[ Clos ] [Event] Voir l'invisible [Anthere, Juliette]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Que vous l’ayez voulu ou non, vous avez été poussés vers le groupe rejoignant le bord de mer. Voyant la masse qui vous sépare de la ville-haute, ou de l’entrée des cryptes, vous vous résignez à profiter du spectacle depuis la berge.

[Anthere Osarian]

Une vieille charrette s'arrêta aux abords de la ville, tirée par un Ponyta. À son aspect, on devinait qu'elle avait été en mauvais état, puis réparée un certain nombre de fois. Une toile était tendue, pour protéger son contenu. Sur la banquette, une jeune fille à l'air fatigué menait le poney. Cela faisait maintenant un an que consignée à la maison, elle n'avait plus bougé de la ferme familiale. Aujourd'hui, la jeune femme avait perdu de sa joie de vivre, de sa fraîcheur, de son insouciance. Elle n'avait plus vraiment ni le temps, ni le cœur à aller se changer les idées et ne pouvait pas plus entraîner ses Pokémon comme elle le faisait avant, ni même monter son poney en concours. Les choses avaient bien changées, elle avait été en outre obligée de revendre pas mal de ses affaires, tout ce qui selon ses parents était superflu ; bon nombre de ses vêtements, particulièrement celles qui lui permettaient de monter à cheval. En fin de compte, Anthere se sentait dépossédée de tout, les livres, tout le reste… Depuis tout ce temps, elle n'avait plus l'occasion de s'entraîner à rien, ses Pokémon avaient perdu la forme, sa magie en était également affectée. À cause de son état d'esprit ou de son manque d'entraînement ? Enfin manque… On devrait dire absence.

Parfois pourtant, quand ses parents partaient quelques jours à la ville pour vendre leurs produits, Anthere en profitait. Elle avait réussi à sauver quelques objets du grand nettoyage, qu'elle gardait cachés dans une boîte en dehors de la ferme, dans une prairie éloignée. L'un arbre avait un tronc creux et c'est là qu'elle avait dissimulé ce qui lui restait. Ce trésor comptait des objets divers pour Pokémon, des CTs, trois magnifiques pierres évolutives (qui auraient sûrement été revendues pour une fortune) et bien sûr, ses Badges d'Arène. Il y avait aussi des Pokéball, sa boite à herbe et un objet qu'elle avait acquis à Arkan, il y avait peu. Elle avait une encyclopédie abandonnée, abimée. Ce livre avait vécu. Il s'agissait d'une sorte de manuel pour l'entraînement des Pokémon (pas forcément pour les Arènes) qui prenait en compte d'autres critères que les capacités des Pokémon ou leurs types, comme dans beaucoup de magazines, mais aussi leur nature, leur caractère… Ce livre était un enseignement riche, bourrés d'annotations diverses, qui aurait été jeté au feu, s'il avait été découvert.

Depuis son retour, ses parents avaient étrangement changés, comme si désormais l'avis de leur fille, pourtant adulte, leur était égal. Ils avaient tenu à la couper de ses anciennes lubies, mais il avait été impossible de la forcer à vendre ses Pokémon. Le sujet n'était plus abordé, mais elle savait que ses parents faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour ne pas la laisser s'entraîner, ce qui constituait pour eux une perte de temps et une fuite vers un avenir illusoire et n'aimaient pas non à la voir manipuler l'eau. Anthere aurait pourtant cru que ce don aurait été le bienvenu, car forcément pratique, mais c'était loin d'être le cas. Les parents et la file s'étaient éloignés, particulièrement quand ils lui avaient appris qu'il était temps pour elle de se marier. Sa réaction très prévisible avait éclaté, il en était hors de question, mais hélas, elle n'avait pas le choix de sa propre liberté. Depuis un an, elle attendait avec angoisse le jour où on essaierai de lui présenter ce fameux prétendant et hésitait quant à l'attitude à adopter. Elle n'avait aucune envie de manquer de respect à ses parents, mais elle était également en colère contre eux.

Pour l'heure, on lui avait demandé d'apporter ici un peu d'aide. Les Osarian n'avaient plus grand-chose à donner, mais les Wattouat de la ferme pouvaient déjà offrir leur laine (filée par Valériane) et du lait. Il y avait en plus quelques herbes médicinales, mais très peu. C'était bien peu, mais ils avaient appris à leurs dépends qu'une main tendue pouvait les sauver. Avec cette laine, les habitants pourraient au moins se confectionner quelques couvertures pour l'hiver. Anthere descendit du chariot et s'arrêta pour flatter son poney, lui demandant de patienter. On ne l'attendait pas et elle mit une dizaine de minutes pour trouver un habitant du village pour prendre leurs dons. On la remercia, mais il y avait tant de monde pour la fête que finalement, on la laissa en plan. Loin de la réconforter, Anthere se retrouva de nouveau seule. Debout près d'Ourasi, elle se demandait… On lui avait seulement demandé d'apporter ces vivres, puis de revenir. Mais ses parents s'étaient rendus à Yiling jusqu'au lendemain… Ils n'en sauraient rien. Elle descendit de la charrette et fit rentrer son Pokémon.

Elle alla choisir une lanterne, se laissant séduire par une jolie lanterne en forme de Cresselia flottant calmement au-dessus des autres. Depuis qu'elle était privée de sa vie, elle ressentait une affection particulière pour ce Pokémon mystique étroitement lié aux pouvoir de l'eau. Il était à la fois le symbole de la Lune et du Rêve, toute une signification pour la jeune femme. En se promenant dans la ville, elle profitait pleinement de l'ambiance, à la fois joyeuse et respectueuse. Si elle n'avait perdu personne durant les évènements de l'année passée, elle avait pourtant l'impression que c'était quand même le cas, comme si elle s'était perdue elle-même, sa vie. Aujourd'hui, ses parents en avaient pris possession et avec une certaine amertume, celui qui lui avait été choisi comme futur mari. Elle savait très bien, même si ses parents ne lui disaient rien à ce sujet, certainement pour la mettre devant le fait accomplit, qu'ils avaient déjà trouvé un homme pour accepter d'épouser une fille de paysans. Elle imaginait très bien la chose du moment qu'elle était jolie et discrète… Petit à petit, Anthere se retrouva au bord de la mer. Ce soir, elle aurait aimé qu'un miracle se produise.

[Juliette Sevaltico]

La cérémonie avait commencé il y’a seulement une heure et déjà, elle battait son plein. Des gens venus des quatre coins de la planète s’étaient réunis dans cette région habituellement si isolée du reste du monde. C’était avec le cœur lourd que Juliette observait les nouvelles bâtisses qui peuplaient les rues pavées de Nouvelle-Gilnéas. Déjà un an s’était écoulé depuis la folie meurtrière du légendaire venu du futur. Déjà un an s’était écoulé depuis la mort du soldat qui périt en la protégeant. Depuis ce jour, Juliette n’était plus la même. C’est depuis cet instant que son envie de progresser afin d’assurer elle-même sa protection n’avait cessé de croitre. Juliette était fière de pouvoir se présenter à la commémoration en se disant qu’elle n’avait pas totalement échoué à ce propos.

Spoiler:

La jeune femme avait revêtu sa robe préférée pour l’occasion. Le bustier était composée d’une dentelle noire très élégante tandis qu’elle était perchée sur plusieurs centimètres de talon. Sur son épaule trônait une magnifique ombrelle assortie à sa robe et ses mains étaient gantées. Ses cheveux dorés étaient tressés et ramenés sur une de ses épaules. Une élégance naturelle se dégageait de la jeune noble, contrastant avec la sobriété dont faisait preuve la plupart des participants à la cérémonie. La jeune noble se vit offrir une lanterne par une dame qui la complimenta sur la beauté de sa robe durant de longues minutes. Un peu gênée, la blonde finit par poser son choix sur une lanterne sphérique au papier foncé. La petite flamme illuminait timidement le tout. La lanterne de la jeune fille n’était ni colorée ni exubérante, mais elle avait le mérite de représenter l’état d’esprit de sa nouvelle propriétaire en cette lourde soirée. Juliette remercia pieusement sa donatrice avant de se renfoncer dans la foule, tachant toujours de se faire la plus discrète possible.

Juliette se baladait alors en centre-ville, close, son Goupix sur ses talons quand un rire enfantin se fit entendre en provenance d’une ruelle adjacente. La jeune noble, interloquée, arqua un sourcil tandis que sa renarde suivit le bruit. Résignée, la dresseur suivit sa Pokémon, faisant claqueter ses talons contre le sol pavé de la nouvelle cité. À peine avait-elle retrouvé sa goupil du regard qu’un nouveau rire se fit entendre, attisant toujours plus la curiosité de la jeune femme. Quelqu’un jouait avec ses nerfs et bien qu’habituellement très calme, elle n’était pas d’humeur à tourner en rond ce soir-là.

Tout en avançant avec précaution sur le sol bien trop inégal à son goût, Juliette puisa une importante quantité d’eau dans un tonneau avant de l’envoyer en face d’elle et d’y glisser sur quelques mètres, rattrapant très vite l’origine des rires enfantins. Une petite fille aux cheveux courts et recouverts de quelques lambeaux de vêtements fixa la jeune femme avant de recommencer à rire bruyamment.

« … Bonjour ? » tenta Juliette.

Les rires redoublèrent d’intensité tandis que l’enfant se mit à se tortiller pour au final se transformer en une petite boule de poils noirs… La jeune femme n’en croyait pas ses yeux. C’était la première fois qu’elle était témoin d’une transformation pareille. Elle continua alors à suivre la créature de la nuit, s’éloignant toujours plus du centre-ville. Elle courait toujours de plus belle, manquant régulièrement de se tordre de la cheville. Tandis qu’elle levait la tête, elle aperçut la mer bordant Nouvelle-Gilnéas.

Sa course poursuite avec le Pokémon illusionniste l’aurait-elle écarté de la ville au point de l’emmener à quelques mètres de la mer ? Juliette n’en savait rien. Après tout, elle n’avait pas vu le temps passer. Le petit renard noir s’arrêta enfin, laissant Juliette reprendre son souffle. Goupix en profita pour bondir sur sa proie tandis que cette dernière se métamorphosa en une réplique parfaite du Pokémon à six queues. Juliette sourit alors, pour la première fois depuis des heures.

Elle surveilla les deux quadrupèdes pendant qu’ils jouaient ensemble avant d’observer un peu plus attentivement l’endroit où elle se trouvait. Ici, il n’y avait que très peu de lanternes volantes. Les échoppes étaient bien plus fournies en modèles flottants. Tout comme plus haut, sur la colline, de nombreuses personnes s’étaient réunies, si bien que la mer brillait de mille feux. Elle poussa un soupir, pensant à toutes les personnes probablement décédées en mer il y’a de ça un an. Elle avait entendu dire que les Léviator, habituellement impitoyable (et pour en avoir déjà affronté un, elle savait de quoi elle parlait) se découvrirent la faculté de méga-évoluer. Ils furent parmi les créatures qui rependirent le plus la mort.

Les yeux de Juliette commencèrent à s’embrumer quand sa Goupix revint à ses pieds. Elle s’accroupit alors et, tout en flattant la gorge orangée de sa Pokémon, lui demanda si son nouvel ami était parti. En guise de réponse, la défenseur n’obtint qu’une gerbe de flammes doré et un cri enjoué. Le petit Zorua aussi était parti. Sûrement pour piéger d’autres passants qui, comme elle, se laisseraient détourner de leur plan initial.

La blonde adressa alors un sourire léger à son ami à fourrure. La jeune femme aurait bien voulu remonter la côte pour retrouver le centre-ville mais la foule l’en aurait probablement empêcher. Elle aurait fini coincée et obligé à rester toute la soirée dans une petite ruelle bondée. Éliminant alors cette option, Juliette décida de rester près de la mer. Après tout, n’était-ce pas là sa place, à elle, Mizuhanienne ?

En se relevant, Juliette balaya les environs d’un regard et chercha si un quelconque groupe de procession se formait. Mais soudainement, son regard s’arrêta sur quelque chose, ou plutôt quelqu’un ? Se pourrait-il que… ? Elle vit alors une silhouette familière. C’était une jeune femme, brune, pas très grande mais à l’air triste, comme si cette dernière était lasse de tout. Cette jeune femme se dirigeait vers un cheval de feu, une jolie lanterne en forme de Cresselia à la main.

Juliette plissa doucement les yeux. Elle n’en était pas sûre jusqu’à ce que son regard croisa celui de l’inconnue. Un grand sourire se dessina alors sur son visage. La blonde se dirigea à toute vitesse vers la jeune femme qu’elle prit délicatement dans ses bras, sans même se demander si l’autre était d’accord. Quand elle s’écarta de son ancienne collègue, elle lui écarta une mèche du front avant de la regarder, l’air soucieuse.

« Comment vas-tu Anthère ? Ça fait un bail ! Je suis contente de te voir ici. »

[PNJ]

Tandis que vous profitiez des chants et prières du festival, et que vous admiriez la mer dont les rives sont illuminées d’un bout à l’autre de la Nouvelle-Gilnéas, vous sentez un vent froid le long de votre nuque, accompagné d’un léger rire. Et bientôt, des bourrasques se lèvent autour de vous, et les lanternes commencent à s’éteindre les unes après les autres dans votre entourage. Pourtant, à bien y regarder, vous êtes les seuls à subir ce phénomène : la ville et les groupes un peu plus éloignés sur les pontons ou les bateaux ne semblent même pas remarquer le problème !

Il va donc vous falloir trouver l’explication à ce mystère, ainsi que le moyen de rallumer les bougies de vos lanternes, à moins de rater le clou du spectacle de ce soir…

[Anthere Osarian]

Son regard couler sarcelle se perdit sur l’horizon, observant inlassablement le rouleau des vagues naître et mourir. À plusieurs reprises, Anthere s’était surprise à imaginer de choses incroyables, mais plus encore, s’était une réflexion en particulier qui lui revenait sans cesse. Dans toutes les histoires, certaines figures étaient toujours protégées par une personne en particulier. Les membres de la cour avaient es chevaliers à leur service, les prophétesses avaient leur gardiens. Parce qu’il fallait quelqu’un pour les protéger, ils étaient là. Mais qi protégerait une personne sans importance ? C’était un constat amère, elle se sentait assez triste à cette pensée, certaine personne s’attirait naturellement l’empathie et le désir de protection des autres, sans avoir rien à faire. Rester là, immobile et ne rien dire de particulier et des casernes entières de paladins venaient spontanément se mettre à leur service. Lasse, Anthere s’accouda à la barrière, posant sa tête sur sa main. Dans le fond, ce genre de pensées li faisaient mal, elle ne se sentait pas assez intéressante pour que quelqu’un viennent la secourir, puisqu’elle n’était pas assez forte pour le faire elle-même. Elle était tout aussi triste de ne pas se sentir l’âme d’ne guerrière. Alors voilà, elle n’avait aucun talent, n’était personne et le resterait.

Comment faisaient-elles… Elle n’était ni héritière, ni élue de rien, elle n’avait aucun talent particulier et n’était probablement ni assez intelligente, ni assez gentille pour avoir ce genre de privilège. La jeune femme laissa son visage glisser s son bras, les yeux brûlants. Voilà c’était comme ça. Si elle voulait être sauvée, elle devrait sûrement le faire elle-même, mais elle savait qu’elle n’aurait jamais assez de cran pour ça. Anthere faisait partit des anonymes et même en e mariant, elle ne serait rien de plus, elle le savait très bien. Elle ne serait jamais que « la femme de », un bel objet à exposer. Cette idée la révoltait et dans ses mille rêveries, elle avait imaginé n nombre incalculable de fois, des façons de s’enfuir, certaines plus romanesques que d’autre. Mais à chaque fois, c’était dans l’hypothèse bien sûr, d’avoir un peu de courage et si elle en avait eu, elle aurait répondu un « non » ferme à ses parents ne serait pas rentrée ou serait repartie, au lieu de ça… Elle n’avait personne pour la soutenir, surtout pas ses parents, cela faisait des mois qu’elle se sentait terriblement seule et abandonnée. Elle ne pouvait pas cesser d’y penser, soit elle se laisserait et ce, jusqu’à la fin de sa vie, soit elle se débrouillerait toute seule. Mais que ferait-elle toute seule ? Elle n’était pas ne fille de la rue.

Ravalant ses larmes, que personne ne puisse les voir, Anthere rattrapa la lanterne qui li échappait. Elle se releva et voulu marcher sur la plage, tout près des vagues. Elle ne se sentait pas très bien et comme la foule s’éloignait, elle estima qu’elle pouvait laisser sortir son poney, ainsi que ses autres Pokémon, pour ne fois, ils pourraient se dégourdir les jambes à leur aise. À la ferme, en dehors du travail, ils devaient rester dans leur Pokéball et leur humeur finissait par s’en ressentir. Le travail aussi finissait à peser sur eux. Leur situation n’était pas bonne, d’ailleurs, les choses finiraient par mal tourner, les Pokémon exploités ne finissaient jamais bien. Ils sortirent tous en même temps, se répartissant en faisant de grands bonds, seul le poney de feu resta près d’elle. La jeune femme le trouva abattu. Elle posa son front contre son encolure et s’excusa très sérieusement. Depuis qu’elle ne le travaillait plus, il devenait ombrageux, il devait croire qu’elle se désintéressait de lui et ce travail de fermier ne l’intéressait pas d tout. Sentant une nouvelle vague de tristesse monter, elle se releva et regarda au loin.

« Allez viens, on va sur la plage. »

À peine eut-elle terminé sa phrase qu’elle vit un éclat blond lui sauter dans les bras ! Le regard perdu entre ici et ailleurs, surtout ailleurs, elle ne l’avait pas vu approcher, sans quoi, elle se serait esquivée ! Elle n’avait pas reconnu cette fille avec des vêtements bien loi de ressembler au siens. Quand elle recula, Anthere se demandait encore ce qu’il venait de se passer, ce n’est qu’alors qu’elle reconnu Juliette sous toutes ces fanfreluches. Elle était surprise, de la retrouver ici et surtout, qu’elle ne l’ait pas oubliée. Immédiatement, le souvenir de l’épreuve imposée lui revint en mémoire. Avec tout ce qu’il s’était passé depuis, ce n’était d coup, plus un très bon souvenir et puis, elle se sentait horriblement gênée, tout avait tellement changé. Néanmoins, elle décida de ne rien laisser paraître et offrit un sourire trompeur à Juliette. Elle ne voulait pas jour les pauvresses et se faire plaindre. Elle repoussa les mèches de cheveux bruns qui lui barraient la vue, d’un geste qu’elle voulu nonchalant. Il n’en était rien, elle se sentait plus fébrile qu’autre chose.

« Bonjour Juliette. Oui ça fait longtemps, et toi, comment tu vas ? » Dit-elle, le regard brillant, le sourire aux lèvres.

En réalité, elle combattait intérieurement de toutes ses forces pour ravaler ses larmes et les empêcher de déborder, un combat de Golem, alors qu’elles semblaient de plus en plus grosses et plus nombreuses. Son sourire, elle le savait faux, car elle n’avait aucune envie de sourire, même si elle était contente de revoir Juliette. Non en fait, elle aurait dû ressentir de la joie. Mais il li semblait aussi que cela faisait ne éternité qu’elle ne savait plus ce que c’était. Non, elle ne devait rien montrer, un sourire de façade, c’était comme un mensonge, mais cela valait mieux… Alors Anthere ne montra rien de ses états d’âme, elle était, du reste, persuadée que cela ne servirait pas à grand-chose, si ce n’était s‘apitoyer sur son sort. Et cela ne l’aiderait pas. Il ne fallait pas qu’elle se fasse d’illusion, personne ne viendrait à son secours ; ce qui ne l’empêchait pas de rêver de son protecteur imaginaire. Anthere prit les devants, espérant avoir habilement détourné e set de conversation d’elle.

« Alors, qu’est-ce que tu fais depuis tout ce temps ? Oh ! »

Questionnant Juliette, un vent froid s’était soudainement levé, cela ne la gêna pas le moins du monde, Mizuhanaise d’origine, vivant à l’est et dans une ferme, les intempéries faisaient partie de son quotidien. Par contre, ce qui avait arraché une expression de surprise, avait éteint sa lanterne. Le Cresselia en papier avait perd de sa beauté et elle ne pourrait pas le lâcher avec les autres dans cet état. Elle allait demander à Juliette si elle pouvait l’aider à rallumer la sienne, quand un constat la coupa dans son élan ; en fait, la sienne aussi était éteinte et elle ne se voyait pas trop demander à Ourasi d’enflammer la bougie.

[Juliette Sevaltico]

Quand Juliette se détacha d’Anthère pour mieux la détailler, elle ne put s’empêcher de penser que quelque chose n’allait pas. Même si sa jeune amie lui offrait le plus beau des sourires, il avait quelque chose de faux, il était comme sans vie. Posant un poing sur sa hanche, la défenseur plissa ses sourcils et répondit :

« Je vais bien, merci. Belle soirée, n’est-ce pas ? »

La jeune femme aurait aimé pouvoir dire autre chose que ces banalités auxquelles personne n’accordait aucune espèce d’importance. Oui, elle aurait aimé pouvoir lui demander si elle était sûre d’aller bien, qu’elle n’en avait pas l’air… Mais si la lieuse n’avait pas décidé de parler de ses problèmes d’elle-même, Juliette ne la forcerait pas. Se contentant donc de sourire, l’élémentale détaillait l’équipe au complet de son ancienne collègue. Si elle avait déjà pu apercevoir l’oiseau aux couleurs chatoyantes ainsi que très brièvement la renarde végétale lors de leur épreuve commune, elle découvrait que la brunette ne possédait pas moins de quatre autres Pokémon ! Un Ponyta, une Tarsal comme celle de Violette, une petite souris ronde et bleue et une petite créature violette que Juliette ne connaissait pas.

Juliette voulut alors complimenter Anthère sur son équipe de compagnons quand cette dernière décida de briser le léger silence qui s’était installé. En se voulant toujours plus rassurante, toujours plus pétillante, la cavalière trahissait le mal qui la rongeait. Elle allait mal, cela se voyait.

« Qu’est-ce que je fais depuis tout ce temps ? C’est vrai ça, qu’est-ce que j’ai fait depuis tout ce temps ? » dit-elle, finissant sa phrase dans un rire gêné. « Après notre épreuve, je suis retourné à Mizuhan. Décidemment, je n’arriverai jamais à quitter mon pays d’origine. J’ai entrepris une formation de guérisseur également. Bien sûr, je n’en suis qu’au base, nettoyer des plaies, faire des bandages,… Ce genre de choses. L’épreuve de défenseur n’était pour moi qu’une première étape et non une finalité. Puis je me tiens toujours prête, au cas où l’armée aurait besoin de renforts sur le terrain. »

Juliette venait de finir son discours quand une bourrasque les balaya, éteignant par la même occasion la bougie de sa lanterne ainsi que celle d’Anthère. La boule de papier de la noble était devenue soudainement noire, terne et sans vie. Elle avait perdu toute sa symbolique, elle ne représentait plus rien. Elle ne pouvait décemment pas rester avec une lanterne éteinte, pas au beau milieu de cette myriade de lumières. C’est pour cela que Juliette s’accroupit et caressa le derrière des oreilles de sa renarde orangée.

« Tu peux me rallumer ma lanterne s’il te plait ? Fais bien attention à ne pas brûler le papier, c’est très délicat. »

La Goupix acquiesça et dans une prudence extrême, une minuscule spirale de flamme sortit de la gueule du canidé. Grâce à sa précision, la lumière renaquit timidement au cœur de la lanterne. Se relevant élégamment, Juliette proposa à Anthère de ralluma sa lanterne quand la sienne s’éteignit à nouveau, une nouvelle fois dans un coup de vent.

En jetant un coup d’œil circulaire, Juliette vit qu’Anthère et elle étaient les seules à subir ce désagrément. Les dizaines de personnes qui ne se trouvaient pourtant qu’à quelques mètres d’elles ne rencontraient aucun problème de ce genre. Peut-être n’avaient elles tout simplement pas de chance ? Partant de ce principe, la maîtresse aquatique redemanda à son Pokémon de rallumer sa bougie quand le même phénomène étrange se produisit. À peine la bougie était rallumée qu’un vent glacial l’éteignait.

« Il y’a quelque chose de bizarre dans tout ça… Et puis d’abord, ça vient d’où ces bruits ? »

Des rires d’enfant résonnaient d’un peu partout, comme si une ribambelle d’enfants s’était donné la main, tournant autour des deux jeunes filles… Mais force était de constater que les quelques enfants présents à l’évènement se recueillaient silencieusement, en communion avec leurs parents… Aucune créature non plus ne semblait être un Zorua, la petite créature qu’elle avait rencontré quelques instants auparavant.

En fermant les yeux, Juliette analysa les environs à travers sa maîtrise de l’eau. Si un groupe d’enfant se trouvait dans les environs, elle les retrouverait. En inspirant profondément, relâchant tous ses muscles, elle entra en communion avec son élément. Même avec les yeux clos, elle réussissait à percevoir chaque présence humaine sur un périmètre de quelques mètres. Grâce à la quantité d’eau qu’ils avaient dans le corps, elle pouvait déterminer la corpulence approximative des gens.

« Il n’y a pas d’enfants dans les environs… Enfin, pas de groupe d’enfants… Et un enfant isolé ne ferait pas autant de bruits… Quelque chose cloche vraiment mais je n’ai aucune idée de ce que ça peut être… Mais peut-être que lui en aura une. »

Juliette dégaina alors la deuxième Pokémon qu’elle gardait dans la doublure d’un froufrou et en fit sortir son compagnon psychique. La jeune femme s’accroupit alors et demanda à son Pokémon :

« Tu peux essayer de voir avec tes pouvoirs psychique si quelque chose ne tourne pas rond dans les environs? J’ai l’impression qu’on à faire à des rigolos qui veulent gâcher notre soirée. »

Et avant même que l’hippopotame ne puisse se mettre à passer en revue l’endroit où se trouvait sa dresseuse qu’une nouvelle bourrasque se mit à sévir. Cette dernière était bien plus violente que les précédentes tant est si bien que la robe de la blonde commençait à se relever. Puisant de l’eau dans la mer à proximité, Juliette matérialisa une bulle, l’englobant elle, ses Pokémon et Anthère, les protégeant ainsi tous du vent.

« C’est vraiment bizarre… En plus tout le monde nous regarde vraiment bizarrement parce que je nous ai enfermés dans cette bulle comme une folle… Mais regarde, eux n’ont aucun soucis avec le vent. Il y’a vraiment un truc pas normal… »

[PNJ]

Alors que les deux jeunes filles s'enfermaient dans une bulle d'eau protectrice, et que les gens aux alentours les dévisageaient en se demandant si elles étaient paranoïaques au point de s'isoler de l'atmosphère de recueillement et de respect qui planait sur la Nouvelle-Gilnéas, quelque chose bougea non loin de la sphère, dans les airs. Un rire résonna à nouveau et, dans une nouvelle bourrasque, la lanterne d'Anthere, désormais éteinte, lui fut arrachée des mains, pour s'élever si haut qu'elle devint un simple point à peine visible.

Celle de Juliette, en revanche, fut agitée de soubresauts, puis s'éloigna en « titubant » dans les airs, comme un homme qui aurait un peu trop bu. Comme animées d'une vie propre, les deux lanternes prirent deux directions différentes : celle d'Anthere redescendit pour flotter au-dessus de l'eau, dans une invitation assez peu subtile, tandis que l'autre disparaissait derrière un enfant occupé à prier, à son insu, avant de ressurgir pour se poser sur la tête d'une vieille femme à l'air grave en pleine méditation !

Plusieurs choix s'offrent donc à vous : allez-vous chercher à récupérer vos lanternes chacune de votre côté, à vous allier pour les attraper l'une après l'autre, ou bien laisser tomber ? Avez-vous un autre plan pour remettre la main sur vos précieux lampions ? Quoi qu'il en soit, vous entendez rire aux éclats autour de vous, et certaines personnes vous regardent désormais de travers, pensant que vous n'êtes là que pour troubler les célébrations et que vous vous payez leur tête...

[Un petit jeu de piste et de « trap-trap », un peu de sport les filles ! Vous ne risquez rien dans l'absolu, vous ne courez pas de danger mettant votre vie en jeu. En revanche, vous avez plutôt intérêt à récupérer vos lanternes si vous voulez participer à la fête, tout en évitant de passer pour des petites racailles venues pour mettre le bazar en se moquant des morts... Bon courage xD]

[Anthere Osarian]

Seulement Anthere ne voulais pas e faire plaindre et pour être honnête, qui pourrait réellement l’aider ? Personne. Elle n’avait donc plus qu’à garder cela pour elle, en espérant trouver une solution ou qu’il se passe quelque chose au dernier moment qui puisse la sauver… On pouvait encore rêver pas vrai ? La jeune fille acquiesça dans conviction, ruminant ses problèmes jour après jour, c’état le genre de chose qui ne l’extasiait plus depuis des mois maintenant. Juliette observait ses Pokémon, qu’elle ne devait pas connaître, se disait-elle, car lors de l’épreuve, elle n’avait pu voir que la Phyllali et le Natu. Une compagnie de Pokémon hétéroclite et qui n’avait pas eu d’entraînement depuis son retour. Dire qu’ils avaient remportés des matches d’Arène, on aurait peine à le croire… Et pour sa part, elle venait seulement de remarquer le Goupix qui accompagnait Juliette.

Visiblement, Juliette avait eu ne vie bien remplie depuis leur séparation, d’ailleurs, elle était déjà en voie de passer une prochaine épreuve. Cette information assombrit un peu plus les pensées d’Anthere, qui elle, ne savait pas du tout ce qu’elle ferait de ses pouvoirs… Alors certes, elle savait qu’elle ne serait jamais une guerrière, puisqu’elle n’aimait pas se battre et puis à la base c’était Abigaël qui avait choisi cette épreuve pour elle, Anthere ne savait même pas quelles portes cela pouvait lui ouvrir. Quelle catastrophe… Malgré tout, la jeune femme n’en montra rien et au contraire, sembla se réjouir pour Juliette. L’armée, des renforts sur le terrain. En se voyant, Anthere ne put s’empêcher de penser qu’ils seraient beaux, les renforts… Non elle ne se ferait pas d’illusion, personne ne se rappellerait son existence, donc elle ne serait jamais appelée. Elle n’avait aucune envie d’être prise dans des conflits armés, même si elle ne pouvait s’empêcher de penser que ses parents ne pourraient pas s’opposer à l’armée. Sauf que dans son cas, ça ne servait à rien.

La Goupix ralluma leur bougie, ils s’éteignirent aussitôt d’un nouveau coup de vent. Bizarrement, la rafale avait épargnée toutes les autres suspendes dans la foule de la ville, mais honnêtement, ce n’était pas vraiment la préoccupation première d’Anthere… Voilà, il y avait des choses contre lesquelles on ne pouvait rien… Juliette redemanda au Goupix de rallumer une fois encore la bougie et le même phénomène se produisit. On aurait dit que quelqu’un s’amusait à la souffler…. Anthere jeta n coup d’œil aux alentours, mais aucun Pokémon ou personne un peu taquine ne semblait en être à l’origine. Pourtant, elle entendit des rires d’enfants. Ce n’était pas très difficile d’imaginer, les petits coupables devaient se cacher dans la foule ou derrière un mur, voilà tout. Ils criaient fort, les garnements, mais Anthere haussa les épaules. Les deux filles avaient été prises pour cible et si elles n’y prêtaient pas attention, ils finiraient bien par se lasser.

« Laisse tomber, ils on pu se cacher n’importe où. » Dit-elle, partant du principe qu’une bande d’enfant s’amusaient à éteindre les bougies.

Seulement, Juliette avait déjà lancé ne détection aquatique, si l’on pouvait dire, des environs. Pas d’enfants ? ils avaient pu détaler trop loin pour qu’elle le sentent… Anthere n’essaya même pas pour sa part, il y avait trop de monde et de toute façon, une espèce de voile opaque s’était posé sur ses perceptions depuis un moment, ce ne serait donc qu’ne perte de temps. D‘autant qu’elle était certaine que Khan ne briserait son rempart psychique pour rie au monde. Anthere n’était pas vraiment état de pouvoir supporter les intrusions d’une foule. Juliette fit sortir n autre Pokémon, un Ramollos cette fois. Sans mesquinerie, le temps que l’animal réagisse… Ils n’étaient pas vraiment connus pour leur vivacité. Ne nouvelle bourrasque les secoua, emportant avec elle de feuilles, quelques lanternes qui avaient été posées par leurs propriétaires, en attendant de pouvoir les lâcher. Dan le fond, cela lui était égal, mais le problème, c’est qu’on commençait effectivement à les regarder de travers…

Pas seulement à cause de la bulle protectrice de Juliette. Le vent venait de leur direction, naturellement, on devait penser qu’elles voulaient gâcher la fête. Un détail qui risquait de mal tourner Surtout si on finissait par la reconnaître, elle ne tenait pas à ce qu’on sache qu’elle était là, alors que justement, elle n’était pas censée y être… Anthere regardait vaguement autour de ses Pokémon, s’assurant qu‘ils restaient bien à portée ou que personne ne venait approcher de trop près le poney de feu, afin d’éviter l’accident. Elle se retournait vers la foule, qui les regardait toujours et elle amorça un mouvement pour s’en aller. Derrière elle, Quidam se redressa, papillonnant des oreilles. La seconde suivante, il filait vers la dite foule. Il grimpa sur la place par les petites marches en pierre et frôla Anthere, passant limite à travers la robe de Juliette et chargea en direction de l’attroupement.

Le vénépic lui, avait ressentit des ondes. D’où, de quoi, il n’aurait pu le savoir avec précision, mais il vivait avec Anthere et ses étranges pouvoirs, Khan et sa nature psychique, ainsi que Mesmer, plus récemment… En outre l’ouïe si fine propre à son espèce li permettait de capter des sons, des vibrations échappant de beaucoup aux humains et à certains Pokémon. Alors est-ce qu’il venait de capter quelque chose de particulier ? Dans tous les cas, cette intrusion lui paraissait très intrusive, beaucoup trop pour sa race reconnue pour être relativement agressive. Anthere de son côté, se laissa surprendre par cette réaction inattendue. Cependant, elle essaya à peine de le rattraper, il était trop rapide. Par contre, c’était le seul détail dans cette soirée qui aurait pu la faire réagir. Elle connaissait très bien son Nidoran et savait que les choses pourraient mal tourner rapidement.

En quelques secondes, il avait disparu et quelques cris parvenaient à Anthere. Ces cris venaient-ils des gens ou des enfants ? Elle tenta bien de l'appeler, mais Quidam était trop loin.

[Juliette Sevaltico]

Juliette regardait la foule qui l’entourait, elle et Anthère. Toutes ces personnes leur jetaient des regards plus noirs les unes que les autres. Pensaient-elles vraiment que les deux jeunes femmes avaient envie de se faire remarquer en cette soirée si singulière ? On ne pouvait pas dire que Juliette n’aimait pas être le centre d’attention mais on lui avait appris à rester à sa place quand il le fallait. Offrant alors un sourire mal assuré à chaque personne qui croisait son regard, la jeune femme essayait de se faire oublier. C’est ce moment que choisit le petit quadrupède d’Anthère pour filer à travers sa robe, éclatant par la même occasion la bulle que maintenait Juliette.

La blonde observa la brune s’éloigner quelque peu, cherchant à rappeler son petit fugitif. Anthère ne sembla même pas remarquer que sa lanterne s’était détachée se déportant vers la mer. Suivant la sphère de papier s’envoler, Juliette sentit son poignet s’alléger. Sa lanterne s’était elle aussi échappée mais de façon beaucoup moins naturelle que la précédente... La bougie toujours allumée cette fois, elle bougeait de façon presque vivante. La défenseur s’avança alors, tendant son bras gracile devant elle, cherchant à récupérer la petite ficelle du bout des doigts. À peine ses doigts avaient tenté de s’emmêler à la cordelette que la lumière alla se réfugier dans le dos d’un enfant. Au premier pas de Juliette, elle partit se cacher derrière une vieille dame au visage endeuillé.

L’élémentale ne pouvait décemment pas laisser son lampion divaguer dans la foule de personnes présentes pour l’évènement. Mais ce dernier était littéralement possédé, cherchant toujours plus de cachettes, profitant de chaque individu. Juliette perdit alors patience et cessa de courir avec sa lanterne. Elle finit par s’accroupir au niveau de son Ramoloss qui l’avait suivi.

« Immobilise-la avec une attaque choc mental s’il te plait. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. L’hippopotame se mit en action et ses yeux se mirent à luire d’un bleu vif. Une légère aura bleutée se mit à briller autour de la lanterne, la maintenant, fixe, dans les airs. Juliette fit alors de grandes enjambées, profitant de l’immobilité de sa lanterne et la rattrapa en quelques instants. On pouvait bien voir que le Pokémon psychique avait de la difficulté à maintenir son entrave sur l’objet volant, preuve qu’une force invisible était exercée sur la lanterne.

Goupix s’approcha alors de son acolyte rose tandis que plusieurs sphères dorées se mirent à tourner autour d’elle. Les yeux du goupil prirent une teinte jaune pendant quelques secondes avant de revenir à la normale quand elle envoya valser ses boules d’énergie. Evitant l’attaque de son renard de justesse, Juliette s’accroupit et observa sa renarde, se demandant ce qu’elle cherchait à faire.

Une masse grisâtre se mit à apparaître dans les airs. Un petit être dont le visage était dissimulé derrière un masque blanc tenait la lanterne noire dans ses petits bras. L’œil unique du Pokémon spectre s’agitait dans tous les sens tandis que le Skélénox se mit à tourner sur lui-même, comme si il avait perdu le contrôle de son petit corps immatériel. Juliette posa son poing sur sa hanche et se mit à réprimander le Pokémon Requiem :

« Non mais c’est toi qui t’amusait à éteindre ma lanterne ? Je peux savoir ce qui t’amuse de faire ça, hein ? Bon… T’as pas l’air méchant, juste un peu idiot. Tu ne dois pas te rendre compte des conséquences de ce que tu fais. Allez, sois gentil et va jouer ailleurs. »

Le Skélénox continuait à regarder l’humaine qui lui faisait la morale avec le même air confus que quelques instants auparavant. Juliette ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire cristallin avant de regarder son Goupix :

« Euh… Tu peux arrêter ce que tu as lancé ou on doit attendre que ça passe tout seul… ? » finit-elle par prononcer, un peu moqueuse.

En guise de réponse, le petit enfant du feu se contenta de dire non du museau. L’élémentale haussa alors les épaules. L’onde folie se dissipera bien à un moment ou à un autre ! Récupérant alors sa lanterne qu’elle fit rallumer une énième fois par son premier compagnon, Juliette se redirigea vers la charrette d’Anthère.

« Quidam reviendra ne t’inquiètes pas, il a dû être intrigué par quelque chose. Je propose qu’on reste ici, au même endroit, ça sera plus facile pour lui pour nous retrouver, tu ne crois pas ? On devrait récupérer ta lanterne, non ? Ça serait dommage de rater le lâché tout de même… »

Et mêlant ses gestes à la parole, Juliette se positionna face à la mer. Inspirant et expirant profondément, elle se mit à faire danser ses bras de porcelaine. En quelques instants, elle créa une très fine pellicule d’eau autour de la lanterne de son amie qui divaguait au loin. Appelant à elle sa création aquatique, la défenseur récupéra le Cresselia de papier d’Anthère et la lui déposa entre les mains.

« Là. Laisse Goupix la rallumer. D’ailleurs je ne t’ai pas dit, le vent qui éteignait nos lanternes ? C’était des Pokémon spectres qui s’amusaient à les provoquer… Tu penses que certaines de ses créatures sont des victimes de la folie de Mewtwo, réincarnées en spectre… ? Ça me parait plausible, ça expliquerait pourquoi il y’en a autant ici… Enfin bon ! Sinon à part ça, que comptes-tu faire après ce festival ? » demanda Juliette, sans se douter un instant de la vie que menait Anthère.

[PNJ]

Démasqué, le Skélénox perdit un peu le nord (et la tête, enfin l’œil, enfin... Bref, l'esprit quoi) et se mit à flotter un peu au hasard d'un air indécis, attendant de retrouver un semblant de contenance. Enguirlandé par Juliette, il ne dit rien, cherchant du regard son compagnon de jeu et de misère. Finalement, l'autre Spectre devint visible, lui aussi, laissant apparaître un Polichombr à la mine sombre et à l'aura négative.

Le squelette parla alors directement dans l'esprit des deux jeunes femmes.

« On cherchait simplement à jouer... Moi, c'est Takato, et elle, c'est Rika, ma petite sœur. Je crois qu'on est mort y'a un paquet de temps... Y'avait du feu partout, et le Pokémon de Papa, il était plus comme avant, il a changé et il nous a frappés ! Il était gentil, pourtant, le Tortank de Papa. Mais on voulait juste jouer avec vous, c'est tout. On a perdu Papa et Maman, aussi, on a pas encore trouvé leurs fantômes. Ils sont peut-être déjà partis ? »

Le Skélénox s'interrompit, avant de reprendre :

« Alors, vous voulez jouer ? Rika, elle a plus trop envie depuis qu'elle est morte, mais... Oh, et vous pouvez nous aider à trouver nos parents ? On habitait à Gilnéas, alors s'ils sont pas encore partis au Rakuen, on peut les trouver ! »

Un peu triste, mais pas découragé pour autant, le squelette se rapprocha de la poupée spectrale, qui affichait toujours un air sombre et fixait Anthere.

[Voilà, désolée pour le délai ! Vous avez récupéré vos lanternes, et fait la connaissance de Takato et de Rika, deux victimes de la catastrophe de Mewtwo. Takato a formulé deux requêtes, vous êtes libres de jouer avec eux, de les aider à trouver les spectres de leurs défunts parents, de faire les deux ou de ne rien faire. Je n'interviendrai plus à compter de maintenant, vous pouvez donc construire ce que vous voulez sur cette base. Amusez-vous bien !]

[PNJ]

La première lanterne

La fête avait déjà duré plusieurs heures, quand le son puissant d’une trompe se fit entendre à travers la Nouvelle-Gilnéas, invitant tout un chacun à se mettre en position pour le grand final : la libération des lanternes. Les prières cessèrent. Les uns après les autres, les participants trouvèrent le meilleur endroit pour eux pour voir le ciel ou la mer. Et finalement, la première lanterne s’envola.

Elle fut suivie par des milliers d’autres, tandis que certaines étaient déposées délicatement sur la mer pour être emportées par les vagues vers le large. De plus, afin que la ville ne reste pas dans le noir en attendant l’aube, les porteurs de lampions incapable de voler vers le ciel ou de flotter sur l’océan purent trouver de nombreux socles où les installer, prévus à cet effet par les habitants de la ville Mizuhanienne.

Portés par l’émotion et la beauté de la scène, les participants se mirent à chanter un dernier hommage à leurs disparus, et les mains s’attrapèrent, entre famille, entre amis, entre inconnus. Tous réunis pour cette prière.

Une ombre apparut cependant dans le ciel, au milieu des lueurs. Il était impossible de ne pas la distinguer clairement avec toutes les lanternes qui lui volaient autour. Une clameur se fit entendre

« C’est Giratina ! Vite, baissez la tête ! »

Oracion

De fait, tous les Érasiens connaissaient les légendes entourant le Renégat, en particulier celle qui prophétisait que quiconque croisait le regard de l’Entité se verrait conduit de gré ou de force dans le Monde Distorsion pour y subir une éternité de châtiments. Lors des cérémonies funèbres, seul le défunt devait avoir les yeux vers le ciel ; ainsi le guide des âmes savait immédiatement laquelle il devait conduire vers l’Au-delà, le monde des morts, l’eden ou la réincarnation, selon les croyances.

Les habitants du Vieux Monde s’inclinèrent les uns après les autres, avec crainte ou respect. Les Midgardiens, moins au fait de ce mythe local, hésitèrent un temps avant d’imiter leurs collègues du monde d’En-Bas. Il n’était pas uniquement question de superstition, mais de traditions et de respect de l'autre et de ses croyances.

Le Pokémon Légendaire observa la foule un instant, puis poussa un cri, à la fois puissant, et doux, qui ébranla toutes les lueurs dans le ciel, sur la mer, et dans le cœur des gens. Il étendit ses ailes membraneuses, survola la ville, puis s’éloigna vers l’horizon, en direction de la mer, vers l’Est. Docilement, les lanternes flottantes et volantes suivirent leur Guide, tandis que les plus aventureux des humains relevaient la tête pour regarder leur départ. Après de longues minutes, elles disparurent dans la lumière de l’aube, tandis que le soleil apparaissait au large.

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Ce message marque la fin de l'événement, tous les messages postés après seront notés sur trois points, comme des messages normaux. N'hésitez toutefois pas à continuer l'histoire et à me solliciter si vous avez la moindre question !

[Anthere Osarian]

Pendant qu’Anthere cherchait à retrouver du regard le Nidoran, Juliette s’était mise à courir après sa lanterne. Décidément, il n’y avait rien pour bien se passer en ce moment ! Elle sa des pouvoirs de ses Pokémon, ce qui ne marcha pas trop mal, même si évidement, les deux filles n’avaient plus rien de discret à présent… Particulièrement quand le Goupix se mit en action. Les gens avaient l’air furieux autour d’eu et ça commençait à s’agiter, mais Anthere n’y accorda aucune importance, l’instant suivant, un Pokémon des plus étranges fit son apparition. Juliette prit la posture et passa un savon au Pokémon. C’était bien beau, elle avait peut-être trouvé le coupable, mais Anthere, elle, n’avait pas retrouvé son Nidoran ! Il était possible qu’ils soient plusieurs, enfin, peu importe ce qui avait poussé le vénépic à se sauver, elle devait le retrouver ! La jeune femme entendit Juliette continuer de  le gronder, puis l’abandonner pour la rejoindre. Elle était certaine que Quidam reviendrait. L’ennuie, c’est que la mystique savait très bien les dégâts qu’il pourrait poser.

« Non je vais le chercher. Désolée, mai de toute façon je dois partir ! »

Ainsi, Anthere prenait la poudre d’escampette elle n’était pas censée être là, il faisait nuit à présent, mais une fois toutes les lanternes lâchées, il lui serait impossible de retrouver le Nidoran et encore moins avant qu’n accident arrive. De toute façon, elle n’était pas censée se trouver là. Elle rappela rapidement ses Pokémon, à l’exception du Ponyta qu’elle laissa sur place et disparu à travers la foule dense. Anthere eut bien du mal à se frayer un chemin, se glisser entre les gens, sans se faire bousculer, voire complètement coincer. Ce n’est qu’une bonne dizaine de minute plus tard, en stress qu’elle entendit des cris et commença à se faire pousser, encore, par la foule. Des nuées de dards surgirent au-dessus des têtes et dans une exclamation surprise ? Horrifiée ? Anthere n’eut pas de mal à reconnaître son propre Pokémon. Elle se fit un peu agressive et poussa délibérément les gens sur son passage. Devant elle, un groupe d’hommes encerclaient son Pokémon d’un air pas amical d tout et avaient bien l’intention de le rosser. D’un geste de colère, Anthere se jeta en avant et balaya l’air de son bras.

L’effet fut immédiat, l’homme voltigea dans les airs quelques mètres plus loin, Anthere, sou pression depuis u an sauta sr son Pokémon qu’elle prit dans les bras et se retourna pour disparaître sans cérémonie, laissant un groupe plus hébété qu’en colère. Les gens étaient stupides, ils ne s’étaient pas imaginé que ce Pokémon s’était égaré dans la foule ! Marchant à grandes enjambées la jeune femme fit un bond quand une apparition… Apparu. Une forme vaguement, non complètement bizarre ! On aurait dit un cercueil avec des bras. En fait, ça l’était. Dans ses bras, Quidam s’agitait de plus en plus, papillonnant des oreilles. Anthere réalisa alors que les spectres le mettaient effectivement dans tous ses états, ce qui n’avait rien de bizarre en fait. C’était donc après ça qu’il était parti ? Ou alors, l’Onde Folie l’avait percuté de plein fouet… Anthere n’avait pas envie de discuter, pas plus que de rentrer, mais elle ne pouvait faire autrement et passa son chemin, rejoignant la cariole et son poney, où Juliette se trouvait encore, en compagnie du spectre.

« Je l’ai retrouvé. Ca n’a peut-être rien à voir, mais il y a deux autres Pokémon spectre un peu plus loin. Ils sont bizarres, en forme de cercueil… »

Bien glauque. Au même moment, Anthere se rendit compte qu’on lâchait toutes les lanternes. Préférant ne pas plus se faire remarquer, elle saisit la sienne, rallumée par le Goupix et la lâcha avec les autres. Le Cresselia s’envola et bientôt quelqu’un se mit à crier. Ils purent tous voir une forme immense fondre vers eux et on leur intima de baisser la tête. Anthere connaissait ce Pokémon, grâce a ses lectures et ne l’aimait pas. Il lui faisait froid dans le dos et elle évita autant que possible de le regarder, mais elle voyait son ombre assombrir l’éclat des milliers de lanternes… La minute de silence se prolongea, plongeant chacun dans ses réflexions, Anthere ne pouvait que penser à la vie de malheur qu’elle subissait par la faute de Mewtwo. Une vie qu’elle devrait rejoindre, si tôt que Giratina serait partis et de préférence, avant que se parent ne se rendent compte qu’elle était restée à la fête bien plus qu’elle ne le devait.

[J'espère que ça te convient ^^ Merci pour cet intermède sympathique ^^]

[Juliette Sevaltico]

À peine Juliette était revenue au niveau d’Anthère pour lui expliquer la cause des vents suspects que cette dernière lui fit faux bond. La brune se décida à aller vérifier où se trouvait son Nidoran, esquivant par la même occasion les questions de la blonde qui se voulait avenante. En moins de temps qu’il n’en fallait, la jeune brune s’était fondue dans la foule. Il n’y avait pas à dire… Anthère avait bien changé et n’était définitivement plus la même. « C’est vraiment dommage » pensa Juliette. Lors de l’épreuve qu’elles avaient passée ensemble, Anthère lui avait paru être une jeune femme vive, en pleine possession de ses moyens et pleine d’ambition. Et maintenant, elle ne semblait être plus que l’ombre d’elle-même… Juliette lâcha un soupire de lassitude.

La blonde s’apprêtait à se re-mélanger à la foule environnante quand une voix résonna à l’intérieur de sa crâne. Que venait-il de se passer ? La jeune femme n’avait jamais vécu une expérience du genre. C’était comme si une petite voix essayait de forcer, de s’immiscer dans les tréfonds de son esprit. Juliette, une légère pointe de panique dans les yeux libéra immédiatement son Ramoloss, lui demandant de déterminer la source de cette intrusion psychique. En moins de temps qu’il n’en fallait, les deux spectres étant relativement proche de la jeune femme, la Pokémon rose comprit et hocha la tête, signe que Juliette pouvait tolérer la télépathie des spectres. Se laissant alors aller, Juliette relâcha tous ses muscles et abandonna toute résistance mentale. La petite voix se précisa, ressemblant à celle d’un petit garçon.

Le Skélénox s’appelait Takato tandis que la petite poupée spectrale se prénommait Rika. Comme deviné précédemment, ils étaient les réincarnations de victimes de la catastrophe de Mewtwo. À la façon de parler de Takato, le cœur de Juliette se serra. Des enfants… Des pauvres enfants, innocents, morts sous les coups du Pokémon de leur père… La gorge de Juliette se mit à piquer tandis qu’elle s’efforçait de sourire aux deux petits membres de la fratrie. Elle dut ravaler ses larmes quand le petit squelette expliqua que sa sœur n’avait plus envie de jouer depuis qu’elle était… Morte. Cela lui semblait tellement improbable, combien de temps avaient-ils mis avant de comprendre qu’ils étaient morts ? Comment l’avaient-ils vécu, comment avaient-ils traversé cette épreuve quand ils n’étaient qu’à deux, comment avaient-ils réussi à mettre des mots sur des choses que les enfants ne devraient même pas comprendre ?

« Bon, à quoi vous voulez jouer alors ? » Dit Juliette, souriant difficilement. « Il y’a beaucoup de monde donc je ne pourrais pas courir partout vous savez. Et si je vous montrais mes Pokémon, vous aimeriez ? »

Et c’est à cet instant que Juliette fut frappée par l’innocence de ses petits êtres. Des petits « oh ouiiii ! » résonnèrent dans son esprit. Ils ne devaient même pas avoir dix ans, peut-être cinq ou six. La noble s’abaissa et invita les deux enfants spectraux à se rapprocher.

« Rika, Takato, je vous présente Goupix. C’est une fille, comme toi Rika ! Elle est du type feu, vous connaissez un autre Pokémon de ce type ? » demanda Juliette, essayant de faire oublier aux enfants, le temps de quelques instants, leurs malheurs.

« Oui ! Je connais un copain, et bah il avait un Salamèche ! »

« C’est ça Takato, Salamèche aussi est de type feu. Et lui, c’est Ramoloss ! Lui par contre est de type eau mais il a des propriétés du type psychique également ! D’ailleurs c’est lui qui m’avait aidé à vous localiser quand vous nous faisiez des farces. »

« Désolé madame, mais tu avais l’air gentille. Puis je sais que Rika ne le dira pas, mais elle aime beaucoup ta robe madame, je le sais parce qu’elle me l’a dit ! »

Instantanément, la petite Polichombr devint invisible, cherchant à se faire la plus discrète possible. Vu son comportement, elle devait être vraiment jeune quand son heure fut venue. Juliette décida de s’occuper un peu plus de la petite sœur

« C’est ça Rika ? » dit Juliette dans le vide. « Si tu réapparais, tu pourras la regarder de plus près si tu le souhaites, c’est une robe qui a beaucoup de valeur pour moi ! »

« Allez Rika, montre toi, elle est gentille la dame ! » insista son frère.

La petite poupée apparut alors enfin, lévitant délicatement autour de la défenseur. Les yeux démesurés du petite spectre scrutait chaque détail, chaque broderie de la robe. Elle fit ensuite léviter l’ombrelle de la blonde, l’ouvrant, la faisant tournoyer au-dessus d’elle, riant pour la première fois depuis sûrement longtemps. Juliette eut un peu de baume au cœur pour la première fois de la soirée.

Anthère réapparut alors, surprenant les deux spectres qui préfèrent se volatiliser. Elle indiqua à son ancienne collègue que deux Pokémon spectre se trouvaient un peu plus loin dans une ruelle. Ce n’était pas forcément les parents de Rika et Takato mais une information de ce genre valait la peine d’être vérifiée, surtout si Juliette avait une chance de réunir une famille séparée par le destin. Juliette remercia chaleureusement Anthère.

« Merci Anthère, je vais aller voir si ce ne seraient pas les parents des deux petits. J’espère être de retour pour le lancer des lanternes. Je me dépêche ! »

Suivant les indications de la brunette, Juliette se mit en route et déboucha rapidement dans une impasse où se trouvaient les deux cercueils envoutés. Avançant prudemment vers les spectres évolués, elle tenta une légère approche se limitant à un « Bonjour » cordial. Les deux créatures se retournèrent alors et celui de gauche lui envoya une attaque Ball’ombre sans chercher à comprendre. Juliette, qui s’était alors mise en position de défense par réflexe, puisa de l’eau dans un tonneau en bois avoisinant pour en faire un bouclier sphérique. La défenseur fit quelques pas en arrière sous le choc de l’impact mais tint bon.

« Je ne suis pas là pour vous attaquer ! » cria Juliette. « Je crois que vous pourriez peut-être connaître les deux enfants à mes côtés ! »

La blonde pointa du menton les deux spectres qui virevoltaient autour d’elle.

« Pa…pa… Ma…man… ? » tenta Rika, qui parla pour la première fois.

De longs bras fantomatiques surgirent des cercueils et de grandes mains agrippèrent les enfants décédés. Juliette rassemblait déjà de l'eau, préparant une offensive pour libérer ses deux petits compagnons quand la petite voix de Takato résonna à nouveau dans son esprit.

« Merci madame… »

Juliette n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer qu’un bruit déchirant le ciel retentit à travers Nouvelle-Gilnéas. La noble savait ce que ce cri voulait signifier. Le Passeur allait maintenant arriver, emportant avec lui toutes les âmes retenues sur cette terre. La jeune blonde rappela ses deux Pokémon et baissa la tête, ne pouvant plus observer le comportement des spectres. Elle sentit malgré tout le Skelenox tourner autour d’elle, emportant avec lui la lanterne ronde.

« Au revoir, madame… »

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