l’impact. Le rythme de cette pluie battante s’intensifie sur quelques secondes mais ne dure pas et pour cause !

A la place où se tenaient les murs du dédale se trouve désormais un Pokémon tout mignon ayant l’apparence d’un gigantesque gâteau d’une vingtaine de mètre ! Sa tête touche quasiment le plafond de la tour pourtant situé vingt mètres plus haut ! Et la pièce montée, qui vous a vu, vous toise désormais avec un regard mauvais. Vous reprendrez bien un peu de dessert avant de quitter cette tour ?

Car oui, il y a malgré tout une bonne nouvelle à noter : une lumière étrange s’échappe d’un trou dans le plafond de la tour situé juste au-dessus du gâteau géant. A mon avis, vous pourriez utiliser son corps inerte pour atteindre le trou et voir ce qui s’y cache ? Qui sait, c’est peut-être la sortie ? Mais d’abord, il vous faudra en découdre avec le gardien des lieux ! Bonne chance !

[Trellia Farron]

a pluie de baiser que lui partageait les Crèmy ne firent pas de bien à Trellia. Tentant de se défendre tant bien que mal, elle sentit soudain un regain d’énergie la gagner, sans doute à cause de la frustration de se faire tabasser par des café-crème en lévitation, alors que dans l’histoire, c’était elle la tasse de thé ! Et justement. Elle sentit alors son corps s’allonger en hauteur et sur l’un des côtés, ce qui était une sensation très bizarre, comme si l’un de ses bras s’allongeait. La lumière aveuglante passée et un peu sur la défensive, Trellia fit un geste, partagé entre l’énervement et la frustration. Il s’échappa alors de son nez… De son nez ? Elle ne sut pas très bien, en revanche, une ombre s’abattre sur les Crèmy et les faire reculer. Pour avoir déjà vu Axill le faire, elle sut tout de suite qu’il s’agissait de Ball’Ombre. Parfait ! Elle allait pouvoir leur coller une de ces danses ! Sortant de son propre corps (?) Trellia vit enfin de quoi il s’agissait, en fait, maintenant, elle était une théière. Enfin, la théière semblait être un genre d’armure… C’était difficile à dire. Elle n’avait plus qu’à se rappeler des attaques d’Axill qu’elle connaît et de vouloir les lancer. C’est ce qui lui avait dit Elvira, il suffisait de vouloir.

Trellia remarqua alors qu’il se mettait à pleuvoir, un peu plus loin. Chose étrange, ce qui tombait, avait l’air extraordinairement gros, pour de la pluie. L’une des « gouttes » fracassa par ailleurs un mur non loin d’elle, la faisant sursauter sur son socle. Encore un peu et elle aurait pu finir écrabouillée… Trellia leva la tête, ou ce qui lui servait de tête et vit alors une pluie de crème, étant donné l’odeur sucrée absolument horrible qui lui prenait à la gorge, lui tomber dessus. Qu’est-ce que c’était que ça encore ? On nageait en plein délire ! Une pluie battante se mit à tomber, mais Trellia n’eut pas le temps de se chercher un abri, la pluie cessa, mais pas pour son bonheur, car à la place, quelque chose à laquelle elle n’aurait jamais pensé tant c’était absurde, se produisit : une pièce montée titanesque venait d’apparaître de nulle part… On aurait dit un cauchemar de petite fille, avec un gâteau des plus écœurants, dont la tête, qui ressemblait à une poupée, avait l’air machiavélique. Trellia n’eut aucune réaction, tant la situation était grotesque et improbable.

Tout en observant la chose d’un regard circonspect, Trellia vit la lumière qui émanait au sommet de la pièce montée. Le gâteau avait l’air de vouloir la manger. Elle n’allait pas se laisser faire, mais elle était curieuse de savoir si la lumière qui perçait par le trou au plafond, leur permettrait de sortir de cet enfer, auquel cas, elle ne savait pas trop ce qu’elle devait faire. Trellia sentait que la créature allait passer à l’attaque et elle ne donnait pas cher de sa peau, vu la taille du truc ! Elle n’eut pas tord, malgré sa taille et probablement son poids, Trellia crut reconnaître une Charge. Trellia paniqua et se poussa, elle devait absolument trouver quoi faire et ce, rapidement ! Surtout qu’elle était seule sur ce coup… Faisant fonctionner ses méninges et sa mémoire, elle passa alors à l’action, usurpant les attaques d’Axill pour son propre compte.

En grognant et laissant échapper un juron discret. Elle se redressa d’un bond et mit sa volonté à contribution. Restait a espérer qu’elle possède ce genre d’attaques… Quoi qu’il en soit, elle banda sa volonté et maudit le gâteau, sans avoir à faire beaucoup d’effort pour cela. Sitôt la Malédiction lancée, elle sentit ses forces diminuer drastiquement. Pour imiter ensuite son propre Pokémon, elle draina la vie de la pièce montée, avec une Giga-Sangsue qui lui fit beaucoup de bien, il fallait le dire, suite à quoi, elle passa véritablement à l’attaque en lui crachant à la figure, ou aussi haut qu’elle le put, une Ball’Ombre. C’était toujours efficace quand les Pokémon utilisaient leurs attaques, il n’y avait pas de raison que ça ne marche pas avec elle ! La pièce montée n’apprécia pas du tout…

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