[ Clos ] Une jolie fleur [Chad]

[Konari]

Le brigand repoussa le jeune Évoli contre le mur avec violence et la créature retomba comme une peluche, inerte. Aussitôt, trois des chiens de la meute se retournèrent vers lui, deux Rocabit à l’aspect identique, en dehors de la couleur de leurs yeux et le gros Arcanin. Nova déplia les crocs, hérissa sa fourrure, la queue redressée. A sa suite, les deux jeunes chiens se jetèrent sur le brigand pour le tailler en pièce, mais une jeune femme les arrêta d’un mot et se retournèrent vers un autre des voleurs. La jeune femme, petite et fluette était en colère. Derrière elle se tenaient ses serviteurs, désormais sauf, son regard incisif transperçant le propre-à-rien. D’un geste de la main, elle extirpa quelques-uns de ses nombreux serviteurs du plan élémentaire. L’un ressemblait à un petit tas de flamme, et les flammes de son visage, formaient comme un drôle de masque et une bouche difforme pleines de crocs. Un autre avait l’air d’une volutes de flammes claires, plus jaune que le premier et le dernier, avait une apparence plus humanoïde, dont les flammes étaient plus sombres. Les voleurs ouvrirent de grands yeux.

« Flamme, Ardent, Fournaise, chassez-les de ce domaine. »

Aussitôt les deux plus petits esprit élémentaire partirent chacun à la poursuite d’un voleur, mais ce fut le dernier, Fournaise, à peine plus petit que la jeune femme et maitresse des lieux, qui créa une véritable panique dans la bande de voleurs, que les chiens se mirent à poursuivre dans tous les sens. La jeune femme ne bougea pas, la plupart d’entre eux ne pourraient pas s’échapper en passant par-dessus les grilles et puis le domaine était immense… Tôt ou tard, ils tomberaient entre les flammes des esprits, pour les moins chanceux. Les autres, par ses chiens et par les gardes. Un jappement faible dans son dos attira son attention. Elle tourna la tête et vit sa petit Évoli se relever et se jeter bravement vers le fond de pantalon d’un des voleurs qui essayait d’échapper à Flamme. Ce dernier aperçut l’Évoli et lui décocha un coup de pied, mais cette fois, Aphalie esquiva le coup et lui attrapa le pantalon. Il y eut un bruit de déchirure et une pierre verte s’échappa de sa propre en lambeau. Aphalie retomba au sol, un large bout de tissu dans la gueule et commença à le secouer en grognant.

« Aphélie, prends la pierre ! »

D’un seul coup d’oeil, la jeune aristocrate l’avait reconnue, c’était une Pierre Foudre. Obéissante, la petite créature fauve et crème lâcha le tissu et prit la pierre à pleine gueule. Pensant à devoir lui rapporter, elle revint vers Lyssa, lorsqu’elle se mit soudainement à briller comme un soleil. En un instant, sa fourrure brune et beige laissa place à un éclatant pelage doré. Surprise, Aphalie échangea un regard avec sa maîtresse et compris qu’elle l’avait rendue plus puissante. Elle se retourna vers le voleur, qui prit les jambes à son cou. Cependant, la Flaminoise vit deux voleurs réussir, malgré tout, à escalader les grilles avec l’énergie du désespoir et s’enfuir. Elle empoigna la crinière du chien tigré quand il passa tout près d’elle et grimpa sur son dos. D’un bond puissant, elle lui fit sauter la grille en prenant élan et appuie sur l’une des statues du jardin et Nova atterrit en souplesse de l’autre côté. Laissant les voleurs aux mains de sa garde, les autres chiens la rejoignirent en passant à travers la grille ou suivant le parcours de l’Arcanin.

Mais une fois dnas les vaste Plaines Fleuries, La jeune femme se rendit compte d’une chose… Ils avaient volé les Galopa de ses serviteurs, car un nuage de poussière se levait à l’horizon et les marques de leur passage, qui avait brûlé les fleurs en une piste claire. Très en colère, elle fit prendre cette piste à Nova, les fleurs ne devenant plus que des tourbillons flous multicolores autour d’elle. Au galop dans les champs de fleurs, elle doutait cependant de les rattraper... Mais au moins, ses serviteurs étaient saufs. Il étaient fréquents que des mercenaires ou des brigands essayent de la voler, mais jamais aucun n'avait été assez téméraire pour s'en prendre directement à ses gens. Lyssa regrettait, pour une fois, de ne pas leur avoir donné plus de moyen de se défendre. Sur le moment, il aurait été utile qu'elle sache leur prêter ses pouvoirs, car des pouvoirs, elle en avait ! Mais surtout sa faute... Son pseudonyme était devenu beaucoup trop célèbre... En dénichant des centaines de trésors et d'objets magiques, elle avait trop attiré l'attention. Elle aurait bien plusieurs manières de se débarasser de ses voleurs et d'éviter qu'ils racontent ce qu'ils avaient vus.

Mais surtout, elle devait se trouver une autre identité... Et tant qu'à faire, une dont elle n'aurait pas a rougir. Elle ne s'occupait guère plus de contrat de mercenaire. Elle était redevenue si riche que ça n'était plus utile... C'était surtout de retrouver son frère qui l'intéressait, maintenant qu'elle avait la preuve qu'il était en vie. Malheureusement pour elle, l'étrange tourbillon qui l'avait avalée si près d'Abyan l'avait recrachée sur ses propres terres, de sorte qu'elle avait tout à refaire... Konari. Cela sonnait bien et ne ressemblait à aucun des alias qu'elle avait pris jusque-là. Pour la dernière fois... Pour l'instant, elle en avait encore besoin.

[Chad Kehr]

Bien. Je suis officiellement Défenseur. Une bonne nouvelle, non ? Un premier pas vers cet avenir auquel on me destine depuis ma naissance, ou presque. Devrais-je m’en réjouir ? Certainement. Est-ce le cas ? Pas vraiment. Au contraire, je pense pouvoir affirmer que cette… épreuve ?... J’ignore si je peux encore en parler ainsi ! Quoi qu’il en soit, ce fut une horreur. Tout ce que j’exècre. Tout ce que j’aurais aimé éviter de revivre. Cette peur au ventre. Ce sentiment d’impuissance, de remettre sa vie entre les mains d’autrui. Malgré notre survie et ma réussite, l’expérience fut des plus désagréables. J’aimerais clamer haut et fort : "Plus jamais !". Hélas, je me sens stupide rien qu’en y pensant. Bien sûr que cela arrivera encore. J’ai déjà frôlé la mort trop de fois en peu d’années pour espérer que cela puisse cesser un jour.

Pourtant, malgré le réalisme de mes pensées, je ne peux réfréner cette pensée d’être engagée dans une voie qui me dépasse et à laquelle je n’adhère pas. Si pacifique qu’ait été mon rôle, si meurtriers qu’ils furent, j’ai participé à la mort de ces types. Je n’ai pas grandi dans cet orphelinat pour être envoyé sur un champ de bataille ou éviter un quelconque assassinat ! Je ne suis ni un guerrier, ni un héros. Je ne suis que Chad, le môme de Dyrinn qui s’amuse à faire tourner ses professeurs en bourrique.

Une léchouille au visage me tire de mes lamentations silencieuses. Yvain. Le si mignon Yvain !

— Dans quoi j’t’ai embarqué, mon pauvre ?

Je n’imagine pas l’horreur qu’il aurait vécu si j’avais crevé là-bas. Et encore, qui me dit qu’ils auraient pris la peine de fouiller mon corps ? Je ne l’ai pas fait pour eux. Si ça se trouve, eux aussi possédaient d’innocentes petites bêtes dans leurs poches qui aujourd’hui barbotent dans leur sphère oubliée, englouties par les marais éternels de Tarouga.
Inutile de dire après ces pensées macabres que je n’ai pas quitté Tyrande sur un sourire. Je l’ai remerciée, l’ai saluée d’un hochement de tête, avec respect. En revanche, même sans ses conseils, je l’aurais fuie comme la peste aussitôt d’une ligne droite jusqu’aux frontières du marais. Et plus jamais vous ne me reverrez dans la région de Tarouga ! Foutus tarés, qu’ils s’entretuent entre eux et laissent les gens sensés tranquilles.

D’ailleurs, parlant de tarés qui ne laissent pas les gens tranquilles ! J’évite de justesse en roulant sur le côté une chevauchée de Galopa un peu trop pressés pour être honnêtes.

— Chauffards ! J’espère qu’vos licornes vous empaleront à l’arrivée !

Bien sûr, ils sont déjà loin. Heureusement, je doute qu’ils soient le genre de types à laisser passer des insultes. Néanmoins, je doute aussi qu’ils comprennent ma langue. Je reporte immédiatement mon attention sur mes deux compagnons.

— Tout va bien ?

Yvain hoche vivement la tête, un peu effrayé d’avoir vu les imposants sabots d’aussi près. Quant à Hâmon, il gueulait en direction de ces ordures en même temps que moi, donc ça devrait aller. Rassurant l’Evoli d’une caresse sur sa tête, j’observe la trainée cendreuse laissée par les cavaliers. Pfiou, c’était juste ! Un peu plus et les fleurs que je ramassais partaient en fumée. Selon ce que j’ai compris, l’endroit se nomme littéralement plaines fleuries, ce serait donc loin d’une tâche incommensurable d’en retrouver ailleurs : d’ici, je vois déjà d’autres parterres de fleurs similaires. Mais par principe, je peux bien demander que les choses se passent sans complication, pour une fois ?!

Apparemment, non. J’avais repris ma cueillette depuis peu de temps quand un second imprévu se présenta à moi. Plus gros, plus cool aussi, mais toujours aussi flamboyant !

— Oh, bordel !

J’attrape Yvain et commence à courir hors du champ de fleur qui, visiblement, va se faire traverser par une boule de poils ardente. Néanmoins, Hâmon semble d’un autre avis. Montrant son arrière-train en direction du danger, le Moufouette s’approprie la zone d’un nuage de gaz toxik directement sorti de sa personne avant l’arrivée du second chauffard, espérant le faire s’arrêter ou au moins contourner les fleurs.
Bon sang, Hâmon… Je sais que ça part d’une bonne intention, mais comment peut-il s’imaginer qu’une fleur survivra à un tel traitement mieux qu’à une carbonisation ? Aussi dépité qu’inquiet, je ne peux à présent qu’espérer qu’il ne subira aucune représailles.

[Konari]

KONARI -Ah !

Roulant dans l’herbe après avoir été éjectée de Nova et se relevant.

KONARI -Ne peut-on travailler en paix ? Doit-on toujours se trouver quelques malandrins pour vous ennuyer ? Et cette odeur nauséabonde, qui es là ?
NOVA -Woof !

Se tournant vers le coupable.

KONARI - D’où viens-tu ?

Et apercevant Chad affalé dans les fleurs.

KONARI - Et qui êtes-vous, petit garçon ? Il n’est pas monnaie courante de croiser ici des Évoli et des Moufouette, à moins que vous ne veniez de la ferme ou du marais. En venez-vous ?

NOVA - Woof !
KONARI - Que veux-tu Nova ? C’est tout ce qu’il reste de ces voleurs, ces pillards qui m’ont pris mes chevaux, essayé de me voler et de violenter mes gens. Il n’en reste que ce nuage de poussière et de cendres, nous ne les rattraperons pas. Ceci, à cause ou grâce à votre Moufouette, je ne saurais dire… Mais nous ne les laisserons pas là.

Puis, voyant deux nuages de poussière distincts.

KONARI - Qu’est-ce donc ?

Se rapprochant, le Lascar, sur un autre Galopa. Sauta de son dos et salua Konari, puis Chad.

RAM DASS - Vous n’avez rien, Missee Sahib ?
KONARI - Non Ram Dass, je vous remercie, mais ces voleurs ont emporté nos chevaux et leurs informations. D’autres viendront après eux, maintenant qu’ils savent.
RAM DASS - AH, je ne sais pas, Mademoiselle, regardez, nos Galopa reviennent.

Énervés, les deux Galopa ont fait demi-tour, entraînant leurs cavaliers avec eux.

KONARI - Bonnes bêtes ! Ram Dass, vous donnerez un supplément aux Maître des Bêtes, pour le parfait dressage de ces Galopa, une ration supplémentaire pour leur peine et leur loyauté. Quant à vous, il vous en cuira, d’osez voler mon palais !

Elle invoque un élémentaire de foudre.

KONARI - Tempête va vous raccompagner jusqu’à mes gardes et pas de la manière qu’il vous plaira. N’escomptez pas lui faire entendre raison, c’est un Élémentaire de Foudre, entièrement sous mon contrôle, il ne vous entendra point. N’espérez ni le tromper, ni le blesser et il ne vous prendra pas en pitié : il n’a aucun sentiment et vous châtiera à la moindre tentative de votre part.
Mais voilà déjà mes gardes qui arrivent, vous n’aurez pas à les faire venir, Ram Dass.

Emmenés par les gardes, à pied, les voleurs s’éloignent, escortés par ces derniers et par l’Élémentaire de Foudre.

KONARI - Cela ne peut continuer ainsi. Ram Dass, je sais manipuler le feu et la foudre, invoquer des serviteurs du monde élémentaire, mais cela ne suffit pas. Vous, mes serviteurs, mes gardes et mes suivantes, vous ne pouvez pas tous devenir des Élémentaux. Connaissez-vous un moyen qui pourrait pallier ce défaut ? Si j’avais pu partager mes pouvoirs, cet incident n’aurait pas eu lieu.

S’inclinant encore devant Konari.

RAM DASS - Il en existe un, Mademoiselle, mais je crains que cela ne nécessite tout de même la maîtrise des éléments. Il existe un talent nommé l’Amplification, où vous pourriez prêter votre puissance à un Maître du Feu ou un Pokémon Feu. Ce talent mène à trois autres, l’Animiste, l’Alchimiste et le Méta-Élémental.

KONARI - Je connais les deux premiers, quid du Méta-Élémental ?
RAM DASS - Il vous permettra de devenir un semblable de vos serviteurs élémentaires.
KONARI - Ram Dass, rentrez avec ces Galopa et trouvez à l’emploi des Maître du Feu qualifiés.

S’inclinant devant Konari.

RAM DASS - Misse Sahib
KONARI - Merci, Ram Dass. Disposez.

Post sous contrainte.

[Chad Kehr]

Ouf ! Cette personne, ou du moins son Pokémon, n’a pas réitéré l’irrespect de leurs prédécesseurs. Le nuage d’Hâmon y est surement pour quelque chose, mais passons. Parce qu’à présent, je me retrouve une nouvelle fois à devoir m’excuser pour les conneries de mon Pokémon. Après m’être relevé pour faire face à cette inconnue et son énorme chien des plus vocaux, je m’incline à plusieurs reprises pour exprimer des excuses aussi claires que possible à son attention malgré ma connaissance limitée de sa langue.

— Pardon, pardon ! Moi Chad. Pas ferme, pas marais ! Dyrinn.

Je pointe le continent flottant du doigt, au cas où je me serais mal fait comprendre.

— Hâmon beaucoup aimer fleur, alors peur de gros feu, loin… Pardon !

Au lieu de se sentir honteux pour son geste, Hâmon se dresse à l’entente de son nom et bombe le torse, fier de son incroyable courage. Il est toujours au milieu de son nuage pestilentiel, qui lui est en train de ravager les fleurs que le Moufouette voulait défendre. Mais ne brisons pas sa bienveillance, d’accord ?
De toute façon, je n’ai pas le temps d’en dire davantage : la chienne aboie, et l’instant d’après, les brigands reviennent comme deux idiots. J’assiste alors à une scène des plus impressionnantes. Enfin, pour moi, jeune gamin encore innocent et peu habitué à tout cela. Pour eux, ça semble être tout à fait normal de voir un élémentaire apparaître comme si de rien était et obéir aux moindres ordres. Ces types doivent tous être plus impressionnants les uns que les autres ! Je n’ose pas les interrompre, restant dans mon coin pendant qu’ils discutent formalité et s’occupent des brigands.

Ce n’est qu’une fois tout ce beau monde reparti et la femme de nouveau seule que j’ose briser le silence d’une toux un peu forcée. Le pauvre Yvain a les oreilles basses, dans mes bras. Il se sent des plus insignifiants devant cette femme, ses Pokémon et ses incroyables pouvoirs ! Un peu comme moi, sauf que mon courage est plus proche de l’inconscience. Je m’imagine dans le pire des cas qu’une femme aussi puissante et respectée par ses gens préfèrerait encore ignorer le gueux que je suis plutôt que de s’en prendre à moi. En tout cas, je l’espère, car ce n’est pas avec mes petites jambes que je pourrais fuir cette chienne ardente !
Quoi qu’il en soit, je reprends la parole d’une voix un peu hésitante, encore troublé par le spectacle de cette rencontre.

— Vous, beaucoup impressionnante.

Mais j’y pense ! Si mes suppositions sont exactes, cette personne appartient à une sorte de haute société de Flamen. En tout cas, c’est l’impression qu’elle m’a donné via les échanges avec ceux qui m’ont paru être ses serviteurs. Dans ce cas, peut-être suis-je en train d’enchainer les bourdes ! Je me reprends d’avance :

— Oh, euh, vous pas reine, princesse, ou autre pareil ? Pardon si moi pas euh…

Comment dire "respecter le protocole" dans leur langue ? On arrive sur un bordel que je n’ai jamais expérimenté. Je grimace un peu, gêné à l’idée d’insulter cette personne sans le vouloir. Je sais ce que ça peut donner, un bourgeois qui se crois rabaissé par un péquenaud !

— Pas connaître importants Flamen. Ni autre, en vrai. Nouveau ici…

Je me passe une main derrière le crâne en détournant le regard, vraiment désolé pour ma bourde si bourde il y a. Heureusement que Hâmon n’en rajoute pas une couche, pour une fois. Il revient juste jusqu’à moi pour observer notre discussion avec curiosité. Dans le pire des cas, j’ai toujours la stratégie de secours : J’ai dans les bras un Evoli beaucoup trop jeune pour combattre et donc beaucoup trop mignon, je suis donc innocent ! Pas vrai ? Même un bourgeois ne saurait résister à l’air si inquiet de mon camarade à quatre pattes, calé contre mon avant-bras. Du moins, j’espère.

[Konari]

Konari ne prêta pas tout de suite au gamin, trop occupée par les voleurs et sa propre intéraction avec son majordome. Elle avait l’habitude de combattre seule contre de nombreux adversaires, mais cette fois-ci, elle avait été débordée par le nombre. Suite aux explications de Ramdass, la voie de l’Amplification semblait être sa meilleure option. Elle n’aurait peut-être pas le choix, elle ne pouvait décemment pas embaucher une armée et posséder dans son château tous les corps de métiers ! Du reste, elle savait que la Malédiction des Deux Renards avait tendance à diriger sur elle les attaques; elle devait donc trouver comment gagner plus de puissance, mais pas seulement… Maîtriser d’autres formes de magie serait un avantage.

Ses serviteurs partis, elle volatilisa l’élémentaire de foudre d’un geste souple du poignet et détailla le jeune garçon. Elle l’avait bien entendu parler et les bribes de mots Flaminois qu’il connaissait, avec ce qu’elle avait entendu ne laissait pas de place au doute : c’était encore un étranger qui venait se perdre dans leur belle prairie. N’y avait-il pas beaucoup de Tenkeinois qui venaient chez eux ? Restant à distance respectueuse du nuage malodorant, elle n’avait, cette fois, aucune intention d’inviter cet énergumène chez elle, comme elle avait pu le faire avec la grosse fille d’Aliphyr. Le garçon semble penaud et son Pokémon… Pas très futé. Ainsi il venait de Dyrinn. Konari n’y avait fait qu’un saut, deux fois dans sa vie, une fois pour capturer ses chiens, qui d’ailleurs les rejoignent avec le reste de sa meute, et pour trouver quelques renseignements sur Lysandre.

Elle n’eut qu’une réaction très modeste quand elle comprit que le garçonnet la trouvait impressionnante. Elle ne s’était, personnellement, jamais posé cette question. Si elle était une Reine ou une Princesse ? Konari arqua un sourcil. Si c’était le cas, elle ne serait certainement pas seule dans la plaine, mais entourée d’une garde. Restait à savoir sous quel jour se présenter, elle privilégiait toujours son alias en dehors de son palais, mais l’avoir vue avec ses serviteurs lui posait un problème; elle était obligée de décliner sa véritable identité pour cette fois, même s’il y avait une chance pour que cette personne ne comprenne pas grand chose.

« Non. Je me nomme Ombeline ke Sent Fiachrai. »

Elle lui passa les détails de la notoriété de sa famille, qu’il n’aurait sans doute pas comprise. Elle ne parlait pas sa langue, il avait au moins le mérite d’en comprendre du vocabulaire morcelé. mais tout être normalement constitué, pouvait comprendre en voyant une poignée de serviteurs, qu’il n’avait pas affaire à n’importe qui. Il avait visiblement peur de mal se comporter en présence d’une personne importante. Importante, elle n’aurait su dire, mais oui, elle n’allait pas se dire qu’il avait de bonnes manières. Passant en revue le jeune garçon et ses compagnons, elle n’y vit aucun danger; un putois et un jeune Evoli…

Ses propres chiens étaient assis derrière elle, même Orage.

« Que faites- vous ici, seul ? Vous êtes vous perdu ?. »

Tout indiquait qu’il l’était, ce qu’elle jugeait être en mauvais état, ses habits et sa présentation. Et puis, il était bien jeune pour être un aventurier et trop étranger pour être un Dresseur en quête des Badges d’Arène. Du reste, elle n’avait jamais entendu parler de Tenkeinois qui se soit lancé dans cette longue quête. Ils n’avaient pas la même culture des Pokémon qu’eux. Cela étant, elle même n’y accordait aucune importance. C’était pour elle une perte de temps et elle avait bien d’autres choses à faire. Depuis son départ du Canyon Cosmo, trouver de l’argent pour sa famille, en reconstituer la fortune et la puissance, retrouver son frère… Elle savait qu’elle ne retrouverait ni mère, ni père, mais elle avait de l’espoir pour Lysandre. Elle était même, tout prêt du but ! A cette pensée, elle eut une idée et fit adroitement glisser sa chevalière, qu’elle tenait jusque-là à l’envers sur son majeur droit. Elle était en or et représentait un soleil très stylisé, dans un cercle ouvragé. Dépouillé de son rubis central, elle n’en restait pas moins un objet magnifique aux yeux de Konari. Avec de la chance, ce garçon aurait peut-être déjà vu la Fleur-Soleil quelque part, car Lysandre avait laissé des traces derrière lui, tout comme elle avait laissé des traces de son propre passage.

[Chad Kehr]

Pouf, disparu le machin électrique ! Je reste béat un instant de plus, vraiment impressionné par les capacités de la dame. Ce n’est pas moi qui te ferais un truc pareil, j’suis déjà content de faire pousser une jonquille !
Et puis ce troupeau de canidés, c’est quand même vraiment cool ! Genre, y’a une espèce d’unicité dans son équipe, c’est trop la classe ! On dirait vraiment qu’elle sait ce qu’elle fait, elle ! Ils doivent tous être super bien dressés, vu comment ils s’installent bien sagement derrière elle.
En tout cas, mes théories de noblesses et autres suppositions sur son titre semblent en partie se confirmer à l’entente de son nom à rallonge. Juste en partie : ce n’est pas non plus une princesse. Je vais m’arrêter à Ombeline, d’accord ? En fait, je vais même éviter de le prononcer ! Rien qu’à l’accent, j’aurais peur de l’agacer en éraflant son nom. Alors je m’incline, avec ce respect qu’on m’a appris à avoir et que je n’utilise pas souvent :

— Enchanté !

J’évite aussi de trop la regarder dans les yeux, pour pas avoir l’air insistant, ou que mon regard habituellement sévère ne me joue un mauvais tour. Du coup, il semblerait que j’ai l’air paumé. Je dépose Yvain au sol et secoue les bras pour réfuter :

— Non, non, non ! Pas perdu, pas du tout ! Ici super pour étudier plantes. Fleurs partout, et autres plantes, moi curieux alors balader partout plaine fleuries !

Je lui montre une besace entrouverte dans laquelle j’accumule déjà quelques spécimens à faire sécher qui m’intéressent afin de les étudier plus tard, et peut-être même voir s’ils pourraient pousser dans d’autres milieu, comme à Dyrinn par exemple.
Enfin libéré de mon étreinte, Yvain fait quelques pas en direction de la dame, puis s’arrête en observant la stoïcité de tous ces Pokémon derrière elle. Une patte en l’air, comme si le pas suivant lui paraissait d’un coup impossible, l’Evoli penche la tête en reniflant de loin, avant de lancer un petit « Evo ? » d’innocence à l’intention de tout ce beau monde. Est-ce que lui aussi il doit aller se mettre en ligne ? C’est un jeu ? Hâmon n’a pas l’air de jouer, pourtant ! Il préfère ignorer la scène et renifler d’autres fleurs près de moi sans risquer de s’approcher du gros chien de feu.
Sans porter attention à mes deux Pokémon plus mal dressés qu’autonome, je reprends mon explication :

— Moi chercher fleurs rares de Flamen, avec propriétés ! Guérison, par exemple, moi étudier plantes pour ça.

J’aurais pu me contenter d’aller sur le marché pour me renseigner, néanmoins, j’avais pris l’habitude de faire les choses par moi-même. Et d’avoir une confiance plus que limités en ces marchands de rues, puisqu’ils m’ont arnaqué dés les premiers jours. Ainsi donc, je vadrouillais les plantes, à l’affut d’un coin différent des autres qui recèlerait les perles rares que je recherche.

Ombeline me montre alors une chevalière qu’elle portait à son doigt. Bien entendu, je suis tout d’abord impressionné par le bijou en lui-même : ce n’est pas tous les jours qu’on montre une telle dorure à un gars comme moi ! Pendant un instant, l’espoir qu’elle soit riche au point de s’en séparer avec autant de désintérêt qu’un noble au-devant d’une patate m’envahit. Mais non, elle ne semble pas vouloir me le donner, elle ne me permet que de l’admirer. Un peu comme on fait miroiter un fromage entier à un pauvre Pachirisu dans sa cage. L’horreur !

Toutefois, j’oublie bien vite cette pensée en remarquant un symbole en particulier gravé sur l’anneau.

— Oh, marrant ça ! La fleur, là ! Je voir pareil à Dyrinn ! Avec copains, parier sur quoi être ! Ça fleur connue d’ici ?

Je ne sais plus où exactement. Je crois que c’était un des grands qui nous avait montré sa découverte avec fierté dans une taverne, comme s’il s’agissait d’un grand trésor ! Faut dire qu’on n’était pas censé aller dans des tavernes et autres bâtiments réservés aux adultes, à notre âge, mais parfois, on jouait les grands discrètement !
Toujours est-il que le type affirmait que c’était le symbole d’envahisseurs pour se reconnaître, une sorte de point de rendez-vous, et qu’il annonçait un raid sur la ville dans les prochaines semaines ! Ce con nous a fait flipper pendant des jours et des jours avec ses conneries. Rien de vrai, bien sûr ! Il en savait autant que nous sur ce machin, c’est-à-dire rien, il était juste content de pouvoir impressionner les plus jeunes avec son faux savoir. Amusant que j’aie peut-être une occasion pour résoudre ce mystère aujourd’hui, si loin de son point de départ !

[Konari]

Konari ne chercha ni à rassurer le jeune garçon, ni à le mettre à l’aise et le laissa se débrouiller seul quant à son statut. La famille ke Sent-Fiachrai était simple, de ce côté là et n’exigeait aucune marque de respect particulière : les gens du peuple le faisaient d’eux-même. Comme simple réponse, elle acquiesça, répondant à sa politesse. Il n’était pas perdu. C’est du moins ce qu’il essaya de lui expliquer maladroitement, il étudiait les plantes et la Plaines Fleuries était en effet le meilleur endroit pour cela de tout Flamen. Néanmoins, Konari trouva étrange qu’un si jeune enfant se retrouve tout seul dans ces grandes plaines, même pour étudier… À moins bien sûr qu’il ne possédât un maître, qui lui, ne se trouvât guère loin d’ici. C’était une possibilité, mais Konari ne s’attarda guère dessus.

La jeune héritière marqua un intérêt poli pour la besace pleine de fleurs, mais elle songeait surtout à repartir dans son domaine et s’enquérir de l’état de santé de ses gens, qui avaient essuyé eux aussi cette attaque de bandits de grands chemins. Son Évoli se planta devant elle, avant de s’intéresser à sa meute. Indifférente aux questionnement silencieux du renard, qui fut cependant accueilli par un regard bienveillant de la part du Feunard Millénaire, Konari amorça un geste de demi-tour, s’apprêtant à saluer le garçon, lorsque celui-ci eut une réaction qu’elle n’espérait plus après ces quelques secondes… Même si “espérer” était un bien grand mot. Il venait de reconnaître la Fleur-Soleil, les armoiries de leur famille et en parlait avec désinvolture.

Konari aurait pu mal prendre tant de légèreté avec ce qui lui tenait le plus à cœur depuis des années. Si proche du but et à la fois si loin… Mais elle était trop intéressée de savoir d’où il connaissait la gravure, pour se soucier du reste.Pourtant, elle surprit le regard hébété et plein d’espoir du garçonnet. Pardon ? Il espérait qu’elle lui offre sa si précieuse chevalière ? Konari en resta interdite. Elle ne pouvait pas dire ce qu’il se passait dans sa drôle de tête, mais elle cessa de jouer avec, se rendant compte de son geste devenu automatique. Elle écarquilla furtivement les yeux, avant de se reprendre. Il n’en était évidemment pas question. Le nom de Dyrinn s’imprima dans son esprit.

« Dyrinn ? Où, quand, comment ?. »

Simple et concis, elle voulait avoir une réponse rapide. Elle était passée après lui à Torcan et tout semblait montrer qu’il se dirigeait vers Abyan… Alors soit elle ne comprenait pas son parcours, soit la gravure qu’il avait vu était ancienne… Son passage furtif à Midgard avait dû être un peu trop furtif… Mais maintenant, elle devait en savoir un peu plus et si elle devrait se rendre à nouveau sur le continent flottant. Konari pressentait qu’elle allait devoir donner quelques explications pour obtenir ses réponses.

« Non. Je dois retrouver la personne qui a gravé ceci. »

Il n’était pas utile de mentionner qu’il s’agissait pas seulement des armoiries de sa famille mais aussi et surtout la preuve de l’existence de son frère, un frère perdu depuis des années, d’un nouvel espoir après plusieurs guerres… Konari n’avait absolument pas envie d’étaler sa vie intime à un étranger, ni de perdre du temps et de l’énergie à essayer de se faire comprendre par ce dernier.

« Ne l’avez-vous vu qu’à Dyrinn ? »

[Chad Kehr]

Bon ! Jusqu’ici, il semblerait que je n’ai rien fait pour finir au bûcher. La dame reste polie elle aussi, j’imagine que j’ai au moins bien retenu quelques notions des coutumes respectueuses enseignées à l’orphelinat. Ou qu’elle n’en a rien à foutre. Difficile de se faire une idée, du peu que je constate. Disons qu’à défaut d’être sûr, tout cela me rassure.
Yvain également perçoit une forme de tranquillité à travers les réactions des autres Pokémon vis-à-vis de sa personne. Ses oreilles s’agitent même joyeusement lorsque son regard perçoit celui d’un magnifique Renard aux multiples queues. N’osant pas plus s’approcher pour autant, l’Evoli s’assoit à son tour face à tout ce beau monde pour les imiter et commence à remuer la queue derrière-lui, dans l’attente de comprendre cette étrange mise en scène.

Pour ma part, j’avale ma salive avec difficulté en percevant ce qui m’apparait comme un bref malaise, au moment où la dame cesse de jouer avec sa chevalière. J’ai dit une connerie ? Ou fait une connerie ? Il semblerait que non : au contraire, son intérêt pour moi semble s’être éveillé à l’évocation du symbole de la taverne. J’ai dû imaginer ce malaise, renvoyons-le d’où il vient : au fond de mes pensées ; et concentrons-nous plutôt sur le fait d’aider Ombeline !
Pourquoi ? Euh… Je ne sais pas trop. Elle est plutôt balèze, et je n’aimerais pas la froisser vu son rang ? On va dire ça !
Malheureusement, mon aide, ça ne sera pas la plus pertinente du siècle. Frottant l’arrière de mon cou avec incertitude, je fronce les sourcils pour essayer de me remémorer le nécessaire :

— Euh bah… wé, que Dyrinn. À taverne, y’a plusieurs mois. Moi pas voyager avant.

Ouep, ce n’est pas super utile tout ça. Ou alors, peut-être pourrais-je me baser sur les ragots des autres idiots qui me servent d’ainés ? Si ça se trouve, leur blabla renferme un semblant de vérité qui pourrait répondre aux autres questions de la dame. Elle semble chercher quelqu’un. Bon ? Mauvais ? Aucune idée. Et ce n’est pas qu’elle m’inquiète, mais je me verrais mal fouiller pour en savoir plus. Comme si elle allait raconter sa vie de princesse – même si ce n’est pas une princesse – au premier pécore venu !

— Mais ami plus grand que moi dire : lui avoir vu ailleurs, et ça être symboles envahisseurs pour regrouper ville. Mensonge inventé, je crois ? Vu que personne attaquer Dyrinn après. Lui dire euh… euh… Aliphyr ?... Ou euh…Ou Torcan. Plus certain.

Et allez, maintenant on continue sur de l’incertitude, en plus du reste.

— Pardon, moi pas savoir beaucoup. Vous chercher combien de temps ?

Aucune idée de si cette information pourra être pertinente, mais puisque j’ai décidé d’aider, j’essaye comme je peux sans non plus en demander trop. Histoire de rester innocent dans cette histoire qui pourrait se transformer en piège à la moindre découverte macabre.
Yvain semble suivre la discussion avec curiosité, le regard tourné vers ces bêtes dont j’admire le dressage du peu que j’en vois. Regardez Hâmon, en comparaison ! Tout cela ne l’intéresse pas, donc il s’est détourné de nous après un mouvement de popotin pour s’étirer, et le revoilà parti à renifler les fleurs environnantes. En résumé : plus de danger, plus de raison de s’embêter. Néanmoins, je m’étonne qu’il n’ait pas cherché des noises aux Pokémon d’Ombeline. Ça doit être l’appel des fleurs, ça. Le Moufouette a des priorités dans la vie.
Quant à moi, je le laisse s’éloigner sans autre retenue qu’un léger coup d’œil pour m’assurer de sa direction. M’inquiéter pour Hâmon ? Bouarf, aucune chance. Il pue tellement, même les prédateurs le laissent tranquille. Tant qu’Yvain est à portée d’yeux, tout va bien.

[Konari]

Konari ferma un moment les yeux, posant son coude sur son autre main et se tenant la tête avec les doigts. Elle réfléchissait et essayait de remettre les pièces du puzzle en place. Chaque voyage mettait des semaines à s’organiser et chaque déplacement était au moins aussi long, même avec les montures les plus performantes, elle mettait, des jours, des semaines, parfois des mois, à se rendre où elle voulait et c’était sans compter tout le temps qu’elle passait sur place à chercher. Cela faisait déjà sept mois qu’elle avait aperçu Lysandre dans la Vallée Chamarrée, après tant d’année à le croire mort, puis à croire, qu’il y avait peut-être une petite chance qu’il ait survécu aux guerres, il devenait difficile de patienter encore et de garder son sang froid.

Chaque fois qu’elle croyait se rapprocher de lui, il s’évaporait dans les airs comme une braise emportée par le vent… En allant à Torcan, elle avait été si sûre de le retrouver… Mais elle n’était pas revenue complètement bredouille, il avait laissé les armoiries de leur famille derrière lui. Le problème était de recoller tous les morceaux et de comprendre, surtout, où il voulait en venir. D’après ce garçon, la gravure avait été vue pour la première fois à Dyrinn il y avait de cela plusieurs mois. Ce n’était guère précis… Avant ou après qu’elle y soit elle-même allée ? Aliphyr, Torcan… Le nom des capitales des tribus de Tenkei. SI c’était Torcan, cela retraçait un chemin, mais Aliphyr… Baliser un chemin n’était pas très prudent.

En revanche, laisser une trace dans les plus grandes villes et les lieux les plus visités de ces villes était intelligent. Peut-être avait-elle abandonné trop tôt, enfin, si cette brèche ne s’était pas mise sur son passage… Et puis, était-il toujours sur le continent flottant ? cette petite information, anodine en apparence, soulevait beaucoup de questions. Lysandre ne se contentait peut-être pas de baliser son passage. Konari n’en avait pas eu l’idée avant, mais cela cachait peut-être autre chose : en effet, s’il se faisait à son intention (ou celui de sa mère, il ne savait peut-être pas…) Pourquoi ne pas simplement revenir à la maison ? A cette pensée, Konari songea que jamais Lysandre encouragerait leur défunte mère à parcourir le monde pour qu’elle le retrouve, il préférerait endosser tous les dangers plutôt que de les lui faire courir.

Elle, c’était différent, elle était sa soeur. A quoi jouait Lysandre exactement Un léger malaise s’empara de la jeune héritière : se précipiter à sa suite serait peut-être dangereux, elle ne pouvait s’empêcher de penser que sa façon d’agir n’était pas normale. La voix hachurée de Chad la tira de ses réflexions. Elle ouvrit les yeux et laissa retomber élégamment son bras sur l’autre. Répondre à ce garçon ne serait peut-être pas prudent, il ne lui paraissait pas très futé… Lui donner des informations précises pourrait lui porter préjudices un jour, d’un autre côté, il faudrait une malchance incroyable pour que cela arrive… Dans l’éventualité où elle ne se trompait pas. Elle était devenue très méfiante, peut-être un peu trop d’ailleurs. Son passé de mercenaire, les statuettes ensorcelées la rendaient peut-être paranoïaque.

Konari regarda passer son Élecsprint; Orage avait entrepris de creuser des trous énormes et d’arracher des touffes d’herbe, elle en tenait d’ailleurs une énorme dans sa gueule, alors que les autres Pokémon restaient à distance respectueuse. Seul le Feunard silencieux gardait un œil sur le chien de foudre, ne connaissant que trop bien son caractère lunatique et imprévisible. Pour le moment, Orage creusait des trous, déracinant des mottes entières de fleurs rouges en étoile.

« Depuis trop longtemps, hélas. »

[PNJ]

Non loin du jeune groupe se trouve un Pokémon. Dans ce monde si, il est connu pour être un adorable Shaymin, une douce créature qui est le Guérisseur de la terre. Sous son air de petit garnement, il s’occupe de la vie fleurie de la plaine fleurie. Une fois que l’hiver arrive, il va ce terrier sous la terre pour hiverner jusqu’au printemps. Toutefois, depuis plusieurs années, la petite créature semble plus timide voir craintive et elle ne sort presque plus de son trou. Toutefois, celui qui se promène en ce moment est loin d’être la douce créature que les humains chérissent. Déjà sous sa forme céleste, ce Shaymin est une tâche sombre dans la flore clair. Sa toison verte est d’un noir sombre, donnant l’impression d’avaler la lumière et son regard est d’un rouge sanguin d’où semble s’échapper une vapeur rouge. Il se balade, cherchant visiblement quelque chose.

Sa maîtresse est plus loin, visiblement occupée avec l’un de ses autres Pokémon. Elle est enveloppée dans des habits révélateurs aux tons différents de mauve et d’or une chevelure verte sort du large capuchon qui recouvre sa tête. Le peu de son visage qui semble visible, il est délicat et agréable à l’œil. Elle penche la tête sur le côté comme si elle avait une discussion télépathique avec quelqu’un. Elle est trop occupée avec cette autre personne pour voir son Pokémon s’approcher de la moufette.

Après avoir approché la moufette sans se faire entendre, il immerge finalement en face d’elle, repoussant l’herbe brusquement, il crache au visage de la moufette. Sans perdre de temps, le Shaymin obscur laisse une étrange aura s’élever autour de lui et cette Brume Noir semble obscurcir, empêchant de bien voir la cible toucher. Ensuite, la Shaymin frappe la moufette avec un Assaut Noir, qui ressemble à une charge rapide. Tandis qu’il percute lourdement Hâmon, ce dernier est expulsé en direction de Chad et de Konari. La pauvre bête atterrir au pied de son maître sonné pendant que l’étrange et agressif Shaymin s’extirpe du nuage sombre avec une expression mauvaise. Il siffle à l’intention des humains, visiblement, il n’apprécie pas leur présence. Au même moment, une voix féminine s’élève ;

« Patron ? Oui, pardon, il semblerait de Shaymin est trouver quelqu’un avec qui jouer, je vais avoir si je ne peux pas récolter quelques informations… Je testerais leurs forces… Mon monsieur, je promets de ne pas être en retard… Oui, bien sûr… »

Un étrange grésillement se fait entendre et la femme se rapproche finalement observant le groupe avec un air hautain. Elle se frotte les mains et observe avec une curiosité malsaine les deux êtres humains.

« Et bien et bien et bien… Je n’aurais pas espéré voir des êtres vivants dans un trou aussi éloigné et perdue… Je suis très heureuse de vous voir ici, je pourrais enfin tester mes nouveaux jouets… Je vais être gentille, je vous laisse ouvrir la valse, donnez-moi tout ce que vous avez, sinon ça ne sera pas amusant d’écraser des insectes trop facilement. » Déclare-t-elle avec un sourire mauvais.

Elle lève la main et le Shaymin à la fourrure noir fait un grand bond pour venir se placer entre elle et les Pokémon ennemis. Dans la main de la femme, un globe en verre se soulève et à l’intérieur un nuage électrique prend place, on pourrait croire à un artefact de puissance. Tout autour d’elle, une aura étouffante prend place et des éclairs se formes pour venir frapper l’espace autour d’elle. Il est clair qu’elle prépare quelque chose et que son attaque sera dévastatrice…

hrp:

[Chad Kehr]

Oups ?

À la base, tout se passait plutôt bien. Moi, je communiquais vaguement avec une bourgeoise ultra badass ; Yvain s’approchait gaiement d’un Elecsprint à l’air pas inoffensif du tout pour partager son super jeu de gratouille du sol (enfin ça, c’est pour Yvain. Dans le cas de l’Elecsprint, c’était plutôt destruction de la flore et tout ce qui l’entoure façon cratère de météorite) ; et Hâmon se baladait pour sniffer de la rose.

En somme, une journée pénarde avec son lot de surprises sans autre débordement. J’allais même jouer les saint Maritain et tenter de remonter le moral de cette presque princesse désespérée de retrouver son amoureux (si, ça doit être ça vu ce que j’en sais), quant Hâmon m’est revenu façon vol plané.
Et puis, si ce n’était qu’Hâmon, mais non ! Y’a ce bordel de brume noir qui s’est levée d’un coup, ainsi que cette bestiole qui m’apparait terriblement menaçante malgré sa petite taille.

— Hâmon ? Mais que…

Je m’accroupis pour ramasser mon pauvre Pokémon sonné. Rien de grave, je pense. En tout cas, il ne baigne pas dans son sang. Dans le doute, je le rappelle tout de même dans sa ball aussitôt.
Mais bordel : c’est quoi, ça ?! Qui est cette folle qui nous parle, là ?

Nan, nan. Je m’en bats les couilles. Je ne veux même pas savoir. Marche arrière, direct, encore plus vite qu’avec Tyrande. C’est où, la marche arrière ? On ne voit rien dans ce merdier ! Frustration oblige, je me dois d’offrir à cette dame mes plus belles injures dans ma langue d’origine :

— Mais conn’rie d’tarée ! C’quoi ton délire ? J’t’ai rien d’mandé moi ! Yvain ? Yvain, t’es où ?

J’allais partir, mais je ne peux pas me tirer sans lui ! Même si j’avoue que là, quand même, j’ai un doute. Est-ce que mes rêves valent de finir embroché par un hérisson volant ? Heureusement, je l’entends qui couine, complètement paniqué par tout cela. Il n’ose même pas bouger et s’est juste roulé en boule, écrasé sur lui-même en espérant que quelqu’un viendra le chercher.

Et non. Au final, je ne viens pas juste le chercher. Je l’ai trouvé, puis j’ai trouvé le trou creusé par le chien électrique avec, alors j’ai plongé. Je ne sais pas c’est quoi ce bordel qu’elle nous prépare l’autre tarée, mais ça fera déjà une bonne base pour encaisser, puisque j’ai comme l’impression que la fuite n’est pas une solution avec cette bestiole volante psychopathe.

— Tu permets ? J’emprunte ton trou.

Enfin je dis ça, mais de un il comprendra peut-être pas, et de deux on voit pas grand-chose, je suppose juste qu’il est encore là aussi. D’ailleurs, elle est où la bourgeoise ? Elle était super badass, peut-être qu’elle peut dézinguer ce machin d’un claquement de doigt ? On va espérer. En attendant, moi, j’me fais un bunker.

Plaquant mes mains contre le sol du trou, je le recouvre aussitôt d’une épaisse couche de terre mêlée de verdure pour parer une potentielle attaque électrique venant des cieux. J’ai vu de la foudre dans le machin bizarre qu’elle trimballe, alors, hein… on devine ce qu’on peut avec ce qu’on voit dans la panique !
Une première partie de la protection se forme, prête à encaisser une potentielle attaque. Mais comme un con, je pense à la bourgeoise. Je me demande si son chien m’a entendu, va piger, et va aller la chercher pour qu’elle se planque aussi ? Nan, elle ne va pas compter sur moi. Je devrais fermer direct et m’enterrer pour me faire oublier pendant qu’elles s’entretuent. Pourtant j’hésite, bêtement, tandis qu’Yvain se colle contre mes jambes, complètement terrifié.

[Konari]

Mais le danger venait de l’intérieur. L’Élecsprint sembla d’abord se ficher un peu de Chad et continuait de creuser son trou. Puis, brusquement, elle se retourna et se mit à grogner, les dents totalement découvertes, la gueule bien ouverte pour laisser voir ses crocs qui se chargeaient d’électricité, les oreilles aplaties en arrière et la crête dorsale bien visible, sa fourrure crépitante. Il se pourrait bien que Chad soit plus en danger dans ce trou qu’à la surface !

Quoique… Dehors, Konari analysait rapidement la situation.  Une femme très vulgaire était accompagnée de Shaymin, ce qui en soi, était déjà suffisemment bizarre pour attrirer son attention : tout le monde savait qu’il était malade et qu’il fallait éviter le contact. Mais quand il envoya balader d’un coup le Pokémon de Chad, Konari sentait que ça ne sentait pas très bon. En soi, ce n’était pas le coup porté unique qui l’inquiétait, c’était la drôle de tête de Shaymin… Il avait les yeux rouges de colère et sans être experte, ni même simple Dresseur, elle lui trouvait un air très bizarre. En plus d’ être visiblement très, très, très en colère. Si elle voulait s’en sortir (comment savoir ce que voulait cette femme, si elle était de mèche avec les brigands qu’elle avait chassé de son domaine, elle en voulait peut-etre à sa vie), elle n’avait pas le choix de mettre le paquet et tout de suite !

Alors aussitôt, elle donna l’ordre à ses chiens d’attaquer le Shaymin, tandis qu’elle-même mettait en place ses sortilèges. Le Feunard, l’Arcanin, les deux Rocabot, la Voltali se jetèrent tous d’un même mouvement sur le Pokémon, suivit avec quelques secondes de retard par l’Élecsprint, entraîné par un effet de meute et déchainèrent une belle panoplie d’attaques. Pour sa part, Konari commença par incanter u sort de zone qu’elle appréciait, le Double Trouble dessina la silhouette de deux dragon dos à dos sur le sol, comme une rune rougeoyante : tout ce qui se trouvait sur cette zone là, allait prendre un sacré coup de feu ! En attendant que l’effet à retardement se fasse, elle invoqua, pour la deuxième fois de la journée, l’intégralité de ses Esprits Élémentaires, Fournaise, à l’air vaguement humanoïde, mesurant environ un mètre cinquante. Il était lent, mais sûr. Naquit ensuite, sortant du plan élémentaire, un petit tas informe, le montrant en tout et pour tout qu’une espèce de masque affublé d’un sourire carnassier pour visage, Flamme, pas plus haut qu’un mètre, était sans nul doute le plus bête de ses serviteurs, mais aussi le plus endurant, il saurait bien encaissé les attaques qui ne tarderaient pas à pleuvoir.

Sans s’arrêter, une flamme apparut, plus jaune que rouge, avec un visage sombre et menaçant. l’invocation impulsive préféra s’attaquer à la femme, plutôt qu’au Pokémon. Konari amena ensuite une créature étrange, une espèce de chien à crinière, un peu plus corporel que les autres, sa crinière était faite d’orage, son corps de nuage sombre, d’apparence. Tempête était son esprit le plus calculateur, mais l’un des plus difficiles, mais pas plus grand que Flamme. Bien décidée à renvoyer cette femme vulgaire d’où elle venait, Konari mit un certain temps à invoquer son serviteur ultime. Dans la plaine, une boule immense se forma, bleue, flou, ressemblant à un œil étrange, avec une pupille verticale. La chose, “Follet” baptisé ainsi par sa maîtresse, ne faisait pas moins de deux mètres soixante de diamètre… Son fleu bleu était la preuve même qu’il valait mieux éviter de c’en approcher et d’ailleurs, les Pokémon de la jeune femme se décalèrent à l’approche de la créature immatérielle (comme toutes les autres invocations, d’ailleurs…).

Follet était un “serviteur” très différent des autres… Konari n’avait jusqu’alors, réussi à n’invoquer que son aura et pas l'entièreté de son être. Il ne pouvait donc être vaincu au sens où on le pensait, En revanche, il pouvait se dissiper n’importe quand. C’était le risque… mais cela n’impressionnait pas Konari, ni même les conséquences d’une telle invocation ! Ayant une grande confiance en elle et en ses pouvoirs, elle n’hésita pas un seul instant à déchainer sa puissance de feu : dans ses mains naquirent deux disques, d’un bleu vif qu’elle projeta sur la femme. Konari avait atteint un tel niveau de maîtrise, qu’elle n’avait plus besoin de passer par des stade de boule de feu dont elle devait moduler la forme, ou augmenter la chaleur, ses feux étaient bleus, les plus chauds de tous les feux, elle ne s’encombrait plus de “petits” sorts. D’un geste de la main, elle rendit le sol sous la fille plus brûlant que des braises.

Le sol se mettait à fondre et à buller, pendant ce temps, le regard mauvais, Konari surperposait ses mains sur son front et s’apprêtait à envoyer son sort le plus destructeur (notamment capable de faire fondre la pierre…)

« Maaaseeenkôô !. »

[Surcharge !



Bisou. xD
Petit guide de mes invocations ^^]

[PNJ]

« Hahaha ahhaha hahaha »

Son rire hystérique s’étire dans l’air de la plaine. La demoiselle de foudre prend visiblement plaisir à attaquer ces jeunes gens sans ‘’raison’’. Si on lui pose la question, elle dira que c’était pour la science, qu’elle respectait les ordre de plus haut. Qu’elle avait simplement eu envie d’étudier les techniques élémentales du petit peuple en plus des Pokémon du lieu. Toutefois, ce n’était pas la première fois qu’elle ‘’étudiait’’ des voyageurs, mais c’était bien la première fois que quelqu’un lui répondait aussi férocement. Elle décide donc de rester un peu plus longtemps et de test les créatures de cette demoiselle.

Tout en chargeant sa tempête d’éclair, elle observe amusée le gamin prendre la fuite. Tandis qu’elle retient sa tempête, elle regarde tous les efforts et l’énergie que dépense la blondasse en créant ou invoquant ses créatures élémentales. L’observer faire était plutôt intéressant, c’était bien différent de la dernière personne qu’elle avait combattu qui n’avait invoqué que des attaques d’un élément. Le visage éclairé par un sourire carnassier, elle tend la main devant elle quand la demoiselle semble avoir enfin terminé d’invoquer ses élémentaux. Elle a envie de tester la résistance de ses créatures.

L’épais nuage au-dessus d’elle semble vrombir d’électricité, sans oublier les petites éclaires qui s’échappent parfois du nuage sombre. Elle claque finalement des doigts et dans une étrange résonnance avec son rire hystérique, ceci semble être le signal qu’attendait la tempête pour exploser. Plusieurs éclairent mauvâtres explose, frappant le sol en traçant un chemin en direction du petit groupe. À chaque fois qu’un éclair, frappe le sol, il laisse une légère pulsion électrique s’éloigner sur une circonférence moyenne, brûlant le sol et le marquant telle une vilaine cicatrice.

Le premier à être frappé est Fournaise et malheureusement, la surface le fait exploser sur le coup, le renvoyant d’où il vient. Ardent et Tempête sont les suivants à le rejoindre, ils n'ont été pas assez vite, ne soit pas assez résistant pour encaisser le coup. Flamme semble encaisser le coup, survivant l’attaque de la demoiselle et Follet semble avoir été assez intelligent pour éviter l’attaque, visiblement consciente que ceci pourrait le toucher et le tuer au passage.

« Oh ? » Souffle la bouffonne mauve en portant la main à son visage.

Un des éclairs essaye de frapper Konari et un autre frappe le sol non loin de Chad, mais juste assez loin que pour lui offrant quelques petits chocs de statiques désagréables.

De son côté, le Shaymin s’amuse avec la meute de loup qui semble en avoir après lui. Les deux Rocabot sont les deux premiers à être envoyé au tapis et la Voltali les rejoint peu de temps plus lui. Comme si c’était un jeu pour lui, le Pokémon obscur, s’assurerait que les Pokémon mirent au tapis se retrouve dans le même petit tas, comme s’il cherchait à narguer leur maîtresse ou les autres Pokémon. Ne lui restant que le Feunard, l’Arcanin et l’Élecsprint, il devient un peu plus sérieux, utilisant maintenant des attaques d’obscure pour attaquer et répliquer contre les créatures ennemies. Il se dit qu’il n’aura pas l’occasion de s’amuser de la sorte de nouveau.

Quand la demoiselle se met à crier un mot étrange, la bouffonne électrique ressent immédiatement l’accumulation d’énergie élémental qui semble s’effectuer au niveau de ses mains. Elle plisse quelque peu les yeux et soulève à son tour une main créant une seconde orbe au ton plus violacé et plus petite que la première. L’énergie électrique se concentre à son tour et quand le fil d’énergie de l’attaque de Konari quitte ses mains, l’attaque de son ennemi lance nonchalamment sa sphère qui vient intercepter l’attaque, en plus milieu de leur distance, faisant ainsi exploser les deux attaques qui soulève un petit champignon de poussière et de chaleur, cachant la vue à tous… Tout ce qui résonne par la suite est le rire mauvais, mais joyeux de leur ennemi. Au niveau du nuage foncé, un petit éclair explose parfois, laissant apparaître des ombres étranges et parfois une silhouette féminine qui sembla avancer vers eux avec une démarche nonchalante et un déhanchement prononcé…

hrp:

[Chad Kehr]

Je déglutis à la vue des crocs de la bestiole face à moi.

— Oulà, euh, tout doux ? Moi pas méchant, méchant dehors !

Gardant Yvain collé à moi d’une de mes mains, je pose l’autre au sol et m’éloigne autant que je le puisse du canidé tout en restant dans le trou. Enfin, pas sûr que ça suffise. Et si je coupais le trou en deux d’une barrière de terre, hein ? Bonne idée ça, non ? Chacun sa place, chacun sa vie… Et surtout chacun sa merde, vu le bordel dehors !

Heureusement, il finira par s’en aller de lui-même secourir sa maitresse. Ouf ? Pas tant. C’est quoi le plus dangereux, rester avec un psychopathe dans le trou, ou se retrouver seul à la merci d’une autre psychopathe encore plus dangereuse ? J’avais espéré un brin de coopération de la part de la dame, mais il semblerait qu’elle ait oublié jusqu’à mon existence, vu ce qu’elle balance en surface. Et aussi que j’ai attendu pour rien. Message reçu cinq sur cinq ! Dès la première déferlante qui manque de me cramer les cils, j’achève de refermer mon petit cocon. Trop petit. Beaucoup trop petit. Et surtout trop proche de la surface, on dirait. WOW, c’est quoi cette apocalypse que j’entends, là-haut ? Je sens les flammes d’ici, on va cramer, bordel ! Elle m’a définitivement oublié l’autre tarée ! Ce n’est pas juste sa cible qu’elle va faire flamber, là, c’est toutes les plaines fleuries ! Dire qu’il y a cinq minutes, Hâmon râlait pour une petite pâquerette carbonisée. Heureusement que ce Pokémon aux yeux rouges l’a foutu hors-jeu direct, le Moufouette aurait été capable de sauter au milieu de l’affrontement pour balancer un gaz toxic de mécontentement.

Peu conscient de la puissance dévastatrice des deux combattantes, je m’imaginais qu’en renforçant un peu ma cachette de lianes, ronces et terre, cela suffirait à me tirer de ce mauvais pas. Au moins le temps qu’elles s’entretuent.

BORDEL, ÇA BRÛLE ! Je rêve ou le plafond est en train de fondre ? Genre, ça fait des petites bulles et…
AIEUH ! Ce n’était pas du feu, ça ! Ça picote, comme une attaque électrique. Yvain couine autant que moi, le pauvre.

— Yvain ! Tiens bon !

Okay, okay ! Je ne voulais pas en venir à de telles extrémité, parce que je ne me sens absolument pas capable d’en revenir, mais… Tant pis. Opération ascenseur !
Je cale le pauvre Yvain dans ma cape, contre mon torse puis plaque mes deux mains au fond du trou creusé par le sale cabot. Aussitôt, le sol semble se dérober en-dessous de nous, et nous voilà partis pour une courte chute en diagonale loin de la surface, comme certaines bestioles pourraient creuser leur terrier. Un terrier qui se referme derrière moi, parce que faut pas déconner : je sens déjà que les bouts de terre carbonisés collés à ma tunique me crament la tronche, je n’ai pas envie de finir en brochette carbonisée. Ou électrocuté. Ou je ne sais pas quoi d’autre qu’elles vont déclencher là-haut. Je m’attends à tout ! Vous allez voir, quand je vais ressortir, si je ressors un jour, elles auront fait neiger.

C’est le noir complet pour moi. Je n’ai aucune idée de la profondeur à laquelle je me trouve. "Pas assez", j’ai envie de dire. Mais le trajet de retour vers la surface me fatigue d’avance. Surtout que je panique à l’idée que tout s’effondre d’un coup et me recouvre. C’est galère de déplacer la terre tout en la gardant consolidée en continue.
Bref, quitte à être six pieds sous terre mais encore en vie, je devrais peut-être en profiter pour m’éloigner. De toute façon, elles sont bien trop occupées à se mettre sur la tronche pour m’accorder le moindre intérêt, n’est-ce pas ?

Creuse, creuse, petit Dyrinnois… Éloigne-toi de tout ce bordel tant que tu en as le temps. Et tant qu’il reste un peu d’air dans ton trou, aussi. Peu importe la direction, hein ! Tant que ce n’est pas Tarouga.

[Konari]

[Anniversaire d'Érasia, le post compte double !]

En peu de temps, le gamin étranger pris la fuite de la manière la plus dégradante qui soit ! Dégoûtée par tant de d’absence de classe, Konari se concentra sur son adversaire. Ses serviteurs élémentaires résistèrent un moment, tout comme ses Pokémon, mais ce n’était pas son problème, du reste, ses Pokémon étaient suffisamment malins pour savoir quand se retirer. Elle aussi. Tout en extirpant un peu plus Follet de son monde d’origine, Konari préparait autre chose. Elle tendit l’autre main et usa de l’un de ses pouvoirs les plus puissants et une violente série d'explosions éclata sur la petite idiote qui pensait l’impressionner. Les éclairs qui fondirent vers elle ne lui firent aucun effet: elle aussi maîtrisait la foudre et elle en capta l’énergie pour la rediriger. Lui insufflant son propre pouvoir, elle en fit une énorme boule, qui ne cessait de grandir. Alimentée à la fois par son adversaire et par elle-même, Konari remarqua que sa dernière recrue se joignit à elle : Aphélie chargeait sa propre énergie. Dans la même foulée, Orage en fit autant.

C’était incompréhensible. Ce chien n’avait aucune ligne de conduite fiable. Envoyant donc Follet, un peu plus agressif et plus présent qu’avant, Konari laissa ses créatures occuper la gamine. Pendant ce temps, l’attaque qu’elle lui préparait allait être mémorable. Elle en oublia le Shaymin étrange. Sa nouvelle technique se montra particulièrement longue à mettre en œuvre mais l’immense boule , qui ne cessait de grandir, avait atteint une taille totalement démesurée. Avec un effort conséquent, elle envoya son Genki-Dama. L’impact fut terrible, éclaboussant les environs d’une lumière blanche aveuglante. Elle en profita. Saisissant sa chance de se débarrasser de cette importune, car elle avait d’autres choses à faire que de s’occuper d’une sale gamine effrontée, elle sauta sur le dos de l’Arcanin encore debout, rappelant les autres d’un tournemain.

Elle n’avait pas porté attention à leur propre combat, mais elle savait, comme tous les gens du cru, que le petit Légendaire n’était pas dans son état normal et il n’était pas normal non plus que quelqu’un puisse l’utiliser de la sorte… Elle n’allait donc pas faire durer ce combat. Quant à ses esprits élémentaires, ça n'avait aucune importance. Elle pourrait les rappeler plus tard. Utilisant les dernières ressources de Nova avant qu’elle ne tombe d’épuisement, elle se retrouva assez loin du lieu de l’altercation pour être en sécurité. Mine de rien, cette interruption dans sa vie, lui permit de voir une faille. Si elle avait pu partager sa propre puissance avec ses serviteurs, ils n’auraient pas été mis en danger par les voleurs qui avaient osé pénétrer dans son domaine. Mais pour rivaliser avec un Légendaire, il lui manquait certainement encore quelques artéfacts aussi rares que puissants. Ses Pokémon manquaient d’entraînement également.Quant à Orage… Son incapacité à la constance était un réel problème.

Une seule question persistait : devait-elle cette nouvelle attaque à la malédiction des deux renards ? Elle n’aurait jamais la réponse. En revanche, grâce à Ram Dass, elle savait vers quelle voie s’engager pour obtenir plus de puissance. Ne lui restait à savoir comment s’engager sur la voie du Méta-Elementaliste et de préférence, de la manière la plus rapide et profitable possible.

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