[ Clos ] La ville portuaire et ses richesses ! [Pv Hako]

[White Tama]

Depuis l’arrivée de son nouveau compagnon dans son équipe, White avait décidé de poursuivre leur entraînement non loin de la vile portuaire, Palma. Il ne devait pas se relâcher juste parce qu’il venait de capturer un Pokémon et que tout se passera ainsi. Au contraire, le monde est vaste et les dresseurs y pullulent, il doit s’entraîner pour devenir meilleur et qui sait, obtenir un « badge ». Aussi, lui et ses deux Pokémons choisirent un coin reculé de la ville pour pouvoir améliorer leurs capacités. Le dresseur invita ses deux compagnons à lancer des attaques sur un tronc d’arbre mort ; Héricendre tenta d’améliorer son attaque « flammèche », qu’elle fasse plus que des flammèches mais de belles flammes sortant de sa bouche. Pendant ce temps, le Feuforêve, une demoiselle, préféra entraîner ses capacités défensives ; son attaque « hypnose » était encore faible et n’émettait que de petites notes n’endormant les insectes qu’à deux mètres d’elle. Le soir où il l’avait capturée, elle essayait de les endormir pour pouvoir plonger dans leurs songes et les terroriser. Mais cela n’avait guère marché. Mais voilà une capacité forte intéressante pour les prochains évènements mais avant tout, il fallait d’abord qu’elle sache en maîtriser une convenablement.

Pendant que les deux créatures étaient occupées, White en profita pour s’assoir sous un arbre et dévoiler une carte du monde qu’il avait récemment acheté. Il se trouvait dans les terres de Terros. Combien de temps allait-il y rester ? Un jour de plus ou bien une semaine ? Il n’avait rien prévu de faire par la suite. Pourquoi ne pas aller dans un autre continent ? Non, autant en profiter qu’il soit de ce « côté-ci » car il devra sûrement revenir sur ses pas. Et puis, il avait envie de voir la capitale de ce pays, elle devait être impressionnante ! Et les autres régions devaient toutes aussi attractives et attirantes, ce serait dommage de passer à côté. Il était parti si vite de Flamen qu’il n’en avait vu qu’une fine partie. Il retournera sûrement sur ses Terres pour revoir son ancien maître et lui conter toutes ses péripéties. Après une bonne minute de nostalgie personnelle, White redressa son nez de sa carte et regarda ses deux compagnons qui continuaient encore de s’entraîner. Il les invita à se reposer auprès de lui, à l’ombre. Ils avaient bien travaillé, aussi ils auront le droit à une bonne nuit et un bon repas. White sortit sa gourde remplie d’eau et leur en proposa. Puis il s’allongea sur l’herbe fraichement humide et regarda les feuilles bouger. Il faisait beau dès le matin et le peu de temps qu’il avait passé dans cette contrée, il avait déjà chopé des coups de soleil ; des légers mais il devait faire attention.

« Bien allons-y. »

White se redressa et demanda à ses deux Pokémons de retourner dans leur Ball respective. Aucun des deux ne ronchonna, tout se passa bien. Pour le moment, ils obéissaient bien, tant mieux. Le brun prit la direction de Palma, la ville portuaire pour refaire quelques emplettes et réserver une chambre. Il aimait bien le paysage qu’offrait cette ville. La mer, qu’elle chose merveilleuse, et les bateaux, une invention fantastique. C’était nouveau pour lui bien qu’il en ait pris un récemment, il avait envie de voyager avec. Il prit la direction de la grande place où se tenait le grand marché portuaire. Les gens vendaient toutes sortes de marchandises du monde entier, on avait l’impression de voyager rien qu’en les voyant et sentant la douce odeur qu’elles dégageaient. C’était un Paradis pour les marchands, un rêve pour les acheteurs ne pouvant voyager au-delà de leurs terres. White passa entre plusieurs stands, regardant à droite et à gauche. Mais tout d’un coup, il y eu foule, le monde avait doublé depuis peu. Parce que c’était la fin  de l’après midi ? Il faisait moins chaud, le Soleil commençait à descendre, dévoilant sa teinte orange la plus belle de la journée.

Les femmes, avec leurs paniers achetaient soit du poisson de Mizuhan soit des fruits des contrées de Nalcia. La viande sèche venait de Flamen et la bonne viande tendre du pays de Terros. On pouvait trouver de tout ici. Mais il y avait une telle diversité d’aliments que nos sens voyageaient trop vite. Dommage qu’on ne puisse pas y aller directement, dans ce fameux pays où on achetait ces aliments. White continua de regarder autour de lui et préféra repérer les bons plans ; il acheta le nécessaire pour la suite. Car il n’allait pas rester constamment ici, dans cette ville. Il voulait aller à la capitale de Terros, là-bas, il fera de nouvelles rencontres et découvrira de nouveaux lieux. Aussi marcha-t-il entre deux foules dans l’espoir de pouvoir regagner la côte et respirer un peu car là, y’avait trop de monde et une bousculade était toujours possible dans ses moments là, surtout si on ne regardait pas devant soi…

Boom.

[Hako]

[Désolée d'avoir trainé ^^" Ce RP a lieu après la capture d'Embrylex]

La froide et indifférente jeune fille qu'était Hako ne pouvait pas nier que la mer, cette étendue d'eau qui s'étendait à l'infinie, était magnifique. Certes, le voyage en bateau n'avait pas été des plus appréciables, la jeune fille n'ayant jamais eu l'occasion de subir le tangage et le mal de mer... Mais l'air iodé, le bruit des vagues et les reflets du soleil sur l'eau lui plaisait, l'apaisait même. Mais une fois arrivée à destination, Palma, une odeur étrange l'avait prise à la gorge. Les poissons, lui avait expliqué le capitaine de la navette qui l'avait conduite.

Io, lui, n'avait pas l'air gêné outre mesure par les effluves, et marchait aux pieds de sa maîtresse en observant attentivement tout ce qu'il voyait d'inhabituel. Hako, elle aussi, regardait. Les bateaux, les petites échoppes, les passants... Contrairement à I'Maï, la foule ici était plutôt dense, et le coin bruyant. La souple jeune fille évoluait avec la grâce d'un chat sauvage, évitant la foule, veillant à ne pas perdre de vue son Pokémon. Par chance, sa couleur vive ne passait pas inaperçue, et la Terrosienne avait remarqué une capacité qu'il avait à la retrouver avec facilité, quelque soit l'endroit.

Bref, si Hako pouvait en croire sa carte récemment achetée, elle se trouvait à Palma, sur les côtes de Terros. Outre son port, c'était une ville réputée pour son marché, en particulier ses étalages de poissons, d'où l'odeur. De là, en traversant les terres, elle pouvait se rendre à peu près partout à Terros. Comparée à ce qu'était son petit monde quelques semaines plus tôt, la liberté que lui offrait un tel espace lui donnait une sensation de tournis. Mais chaque chose en son temps... Il fallait déja trouver la sortie de cette ville... A moins qu'elle ne trouve quelque chose de vraiment passionnant à y faire...

Apparemment, contrairement à elle, tout le monde ne faisait pas à attention à ce qui se passait devant lui.

Boom.

" Nom de... Imbécile ! Es tu donc incapable de regarder où tu marches ?!"

Hako s'arrêta et observa la scène. Un homme de forte carrure, qui venait apparemment d'être bousculé, avait renversé un panier plein de fruits exotiques, et tempêtait contre un jeune garçon, qui avait sans doute son âge. Il ne semblait pas avoir besoin de son aide, et Hako, en temps normal, n'aurait pas souhaité la lui apporter... Mais son récent séjour parmi les humains l'avait attendrie, peut-être, et puis, le fait que personne ne s'arrête pour s'inquiéter de la situation, que chacun tourne la tête pour ignorer les faits... Elle ne souhaitait pas suivre ce mouvement de déni. Tout cela la poussa à s'approcher des deux hommes.

Alors que le marchand, hurlant toujours, semblait lever la main comme pour frapper, elle s'élança toujours en souplesse, et attrapa le bras de l'homme.

"Que... ?"

Hako le regardait de ses yeux froids, le défiant presque du regard. L'homme semblait quant à lui heberlué de voir une créature aussi frêle s'interposer entre lui et le jeunot qui l'avait bousculé. Il tenta de se dégager, mais malgré sa petite taille, la jeune fille avait une poigne solide. Elle jeta un regard neutre au jeune homme en face.

"Il y a un problème ?"

Avant que celui-ci ne réponde, l'homme plus âgé continuait de se tortiller pour se débarasser de la jeune femme.

"Ce... ce voyou ! Il m'a fait renverser tous les fruits que je portais ! Voyez les pertes ! Et lâchez moi, espèce d'effrontée ! Je..."

Hako lança un regard méprisant à son captif et le coupa.

"Ce n'est pas à vous que je parle. Vous feriez mieux de ramasser vos récoltes plutôt que de hurler si vous craignez les pertes."

D'un geste brusque, la Terrosienne lâcha l'homme, qui l'observa d'un air inquiet, avant de se pencher pour observer l'état de ses biens. Hako releva la tête et croisa le regard du jeune homme, un expression interrogative sur le visage. Il semblait en parfaite santé, tant mieux, elle n'aurait pas à s'eterniser ici. Elle se demandait encore ce qui lui était passé par la tête... Décidemment, la ville et les humains avaient des effets étranges sur elle.

[White Tama]

Plus le temps filait et plus la foule semblait grandir, grandir ! Sur la place principale de la ville portuaire, on avait l’impression que toute la ville et quelques étrangers étaient tous réunis ici. Il devenait presque impossible de se mouvoir sans bousculer gentiment, sans violence, quelqu’un. Il y avait de quoi perdre la tête et l’envie de découvrir une grande ville maintenant. White était dégoûté qu’il y ait un troupeau aussi soudainement. Lui qui espérait profiter encore un peu des marchandises et trouvait ce qui le sied, chose perdue. Il détestait le monde, là c’était trop. Heureusement qu’il était « seul » sans ses Pokémons car sinon, il y a aurait une émeute en colère. Une des personne venant faire ses courses pourrait très bien marcher sur Héricendre ou prendre peur en voyant le Feuforêve. Aussi, White garda soigneusement son sac devant lui pour éviter qu’on le lui pique. Car des gamins pouvaient très bien vous bousculer et en profiter pour piquer vos affaires. Hors de question que cela lui arrive. Alors, le brun prit soin de serrer son sac près de son buste et essayant de se frayer un chemin pour gagner la sortie de la place principale.

Boom.

Le contact ne s’évita guère. White n’avait pas fait attention et venait de renverser quelqu’un sans le faire exprès. L’homme qui venait d’être bousculé –enfin, très peu vu sa carrure et celle de White…- avait fait tomber son panier rempli de fruits exotiques. Un peu secoué d’une telle secousse, le brun se massa la tête et osa regarder l’homme qui s’énerva. Evidemment, il venait de perdre de précieux fruits et une précieuse récolte monétaire. Personne autour d’eux ne prit la peine de s’arrêter pour défendre l’un des deux. Ils regardèrent d’un vif regard puis continuèrent leur chemin comme si de rien n’était. Quelques fruits étaient écrasés par les passants qui ne prirent même pas la peine de les ramasser pour aider l’homme à la carrure imposante. White osa le regarder, son corps se mit à trembler. Il ne faisait pas le poids contre lui et visiblement, il ne devra pas seulement payer les dommages mais bien plus…

« Pardonnez-moi… je… » bafouilla-t-il.

Et là, comme le pensait White, le marchant leva sa main comme pour le frapper. Non, il n’allait quand même pas frapper un « enfant » ? Surtout plus jeune que soi ?! Non mais c’était quoi cette mentalité. S’il avait été plus mature, il aurait évité le coup et se serait défendu physiquement mais ce n’était pas le cas. Et impossible de demander à l’une de ses créatures car cela amènerait à une terrible émeute et des dégâts plus conséquents. Pendant un court instant, White ferma ses yeux et s’apprêta à subir la frappe. Mais étrangement, elle n’eut lieu. Il rouvrit ses yeux et vit une jeune femme tenant fermement le bras de l’homme. C’était une jeune femme normale mais nettement plus fine qu’eux deux. Comment pouvait-elle s’interposer de la sorte ? Elle allait s’attirer des ennuis ! Interloqué, White ne savait que dire lorsqu’elle le regarda d’un regard neutre. Il se sentait idiot et complètement ahuri de voir ça. Regardant à nouveau l’homme captif, celui-ci s’exclama en accusant White de l’avoir bousculé et d’avoir provoqué des pertes. Visiblement, le regard méprisant de cette jeune femme savait le faire taire. Mais qui était-elle ? White trembla légèrement, même si elle venait de prendre « sa défense ».

Elle le lâche et d’un geste vif, il tenta de ramasser les fruits encore en bon état avant de quitter le périmètre. White le regarda partir, puis osa regarder la jeune femme qui elle, le regardait déjà. Il recula d’un pas, inquiet de son regard. Décidemment, il tombait toujours dans des ennuis pas possibles ! Mais avant, ne devait-il pas la remercier d’être intervenue ? White n’était pas comme les autres garçons de son âge, le fait d’être sauvé par une fille ne le gênait pas. Au contraire, vu qu’il ne savait pas se « débrouiller » seul.

« Merci beaucoup… d’être intervenue. » marmonna-t-il, un peu gêné.

Elle avait de longs cheveux noirs et des yeux orangés. Elle n’était pas plus petite que White mais sa corpulence le gênait ; comment faisait-elle pour tenir tête à de telles brutes ? Ses vêtements étaient différents de ceux qu’on pouvait voir dans les villes. Vivait-elle dans un village ? Enfin bon, là n’était pas le moment de l’observer de la tête aux pieds ! Cela ne se faisant guère. Aussi, White se reprit et osa la regarder droit dans les yeux. Inquiet.

« Je pense que nous devrions quitter cette place, la foule y est trop imposante et je ne voudrais pas refaire de bêtises ! » lâcha-t-il en rigolant.

Mais bon, la fille allait-elle le suivre comme ça ? Lui, un parfait inconnu un peu maladroit ? En tout cas, White n’avait nullement envie de rester ici, les passants ne se gênaient pas pour les bousculer afin d’avoir accès aux marchandises. Aussi, prit-il la direction d’une ruelle, et ne pouvant se retourner pour savoir si la fille le suivait, il continua tranquillement, faisant attention cette fois-ci à son sac mais aussi aux gens tout autour. Une fois dans une ruelle, à l’abri des passants, il se retourna, soufflant…

[Hrp : ce n'est pas grave, tu peux prendre tout temps ^^ ]

[Hako]

Post sous contrainte.

L'homme se tenait devant sa boutique, cachée dans une ruelle sombre et étroite. Lui même était à l'image du lieu, sombre, grand et maigre. Il semblait à l'affut, comme s'il attendait quelqu'un, mais qu'il ne souhaitait pas être vu par n'importe qui... L'enseigne derrière lui indiquait "apothicaire", mais chacun savait, en ville, que l'endroit était mal famé, et que l'homme ne se contentait pas de vendre de la poudre contre les rhumes. Pourtant, personne n'avait jamais rien pu prouver, et c'était surtout ça qui accentuait le mystère.

Cet homme, dont peu de gens connaissent le nom, ignorait lui aussi qui était la personne à qui il devait remettre la marchandise. Le client restait "le client". Pourtant, il fut surpris lorsqu'il aperçut le jeune homme débouler dans la ruelle. Oh, bien sûr, des jeunes gens sont déja venus chez lui, parfois pour récupérer la commande d'un maître prudent, parfois pour obtenir de quoi leur faire découvrir des sensations inédites... Mais il n'était pas question d'un jeune homme dans les échanges par Goelise avec le client...

L'homme se recula dans l'embrasure de la porte, afin de voir sans être vu. D'un naturel observateur, il aimait regarder les gens passer devant sa boutique, vide la plupart du temps, allez savoir pourquoi.Le nouveau venu était bien jeune, mais avec un certain charme dans ses traits. Tout semblait fin, chez lui, le corps fin, les cheveux fins... Un regard perçant... L'homme eut un sourire sans joie. Que pourrait bien vouloir un pareil jeune homme ? Pas d'élixir de beauté, pas de philtre d'amour.

Ah... Quoique. Quelques instants après que le garçon soit apparu dans l'allée, une jeune fille le rejoignit. Jolie jeune fille, elle aussi. Plutôt petite, mais mince, de beaux yeux aux reflets dorés, avec des cheveux très longs et très sombres. Un rendez-vous entre deux amoureux, à l'abri des regard ? Drôle de lieu pour une rencontre. Et puis, à bien regarder, les deux jeunes gens ne ressemblaient pas à des amants. Ils étaient neutres, distants, comme des étrangers. L'homme continua son observation discrète, écoutant leur conversation.

"Je cherche la sortie, ou l'entrée, de la ville... Je viens d'arriver par bateau, et je ne suis pas vraiment habituée aux... enfin, aux endroits comme ça. Je m'appelle Hako."

Oh, une étrangère ? Le garçon annonça qu'il se nommait White. Lui aussi ne venait pas de Palma... Ce qui explique qu'ils se soient tous les deux retrouvés ici, ne connaissant pas la sombre réputation du coin... Peut-être qu'il pourrait en profiter pour en faire de nouveaux clients ? Des jeunots innocents, et ignorants des risques... Mouais... S'ils étaient trop ignorants, ça aurait pu finir par se retourner contre lui. Non. Il allait se contenter d'attendre son véritable client... S'il venait... Avec des intrus sur le lieu de rendez-vous, ça allait peut-être être plus difficile. Fallait-il les chasser ? Ah... Il semblait que ce soit inutile. La jeune fille, poussée par on ne sait quel instinct, s'était tournée dans sa direction, apparemment en alerte.

"... Il y a quelqu'un là bas. Il nous regarde."

Inutile de se cacher plus longtemps. L'homme sortit de son antre pour s'approcher des jeunes gens. Croisant et décroisant ses longs doigts squelettiques et sourit, d'un sourire qui devait vouloir petre paternaliste, amical peut-être, mais qui restait malgré tout froid.

"Chers enfants... Puis-je vous être utile ? Peut-être, jeune homme, désirez vous... un tonifiant ? Tout le monde a ses problèmes, vous savez... Et vous, demoiselle... avec le bon parfum, ils pourraient vous tourner autour comme des mouches... Il suffit d'y mettre... le bon ingrédient..."

Mmh... Vu la réaction des deux intrus, ils n'étaient pas interressés. La jeune fille, semblant ne pas tout comprendre, avait l'air de saisir l'idée générale.

"Nous ne sommes pas là pour acheter quoi que ce soit."

Bon. Ca avait au moins le mérite d'être clair. L'homme perdit son air faussement accueillant pour un autre, plus sincère, de colère et d'ennui.

"Alors vous êtes priés de partir, jeunes gens. Vous gênez mon commerce."

La jeune fille, cette Hako, semblait avoir compris le message. Elle attrapa son compagnon sans lui poser de question, et le tire de l'autre côté de la ruelle, tandis qu'un Riolu les suivait. Grand bien leur fasse. S'ils suivaient la rue, l'homme le savait, ils arriveraient sur une place déserte. Mais cela lui importait peu, tant qu'il serait en mesure d'accueillir celui qu'il attendait... Du coin de l'oeil, il les regarda s'éloigner, et retourna attendre, tel un vautour, devant sa boutique.

...

Hako ne s'arrêta que lorsqu'elle fut arrivée à une petite place, où se trouvait seulement quelques échoppes aux vendeurs plus accueillants que celui qu'ils venaient de croiser. Puis elle nota qu'elle tenait toujours White de sa poigne solide, comme si elle ne voulait pas qu'il s'échappe. Elle ne s'était jusqu'alors pas rendue qu'elle l'avait tiré avec elle. La jeune brune le lâcha aussitôt, comme s'il était porteur d'une maladie contagieuse. Consciente de son impolitesse, elle fit une légère courbette.

"Excuse moi, je t'ai attrapé inconsciemment..."

Hako se sentait un peu perplexe... Tout cela ne lui ressemblait pas. Peut-être changeait-elle ? D'abord elle aidait White, puis elle le suivait... Ensuite elle fuyait un conflit au lieu de le régler simplement par un coup de poing bien placé, et enfin elle forçait le jeune homme à l'accompagner dans sa fuite ! Bizarre. Sans doute vallait-il mieux qu'elle quitte la ville rapidement, celle-ci commençait à avoir une influence etrange sur elle.

[Contrainte n° 11 : changer de narrateur]

[White Tama]

La petite rue que les deux jeunes gens avaient atteinte était bien sombre. Les toits des maisons semblaient se toucher et ainsi empêchant toute lumière de pénétrer. White ne pensait pas que ses propres pas le mèneraient ici. Tout ce qu’il voulait, c’était fuir cet enfer qu’est la foule pendant les heures de pointe. Quelle plaie de se faire constamment bousculer et de s’excuser pour rien car les autres vous envoient boulet. Lorsque le brun se retourna, la jeune femme l’avait suivi. Pourquoi d’ailleurs ? Pourquoi le suivre alors qu’elle ne lui devait rien, ils ne se connaissaient même pas ? Est-ce que White avait le physique de quelqu’un avec qui on peut faire confiance aussi facilement ? Un peu essoufflé de cette petite lutte, le jeune homme se reprit et se mit face à la demoiselle. Très élégante et bien élancée, son visage était doux mais elle prit une certaine distance avec le jeune homme. Elle se méfiait de quelque chose. Mais de quoi ? Du dresseur ? Sûrement mais de toute façon, il ne lui fera rien. Ca c’est sûr.

Hako brisa le silence qui régnait dans la ruelle ; elle cherchait l’entrée ou bien la sortir de cette ville. Peu lui importait visiblement. Fort heureusement, White avait réussi à s’orienter dans cette ville et la connaissait assez bien, il pourrait peut-être l’aider pour la remercier d’être intervenue toute à l’heure ? Dans ses mots, White sentit de la méfiance, une profonde rancune contre quelqu’un. Elle parlait étrangement, comme si elle ne connaissait pas les « humains ». Mais le garçon n’y prit pas attention et écouta la suite. Hako. C’était là son prénom. Par politesse, White se présenta également. Mais une fois les présentations faites, Hako ne regarda pas son interlocuteur mais légèrement sur sa gauche. Et d’un coup, elle découvrit une personne cachée derrière sa porte. Qui pouvait se permettre d’espionner les gens de la sorte ? Inquiet, White se retourna et fit face à cette fameuse personne. Elle ne resta pas longtemps cachée et se dévoila à eux ; un homme sombre et grand. Fort inquiétant et méprisant. Le jeune homme essaya de faire barrage pour l’empêcher de s’approcher trop près d’eux, surtout de la jeune femme qui semblait trop fragile pour lui.

Il s’adressa à eux, leur proposant des produits bien étranges et non intéressants pour les deux jeunes gens. Sa présence était gênante. White aurait aimé le rejeter mais il avait peur qu’il le prenne mal et s’en prenne à eux violemment. Et puis quelle plaie… Ils n’étaient plus des enfants quand même ! Des adultes ! Ce fut Hako qui lui demanda poliment qu’ils n’étaient pas intéressés par les produits qu’il proposait. Il ne broncha pas mais son visage changea pour devenir plus brute. Visiblement, on gênait son commerce pitoyable. White eu envie de lui remballer ses paroles mais Hako prit son bras et l’entraîna hors de cette rue. Contraint de la suivre, le brun se laissa faire mais ne manqua pas de regarder une dernière fois l’homme. Les deux jeunes gens tombèrent sur une place nettement plus agréable et aux gens forts accueillants. Une petite créature bleue et noire les avait suivis tout au long du trajet, se tenant sur ses deux pattes arrière. C’était le Pokémon d’Hako. Ils se mirent à regarder la place puis, la brunette lâcha la main de White qu’elle tenait jusqu’à lors, solidement. Un peu gêné de son geste, White se massa doucement la main lorsqu’elle s’excusa de son impolitesse.

« Ce n’est rien. Merci d’être encore intervenue. »

White regarda Hako de haut en bas ; ses habits étaient différents des siens, de quel pays venait-elle ? Pourquoi une telle attitude envers les autres ? Une telle distance entre eux ? Bon, c’est normal, ils ne se connaissent à peine mais de là à rejeter sa main comme s’il avait la peste, c’était un peu… impoli ? Le brun se mit à regarder autour de lui puis à nouveau Hako.

« Tu cherches la sortie, n’est-ce pas ? Je pourrais t’y conduire en remerciement. Qu’en penses-tu ? Ah moins que tu n’aies des choses à faire en ville. »

En effet, depuis son arrivée ici et le temps perdu à trouver des provisions et autres affaires de voyage utiles, White commençait à bien connaître la région, surtout la ville. Et comme elle venait du port, la sortie n’était pas à côté. Mais peut-être en avait-elle marre de sa présence et n’espérait qu’une chose, qu’il se casse, qu’il la laisse tranquille une bonne fois pour toute. Lui qui ne savait même pas se débarrasser d’une situation gênante ? Hako était intervenue deux fois aujourd’hui pour l’aider ; dans la bousculade provoquée dans la partie centrale de la ville et là, avec cet homme inquiétant dans la ruelle sombre. Pour quoi passait-il ? Pour une poule mouillée ? Le pauvre, il ne voulait pas ressembler à ça…

[Hako]

Il y eu un moment de gène silencieuse. White fixait Hako comme s'il essayait de la comprendre juste en la regardant, et la jeune fille avait les yeux dans le vague en se demandant ce qui avait bien pu la changer à ce point.

« Tu cherches la sortie, n’est-ce pas ? Je pourrais t’y conduire en remerciement. Qu’en penses-tu ? A moins que tu n’aies des choses à faire en ville. »

Hako se tourna vers lui, l'œil interrogateur. Un remerciement ? Il n'avait pas besoin de la remercier. Il aurait suffi qu'il lui indique la route et elle serait partie sans demander son reste, ni vue ni connue ! De quoi voulait-il la remercier ? D'avoir été au bon endroit au bon moment ? De l'avoir suivi dans une ruelle puis tirée le long de celle-ci jusqu'à une place où il n'avait peut-être pas du tout eut l'intention de se rendre ? Sans doute était-ce gentil de sa part, mais la Terrosienne ne cherchait pas la gentillesse... Elle avait juste besoin d'un renseignement.

La brune fit une moue, comme si on lui avait mis quelque chose de pestilentiel sous le nez. Elle pouvait peut-être passer pour une petite princesse avec ses manières particulières et ses mouvements de recul dès qu'un inconnu la frôlait... Surtout qu'elle portait sa tenue de soie, symbole de richesse (même si elle l'ignorait, elle avait bien vu les vêtements des passants et les regards qu'on lui lançait). Pourtant c'était tout le contraire. Elle n'était pas la fille des palais mais celle de la nature sauvage. Et c'était justement pour cette raison que l'idée d'avoir quelque chose à faire dans un tel milieu urbain lui semblait à la limite entre le risible et le choquant.

"Je n'aime pas beaucoup les villes. Je cherche juste à sortir de Palma."

Hako n'ajouta pas qu'elle serait déjà hors de la ville si le capitaine du bateau qui faisait la liaison entre le port et l'île Io'Maï avait accepté de la laisser descendre sur des rives inhabitées. Elle aurait bien sauté en marche et nagé jusqu'à la côte... Si elle avait su nager. L'une des choses que Iolem n'avait pas jugé utile de lui apprendre, malheureusement. Maintenant qu'elle avait vu la mer en surface, la jeune Terrosienne serait bien allée la découvrir plus en profondeur. Un jour peut-être. La jeune fille revint sur Terre et cessa de flotter dans ses pensées l'espace d'un instant. White était toujours devant elle et attendait visiblement une réponse.

"Ton aide est la bienvenue... J'imagine."

La réponse était un peu bizarre, certes. Ce n'était en aucun cas de l'ironie, la jeune femme était vraiment tiraillée entre deux sentiments contradictoires : son fort désir d'indépendance d'un coté, celui qui refusait l'aide d'un étranger, surtout pour quelque chose d'aussi simple que de retrouver son chemin. Son malaise en ville de l'autre, qui la raisonnait, lui rappelait qu'une cité n'était pas son élément, et qu'elle serait plus sûre de retrouver son chemin sans péter un câble avec l'aide de quelqu'un qui connaissait le coin. Même si pour le moment, elle semblait plus l'aider, lui, que le contraire. Mais ça, c'était de sa faute, elle était intervenue dans une histoire qui ne la concernait pas, elle ne l'avait pas laissé réagir, qui sait ? Peut-être aurait-il assommé l'homme bizarre de la ruelle. Hako soupira. Elle réfléchissait trop. Tout ce qu'elle cherchait, pour le moment, c'était à se retrouver dans une grande étendue vide d'homme, où elle pourrait courir tout son saoul jusqu'à tomber d'épuisement, ou bien s'allonger dans l'herbe, dans un arbre, et pouvoir se concentrer sur le silence et laisser ses pensées couler sur elle comme de l'eau... La méditation, voila un exercice qu'elle n'avait plus l'occasion de pratiquer, ces derniers temps.

Hako remarqua que White la regardait, semblait l'attendre. Avait-il dit quelque chose ? Peu importe. La Terrosienne se secoua mentalement, s'assura qu'Io la suivait toujours, puis fit un signe de tête au jeune homme.

"Bien, guide moi... s'il te plait."

Elle ne pouvait le jurer, mais il lui sembla que son loup bleu avait souris.

[White Tama]

Bien que la nouvelle place soit plus accueillante et plus chaleureuse que la précédente, White ne sentait pas aussi bien que ça. Il semblait que quelque chose gênait la demoiselle. Serait-ce le fait que le jeune garçon l’ait regardé de haut en bas ? Etait-ce impoli de se renseigner de cette façon sur son style de vie ? Peut-être en avait-elle déjà marre d’être avec lui ? Sa présence devait la gênait plus qu’autre chose. Faut dire, depuis leur « rencontre », il n’avait pas fait de prouesses ! Ce fut Hako qui le dégagea de plusieurs impasses. Une jeune femme qu’il ne connaissait à peine lui venait en aide, et lui comme un idiot, ne faisait rien. Tout ce qu’elle voulait, c’était la sortie de cette ville portuaire. Est-ce suffisant pour remercier quelqu’un ? Si c’est ce qu’elle voulait, il lui montrera la sortie. Finalement, il n’était qu’un gêneur pour elle. La ville devait la stressait, la nature était sûrement son lieu de repos et de confiance. Tout le contraire du brun. Depuis qu’il connaissait les villes, il se sentait plus en sécurité. Peut-être est-ce du aux nombreuses présences de murailles tout autour ou bien aux maisons accolées les unes contre les autres ?

Hako n’aimait pas les villes, alors elle devait vivre dans la campagne. Mais de quelle région était-elle ? Etait-elle de Terros ou bien d’une autre contrée ? White n’aura pas ses réponses, la jeune fille semblait être trop sur la défensive pour pouvoir révéler ses origines à un quelconque inconnu. Dommage, il aurait savoir de quel village elle venait ; connaître sa culture, de nouvelles têtes et peut-être de nouveau Pokémon. Mais il n’en saura rien et peut-être est-ce mieux ainsi. Un sourire se dessina sur le visage du jeune dresseur. Alors elle acceptait son aide ! Au moins, il pourra se sentir utile quelques secondes. Aussi, voulut-il lui répondre qu’il remarqua qu’elle était « ailleurs ». C’était une jeune femme bien étrange. Après un petit moment de silence, elle lui demanda de le suivre. White s’exécuta et tourna sur lui-même pour prendre une nouvelle ruelle. Il commença sa marche et tourna légèrement sa tête sur le côté pour s’assurer qu’Hako le suive, elle et sa créature bleue. Puis il se remit à regarder en face de lui, empruntant une ruelle plus agréable.

La ruelle donnait sur des maisons dont les balcons étaient chargés de tapisserie et vêtements en train de sécher. Une agréable odeur se dégagea des fenêtres ouvertes, les mères de famille devaient préparer le dîner et s’assurer que tout soit bien pour le retour de leurs époux. Des enfants jouaient dans la rue, au ballon pour les garçons et à la poupée pour les petites fillettes. Les joueurs de foot s’arrêtèrent en cours pour laisser passer les deux jeunes gens dont White les remercia. Une fois la ruelle traversée, ils tombèrent à nouveau sur une place avec une fontaine impressionnante à son centre. Ils n’étaient pas loin de la sortie. Des pêcheurs se trouvaient sur la place, ventant leurs pêches et victuailles. L’odeur du port, du poisson, tout ça faisait rêver pour certains. Mais pour White, ça commençait à faire un peu trop. Cela faisait plusieurs jours qu’il trainassait dans cette ville, s’entraînant avec ses Pokémons en dehors et il serait temps de quitter le coin. Après une seconde rue, cette fois-ci plus grande que la précédente, les deux jeunes gens arrivèrent devant une grande porte, bien ouverte.

« Nous y voilà. Si tu continues plus au Nord en longeant la côte, tu arriveras à Omashu. Plus à l’Est, tu trouveras la forêt d’Agata mais aussi la frontière avec Flamen. »

White se retourna et fit face à Hako. Mais ça, elle devait le savoir sûrement. Enfin bon, il s’en fichait. Après tout, ils ne se reverront peut-être pas ? Demain ou dans deux jours, il quittera la ville pour reprendre son voyage initiatique. Il s’était trop attardé dans cette région, bien qu’elle soit agréable, il avait soudainement envie de reprendre le chemin. Il ne connaissait pas tous les recoins de Terros.

« Bon, j’en ai terminé. Je te souhaite bonne chance pour la suite de ton voyage. » lâcha-t-il en souriant.

Il eut une hésitation à tendre sa main pour serrer la sienne, telle une poigne d’amitié mais ce n’était peut-être pas le genre d’Hako. Aussi, préféra-t-il ne rien faire, juste s’écarter un peu pour venir sur mettre sur le côté de la jeune fille. Puis, légèrement pensif, il se mit à regarder la verdure des plaines. Non, ce sera demain. Il avait pris trop de retard, perdu trop de temps à rester enfermer dans cette ville qui maintenant, connaissait bien mieux que sa capitale. Dans un dernier élan, il se retourna complètement et tourna le dos à cette plaine. White reprit sa marche vers Palma.

« Au plaisir de t’avoir rencontrée, Hako. »

[Hako]

Les portes de la ville se tenaient, immense, devant White et Hako. Palma étant un centre de commerce, riche qui plus est, il était normal que ses dirigeants tiennent à la protéger d'éventuels brigands. Mais quand même... Les hommes ne faisaient vraiment pas dans la demie mesure. Les lourds panneaux de bois montaient jusqu'aux toits des maisons, et étaient épais de vingt bons centimètres, ce qui en soit n'était pas rien. Les deux gardes, plantés là, immobiles guetteurs, ne devaient pas être assez pour la fermer chaque soir et l'ouvrir chaque matin. Que faisaient-ils alors ? Restaient-ils là, nuit comme jour, à surveiller l'entrée, la fermant qu'en de rares occasions ? Ou bien d'autres venaient-il chaque soir et chaque matins les aider à bouger la porte ? Encore une des nombreuses interrogations d'Hako. Peu importait, de toutes façons. Pour le moment, elle était ouverte, et la jeune femme pouvait sortir. C'était tout ce qu'elle demandait.

La Terrosienne observa son accompagnateur. Il paraissait relativement content de l'avoir menée à bon port, et regardait lui aussi les plaines, derrière les portes. Partirait-il de Palma, lui aussi ? Hako ne se souvenait même pas lui avoir demandé s'il vivait ici. Peut-être qu'il était, comme elle, un voyageur de passage.

« Nous y voilà. Si tu continues plus au Nord en longeant la côte, tu arriveras à Omashu. Plus à l’Est, tu trouveras la forêt d’Agata mais aussi la frontière avec Flamen. »

Le jeune homme ne le vit pas, mais une lueur d'intérêt brilla soudainement dans les yeux d'Hako lorsqu'il prononça les mots "forêt d'Agata". Tiens ! Une forêt. La demoiselle ne se souvenait même plus à quand remontait la dernière fois qu'elle avait vraiment pu se retrouver dans son élément. Marcher pieds nus sur le sol couvert de feuilles... Sauter de branches en branches après avoir escaladé un arbre... Le genre de choses qu'on pouvait plus difficilement faire en ville. Ou en montagne. Sans répondre, Hako sortit sa carte, et observa la partie concernant Terros. Effectivement, la forêt en question n'était pas très loin... quelques jours de marche, au plus, en pleine nature. Levant le nez de son parchemin, la demoiselle observa l'extérieur de la ville. Un chemin de terre se dessinait sur plusieurs centaines de mètres en avant, puis se séparait en deux, l'un vers le nord, l'autre vers l'Est, et celui-là disparaissait au loin, recouvert par les herbes, laissant la végétation maîtresse des lieux. Ce tableau paraissait particulièrement attirant... sachant ce qu'elle y trouverait au bout.

Ne voyant aucune raison de ne pas visiter cette forêt, Hako décida silencieusement d'en faire sa prochaine destination.

« Bon, j’en ai terminé. Je te souhaite bonne chance pour la suite de ton voyage. »

White souriait, mais avait l'air un peu pensif. Il eut un mouvement hésitant, puis se détourna. Il ne regardait pas la jeune fille, mais comme elle, il fixait les plaines. Envisageait-il de quitter la ville d'ici peu ? Ça y ressemblait pas mal. Mais Hako préféra ne pas l'interroger. La plupart des hommes qu'elle avait croisé parlaient à tort et à travers, et souvent pour ne rien dire. Si celui-ci choisissait le silence, c'était son droit, et elle n'allait pas râler, bien au contraire. Lorsque le jeune homme tourna le dos à la porte et commença réellement à partir, Hako s'inclina.

"Merci. De même pour toi, White."

Elle ignorait s'il avait vu son salut, elle ignorait même s'il l'avait entendue, et de toute façon, ce n'était pas l'important. Elle même retourna à sa contemplation des plaines tandis que le jeune homme s'éloignait. Aujourd'hui, elle avait de nouveau appris quelque chose des humains. Tout cela avait commencé par une intervention inattendue de sa part, puis White avait voulu la remercier, et elle même lui exprimait maintenant sa gratitude. Peut-être était-ce pour ça qu'ils avaient toujours besoin des autres pour vivre : l'un deux avait offert accidentellement son aide à quelqu'un, et depuis tout n'était qu'un échange de service et de remerciement. Ou bien l'un avait fait un coup bas, et on avait alors un échange de revanche. Si effectivement c'était cela, pas étonnant qu'elle, Hako, ne veuille pas faire partie de ce cercle sans fin. Elle préférait n'avoir de comptes à rendre à personne.

Ou peut-être qu'elle n'avait rien compris. Les humains étaient tellement bizarres. La Terrosienne soupira de façon imperceptible et commença son exploration des terres sauvages du Royaume de la Terre, son sac sur l'épaule, son bâton à la main, et son courageux Io pour allié.

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