-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

[ Clos ] Cherches et tu Trouveras [Solo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

[ Clos ] Cherches et tu Trouveras [Solo] Empty [ Clos ] Cherches et tu Trouveras [Solo]

Message par Eeva Slanzar Sam 27 Aoû 2011 - 18:03

Contrainte n°1 : Insister sur la description des lieux et des personnages

Eeva avait fini par laisser Juliette. Toute cette histoire de dragon était assez… Bizarre. D’ailleurs, elle n’était toujours pas revenue de l’étrangeté de sa Momartik. Enfin Stalgamin. Quoique pour l’heure, rien n’ait changé, Eeva avait toujours seize ans et sa pokémon était toujours évoluée. Pas qu’elle s’en plaigne, les évolués étaient toujours plus puissants, mais la voir prendre la silhouette d’un hybride humain était déconcertant. D’ailleurs, cette dernière avait l’air d’apprécier de se promener en humain, ne voyant désormais plus les choses comme un petit pokémon des glaces fragiles et peureux. Eeva pouvait comprendre, dans son enfance, si elle avait pu se changer en pokémon pour échapper à sa vie ou simplement comprendre pourquoi un tel acharnement envers elle, elle n’aurait pas hésité. Mais ça ne s’était jamais produit et d’ailleurs, il n’y avait probablement aucun humain capable d’une telle chose. Enfin, à devenir réellement un pokémon, sans une aide quelconque de ces derniers, ce qui ne concernait d’ailleurs pas les quelques rares humains capables de fusionner avec leur pokémon. Hellébore, du nom qu’elle s’était choisi, essayait de comprendre la mentalité humaine.  Je te souhaite bien du plaisir lui avait dit Eeva, qui elle-même bien qu’étant humaine, comprenait rarement ses semblables. Elle ne l’était peut-être pas tant que ça. Ca n’avait même rien à voir avec la piraterie. Eeva était un pirate dans l’âme, elle n’aimait ni ne respectait vraiment la loi et tenait bien trop à sa liberté pour trop se charger de responsabilité. On ne pouvait l’expliquer avec des mots, Eeva avait un cœur de pirate. Elle pouvait à tout moment quitter l’Arène si elle jugeait que cela enchainait sa liberté… Tout comme elle partait souvent à l’aventure ici et là. Parfois cela ne l’emmenait qu’à quelques kilomètres sur la banquise, parfois à l’autre bout du monde. Cela faisait longtemps d’ailleurs qu’elle n’avait pas fait un tel voyage et l’absence de ses deux premiers pokémons n’y étaient pas étrangers, elle n’avait plus de monture et son extrême indépendance lui interdisais d’en emprunter à quiconque. Elle aurait pu pourtant. Mais non. Elle ne voyageait, à proprement parler, plus tellement et se contentait de rester dans les environs de Fla’Or, la banquise ou les terres gelées. Et puis avec les derniers évènements, Eeva avait été trop occupée à surveiller ses pokémons-œufs et à tenter de reconstituait le puzzle de la fameuse Horloge. Le reste du temps, elle devait courir après Stalgamin, enfin Hellébore, pour la ramener à l’Arène. L’Hybride furetait partout, incroyablement curieuse pour une créature si peureuse dans son apparence originelle. Mais elle prétendait moins craindre le monde en étant humaine… Alors soit… Eeva ne pouvait pas tellement l’empêcher de faire de toute façon. Eeva laissait donc faire. Il ne restait pour ainsi dire que Nostenfer et ses deux autres pokémons de compagnie, Pomdépik et Motisma. La Farfuret, qui avait ré éclot, tout comme le Kokiyas, étaient bien trop petits pour lui être d’une aide quelconque. Le minuscule canidé dormait la majorité du temps et tenait dans la main, pas plus gros que l’index. Le coquillage dont la coquille était transparente avait tout juste la taille d’un pouce.  

Lorsqu’Eeva décida de partir, elle confia les minuscules pokémons et les deux œufs restant à l’arbitre de l’Arène, et y laissa également le Pomdépik et le Motisma pour le cas où il aurait fallut les protéger. La rousse pouvait compter sur le Nostenfer pour lui servir de monture et c’était bien là l’un des deux seuls avantages de tout ce micmac divin. Hellébore qui ne comptait rien manquer et surtout pas un voyage, insista pour l’accompagner, d’autant plus qu’Eeva aurait certainement besoin d’elle là où elle comptait aller. La rousse gardait son uniforme et s’habilla de sa cape d’hiver. Dans un lourd sac dos, elle y préparait un nombre conséquent de vivre, de couchages, de réchaud, de cordes, de couteau, et même des pioches et des crans. Le paquetage terminé, Eeva mont sur le dos de Nostenfer et avait fait faire pour l’occasion une selle adaptée pour de longues randonnées aériennes. Ce qui sur le vampire, n’avait pas été spécialement simple à inventer. La selle devait être confortable pour la monture comme le cavalier, ne pas gêner les mouvements particuliers du Nostenfer et être particulièrement légère. Eeva attendit la tombée de la nuit pour partir, d’un jour sans vent car le voyage n’en serait que plus rapide et supportable pour le vampire. La rousse dû convaincre la Momartik de reprendre sa forme originelle et de rentrer dans sa pokéball pour le voyage, afin d’épargner le Nostenfer. La vitesse de vol du vampire était à peine croyable. Utilisant ses deux paires d‘ailes en même temps, il avalait les kilomètres si rapidement qu’il en donnait le vertige à Eeva, qui tenait pourtant bon sur sa selle. La Pleine Lune éclairait généreusement la terre, donnant une lumière spectrale sur Fla’Or. La mer était noire et argentée et Eeva voyait sans difficulté les immenses blocs de glace que formaient les icebergs. De petites pièces détachées flottantes. A partir d’une certaine altitude, on ne vit plus la ville. Il faisait très froid. Selon les instructions d’Eeva, la chauve-souris géante prit la direction du nord nord-ouest. Les côtes de Flamen étaient visibles et formaient une masse sombre sur la mer.

En quelques heures, l’immense continent de Nalcia était visible, le Nostenfer perdit en altitude, permettant à Eeva de se repérer. Mais c’était difficile, de ce côté ci du globe, les nuages masquaient la Lune et ne lui permettait plus d’avoir une aussi belle vue. Elle dû donc se contenter de revenir beaucoup plus près du sol et de laisser les yeux perçants de la chauve-souris, ainsi que ses ultrasons les guider. Silencieusement, il filait à une vitesse faramineuse, survola l’île de l’Etoile et commença à « remonter ». Ils étaient allés trop au sud et pourtant, ils étaient tout près de leur destination. Rapidement, une masse immense sembla se lever comme un mur devant eux. Ils étaient près des montagnes et le Nostenfer plongea. Eeva s’accrocha, le vertige la rendant presque malade, le vampire ne se rendait visiblement pas compte de sa vitesse… l’animal redressa d’un coup, faisant comme sauter le cœur d’Eeva dans sa poitrine. Il cessa sa course en s’agrippant à un rocher et laissa à Eeva le temps de descendre avant de se remettre à son endroit à lui. Le climat ici était plus doux qu’à Mizuhan, enfin, qu’à Fla’Or, mais la rousse avait de bonne raison de penser qu’à mesure qu’elle avancerait, il se ferait plus rude. La brume était omniprésente et on y voyait peu.

« Merci, nous allons continuer à pied. »

A peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu’Hellébore se pressa de sortir, directement sous forme hybride. Elle était impatiente et prenait déjà le sentier, le seul, qui semblait mener vers la montagne. Eeva rappela rapidement le vampire et son sac sur le dos, suivait sa pokémon, les deux mains sur les anses de son sac. Il faisait toujours nuit et la brume était à couper au couteau, heureusement, la Momartik était dans un milieu qui était complètement le sien, elle pouvait donc guider Eeva sans problème, la brume ne la gênait pas.

Elles marchaient d’un bon pas et la neige se mit à tomber. Les arbustes et l’herbe perdait de son éclatance et se raidissaient au fur et à mesure que les deux femmes marchaient. Cela faisait bien quelques heures maintenant et la terre du chemin devenait dure et rugueuse, glacée. La neige qui tombait recouvrait rapidement le sol, où plutôt, plus elles avançaient et plus le sol était enneigé. Après quelques kilomètres plus loin, Hellébore pressa Eeva.

« Qu’est-ce qu’il y a écrit ? » Demanda t-elle en pointant du doigt la large pancarte qui se tenait devant elles, sur le côté.
« Pic Glacé. » Répondit Eeva, qui suivait.

Il y avait des rochers un peu partout, recouverts de neige. On voyait aussi des arbres et le reste de la montagne un peu plus loin sur l’horizon.

« Tu sais où aller ? »
« Au sommet, pourquoi ? »
« Et tu crois qu’Artikodin y sera ? Pourquoi là-bas plutôt qu’ailleurs ? »
« Parce que c’est plus difficile à atteindre et au pire, on ne trouvera rien. »


Hellébore n’était pas certaine que ce plan, ou cette idée, ne fonctionne vraiment… mais après tout, si Eeva voulait escalader la montagne, c’était elle que cela regardait. Pour sa part, elle n’avait rien à craindre de la géante blanche et pouvait donc l’accompagner. Elle devait l’accompagner, après tout elle l’avait recueillie et elle aurait sûrement besoin d’aide. Devant Eeva, il y avait trois chemins qu’elle pouvait emprunter, mais lequel ? A l’ouest, à l’est ou en face, au nord ? Eeva prit la décision de prendre le chemin devant elle. Il y avait des arbres et au terme de quelques minutes seulement, elle arriva dans un bois glacé.  Au début tout allait bien, mais en marchant dans le noir, elle buta et dégringola sur une pente. Elle fut rejointe par la Momartik qui les mena vers un nouveau chemin. Ne sachant plus vraiment d’où elles venaient, elles prirent droit devant elle. Manque de chance, après une heure à traverser le bois, Hellébore et Eeva revenaient au point de départ… Sur le chemin de gauche. La pokémon fonça droit devant, empruntant le seul chemin qu’elles n’avaient pas encore prit et la rousse n’eut pas le temps de la retenir. Elles débouchèrent sur un chemin bordé de rochers et au moins, ne pouvaient se perdre… Quoiqu’il y avait encore là trois embranchement un peu plus loin, à droite, un passage étroit entre les rochers, un autre à droite un peu plus loin et le dernier, qui continuait droit avant de bifurquer doucement vers la gauche. Eeva ne souhaitait pas s’embrouiller et prit le chemin d’en face. Et lorsqu’elle vit où se chemin menait son sourire déjà timide s’évanouit très vite. Un bois, encore, mais Hellébore le lui fit remarquer, le bois où Eeva était tombée. La rousse cessa de marcher un moment pour réfléchir. Les deux chemins qu’elles avaient déjà pris, menaient tous les deux à la pancarte…

« Par où on va ? » Demanda t-elle à la pokémon.
« On n’a pas encore prit ce chemin là. » Répondit Hellébore en indiquant un chemin entre les arbres qui partait vers l’est.

Malgré sa timidité, Eeva faisait confiance à la dame des glaces. Le chemin de l’est les ramena à celui d’un peu plus tôt, coincés entre les rochers, faisant soupirer Eeva. Elles n’étaient même pas sur la montagne et c’était déjà un vrai labyrinthe ! Le soleil commençait à se lever et dissipa la brume. Eeva prit le tauros par les cornes et rebroussa chemin, se retrouvant donc sur le lieu de la pancarte. Elle emprunta le chemin menant à l’ouest et marcha longuement entre quelques arbres. Elle craignait d’être revenue dans le bois, mais en se cantonnant à sa direction, elle arriva sur une sorte de berge. Il y avait un petit chemin, réunissant les deux rives et un arbre mort. Contente de voir enfin un autre passage, Eeva s’y engagea. Elles marchèrent longtemps sur la banquise, peut-être pas une heure, mais le voyage devint monotone. Jusqu’à ce qu’il s’arrête brutalement devant une grande étendue d’eau.

« De mieux en mieux… »
« Il suffit de passer au dessus, c’est facile. »


Et effectivement, Hellébore n’eut qu’à léviter jusqu’à l’autre rive… Eeva en revanche, dû sauter sur les morceaux de glaçon suffisamment gros pour supporter son poids. Il y avait au moins une bonne chose à son rajeunissement ; elle pesait beaucoup moins et même si elle manqua de tomber plusieurs fois dans l’eau, elle parvint tout de même à traverser ce fichu lac.  La rive opposée était en fait la surface du lac qui avait gelé. Eeva dû marcher prudemment. Au bout de cette surface il y avait un rocher, Eeva qui commençait à se demander si elle avait bien prit le bon chemin… Le rocher était une grotte, il y avait à l’intérieur une tente en peau de bête et un tas d’ustensiles abandonnés. Et effectivement, elle dû revenir sur ses pas… Mais en retraversant de ce côté, elle aperçut un chemin qu’elle n’avait pas vu. Pour le moment, mis à part le côté labyrinthe, tout se passait plutôt bien. Hellébore se promenait à droite et à gauche en découvrant la montagne d’un point de vue humain, tout en bénéficiant des avantages d’être un pokémon. Les deux femmes arrivèrent dans un petit coin dépourvu de tout et au milieu, un sapin solitaire, bien vivant et bien tenace. La neige cessa de tomber enfin et le soleil était haut à présent, il n’était certes pas encore midi, mais la matinée était bien avancée. Se référant à l’horizon et à tout ce qu’elle pouvait, Eeva se dirigea vers l’est. Ou du moins, à sa droite, n’ayant plus tellement l’idée d’où elle se trouvait exactement. La route grimpait. Tout était recouvert de neige et il était difficile de voir où l’on marchait. Quoiqu’il en soit, Hellébore avait repéré plusieurs sentiers. Deux à leur gauche et un en face. Pour changer, Hellébore mena Eeva sur un des deux chemins de gauche, situé un peu plus haut que l’autre. Le sentier montait fort et la Momartik commença à utiliser ses dons de lévitation pour aider un peu Eeva qui peinait à monter sur le sol glacé. Après une bonne heure, le sentier rétrécissait jusqu’à former un étroit passage au dessus du vide. Du moins au premier abord, avec la brume qui commençait à s’élever. Mais en se rapprochant, Eeva découvrit alors qu’il en était tout autre.

« Une source chaude ! Incroyable ! »
« Tu vas t’arrêter ? »
« Il doit être midi, profitons de la chaleur des sources, on ne sait pas quand on pourra se poser de nouveau. »


Il devait être aux environs de midi. Eeva n’en savait rien, mais faire une pause aux sources chaudes lui fit du bien. Pendant que la nourriture cuisait, elle se déshabilla et posa ses vêtements sur une son sac et sortit une serviette. Elle avait froid, mais en entrant dans les sources chaudes, ce sentiment se dissipa. Hellébore fit la grimace, de l’eau chaude ? Quelle horreur ! L’eau la revigora et lui fit même beaucoup de bien à la rousse. Elle dû pourtant sortir, alors que le bout de viande commençait à griller et que la pokémon refusait de toucher à la casserole. Dans un soupir Eeva sortit en se séchant et se rhabillant rapidement. Eeva et Hellébore mangèrent en silence et reprirent la route.

« Regarde, on voit le pic… » Fit remarquer Hellébore à Eeva.

Celle-ci releva la tête en direction de l’horizon, plus loin des sources chaudes. Sur les eaux claires s’élevait le pic, immense et immaculé devant le bleu pur du ciel. Le chemin était encore long, Eeva en avait le sentiment. La pause ne dura pas beaucoup plus longtemps. Après les sources chaudes, une tempête de neige se leva et Eeva se perdit très vite et non sans raison, elles venaient d’arriver à ce qui ressemblait à un véritable désert de glace ! Ce fut hellébore qui prit les commandes, mais Eeva restait devant. Elle avait nouée une corde autour de sa taille et fit de même avec sa pokémon. A l’aide de pic de marche, elles avançaient difficilement dans la tempête et il leur fallut bien des heures avant qu’elle ne cesse et se calme de souffler. Eeva avait refusé de s’arrêter, ce qui selon elle, était le meilleur moyen de se perdre. Malgré l’aide de la pokémon, Eeva errèrent encore longtemps dans la montagne, empruntant des chemins qui les menèrent à des cavernes magnifiques, semblants faites de cristal… mais sans issue. Au bout d’un moment, elles retombèrent dans le désert de neige où une tempête faisait rage. La Momartik hybride assura que c’était la même, mais mena la rousse plus facilement cette fois là. Tirant Eeva comme un tauros traine une charrue, elle entraina la Championne loin du désert, loin en montant et l’humaine dû la ralentir. Au terme pourtant, un chemin commençait à se dessiner. Au moins une heure plus tard, en contrehaut sur une place dans les rochers se dressait une cabane.

« Un refuge ! » S’exclama Eeva.

D’un accord commun, elles entrèrent dans la cabane et furent chaleureusement accueillie. L’homme qui tenait le refuge ne remarqua pas l’étrangeté d’Hellébore. QUoiqu’il en soit, elles purent se reposer un moment et apprendre qu’elles avaient vraiment bien avancé dans la montagne. On voyait le pic de très près de la fenêtre du deuxième étage. Comme elles étaient décidées, Eeva voulu repartir mais l’homme leur fit remarquer le soleil qui disparaissait à vu d’œil… Et il était bien sûr hors de question d’escalader la montagne à pic, car c’était là leur prochaine échéance. Elles passèrent donc la soirée et la nuit dans le refuge et le vampire put même sortir un peu.

Le lendemain matin, le temps était clair mais particulièrement froid. La rousse et l’hybride marchèrent vers la falaise. Sortant les pics et les cordes, Eeva commença à escalader, trainant la pokémon derrière elle. Evidement, comme elle le fit remarquer, cela aurait été beaucoup plus simple si le vampire n’avait craint ni le jour, ni le froid… Hélas les choses n’étaient jamais aussi simple, et il n’y aurait pas de vol d’oiseau jusqu’au sommet. L’ascension était rude et difficile, le vent soufflait et malgré ses couches de vêtements et ses gants, Eeva avait froid. Finalement, après des heures d’efforts et non loin du sommet, Hellébore en eu assez et pu léviter jusqu’en haut, trainant Eeva comme un cochon pendu. L’étendue de glace et de neige était escarpée et la falaise surmontée de rocher ne les aidaient pas. Eeva prit le partit de choisir le seul endroit pas trop gelé pour avancer. Sur quelques kilomètres, l’étendue plongeait dans le vide, mais sur un côté, il semblait y avoir une antre, visiblement plus ou moins situé dans la glace. Sous la glace. Il fallait ramper pour s’y glisser, mais au moins, cela ne durait pas. Entre les stalactites et les stalagmites qui formaient de véritables barreaux, il n’était pas facile de passer, mais en avançant, en se tortillant, la cave devenait de plus en plus grande, jusqu’à s’ouvrir complètement pour donner sur un autre flan de la montagne. Tous ses chemins, ses passages et ses cavernes… la rousse en avait le tournis ! A la sortie, le chemin descendait et la Momartik pressa Eeva. La pente était raide et la Championne dérapa, en voulant l’arrêter, Hellébore se fit entrainer et elles arrivèrent donc très rapidement en bas. Elles reprirent par un sentier qui remontait, dans une direction quelconque. Le temps resta clair très longtemps et le soleil donnait, sans les réchauffer toutefois. Des heures de marches… Mais qui se passèrent bien dans l’ensemble. Eeva n’en revint pas, tout se passait très bien et il n’y avait même aucun pokémon sauvage pour leur compliquer la tâche. Mais il fallait dire qu’avec trois jours à gravir les difficultés de la montagne, elle n’en avait guère besoin… Bien plus haut, alors que le soleil avait déjà dépassé depuis longtemps le zénith, la rousse et l’hybride débouchèrent sur un petit lac parsemé de petits icebergs. Ayant déjà compris le principe, Eeva traversant trop da mal, aidée par sa pokémon. L’autre plateforme faite de roche gelée montait sèchement. Eeva s’arrêta un instant et admira la vue. Tout le corps de la montagne était visible en contrebas. Une vue magnifique, rehaussée par la brume qui se posait délicatement comme un voilage. La rousse se tourna vers le reste et constata. Elles étaient au sommet. Du moins, il ne restait plus grand-chose. Un peu plus haut, entre les rochers, Eeva apercevait un nid de pierre, de glace et de plumes bleues. Le nid d’Artikodin… Incroyable…

« On ne devrait pas monter aussi haut. » Dit alors Hellébore.
« T'inquiètes… Allez viens. » Assura Eeva, contente d’enfin en voir le bout.

Elle mit une bonne demi-heure, à escalader les rochers pour parvenir à une plateforme. Au-delà, il n’y avait plus rien pour grimper. Le sommet continuait encore, mais il était impossible d’aller plus haut,du moins, a priori. Au plus haut du Pic Glacé, Eeva se posa, et la pokémon sous forme hybride. Cela faisait trois jours et deux nuits passé dans la montagne et l’oiseau n’était pas là. On voyait tout Nalcia d’ici et même les côtes se devinaient derrière la brume. Le soleil retombait une fois de plus sur l’horizon, bientôt prêt à plonger dans la mer. Eeva était épuisée, tout comme la pokémon. Elles ne s’étaient pas reposées de la journée et n’avaient pas mangé. Maintenant… Il n’y avait plus qu’à faire demi-tour, pensait Eeva. Hellébore accusait le coup, toute cette peine pour rien…

Un chant mélodieux et cristallin se fit entendre, mais Eeva, le regard dans le vide n’y fit pas attention. Ce n’est qu’après une bonne série de secouage de bras, la pokémon qui insistait lourdement pour attirer son attention, qu’elle se décida à la considérer.

« Quoi… ? » Dit-elle avec impatience.

Mais la pokémon ne répondit pas, bouche bée devant l’apparition. Elle ne s’était jamais demandée ce que cela pouvait faire de voir un pokémon alors qu’elle était sous sa forme humaine. Il fallait dire que se métamorphoser en humaine changeait un peu aussi sa vision des choses, pas dans le sens de la pensée, mais bel et bien de la vision. Et celle-ci était magnifique, bien qu’elle ne l’aurait sans doute pas émerveillée si elle était restée une Momartik. Eeva suivit son regard nonchalamment et le vit à son tour. Ses yeux bleus s’écarquillèrent en voyant l’oiseau légendaire approcher. Elle commença à s’agiter sur son rocher, prête à se relever. A côté d’elle, Hellébore rouspéta en la tenant par le bras.

« Arrêtes ! Tu vas nous faire tomber ! » Disait-elle en se cramponnant comme elle pouvait.
« Hé bien, ne me colle pas comme ça ! »

Pour ne pas tomber, Eeva parvint à se hisser en se contorsionnant un peu plus haut. Ses mains se mirent en appui sur le bord d’un creux et elle se souleva à la force de ses bras. Le spectacle qui l’attendait était surprenant. Dans un nid immense se trouvait un œufs, bleu, cristallin, semblant terriblement fragile. Ne pouvant rester définitivement en suspension, elle finit par se hisser, s’assoir sur le bord, les jambes dans le vide. L’immense oiseau arriva alors et attérit délicatement près de son nid. La rousse ne se souvenait pas qu’il ai pu être aussi grand, il faisait bien un mètre soixante-dix ou quatre-vingt, avec ses plumes, pas facile de savoir. Ca devait lui faire plus de deux mètres d’envergure ça… L’animal reconnut Eeva et ne parut pas agressif malgré la proximité vers ce qu’il avait de plus cher, mais la rousse ne montrait aucun intérêt particulier ou du moins, inquiétant envers son œuf. Et puis, elle n’était pas là pour ça, il en était sûr.

« Ca fait une sacré belle vue, d’ici. » Dit enfin Eeva, après un moment de silence. Artikodin émit un sifflement et la regarda de biais. « L’escalier est un peu long, si je puis me permettre, faut vraiment avoir envie de venir quand même. »

En réponse, l’oiseau mit sa tête sur le côté en regardant la rousse. Eeva trouva ce comportement amusant et pencha la tête de la même façon. Mais Artikodin se désintéressa et se dirigea vers son nid, laissant sa longue queue trainer sur la roche. Eeva regarde le nid et constata que le vent avait éparpillé les plumes et brindilles sensés le protéger.

« Tu as un enfant ? » Demanda Eeva, qui n’avait jamais vraiment imaginé qu’un légendaire puisse être un animal finalement ordinaire et avoir une vie propre, elle ne s’était jamais posé la question. Sur ces mots, elle s’approcha, sous le regard attentif de l’oiseau géant et toucha l'œuf. Il était chaud malgré tout. « Il va bientôt éclore ? »

L’oiseau bleu émit un son étrange, plutôt grave, en hérissant ses plumes, donnant à sa tête un aspect particulier. Eeva le comprit comme une réponse faite d’espérance. D’un geste machinal, Eeva ramena les brindilles sur les œufs. Artikodin se pressa alors, approchant de son nid et prenant place au-dessus de sa couvée, regardant l’horizon, ayant juste l’air d’une immense peluche faite de plumes. Eeva suivit son regard, mais cette scène lui inspira une question.

« Où est ton compagnon ? » Demanda t-elle, s’imaginant fort bien qu’elle ne l’avait pas faite toute seule. A supposer que c’était bien à la femelle à qui elle faisait la conversation… Mais l’animal lui sembla soudainement fort triste et préféra baisser la tête sans la regarder. Alors, autant Eeva n’était pas la plus sociable, ni la plus compatissante, autant ça, elle comprenait… Elle avait toujours eu l’impression d’avoir perdu quelque chose de très important, mais pas depuis seulement quelques mois, ni quelques années, non… Bien avant… Déjà toute petite. D’aussi loin qu’elle pouvait se souvenir, elle avait toujours eu ce sentiment.

« Je comprends. » Fit-elle partager en caressant la tête d’Artikodin, qui émit quelques cris discrets, sans la regarder.

Les deux femelles, plus la Momartik qui attendait sagement en bas en chantonnant distraitement, restèrent un moment sans parler et le vent se leva à nouveau. L’Artikodin se releva et commença à recouvrir sa couvée et d’une main, Eeva l’y aida, accroupit juste à côté. Une plume courte mais d’un bleu électrique fut emportée par le vent, que la rousse attrapa au vol. La plume lui sembla juste parfaite, ni abîmée, brillante, presque vivante… Elle qui n’était pourtant pas sentimentale ! Mais elle préféra la poser sur le nid, que le vent fit basculer. Dans un geste ayant plus de sens que n’importe quelles paroles, l’immense femelle attrapa délicatement la plume dans son bec et la tendit à Eeva. Il sembla à cette dernière que tous les discours auxquels elle avait pu penser ou préparer pour savoir quoi dire à Artikodin avaient moins de sens et étaient tous plus insipides les uns que les autres en comparaison à ce qu’il se passait là. Eeva prit la plume, ayant le sentiment d’un fort et autrement plus puissant que n’importe quel autre avec l’oiseau et passa un bras autour de celui-ci.

Bien des heures plus tard, sur la banquise de Mizuhan, on pu voir Eeva debout sur une crête de glace et la grande oiselle, ailes à demi déployée à côté d’elle. La femelle s’appuya fortement sur la glace, regardant les cieux et prit son envol de ses immenses ailes de cristal, poussant successivement deux cris qui résonnèrent et se perdirent dans la banquise.
Eeva Slanzar
Eeva Slanzar
Informations
Nombre de messages : 596

Fiche de personnage
Points: 6
Âge du personnage: 37 ans
Pokémon sur soi:

Contact

 Revenir en haut Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

- Sujets similaires

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum