[ Clos ] Blanche et pure comme la neige

[Jiyuu]

[Participants : Jiyuu, Solana]


La jeune fille aux cheveux blancs marchait dans la forêt, avançant paisiblement. Ses pas craquaient sous son poids, la neige s’entassant au fur et à mesure qu’elle avançait. Elle profitait du paysage tout blanc, se délectant de la vue que lui offrait la forêt. Elle avait déjà pu voir la neige chez elle, car dans son petit village, il arrivait qu’elle tombe parfois lors des très froides journées d’hiver. Cela dit, ces jours étaient assez rares, et surtout, la neige n’avait jamais put rester longtemps au point de former des couches si épaisses, les courants marins étant trop chaud pour que la poudre blanche puisse tenir sans fondre. Emmitouflée dans sa très grande et épaisse cape blanche qui lui tenait chaud, la demoiselle vaquait sans vraiment savoir où elle allait, un ballon de baudruche volant au-dessus d’elle. Le Baudrive avait l’habitude de se tenir au bras de sa maîtresse lors de leur promenade, mais la pelisse de la jeune fille ne lui offrait aucun point d’accroche, ce qu’il n’appréciait guère. Il s’obstinait malgré tout, cherchant à enrouler ses tiges autour de la capuche de la fille qui était rabaissée.

Jiyuu venait de terminer son épreuve élémentale, qu’elle avait brillamment passée, tout comme les autres candidats. Elle portait désormais les fiers titres de défenseuse et amplificatrice, signe de son talent et de sa détermination. Cependant, elle se rendait compte qu’il y avait quand même eut une grosse différence entre les deux tests : elle avait réussi le premier avec peine, en ressortant meurtrie et blessée, alors que le second lui avait paru si simple qu’elle avait même du mal à croire que certains ne puissent pas parvenir à ce niveau là. Cela venait peut-être des examinateurs qui n’étaient pas du tout les mêmes et possédaient des styles parfaitement opposés, mais cela ne pouvait pas tout expliquer. Jiyuu s’était toujours concentrée à faire grandir son art, comme le lui avaient conseillé ses maîtres et proches. Elle avait donc passé des heures à méditer et s’entraîner, dans le but d’étendre son pouvoir afin qu’elle puisse elle-même s’épanouir. Maintenant qu’elle y réfléchissait, c’était une chose bien égoïste à faire. Certes, elle savait qu’on ne pouvait pas espérer aider autrui si on n’était déjà pas bien dans sa propre peau, mais elle avait négligé le fait que cela ne suffisait pas. Quand il lui avait fallu défendre Miku contre les bulles d’eau de Sylph, elle avait du déployer une force telle que cela aurait pu lui coûter très chère. Heureusement, tout s’était bien passé, et la professeur ne l’avait pas poussée jusqu’à ce point là. Malgré tout, cela lui avait prouvé que si elle avait atteint le niveau qu’elle voulait avoir en temps qu’amplificatrice, il lui faudrait encore travailler dur pour pouvoir vraiment mettre ses pouvoirs au service d’autrui. Elle allait devoir approfondir ses connaissances en la matière et se tirer dans cette direction, sous peine de ne pas pouvoir réussir à protéger ceux qui était dans le pétrin et avait besoin d’elle la prochaine fois que la situation se présentait. Le soucis, c’est qu’elle n’avait aucune connaissance de ce genre de choses : au temple on lui avait exclusivement enseigné le développement de son propre corps. Munna pourrait sans doute lui en apprendre davantage sur le monde onirique, mais pour ce qui était des techniques de défense pure, il lui faudrait trouver des renseignements, et au mieux un maître, pour lui permettre de progresser dans cette voie.

Perdue dans ses pensées, la demoiselle continuait d’avancer sans vraiment regarder ou se soucier de l’endroit où elle se dirigeait. Quand elle était redescendue du monde dans les nuages, un vieil homme l’avait renseigné sur ces rangs qu’elle venait d’acquérir, et sur les autres qui lui étaient disponibles d’accès. Cependant, les autres jobs ne l’intéressaient pas, et maintenant qu’elle avait passé les deux épreuves, elle n’était pas certaine de ce qu’elle devait faire. Réussir ces deux défis lui avait permit de reprendre confiance en elle et en ses habilités, après l’épreuve traumatisante que Lilianthe lui avait fait subir. Dorénavant, elle était certaine que cette femme était une malade, et elle ferait tout son possible pour trouver une solution pour la soigner, elle et tous les autres qui étaient dans son cas, des êtres ne vivant que pour la destruction de leur voisin. Mais elle était encore loin du but, et il y avait encore autre chose dont elle voulait s’occuper avant de pouvoir approfondir cette idée.

Un bruissement dans les arbres la fit lever les yeux du sentier, la tirant de ses pensées. Elle tourna la tête de gauche à droite pour essayer de repérer l’origine du son, balayant le paysage du regard.

« Qui est là ? » demanda-t-elle avec son petit accent.

Fuusen, lui, s’était réfugié au fond de la capuche de sa dresseuse, tremblant comme une feuille. C’était le Pokémon le plus peureux depuis l’apparition de la vie sur cette terre, s’effrayant pour un rien. Il n’avait confiance en personne et peur de tout, sauf de Jiyuu, en qui il vouait une foi sans limite. La jeune fille ne savait pas d’où venait cette crainte, mais vu son ampleur, elle doutait que cela réside seulement dans le caractère de l’animal, même s’il ne devait pas aider. Levant sa main pour caresser le ballon caché derrière elle afin de le rassurer, elle continua à avancer très lentement, en faisant de tous petits pas, les sens en éveil, cherchant à repérer d’autres êtres vivants s’il y en avait dans cette forêt.

[Solana Hoshiri]

[Juste pour rappel, Solana n'a pas la peau pâle comme sur l'avatar mais au contraire assez basanée et uniformément sur tout le corps, qu'elle a une voix très douce et chaleureuse et ne sait pas se mettre en colère, agacée tout au plus. Enfin voilà c'est juste pour être sûr ^^]

Solana avait un air de déjà-vu. Elle avait l'impression de se retrouver d'une certaine manière dans la Forêt d'Agata, la première fois qu'elle y était entrée. Impossible de se déplacer rapidement, elle hésitait presque à chaque bond entre deux branches et osait à peine s'accrocher à l'une d'entre elles. Mais qui pouvait lui en vouloir ? Tout semblait fragile ici ! Tous ces arbres recouverts de neige, sans feuilles, elle pensait que chaque faux-pas pouvait les casser. Tout cela était incomparable avec les grands arbres solides de la Jungle de Flamen. En repensant à celle-ci, Solana se fit la réflexion qu'elle avait parcouru la moitié du monde à pied, ou plutôt en courant, en un peu plus de deux mois ce qui était un exploit en soi. Quoique si on y réfléchissait, elle aurait pu le faire beaucoup plus rapidement si elle ne s'était pas arrêtée à Kabana et n'avait pas fait un léger détour à Kamiki. Après cela, elle avait enfin atteint Mizuhan, le pays de sa mère et la première chose qu'elle ait vue c'était une forêt. Elle n'avait certainement pas hésité et avait foncé. Elle avait lu des tas de choses sur la forêt enneigée de Mizuhan qui abritait la mystérieuse cité de Loukai, mais comme pour Kabana, la connaissance théorique ne faisait pas tout et elle s'était rendu compte qu'elle avait du mal à se diriger parmi les arbres denses. C'était simple : il lui faudrait des mois pour trouver le plus petit indice de la localisation de Loukai alors que Solana était capable de la situer à cinq kilomètres près sur une carte vierge de la forêt. En clair elle était complètement paumée. D'autant plus que les nuages recouvraient le Soleil déjà très peu présent dans le pays de l'eau... et ça, ça déprimait la jeune fille. Elle avait gardé ses vêtements de ville, à savoir que ses vêtements de forêt ne lui servaient à rien ici dans toute cette neige et avait juste endossé une cape noire pour la protéger du vent et paraître un peu moins suspecte aux personnes voyant qu'elle était en tenue plus que légère pour la température qu'il faisait. Mais elle avait quand même retiré ses chaussures trop peu adaptées à la grimpette dans les arbres. Et puis, de un, elle avait pas envie de les abîmer, et de deux, elle était incapable de ressentir le froid, alors marcher pieds nus dans la neige ne lui faisait pas le moindre mal... surtout que celle-ci avait tendance à fondre sous ses pas.
La branche suivante était un peu plus éloignée. Solana regarda autour d'elle voir s'il n'y avait pas un passage plus facile mais vit que le seul autre moyen serait de redescendre, et elle n'en avait pas spécialement envie sachant qu'elle était assez haut et que redescendre presque tout l'arbre pour remonter le suivant la gavait d'avance. Elle évalua la distance à sauter. Elle s'encouragea mentalement.

***Allez Solana ! Tu as déjà sauté de plus grandes distances et facilement en plus. Ne te laisse pas distraire parce que tout semble fragile ! Sois sûre de toi !***

La jeune fille souffla un bon coup avant de bondir d'une petite impulsion. Comme prévu, elle atteint la branche sans réelle difficulté. Mais comme elle l'avait également craint, la branche en question n'était pas très solide. Si bien qu'elle émit un craquement discret mais suffisamment sonore pour immobiliser l'adolescente et pour faire tomber un peu de neige plus bas.

***Bravo ma fille, ça n'arrive qu'à toi ce genre de choses...***

Il fallait qu'elle se rapproche touuuuuuut doucement du tronc histoire d'atteindre un support plus solide. Elle glissa légèrement le pied en essayant de garder son équilibre.

« Qui est là ? »

La voix qui avait retenti était assez douce, peut-être un brin inquiète et avait un léger accent qui était vaguement familier à Solana. Mais celle-ci, toute douce la voix fut-elle, ne s'y attendait pas dans sa concentration pour atteindre le tronc de l'arbre et sursauta ce qui fit craquer la branche une fois de plus. La jeune fille n'osait plus bouger. Elle resta une minute complètement immobile, cherchant un moyen de se tirer de la situation dans laquelle elle s'était fourrée. Elle allait tenter de sauter directement pour s'accrocher au tronc. Mais à peine avait-elle déplacé son centre de gravité pour donner son impulsion, la branche craqua une troisième fois et se brisa. Solana, bien qu'elle tombait de haut, ne perdit pas son sang-froid. Dans sa chute, elle attrapa une autre branche de la main. Mais celle-ci, encore plus fragile que la première, ne supporta pas la force qu'exerça la jeune fille en tombant et se brisa également sur le coup. Cela avait été cependant suffisant à Solana pour amortir sa chute et se réorienter de telle manière à ce qu'elle tombe à plat ventre. L'épaisse couche de neige agit alors comme un matelas et l'adolescente atterrit au sol sans trop de dommage. En se relevant elle fit face à une jeune fille d'à peu près son âge, surprise de la voir tomber du ciel.

-Euh.... salut ?

[Jiyuu]

[J’espère qu’il n’y a pas d’incohérences, si jamais n’hésite pas à me le signaler, j’éditerais ^^]


La jeune fille avançait prudemment, ne sachant pas à quoi s’attendre. Elle avait confiance dans le monde extérieur et pensait que l’humanité, la faune et la flore avaient été conçues de manière à être fondamentalement bonnes. Dans l'esprit de Jiyuu, la nature ne formait pas les choses pour qu’elles se détruisent entre elles, mais plutôt pour qu’elles se complètent. Cela dit, il arrivait parfois que des méprises soient à l’origine de situations dramatiques, et la Nalcienne voulait à tout prix éviter cela. De plus, elle avait déjà croisé des spécimens dérangés dans leur tête qui ne souhaitaient que la destruction d’autrui, et même si elle s’était jurée de les soigner, ils restaient malgré tout dangereux.

Jiyuu ne put retenir une exclamation de surprise lorsque ce qui semblait être un large paquet atterrit brutalement devant elle. Tombant de l’arbre dans un large « POUF », il diffusa de la poudre blanche tout autour de lui, rendant la scène confuse. Fuusen, terrorisé, lança un petit cri aigu d’alerte en se dégonflant derrière sa maîtresse, tremblant comme une feuille prise dans un vent de tempête. Il n’osait même pas regarder par dessus l’épaule de Jiyuu, trop inquiet d’y découvrir quelque chose qui ne lui plairait pas.

Quand la neige commença à se calmer, arrêtant de s’agiter autour de l’objet tombé, la jeune femme au cheveux blancs se rendit compte que la chose en question était armée de quatre membres et des cheveux. Rapidement, Jiyuu se rendit compte que c’était une humaine qui venait de tomber à ses pieds, et immédiatement, elle se pencha vers elle pour l’aider à se relever, soucieuse.

« Tu vas bien ? Tu ne t’es pas fait mal ? »

Elle ne vouvoyait pas la jeune fille car elle ne savait pas bien maîtriser cette pratique un peu à part. Elle connaissait les belles phrases de politesses, mais les manières pour s’adresser au gens sans connaître leur nom ou leur fonction était une chose que la demoiselle n’avait pas encore tout à fait comprise. Cependant, ce n’était pas de cela dont elle se souciait sur le moment, aidant plutôt la petite à se débarbouiller de la neige tout en vérifiant qu’elle n’était pas blessée.

La nouvelle arrivée ne semblait pas souffrir, ce qui rassura l’ainée, toujours inquiète. La neige avait du bien amortir sa chute, lui permettant ainsi de s’en tirer qu’avec au pire quelques bleus. La Nalcienne prit donc le temps d’observer la jeune fille basanée, constatant alors qu’elle ne portait rien de plus chaud qu’une veste, et se promenait même pieds nus dans cet univers de glace et de neige. Elle devait être frigorifiée, et sans réfléchir, Jiyuu lui proposa immédiatement son aide, comme elle l’avait déjà fait à peine quelques instants plus tôt.

« Tu dois avoir tellement froid dans cette tunique ! » s’exclama-t-elle en transformant les « u » en « ou » et les « r » en « l ». « Tu veux que je te prête ma cape ? » proposa-t-elle, prête à se mettre elle-même en danger pour que l’inconnue qu’elle venait à peine de rencontrer ne souffre plus des températures glacées. « Je dois avoir une couverture dans mon sac, si tu me donnes un instant… »

Fouillant son sac, la demoiselle cherchait frénétiquement de quoi aider la pauvre fille, sans même savoir d’où elle venait ou comment elle s’appelait. Peu importe qui elle était, Jiyuu ne laisserait jamais personne pâtir de la sorte, préférant s’occuper du bien-être de cette personne avant même de songer à faire la causette. Pendant ce temps, le ballon de baudruche continuait à paniquer derrière elle, se demandant pourquoi on aidait cette étrangère plutôt que de la fuir sans demander son reste.

[Solana Hoshiri]

Solana fut surprise de la réaction de l'autre fille. Elle prenait beaucoup d'attention à essayer de l'aider alors qu'elles ne se connaissaient même pas. Tellement d'attention, même, que cela la perturba. C'était son rôle d'aider et de se montrer gentille avec tout le monde. Enfin son rôle... c'était plutôt qu'elle ne pouvait s'en empêcher après son traumatisme. Mais cela ne l'empêchait pas de trouver ça bizarre de voir quelqu'un d'autre le faire à sa place... et même de le faire POUR elle, sachant qu'elle avait toujours su s'en sortir seule ou presque jusque là.

-Oui je vais bien, non je ne me suis pas fait mal mais...

Solana n'eut pas le temps d'en dire plus que la jeune fille était déjà en train de fouiller dans son sac à la recherche de quelque chose pour la réchauffer. Oui, cette fille lui ressemblait vachement au niveau comportemental. Une autre chose qui la frappa fut son accent. Pourquoi lui semblait-il si familier ? Ou du moins qu'elle pensait l'avoir déjà entendu auparavant... Soudain, le contact du sol avec sa main la ramena à la réalité. Sa peau plus chaude que la normale avait fait fondre la neige autour d'elle de qui lui rappela qu'elle devait stopper la jeune fille histoire d'éviter de vider son sac pour rien. Sa cape de tissu noir lui suffisait, et même de celle-là elle n'en avait pas besoin. A vrai dire, elle n'avait besoin d'aucun vêtement mais elle n'était pas indécente au point de se balader nue sur les sentiers et chemins. Solana s'avança vers l'inconnue et posa sa main sur la sienne. Aussitôt, la jeune fille recula en sursautant. Solana grimaça. Elle aurait dû penser au fait qu'avec la différence de température entre sa peau et l'air ambiant elle devait sembler brûlante. Elle s'excusa de sa voix douce et chaleureuse.

-Euh... Désolée... Je t'ai pas brûlée, j'espère ?

Solana lui fit un sourire gêné avant de grimacer une nouvelle fois. Elle défit la sangle de son sac et sortit ses chaussures de cuir de celui-ci et les enfila. Parce que marcher pieds nus sur des branches ça passe encore, mais sur le sol graveleux sous la neige, c'est horrible. Elle sourit une nouvelle fois et se leva pour s'étirer et regarder si elle avait une quelconque blessure ou égratignure due à sa chute et fut soulagée de voir qu'elle n'avait que deux trois bleus qui guériraient dans un jour ou deux. Elle se retourna vers la jeune fille. Celle-ci semblait être un peu plus âgée qu'elle, avait des cheveux blanc et des yeux brillant d'un violet mystique. Solana se demandait si c'était un coup du destin de rencontrer une personne qui lui était si semblable. D'autant plus qu'elle semblait tutoyer à la première rencontre également. Oui, cette fille lui ressemblait définitivement.

-Au fait je m'appelle S...

Elle se raidit d'un seul coup et fit un pas en arrière. Elle venait de remarquer le Pokémon dans la capuche de la jeune fille. Elle sentit son estomac se compresser.

*** C'est un Spectre, Solana, pas un Pokémon Ténèbres, ce n'est pas un Pokémon Ténèbres, ce n'est pas un Pokémon Ténèbres, ce n'est pas un Pokémon Ténèbres...***

Elle savait depuis un moment que sa phobie des Pokémon Ténèbres avait altéré sa perception des Pokémon Spectre qui se ressemblaient beaucoup trop à son goût malgré leurs nettes différences. Mais elle avait espéré que certains comme les Baudrive qui ne ressemblent pas du tout à des spectres échapperaient à cela. Malheureusement pour elle, son esprit ne semblait pas d'accord.

[Jiyuu]

La jeune fille tombée du ciel ne semblait pas souffrir de sa chute, et prit même le soin d’en avertir Jiyuu, qui se détendit un peu. La Nalcienne n’était pas très douée en guise d’aide soignante, se limitant aux traitements de bases qu’on lui avait enseigné. Elle apprenait également à guérir les maux d’âmes des personnes inconfortables dans leur être, mais ce n’était pas cette faculté qui aurait pu aider la jeune fille qui venait d’atterrir devant elle.

Alors qu’elle cherchait de quoi réchauffer l’invitée surprise, celle-ci tenta de l’arrêter dans son geste en lui agrippant le bras. Une brusque sensation de chaleur remonta du membre de Jiyuu, alors que celle-ci recula instinctivement pour éviter la brûlure avec un petit cri de surprise. Fuusen, toujours caché derrière sa maîtresse, fut si choqué qu’il se dégonfla d’un coup en faisant un long sifflement, tombant aux pieds de la fille aux cheveux blancs avant de se ressaisir, tremblant de tout son corps. Il était face au dilemme classique qui le troublait en permanence. D’un côté, il ne voulait pas abandonner sa dresseuse au danger, souhaitant la protéger à tout prix, mais de l’autre sa peur était si intense qu’il n’avait qu’une envie, se réfugier dans sa pokéball. Il débattait avec lui-même sur le sujet en s’agitant dans le dos de Jiyuu, complétement paniqué et agité. Pendant ce temps, la demoiselle, elle, se frottait le bras alors que la sensation de douleur disparaissait, s’évanouissant dans le néant. La fille en face d’elle s’excusa platement, semblant gênée par la situation. La Nalcienne n’était pas certaine de ce qui venait de se produire, mais comme il y avait vraiment eut plus de mal que de peur, elle sourit gentiment à la jeune fille en lui répondant calmement.

« Ne t’inquiète pas, je n’ai rien, » lui assura-t-elle, alors qu’elle dévoilait la zone où l’étrangère l’avait touchée, « ma peau a juste un peu rougi, cela devrait passer d’ici quelques minutes, je ne souffre même plus ! » s’exclama-t-elle de sa voix enjouée, souhaitant rassurer non seulement son interlocutrice mais aussi l’autre énergumène qui s’excitait derrière elle.

Elle souffla une légère brise sur son bras, le guérissant de la petite brûlure à l’aide d’un vent froid. Tout en continuant de caresser doucement sa plaie jusqu’à ce qu’elle n’y paraisse plus, elle reporta son attention sur la demoiselle qui lui avait causé cela.

« Tu as fait cela involontairement ? » demanda-t-elle, curieuse de comprendre ce qui s’était produit. « Je vois que la neige fond à tes pieds, c’est un don que tu as ? » continua-t-elle, remarquant la flaque d’eau qui s’était formée sous les pas de la fille, révélant la végétation grise et brune qui reposait sous la couche de poudre blanche.

La rouquine tenta de se présenter, avant d’être brusquement coupée dans son élan par un truc qui avait du l’effrayer dans le dos de la chevaucheuse du vent, à la vue de sa réaction. Suivant son regard, Jiyuu tourna la tête pour voir de quoi il s’agissait, avant de tomber nez-à-nez avec son compagnon de voyage. Fuusen tremblait encore et semblait sur ses gardes, prêt à agir – seul Arceus sait comment – au cas où un autre incident se produisait. Il paraissait aussi, se ce n’est plus, terrorisé que la jeune fille, qui le fixait avec un air un peu paniqué. Jiyuu n’était pas sûre de ce qui se passait, mais il semblerait à vu d’œil que cette fille et le ballon est mutuellement peur l’un de l’autre. Pour Fuusen, le cas était simple, il avait peur de tout ce qui bougeait. En revanche, la demoiselle avait du mal à comprendre comment on pouvait être effrayée par une boule plein d’air qui se dégonflerait à la moindre petite alerte. Ne voulant pas manquer de respect à la rousse mais cherchant quand même à comprendre ce qui se passait, elle se pencha légèrement en avant, s’adressant doucement à la fille.

« Tout va bien ? Tu me parais bien pâle tout à coup… »

[Solana Hoshiri]

Solana fixa encore quelques secondes le Pokémon jusqu'à ce que celui-ci se dégonfle complètement de son champ de vision et permette à la jeune fille de reprendre tout doucement ses esprits. Il lui faudrait VRAIMENT régler ce problème un jour ou l'autre parce que si cela continuait à arriver pour chaque Spectre qu'elle rencontrait, elle aurait vraiment du mal avec beaucoup de dresseurs. Pendant une petite dizaine de secondes, Solana resta silencieuse. Elle laissa ses pensées dériver afin de penser à autre chose et donc pas au "Pokémonspectrepasefferayantpourunsoumaisquilaterrorisaitquandmême" qui se cachait derrière sa dresseuse. Elle fixa alors l'autre fille qui, patiente, avait attendu qu'elle réponde en réfléchissant à sa question. Pâle ? Si elle avait l'air pâle malgré sa peau sombre, c'est qu'elle devait avoir été vraiment morte de trouille. Elle eût un léger rire nerveux avant de finalement répondre.

-Inutile de t'inquiéter je vais bien... C'est juste que.... C'est pas grave...

Solana s'arrêta un instant avant de reprendre.

-Oui, euh... Non je fais pas ça volontairement, c'est parce que, pour une raison que je comprends pas très bien, ma peau est bien plus chaude que la normale... et donc je ressens pas le froid, donc on peut appeler ça un don si on veut.... et si tu te poses la question, même si je suis Flamenoise ce n'est pas de la maîtrise du feu.

La jeune fille sourit. Puis un détail lui revint en tête. L'accent de l'autre fille qui lui semblait si familier. Mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt de ce qu'il était ou même de où elle l'avait entendu. Et cela continuait de lui trotter en tête si bien qu'au final cela l'agaça... Mais elle n'osait pas trop poser la question de peur de paraître insolente et ça, c'était contraire à toute son éducation. Ensuite, autre chose qui lui passa par la tête, il lui semblait avoir oublié quelque chose. Il ne lui fallut pas chercher trop longtemps puisqu'en apercevant la frimousse du Pokémon Ballon, elle se rappela qu'elle s'était interrompue un peu plus tôt. De ce fait, elle reprit comme si rien ne s'était passé entre-temps.

-Au fait, je m'appelle Solana, Solana Hoshi...

Une fois de plus elle s'interrompit. Elle ne disait jamais son nom de famille à personne car elle ne voulait pas qu'on l'associe à sa famille. Bien sûr, le nom ne dirait sans doute rien à la jeune femme, d'autant qu'elle n'avait pas dit "Hoshiri" en entier. Et quand bien même elle l'aurait reconnu, qu'aurait-elle pu faire ?  La seule raison pour laquelle elle cachait son nom était qu'il lui rappelait trop ses origines et qu'elle n'aimait pas qu'on lui pose des questions dessus, et en règle générale, elle n'aimait pas qu'on lui pose des questions sur elle puisqu'elle préférait rester les plus discrète possible. Mais pour une raison étrange, cette fille lui inspirait confiance, comme si elle pouvait se permettre de se confier, peut-importe ce qu'elle lui révélerait. Et puis, que pourrait-il se passer ? Elle n'allait pas aller la signaler comme la fille disparue d'un famille assassinée il y a plus de quatre ans ce serait stupide.

[Jiyuu]

Finalement la jeune fille tombée du ciel semblait reprendre ses esprits, pendant que Fuusen disparaissait derrière sa maîtresse, continuant à paniquer. Il commençait à peine à retrouver son sang-froid, s’habituant à la présence de la nouvelle arrivée. Cela dit, il s’en méfiait encore, mais l’effet de surprise avait déjà finit par s’estomper. Si la fille était dangereuse, elle ne semblait pas menaçante, ce qui rassurait un petit peu l’animal le plus peureux de la terre. La rouquine balbutia quelque chose disant qu’il ne fallait pas s’y attarder, et Jiyuu, bien qu’inquiète, respecta son désir. Elle n’allait pas s’infiltrer dans la vie des gens qui ne le souhaitaient pas, c’était une atteinte claire à la liberté, ce qu’elle refusait catégoriquement de faire. Le nom qu’elle portait n’était pas innocent, il lui dictait ses principes et ses idées, et son plus grand credo était de respecter la liberté des autres, tant qu’ils faisaient de même avec la sienne. De toute façon, personne ne pouvait lui ôter ce droit immuable, elle préférait la mort à une vie d’esclavage.

Puis, répondant à sa question, la cadette explicita ce « don » qu’elle possédait. La Nalcienne l’écouta avec intérêt, fascinée. C’était tellement passionnant de voir à quel point chaque être vivant était spécial et unique en son genre ! Cette diversité émerveillait toujours la jeune femme, qui ne pouvait s’empêcher de penser qu’il lui restait encore beaucoup de choses à voir de ce monde, ce qui ne la désespérait aucunement, loin de là. Elle avait hâte d’apprendre, de voir, de comprendre, de découvrir, et c'était pour cette raison même qu'elle avait entrepris ce voyage. En si peu de temps déjà, elle avait déjà pu rencontrer des personnes extraordinaires, et même si la demoiselle avait également vécu des moments difficiles, elle considérait que cela en valait la peine.

« Je comprend, c’est une faculté remarquable que tu as là ! Pour ma part, je viens de Nalcia, » répondit Jiyuu, « j'y ai appris à manipuler le vent à ma guise, mais cela n'a rien de bien impressionnant par rapport à ta capacité, » détailla-t-elle en offrant un clin d’œil à son interlocutrice.

L'inconnue réussit finalement à se présenter, ce qui rappela à la femme aux cheveux blancs qu'elle se devait de faire de même. Elle ne prêta aucunement attention au nom de famille de Solana ; même si cette dernière lui avait communiqué son nom complet, Jiyuu n’aurait pas été capable d’en comprendre la valeur. Elle avait vécu dans un village parfaitement isolé du reste du monde toute sa vie, si bien qu'elle ne connaissait même pas les patronymes des personnes composant son propre gouvernement, à savoir la royauté de Nalcia. Elle aurait donc été incapable de dire ce qu'aurait représenté la dénomination complète de la demoiselle, et les conséquences que cela aurait pu impliquer. Elle ne s'en préoccupa donc pas, ne connaissant pas toutes les subtilités politiques du pays dont la fille au teint mat était originaire.

« Je suis ravie de te rencontrer, mademoiselle Hoshi-san, » ajouta-t-elle avec son fameux sourire, « Je me nomme Jiyuu no Seishin, mais tout le monde m'appelle simplement Jiyuu. Et le peureux derrière moi, c'est Fuusen-kun, » expliqua-t-elle en désignant son dos avec son pouce, un sourire amusé sur les lèvres.

Le ballon, entendant son prénom, prit le risque de lever un peu la tête, pour observer Solana, en essayant de rester aussi bien caché que possible. Il avait arrêté de trembler mais ne semblait pas à l'aise, prêt à retourner se cacher au moindre signe d’intention de mouvement de la fille qu'il ne connaissait pas.

« Tu as du faire une longue marche si tu viens de Flamen, » commenta celle aux yeux perlés, se souvenant des cartes qu'elle avait mit des années a apprendre. « Que viens-tu chercher par ici ? Tu voyages toi aussi ? »

Les inquisitions de l'ainée pouvaient sembler incorrectes, mais elle ne posait point ces questions pour être indiscrète. C'était sa curiosité qui la poussait à toujours en apprendre davantage sur les gens qu'elle rencontrait, désirant sans cesse enrichir ses connaissances. C’était tellement curieux de rencontrer une fille si jeune au talent si incroyable se promenant dans une forêt si loin de chez elle, qu’elle ne pouvait s’empêcher de comprendre ses motivations. De plus, elle n'était pas familière avec les notions d'éthique et de protocole : elle savait retenir sa langue sur un sujet qu'une personne avait explicitement dit ne pas vouloir détailler, mais à part cela, elle ne voyait pas en quoi cela pouvait être impoli de poser des questions. Dans son esprit, chacun était libre de formuler les quémandes qui l'intéressait, et c'était à l'interrogé de faire savoir s'il ne souhaitait pas répondre et éviter le sujet.

[Solana Hoshiri]

Solana eut un instant de surprise et d'incompréhension. Son aînée admirait son "don" d'avoir une peau anormalement chaude mais considérait cela comme supérieur à son propre don d'élémentaliste. Elle fut admirative de la modestie dont elle faisait preuve car elle-même ne trouvait pas son "pouvoir" extraordinaire. Cela lui permettait juste de ne pas avoir froid et sans plus. De plus la jeune femme semblait désireuse d'en savoir plus à son sujet... Du moins c'est ce que Solana crut en voyant la lueur d'intérêt passant dans son regard. La fille aux cheveux rouges fut troublée par ce détail. Le nombre de choses qu'elle révélait aux autres était assez limité mais pourtant, elle se sentait prête à dévoiler une bonne partie des choses qu'elle cachait à la plupart des gens car sans savoir pourquoi, cette fille la mettait réellement en confiance. Bon en fait si, elle savait pourquoi, c'est parce qu'elle lui ressemblait d'une certaine manière, tant d'un point de vue physique que du caractère mais elles étaient pourtant bien différentes. Il y avait un petit plus chez elle qui lui glissait dans l'oreille qu'elle n'avait rien à craindre avec elle. Quand son aînée se présenta, quelque chose fit réagir le cerveau de la cadette mais sans que celle-ci, une fois de plus, ne sache vraiment quoi. Par la suite elle lui posa plusieurs questions sur son voyage.

-Ca fait un moment que je marche oui... quelques semaines quelques mois, je ne sais plus trop. Mais c'est pas un si gros problème que ça, je ne m'épuise pas trop la journée et je peux courir longtemps.

Solana s'interrompit quelques secondes et remit sa cape sur elle. Même si elle lui était plutôt inutile, elle aimait l'avoir sur elle malgré tout dans cet environnement glacial. Elle reprit :

-Oui je voyage, mais si je viens ici, c'est parce que Mizuhan est le pays d'origine de ma mère. J'ai beaucoup vu du monde à travers les livres mais je suis rarement sortie en dehors de mon "monde".

La jeune fille tourna à nouveau son regard vers le Baudrive. Son estomac se contracta une fois de plus mais elle ne dût plus contenir une envie de fuir aussi loin que possible ce qui était déjà un progrès en soi. Ce même Baudrive semblait également moins craintif que tout à l'heure bien que tout autant méfiant. Puis elle se retourna vers sa camarade. Ainsi son nom était Jiyuu. Et son Pokémon Fuusen. Pourquoi ses noms résonnaient-ils si familièrement dans sa tête ? Comme si... elle les avait déjà entendu quelque part. Mais Solana avait beau se creuser la tête elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Un autre détail lui revint en tête. Elle l'avait appelée Hoshi-san, et son Baudrive, Fuusen-kun. Pourtant, d'instinct, elle avait compris que le suffixe était facultatif. Par ailleurs, il valait mieux dissiper le malentendu à propos de son nom de famille.

-Excuse-moi pour tout à l'heure, j'ai mal prononcé mon nom. C'est Hoshiri, et non Hoshi. Remarque, d'après ce qu'on m'a dit, cela viendrait directement du mot "Hoshi". Ca correspond au blason de ma famille et ça veut dire "étoile" en jap....

Solana s'interrompit soudainement et haleta une fois. L'accent de la jeune femme, son nom et celui de son Pokémon, les suffixes qu'elle avait prononcé, tout cela s'expliquait enfin. Elle savait maintenant pourquoi cela lui était famillier.

***Comment j'ai pas pu m'en rendre compte plus tôt...***

-Jiyuu no Seishin... Corrige-moi si je me trompe, cela veut bien dire "L'esprit de liberté" ?... ou bien est-ce que c'est "la cause de purification" ? Désolée, je suis nulle en japonais, j'ai juste quelques bases...

[Jiyuu]

La jeune Flamenoise lui raconta brièvement son périple, racontant que cela faisait quelques temps qu’elle voyageait dans le but de visiter le pays d’origine de sa mère. Cette fille avait donc deux parents de pays et origines parfaitement opposés, la chanceuse. Avec ce genre d’héritage, Jiyuu ne doutait pas qu’elle serait capable de garder un esprit et une mentalité plus ouverts, qui lui permettrait sans doute d’éviter de tomber dans une folie comme ce que cette fille avait déjà fait en apprenant qu’elle étai Nalcienne. La femme pure ne pouvait comprendre comment on pouvait en vouloir à d’autres de la sorte, sans rien savoir d’eux à part l’endroit où ils avaient vu le jour. De ce fait, le système de guerre lui échappait aussi complétement, elle était incapable de trouver une quelconque excuse ou justification pour ce genre de comportement.

Solana expliqua également que c’était la première fois qu’elle sortait vraiment de chez elle, ce qui fit réagir la fille aux cheveux neige. Alors comme cela, elle non plus n’avait pas l’habitude du monde « extérieur » ? C’était à la mode décidément. Jiyuu avait commencé son voyage il y a quelques temps, mais il lui avait déjà permis de voir et de vivre des choses aussi extraordinaires les unes que les autres, en plus de lui apprendre des leçons très importantes, qui guidaient désormais la plupart de ses pas et orientaient ses décisions.

Lorsque la fille à la peau mate eut à nouveau une moue inquiétante, même si beaucoup moins prononcée que la première fois, Jiyuu prit le temps de suivre son regard, cherchant à comprendre sa crainte. Ses sourcils se levèrent sur son front alors qu’elle constatait que c’était Fuusen que la petite fille observait de la sorte. Le regard de la maîtresse de l’air fit alors plusieurs allés-retours entre l’enfant et le peureux, qui semblait tous les deux aussi effrayés l’un par l’autre. Autant c’était une réaction habituelle chez son compagnon de route, autant elle était incertaine de ce que signifiait la réaction de la fille qu’elle venait de rencontrer. Cependant, elle ne dit rien, ne voulant pas dire des bêtises ou se lancer sur un sujet qui pourrait être délicat. Elle préféra attendre que l’autre en parle d’elle-même si elle avait le courage, ou qu’un moment plus opportun ne se présente. Le ballon lui, avait cessé de trembler mais se serrait contre sa dresseuse, se frottant contre elle pour tenter de se rassurer.

La chevaucheuse du vent fut tirée de ses pensées quand Solana s’excusa d’avoir fourché sur son propre nom. Jiyuu lui sourit en lui acquiesçant, montrant ainsi qu’elle avait assimilé cette nouvelle information. Hoshiri ? C’était un très joli nom, il scintillait et brillait dans le ciel, c’était une très belle façon de s’appeler.

La suite des événements prit la jeune femme de court, alors qu’elle faisait les yeux ronds à la fille qui venait de lui donner une traduction exacte de son nom complet. Comment pouvait-elle le comprendre ? Elle parlait donc sa langue ? Jiyuu ignorait que d’autres personnes que les gens de son village connaissaient cette langue qu’elle croyait réservée à son chez-elle. Elle cligna des yeux plusieurs fois, puis saisit son menton avec son pouce et son index de sa main droite, son sourire renaissant sur son visage alors que, la surprise passée, elle voulait en apprendre davantage sur cette curiosité.

« En effet, je suis l’esprit de la liberté, tout comme mes parents son ceux de la raison et de la pureté et mon frère celui de la volonté, » détailla-t-elle, incertaine que cela intéresse vraiment la fille. « Mais, même si ce ne sont que les bases, où les as-tu apprises ? Je ne savais pas que cette langue était parlée en dehors de chez moi. » expliqua-t-elle, curieuse d’avoir une réponse.

Elle était presque enchantée de savoir que d’autres personnes dans ce monde partageaient ce point commun avec elle, car c’était vraiment quelque chose dont elle ne se serait jamais doutée. Elle était enthousiaste et impatiente d’en apprendre davantage sur les choses que cette jeune fille avaient à lui dévoiler.



[Dééééééésolée pour le délai :(Je promets que ça ne se reproduira pas, en tout cas pas avant ma rentrée, et encore :(Really sorry :s Pour le jap que parle Jiyuu, en fait son village a des vieilles origines Mizuhaniennes (dont la langue officielle militaire est le jap, si je me souviens bien ^^), dont elle est inconsciente, c’est pour cela que ça la surprend que Solana connaisse un peu de cette langue qu’elle croyait réservée à son bléde paumé (c’est une bonne chose hein, c’est la première étape pour qu’elle envisage une enquête et en apprenne davantage sur ces origines )]

[Solana Hoshiri]

[Bah tu fais bien de me le dire ça parce que c'était noté nulle part sur le fofo. Je vais devoir modifier légèrement ce à quoi je pensais mais à la limite ça m'arrange presque ]

La surprise de la jeune femme fit sourire Solana. Et en même temps cela l'intrigua un peu. Evidemment, tout le monde n'était pas supposé connaître les différentes histoires des pays comme elle. Sa famille était.... avait été de la noblesse Flamenoise. Forcément son éducation avait été poussée, et pas seulement au pays mais à tout Erasia. Elle était juste un peu lente à a détente au vu de ses quatre années de presqu'isolation dans la Jungle méridionale. Mais tout de même, il était rare de ne pas savoir l'origine de sa propre langue. Solana se prépara donc à aller puiser dans sa mémoire pour répondre aux questions de son aînée.

-Alors... Si je connais le japonais c'est grâce à ma famille. Tu vois, je t'avais déjà dit que Hoshiri venait de Hoshi, "étoile", donc je suppose que mon père devait avoir des origines japonaises quelque part... Ce qui fait qu'il a insisté pour que nous apprenions le japonais. D'autant plus que ma mère était Mizuhanienne, je te l'ai déjà dit. La langue des militaire de Mizuhan est le japonais. Cela remonte à des siècles mais je ne sais plus l'origine exacte, désolée... Cela fait des années que je n'ai plus vraiment étudié l'histoire...

Solana reprit son souffle et réfléchit quelques secondes. Non... elle n'arrivait pas à se rappeler des origines du japonais en Mizuhan. Si cela s'était produit en cours, elle aurait reçu une sérieuse réprimande. La jeune fille grimaça en repensant à cela avant de poursuivre, de sa voix douce et chaleureuse.

-Si je n'ai que les bases c'est que je n'ai pas eu trop l'occasion d'avoir beaucoup de cours, je connais juste du vocabulaire, je sais à peine former des phrases. Pour être honnête, j'ai tellement peu parlé le japonais par rapport à l'anglais ou à l'Erasien qu'il m'a fallu du temps avant de reconnaître ton accent.

Solana regarda la jeune femme qui semblait assimiler les informations au fur et à mesure. On pouvait apercevoir un léger sourire sur ses lèvres. La Flamenoise se rendit compte que, si elle avait répondu à beaucoup de questions mais qu'elle ne savait presque rien de la Nalcienne, si ce n'est son nom et qu'elle était justement de Nalcia. Elle se devait de corriger cela, d'autant plus qu'elle n'avait jamais entendu parler d'un village parlant exclusivement le japonais. Et pourtant elle avait eu les meilleurs professeurs d'Omatsu mais cela ne lui disait vraiment rien, pas même le plus petit echo. Même si il lui avait fallu du temps, elle avait reconnu l'accent de Jiyuu. Elle décida donc de se lancer.

-A ton tour, Jiyuu ! Je t'ai presque tout dit de moi, j'en attends pareil de toi. D'où est-ce que tu viens exactement ? Je ne savais pas que le japonais était la langue principale d'un village, et encore moins à Nalcia.

Solana fit une petite pause, examinant son aînée qui tentait de s'abriter de la température glaciale du lieu, alors qu'elle était pourtant bien couverte.

-Et tu n'as pas trop froid ? J'ignore si c'est le meilleur endroit pour discuter... Désolée de ne pas t'avoir demandé ça plus tôt, j'ai plus l'habitude puisque... enfin tu sais bien...

Elle désigna de l'oeil sa peau nue sous sa cape.

[Jiyuu]

La fille lui développa ce qu’elle savait sur la question posée par Jiyuu, qui elle la regardait avec ses grands yeux perlés brillant d’une lueur intéressée. Tout ce qu’elle racontait était passionnant, et ne faisait qu’attiser davantage la curiosité de la fille qui n’y connaissait rien au monde. Déjà, elle apprit que le nom de sa langue dans celle parlée par tous les autres était « japonais »… C’était un drôle de mot, pas particulièrement joli mais en tout cas, rigolo à prononcer. Puis elle continua en détaillant ses origines pour justifier ses connaissances en la matière. En y réfléchissant, cela paraissait logique à la fille aux cheveux neiges, maintenant qu’elle y repensait… Daisuke avait aussi été originaire de la noblesse de Flamen, et utilisait également parfois des expressions japonaises dans ses discours.

Enfin, Solana expliqua que cette langue était la « langue militaire de Mizuhan ». Jiyuu n’était pas sûre de ce que cela signifiait, ni même si cela lui plaisait vraiment. Cela voulait dire que sa langue maternelle, celle qui l’avait bercée dans sa plus tendre enfance, n’était utilisée ici que pour donner des ordres brutaux au sein d’une armée rude ? C’était bizarre pour elle d’imaginer cela… Dans tous les cas, elle ne se souvenait pas avoir entendu parler japonais depuis qu’elle était arrivée dans ce pays, et cela l’intriguait davantage.

En ce moment, elle n’avait pas grand chose à faire, ayant accompli en peu de temps assez de choses pour remplir toute une vie. Peut-être pouvait elle envisager d’enquêter sur cette affaire. Elle découvrirait sans doute des histoires concernant les origines de son propre village, et donc par extension les siennes. Si elle se souvenait bien, elle avait entendu dire que la plus grande bibliothèque de Mizuhan se trouvait à Fla’Or, où elle venait de passer son épreuve d’amplificatrice. Cela serait une bonne idée d’aller y faire un tour, pour approfondir sa culture inexistante en la matière.

Solana tira Jiyuu de ses pensées alors qu’elle recommençait à s’exprimer avec une intonation plus « normale », sortant de la narration linéaire de son cours. Elle s’excusa d’avoir une lacune dans son flot de connaissance, faisant lever un des sourcils de la Nalcienne. Elle lui sourit tendrement, ne voulant pas que Solana se sente mal à l’aise à cause d’elle.

« Je trouve que tu sais déjà énormément de choses, c’est remarquable ! » s’exclama-t-elle, complimentant la jeune femme.

La demoiselle tombée du ciel la prit de court après cela, quand elle lui demanda des informations la concernant. Jiyuu relâcha son menton, puis prit une minute pour se ressaisir et préparer sa réponse. Elle n’avait rien à cacher à la demoiselle, mais pour qu’elle comprenne facilement, elle ne pouvait pas se contenter de lui lancer le peu de renseignement qu’elle allait donner sans les ordonner un minimum.

« En réalité, je suis née dans un village perdu dans la forêt au nord de Nalcia, non loin du Sanctuaire du Vent. C’est là que j’ai appris à manier l’air. Cependant, je dois dire que je ne sais rien sur les origines de cette bourgade, ni pourquoi elle s’est isolée de la sorte ou pourquoi on y parle cette langue, on ne m’en a jamais vraiment parlé… » expliqua-t-elle alors qu’elle semblait réfléchir à voix haute.

Il était vrai que ni ses parents, ni ses maîtres, ni les doyens du village n’avaient jamais évoqué la question. Maintenant qu’elle y réfléchissait, cela l’intriguait d’autant plus et lui donnait envie d’en savoir davantage sur le sujet.

« Ne t’inquiète pas pour moi, je vais bien : cette tunique est redoutablement efficace contre le froid ! » justifia-t-elle, répondant à la dernière interrogation de la cadette. « Mais si tu veux bouger… Par où te dirigeais-tu précisement avant que je ne te fasse tomber de ton perchoir ? » continua-t-elle, elle-même incertaine de la future destination de son propre voyage.

[Solana Hoshiri]

[Here we go again !]

Solana hocha légèrement la tête. Il existait sans doute beaucoup de villages dont elle n'avait jamais entendu parler. Ses connaissances sur le monde étaient vastes mais également très limitées à la fois. Après tout, elle n'avait eu cours que jusque ses  douze ans, peut-être en aurait-elle appris plus si elle n'avait... enfin, si il ne lui était pas arrivé ce qui lui était arrivé... Bref, Solana se tira de ses pensées quand Jiyuu répondit à sa question. Apparemment, elle n'avait pas froid. La jeune fille aux cheveux solaires voulut protester et insister mais son aînée ne lui laissa pas le temps, lui posant une toute nouvelle question. Une question que Solana ne s'était pas réellement posée depuis son départ de Kamiki et qu'elle aurait peut-être dû. Où voulait-elle aller ?


-Euh...

Solana fut quelque peu prise de court. Où voulait-elle aller exactement. Mizuhan, oui. Mais c'était grand Mizuhan et elle y était déjà. Loukai ? Le village secret était trop bien camouflé et le jeune fille avait déjà constaté que, bien que connaissant son emplacement sur une carte, elle serait incapable de le retrouver sans guide. Fla'or ? Elle avait directement bifurqué du côté forêt en arrivant, elle devrait maintenant bifurquer totalement vers le nord mais la ville l'intéressait, surtout pour sa bilbliothéque. Arkan ? La capitale du pays de l'eau, pourquoi pas ? Mais en tant que Flamenoise, y serait-elle bien accueillie ? De plus, les grandes villes ne la mettaient pas à l'aise. Pourtant, Arkan était la quintessance de la beauté de Mizuhan, de ce qu'elle avait lu dans les livres. Elle pourrait aussi se rendre à  Comodo, mais celle-ci était un peu trop loin par rapport aux autres. Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait jamais demandé à sa mère où exactement elle était née. Avait-elle posé la question ? Ou bien sa mère lui avait-elle un jour donné la réponse ? Ne pouvant donc se résoudre  à choisir, elle déclara :

-Fla'or ou Arkan. Je savais pas encore trop où me diriger. Nord ou Est, laquelle des destinations t'arrange le plus ? Pour moi, n'importe laquelle de ces directions me convient....

Solana laissa le temps à Jiyuu de réfléchir. C'est alors qu'un petit vent se déclara. Solana ne ressentit qu'un souffle sur sa peau mais elle distingua clairement le léger frissonnement de son aînée. Elle ne doutait pas un instant de l'efficacité de la tenue mais certaines parties de sa peau étaient encore découvertes. N'y tenant plus et voulant rendre la bonté dont Jiyuu avait fait preuve à son égard, Solana sortit une Poké Ball.

-Ethan, réchauffe-nous !

Le petit Caninos apparut en poussant un joyeux glapissement. Solana ne sentait pas la fraicheur, elle ressentait en revanche très bien la chaleur et constata tout de suite l'augmentation de température autour d'eux. Le petit chiot commença à courir dans tous les sens et à renifler partout, une situation horriblement familière à la jeune fille qui lui courut après.

-Ethan.... Ici !

Le chiot obéit immédiatement à l'ordre de sa maîtresse. Solana en fut ravie mais ne puis s'empêcher de lui dire un ou deux reproches lui rappelant bien qu'elle n'avait pas oublié ce qui s'était passé à Kamiki. Le Caninos afficha un air penaud auquel Solana ne put résister. Elle le caressa sur la tête pour bien lui montrer qu'elle lui avait pardonné ce à quoi il répondit par une léchouille sur la main. La jeune fille se retourna ensuite vers son aînée qui affichait un air bizarre.

-Jiyuu ?

[you're kidding me ? il me faut deux mois pour me décider à répondre et je fais ce message en moins d'un heure...]

[Jiyuu]

Jiyuu laissa le temps à la jeune fille de réfléchir à sa question, qui semblait la troubler légèrement. La jeune femme lui laissa le temps de réfléchir, elle-même incertaine de sa prochaine destination. Elle avait donc envisagé de retourner à Fla’Or pour faire un tour à leur bibliothèque et en apprendre davantage sur ses origines, mais plus elle y pensait, moins elle avait envie de se faire à nouveau embarquer dans une grande ville… Récemment, sa vie s’était résumée à une série de courses pour se rendre d’un point à un autre pour venir à bout, une fois sur place, d’épreuves plus ou moins éprouvantes afin qu’elle puisse s’évaluer elle-même. Les résultats qu’elle avait pu en tirer l’avaient rassurés quant à ses habilités et ses compétences, et l’avait aussi guidé vers un but qui commençait lentement mais surement à bien se dessiner dans l’esprit de la chevaucheuse du vent. Toutefois, l’idée de prendre un peu le temps de se reposer après toutes ses péripéties était particulièrement séduisante, et pour cette raison elle se demandait si elle n’allait pas encore passer quelques temps en ermite, loin des villes bruyantes et stressantes.

Solana finit par lui répondre, expliquant qu’elle cherchait, apparemment, à rejoindre l’une des deux grandes cités de Mizuhan. Jiyuu hocha la tête, son esprit assimilant ces nouvelles données. L’air pensive, la fille aux cheveux neiges lança un coup d’œil vers le chemin qu’elle avait emprunté, qui reliait à la forêt à la ville de glace, celle qu’elle venait de quitter. Observant le chemin, elle se mit à se demander si elle voulait vraiment continuer et reprendre cette voie dans le sens inverse. La brise balaya à ce moment le bois, faisant rougir ses joues et trembler le ballon qui se trouvait dans son dos sous l’effet du froid. Elle regarda son compagnon, qui semblait ne vouloir qu’une chose, se retrouver seul et au chaud, comme avant que sa maîtresse ne décide de partir à l’aventure et se retrouve embarquée dans toutes ses histoires aussi dangereuse et extravagantes les unes que les autres. La femme lui offrit un tendre sourire, en réponse auquel il rougit légèrement.

Elle ne s’était jamais posé ce genre de questions avant, parce qu’elle n’avait jamais cru avoir un jour devoir faire face à des situations où ses décisions pouvait un jour se répercutées sur la vie d’un autre être vivant. Maintenant qu’elle avait vécu ses moments angoissants de lourdes responsabilités, elle se rendait compte qu’elle ne savait plus prendre des conclusions à la légère, sans se soucier de leur répercutions… Avait-elle oublié ce que signifiait être aussi libre que le vent ?

Avant qu’elle ne puisse répondre correctement, la fille des arbres libéra un Pokémon bien connu de la demoiselle de sa capsule. Les Gardie – ou Caninos si elle avait bien compris, en érasien – était la première espèce d’animal qu’elle eut jamais vraiment fréquentée et côtoyée au quotidien. C’était son frère qui en avait adopté un, renommé Lupin, et qui eu même un fils, Kaito, qui malheureusement n’avait pas survécu à cette terrible nuit… Fuusen par contre, lui, paniqua sans crier garde, complétement alerté par le fait qu’une bestiole agitée et donc a priori dangereuse lui tournait autour. L’air chaud porté par la bête de feu était bien agréable en revanche, et n’écoutant pas les conseils du ballon qui tirait sur la capuche de la fille pour essayer de l’éloigner de ce monstre, Jiyuu se pencha vers le chien pour lui caresser la tête lorsque ce dernier vint la renifler, analysant ce nouveau truc dans son monde. Elle sourit et étouffa quelques rires en voyant la scène devant elle, s’amusant du comportement de la maîtresse et du Pokémon pendant que Fuusen se faisait dessus.

Quand le petit monde fut calmé, Solana s’adressa à nouveau à la demoiselle, l’interrogeant. Jiyuu leva la tête avant de lui répondre, le regard perdu au loin.

« Je crois… » expliqua-elle lentement à la question de la fille, « que je vais juste aller… Là où le vent me guidera… »

Sur ses paroles, une bourrasque répondit à son appel, se dirigeant vers l’est. Laissant le vent s’amuser avec ses cheveux, elle se tourna vers la demoiselle et lui sourit tendrement.

« Je vais donc continuer ma route vers Terros, en espérant retrouver un climat plus doux… Il semblerait que mon compagnon y aspire gravement, ne, Fuusen-kun ? » interrogea-t-elle, le ballon lui répondant par un hoquet. « En tout cas, je suis ravie d’avoir fait ta connaissance, jeune Solana, j’espère sincèrement que nos routes se recroiseront bientôt, et que tu trouveras ce que tu recherches… »

Sur ces paroles, elle se mit en route en suivant le courant d’air qui la portait vers des contrées plus chaudes.



[Fini – à moins que l’on décide le contraire ! – pour ma part ^^ Si ça te convient pas, je t’ai envoyé un MP, n’hésite pas à me faire signe :)Sinon, j’ai été très heureuse de pouvoir RP avec toi, j’espère qu’on aura l’occasion de recommencer ! (et je te laisse le soin de conclure et faire la demande de notation, si tu veux ^^)]

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