[ Clos ] Un monde sans danger [Kahl]

[Cassandra Lair]

Sa visite à la Place Ivoire l’avait mûrit. Non pas que Cassandra manquait de maturité, au contraire, elle manquait peut-être de fantaisie, mis depuis son départ d’Aliphyr, elle voyait maintenant qu’elle n’avait fait qu’errer un peu au hasard. Elle avait un objectif précis, mais aucune destination. Toutefois, c’est curieusement en discutant avec une étrangère que les choses s’étaient concrétisées. Toute sa vie, elle s’était entraînée sans véritable but à la maîtrise des armes, simplement parce que dans son environnement, c’était normal. Aujourd’hui, elle voulait être reconnue, mais pas seulement. En se rapprochant du Lieu Sacré, elle s’était inconsciemment rapprochée de sa défunte mère, celle qu’elle n’avait jamais connue. Plus que d’être reconnue, elle voulait reprendre le flambeau, rallumer la flamme sacrée qu’elle aurait pu porter. C’était aussi une façon de prouver qu’elle pouvait être bien plus qu’une dame de compagnie, incontestablement. Seulement, Cassandra se sentait encore indigne de Reshiram, pas assez pure. De ce constat, plus qu’une destination, un cheminement était né. Elle devait parcourir les Temples de Midgard.

Ainsi, Cassandra quitta le Lieu Blanc et s’engagea à nouveau dans la Savane d’Herbage. Cela la rapprochait dangereusement de Linaëwen… Se rendre à la Tour de l’Éternité était pour elle un incontournable. Cassandra avait un vœu à formuler et il n’y avait pas de meilleur lieu pour se purifier que la tour de Méloetta. Gravir la tour de la Déesse Pure allait purifier son âme, si elle parvenait jusqu’à son sommet. Pour se faire, Cassandra avait encore du chemin à parcourir. La première épreuve fut de traverser la Savane Herbage jusqu’à elle. En soit, ce bout de chemin ne fut pas réellement compliqué, car Cassandra avait déjà parcourut une grande distance dans ces herbages. Malgré l’humidité et la chaleur, le voyage fut relativement court, mais fatiguant. La saison de la mousson approchait, cela se sentait dans l’air… Et il valait soit ne pas y être, soit être bien préparé pour cela. Ce qui n’était pas son cas, elle avait donc tout intérêt à vite en ressortir avant de partir pour la destination suivante, son « premier » Temple. Elle avait déjà prié au Temple de Cobaltium, mais cette fois c’était différent.

Après des heures de marche, Cassandra soupira, en s’essuyant le front. Ce n’est pas qu’elle perdait courage, mais elle marchait depuis des heures maintenant et elle avait hâte d’arriver. Mais... Si elle n’était même pas capable de faire ce petit bout de chemin… Il était idiot de penser que juste marcher vers la tour était une preuve de quoi que ce soit, mais c’était pour elle le point de départ. Pour prouver sa Foi. Ce n’était que le début, même si ce n’était pas un « vrai » Temple. Si elle n’arrivait même pas à aller jusque-là, comment ferait-elle pour parcourir tout le continent pour atteindre les cinq Temples ? Cassandra serra les dents et continua de marcher. Puis, petit à petit, la brume qui s’était abattue sur les herbages s’estompa. Il avait plut très fortement ces derniers jours et la météo avait du mal à se remettre. Tout en disparaissant, le brouillard laissait apparaître l’immense tour. Son profil effilé semblait transpercer la brume et son aura la repousser. La jeune guerrière resta admirative devant la majesté de la tour. Cassandra resta plantée devant la tour un bon moment, jusqu’à ce qu’un vent froid qui la secoua.

Plantée dans la savane, elle avait l’air d’une aiguille, longue et effilée, dont la porte marquait le chas. Elle se sentit fébrile, mais entra, moins inquiète d’être ici que sur la Place Ivoire. Disons que, c’était moins grave ici que là-bas. La première salle, faisant office de hall d’entrée n’était pas aussi immense qu’elle l’avait cru. Peut-être était-ce dû à sa haute stature qui perçait le ciel… Cassandra leva la tête pour apercevoir les étages supérieurs, mais en dehors du colimaçon qui prenait naissance à sa droite, elle ne parvenait à ne voir rien d’autre : la tour était bien trop haute pour en voir le sommet, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, qui se perdait dans les nuages. Il y avait des centaines de marche, à vue de nez… Son ascension allait être longue, très longue, bien plus que de venir depuis la Place Ivoire. Se retrouver seule d ans ce lieu vide, la laissa méditative. Voulait-elle vraiment s’engager dans cette voie ? C’était finalement à cause d’elle, quelque part, si sa mère, qui avait été à deux doigts de devenir un guerrier saint, ne l’avait pas été… En la mettant au monde. Cassandra fronça les sourcils. Était-ce bien honorable de reprendre le rêve e quelqu’un d’autre ?

La jeune fille se sentit moins sûre d’elle et alla s’asseoir sur la première marche. Elle n’en était pas sûre. Tandis qu’elle ressassait ses pensées, les paroles de Delancie, sa meilleure amie et accessoirement, la personne dont elle était censée être la dame de compagnie, lui revinrent. Ce rôle ne lui plaisait pas, ni ne lui convenait. Au départ, elle voulait être un garde, pour assurer la protection de ceux dont elle avait la charge. Mais en adoptant Mirage et Courage, dont l’un avait été traité avec mépris par son père, puis après avoir voyagé un peu et entendu quelques histoires, Cassandra s’était surprise à vouloir être un peu plus que garde pour une famille. EN particulier en résidant à Calm… Cette ville étrange où les habitants semblaient perdu dans une bulle en dehors de la réalité, comme s’ils ne la voyaient pas, avec un héros inexistant. C’était triste. Peut-être avait-on besoin de la Lumière de Reshiram, dans certain endroit ? Avec les dernières catastrophes, les dernières rumeurs, une ombre semblait planer sur eux. Et Aliphyr produisait chaque année, son lot de guerriers exceptionnels, elle était bien placée pour le savoir, avec ses frères. Mais y arriverait t-elle ? Était-elle assez talentueuse pour cela ? Était-elle assez digne ? Assez pure ?

[Invité]

Silencieux, il vient s’installer devant la glace miroitante. Il ajuste son vêtement une dernière fois avant de reprendre ses affaires personnelles et quitter la chambre louer. Depuis qu’il avait quitté la sécurité et le confort de la ville de Torcan. Avec les regrets et les larmes de sa famille d’adoption avaient eux pour lui, c’était avec le cœur lourd qu’il avait pris la route en compagnie de ses pokémon avec un bagage léger. Après plusieurs longues journées de voyage, il avait pris refuge dans une petite auberge de chemin pour y trouver la force mentale dont il avait besoin. Il est si proche de sa ville natale qu’il a fuie, qu’il peut presque sentir les regards inquisiteurs de ses parents sur sa nuque. Tandis qu’il prend un dernier repas avant de reprendre la route, il réfléchit aux prochaines étapes de son voyage. À la base, il devait prendre la route en direction d’Abyan, qui est à l’opposé de sa position actuelle. Toutefois, quand il avait été le temps de prendre la route, il avait ressenti un étrange besoin de venir ici dans le centre de la région. Le dernier rêve qu’il avait eu, lui avait présenté l’image d’une grande tour d’ivoire qui traverse un étendu bleu où s’en échappe un chant mystérieux. Il s’était immédiatement précipité dans la direction du seul endroit qui lui rappelait cette image, la tour de l’éternité.

Encore aujourd’hui, il ne comprend pas pourquoi il a fait un tel rêve. Il était vrai, qu’il est quelqu’un de religieux, mais son cœur et ses pensées allaient tous à Reshiram, le dieu pur. Alors, être ‘’appelé’’ de la sorte par une entité qu’il connaissait peu, le pousse à la curiosité avec une pointe d’inquiétude. Peut-être devenait-il fou ? Ou encore, il avait simplement laissé son imagination prendre le dessus. Depuis son retour de Mizuhan et l’accident qui s’était produit là-bas, il avait été sous l’effet de la pression. Il est presque sûr, que ceci n’est qu’un effet secondaire du stress qui finira par passer et pourtant, le voilà qui paye sa facture et qui reprenait la route en direction de la tour. Même s’il avait essayé de trouver une manière ‘’logique’’ il avait été poussé par son côté religieux qui ne l’avait jamais quitté même s’il avait essayé de le rejeter. Mais aujourd’hui, il avait fini par accepter cette partie de lui-même et croire en ce lien qu’il partagerait avec Reshiram. Il ne peut pas encore confirmer pourquoi, ou même apporter une preuve tangible, mais il sait qu’il est sur la bonne voie.

Pendant que ses pas avancent sur le chemin qui le mène vers la tour de l’éternité, il laisse ses yeux vagabonder, observant le paysage et ses habitants en se remémorant parfois des souvenirs d’enfance. Puis au long d’une longue marche, Kahl reporte son attention sur le ciel et remarque que le soleil semble avoir disparu. Il n’avait pas réellement disparu, parce qu’il rayonnait encore de mille feux, mais à l’heure actuelle, il affichait la position du Zénith et vu la position et l’angle de Kahl, ce dernier semblait avoir pris refuge derrière la tour qui s’élevait haut dans le ciel. Kahl se sent terriblement petite et insignifiante face à elle, voir intimider. Il est également fasciné par l’image qu’elle dégage. Elle est entourée du bleu ciel, qui s’étire uniformément sur des kilomètres et d’un halo doré, qui lui est offert par le soleil, il la trouve… Il réalise qu’il n’a pas de bons mots pour décrire ce qu’il ressent et que les seuls qui lui viennent en tête son si faible en comparaison qu’il n’ose pas formuler à voix haute sa pensée.

Il finit par baisser les yeux au sol, observant la terre sèche qui immaculé déjà ses bottes de voyage. Il ressent encore le doute envahir son esprit pendant qu’il se pose des questions sur son voyage. Il secoue vigoureusement la tête, non, il ne devait plus douter. Il n’est plus seul et c’était en partie son devoir de prendre soin de lui-même et de ses pokémon. Et s’il voulait réussir à faire ceci, il devait apprendre de nouvelles techniques et entraîner ses compagnons animaux, sinon il allait le regretter amèrement et il voulait à tout prix éviter ceci. C’est avec détermination qu’il chasse pour la dernière fois ses doutes de son esprit et qu’il s’engage dans l’entrée de la tour qui était devenu l’obsession de ses nuits. Il veut découvrir pourquoi il rêvait à cet endroit et pourquoi il est autant envoûté par ce chant. Il se promet aussi de laisser une petite offrande à la grande dame des lieux, même s’il n’est pas un fervent priant de Meloetta, il sent le besoin et surtout le respect de lui offrit un petit quelque chose.


Avec de grands yeux curieux, il observe le hall d’entrée. Sans perdre de cette fascination, il est tout de même surpris de ne pas trouver la première salle aussi magistrale que la laisse imposer la hauteur de la tour. Tandis qu’elle s’élance dans un océan d'infinie bleue vers le haut, il réalise que sa circonférence semble minime et se demande comment la tour n’a pas été souffler par les vents forts qui s’élèvent de la savane. Il finit par croire qu’il y a une certaine touche de magie qui la garde dans sa position. Un peu distrait, il lève les yeux vers le haut, observant le colimaçon d’ivoire qui s’élève dans un cercle infini. Une fois son regard rendu vers ce qui croit être la pique de la tour, il refait le même trajet, mais en sens inverse, lui permettant de trouver le début de l’escalier, à droite. C’est à cet instant qu’il remarque la présence silencieuse de ; « Cassandra ? Est-ce bien toi ? Tu vas bien ? » Commence Kahl en se rapprochant doucement de la demoiselle. Même si sa voix avait exprimé de la joie à revoir la jeune femme, il avait remarqué l’air marqué et pensif de la demoiselle. Il est clair, que quelque chose trouble l’esprit de la jeune femme.

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[Cassandra Lair]

Assise sur le colimaçon, Cassandra profitait de cet arrêt pour se reposer un peu, lorsqu’une voix qu’elle connaissait, l’interpela. En tournant la tête, elle aperçu Kahl, qu’elle avait déjà rencontré à Calm, il n’y avait pas si longtemps de cela. Elle fut un peu surprise de le retrouver ici, surtout peu de temps après leur séparation. Pour être honnête, elle ne se souvenait s’il lui avait dit devoir venir ici.

« Oh ! Kahl c’est vous ?
Heu oui, je me repose un peu. »

La route avait été longue et épuisante depuis la Place Ivoire, en cette saison, le temps était particulièrement lourd. Heureusement, la Tour d l’Éternité offrit un refuge sûr.

« Êtes-vous venu prier Meloetta ? »

Cassandra suivit les colimaçons. La plupart des gens qui venaient prier, se contentaient de rester en bas. Quand on regardait le sommet invisible depuis le sol, on comprenait pourquoi ; la jeune guerrière était déjà fatiguée rien qu’à constater le temps qu’il leur faudrait pour atteindre le sommet de la tour ! Il fallait une réelle volonté pour l’atteindre et pour Cassandra, il n’était pas question e rester en bas. Sa Foi ne serait pas réellement légitime, si elle choisissait la simplicité. Elle devait impérativement aller jusqu’au bout ! Mais pouvait-elle oser prétendre devenir une guerrière de Reshiram ? Agacée par ses doutes, Cassandra fronça les sourcils et se leva, l’air soudain sérieux et déterminé. Elle ne le saurait qu’en le faisant. Décider. Agir. Elle regardait le sommet de la tour. Pour l’instant, elle restait invisible dans les hauteurs.

« Je suis venue pour atteindre le sommet. » Déclara t-elle. « J’ai traversé la Savane Herbage depuis la Place Ivoire. »

En mentionnant le lieu sacré, Cassandra ne put que se rappeler également, l’intrusion de l’étrangère d’Érasia. Elle se tourna vers Kahl :

« Avez-vous déjà rencontré des étrangers dans nos Temples ? »

La question de la jeune fille n’était pas anodine, si dans le fond elle n’appréciait pas vraiment cette manière d’envahir un espace sacré, elle voulait également savoir si cela était monnaie courante. Malgré sa connaissance des armes, de la géographie, de l’histoire et son voyage entamé, elle connaissait peu le monde. Son père ne lui permettait jamais de sortir, surtout depuis qu’il avait décidé de son sort. Cassandra trouvait inquiétant de savoir que des étrangers pouvaient investir les Temples et tout autres lieux sacrés ou honnis, comme bon leur semble et surtout, sans le respect qu’ils leur devaient. Ils avaient beau dire, s’ils n’avaient pas Foi en le Dieu Blanc, ils ne pouvaient se montrer aussi déférents que n’importe quel Midgarien. Quant au reste, Cassandra préféra l’effacer de sa mémoire.

Cassandra s’étira pour se délasser un peu et commença à gravir les premières marches. Ils en auraient certainement pour des heures et Cassandra savaient qu’ils devaient se préparer mentalement à la lassitude de ne pas voir de fin dans cette ascension et aussi à la fatigue physique. Monter des marches n’était pas un exercice des plus reposant, bien que terriblement simple… Cette épreuve n ferait pas que tester s volonté, mais aussi son entraînement physique. Elle se rendrait vite compte de savoir si son endurance allait tenir le coup ou si elle serait à bout de souffle en quelques étages… près tout, la longue randonnée dans les herbages n’était probablement pas suffisante pour l’avoir préparée à cela !

« Au fait, pourquoi st-ce que vous pensiez que je n’allais pas bien ? »

Tout en questionnant Khal, elle tourna la tête vers lui, sans lâcher la rampe qui serpentait à travers la tour et gardant un œil sur les marches.

[Invité]

Tandis qu’il s’approche doucement, il observe d’un regard calme la jeune Cassandra. La jeune demoiselle donc il avait croisé le chemin il y avait peu lui semble quelque peu différent. Il ne comprend pas parfaitement ce sentiment qu’il ressent, mais il est là et il ne peut l’oublier. Toujours assise dans le colimaçon qui mène au temps de la chanteuse divine, elle lui répond avant de lui rendre une question à son tour. Tout comme elle, il lève ses yeux bleu clair vers le haut, observant le long colimaçon disparaître dans une hauteur vertigineuse. Un sourire s’étire sur ses fines lèvres et pendant qu’il baise à nouveau la tête, il s’explique doucement. « Oui et non. Je suis principalement pour Reshiram, mais disons que la dame des chants à attirer mon attention quand je passais tout prêt. J’avais l’impression de recevoir une invitation et vous ? » Termine-t-il sans la quitter des yeux. Malgré son jeune âge, il trouve qu’elle dégage une maturité que beaucoup n’ont pas à cet âge-là. Est-ce que, comme lui elle avait reçu une éducation strique ? Il espère ceci qu’a une expérience traumatisante.

Maintenant qu’elle est debout, il est légèrement fasciné par la nouvelle détermination qui peut lire dans son regard. Une nouvelle fois, une vague d’interrogation vient envahir son esprit, le pressant presque de trouver des réponses et des motivations derrière tout ceci. Il allait commencer par trouver ses propres réponses sans quémander aux autres des réponses. Pendant qu’elle se tient devant lui avec une posture fière, il sourit, presque attendri par la nouvelle énergie qui circule en elle. Il allait enchaîner le pas à la demoiselle quand sa deuxième question la surprend un peu. « Des étrangers ? Non, je n’ai jamais eu cette chance ou malchance. Je suppose que c’est arrivée à vous ? » Demande-t-il doucement. Il est tout de même curieux de sa réponse. C’était quand même une question particulière s’il n’avait pas d’arrière-pensée. Il l’observe encore un peu avant de la suivre dans le début de la montée des marches. « Personnellement, s’ils respectent le temple et leurs habitants, je n’ai rien contre leurs présences. La foi n’est pas quelque chose qu’on peut posséder de manière possessive, je serais plutôt flatté de voir un étranger partager la même foi que la mienne. » Explique-t-il doucement.

Il laisse un petit silence s’installer, le temps qu’il ajuste son pas de marche à celui de Cassandra. Installer vers l’extérieur de la tour, il se permet de jeter parfois des coups d’œil par les petites fentes pour observer le paysage qui s’éloigne toujours plus grâce à leur avancer. « Ah, c’est l'air fatigué et lassé de la vie qui ma donner cette impression. En même temps, si vous avez vraiment traversé Savane, sous la chaude température, je peux facilement comprendre votre fatigue. Moi-même qui suis habitué aux chaudes températures de Dyrinn, j’ai eu un peu de difficulté à me rendre ici. » Il tait le fait qu’il est parti dans la direction opposée de son choix initial, l’académie d’Abyan n’allait pas disparaître du jour au lendemain. « Avez-vous une raison particulière pour être venue ici ? » Peut-être allait-il découvrir qu’il n’est pas le seul à souffrir de sa foi un peu tremblante ? Depuis son retour d’Érasia où il avait vu et vécu des choses qu’il n’aurait jamais offertes à personne, il se demande si tout ceci vaut la peine et pourtant, une part de lui s’accroche férocement à Reshiram.

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[Cassandra Lair]

Ils montaient les marches depuis un petit moment et Cassandra n’avait pas répondu à tout, tout de suite, préférant économiser son souffle, alors que l’immense escalier mettait déjà sa musculature à l’épreuve.

« Une invitation ? Je ne sais pas. Disons que, j’ai décidé ‘entamer un pèlerinage et j’ai pensé que cette tour serait un bon départ. »

Cassandra ne savait pas trop par où commencer. Elle croisa le regard profond de Kahl et se setntant un peu gênée, elle détourna le regard vers les marches qu’elle gravissait. Elle se senit rougir et profita d’une fenêtre pour tenter de cacher sa gêne. Ils étaient déjà haut. Cassandra profita de la curiosité de Kahl pour dissiper sa gêne.

« Heu, oui. A la Place Ivoire en fait. » Dit-elle précipitamment. « Mais pourront-ils respecter Reshiram autant que nous le faisons et comme il se doit ? Il n’est pas leur Dieu. J’ai craint qu’elle ne salisse les pierres blanches. Avez-vous déjà rencontré des Érasiens ? Ont-ils tous cette manie de vouloir faire l’étalage de leurs pouvoirs ou de leurs armes ? »

L’éduction de Cassandra avait été stricte, mais elle avait passé toute son enfance dans la salle d’arme de son père, il y avait donc certaine choses qui étaient normales pour elle, voire essentielle. Protéger sa famille. Protéger les personnes dont on avait la responsabilité. Respecter son Dieu coûte que coûte et à travers ses frères, protéger sa Foi. Mis pour la première fois de sa vie, Cassandra avait l’impression de prendre conscience des choses, mais elle se sentait également déboussolée. Devant son avalanche de question, dont elle se rendit compte après, Cassandra eut l’impression d’en avoir trop dit et laissa glisser son regard sur les marches.

Elle se tut un moment, laissant Kahl mener la conversation. C’est sûr qu’elle ne devait pas avoir l’air très frais, après cette traversée, mais elle ne pensait pas avoir l’air aussi préoccupée qu’elle avait pu lui laisser croire. Cela étant si déjà, dans la Savane, elle avait du mal à tolérer la chaleur qui y régnait, aller jusqu’au Temple de Torcan risquait de lui être intolérable ! Un peu gênée de s’être montrée si expansive, Cassandra hésita à répondre. Mais après tout Kahl était un homme expérimenté, de sa culture et mieux encore, de sa tribu. Il était aussi quelqu’un de sympathique qui lui inspirait confiance. Il était cependant difficile de répondre à sa question, tant la réponse était personnelle.

« Oui. Je heu… »

Mais elle ne savait pas trop par quel bout commencer. Elle ne voulait pas non plus être reconduite un jour à Aliphyr, avant d’avoir pu terminer ce qu’elle commençait à estimer être ce qu’elle devait faire, simplement pour avoir trop parlé un jour.

« Je vais aller prier dans tous les Temples, avant de retourner à la Place Ivoire. »

Préférant l’explication simple, Cassandra se tut rapidemenent. En fait, elle ne savait surtout pas trop quoi expliquer, ni si elle devait vraiment le faire, mais… Elle n’oubliait pas qu’en tant qu’aîné de sa famille, Kahl était nécessairement un Chevalier Céleste. Enfin, ça, avant de se rappeler que Kahl savait déjà l’essentiel de sa vie. Cassandra se mordit la lèvre, si un jour elle devait trop parler… C’était déjà fait.

« Avec un frère Chevalier Céleste, les autres tous autres gardes, comme mon père, mais qui pourraient prétendre l’être aussi… Enfin je veux dire, j’ai grandi dans la salle d’arme, alors je ne suis pas vraiment d’accord sur ce que mon père pense de moi. Et puis, il n’en parle jamais, mais ma mère était une Adhérante de Reshiram. Elle aurait pu être bien plus, mais elle est morte à ma naissance. »

L’Aliphyroise se tut à nouveau. Tout cela était un peu confus dans sa tête, mais depuis son passage prolongé à Calm et celui plus bref à la Place Ivoire, elle se sentait beaucoup plus proche de sa mère, qu’elle n’avait jamais connue, que de ses frères et son père.

[Invité]

Il hoche doucement la tête sous les paroles de la jeune femme. Il l’observe un peu à la dérober, réalisant qu’elle avait l’air plus jeune que lui, de quelques années. Ces traits sont fins et délicats malgré l’apparat de combattante qu’elle porte et dégage. Même quand ils s’étaient croisés à Calm, elle lui avait donné cette même impression, sauf d’ici elle semble tourmentée, comme si elle se sentait perdue et l’idée de ce pèlerinage vient d'une façon confirmée ses pensées. Incertain quand même, il ne pose aucune autre question voyant bien, en croisant son regard, qu’il la mit un peu mal à l’aise. Elle détourne si vite la tête pour se concentrer sur l’extérieur, qu’il se sent à son tour gêner. Lui laissant quelques secondes pour elle-même, il attend sagement, observant lui-même par cette petite fenêtre. Dans les nuages, un peu plus loin, il remarque un banc de Natu qui traverse paresseusement sa vision. Visiblement jeunes et peu attentifs, ils semblent accompagnés de quelque Cryptéro qui les ramène à l’ordre à deux reprises. Il sourit un peu sous cette vision.

Quand elle reprend rapidement la conversation, il délaisse les troupeaux volants pour poser ses yeux bleus sur elle. Tout en l’écoutant, il peut entendre facilement le discours de sa mère sur la religion et les étrangers qui "bafouille" de leur présence les temples ou même la religion. Sans en laisser paraître une émotion, il a la vague impression qu’elle n'a reçu le même "style" d’éducation que lui. N’avait-elle pas dit qu’elle venait aussi d’Aliphyr ? Il ne se souvient plus très bien, mais il croit que si. Et puis, son accoutrement, et même son style parlait beaucoup de lui-même. Pendant un faible instant, il se sent stupide, non pas qu’il avait oublié ou qu’il n’avait pas été intéresser, mais dernièrement ses nuits étaient tellement agitées qu’il avait l’esprit troublé. « Cassandra. » Commence-t-il doucement. « Il ne faut pas confondre notre vision de notre religion avec celle des autres… Comment je pourrais… Selon notre éducation et je pars du fait que tu viens bien d’Aliphyr comme moi, personne ne sera assez bon pour respecter comme il se doit Reshiram, autre que nous-mêmes… Et pour avoir voyagé un peu, je crois que c’est partout pareil. Les Aliphyrois et encore plus les chevaliers ailés ont une manière particulière… De voir les choses pour ce qui est de leur Dieu. Je ne dis pas ceci dans le mauvais sens… Mais je préfère garder un esprit ouvert. » Glisse-t-il. « Quelques-uns et ils avaient tous une personnalité différente. Ils ne sont pas si différents de nous… Mais tout comme nous, ils ont une éducation différente. »

Il a l’impression d’en avoir beaucoup révélé sur lui-même. Il soupire un peu, regrettant un peu d’avoir ouvertement parler. Il avait toujours respecté l’éducation d’Aliphyr, encore plus celui de sa mère et de son père, qui tous deux avaient des postes très importants dans la communauté d’Aliphyr. Sa mère était prêtresse en tête de ligne pour le poste de grande prêtresse et son père était un chevalier ailé d’élite, du moins selon les dernières nouvelles. Il y avait probablement eu beaucoup de changements en plus de huit ans d’absence. « C’est un beau projet, j’espère sincèrement que vous aurez la chance de le faire. » Une nouvelle fois, il fait signe de patience, laissant la demoiselle s’ouvrir à son rythme comme il le faisait avec leur montée. De toute façon, il n’est pas pressé dans son temps et leur route est encore longue. Tout en discutant, il est clair qu’elle est malaisée dans leur discussion comme-ci… Il allume immédiatement. Ce, pourrait-il que tout comme lui, elle a quitté la tribu ? Avait-elle des craintes de trahison si elle parlait trop ? Tout comme lui, était-elle rongée par tout ceci ?

Il hoche doucement la tête, posant une main sur son épaule dans une pression rassurante. « Je crois que je comprends tes sentiments. Vivre avec un parent qui donne l’impression que nous le décevons n’est pas facile… » Commence-t-il simplement en glissant ensuite doucement sa main des épaules au dos de Cassandra quelques seconde et la ramener le long de son propre corps. Par son sexe original, il avait toujours été une déception, toutefois, ceci n’avait pas empêché son père de le traiter et de l’éduquer comme il l’entendait, en excellent guerrier. « En tant d’aînés et enfant unique, malgré tous les efforts que je faisais pour ravir mon paternel, il n’était jamais content et de l’autre côté, ma mère, tout comme l’était la tienne, est prêtresse de Reshiram, alors ma vie et mon éducation a été divisée en deux pour essayer de plaire les deux parties. » Il prend une grande respiration, lâchant la bombe ; « Il y a huit, j’ai craqué et j’ai quitté la tribu… J’avais cette impression d’être incomplet et de manquer quelque chose d'essentiel à ma vie. » Cependant, il tait les rêves presque réels qu’il croit avoir de Reshiram, de cette puissante voix qui l’appelle dans la nuit et qui l’attire telle la lumière d’un phare. Déjà, qu’a une époque il avait passé pour un fou, il allait essayer de ne pas recommencer, de toute façon, il allait commencer par voir comment la jeune femme allait réagir face à sa désertion.

[Cassandra Lair]

Il se passa un long moment avant que Kahl reprenne la parole, un long silence gênant dont elle ne savait comment se dépêtrer. Pourtant, Kahl n’avait visiblement que voulu prendre son temps pour lui répondre. Finalement, il s’adressa à elle directement, de manière plutôt fraternelle d’ailleurs. En fait, il souligna de manière plutôt juste la manière dont elle avait été élevée par son père et par ses frères. Dans ce que disais Kahl, Cassandra ne comprenait pas, justement, comment quelqu’un qui aurait une éducation religieuse différente pourrait convenir à leur Dieu… Comment avaient-ils la moindre chance de pouvoir s’entendre ? A moins de répandre la parole de Reshiram, leur dévotion ? Ce qu’on lui avait enseigné, selon Kahl, ne semblait s’appliquer qu’à leur tribu. Les autres n’étaient donc pas si dévotes ? Cassandra ne comprenait pas vraiment ce qu’il voulait dire par ouverture d’esprit. Cyn, l’un de ses frères qui avait voyagé, ne lui avait jamais parlé de ce genre de choses. Si elle se souvenait bien, il n’avait même jamais évoqué Reshiram…

Kahl avait l’air d’avoir voyagé beaucoup plus que ce qu’elle avait crut, ou comprit. Elle n’était pas sûre de mieux comprendre pour autant. Avec l’étrangère qu’elle avait croisée, Cassandra ne voyait pas en quoi elles auraient pu se ressembler. Cassandra n’avait pas cette espèce de curiosité et d’étalage mal placé. C’est en tout cas ce qu’elle ressentait. Mais Kahl avait l’air mal-à-l’aise subitement. Est-ce qu’il craignait d’avoir mal parlé de leur Dieu ? Il approuva toutefois son projet. Ce ne pouvait-être qu’un beau projet, effectivement. A condition d’être assez pieu pour ne pas échouer. Après une montée sportive, Cassandra marqua une pause pour reprendre son souffle et soulager un peu sa musculature. Les escaliers, c’était le bagne… Elle se figea quand elle sentit la main de Kahl sur son épaule, mais ce fut surtout son changement d’attitude qui la marqua. Il passa du vouvoiement au tutoiement et elle crut comprendre qu’il parlait beaucoup plus de lui qu’elle. A moins qu’elle ait maladroitement fait comprendre qu’elle décevait son père, ce qui n’était pas le cas. Son père avait simplement choisit pour elle et elle n’était pas d’accord avec ça.

La suite la surprit plus encore et elle comprit que le jeune homme parlait de lui. Sans rien dire, elle ouvrit les yeux de surprise. Cependant, dans ce qu’il racontait, Cassandra ne voyait pas le mal. On pouvait être à la fois dévot et guerrier. A moins que ses parents ait voulu chacun qu’il soit plus l’un que l’autre, ce qui n’était effectivement pas possible. Ainsi Kahl était partit. En fait, il n’avait rien fait de plus que ce que n’avait fait Cyn, sauf que lui n’avait pas hésité à le dire à sa famille. C’était un peu ce qu’elle avait fait aussi. Mais huit ans, c’était une période extrêmement longue, soit la moitié de la vie de Cassandra ! Ce qui manquait à Kahl, c’était peut-être de savoir ce qu’il voulait vraiment, et pas ce que voulaient ses parents pour lui. C’était assez drôle de penser qu’ils étaient dans le même cas, finalement. Mais Cassandra préféra rester discrète.

« Je ne crois pas décevoir mon père. Mais il a décidé que je serais dame de compagnie, j’ai suivi  le même entraînement que mes frères depuis que je sais marcher, mais il refuse que je sois autre chose. Delancie est ma meilleure amie, mais je ne me vois pas ce rôle et contrairement à mon père, je ne crois pas non plus qu’un bon guerrier ne puisse avoir qu’un Guerriaigle ou un Pokémon assimilé. Je crois que n’importe quel Pokémon, du moment qu’il a la même foi que son maître, peut devenir un bon guerrier. De même qu’une fille peut devenir un guerrier, comme ses frères. »

Cassandra n’avait pas la sensation d’avoir trahit son père. Au contraire, elle avait laissé une lettre et il savait donc parfaitement ce que faisait sa fille et pourquoi elle était partie. Elle aurait pu se contenter de se sauver sans rien dire. Leur conversation fut interrompue. Du pallier, Cassandra entendit des cris de Pokémon qui résonnaient dans la tour. Du regard, elle chercha les cris frénétiques, ce qui n’était pas simple, jusqu’à ce qu’elle perçoive des mouvements, un peu plus loin. Flottant dans les airs, une nuée d’étranges créatures en poursuivait une autre, de la même espèce. Ils pourchassaient un minuscule poisson blanc, dont les flancs étaient parcourut d’une ligne lumineuse. Ils ne cessaient de lui envoyer des décharges, puis faisaient demi-tour. Suite à quoi, le Pokémon chassé semblait vouloir quand même revenir dans son banc, mais il était chassé de nouveau. Cassandra fronça les sourcils. Dans ce Pokémon précisément, elle vit quelque chose. Cassandra saisit prudemment sa Pokéball et relâcha doucement Courage.

« Il est interdit de se battre dans la tour. Mais disperse-les avec un Jet de Sable et attrape celui qui se fait chasser. » Dit-elle à Courage.

Le Roucool, dont l’aile était guérie, s’envola vivement et leva un voile de sable qui désorienta les Anchwatt. Avec sa vue perçante, il repéra celui qui se faisait maltraiter par son groupe et qui lévitait au hasard, prit de panique. Courage surgit devant lui, l’empêchant de se cogner contre une colonne et sembla le convaincre de le suivre. Peut-être l’Anchwatt y vit-il un sauveur, en tout cas, il arriva assez vite vers la jeune fille. Cassandra n’avait pas du tout prévu ce qu’elle allait faire.

« On dirait que ta famille a décidé de te chasser. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis certaine que tu en vaux la peine. J’ai l’intention de monter au sommet de la tour, mais si tu veux sortir d’ici, tu peux nous accompagner. »

Cassandra avait un regard direct. Le minuscule Anchwatt semblait réfléchir un moment, mais son choix était limité, une inconnue venait de le sauver contre sa propre tribu, qui ne désirait plus qu’il reste avec elle. Il pouvait faire le choix de rester, mais… Étai-ce vraiment un choix, ça ? Le poisson fit quelques bonds sur lui-même pour approuver et il vit une balle ronde projeter sur lui un faisceau lumineux, puis la tour et les humains disparaître.

Cassandra rattacha les sphères à son bras. Plus loin, les Anchwatt, un peu confus, ne surent plus où chercher leur bouc émissaire, qui avait simplement disparu après la tempête de sable. Ils repartirent donc vaquer à leurs occupations, sans s’occuper de Cassandra et de Kahl.
 

[Invité]

Kahl hoche doucement la tête. Malgré lui, il soupire un peu de soulagement, au moins, la demoiselle était tombée dans une famille aux valeurs différentes de la sienne. Visiblement satisfait de la situation familiale de Cassandra, il repense un peu à la sienne avant de la chasser au loin dans son esprit. « Je suis heureux de voir que ceci ne semble pas avoir entaché ta relation avec eux. Certains parents peuvent parfois se montrer très sévères envers leur progéniture. » Souffle-t-il un peu amèrement. Malgré ses paroles, son visage ne démontre pas la détresse de son âme ressent face à la discussion et pourtant, le fait d’en avoir un peu parlé allège le poids sur ses épaules. Il garde à nouveau le silence, méditant sur la conversation qu’il vient d’avoir avec la jeune femme. Sans ressentir le besoin de combler le silence qui s’installe entre eux, il est tout de fois déranger par la venue subite de Pokémon qui semble s’attaquer à un autre. La vision de ce rejet, peine le cœur de Kahl, il n’y avait pas seulement le monde des humains qui pouvait se montrer cruel, mais aussi celui des Pokémon. Il se souvient encore de la petite boule rose qu’il avait récupérée en montagne à Érasia. Une fois la créature en sécurité, il l’avait confié au soin d’un éleveur qui lui avait trouvé une famille.

Sans réfléchir, sa main s’étire lentement vers l’une de ses Noigrume et elle caresse la surface lise de celle de Sigyn. Toutefois, il s’arrête dans son mouvement quand il voit l’action immédiate de Cassandra. Son intérêt est immédiatement piqué et il décide de laisser faire la demoiselle agir. Il prend un grand intérêt à l’observer. Il y avait quelque chose de particulier chez cette femme, une vivacité singulière qui attire le blond. C’est un sentiment étrange qui tiraille son âme, comme si… Il enviait ce qu’elle dégage, cette pureté d’esprit qui la pousse à continuer malgré la noirceur qui semble l’entourer. Il réalise qu’il a été beaucoup trop longtemps lui-même perdu dans ces noirceurs, toutefois, celui-ci s'est vraiment perdu, non, il s'y est caché, il s’est conforté dans les ténèbres pour oublier les tourments qui les peines au lieu de les combattre bravement comme elle semble le faire. Peu fier de lui, il baisse la tête vers le sol et sa main retombe le long de sa hanche tandis que Cassandra continue de se battre bravement.

Quand il relève enfin la tête, tout ce qu’il peut voir, est le petit Pokémon qui disparaît dans un rayon rouge. La Noigrume retombe au sol et bouge un peu avant de s’arrêter. Il regarde ensuite la demoiselle agir envers son nouveau Pokémon, trouvant la scène touchante. Pendant que la vague d’Anchwatt retourne à leur occupation, visiblement perturbés par le tour de magie que leur minuscule compagnon, Kahl se rapproche de Cassandra et de son nouveau compagnon. « Félicitation pour ce nouveau compagnon. » Glisse-t-il en posant une main sur son épaule. Il sourit tendrement au Anchwatt et les invite à reprendre la route. « Nous devrions reprendre, il nous reste encore quelques heures de marche si nous voulons arriver en haut. Je propose que le restant soit en silence, ceci permettra de sauver des forces, cependant, ne vous gênez pas de me parler si vous en ressentez le besoin. » Il hoche enfin la tête et il l’invite à reprendre en compagnie.

Il leur fallut encore trois heures avant d’arriver aux dernières marches du colimaçon. Les jambes aussi molles que du coton, Kahl se permet de prendre une pause et de s’asseoir sur la dernière marche. Dos à la pièce, il respire lentement, mais sent que son corps n’en peut plus. Il soupire, tirant un peu sur le col de son vêtement pour faire pénétrer de l’air frais. La chaleur était devenue presque insupportable dans la dernière heure, signe que le soleil frappe sur la tour de toutes ses forces. Il prend la peine de rattacher ses cheveux dans un chignon, libérant sa nuque. Avec un petit soupiré d’épuisement, il tire un chiffon qui lui permet d’essuyer la sueur qui s’accroche inconfortablement à sa peau moite. « Je vais avouer, que je n’aurais jamais cru trouver ceci aussi… Éprouvant. » Murmure-t-il avec un petit sourire en coin pour Cassandra qui semble être dans le même état que lui.

Comme dans un remerciant à leurs efforts, un vent frais s’élève, enveloppant les deux corps qui se reposent contre le marbre blanc. Kahl ferme un instant les yeux, écarte les bras et accueille le vent avec un soupir avant de s’étendre un peu et de réaliser que le marbre est très rafraîchissant contre son dos. « Vous devriez vous étendre et apprécier la caresse du marbre, elle fait un bien fou… » Se permet-il les yeux clos pour savourer les quelques secondes de repos bien mérité.

Code couleur ; #00BFFF

[Cassandra Lair]

Les paroles, ou plutôt les aveux de Kahl restèrent en suspend. Avec l’arrivée du minuscule poisson et l’altercation avec son banc, les avait occultés. C’est avec un regard scrutateur qu’elle surveilla les Anchwatt, jusqu’à ce qu’ils disparaissent de sa vue. Ce qui ne prit guère de temps, compte tenu de leur taille. Néanmoins, ses paroles résonnaient encore après, quand elle croisa le regard de Kahl. Son père était strict, mais ses frères étaient conciliants avec elle. Si elle lisait entre les lignes, les parents de Kahl avaient été particulièrement durs avec lui. Sans doute trop… Il ne lui donnait pas l’impression d’être quelqu’un de rude, mais de plutôt raffiné. Mais Cassandra ne voulu pas se montrer indiscrète.

« Je ne mérite pas d’éloges. Courage a tout fait et cet Anchwatt n’avait pas beaucoup d’option. »

Kahl l’invita à reprendre leur ascension. Un coup d’œil vers les escaliers, encore innombrables l’aurait découragée. Elle n’en était pas sûre, mais en regardant vers le ciel, elle était presque certaine d’entrevoir le plafond, le vrai. Mais Kahl avait raison. Ils feraient mieux d’économiser leur salive pour arriver au sommet, la montée serait bien assez pénible comme cela.

Plusieurs heures plus tard, les poumons en feu et les muscles au supplice, c’est avec joie et soulagement que Cassandra vit arriver la dernière des marche, enfin ! Même en ayant passé sa vie dans la salle d’arme de son père, Cassandra était à bout de force. Jamais elle n’avait fourni un tel effort et quelque part, elle craignait que les autres Temples soient aussi éprouvant, si ce n’était, bien plus, car après tout, Meloetta était une divinité mineure… Les autres Temples n’en seraient forcément que plus difficiles. Elle n’eut même pas assez de souffle pour répondre à Kahl, qui devait être bien plus aguerri qu’elle. Mais elle était un peu rassurée quand même, de savoir que lui aussi avait de la peine à arriver jusqu’ici. Cassandra eut un petit rire, alors qu’elle-même aurait fini en rampant si elle n’avait eu aucune dignité. Ruisselante de sueur, elle mourrait de chaud dans sa combinaison pourtant confortable et ses cheveux lui collaient au front. Exténuée, elle passa une main pour s’essuyer le front, tout en gravissant l’ultime marche.

Au bord de l’épuisement, un vent frais vint les soulager un peu de l’excédent de chaleur qui les faisait souffrir. Sur ses jambes tremblantes, Cassandra reprenait son souffle, tandis que Kahl s’abandonnait sur le marbre étincelant, en s’attachant les cheveux. Le chignon lui donnait un aspect étrange, mais Cassandra détourna le regard. Elle se sentit partagée entre l’amusement et l’appréhension ; ils étaient un Temple, tout de même… Cassandra s’en amusa, mais sans l’imiter. Tout en prenant un instant de repos, son regard se posa sur les instruments qui semblaient flotter dans les airs. Dans le silence et sans se concentrer sur son ascension, Cassandra perçut la mélodie qui s’échappait d’elle-ne-savait-où. C’était bizarre, mais elle n’était pas surprise. C’était un phénomène connu, bien que relativement peu de personnes aient le courage de venir jusqu’ici et Cassandra comprenait vraiment pourquoi maintenant.

Mais les instruments ne l’intéressaient pas. Elle était venue ici pour purifier son âme, parce qu’il fallait selon elle une volonté réelle pour venir jusque-là. Cassandra voulait s’imprégner de la pureté de la Déesse chantante. C’était son vœu, celui d’être pure, pour servir le Dieu Blanc. Pourtant ici, il n’y avait aucun autel, aucune représentation… Mais la tour en elle-même en était une, en un sens. Cassandra n’eut pas tellement à choisir un endroit approprié, la tour était très mince au sommet et on voyait tout Tenkei. La jeune fille laissa donc Kahl à ses rêveries et alla elle, s’occuper de ses propres affaires, de sa prière.

Seule, silencieuse, elle baissa la tête et fit entre autre le vœu de toujours rester pure, de toujours être une guerrière irréprochable, tant dans sa dévotion envers le Dieu Blanc, qu’envers ceux qu’elle devrait défendre et porter assistance. Pour se joindre à sa prière, ses trois Pokémon jaillirent de leurs capsules et restèrent près de Cassandra, sans émettre un bruit, afin de la laisser à sa contemplation. Seul le petit Anchwatt ne sembla pas bien comprendre le but de la manœuvre.  

[Invité]

Le dos contre le sol de marbre, Kahl soupire. La froideur de sol lui donne un sentiment d’apaisement et lui permet de se concentrer sur le battement de son cœur frénétique. Couchée ainsi, dans cette position, il peut entendre son cœur frapper durement contre la paroi internet de sa cage thoracique. Les quinze premières secondes sont douloureuses, n’ayant que ceci à l’esprit, il n’arrêtait pas d’y réfléchir. Dans sa jeunesse, il avait connu l’art de l’entraînement, si quelqu’un l’avait bien éprouvé, c’était son père. Il lui avait fait faire des heures, voir des journées à faire des routines de maniement d’armes, ou simplement d’entraînement physique pour travailler son corps et son endurance est pourtant… Cette simple marche l’avait si éprouvée que ses jambes ne voulaient plus avancer. Pendant que le pas délicat de Cassandra s’éloigne, il ouvre les yeux, observant à son tour le plafond ou flotte doucement les instruments de musique.

Le battement de son cœur est lentement remplacé par une douce mélodie. La voix très délicate semble lui apporte un second souffle, lui permettant de mieux respirer et finalement son cœur se calme, tout comme une partie de la douleur qui traverse ses muscles. Il soupire une deuxième fois, toutefois, cette fois-ci par satisfaction et libération. Il se redresse lentement pour laisser le vent froid caresser sa nuque nue. Pendant quelques secondes, il a la vague impression de sentir une caresse sur sa nuque, non pas celle du vent, mais une caresse semi-humanoïde. Même si la sensation est familière et très rassurante, Kahl comprend qu’elle n’est pas réelle et encore moins humaine. Lui-même se sent confus face à ses propres pensées, mais il sait qu’il n’y a rien de malveillant. « Merci… » Souffle-t-il tout bas. Il ignore qui il remercie, mais il le fait de bon cœur.

Quelque peu revigorer par la sensation, il trouve la force de se lever et de s’éloigner un peu vers l’une des fenêtres qui laissent les rayons du soleil pénétré. Il se glisse devant l’ouvert et apprécie le paysage qui lui est offert. Non loin, il peut apercevoir Loki et Sigyn qui virevolte amoureusement. Ils semblent heureux et cette constatation remplit le cœur du jeune homme. Toujours devant la fenêtre, il pose les genoux au sol et vient poser les mains sur le rebord de la fenêtre. Il ferme les yeux, puis penche un peu la tête sur le devant. Il réfléchit lentement, puis sourit tendrement face au visage de Reshiram qui se dessine dans son esprit. Les yeux bleus si intenses l’observent silencieusement. Il semble attendre, mais il est patient, il semble savoir et comprendre que ce n’est pas encore le temps. Instinctivement, il pose la main sur son cœur, offrant un geste silencieux à celui qui partage sa vie ou… Ses vies.

Lentement, son image est remplacée par celle de Meloetta. La légendaire à de longs cheveux vert pâle qui semble flotter dans le vent. Sur ses cheveux, semble être visible une mélodie silencieuse où les dotent bleus attendent simplement d’être joué par la main d’un expert. Avec ces grands yeux vert et bleu, Kahl la trouve magnifique et il se dégage d’elle une pureté joyeuse sans reproche. Il est assis sur ses talons, Kahl prie lentement, offrant des paroles réconfortantes et véridiques. Il lui demande gentiment, si c’est possible de lui offrir de sa sagesse, quelques conseils qui pourraient lui permettre de trouver sa propre voie. Il ne demande rien de plus, pour le reste, il offre ses pensées du moment et son temps à la déesse elle-même et la remercie de leur donner l’honneur de lui offrit son temps et surtout un endroit ou se reposer ainsi que se recueillir.

Il finit par ouvrir les yeux, observant une nouvelle fois le paysage et ses deux Pokémon qui voltige plus loin. Respectueux, il garde le silence, attendant patiemment que la demoiselle qui se recueillait non loin termine. De toute façon, il n’est pas spécialement prêt à quitter cet endroit, il se sent bien et ceci lui permet d’oublier le temps d’un instant ses pauvres et désagréables malheureux personnels.

[Cassandra Lair]

Dragon regardait l’humaine, qui restait silencieuse, un genou à terre, dans l’antre de Meloetta. Les deux oiseaux, chacun d’un côté, respectaient son silence. Mais Dragon ne comprenait pas. Il se pencha sur le côté, comme si cette nouvelle inclinaison pouvait lui donner un autre angle de vue, pour mieux comprendre. Mais droit ou penché, il ne comprenait pas mieux. Pour s’était-elle épuisée à venir jusqu’ici ? Il ne comprenait pas mieux pourquoi elle ne s’allongeait pas pour dormir, puisque ses yeux étaient fermés. A moins que c’était une façon de dormir humaine. Flottant ici et là, il observa un peu l’autre bipède. Qui n’avait pas plus de sens que la sienne! Lui il s’était allongé, mais il était certain qu’il ne dormait pas, avec les yeux grands ouverts !

Il les avaient entendu parler de Meloetta, mais elle n’était pas là. L’Anchwatt paniqua un instant, fonça à droite, puis à gauche, sans savoir où aller et sans oser aller plus loin. Mais s’ils comptaient attendre meloetta, donc un temps assez longtemps, parce que vraiment ils s’y prenaient mal, cela voulait dire qu’ils n’étaient pas prêt de redescendre ! Son banc risquait donc de réapparaître… L’Anchwatt se mit à trembler comme une feuille, lorsque soudain, Cassandra bougea enfin. Il fut saisi et tomba de plusieurs centimètres, sentant son faible courant électrique faiblir. Dans le silence feutré, il entendit plus qu’il ne comprit la parole de l’autre être humain. Un seul mot. Il vit Cassandra bouger la tête vers lui, semblant ne pas mieux comprendre que lui ce qu’il voulait dire… En tout cas, elle ne répondit rien.

« Redescendons. »

L’Anchwatt se tourna vers la jeune fille, le regard plein d’espoir, il allait enfin sortir de la tour et pouvoir se mettre à l’abri, en profitant de rester dans leur sillage! Frétillant sur place, Dragon colla Cassandra. Il ne souhaitait ni prendre la tête, ni rester en arrière. Gravissant à l’envers les drôles de petites pierres carrées qui parsemaient la tour, Dragon trouva que cela semblait moins les fatiguer que de les monter, bien qu’il ne comprit pas pourquoi; lui n’avait pas l’impression que l’un ou l’autre soit plus compliqué… Néanmoins, suivant de près les deux voyageurs, il voyait à travers les ombres mouvantes et les fenêtres la course du soleil atteindre sa fin. Le jour diminuait et bientôt, il ferait nuit. L’air se fit plus frais également.

Dragon dû patienter. La descente fut cependant moins longue que la montée et il vit que sa nouvelle compagne était soulagée d’arriver -enfin- dans l’herbe jaunie de la Savane Herbage. Mais le petit poisson hésita. Il se tourna vers la tour. Allait-il vraiment quitter l’endroit où il était né ? Il sentit des regards peser sur lui; Cassandra s’était retournée et l’attendait. Oui sans doute, après tout, son banc avait décidé de le chasser, il n’y survivrait pas seul et il avait la chance d’avoir trouvé un protecteur. Dragon rejoignit Cassandra. Le temps avait l’air de se gâter, de gros nuages noirs s’amoncellaient… Mais elle le rappela dans la sphère. La lumière l’aveugla et il s’endormit.

Dans un demi-sommeil, il sut qu’ils continuèrent leur route un moment, avant de s’arrêter. Une chaleur les enveloppèrent, offrant une petite lueur dans le jour tombant.

Post sous contrainte.

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