[ Clos ] L'Appel du sang mêlé : le Pacte [Épreuve Maître des Lames, Sokka]

[Nina Wang]

Spoiler:

Kaé, la jeune fille venue de Terros, avait réussi son épreuve, tant bien que mal. Elle avait réussi à surmonter les divagations de son esprit et à trouver une petite étincelle d’ambition qui lui faisait cruellement défaut, mais les blessures que lui avaient infligées Nina l’avaient en quelque sorte sauvée d’un examen plus poussé et plus prolongé. Ainsi, la Mizuhanienne lui avait accordé son grade, puis s’était retirée afin de pouvoir chercher le lieu de la prochaine épreuve qu’elle allait devoir superviser. Contrairement aux deux premiers examens, le troisième n’avait pas d’endroit défini par l’armée, et pour cause… Le candidat était un jeune homme natif du même pays qu’elle, et il ne partageait pas seulement ses origines avec Nina :  il était également son futur samouraï, et ils avaient passé, plusieurs mois auparavant, de longues semaines à s’entraîner dans la demeure des Wang, sous l’œil bienveillant de Sergei. Ce jour-là, la fille du major allait devoir évaluer celui qui avait juré, par un pacte de sang, de vouer sa lame à la protection de la jeune femme. Même si cette dernière n’éprouvait pas le besoin d’avoir un garde du corps attitré, les évènements avaient fait en sorte que Sokka se lie à elle, en plein milieu d’un champ de bataille, et l’adolescent avait directement été envoyé pour veiller sur Kajin’, dont la santé était, à ce moment-là, plutôt catastrophique. Finalement, il était revenu vers elle, pour réaffirmer son désir de servir les Wang… Et Nina, bien que dubitative, avait accepté, en le prévenant qu’être sous les ordres de sa famille signifiait s’entraîner dur pour s’approcher au plus près de l’excellence. Sokka avait fait les frais de sa volonté d’honorer son pacte, mais il en était sans doute sorti grandi… Et plus fort.

La princesse de Mizuhan fit atterrir sa monture sur un pic rocheux, puis tendit le bras pour permettre au petit Pokémon oiseau de l’armée de s’y poser. Elle détacha le message attaché à ses pattes, parcourut rapidement le bout de papier pour prendre connaissance de son contenu, le retourna, puis y griffonna quelque chose, avant de rendre la missive au volatile. Celui-ci s’ébroua, puis repartit d’où il venait, tout aussi vite. Seulement trois jours après le début de sa formation d’instructrice, Nina avait accordé deux grades de Maître des lames, et elle se demandait si un jour, un candidat viendrait à elle pour échouer le test. Elle se trouvait plutôt juste, bien qu’exigeante, mais les honneurs avaient un prix, parfois teinté de sang. La guerre n’était pas un « jeu » à la portée de tous, et c’était un théâtre bien cruel, qui fauchait des vies par centaines. La guerrière de l’Eau était donc prête à refuser à des challengers le privilège de gravir les échelons, si elle les jugeait inaptes au combat. Cependant, elle espérait réellement que Sokka ne ferait pas partie des recalés. Question de principe, d’honneur, de réputation… Et de liens. En acceptant de dédier sa lame pour les Wang, il était entré dans la famille plutôt restreinte (si on mettait de côté la lignée royale dont Nina était l’héritière), mais qui plaçait la loyauté au centre de ses actions. Et dans la brume glacée qui s’étendait, mordante, sur les montagnes de la partie sud de Nalcia, la silhouette droite et fière de Nina s’autorisa un sourire en voyant son obligé se dessiner dans le vague. En braquant ses yeux d’ambre sur le jeune homme, qui s’avançait sur le vaste plateau neigeux en contrebas, la fille du major lança :

« Bienvenue, Sokka Ask ! J’espère que tu n’as pas oublié la morsure ou la caresse du froid de notre pays natal, car ici, la nation de l’Air nous offre un climat similaire ! Tu as intérêt à être prêt, sinon, je n’aurai aucun scrupule à te renvoyer t’entraîner encore et encore ! »

Un peu sévère, mais aussi un brin moqueuse, la jeune Wang toisa Sokka, attendant de lui qu’il expose le contenu des dernières semaines de sa vie, qu’il avait tout intérêt à avoir passé à s’améliorer, s’il voulait avoir sa chance face à Nina.

[Et hop, un petit aperçu de ce qu’espère ma gentille guerrière de ta part ! Comme tu es son obligé, et qu’elle te connaît déjà, tu n’as pas à te présenter. En revanche, la princesse attend que tu lui prouves de nouveau ta détermination et ta volonté de faire en sorte que les Wang soient fiers de toi, et cela passera par un petit « discours » où tu dois réaffirmer tes engagements, avec des mots qui marquent et font mouche. L’épreuve à proprement parler débutera dans mon prochain post.]

[Sokka Ask]

Alors ils allaient se revoir ? Depuis combien de temps ne s'était-ils croisé ? Entre son entrainement chez Nina Wang et aujourd'hui, il s'en était déroulé des évènements. Un continent dans le ciel ? Il n'avait pas vraiment perdu de temps à aller le visiter. Il était bien plus utile à son pays, ici, sur la terre d'Erasia.
Combien de jours, voir de semaines, c'était déroulé ? Il ne les avait pas vraiment comptés. Loin de les voir défiler.

Il c'est infligé un entrainement physique et mental pour affronter les ennemis de toutes ses forces.
Pour cela, il ne s'était simplement pas mis à entrainer son physique bêtement en ne pratiquant que de simple abdos, des tractions ou des pompes. Non ! Ce genre de musculation impose de lourde contrainte quand on veut maîtriser une arme. Épée, arc ou fouet. Peut importe ce que l'on peut user comme faucheuse de mort, il ne s'agit de faire du maintien physique pour améliorer ses capacités. Pratiquer ce genre d'exercice musculaire ne fait travailler, en vérité, que très peu de muscle, beaucoup trop peu, bien que l'on diversifie le sport, cela ne change rien. Quand on tien une épée dans la main, ce n'est pas parce que l'on possède des biceps aussi épais que des troncs que l'on va forcément repousser un adversaire. Il s'agit d'un tout.
Les jambes doivent pouvoir assurer les appuis et être robuste, catalysé par un dos robuste ou le maître d'arme à appris à serrer les fesses pour éviter une surcharge pondérale sur les lombaires et homogénéisé le poids répartis tout en produisant la puissance nécessaire. L'énergie véhiculée par les jambes combinées à celle du dos s'ajoutera alors à celles des bras pour un coup toujours plus puissant et endurant que quelconque taureau de guerre. Pour pouvoir avoir une synergie impeccable et une bonne maîtrise de son corps sans que, soudainement, les bras ne viennent à lâcher car le dos ou les jambes ont était relégué au second plan, la seule pratique autorisé est celle entrainant le fonctionnement de tout les muscles. Soit : l'entrainement debout et non en développé couché.

Entreprenant un voyage, ses péchés en tête, il n'oublie pas le passé.
Oui. Il n'oubliera jamais cette guerre ou il a retiré la vie de certaines personnes. A l'époque, il ne pouvait compter que sur son agilité, chose bien peu utile en combat en réalité. Une bonne endurance peut surpasser n'importe qu'elle rapidité. On a beau être rapide et posséder une bonne lame, si on ne peut s'en servir aisément et assurer un coup puissant, une fois le coup donné, on est des plus vulnérables.
Voyageant à travers le pays de l'eau, il a entreprit un pèlerinage qui se voulait formatif. Un périple ou, épée à la main, de jour comme de nuit, il avait marché à travers la neige et les intempéries. Arme au poing, brassant l'air de sa lame, comme s'il tentait de frapper un ennemi invisible, nul est meilleur professeur que l'entrainement propre avec son arme. On s'assurait de son poids, de sa stabilité, de l'attitude que pouvait prendre l'arme si on utilisait tel ou tel botte. Tout en marchant et en frappant dans le vide, le jeune homme se formait un corps harmonieux ou chaque muscles, jusqu'alors inconnus pour certains, étaient devenu utile et servait à son entrainement.

L'épée promet l'éternité et son éclat transcendera le temps et l'espace.
Il n'avait lâché sa lame sombre que peu souvent. En vérité, il avait marché tout le temps arme au poing, jusqu'à souffrir de son bras. Mais c'était bien, très bien, il avait appris à muscler et à utiliser des muscles que le commun des mortels usent rarement. Il avait ainsi allégé la charge qui lui pesait en forçant simplement sur le port simple de son arme. Une épée droite et semi-longue, aussi noire que le jais, brillant d'un étrange éclat. Du métal de météorite. Sokka ne connaissait personne qui aurait put posséder arme similaire, cela peut cependant être possible, mais dans son cas, quand il aperçu ce morceau de roche incandescent tombé du ciel, sa seule envie fut d'aller là ou il tomberait.
Premier arrivé sur les terres enneigées, enfin, plus très blanche après un passage brûlant de ce météore. Une boule de roche rougeoyante, deux fois moins grande que lui mais tout aussi large. Elle était encore en fusion, elle serait facile à briser en laissant un gros caillou tombé dessus. Elle se brisa cependant net en deux avant qu'il eu bougé. L'intérieur n'avait pas eu le temps de rougir, cela restait quand même brûlant. Couteau en main, il avait réussi à rafraichir cette surface avec un bon peu de neige, puis, il avait simplement extrait ces petits bouts de cailloux brillant, ne se doutant pas que cela fusse en réalité du minerais. De retour dans son village, son butin de caillou brillant en poche, il avait gardé cela un bon moment dans ses affaires... Jusqu'au jour ou son père avait découvert ce minerai en cherchant un couteau à dépecer. La suite fut simple. Pourquoi ne pas lui forger une lame, lui qui serait un futur guerrier ? Un métal restait un métal, fer ou argent, qu'importe, ça se fond quand même et ça reste solide, enfin, sauf dans le cas de l'or par exemple.

Ses idéaux sont certes irréalistes, mais nombreux sont ceux guidés par son cœur.
Soif de liberté avant tout, soif de voir du monde, de pouvoir faire partis d'une guilde marchande, de vivre simplement. Il aurait bien aimé s'entretenir avec quelques divinités, histoires de voir s'il pouvait récupérer quelques "extraits" de ces fameuses créatures. Il se ferait carboniser sur le champ à coup sûr.

L'esprit noble qui vit par l'épée. Ses attaques peuvent être qualifiées d'art.
En fait, il avait bien rengainé son épée durant quelques jours, mais pour mieux la maîtriser encore. Pour cela, il avait réussi à se procurer deux kettlebells. Bien plus lourde que sa lame, bien plus encombrantes, le poids et la charge qu'elles confèrent sont aussi totalement différentes. S'il arrivait à les maîtriser, ne serait-ce que pour mieux se mouvoir sans en souffrir, alors son épée deviendrait une plume dans ses mains avec l'effet d'une véritable lame de rasoir. S'il en était resté à la simple maîtrise de son épée, son corps se serait habitués et aurais simplement stagné à ce niveau là. Il fallait repousser ses limites. Tel un nageur expérimenté, ces derniers pratique aussi le développement musculaire car le corps s'harmonise avec l'eau et finit par ne plus évoluer, restant constant dans son évolution. Il devait dépasser ses limites, et pour cela, ces boulet de canon harnachés d'un manchon était parfait. Il pouvait sentir encore plus en profondeur les muscles qu'il avait développés. Il devait cependant évité, avant tout, de se surmener. Un claquage et son entrainement en prendrait un mauvais coup. Le tout était d'avancer prudemment mais de développer une puissance et une endurance plus rapidement qu'un entrainement simple. En restant debout, il musclait autant ses bras, ses épaules, son dos, ses jambes, ses orteils. Le corps est un tout, que ce soit du plus petit orteil au sommet du crâne, tout est utile, il suffit de savoir l'utiliser.

Protégé par la force provenant d'un pacte.
Il n'attendait que ça. Revoir Nina pour découvrir comment il avait évolué. Il ne se fiait pas au jugement des autres, pour lui, il jugeait l’entrainement de son corps en harmonie avec son mental. Il s'était imposé cette synergie pour une très bonne raison : pouvoir survivre et servir.
Lié par un pacte de sang, sa vie était liée, son honneur dépendait de celui de la demoiselle, et vice-versa. Il aurait put rejeter cela, mais Sokka est un homme d'honneur, et il n'aurait eu aucune raison de revenir en arrière. Dans la vie il faut avancer, et ça, c'est le plus important.
Il ne se jugeait pas parfait, personne ne l'est en réalité, mais il pouvait évaluer son niveau en moyenne, il n'était plus le garçon faible, bien que débrouillard, d'avant. Il avait mûri. Enfin, il restait quand même très espiègle et inventif, mais il avait acquis une sorte de sagesse, une sagesse sauvage, ce trait se développant avec sa vie en pleine nature.
Oui. Il n'attendait qu'une chose, qu'ils se retrouvent.

— Les crocs de glace de Mizuhan sont comme une mère sensible et sauvage à la fois. Nalcia nous offre sa sœur.

Il posa cependant un genou à terre, plantant sa lame face à lui sa tête résolument baissé en signe de respect.

— Par mon sang, par mon honneur, par le pacte que nous avons lié lors de la guerre opposant le dieu des glaces Artikodin et Sulfura, celui du feu, je suis ici pour réclamer une épreuve et prouver ma valeur. J'ai traversé notre pays sans relâche à la recherche d'une réponse à une question qui m'était totalement inconnus. J'ai entrainé mon corps et mon esprit durant ce temps, cherchant ma raison d'être. Je sais, à ce jour, ce pourquoi j'ai traversé les plaines glacés de notre pays natal, ce pourquoi j'ai entrainé mon corps et mon arme pour en faire le prolongement de mon bras, ce pourquoi j'ai voué ma lame à servir.

Il se releva, retira l'épée du sol, la dirigeant vers Nina Wang. Loin de vouloir montrer une hostilité, il s'agissait en vrai d'une sorte de défis.

— J'ai choisi de vous servir et de vous confier ma vie. Je veux pouvoir m'assurer de ne pas être un poids, je veux aussi m'assurer ne pas offrir mes services à n'importe qui. Nina Wang. Je vous demande de m'évaluer et de juger de mes capacités, mais aussi, de me rassurer dans mon choix de vous servir. Je ne doute pas de vous, mais je veux connaitre autant votre valeur que la mienne.

[Nina Wang]

Quand la silhouette de son obligé émergea entièrement de la brume, Nina n’eut besoin que d’un regard pour comprendre qu’il n’avait pas passé les dernières semaines à chômer. Plus imposant, mieux bâti, Sokka avait désormais l’allure d’un homme, et non plus d’un adolescent distrait et un peu rêveur qu’elle avait un jour croisé pendant la guerre. Cependant, son physique n’était pas la seule partie de lui qui avait changé : en effet, il dégageait à présent une aura de puissance calme, tranquille, mais en sommeil, une force prompte à surgir à la moindre demande de son détenteur. Dans la prison de chair et d’os, l’âme du guerrier s’était également aguerrie, et ce point était sans doute plus important encore que le renforcement extérieur.

Lorsqu’il lança que Nalcia leur faisait cadeau d’une sœur semblable à leur patrie, le pays de la glace et du froid implacable, Nina acquiesça. Il avait parfaitement saisi les raisons du choix de l’épreuve : entre Mizuhaniens, ils se comprenaient, élevés dans le même noyau de chaleur dissimulée sous des températures bien souvent inférieures au minimum de confort requis par les êtres vivants. Sokka expliqua ensuite qu’il avait parcouru leur nation en quête de réponses, en se lançant dans un pèlerinage en solitaire dans le seul but de s’améliorer. C’était exactement le genre de ligne directrice que la princesse recherchait dans le regard de ses pairs, et plus encore lorsqu’ils se trouvaient être liés à elle, d’une manière ou d’une autre. Elle garda un air impassible quand son cadet et apprenti se releva, arracha sa lame noire du sol gelé, puis la défia. Les paroles qu’il prononça ensuite tirèrent un sourire à la jeune femme : pour la première fois depuis qu’elle l’avait rencontré, il lui réclamait non seulement un enseignement, mais aussi, chose inédite, une preuve de sa force, afin de s’assurer qu’il ne dédiait pas son arme, son bras et sa vie à une personne qui n’en valait pas la peine. Il était enfin sur le chemin de l’excellence, et non plus dans une « soumission » qu’elle jugeait bonne pour les guerriers qui posaient à peine le pied sur la voie des faits d’armes et de l’entraînement. Il avait franchi une étape, et Nina en fut tellement ravie qu’elle éclata de rire.

« Eh bien, en voilà des manières ! Un peu de fierté, enfin ce que j’attendais ! Très bien, Sokka, tu veux une nouvelle raclée, on dirait… Fais attention à toi, ou tu auras ce que tu désires… Bien plus tôt que prévu ! »

Sans autre forme de procès, Nina bondit de son perchoir improvisé et fondit sur Sokka, dagues en avant, les bras tendus, comme un rapace descendrait en piqué sur sa proie, bec en avant. Elle prit de la vitesse, couvrit l’extrémité de ses armes d’eau qui, avec l’altitude, se changea rapidement en glace, puis écarta les bras d’un coup sec, projetant des éclats gelés jaillissant de ses dagues dans la direction du jeune homme. Lorsqu’elle atterrit sur le sol enneigé, elle ne ménagea pas son obligé et commença à l’assaillir de coups, ses lames moyennement longues sifflant sans cesse en fendant l’air glacial autour d’eux. La grêle de coups se fit plus rapide, plus tranchante au fil des secondes, tandis que Nina n’affichait rien d’autre que sa détermination et son professionnalisme légendaires sur son visage d’habitude de marbre. La danse venait de commencer.

[Message plutôt court, mais pour lancer le duel, rien d’inutile. Tu peux esquiver la première salve de morceaux de glace, et tenir le coup pendant un moment face à l’avalanche de lames. Cependant, plus tu encaisses, moins tu seras endurant face aux prochains mouvements de Nina. Bon courage !]

[Sokka Ask]

Le ballet mortel venait de commencer. Ce n'était pas étonnant qu'elle ait été autorisé à lui faire passer cette épreuve, elle était en train de lui mener la vie dure. Loin d'être un simple cadet, il se rendait bien compte que leurs niveaux étaient bel et bien différents. Tant mieux, il apprendrait à gérer ses coups et ses esquives contre une personne plus forte. Chez certaines personnes, on peut sentir rien qu'en la fixant qu'il s'agissait d'une personne dangereuse, mortelle. Le cas de Nina rentrait dans cette catégorie. Bien qu'elle n'était pas faite tout dans un bloc, sa prestance suffisait à imposé la vérité sur ses capacités. Cette femme n'avait pas mérité pour rien son titre.
L'autre catégorie était celle des personnes dont on ne doute absolument de rien, et ne pas pouvoir définir la force d'un adversaire en combat peut s'avérer extrêmement dangereux. Il était déjà arrivé à Sokka, auparavant, de tomber sur des balourds qui ne comptaient que sur leurs forces pour écraser leurs adversaires. Contre le menu fretin, cela à son efficacité. Mais quand on ne sait pas se battre autrement qu'avec une masse d'arme ou une hallebarde lourde, en plus d'être non ergonomique, et que l'unique pensée qui vous traversent l'esprit n'est que : la force vaincra. Alors ce genre d'homme font partis des plus faciles à tuer pour n'importe qui, n'importe qui qui aurait appris à se battre non pas avec la puissance mais avec aisance et agilité. Un coup d'épée violent sur une cuirasse ne vaut rien à part cabosser la dite armure. Même un coup d'estoc qui se voudraient violent ne ferait qu'enfoncer la plaque de métal au lieu d'être transpercé.
Non. Les personnes les plus imprévisible dans un combat, celles dont-on ne devine les capacités sont dangereuses. Ce genre de personne peuvent contrôler ce qui traverse leurs yeux, car on dit bien que les globes oculaires sont le miroir de l'âme. Ces personnes là sont capables de penser à d'autre chose, à distraire leurs subconscient pour ne pas penser à la bataille.
Ce n'est pas le cas de Sokka, cependant, il aurait bien aimé. Peut-être qu'avec le temps, il y arriverait.

Métal contre métal. Les lames, double et simple, s'entrechoquaient avec violence. Le combat n'avait rien à voir avec un simple entrainement, rien. Bien qu'aucun des deux ne souhaitait tuer son adversaire, ils jouaient leurs vies. Un faux pas et le coup pouvait être fatal, même s'ils pourraient s’arrêter à temps, une fraction trop tard et des doigts pouvaient voler, ou u n corps salement amoché. Certes, on ne se bat pas si on ne sait pas maîtriser l'allongement de son bras, mais même les plus grandes lames ont leurs défaut. Un accident est toujours vite arrivé.
Cependant, aucun d'eux ne semblaient se soucier d'une éventuelle erreur. Il ne comptait pas se laisser démonter, mais ne tacherait pas à tenter de lui faire de réel blessure. Il n'aurait rien gagner à la larder de coup tous plus meurtrier qu'il soit. Seul un suicidaire, ou un fanatique de la mort, ferait ce genre d'assaut. Ces personnes là sont souvent très dangereuses car leurs initiatives presque kamikazes les rends particulièrement difficile à battre et impossible à convaincre. C'est comme imaginé un serpent qui lance sa bouche, tout crocs sortis, pour se retirer et repartir à l'assaut, aussi vivace et dangereux que possible. Non. Sokka n'était pas ce genre d'homme. Dans un combat, il se chargeait de tenir en respect son adversaire et de ne pas l'humilier.

Les coups fusaient, il donnait ce qu'il pouvait offrir. il ne pouvait pas se surpasser, il connaissait ses limites et même avec tout le mental du monde, si le corps ne suis plus, il ne suis plus. Redoutable, mais pas invincible, sa formatrice ne lui cédait pas un pouce de terrain. Lui même ne lui accordait que peu d'ouverture. Il ne menait pas le combat, mais il tenait bon, c'était le terme. C'était comme se faire écraser par un rocher qui pèse presque deux fois plus lourd ce que vous pouvez soulevez en temps réel. Au début vous êtes surpris par le choc, après vous posez un genou à terre, et ensuite vous tenez, malgré le poids. La volonté veut que par la suite, vous arriviez à vous relevez et à repousser le roc, mais à quel prix.
Le jeune homme se battait comme un diable, ayant sorti par ailleurs son boomerang pour faire face au double lame. La lame qui lézardait sur l'arme à retour n'avait rien à voir avec une épée de qualité, mais elle offrait quand même un tranchant non négligeable, et surtout une combinaison qui lui permettait de faire face. Cependant, c'était significatif, et le jugement qu'il portait tout au long du combat tomba très vite. Il n'était pas de taille, ça s'était sûr, mais il n'abandonnerais pas. Il se payait une bonne tranche au moins. En parlant de trancher, la première coupure vint peu après, légère et peu profonde, juste le bout du tranchant, mais cela commençait déjà. Son épaule gauche commença à imbiber lentement ses vêtements d'un rouge carmin. Il ne se viderait pas de son sang, même s'il bataillait, dans cinq minutes, cela aurait coagulé. Une blessure plus urgente aurait réclamé son attention et il aurait dû bondir hors du combat pour se soigner rapidement. Aucune blessure ne doit être prises à la légère, mais dans un combat, on ne s’arrête pas de battre pour un banal bobo, sinon les guerres seraient plus que pacifistes dans ce cas.

[Nina Wang]

Dès la première confrontation entre leurs lames respectives, Nina sut que son obligé avait progressé, et qu’il avait acquis une volonté d’en découdre qu’elle voulait voir chez tous les guerriers qu’elle évaluait. C’était encore plus vrai pour des gens qui comptaient pour elle, comme Kajin’… Ou comme Sokka. Concernant ses amis, elle exigeait d’eux qu’ils se dépassent, qu’ils repoussent leurs limites, en tant que formatrice, mais aussi et surtout en tant que camarade : plus ils étaient puissants, plus ils augmentaient leurs chances de survie sur le champ de bataille, et c’était là ce qui constituait à la fois la force et la faiblesse de Nina, bien que l’entente désormais parfaite avec sa « bête » rende son défaut moins handicapant pour elle. Lorsqu’on se battait avec pour objectif de défendre ses proches, on était à la fois grandi par ce but et diminué par ce fardeau. La chose la plus difficile pour un guerrier était probablement, non pas d’atteindre un semblant de perfection, mais de savoir maintenir l’équilibre entre la protection de ses alliés et la prise de risque qu’elle sous-entendait. Le duel entre les deux enfants de l’Eau et de la Glace n’était donc pas une simple passe d’armes, mais un véritable défi de modération et de tempérance. Sokka ne devait pas avoir la folie des grandeurs, avant même de vouloir prouver quoi que ce soit. Et cette limite était également valable pour Nina, même si son expérience de l’armée lui avait déjà enraciné ces valeurs dans l’âme bien plus profondément qu’elle-même ne pouvait le penser.

Tour autour des combattants, les éclats de glace étaient éparpillés, étendus là comme des lames en sommeil, mais mortelles. Alors qu’une première blessure s’ouvrait sur l’épaule gauche de Sokka, imbibant lentement le tissu d’un liquide carmin, la jeune femme, elle, fit subitement un bond en arrière, tout en faisant grandir ses lames pour les changer en épées, longues et fines. Aussitôt après, les pics gelés qui gisaient au sol se soulevèrent, puis fusèrent vers les lames de la fille du major, avant de tournoyer autour et de se changer en eau froide. Quelques secondes supplémentaires, et deux répliques parfaites de ses armes se formèrent, d’abord faites d’eau, puis de glace, avant de se démultiplier en une dizaine de ces épées de glace, qui se déplacèrent rapidement en cercle autour de Nina. Celle-ci, d’un geste brusque, fit foncer ses créations sur Sokka, dans toutes les directions, de sorte à le cerner, et à ne lui laisser aucune ouverture. Il allait devoir ériger un mur très solide pour s’en défendre, ou briser les lames de glace les unes après les autres, voire en même temps, pour ne pas se faire transpercer sans ménagement.

Mais le colonel ne s’arrêta pas là. En effet, elle transforma de nouveau ses épées, leur donnant une forme torturée et pleine de zigzags, comme si ses lames étaient devenues des dents de scie. Elle courut ensuite vers son obligé, sauta grâce à une impulsion élémentale sous ses pieds, puis, tandis que son adversaire se débattait avec ses armes de glace, elle lui tomba littéralement dessus, par les airs, se trouvant pile au-dessus du jeune homme. Dans sa chute, elle se mit à tournoyer, ses redoutables mâchoires d’acier sifflant dans les airs. Juste avant le choc avec la lame noire et le boomerang, Nina fit alors venir de fines particules gelées aspirées dans l’air ambiant, afin d’en couvrir ses épées sur toute la longueur. Sokka avait vraiment intérêt à se dépêcher d’en finir avec ses avatars d’armes glacées s’il ne voulait pas se prendre une tornade déchiquetée et plutôt froide en pleine figure.

[Je vois que tu n’as pas parlé du tout des éclats de glace dans ton message, je prends donc la liberté de les réutiliser contre toi. Comme je l’ai dit dans le post, tu dois trouver un moyen de te défaire rapidement des dix épées de glace que Nina t’envoie, sans te servir de ton élément. Ce sont des lames comme d’autres, et à ce titre, tu te dois d’apprendre à les contrer comme celles d’acier. Tu as également une examinatrice en pleine chute à vitesse augmentée par la gravité qui t’arrive dessus d’en haut, à toi de voir comment tu t’en sors. Je répondrai en m’adaptant. Bonne chance.]

[Sokka Ask]

Ni temps, ni espace. Le garçon n'avait nullement eu le temps de réagir. En vérité, il avait à peine eu une pensée, fébrile, qui signifiait tout. La poussière de glace qu'il avait ignoré était devenue à présent des lames. Des épées de Damoclès, qui venait de le transperçait de toute part. Il tituba, deux pas en arrière, et elle arriva sur lui.
Non ! Ce n'était pas humain. Il n'y avait rien d'humain la-dedans. L'attaque n'était pas de son niveau, loin de là, en soit, l'attaque n'était même pas humaine.
Les pics gelé, traversant ses bras, ses jambes, son thorax, n'avait touché aucun point vital, mais il était sûr d'une chose, ce n'était pas des blessures bénignes. Quelque chose naissait en lui. Quelque chose d'aussi inhumain que ce qu'il avait en face de lui. Mais cette colère s'apaisa, bien vite, laissant la place à une profonde tristesse et à des larmes qui se gelèrent sur les joues du garçon.

— Tu n'est pas humaine... même un ennemi de la nation n'agirait pas ainsi... je refuse de protéger quoi que ce soit qui n'a pas de sentiment !

Son épée se leva, mais pas pour frapper. Il s'entailla la paume la main, là ou, autrefois, il avait mêlé son sang à cette... créature ? Il n'avait aucune gloire à gagner ou perdre face à elle, car elle ne considérait pas cela comme un entrainement, mais comme un combat. Tant qu'à rester faible, il préférerait le rester en gardant des sentiments de compassion et de compréhension. Il était venu pour passer une simple épreuve d'un rang supérieur, pas pour affronter un dieu qui voulait le voir s'élever plus haut que ses espérances, ou le voir disparaitre s'il échouait.
Il n'avait aucune intention d'offrir sa vie pour satisfaire les lubies d’excellence de Nina Wang. Il avait connus cette fille, il avait combattu à ses côtés car il la jugeait comme une futur chef de guerre responsable. Mais elle avait changé, ou le monde était devenu simplement fou. Il ne sera pas sous les ordres d'une créature qui n'écoute que son art et ses lames plutôt que son coeur et son cerveau.

~ Lève la main, et laisse moi faire ~

Ce qu'il fit, sans se demander qu'elle était cette voix impérieuse qui sonnait dans sa tête. Le sang qui s'écoulait de la plaie explosa soudainement dans tous les sens, formant autour du jeune homme des arcs de cercle rubis. La matière vitale dessina des runes, des arabesques qui se lièrent à la peau du garçon. Tel une malédiction, son sang marquait sa peau, comme un tatouage complexe. Il finit par s'estomper, car au delà de un litre, dans son cas, c'est l'anémie.
Son corps était à présent recouvert de cette démarcation presque brutale, comme dans sang-pris.
La neige, devenue glace, sous ses pieds se brisa, délimitant la zone ou il se trouvait, alors qu'il tombait dans l'inconscience. Les lames de glaces se sublimèrent, pour finir par ne plus être, et le morceau ou il se situait filait sur les pentes gelées du pic glacé.
Il avait rendu son jugement, et il ne souhaitait plus avoir affaire à ça. Il avait marqué dans son corps et son esprit son honneur et sa dévotion. Il ne traiterais pas avec ceux qui ne sont plus humain.

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