[ Clos ] Si le soleil pouvait chanter... [Solo/Contrainte]

[Huyana Imala]

C’était irréel. Cela faisait longtemps qu’Huyana c’était sentie ainsi. Sortie du bureau du vieux fou depuis presque une heure, elle vagabondait, le coeur léger. Les gens mangeaient pendant qu’elle marchait seule dans les rues, elle pouvait facilement entendre leur rire. La jeune femme se laissait porter par les voix, riant parfois toute seule des blagues raconté pour d’autre. Si son odorat ne serait pas nul, Huyana était sûre qu’en ce moment elle sentirait des vagues de vins épicés. Oh, elle ne savait pas trop ce qui se fêtait en ce moment, mais qu’importe ! Son coeur était aussi léger qu’un Cotovol.  Était ce de la musique qu’elle entendait ? Heureux fêtards. Vérifiant qu’il n’y avait personne tout près, la dresseuse se mit à siffloter allègrement, laissant ses pieds effleurer à peine la surface de la route. Se serait honteux de danser ici comme ca, sans personne. Alors elle ne faisait que glisser sans bruit, laissant son sifflotement grossir. Huyana avait du mal à cerner ce rapide changement d’humeur. Non pas qu’il lui arrivait rarement d’être heureuse, au contraire, juste que cet état était beaucoup plus voyant et fort qu’à l’accoutumé. Ce n’était franchement pas son genre d’être aussi expressive, d’autant se laisser aller. Parfois cela valait la peine, il fallait bien célébrer de temps à autre. Si la plupart des gens le faisait, elle le pouvait aussi. C’était comme si des briques étaient tombés de ses épaules, lui permettant de bouger plus librement. La vie, malgré les obstacles qui allaient se dresser - franchement, faut pas se cacher la réalité - avait l’air plus agréable qu’au début de cette journée. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence : cela avait un rapport avec sa visite, mais pourquoi ? Voilà qui ne lui était pas commun non plus, avoir du mal à réfléchir. L’ivresse du moment était trop beau, la jeune femme n’avait pas envie d’y penser alors que la réponse était pourtant évidente. Bon, Huyana avait assez flâné comme ca, il allait bientôt faire nuit  et Bouboule devait s’être réveiller maintenant. Il fallait qu’elle lui parle... Son coeur s’emballa comme quand elle avait commencé sa visite dans les rues. Un sourire aux lèvres, la jeune femme fit un tour sur elle même afin de se repérer du mieux qu’elle le pouvait sans son Moufouette, cela lui en prit deux pour finalement prendre la bonne rue. Il était temps de retourner à l’auberge Du Queulorior, là où elle pourrait avoir une bonne discussion avec son compagnon de toujours.

Bouboule ouvrit les yeux, se dressant sur ses pattes. Huyana était là, refermant la porte derrière elle. Quelque chose était différent de ce matin, il n’avait pas de mal à le remarquer. Elle semblait... Heureuse ? Non, elle l’était toujours même sans le montrer, c’était juste une sorte de bond de joie. La jeune femme posa sa veste sur la petite chaise au coin de la pièce et alla s’asseoir sur le lit. Sans un mot, Huyana tendit les doigts vers son Pokémon et lui prit dans ses bras, le cajolant gentiment. Son coeur battant toujours vite, la dresseuse tentait de rassembler toute ses idées. Il fallait qu’elle présente ce projet de manière claire, pour être sûr que Bouboule savait dans quoi il s’embarqua. Tout en ce calmant un peu, la jeune femme attira l’attention de son Moufouette et se mit à lui raconter sa rencontre avec le vieux fou, qui c’était terminé de manière surprenante.

«... Alors tout les deux on pourrait rendre les gens plus heureux. Tu te rends compte, Bouboule ? Comme ca, pour pleins de monde. »

Bouboule avait les yeux grands ouverts. Il mit un certain temps à comprendre toute son histoire, mais sa réaction était comme la sienne : Il lui sauta au visage en glapissant, comme un rire. Tous les deux rirent pendant un long moment, Huyana n’arrêta que lorsqu’une crampe se pointa. Voilà qui avait de la rendre encore plus joyeuse : Le Moufouette avait accepté le projet dès qu’elle avait eu fini. Au fond, elle n’aurait pas du s’en faire avec ca.

« Mouf mouf ? » [ On fait quoi pour ca ? ]
« On va devoir s’entrainer un peu, ensuite on va devoir revenir ici. »

La jeune femme poussa un soupir et lui tapota la tête. Ce n’était pas le temps de penser à ce genre de chose, il fallait rester sur le moment présent. Bouboule se recoucha après qu’ils aient discutés de leur nouveau plan de match pendant deux heures. Dès le lendemain ils repartiraient sur la route, de toute manière la ville avait beau être vivante et attirante sur certains points, rien ne battait la magie de la nature. Huyana prit place à côté de son compagnon, pensive. N’était ce pas merveilleux ? Ce qui la rendait si heureuse, c’était la solidité de son avenir. Tous les deux voguaient dans un présent et un avenir nébuleux, maintenant ils étaient attachés à quelque chose de vrai, de merveilleux ! Comment ne pas être comme ca, leur rêve prenait une courbe. Ils rendraient, dans leur force, le bonheur à des gens qui l’avaient perdus.

« On va vraiment changer quelque chose, pas vrai Bouboule ? »

Un ronflement lui répondit. Oh oui, tous les deux et peut-être avec des nouveaux amis fait sur le chemin de la vie, ils changeraient quelque chose aux vies des autres. L’unique envie d’Huyana était de voir des sourires. Il y arriveraient, oui. Épanouie, la jeune femme se roula dans ses couvertures, près de son Moufouette, et ferma lentement les yeux. Malgré la frénésie qui électrisait son corps, la jeune femme trouva le moyen de s’endormir. Et puis, il fallait un bon sommeil pour attaquer la montagne qui se dressait devant eux. Tant que Bouboule restait près d’elle, aucune montagne n’était assez grande pour les empêcher d’atteindre leur but.

Aucune.