[ Clos ] [Mission] Jaillir la lumière (Miku)

[Anthere Osarian]

En descendant de la nacelle folle, attelée de six Ninjask et d'un faux cocher déjanté, le pas incertain, Anthère se disait qu'elle pourrait toutefois se reposer et récupérer de ce voyage, certes rapide, mais éprouvant. Pourtant, le jeune homme fort sympathique avait rendu le voyage agréable et lorsqu'il l'a salua sur le départ, Anthère afficha une moitié de sourire. La jeune fille n'était pas tout à fait remise de ses émotions. Se retournant sur l'imposteur qui réparait le panier, elle pensa qu'elle n'aurait pu espérer meilleur voyage. Anthère se détourna donc. Une fois dehors, un peu à l'écart de la ville, elle alla se poser dans un pré, au milieu des herbes hautes et lâche un peu ses Pokémon, les pauvres ne s'étaient pas dégourdis les pattes depuis l'aube. La fin de la journée approchait et le temps semblait s'être arrêté, il faisait encore beau et malgré la fraîcheur dans le fond de l'air, la chaleur revenait petit à petit.

Ourasi paissait dans son coin, pendant qu'Akasie prenait un dernier bain de soleil avant la nuit, Quidam furetait, Persik s'était envolé et Khan restait fidèle à lui-même, sur une pierre. Anthère n'était pas tout à fait remise de ses chocs. Le souvenir du village était toujours bien présent et l'absence de Ravel était plus lourde que jamais. Mais de toute façon, elle ne s'en était plus occupée (préoccupée ?) depuis longtemps et elle revoyait sans mal l'attitude farouche et mauvaise de son Pokémon. Comment les choses pouvaient à ce point mal tourner ? Anthère soupira. Et si elle s'occupait mal des autres sans même le voir ? Elle avait plusieurs badges d'arène, mais cela ne faisait pas tout... Cela même ne faisait rien du tout vu le résultat. Il faudrait penser à rentrer maintenant, elle était fatiguée, mais elle n'avait pas envie de bouger, pas du tout. Perdue dans ses pensées, pour une fois elle ne captait pas ce qui se passait autour d'elle. Khan, plus étrange que d'habitude, était secoué.

Ce qui se passait dans sa tête était plus que mystérieux, car il n'était pas un Pokémon communicatif sur ce plan. Il semblait même si peu présent, qu'on l'en oublierait sa présence. Mais avec ce qu'il préparait à Anthère, elle aurait du mal à oublier sa présence... Les pouvoirs psychiques étaient si étranges. La surprise du jour, de Maître Khan fut la suivante. Alors qu'Anthère s'allongeait sur le dos, le regard perdu dans le ciel, le moineau vert cru bon de faire agir ses pouvoirs. Pas n'importe lesquels, car Anthère et ses compagnons, en un instant, passèrent de la prairie à une vallée. Réapparaissant subitement, les Pokémon furent les premiers à réagir, légèrement nerveux. Anthère, elle, était trop absorbée et son moral assez entamé pour qu'elle perde un peu de vue la réalité. Aussi ne se rendit-elle pas compte tout de suite qu'elle avait quitté les plaines de Terros. Ce n'est qu'après un moment qu'elle entendit enfin un bruit de fond qui la dérangea. Où plutôt, qui semblait être « de trop ».

De l’eau coulait et pas qu’un peu et puis, pourquoi les oiseaux semblaient tout d’un coup aussi bruyants ? La jeune fille se redressa et ouvrit grand les yeux. Autour d’elle, ses Pokémon s’étaient tous figés, alertés, fixant Anthère d’un même regard. Mais où était-elle ? Devant la jeune fille et même autour, des arbres, une vallée et des chutes innombrables avec au moins pour chacune d’entre elles, un arc-en-ciel ! Figée de stupéfaction, ses yeux tombèrent sur Khan perché sur une pierre. La seule pensée logique était de croire qu’il avait recommencé. Ils les avaient téléportés. Mais où ? Anthère était perdue et ne savait pas du tout où elle se trouvait. Elle préféra donc rappeler ses Pokémon, mais Khan ne se laissa pas faire et esquiva le coup. Anthère eut beau le prier de rester tranquille, l’animal n’en fit rien et s’agita, attirant quelques animaux sauvages du coin. Parmi quelques oiseaux peu farouches, une drôle de grenouille, Anthère n’osa pas trop gesticuler. Comme elle avait renoncé à faire rentrer la Phyllali, qui lui semblait idéale comme compagne en ce lieu, celle-ci s’approcha d’un courant d’eau.

Visiblement, l’endroit ne devait pas être très dangereux, si elle osait aller s’abreuver sans trop se poser de question. Lapant l’eau, la surface se brouilla et un jet d’eau la fit bondir en arrière. Prise par surprise, Akasie allait répliquer, attendant que le fautif se montre. Celui-ci ne tarda pas et révéla une drôle de créature. On aurait dit une grosse souris bleue avec une drôle de balle en guise de queue. D’aspect sympathique, les yeux sombres, ronds et doux, deux grosse oreilles rondes dont l’une était tenue aplatie. Peut-être à cause de cette feuille que cette souris rigolote avait placée sur sa tête. Sans crainte, le Marill s’approcha du renard et son courroux semblait s’être apaisé. Anthère eut un léger sourire, cette petite bête avait l’air plutôt cool, mais elle aurait bien préféré savoir où elle se trouvait, elle n’avait pas envie de crapahuter dans la nature et aurait voulu rentrer à l’auberge. Mais là…

Khan s'était retourné vers Anthère et en croisant son regard, celle-ci se méfia un peu. Lui, il avait une idée derrière la tête... Mais laquelle ? Elle s'apprêtait à réagir, mais elle fut beaucoup trop lente et pas assez imaginative. Khan utilisa ses pouvoirs vers elle et déclencha une Pokéball, ce qu'elle comprit, une fois bien évidemment, que la lueur rouge engloutit le pauvre Marill qui n'avait rien demandé. Bouche-bée, ne croyant même pas ce qu'elle venait de voir, Anthère regarda tour à tour là où aurait dû rester la souris aquatique et Khan qui ne se sentait absolument ni coupable, ni bizarre. Depuis quand les Pokémon attrapaient des Pokémon ?!

« Mais ça va pas hein, tu peux pas attraper des Pokémon ! »

La preuve que si, car le Marill visiblement pas contrarié, ne tenta rien pour sortir... Khan venait donc d'imposer à Anthère un nouveau compagnon. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser Khan a agir comme cela ? Anthère referma la bouche, mais resta plantée là. Le Natu avait-il senti sa peine et essayer de compenser la perte du Medhyena et tenté de la soulager en lui choisissant un compagnon qui avait des points communs avec elle ?

[Miku Hatsune]

« Ce qui te lie et t’impose le silence
Un destin, un croisement de chances »



Le chaos de Kamiki s’était lentement apaisé, dans la confusion la plus totale, cependant. Alors Miku avait fini par se relever et rassembler forces et troupes, Hugo, lui, les avait rejointes, Anthère et elle, afin de s’assurer que tout allait bien. Mais avant d’avoir pu dire au revoir à Anthère, celle-ci avait disparu... Encore un coup de Promantis ? De son propre oiseau ? Aucune idée. Désolée d’avoir été séparée de sa camarade de Mizuhan, la Nalcienne s’était néanmoins reprise et avait vu les derniers de leurs agresseurs se faire maîtriser par des soldats lourdement armés. Des renforts venus de la capitale terrosienne... Ceux-ci, en voyant la prêtresse utiliser ses pouvoirs de soin pour guérir au mieux les civils blessés et les Pokémon touchés, avaient d’abord voulu l’arrêter. Après tout, elle était une ennemie de leur nation, avec sa maîtrise du vent ! Mais en constatant qu’elle ne faisait que se donner du mal pour aider les blessés, ils s’étaient ravisés. Surtout qu’elle avait fini par leur présenter le talisman que portaient tous les apprentis du Temple de l’Air Boréal, et qui prouvait leur neutralité vis-à-vis des conflits et des guerres d’intérêts. Elle n’arborait pas encore le tatouage rituel que portaient les mystiques accomplis, mais ce passe suffisait à dissiper leurs craintes.

« Hugo... Je vais m’occuper des défunts. Je ne peux rien de plus pour les vivants, avec mes capacités limitées, alors j’aimerais au moins me rendre utile pour les âmes damnées qui ont péri ici. »

Sans attendre, Miku s’était dirigée vers l’une des rares demeures encore totalement intactes dans le village, et où les corps sans vie avaient été alignés, les yeux clos. Saisie d’une immense vague de douleur et de peine, elle s’était avancée dans la grande pièce centrale, avant de s’asseoir en seiza et de commencer à psalmodier lentement, religieusement, en prenant soin de réciter les sutras qu’elle connaissait sans fourcher. L’ambiance était devenue calme, détendue, comme si la bonté de l’adolescente s’était lentement dissolue autour d’elle, et l’air pesant s’était comme allégé, alors que des formes incertaines, presque fantomatiques, s’étaient tordues dans les airs pour s’élever vers le firmament. Les minutes s’étaient étirées à l’infini, envahissant le temps et l’espace, et lorsque Miku eut « libéré » la dernière des âmes damnées, elle avait sombré dans l’inconscience, sous l’œil inquiet de ses Pokémon.

******

« Ce que vous avez trouvé... C’est... »

Ce furent les premiers mots que la mystique de l’Air prononça à son réveil. Autour d’elle, tous ceux qui l’accompagnaient s’étaient réunis en cercle, afin de veiller sur son sommeil. Un vieil homme lui répondit que c’était quelque chose qui était probablement venu avec Jirachi, le Génie des Vœux, et que c’était sans doute la source de toute cette désolation. Désolée et peinée, Miku hocha la tête de droite à gauche, comme si elle n’acceptait pas ce que la divinité leur avait apporté en même temps que des promesses d’avenir et de bonheur. Comme si elle refusait d’y croire.

« Je peux... Aller voir ? »

Le vieillard lui répondit par la négative, arguant que déjà, un détachement de l’armée du pays était rassemblé autour du corps astral. Un peu dépitée, mais surtout envahie d’un sentiment d’inutilité, elle chercha à se lever, mais son gardien temporaire la repoussa doucement, mais fermement sur sa couche en paille sèche. Alors, acceptant son sort, elle se rendormit, encore trop épuisée pour se débattre réellement.

Forcée de rester malgré elle quelques jours à Kamiki, elle décida néanmoins qu’elle avait assez traîné comme ça, et elle se préparait à quitter l’endroit lorsqu’elle aperçut Hugo, sans doute inquiet pour elle, qui venait s’informer de sa situation. Après quelques discussions, elle fit sortir Fulmina, sa Pikachu, et confia la sphère du Pokémon électrique à son ami.

« Écoute, je te la laisse. Elle pourra t’aider si jamais les Elecsprint et les Wattouat redeviennent fous, même si apparemment, ils sont calmés, pour l’instant. Je sais que Persian et Teddiursa sont forts, mais je serai plus tranquille de savoir Fulmina avec toi. Fulmina, sois sage avec Hugo, aide-le et obéis-lui comme si c’était ton maître, d’accord ? »

Avec un « Pi ! » enthousiaste, la souris acquiesça. La prêtresse entreprit alors de créer un fragment de vent, comme elle avait l’habitude de le faire, à présent, avant de le placer dans une fiole faite d’un matériau ressemblant à du verre, mais qui paraissait... « Tremblant ».

« C’est une fiole de Kazecristal. C’est une spécialité de mon pays, et en particulier du Temple de l’Air Boréal : elle est faite avec du verre, comme n’importe quel autre conteneur de ce genre, mais elle est empreinte d’énergie spirituelle et d’air. Elle est très solide, même si elle n’en a pas l’air. Surtout, accroche-la bien sur toi, et ne la perds pas, car à l’intérieur, il y a un fragment de mon pouvoir qui me permettra de te retrouver. Donnons-nous rendez-vous à Omashu dans une semaine au maximum : ne t’en fais pas, je saurai où tu es dès que nous serons dans la même ville. Mon pouvoir ne peut pas couvrir une zone plus grande que le périmètre d’une cité de taille moyenne, mais je suis sûre de pouvoir te localiser dans cette ville, on m’a dit qu’elle n’était pas aussi grosse qu’une capitale. Je t’en prie, fais attention à toi. »

Elle se tourna ensuite vers son Xatu, après avoir salué sa Pikachu, plongea son regard dans celui du prophète, puis lui envoya, mentalement, une pensée forte et pleine de volonté, qu’il capta comme une odeur entêtante et enivrante. « Emmène-moi dans un endroit où l’on aura besoin de moi ». Aussitôt, les yeux de l’oiseau se mirent à luire et, résignée, la prêtresse se laissa téléporter, selon le bon vouloir de la créature psychique.

******

« Pour une fois que tu es délicat, je te félicite... »

Plutôt étonnée, et agréablement, de se retrouver debout et parfaitement en forme après un saut spatial dû à son Xatu, l’apprentie du Temple observa les alentours, constatant avec stupeur qu’elle était dans une sorte de petit paradis, bien loin de la scène de désolation dans laquelle elle était persuadée de se faire propulser. Une immense vallée aux couleurs vives, où des cascades aux couleurs miroitantes se jetaient dans un grand lac en contrebas ! Fascinée par le paysage, mais également en colère contre son Pokémon, Miku ne savait que faire : admirer le magnifique environnement dans lequel elle avait atterri, ou bien se fâcher contre Promantis ? Elle en était là de ses réflexions lorsqu’un piaillement attira son attention, ainsi que celle de l’oiseau devin.

« Pauvre petit... »

Devant elle, à ses pieds, un petit Pokémon bleu, rouge et blanc, minuscule à côté de la jeune fille, essayait péniblement de s’envoler. Mais, probablement trop petit et blessé, il n’arrivait à rien, sinon à crier d’une manière assez pathétique pour que Miku le prenne en pitié. Avec douceur, elle le prit délicatement dans ses mains, qu’elle fit briller faiblement pour entourer l’oisillon d’une brise apaisante et bénéfique. Aussitôt, le bébé Nirondelle piailla de contentement, puis grimpa le long du bras de la Nalcienne pour venir se loger sur son épaule, en gazouillant gaiement.

« Ce n’était pas exactement ce que j’avais imaginé comme lieu, mais tu m’as bel et bien emmenée quelque part où quelqu’un avait besoin de moi. Merci. »

Sans rien dire, Promantis leva son aile, puis pointa une direction précise, que Miku suivit du regard. Plus loin, une jeune mystique de l’Eau que la prêtresse connaissait assistait, impuissante, à la capture d’un Marill par... Son propre Natu. Plusieurs choses vinrent à l’esprit de la Nalcienne : c’était Anthère, son oiseau à elle était apparemment aussi dérangé que le sien, et Elaphos, le Vivaldaim qu’elle avait attrapé sur le continent flottant, venait de sortir de sa sphère, spontanément. Elle croisa le regard du faon, qui laissa l’oisillon sautiller sur sa tête, avant de sentir que le Pokémon Plante saisissait, lui aussi, une Ball dans les vêtements de sa maîtresse. Finalement, il lui donna un coup de tête amical dans la jambe, puis leva les yeux vers le petit clandestin, qui gazouilla de plus belle.

« Quoi, tu veux que je l’attrape, moi aussi ? Au moins, toi, tu me demandes mon avis, mais est-ce que tu as eu le sien ? »

Comme pour répondre à sa question, l’apprentie du Temple se fit soudain bombarder de projectiles divers et variés, y compris de cailloux, de fruits et d’oiseaux (directement !). Un gros Pokémon volant qui ressemblait au petit désormais caché dans la manche du haut de Miku toisa son rejeton du regard, avant de repartir vers son nid en hauteur, abandonnant là son bébé sans vergogne. Même dans un tel coin de paradis, il y avait des scènes pareilles... En soupirant, la prêtresse hocha la tête et, se résignant à adopter un nouvel exclu dans sa famille, l’enferma dans une capsule, avant de l’en faire ressortir aussitôt, sous l’œil à la fois amusé et bienveillant du faon, qui avait trouvé là un compagnon blessé et capturé pour des « besoins thérapeutiques », comme lui. La seule différence, c’était qu’Elaphos, lui, ne voulait plus rentrer chez lui... Alors que l’oisillon, lui, ou plutôt l’oiselle, elle, ne le pouvait plus.

Tout en caressant le minuscule Nirondelle juché sur son épaule, Miku s’avança vers Anthère, ravie de la retrouver, surtout dans un tel contexte, même si les récents évènements lui avaient laissé un goût amer. Elle était loin de se douter que le bébé Pokémon en détresse ne serait pas la seule raison de sa venue ici, et que les visions de son Xatu dépassaient de loin ce qu’elle pouvait imaginer.

[Anthere Osarian]

Khan était un être si étrange... Elle avait déjà vu des Natu dans la tour Celosia et s'ils lui avaient tous parut étrange, elle n'avait pas trop aimé le Xatu. Khan était vraiment à part... Anthère imaginait sans mal la petite créature quitter le socle protecteur de la tour noire pour venir jusqu'à elle. Ils ne vivaient que dans cette tour, il ne pouvait donc venir que de là. Difficile de savoir ce qu'il pouvait avoir en tête, mais Anthère ne ressentait aucune malveillance, mais contrairement aux autres, humains comme Pokémon, elle était bien incapable de ressentir quoique ce soit d'autre. Il cachait bien son jeu et semblait être le seul à connaître ses capacités pour faire ce tour de force, peut-être même en savait-il beaucoup plus long. En sachant cela, Anthère ne savait quel regard porter sur Khan, mais ses yeux viridiens, brillants, ne mentaient pas sur ce qu'elle ressentait à son égard.

Elle ne ressentait aucune émotion venant de Khan, oh, elle ne le croyait pas insensible, ce n'était pas ça, mais plutôt que son pouvoir était tel qu'il se protégeait d'elle ou qu'elle le protégeait de lui... Oui, c'était tout à fait possible, les Natu avaient de grands pouvoirs et surtout, très mystérieux. Qui pouvait se targuer de savoir ce que pensait un Natu ? Pas ce qu'il voulait exprimer, mais ses convictions profondes, de sonder son âme en quelque sorte... Personne, à la connaissance d'Anthère et pourtant, elle s'était largement renseigné à le sujet. Après tout, ça valait mieux pour elle, maintenant qu'elle faisait partie du monde onirique, si on pouvait appeler ça comme ça... Oubliant sa réticence et souriant à Khan, Anthère saisit la balle bleue qui contenait le Marill. Effleurant à peine le mécanisme, l'aquasouris sortit immédiatement. Comme l'instant d'avant, il avait l'air sympathique et pas du tout contrarié par sa capture.

« Je suis désolée, Khan est imprévisible, si tu ne veux pas, je peux te relâcher. » Dit Anthère en s'agenouillant face au Pokémon

Pour toute réponse, le Marill lui sauta sur l'épaule pour poser ses pattes de devants sur sa tête. Anthère souris, comprenant que la souris bleue semblait déjà s'être attachée à elle. La jeune fille lui octroya une caresse, mais son sourire disparu assez vite. Pour une créature aquatique, elle lui trouva la peau un peu bizarre. En se concentrant un peu, elle se laissa même dire, eu la sensation que l'eau manquait. Surprise, Anthère essaye de diriger sa sensation de manque sur le Marill, qui remua les oreilles, légèrement surpris, il enroula sa drôle de queue autour du cou de la Mizuhanaise. Mais Anthère ressentit une légère inquiétude. Pinçant un peu la peau de la souris, qui se laissa faire, elle constata qu'elle ne revenait pas aussi vite en place que normalement. C'était un test très simple à effectuer et elle l'avait déjà fait de multiples fois sur les chevaux en période de compétition, son diagnostic tomba tout de suite, le Marill était déshydraté.

« Attend. »

S'appuyant largement sur sa tête, la souris « faisait le tour du propriétaire », enroulant sa queue semblable à un petit ressort et dont l'extrémité était une sphère, pareil à un petit flotteur. La sensation autour du coup était étrange, mais assez amusante, avec également, les petites pattes de la souris qui se posaient ici et là. Anthère sortit une de ses Masseball, celle qui contenait plus particulièrement ses remèdes. Un coffret en bois apparut et la jeune fille en souleva le couvercle et le premier compartiment. Le conten,u qui parut intéresser davantage la souris et pour cause, le coffret était rempli de baies en tout genre. Anthère choisit une baie bleue à l'aspect triangulaire, une ronde de couleur jaune, attrapa un petit mortier et commença à écraser les fruits. Le geste sûr, Anthère fit couler la pâte verte assez claire dans une petite bouteille. Anthère posa ses instruments, respira profondément et se concentra. De l'eau brillante apparut dans le creux de sa main, qu'elle dirigea dans la bouteille. C'était un très grand avantage d'être un élémentaliste de l'eau, elle n'avait plus besoin d'en transporter, ni même de chercher des sources d'eau potable... Et puis, l'eau qu'elle était capable de créer avait quelque chose de vraiment à part, magique, vivante. L'eau reprit un aspect normal et Anthère boucha la bouteille, puis la secoua fortement. La pâte se dissolu. Son procédé terminé, Anthère alla remplir plusieurs petites fioles de verre, qu'elle rangea toutes, à l'exception d'une seule.

« Aller, cul sec ! » Entonna Anthère.

Le Marill sauta de son épaule dans une formidable détente et vola la fiole, se jetant sur son contenu qu'il descendit à grands coups de langue. Anthère le trouva amusant et ramassa quelques secondes plus tard la fiole que le Marill laissa tomber avec désintérêt une fois vide. Perché sur ses deux petites pattes, le Marill regardait Anthère, immobile, tout près du coffret, les yeux drôlement ressortis de leur orbite. Anthère ne put retenir un léger rire cristallin et rangea ses affaires.

« C'est tout pour l'instant, tu te sens mieux ? »

Le Marill sembla acquiescer et lui escalada les épaules, enroulant sa queue autour du cou. Anthère aimait mélanger les herbes pour faire toutes sortes de remèdes, savoir-faire qu'elle tenait de sa mère. Soulevant un nouveau compartiment, elle choisit deux flacons et fit glisser consciencieusement quelques gouttes de chacune d'entre elle dans un bol où elle mit un peu plus d'une tenture-mère. Elle fit rapidement bouillir le mélange, attrapa la souris et posa des compresses un certain moment sur la créature. Après quelques minutes, Anthère ramassage les compresses, les fioles et rangea enfin son coffret et tout son contenu dans sa ball de voyage. Le Marill semblait soulagé.

« Tu es bien brave. » Dit-elle. « Ça te plaît si je t'appelle 'Horizon' ? »

Mais la créature ne répondit pas et préféra s'intéresser à autre chose. Anthère bascula sa tête sur le côté et se releva. Où qu'ils soient, il était temps d'avancer, ou de partir, c'était selon l'idée qu'avait eu Khan de l'amener ici. Elle doutait cependant un peu qu'il  l'ait fait venir que pour un Marill, après tout, même sans son aide, il aurait très bien su s'en sortir tout seul et puis des Pokémon Aquatique, il y en avait bien plus près de Seian que ça... Enfin, elle ne savait pas où elle était alors... Sauf si c'était précisément ce Marill là qu'il venait de lui 'conseiller'. C'est là qu'Anthère vit Miku s'avancer vers elle, toute souriante. La jeune fille la reconnut bien sûr, après la tragédie du village à Terros, elles ne s'étaient pas revues, ni le garçon qui les accompagnaient. C'était amusant de la voir ici 'comme par hasard'. La présence du Xatu ne lui échappa pas, bien sûr...

« Salut ! Qu'est-ce que tu fais là ? » Avenante et directe, Anthère ramassa son Natu et s'approcha de Miku.

Mais avant qu'elle ne puisse lui faire part de sa pensée, entendant par là que c'était amusant de la retrouver ici de façon assez incongrue, Anthère se sentit mal. Pas physiquement, en fait, elle reconnut sans peine les effets de son Empathie, ressentant une grande angoisse. Cette réception la secoua comme un choc électrique. L'instant suivant, une magnifique Gardevoir apparut aux deux jeunes femmes. Même si Anthère eut l'impression d'avaler un seau de glaçons, elle restait éblouie, par l'apparition. Un Gardevoir... C'était l'un des plus beaux Pokémon au monde et en posséder un était... Presque un désir inatteignable pour quasiment tous les dresseurs. En voyant cette merveilleuse créature, Anthère eut, elle aussi, le désir inavoué de compter un jour un Pokémon aussi extraordinaire avec elle. Mais elle le savait... Plus les animaux avaient de potentiel, moins ils étaient simples à gérer (elle commençait à en avoir un peu d'expérience). Mais quand même, elle était tellement belle cette Pokémon !

La réalité la rattrapa assez vite, sentant un lien étrange trianguler. Khan avait sans doute senti sa détresse, comme pouvait le ressentir clairement Anthère maintenant et l'avait conduite ici. Bien sûr... Les Pokémon Psy avaient des pouvoirs incroyables, les Natu pouvaient voir l'avenir et les Gardevoir étaient extraordinairement puissants... Et elle, ma foi, si sensible, qu'elle percevait ce genre de choses sans mal (sauf pour sa pauvre tête, mais passons). Ne pouvant, dans le cas d'Anthère, que buter contre un miroir d'émotion que la Mizuhanaise ne pouvait gérer, elle dû se contenter de faire passer le message à Khan et Horizon. La connaissant mieux que la Gardevoir, Khan parvint à faire ressentir à Anthère le propre vécut de la Gardevoir. La jeune fille se sentit mal, un peu comme lorsqu'elle avait découvert le village détruit... Mais pourquoi pensait-elle qu'Anthère en était capable ? Elle n'était quand même pas un Maître Pokémon et sa petite équipe n'était pas entraînée pour ce genre de choses... Extrêmement sensible, Anthère sentit les larmes monter, les yeux brûlants. Pauvre Gardevoir...

[PNJ]

L’homme aux cheveux d’or fixait ses troupes. Soudain, il leva la main. On aurait pu croire qu’il venait d’être saisi par quelque inspiration divine, ou plutôt démoniaque, en l’occurrence, et qu’il allait les exhorter par de grands discours enflammés, comme il le faisait parfois. En réalité, il n’avait fait ce geste que pour mieux pourvoir admirer l’émeraude qui scintillait à son doigt. Elle avait à elle seule bien plus de valeur que toutes ses troupes réunies ! Des brutes sans cervelle, un vrai ramassis de vermines qu’il avait sorties une à une du caniveau à grand renforts de belles paroles et de promesses fallacieuses… ou de démonstrations plus…flamboyantes, lorsque les premières ne suffisaient pas. Aujourd’hui, pas moins de 50 hommes étaient sous ses ordres. Aujourd’hui, il touchait au but. Cette vallée était un vrai petit paradis pour ses habitants : les Pokémon qui vivaient ici avaient vraiment une vie paradisiaque : toute cette lumière, cette chaleur, cette nourriture à portée de main… Eh bien il était EXTRÊMEMENT égoïste de leur part de ne pas avoir voulu partager avec lui, le GRAND Numérus, Premier… premier SOUVERAIN de la vallée chamarrée. Pour être parfaitement honnête, Numérus n’était pas franchement grand au sens strict du terme : l’homme aux yeux d’ambres et aux cheveux d’or avait un visage encore enfantin malgré sa petite trentaine d’années, et cet aspect juvénile était renforcé par sa taille : il atteignait à peine le mètre quarante. Mais tous ceux qui s’étaient moqués de lui avaient toujours finis plus bas que lui, dans tous les sens du terme : la ruse favorite de ce puissant Vandale consistait à brûler les éventuels moqueurs par les pieds. Puis, une fois que ces derniers n’avaient plus du tout envie de rire, d’une brusque poussée de chaleur, il cautérisait leurs plaies. Et bien sûr, tous ceux qui avaient osé rire se retrouvaient plus petits que lui. HAHA ! Bien fait pour eux ! Mais la plupart du temps, Numérus n’avait pas besoin de recourir à de telles extrémités pour convaincre les gens de son intelligence, ou plutôt de sa dangerosité : c’était en effet un orateur hors pairs dont la rhétorique n’avait d’égal que sa roublardise. Le jour où il avait pris conscience de sa facilité à manipuler les faibles, Numérus le nain, le monstre de foire, le voleur à la petite semaine était mort. Un autre Numérus avait pris sa place, le SEIGNEUR Numérus, chef de sa propre horde de bandit qu’il lâchait déjà sur Terros selon son bon plaisir ! Et bientôt, il ferait de même dans Erasia tout entier ! Pensant à sa future gloire, il se mit à glousser de satisfaction. Ses hommes, craignant des représailles « chaleureuses », l’imitèrent avec plus ou moins de conviction, selon les individus. Puis, après un simple « Allez-y », suivi d’un geste laconique de la main, il réajusta la fraise qui pendait ridiculement autour de son cou épais et fit voleter sa cape d’un blanc immaculé d’un geste qu’il pensait sincèrement plein de classe. Puis, il s’en retourna dans l’abri sommaire qu’il s’était déjà fait construire où il pourrai planifier la suite des opération, à savoir le déboisement qui allait permettre la construction de son palais, un palais rien qu’à lui ! NA !

Et il repensa à l’idée GÉNIALE qu’il avait eue : les Pokémon du coin n’étaient pas du tout habitués à avoir à faire à des humains, dans leur petit paradis privé. Eh bien il allait leur montrer ! Puisque ces poules mouillées de Pokémon, qui n’avaient jamais eu à faire à la civilisation, fuyaient dès qu’elles apercevaient un humain sans même chercher à se défendre, il avait tout simplement subdivisé sa troupe en équipes de deux, chacun étant armé du nécessaire pour abattre les arbres afin de dégager un terrain apte à accueillir une demeure à la hauteur des ambitions de son hôte dans les plus brefs délais. Et pour l’instant, comme chacun de ses plans géniaux, tout se passait merveilleusement bien ! Oui, bon, à un petit détail près : un seul Pokémon leur avait cherché des noises, cette foutue Gardevoir ! Elle avait bien failli avoir par surprise son fidèle Machopeur Ganjo  Heureusement, Numérus était là et non seulement, Ganjo était indemne mais en plus, cette maudite femelle ne s’était téléportée qu’au prix de lourdes brulures. Bah, qu’elle aille chercher du secours si ça lui chante ! Elle ne trouverait personne d’assez haut-placé pour rivaliser avec lui, le grand Numérus Ier !

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« Hé mon gars, j’ai pas tout compris au plan du chef, tu peux me réexpliquer ? »

Ganjo leva les yeux au ciel. En tant que Machpopeur, il comprenait parfaitement le langage humain mais ne le parlait pas. Et l’abruti qui l’accompagnait ne l’avait visiblement pas compris. Gus n’étant pas réputé pour son intelligence d’ailleurs, uniquement pour sa force et sa taille. Même Ganjo devait reconnaître que ce colosse, selon les critères humains, était aussi grand et balèze que lui. Par contre, au niveau des neurones… Ganjo soupçonnait que la taille de son cerveau était inversement proportionnelle à celle de ses muscles. Et comme son dresseur était un homme avisé, il les avait mis ensembles pour qu’ils aillent couper les plus gros arbres mais aussi parce que Ganjo était un des rares à pouvoir supporter la stupidité de Gus. Afin d’éviter qu’un coup du style de celui de la Gardevoir ne se reproduise, son dresseur avait mis au point un plan simple mais ingénieux : comme les Pokémon fuyaient à l’approche des humains sans chercher à combattre, il avait divisé autant que possible ses hommes et les avait disséminés dans la forêt de manière à former un gigantesque entonnoir ; Ainsi, en se rejoignant, les troupeaux de créatures sauvages se rentraient dedans et dans la précipitation et la peur, se blessaient mutuellement. Ou comment contrôler une immense foule avec un minimum de moyen. Là était le génie de son maître. Et Ganjo était un des premiers à l’avoir reconnu. De fait, l’incident Gardevoir ne risquait pas de se reproduire ! Soudain, alors qu’ils terminaient d’abattre un chêne indubitablement centenaire tant il était gros, provoquant l’envol de toute une nichée d’oiseaux effrayés, un bruit sourd, semblable à un petit tremblement de terre se fit entendre. Ca y est ! Le plan de son maître fonctionnait !

Ganjo poussa Gus sans ménagement pour lui éviter de finir piétiné sous les pattes, voire les corps, des Pokémon qui fuyaient à toute allure leur foyer, désormais envahi par des créatures inconnus. Certains membres de ce troupeau infernal était déjà gravement blessés par les nouveaux arrivants. Les éclairs déclenchés un peu plus tôt par son maîtres et les duos de bucherons improvisés répartis dans la forêt avaient rempli leur office ! Ces Pokémon étaient bien trop effrayés pour songer à épargner leurs congénères. Une chose comptait à leurs yeux : leur propre survie. Alors que Ganjo affichait un sourire de triomphe, le colosse reprit :

« Dis, ils vont où les Pokémon ? »

[Une horde de Pokémon terrorisés sort du bois, sous vos yeux. Ce troupeau fait quelques mètres de larges sur une vingtaine de longs. Ils ne vous menacent pas directement mais ils se blessent entre eux sans s’en rendre compte et vous pouvez distinguer un ou deux corps de Pokémon piétinés qui n’ont pas survécu à cette charge désespérée. Avant toute chose, vous devez les  calmer au prochain post, cependant, ils sont bien trop nombreux pour être calmés tous un même temps. Vous devez identifier parmi eux les espèces grégaires et calmer le chef de leur groupe. Voyant que certains d’entre-eux se sont calmés, le troupeau devrait arrêter d’avoir peur. Comme vous avez toutes les deux des Pokémon psy, vous pouvez essayer de communiquer avec ces Pokémon pour en savoir plus sur l’attaque en elle-même ou pour obtenir des informations stratégiques, comme la disposition et le nombre d’ennemis, en vous basant sur les infos que je donne dans ce post. Good Luck !]

[Miku Hatsune]

« Ne troublez pas la quiétude du Sanctuaire des Sept-Étoiles... »



Tandis qu’Anthère s’avançait vers elle, Miku entreprit de répondre à sa question, non sans un regard amusé pour le Natu. Il fallait dire que la prêtresse et les Natu (ou Xatu), c’était une grande histoire de... D’amour vache, de cache-cache, de destinée ? Elle-même n’en savait rien. Ce qui était sûr, c’était que la Nalcienne était liée à ces oiseaux d’une quelconque manière, et que ce serait probablement le cas toute sa vie.

« Eh bien... En réalité, j’ai demandé à Promantis de m’emmener dans un endroit où on aurait besoin de moi. Visiblement, il ne s’est pas trompé, puisque j’ai récupéré (encore) un blessé. Il est tout petit et tout faible, mais je crois en lui, enfin, en elle. »

La concernée gazouilla gaiement, appuyant les propos de sa bienfaitrice. Il était d’ailleurs assez incroyable que la Nirondelle ait pu retrouver sa joie et sa bonne humeur si peu de temps après s’être fait canarder par ses propres parents, sans compter qu’elle avait été tout simplement rejetée comme une malpropre par ses semblables seulement quelques minutes auparavant... Était-ce parce qu’elle avait cette capacité qu’avaient tous les jeunes Pokémon à rapidement passer à autre chose ? Agissait-elle consciemment pour aller de l’avant ? Quoi qu’il en soit, Miku était ravie de voir sa nouvelle petite protégée communiquer avec elle, et avec son entourage.

Mais à peine eut-elle fini ses explications qu’une Gardevoir se téléporta subitement près du groupe, créant la surprise chez l’apprentie du Temple. En un instant, tout s’enchaîna : une vague de détresse les submergea, Anthère sembla sur le point de fondre en larmes, et Miku, sensible et détentrice d’un Pokémon Psy au moins aussi étrange que Khan, reçut de plein fouet un flot d’images rapide et dense, qui la fit vaciller, tant il était puissant. Sous le choc, Miku ouvrit la bouche, incapable d’articuler quoi que ce soit dans l’immédiat, trop chamboulée par ce torrent d’informations et de tristesse douloureuse. Quand elle parvint enfin à reprendre ses esprits, elle dit, difficilement :

« Tu as tant souffert... Et tu sembles si affaiblie... Laisse-nous t’aider. »

Miku avait parlé pour deux, car même si elle ne prétendait pas connaître parfaitement sa camarade du pays de l’Eau, elle pensait néanmoins l’avoir suffisamment côtoyée pour savoir qu’elle se sentirait autant, sinon plus, concernée par le sort de la Gardevoir qu’elle-même. Non seulement la pauvre créature avait été maltraitée, mais elle était désormais impuissante et incapable de défendre son propre paradis. Comme lorsqu’elle s’était rendue, « grâce » au bon vouloir de Promantis, au Parc Safari, Miku sentit une colère sourde enfler en elle, chassant peu à peu le chagrin qui s’était installé dans tout son être. Encore une fois, des hommes perturbaient la tranquillité d’un endroit pourtant réservé aux Pokémon... Et les craintes de la jeune fille furent confirmées quand un tremblement secoua le sol, avant de laisser apparaître une masse d’abord informe, mais bruyante et désespérée.

« Que... »

Les silhouettes se précisèrent, révélant une charge furieuse et précipitée de nombreux Pokémon tous plus terrorisés les uns que les autres. Une fois revenue de sa stupeur première, Miku s’empressa de saisir l’arc accroché dans son dos, d’encocher une flèche dotée d’un tout petit sachet au bout, puis de tirer, d’un geste rapide et précis, en direction du troupeau. Avec la vitesse et aidé du vent, le lien qui fermait le conteneur en tissu se défit, libérant ainsi les fragrances et la substance emprisonnées. Un parfum doux et apaisant se répandit sur la horde, ralentissant certaines créatures, mais sans stopper la progression de la troupe pour autant. Réfléchissant à toute vitesse, la Nalcienne lança :

« Impossible de les calmer tous ! Ils sont trop nombreux ! Promantis, j’ai besoin de ton aide ! »

L’oiseau flegmatique se tourna vers elle et, un instant, échangea avec Miku un regard qui contenait bien plus de choses que ce qu’ils laissaient voir. Aussitôt, le Xatu s’envola, puis, subitement, fit briller ses yeux d’un rose pâle et quelque peu inquiétant. Un Gobou qui semblait être à la tête d’un gros d’amphibiens s’arrêta net, immobilisé par des forces qui le dépassaient, avant de pousser des cris d’effroi. L’apprentie du Temple remplit ses poumons et, d’un seul coup, les vida, utilisant ainsi la puissance du vent qu’elle maniait pour amplifier sa voix.

« Je t’en prie, calme-toi ! Je ne te veux aucun mal ! Je suis là pour t’aider, toi et tes amis ! Alors s’il te plaît, dis-leur d’arrêter de courir ainsi ! Vous avez déjà perdu des membres de votre groupe, regarde ! »

Avec le peu de liberté de mouvement dont il disposait, le Gobou regarda autour de lui et s’aperçut, effectivement, que deux de leurs camarades gisaient là, sur le sol, piétinés par leurs semblables. Quand Promantis le relâcha, il se mit à crier de nouveau, mais pour avertir ses congénères, cette fois. Cela sembla fonctionner, puisque les Pokémon aquatiques cessèrent leur course effrénée. Lorsque le Xatu établit un lien mental entre leur chef et sa dresseuse, cette dernière se prit la tête entre les mains, agressée par le désordre et l’affolement de la petite créature bleue.

« Ouch... Calme-toi... S’il te plaît. Tout est si confus... Qui vous a attaqués et effrayés comme ça ? Mets de l’ordre dans ton esprit, avant toute chose... »

Mais il y avait un autre problème, et de taille. En effet, les Gobou n’étaient pas les seuls à fuir dans cette monstrueuse débandade. Alors, prise de court, Miku se résolut à chanter pour apaiser les autres, ou pour laisser du temps à Anthère pour agir...

Spoiler:

Oppressée par l’urgence de la situation, l’apprentie du Temple prit néanmoins le temps de « dérouler » son chant, le plus longtemps possible, pendant que Nebula, sa Tylton, enveloppait les Pokémon en fuite de sa douce Berceuse, afin de l’aider. Mais il était évident que Miku et ses compagnons ne pourraient pas tout faire à eux seuls... Alors, en y mettant toute sa force et toute sa détermination, la Nalcienne pria et laissa son don le plus précieux agir, malgré tout confiante. Anthère ne la laisserait pas tomber. Elle en était sûre.

[Pas terrible comme réponse, mais niveau « Pokémon ayant l’instinct grégaire », d’après la description du lieu, on est vite limitées... J’ai pris Gobou parce que j’ai vu un épisode de l’animé (celui où Pierre capture le sien) où les Gobou sont en groupe, et vivent ensemble. J’espère que ça ira.]

[Anthere Osarian]

Alors elle aussi avait un Pokémon adepte du téléport-surprise ? Anthère se sentit moins seule d'un coup et ne put que sourire. Si son Xatu était comme son Natu, l'une comme l'autre n'avaient pas finie d'en voir... Apparemment, Miku aussi collectionnait les accidentés de la vie... Drôle de façon de constituer une équipe de Pokémon, certains par simple calcul, d'autres par affinité et les derniers par hasard. Au final, quelle était la meilleure de ces façons ? Anthère se disait qu'il n'y avait pas de règle, seulement des esprits compatibles. Le Nirondelle en tout cas, n'avait pas l'air plus mal maintenant, peut-être n'avait-elle pas le choix dans le fond, pour survivre. Si Anthère se mettait à son niveau, elle se dirait simplement que son instinct de survie le conditionnait simplement à s'adapter à ce qu'il fallait pour survivre. Comme tous les animaux en somme, humains y comprit. Jusqu'à quoi pouvait-on s'adapter, quelles limites... Une question qui resterait sans réponse pour la jeune fille de Mizuhan, elle n'avait jamais eu besoin de s'adapter. Elle faisait partie d'une famille de paysans, pourtant, ils vivaient bien et n'avaient jamais eu de réelles difficultés à se nourrir ou s'habiller. Ils vivaient même bien, sans être des gens riches. Anthère avait une vie facile.

Après l'apparition de la Gardevoir, Anthère eut un drôle d'écho, il semblerait qu'elle ne soit pas la seule à se sentir mal en sa présence, car Miku ne lui parut pas très bien plus. Cette avait-elle aussi un don comme les siens ? Ce que Miku voyait par images, Anthère le recevait sous forme d'émotions, bien que ni l'une ne l'autre,  puisse savoir à quoi l'autre était soumise bien sûr. Mais la simple présence de la Gardevoir et la réaction des deux filles pouvaient leur laisser supposer que les deux avaient ce genre de dons. Anthère qui s'apprêtait à prendre Khan, arrêta son geste un instant avant de le reprendre. Elle dû être un peu trop brutale dans son geste, car dès que sa main saisit le Pokémon, un « pia » retentissant se fit entendre, un jouet qui pouic lorsqu'on le saisit. Sa crête s'ébouriffa et Anthère se sentit un peu mieux. Il venait de créer une protection minime à son insu. Pouvoir échapper à ce flot d'émotions incontrôlées lui permit de se reprendre. Dans le fond, elle était d'accord avec Miku, mais qu'est-ce qu'elles pouvaient bien faire ? Si cette Vallée s'apprêtait à ressembler au village, à part planter des arbres et soigner les bobos, Anthère ne voyait pas, mais elle savait aussi que c'était à la fois plus grave et moins grave que le village. Un peu comme si tout n'était pas terminé. Mais elle ne voyait toujours pas quoi faire.

Il y avait encore du monde ici, des gens qui ravageaient le royaume de la Gardevoir... Mais Anthère n'avait rien d'une guerrière, ne valait-il pas mieux contacter les autorités compétentes ? L'ennui... Ben c'est qu'elle ne savait pas où elle était, alors pour les trouver, les autorités compétentes... Elle ne pouvait pas rester sans rien faire, mais elles allaient devoir se débrouiller toutes seules. Une drôle de sensation retint l'attention d'Anthère, comme l'impression d'avoir des fourmis dans les jambes. Anthère baissa les yeux, mais... Elle n'avait pas de fourmis dans les jambes, en fait, des cailloux tremblotaient et sursautaient sur le sol. Sans comprendre, inquiète et surprise, Anthère leva la tête pour voir des nuées d'oiseaux et de Pokémon volants s'enfuir dans un vaste mouvement de panique. Horrifiée, en quelques secondes Anthère vit une large bande constituée de plusieurs troupeaux de Pokémon leur foncer droit dessus ! En pleine panique, ils se bousculaient les uns les autres, se piétinaient, voire lâchaient même quelques attaques. La première idée d'Anthère, fut surtout de ne pas rester devant, en première ligne pour finir comme les pauvres Pokémon piétinés, mais s'ils étaient dans un tel état de panique, elle ne pourrait pas fuir bien loin... D'ailleurs, c'était sûrement pour l'aider à calmer ces Pokémon que Gardevoir était là...

Mais que faire ? Anthère savait par expérience qu'on ne pouvait pas résonner un animal en panique, dans ce cas-là, il n'y avait plus personne « là-haut ». Leur faire peur, pour dévier leur trajectoire ? Cela ne les calmerait pas et ils se blesseraient sûrement par la même occasion. Miku saisit un arc, comme au village et utilisa des sachets d'herbes calmantes. Mais il en faudrait des quantités astronomiques pour que ça soit efficace à cent pour cent... En visant les plus gros à la rigueur. Ensuite, le Xatu entra en action et terrorisa un Gobou qui menait sa horde.

« Ne crie pas, ça ne fera que l'énerver. » Fit remarquer Anthère.

Crier sur un animal paniqué... Cela ne ferait que le conforter dans sa peur. Quoique passive, Anthère réfléchissait. Il était trop nombreux et leur crier dessus ne servaient à rien, bien au contraire, de plus, un flot de paroles ne servait à rien pour un Pokémon. Non, il fallait être beaucoup plus simple... D'un geste, Anthère fit sortir tous ses Pokémon, avec peut-être une idée.

« Ourasi, utilise Zénith ! Horizon, tu peux lancer Bulle d'O dans cette direction ?
Akasie... toi, lance Siffl'herbe au milieu du troupeau, Persik, tu utilises Mimique dans leur backline... »

Le plan était très simple, en faisant briller le soleil et en utilisant une -elle l'espérait- éclatante attaque Bulle d'O, elle espérait créer un genre d'écran qui miroiterait la lumière du soleil, dans l'espoir de ralentir les Pokémon. Avec le soleil dans les yeux, peut-être auraient-ils l'idée de ralentir leur charge furieuse ou au moins de changer un peu de direction. Au milieu du troupeau, l'herbe se mit à siffler une douce chanson qui commença à ralentir certains d'entre-eux, qui tombèrent même endormi et comme Persik mimait cette attaque dans les lignes reculées du troupeau, plus occupé à suivre les autres qu'autre chose, il était un peu plus facile de les faire tomber doucement les uns après les autres. De son côté, Miku avait réussi à capter l'attention du Gobou. Dommage qu'il n'y ait pas que son troupeau... À ses côtés, le Nidoran trépignait, mais il n'avait aucune attaque qui ne soit pas offensive et Anthère ne voulait blesser personne. Pas avant d'y être forcée en tout cas. Elle ressentait leur peur, mais comment la calmer ? Pourtant, un esprit calme pouvait apaiser un esprit tourmenté, elle le savait très bien.

« Khan, est-ce que tu peux transmettre le calme à ces Pokémon ? Les plus gros, ou ceux qui ont le leadership au moins... »

C'était facile à voir, c'était ceux que tous les autres suivaient sans se poser de question. Anthère s'efforça à rester calme et souffla pour faire sortir le stress. Comme Khan était capable de se protéger et de protéger Anthère des émotions, elle était presque certaine qu'il pouvait faire miroir sur les émotions d'Anthère et plutôt que de la laisser prendre les émotions des autres, leur insuffler son propre calme. Pendant ce temps de concentration, un peu comme le moment où on quittait le paddock pour entrer sur la piste, Anthère ne pouvait pas se concentrer sur autre chose. À côté de cela, il y avait toujours le Nidoran au cas où, qui malgré sa petite taille, était aussi compétent que combattif.


[Alors, je crois que c'est assez clair, Natu utilise le don d'Empathie d'Anthère pour le retourner sur les Pokémon, donc ce n'est plus elle qui reçoit les émotions des autres, mais les autres qui reçoivent son calme concentré ^^ Ourasi et Horizon font un mur éblouissant en gros pour empêcher les Pokémon de les piétiner ou de tomber des falaises et Persik et Akasie les endorment sur les backlines et au milieu de la masse.]

[PNJ]

Les manœuvres des deux jeunes femmes semblaient porter leur fruit : rendues plus réceptives par l’empathie d’Anthère, la plupart d’entre elles succombèrent au chant de Miku ou aux attaques soporifiques des Pokémon de la Mizuhanaise. Les rares affolés qui étaient trop effrayés ou trop loin pour être réceptifs avaient été stoppé net par le mur lumineux dressé par le Marill et le Ponyta.
Voyant cela, Gardevoir compris qu’elle avait fait appel à la bonne personne. Mais elle savait aussi que leurs ennuis étaient loin d’être terminés. Elle allait devoir les aider si elle voulait mettre un terme au chaos qui secouait la vallée. Aussi circula-t-elle parmi les Pokémon encre debout pour rassembler des informations sur les agresseurs. Ce n’était pas grand-chose, mais vu son état et ses blessures, elle ne pouvait guère faire plus…

« Merci pour votre aide, déclara-t-elle finalement aux deux humaines par télépathie. Je… J’avais peur que mon appel ne soit pas entendu… Alors… Merci, vraiment merci d’avoir arrêté ça… Cependant… Je ne sais pas si j’étais bien compréhensible tout à l’heure, j’étais dans u tel état d’affolement… Comme je vous l’ai peut-être déjà dit, cette panique a été causée par une invasion de bandit dans notre belle vallée. Ils… Ils ont commencé à tout détruire pour construire une cabane… Mais ils ne comptent pas s’arrêter là, ils ont commencé… a tout déboiser… Pour construire une sorte d’habitation gigantesque. Nous... ; Nous n’avons pas l’habitude de voir des humains ici… Et les rares qui s’aventurent dans la forêt sont pacifiques, c’est pour cela que nous ne nous sommes pas méfiés, mais ces brutes… En ont profité et ont déjà fait des dizaines de morts ! »

L’émotion était perceptible dans la voix mentale de la Gardevoir, qui poursuivit :

« D’après certains Pokémon que j’ai interrogés, ces hommes seraient une cinquantaines, et leur chef serait un humain de petite taille qui crache le feu qui fait équipe avec un Machopeur. A vrai dire, je l’ai rencontré moi-même. C’est lui qui m’a infligé ces brulures alors que j’essayais de protéger mes œufs… Je vous en prie… Je vous en supplie, empêcher ces êtres malfaisant de nuire et chassez-les d’ici. Empêchez-les de causer davantage de morts ! »

Il y eut un silence puis soudain :

« Mes dons psychiques m’avertissent que deux d’entre eux sont arrivés tout prêt d’ici. Ils sont comme ça, par groupe de deux, disséminés en arc-de-cercle à travers la forêt, et ils avancent vers nous… Attendez, je perçois une autre présence avec eux, il s’agit… d’un Roucool ? Oh non, c’est un bébé ! Il n’a sans doute pas pu fuir avec les autres. S’il vous plaît, sauvez ce petit et arrêtez ces hommes. J’aimerais vous aider, mais… Je ne peux plus me battre dans cet état… Je dois aller vérifier que mes œufs sont bien à l’abri. Tenez, c’est le moins que je puisse faire pour vous… »

Et la Gardevoir lança une protection sur les deux jeunes filles.

« Avec ça, leurs armes auront du mal à vous blesser.
Merci d’avoir accepté de nous aider et… Bonne chance !»

Sur ces mots, elle disparut.

[Deux bandits sont en train d’abattre un arbre non loin de vous- vous pouvez l'apercevoir trembler- sur lequel est perché un bébé Roucool terrifié. Le petit oiseau ne sait pas voler. Vous devez stopper les bandits et sauver le zozio. Chaque bandit possède un Pokémon
Pour cela, il a deux méthodes :
-La pacifique, id est vous tentez de raisonner les bandits
-La brutale, et vous foncez dans le tas.
Mais attention, l’arbre menace de tomber d’une seconde à l’autre. Vous pouvez donc vous répartir les tâches : l’une d’entre vous détourne l’attention des bandits, l’autre sauve le bébé. Cependant, ce dernier est terrifié et vous considère comme un ennemi. Vous devrez donc le faire descendre de force ou bien le calmer avant de pouvoir passer à la suite. Dans le prochain post, vous devrez donc sauver l’oiseau et engager le contact (pacifique ou non) avec les bandits, que je jouerai au prochain post. Vous pouvez leur poser toutes les questions que vous voulez mais je ne répondrai qu’à celles qui sont intéressantes^^]

[Miku Hatsune]

« Paradis en péril »



Les efforts combinés d’Anthère et de Miku, ainsi que de leurs Pokémon, permirent aux Pokémon en fuite de se calmer enfin. Comme la prêtresse, la Mizuhanienne demanda à ses compagnons de l’aider à endormir les bêtes affolées, mais elle utilisa une technique plus percutante pour éblouir le troupeau. Lorsque la mystique de l’Eau conseilla à Miku de ne pas crier, cette dernière lui jeta un regard étonné : comment voulait-elle qu’elle se fasse entendre dans le vacarme et le fracas des sabots, pattes et autres membres qui martelaient le sol dans leur fuite effrénée ? Miku était quelqu’un de très calme et de très posé, qui ne parlait en temps normal que peu, et d’une voix douce. Mais lorsque le contexte l’exigeait, elle savait se servir de son don pour se faire entendre. Quoi qu’il en soit, les Pokémon avaient fini par s’arrêter, ce qui était tout de même l’objectif principal de la manœuvre. La Gardevoir se mit alors à leur parler mentalement, et l’apprentie du Temple rangea son arc, disposée à l’écouter, avant de répondre, non sans une pointe de colère dans la voix :

« Certains humains sont vraiment sans gêne, et ne respectent rien. Il n’y a rien de sacré pour eux... Et sans l'enseignement que m’a prodigué mon maître, je serais probablement allée les attaquer de front. Ils profitent de votre gentillesse et de votre naïveté, en plus... Mais il ne sert à rien de se précipiter... Nous ne pourrons plus rien pour ceux qui ont déjà succombé, si ce n’est prier pour leur repos. Quant aux autres... Bien évidemment, j’accepte de vous venir en aide, à vous tous. »

La créature psychique continua son récit ; ainsi, ces intrus étaient là pour investir les lieux et en faire une demeure privée pour un imbécile qui se moquait de tout détruire, pourvu que son confort soit assuré... Serrant le poing, la jeune fille se promit de lui dire ses quatre vérités, une fois en face de ce sale bonhomme. Elle se détendit finalement quand la Gardevoir mentionna ses brûlures et, sans l’interrompre dans son propos mental, elle apposa ses mains sur les épaules du Pokémon, avant de descendre le long de sa robe de chair, laissant ses dons de guérison, bien que sommaires, apaiser un peu la douleur de l’humanoïde.

Cependant, les précisions qu’elle apporta inquiétèrent Miku. Cinquante... Avec des Pokémon, de surcroît... Cela rendrait assurément leur tâche bien plus ardue qu’il n’y paraissait au premier abord. Si le chef était un mystique du Feu, en plus, cela incluait une lutte élémentale dont les deux jeunes filles se seraient bien passées, vu les circonstances.
Le silence subit de la Gardevoir interrompit les réflexions de Miku, qui ressentit, avec un peu de retard sur la créature psychique, une présence hostile. Confirmant les craintes de la prêtresse, les paroles télépathiques qui se déversèrent dans leur esprit un peu plus vite sonnèrent comme un signal d’alarme. En hochant la tête, l’apprentie du Temple lança :

« Compte sur nous. Nous ferons notre possible pour préserver cet endroit et ses habitants. »

Juste avant que la Gardevoir ne disparaisse, Miku créa un Fragment de Vent*, qu’elle attacha à la robe du Pokémon, au niveau du cœur, afin de ne pas la perdre. Sitôt leur interlocutrice téléportée, la mystique de l’Air laissa la protection établie par leur mystérieuse suppliante se répartir autour d’elle. C’était... Différent de ce qu’elle-même avait l’habitude de faire. Mais c’était tout aussi puissant, sinon plus. Aucune affiliation avec un élément en particulier... Mais cela relevait du domaine du psychisme et de la force de l’âme. Sentant confusément qu’elle pouvait faire confiance à la nature de ce bouclier, la Nalcienne décida néanmoins de se diriger directement vers l’arbre qui tremblait, ses Pokémon sur les talons. Elle prit toutefois soin de rester à couvert dans l’épaisse forêt encore debout, histoire de ne pas rentrer tout de suite dans le lard des bandits pour mieux appréhender la situation. Elle chuchota :

« Je vais les distraire pour laisser à Nébula le temps d’aller le rejoindre. Il sera toujours temps de parlementer avec eux après, mais pour le moment, il y a plus urgent... »

Joignant le geste à la parole, Miku saisit de nouveau son arc, encocha calmement une flèche simple et sommaire, pour finir par tirer. Le projectile se ficha pile entre les deux malfrats, dans l’épaisse écorce de l’arbre déjà agonisant. Avec une prière silencieuse pour cette vie végétale déjà perdue, et qu’elle venait de blesser encore davantage, l’apprentie du Temple souffla doucement sur la Tylton, lui insufflant ainsi l’énergie nécessaire pour atterrir directement sur la branche où était perché le petit Roucool. Une fois arrivée, Nebula commença à gazouiller et à piailler, se lançant dans une discussion avec l’oisillon affolé, dans le but avoué de le convaincre.

« Pas sûr qu’elle réussisse, même si je l’espère... Je compte sur vous pour aider Nebula et le Roucool si jamais elle échoue. »

Miku aurait pu aller chercher le petit oiseau elle-même, sans être vue, mais elle faisait confiance à son propre oiseau bleu pour ce sauvetage, et sur ses autres Pokémon autant que sur Anthère, en cas d’échec. Visiblement, les bandits avaient été distraits par la flèche de la Tireuse, qui ne s’arrêta pas là. En effet, elle se pencha vers son faon et, toujours dissimulée dans les bois, de manière à voir sans être vue, elle lui murmura :

« Elaphos, Aromathérapi. »

Le Vivaldaim s’exécuta, libérant la puissante fragrance apaisante. Aidée par le pouvoir aérien de Miku, elle envahit l’environnement immédiat des deux criminels, afin de diminuer leur vigilance et de calmer d’éventuelles pulsions négatives. Combien de temps les deux stratagèmes combinés allaient-ils fonctionner ? La prêtresse n’en avait aucune idée, mais elle espérait ardemment que cela durerait le plus longtemps possible, pour que son amie à plumes de coton puisse se charger du bébé Roucool. Pour l’heure... Elle ne tenterait rien de plus.

[*Permet à Miku de localiser ou de retrouver quelqu'un, dans la mesure où elle l'a déjà rencontré de visu ou dans le monde onirique. Elle crée des éclats argentés ressemblant à des bris de verre brillants, qui peuvent se mouvoir ensemble ou indépendamment les uns des autres, en fonction du nombre de personnes qu'elle doit retrouver. L'efficacité diminue avec le nombre de fragments. À noter que s'il peut être interrompu, il n'a pas besoin d'être incanté sur une longue durée pour être effectif, et la prêtresse peut désormais se passer de l'incantation pour générer les fragments, vu son niveau. Elle préfère néanmoins préparer son soutien correctement, si elle en a l'occasion. Malgré ses talents, il lui est plus difficile de localiser un Terrosien, mais les mystiques maniant d'autres éléments que la terre sont aisément perceptibles, à moins que les élémentalistes ne dissimulent sciemment leur présence par des moyens de camouflage avancé.
Je laisse à Anthère le soin de s’occuper des bandits à sa manière, si elle le souhaite, ou d’aller sauver le Roucool, si Nebula échoue.]

[Anthere Osarian]

Avec bonheur, Anthère put voir une bonne masse de Pokémon s'effondrer et s'endormir et il n'en resta plus qu'une poignée encore terrorisés, mais qui prirent le mur de lumière, pour ainsi dire, en plein visage et finalement arrêter leur course net. En voyant les Pokémon manquer de peu l'accident, Anthère avait senti ses jambes flageoler et son coeur avait raté un battement. Heureusement, il ne se passa rien de plus, le Natu fit cesser la communication intuitive entre Anthère et les Pokémon sauvages et cette dernière, le regard brillant d'émotion, échangea un regard avec Miku. Ça n'était pas passé loin... Les Pokémon d'Anthère revinrent vers elle et tous regardèrent sans rien dire la Gardevoir se rendre auprès des animaux. Ce n'est qu'à ce moment que la jeune fille réalisa l'état physique de la créature, jusqu'à maintenant, elle s'était focalisée sur le psychique et n'avait pas vu le reste. Aussitôt, Anthère se mit à fouiller dans ses poches, où elle avait laissé un certain nombre de remèdes. Après tout, ce n'était pas parce que Gardevoir était quasiment douée de parole, qu'elle n'était pas un Pokémon à soigner. Mais sitôt pensée, cette idée parut ridicule à Anthère, qu'elle soit Pokémon ou humaine, elle aurait fait de même.

Mais lorsque la Gardevoir se retourna pour communiquer, Anthère ne comprit pas. Malheureusement, son don d'Empathie était plus un fardeau qu'un atout et bloquait ce genre de perception, aussi ne vit-elle qu'une attente muette là où se trouvait le discours et il fallut le concours de Khan pour l'aider un peu. L'esprit d'Anthère fonctionnait comme un miroir et tant qu'elle ne saurait maîtriser son don, il n'y aurait que des reflets là où les autres percevaient les images. Néanmoins, avec l'aide de la boule verte et la détresse perceptible de Gardevoir, Anthère parvint à comprendre sans trop de mal, même si certaines informations lui parurent lointaines. Après un moment, il eut un silence, un silence pesant tenant plus du vide qu'autre chose, mais la jeune fille attendit la suite, maîtrisant son appréhension. Elle tourna la tête en même temps que Gardevoir poussa son cri d'alerte. Anthère était sans voix. Cela faisait partit des choses qu'elle était incapable de comprendre... Était-elle trop simple pour comprendre cela ? Anthère laissa exprimer ses pensées pour elle, elle n'avait rien à ajouter et pour sa part, il n'était tout simplement pas dans sa nature de se montrer violente.

« Attends ! Prends ça, c'est pas grand-chose, mais tu devrais te sentir un peu mieux. » Dit Anthère, alors qu'elle donnait un remède à la Gardevoir. Elle ne serait pas complètement rétablie et les brûlures ne disparaîtraient pas comme ça, mais cela la soulagerait un peu.

Anthère eut une petite réaction craintive au sortilège de la Gardevoir, mais elle disparut aussitôt et laissa un vide derrière elle. Cette fois, c'est elle qui allait exprimer la question que les deux filles se posaient certainement.

« Comment on va faire... Si les criminels changeaient d'avis sur simple discussion, ça se saurait... Nous ne sommes que deux et je ne suis pas une guerrière. »

Et elle refusait de céder à la violence, même pour des Pokémon. Ce calme était horrible et oppressant, il annonçait quelque chose d'affreux et Anthère commençait à avoir du mal à le supporter. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Elle ne voyait aucune solution, elle ne pouvait pas non plus se mettre en danger. Quoique, cette réflexion lui attira un rictus éphémère sur un coin de ses lèvres. Elle s'était déjà mise en très grand danger plus d'une fois ! Les deux folles dans le château de glace, le géant de pierre dans le Temple dans la montagne... Oui, mais justement. A trop chercher le dragon, on se brûle... Que faire, que faire... Anthère se sentait impuissante. Mais elle sentait la protection psychique la recouvrir, la réchauffer comme une couverture. Une couverture qui protégeait du froid. Elle ne savait pas comment faire en sorte que cinquante criminels abandonnent la partie, mais en face d'elle, il y avait deux personnes qui abattaient juste un arbre. Indécise, elle suivit néanmoins Miku et resta elle aussi à l'affût. Hors de question de les attaquer, elle ne se prenait pas pour un super-héros et n'était pas folle non plus. Par contre, à rester cacher dans le feuillage dense, elle se dit que le problème pouvait être contourné. Mais quand elle comprit ce que Miku allait faire...

« Eeeeh att... » murmura t-elle.

Elle aurait aimé qu'elle ne décoche pas cette flèche. Une flèche était une arme et forcément les deux gaillards allaient se sentir agressés... Par deux ados paumées en pleine nature de surcroît, il n'y avait qu'elle qui voyait la situation comme elle l'était ? Galère... Anthère était inquiète.

« Khan, si jamais ils nous sautent dessus, occupe-les avec des Feinte. Akasie viens... » Murmura t-elle.

La renarde avança, presque couchée dans l'herbe, avançant à patte de velours, se fondant incroyablement dans cet élément qui était le sien.

« Akasie, doucement, Siffle'herbe... Si on arrive a les endormir, on pourra récupérer le Roucool, mais ça les empêchera pas de continuer à abattre les arbres. » Anthère se tut un moment, regardant le Tylton s'envoler et le faon passer à l'action. « Si on leur fait croire qu'il y a une horrible malédiction sur cette forêt, tu crois qu'ils vont y croire ? Après tout, la prochaine fois qu'un sortilège les endors, ils pourraient ne pas se réveiller, ou être frappés d'amnésie... des trucs psychiques. »

Une main devant la bouche, craignant de faire le moindre bruit, même de respirer, Anthère ne détachait pas ses yeux des deux bandits et lançait un regard au petit Roucool. Au pire, Persik pouvait l'attraper, mais vu la taille de son oiseau et celui du Roucool, sans compter qu'il devait être mort de peur, ça serait un peu violent psychologiquement. Pourvu qu'ils s'endorment, pourvus qu'ils s'endorment... Oui bon, l'idée de la malédiction était horriblement énorme, mais bon, les gens étaient parfois si stupides avec la superstition que plus c'était gros et que mieux ça passait. Mais dans ce cas, mieux valait que cela fonctionne, car Anthère ne voulait pas avoir affaire à des criminels contrariés... Le bois du tronc craqua.

« Essaye de maintenir l'arbre debout Akasie, avec.. ; Je sais pas n'importe quoi Feuille Magik, Tranch'Herbe, Lam-feuille... Eco-sphère... » Anthère hocha négativement la tête, ne sachant ce qui pouvait faire l'affaire. « Peux-tu soigner l'arbre avec Synthèse ? »

Elle retourna vivement la tête vers la renarde, mais elle dû se calmer vite sans quoi, elle allait finir par trahir leur présence. Serait-ce suffisant ? La Phyllali était une créature délicate et qui avait à coeur de protéger ce qu'elle considérait comme une partie d'elle-même, alors Anthère savait qu'elle ne ferait rien pour endommager l'arbre. Mais serait-ce suffisant, ou même, utile ?

[Bon, on se la joue en mode fufu... En espérant que ça va marcher de les dodo *y croit moyennement mais va pas se jeter dessus à la Eeva de toute façon *]

[PNJ]

Les deux bandits continuaient leur ouvrage destructeur, complètements sourds aux cris de terreur du petit Roucool. Ils n’avaient même pas remarqué qu’un Tylton l’avait rejoint pour essayer de le clame. L’eussent-ils fait, cela ne les aurait pas dérangé le moins du monde. Du moment qu’ils pouvaient continuer d’abattre les arbres en paix…

En revanche, une chose les troubla dans la quiétude de leur œuvre. Une flèche. Mais pas n’importe laquelle, celle qui atterrit entre eux, à quelques mètres de leurs visages.

« Bordel, jura le premier c’était quoi ça ?
-Ben c’est une flèche…
-Et toi t’en es pas une hein ? Je vois bien que c’est une flèche ! Mais d’où elle sort !
-Ben d’un arc…
-Le jour où Mew a offert l’intelligence aux humains, t’était absent c’est ça ?
-Ah il fait des cadeaux Mew ? Comme les Cadoizos ?
-… Bon, enchaîna le plus malin des deux après quelques secondes de silence, je vais aller voir ce qu’il se passe dans le coin. Toi tu restes ici. Déjà tout à l’heure cette foutue Gardevoir voulait nous empêche de couper du bois… Faudrait pas que des humains s’y soient mis maintenant… Parce que si ce sont bien des imbéciles qui ont fait le coup, faudrait pas qu’ils nous piquent les outils pour nous empêcher de bucheronner ! Donc tu restes ici et tu gardes les outils, compris ?
-Oui !
-Tu dois faire quoi ?
-Rester ici et garder les outils…
-Bien !

Le plus intelligent des deux n’aimait vraiment pas ça. Cinquante hommes, pour déboiser tout un pan de la forêt, c’était bien peu. Alors si en plus des enquiquineurs venaient se rajouter au tableau…

-Darumacho ! Cria-t-il en lançant la PokéBall à sa ceinture. Je compte sur toi. Si jamais on repère des gens qui sont pas avec nous, je veux que tu leur enfonce ton Poing de Feu dans leurs sales gueules d’emmerdeurs.

Son Pokémon hocha la tête pour montrer qu’il avait compris. Et il commença à fouiller les buissons alentours à la recherche d’une présence humaine, disparaissant rapidement du champ de vision de son comparse avec son monstre de feu.

Resté seul auprès de l’arbre le simplet s’ennuyait ferme. Seul, il ne pouvait pas manier l’immense scie, prévue pour deux personne. Il n’avait rien à faire, aussi, lorsque la douce mélopée sylvestre se fit entendre, il ne tarda pas à sombrer dans un profond sommeil. Mais il ne fut pas le seul dans ce cas : le petit Roucool, épuisé par son état de terreur fit de même. Heureusement, l’attaq n’eut pas d’effet sur le Tylton. Cependant, la survie de l’oiseau restait précaire car il lui était maintenant complètement impossible de fuir ! Si le deuxième homme revenait pour reprendre l’abattage avant que le bébé ait été évacué, c’en serait fini de lui…

[Donc, la Sifl’herbe a bien marché, elle a endormi un des deux bandits, mais aussi, plus problématique, le Roucool que vous deviez sauver. Désormais, il ne peut plus du tout se déplacer seul, il vous faudra donc venir le chercher. De plus, un des deux bandits est à votre recherche avec son Pokémon. Je vous propose donc deux scénarios :

-Soit vous considérez que vous êtes cachées au même endroit auquel cas l’homme au Darumacho engagera automatiquement le combat avec vous. Vous devez le faire partir. Pour cela, vous le vainquez, vous bluffez…, le but étant qu’il ne soit plus en état de combattre à la fin de vos posts. Profitez du fait de l’avoir effrayé/vaincu pour lui poser des questions ! Vous ne savez pas où sont es bandits, ni où est le chef, votre objectif étant de le trouver, ça peut servir de savoir ça! Il faut donc qu’il y ait contact physique ou psychique mais l’endormir de loin ne suffira et ne marchera pas ! Ensuite, vous allez sauver le zozio. Sauf qu’attention, un des bandits dort au pied de l’arbre. Même s’il est stupide, il n’hésitera pas à appeler un autre groupe à l’aide si vous faites trop de bruit. Donc discrétion requise^^ Ensuite, faites ce que vous voulez du bandit mais il ne doit pas vous gêner (laisser le dormir, ça ira très bien^^).

-Soit vous considérez que vous n’êtes pas cachées au même endroit, auquel cas le bandit au Darumacho trouvera et combattra l’une d’entre vous pendant que l’autre ira s’occuper en toute discrétion de récupérer le bébé.

A la fin de vos posts :
-Le Roucool doit être en sécurité, id est plus sur son arbre et relogé ailleurs
-Les bandits ne doivent plus être une gêne pour vous, ni le benêt, ni l’autre, sachant que vous êtes obligées de vous confronter au bandit au Darumacho d’une manière ou d’une autre.
-Vous pouvez avoir rassemblé des informations sur les bandits, ça vous sera utile pour la suite.
Bonne chance ]

[Anthere Osarian]

[En mettant au point un plan en MP, on s'est aperçue que ça serait plus logique d'inverser nos tours, donc Miku postera après moi.]

Anthère entra en apnée. De là où elle était, elle ne voyait pas très bien, mais elle entendait, c’était déjà ça. LA jeune fille ne savait pas exactement a quoi était destinée la flèche, mais elle pu s’apercevoir que la renarde moussue avait rampé entre le buisson et si Anthère n’était pas son dresseur, elle ne l’aurait jamais remarqué parmi le feuillage. L’arbre tenait bon, mais elle vit le Roucool osciller dangereusement. Heureusement, les oiseaux avaient le sens de l’équilibre –même endormis- et que le petit Tylton veillait sur lui. Avec angoisse, Anthère jeta un œil sur les criminels, l’un se dirigeait vers elles et l’autre était par terre, signe que la chanson de la renarde avait fonctionné. De sa cachette, la sorcière de l’eau vit la Phyllali émettre une boule d’énergie qu’elle identifia comme une Eco-sphère. On aurait dit une bulle de savon verte relativement opaque. La sphère monta silencieusement en direction du Roucool.

Akasie leva le museau vers le Tylton, les oreilles dressées, elle attendait de lui qu’il fasse glisser doucement le Roucool sur la bulle, d’y monter avec. Akasie ne savait pas si les bulles de savon étaient confortables, si l’on pouvait s’y coucher, mais en tout cas sa bulle d’Eco-sphère lui parut moelleuse et dès que le petit oiseau y fut installé, la renarde dirigea lentement la bulle vers le sol, vers elle-même. Le Tylton n’aurait plus qu’à le faire glisser de nouveau sur le dos de la renarde qui le garderait avec elle, au creux de sa feuille caudale, à l’abri des bandits. Avec un Pokémon tel qu’elle était, une créature pacifique qui tenait à la fois de la forêt et du Pokémon, et un oiseau de même taille que lui, le Roucool se réconforterait peut-être. La renarde se glissa entre les feuilles pour s’éloigner un peu des humains, tout en restant à portée de voix, avec ses deux passagers sur le dos.

« Un Pokémon de type feu. » Murmura Anthère.

Que valait-il mieux aire ? Si du côté d’Akasie et de Nebula tout semblait aller, c’était moins certain du côté des deux filles. Pour l’instant, elles avaient l’avantage, d’être cachée et donc de pouvoir créer un effet de surprise et enfin celui d’être en supériorité numérique, ce qui ne durerait pas longtemps si ces bandits sonnaient l’alerte c’était certain. Si seulement elles pouvaient les faire fuir en leur faisant peur, si seulement ‘était aussi facile qu’avec les Pokémon sauvages… Cette idée fit tilt et un regard échangé vers Miku sembla suffire à confirmer qu’elles partageaient la même idée. Mais comment ? Il ne semblait pas enclin à prendre peur aussi facilement. Il fallait dire qu’il n’y avait rien pour, tout était normal et il faisait plein jour. Oui, pourtant, Anthère s’était sentie très mal-à-l’aise tout à l’heure, mais elle savait aussi que ce n’était qu’à cause de son fardeau d’Empathie. Un fardeau dont elle ne pouvait se débarrasser.

Mais peut-être que comme le calme qu’elle avait souhaité faire partager aux Pokémon sauvages, peut-être pouvait-elle lui envoyer le climat d’angoisse qu’il lui arrivait de ressentir et la peur que ressentaient les animaux ici ? Anthère réfléchissait à toute vitesse, tandis que le Darumacho e rapprochait. Silencieusement, la jeune fille se déplaça sur le côté, se séparant de fait de Miku. Il valait mieux qu’il ne les trouve pas toutes les deux en même temps, on ne savait jamais… Cette idée ne lui sembla pas mauvaise du tout et alors qu’elle incitait ses plus gros Pokémon à faire comme si de rien n’était en se fondant dans la forêt, elle garda les plus discrets un peu plus proche d’elle. Ainsi, Anthère commença a se concentrer, saisissant par l’esprit les particules d’eau (ce qui était assez facile car il y avait beaucoup de chutes et un cours d’eau juste à côté). Une bruine se forma, levant un brouillard qui plongeait les racines et la base des arbres dans l’incertitude, au point qu’on ne voyait presque plus ses propres pieds.

A cause de l’humidité, l’ambiance s’alourdit un peu, comme avant un orage et comme il faisait chaud avec le soleil, l’impression n’en était que plus forte. Avec l’aide de Khan, Anthère se concentra sur son propre malaise, son angoisse et la peur qu’elle avait ressentis des Pokémon quelques minutes à peine plus tôt. Et de la même manière que Khan avait pu leur insuffler le calme d’Anthère, cette fois, il laissait traîner dans l’air une atmosphère oppressante faisant naître l’angoisse de rien, mais surtout l’odeur de la peur… D’ailleurs, c’était si saisissant qu’Anthère elle-même commençait à se sentir mal. Ce don pouvait vraiment être horrible, ce n’était même pas un don, il ressemblait plus à une malédiction tout droit sortie du chaos. Mais la véritable question était de savoir si ça marchait bien. Elle lança un regard vers Miku, mais avec le brouillard elle n’était pas sûre de savoir où elle se trouvait exactement, mais en tout cas, Anthère se demanda ce qu’elle, elle réserverait à cet horrible bonhomme. A ses pieds, Quidam papillonna des oreilles ; quelqu’un n’était pas loin. En tout cas, Miku ferait bien de se dépêcher, le manège d’Anthère ne tiendrait probablement pas longtemps.

[Miku Hatsune]

« Danse macabre »



Grâce à l’Éco-Sphère d’Akasie, le Roucool endormi fut recueilli et déposé en douceur sur le dos de la Phyllali, avec l’aide de Nebula. D’un coup d’œil rapide, Miku s’assura que l’oisillon était en sécurité, tapi dans les buissons avec sa gardienne, avant de reporter son attention sur les bandits.

Apparemment, si l’un d’eux était endormi, le second, lui, alerté par la flèche décochée par la jeune femme, décida de partir à la recherche de l’archer responsable de ce lancer. La Nalcienne échangea un regard avec Anthere : il fallait se séparer, d’une part, et établir un plan pour se défaire de ce gêneur, d’autre part. Elaphos, sur un signe de sa dresseuse, se mit à brouter l’herbe au sol, le plus naturellement du monde, comme s’il vivait là, imitant parfaitement les Pokémon de la Mizuhanienne, qui avaient entrepris de vaquer à leurs occupations habituelles. La Nirondelle, en revanche, se dissimula dans les vêtements de la prêtresse, encore faible et novice dans l’équipe, afin de ne pas entraver la manœuvre de Miku. Cette dernière croisa le regard de son Xatu, énigmatique et lointain, et elle sut qu’ils s’étaient compris malgré tout.

« Bien... Que les morts s’expriment... »

Un vent puissant se leva, arrachant au passage des filaments sombres dans la brume levée par Anthere, sans la balayer ou la faire disparaître. Au lieu de chasser l’ambiance pesante et le brouillard opaque, il en renforça les effets angoissants et terrifiants, alors que Miku, captant la peur diffusée par les pouvoirs combinés de sa camarade et du petit oiseau psychique, se laissait aller aux sentiments qui l’avaient déjà traversée sur les lieux du carnage à Terros, et dans ses rêves... Et qui la traversaient de nouveau, alors que de nombreuses âmes avaient déjà péri dans la Vallée.

Dans cette tornade de douleur et de peine, des silhouettes menaçantes jaillirent, dansant avec le vent comme des pantins macabres. Promantis, dissimulé à l’écart, se servait de ses Ombres Nocturnes pour créer des formes imprécises et inquiétantes qui encerclèrent lentement le bandit et son Darumacho. Le Pokémon, au moins aussi effrayé que son maître, chercha à se détourner de ces marionnettes funèbres... Mais lorsqu’il fit volte-face, il tomba nez à nez avec un œil violet qui le fixait, tel l’Inexorable détaillant le Pécheur ayant profané l’interdit.

« Partez... »

Une voix déformée par les vents hurlants et cinglants résonna, dans une zone large, mais suffisamment restreinte pour ne pas vriller les tympans du bandit endormi.

« Quittez cet endroit... Ou vous serez... »

Laissant sa phrase en suspens, Miku se redressa lentement, se dévoilant enfin à l’envahisseur. Vêtue d’une robe d’un noir d’encre, distinguée et ancienne, elle aurait pu être très élégante si elle avait eu son apparence habituelle. Or, grâce aux talents de son Xatu et aidée de sa maîtrise du vent, imprégnée des souvenirs de ses rêves et de ce qu’elle avait vu à Kamiki, elle avait désormais l’allure et la « texture » d’une défunte, dont le corset sombre ne cachait pas les os fins et usés qui faisaient ressortir une maigreur saisissante de réalisme. Elle portait un masque sinistre qui dissimulait une partie de son visage, rendant son œil gauche rouge et lugubre. Dans sa main gauche, elle portait l’ombrelle qu’elle avait toujours sur elle, mais qui semblait à présent déchirée par endroits, et d’un noir profond. La voix gutturale, quasi spectrale, retentit à nouveau.

« Qui êtes-vous... Pour troubler la quiétude de ces lieux ? Que venez-vous faire dans ce havre de paix ? Qui que vous soyez... Partez d’ici... »

En manipulant les vents autour de sa victime, Miku s’assura que le moindre son qu’elle aurait pu produire serait étouffé, et entendu seulement d’Anthere et d’elle-même. Elle agita ensuite ses bras, faisant tournoyer son ombrelle dans les airs, plus menaçante que jamais.

« Vous qui avez osé pénétrer ici... Et ôter la vie... Vous serez maudits... Les âmes perdues de la Vallée vous poursuivront pour l’éternité... »

Pour appuyer ses dires, Hermélios, le Caninos de la prêtresse, cracha des Flammèches autour du duo, donnant ainsi l’impression que des feux follets vengeurs se rassemblaient dans la brume pour s’en prendre à eux. Le Darumacho et son dresseur, tétanisés par l’effroi, semblaient tiraillés entre la peur intense que leur inspirait l’apparition et l’envie furieuse de détaler de là pour prévenir leurs collègues...

Espérant avoir été convaincante dans sa démonstration, Miku envoya un Fragment de Vent dans la bourrasque qui ajoutait à l’horreur de la scène. L’éclat d’argent se fraya un chemin dans le brouillard, puis se posa délicatement sur le feuillage d’un arbuste, tout près d’Anthere. L’apprentie du Temple venait de s’assurer de la position de sa camarade, en veillant toutefois à rester discrète pour éviter de signaler son emplacement à leurs ennemis. Quoi qu’il en soit, le Roucool était sauvé, et l’idiot dormait toujours... Restait à savoir si l’effet produit sur l’autre bandit serait suffisant pour le convaincre de s’en aller, non sans avoir lâché quelques informations au passage, dans la mesure du possible.

[Voilà. En jouant sur l’atmosphère pesante, l’ambiance lourde, les vents et les effets de lumière (produits entre autres par les attaques Œil Miracle de Xatu), j’ai donné à Miku le rôle d’un spectre vengeur avide de sang et curieux de connaître l’identité des agresseurs de la Vallée. J’espère que ce sera convaincant ^^’]

[PNJ]

La première chose qui signala au bandit que quelque chose clochait fut le brouillard. Manquait plus que ça! Jusqu'ici, avec son Pokémon, il avait fait chou banc dans sa recherche des intrus alors si en plus le climat faisait des siennes! Merde quoi! Mais rapidement, il se rendit compte que ce brouillard était tout sauf naturel. Il était bien trop épais et bien trop... vivant. A voir cette masse sombre qui se dirigeait vers lui, le bandit était tout sauf rassuré. Et il en allait de même pour son Pokémon. Et quand la brume obscure commença à lui parler, un immense terreur s'empara de lui. Non, ce..; Ce n'était pas possible! Les esprits de la forêts n'étaient que des légendes!

« Qui êtes-vous... Pour troubler la quiétude de ces lieux ? Que venez-vous faire dans ce havre de paix ? Qui que vous soyez... Partez d’ici...
-On... C'est pas ma faute, monsieur l'esprit! Les dents du bandit, qui n'était pourtant pas un tendre, s'entrechoquaient de terreur. C'est le chef, Numérus, avec son Machopeur! C'est lui qui veut prendre possession de cette vallée pour s'y faire construire un palais! Mais... Mais j'étais pas d'accord avec cette idée moi, hein. Et... Et les autres gars non plus hein!"

Puis il se figea, rendu muet par la terreur. Mieux valait ne pas mettre l'esprit plus en colère que ça et répondre précisément à ses questions sans en rajouter. Autrement...Glups!
L'esprit resta silencieux quelques secondes, puis...

« Vous qui avez osé pénétrer ici... Et ôter la vie... Vous serez maudits... Les âmes perdues de la Vallée vous poursuivront pour l’éternité... »

Et l'apparition commença à cracher des flammes. Terrorisé, le bandit s'enfuit en hurlant. Son Pokémon en revanche, bien qu'aussi effrayé que son maître, laissa éclater sa peur d'une autre manière: en effet, il devint comme fou et les flammes dans son corps s'intensifièrent, chassant quelque peu le brouillard lugubre. Mais le Darumacho semblait complètement hors de contrôle, et plusieurs foyers d'incendie commençaient à apparaître. Lorsqu'il se retourna pour voir si le spectre brumeux ne le poursuivait pas, le bandit assista à la déchéance de son Pokémon, que la terreur avait rendu fou furieux. Mais l'homme était bien trop égoïste et terrifié pour agir. Il se contenta de courir tout droit, sur quelques centaines de mètres et finit par tomber sur le duo formé par Gus, l'homme le plus fort et le plus stupide de la bande, et Ganjo, le Machopeur du chef.

Alors que le Pokémon bodybuildé arrêtait le fuyard en l'attrapant par la peau du dos, ce dernier, sur un ton très rapide et empli de crainte lui expliqua par des mots hachés la situation, et continua son chemin dès que le combattant le relâcha.

Gus, qui pour une fois avait écouté-et compris- ce qu'il avait entendu, devint livide et hurla:
"MON... MON FRERE! TIENS BON, FREROT, J'ARRIVE! "

Et il couru à toute allure vers la fumée qui était désormais visible au loin. Ganjo se précipita à sa suite. Effectivement, le partenaire du froussard qui venait de détaler était le frère de Gus. Même s'ils ne se ressemblaient pas outre mesure physiquement, leur stupidité partagée rappelaitleur lien de parenté. Mais Ganjo n'allait pas sauver les frère de Gus. Même les intrus à la flèche mentionnés par l'homme ne l'intéressait pas tant que ça. Son dresseur, le grand Numérus avait été clair. La vallée serait son domaine. Mais pour ça, elle devait rester intacte. Pas question de laisser un Pokémon fou y mettre le feu! Ganjo ferait tout pour défendre l'idéal de son maître!

Avançant à travers la fumée et les flammes-le brouillard obscur s'étant apparemment dissipé- Ganjo finit par trouver le Darmacho en furie et lança aussitôt un Coup-Croix pour le calmer. Hélas, le Pokémon fou 'entendit arriver, esquiva, et le combat s'engagea entre le deux colosses, qui étaient à peu près de force égale. Mais avec tous les foyers qu'il avait allumé dans sa terreur, le monstre de feu avait l'avantage du terrain...

[Donc, pour cette partie encore, vous avez plusieurs choix, qui détermineront le scénario de mon post suivant. Sous vos yeux se déroulent les départ de feu et le combat Darumacho/Machopeur
-Vous pouvez taper sur le Darumacho, parce qu'il est devenu fou de terreur et extrêmement agressif et qu'il menace de brûler la forêt. Dans son état, il est insensible aux suggestions mentales et autres
-Vous pouvez attaquer le Machopeur parce que c'est le Pokémon du chef des bandits. Mais vous pouvez aussi lui venir en aide dans son combat contre Darumacho
-Vous pouvez taper sur les deux à la fois si vous voulez, mais le Darumacho est dans un tel état que ni le sommeil ni la suggestion mentale ne marcheront sur lui.
-Vous devez donc arrêter les départ de feu en plus de choisir un des trois scénarios ci dessus
-Vous pouvez si vous voulez aider Gus à sauver son frère (la charité ça peut pas faire de mal...si?). Mais uniquement après avoir éteint les départ de feu. Ce n'est pas obligatoire.
Bonne chance ]

[Anthere Osarian]

La jeune fille avait une crainte cependant, une idée qui s'était formé dans son esprit et qui ne l'avait pas quitté depuis qu'elles avaient mis leur plan à exécution. Et si justement leur plan réussissait trop bien ? Elle savait très bien ce que donnait un Pokémon fou de quelque chose, de peur ou de rage... Elle avait affronté son propre Nidoran changé en Nidoking, fou de rage, ce qui n'avait pas été beau à voir et avait déjà eu à faire à des Ponyta et de Galopa dont la peur avait éteint le cerveau. Heureusement, là où il y avait des écuries de Galopa, il y avait toujours des Pokémon eau qui faisaient office d'éteignoirs d'incendies. C'était en effet plus sage et plus prudent. Il arrivait aussi qu'un Galopa s'enflamme par caprice. Mais Anthère craignait que ce Pokémon devienne hors de contrôle et que le bonhomme, ne file tout droit ameuter toute leur bande. Elle songea, à cette pensée, qu'elle en avait sûrement trop fait. Elle n'était jamais très sûre d'elle-même.

Et c'est exactement ce qui arriva. Le bonhomme marcha si bien dans la combine des deux filles, qu'il n'était pas loin de l'évanouissement et quand Miku en fit un peu trop elle aussi avec les flammes, il partit en hurlant de peur. Anthère aurait trouvé le propos amusant, si derrière tout ça ne se cachait pas une bande organisée de bandits et un Pokémon qui leur échappa complètement. Comme le craignait si bien Anthère, l'homme courut sans doute droit vers ses petits copains, pendant que le Pokémon s'appliquait à faire flamber la forêt. Et aller... Encore des ennuis. Comment faisait-elle pour se les attirer aussi vite et avec autant de précision ? Pour passer inaperçu, c'était plutôt raté maintenant... Certes, il croyait toujours qu'il y avait un esprit malfaisant, mais Anthère doutait un peu maintenant, que toute la bande en même temps puisse le croire et la jeune fille n'allait pas laisser brûler la forêt, c'est qu'elles étaient censées la sauver, pas aider à la démolir !

« Il faut vite éteindre tout ça ! » S'écria alors Anthère pour couvrir le vacarme du Pokémon feu (et une fois le bonhomme loin, évidemment). « Et, NON ! »

Un détail frappa Anthère, qui resta figée à sa propre pensée. Il y avait le méchant endormi qui était toujours sous l’emprise de la berceuse d’Akasie, qui ne pourrait pas se mettre à l’abri. Anthère savait parfaitement qu’elle risquait gros, il serait sans doute agressif, essaierai peut-être de l’attaquer ou alors elle pouvait se coincer entre les flammes (à la vitesse où l’incendie se répandait, une épaisse fumée noire formait déjà des panaches.) Mais voilà, Anthère n’était pas un monstre et l’idée de laisser périr une personne, quoiqu’elle ait fait, d’une si horrible manière (ou n’importe laquelle d’autre), la répugnait. Elle ne pourrait jamais laisser faire ça, elle ne leur ressemblait pas. Oui, mais cet incendie… Elle n’était qu’une jeune fille comme une autre, mais d’un autre côté, il n’y avait personne d’autre qu’elle et Miku dans cette forêt. Avec cynisme, Anthère remerciait les forces supérieures qui l’avaient amenée jusqu’ici sans son consentement. Si quelqu’un s’amusait de ses mésaventures et de son malheur…

« Miku, l’homme endormi risque de brûler vif, je vais le chercher ! »

Prise d’un élan de courage, elle se jeta donc en avant, mais eut un pas d’hésitation en percevant un hurlement horrible. Et s’il était déjà en train de brûler ? L’horreur la saisit et elle se mit à courir là où devait se trouver le charmant au bois dormant. Elle n’oubliait pas non plus sa Phyllali, le Nidoran et le petit Roucool, avec le Tylton de Miku. Les oreilles sensibles du Nidoran saisirent sans trop de mal les appels d’Anthère et le petit vénépic mena ses compagnons vers elle. Dès qu’elle les vit, Anthère se laissa tomber à genou et attrapa son Nidoran et le souleva contre elle. Ils n’avaient rien.

« Akasie, emmène le Roucool près d’une chute et restez-y, allez dans l’eau s’il le faut, au moins vous ne risquerez rien dedans, le feu ne pourra pas vous atteindre. Faites attention. Quidam, tu viens avec moi. On va chercher l’homme endormi. »

Le bon Gus (enfin... ça restait à prouver) ne serait donc pas seul à chercher son frère, mais Anthère avait peut-être plus de chance de le trouver. Elle avait rappelé tous ses Pokémon avant de partir. Persik devait éteindre les gros foyers avec Miku, pendant que Khan mènerait les Pokémon des environs en sûreté près de l'eau et empêcherait les grosses chutes d'arbres et tout ce qui pouvait aider l'incendie à se répandre, près du foyer principal. Horizon était avec elle, comme Ourasi sur qui elle fini par grimper, dans un élan. Se déplacer sur son poney était plus pratique, même si elle était sportive, il galopait bien plus vite qu'elle et ne craignait nullement les flammes. En ayant pris ses deux petits Pokémon sur le dos du poney, ils pouvaient aider à éteindre les flammes en envoyant leurs attaques aquatiques, de même qu'Anthère, qui voyait enfin comment canaliser son pouvoir efficacement. Oui enfin, c'était toujours une fois dans la mouise que ces choses-là devenaient évidentes ! Pourquoi ?

Mais la jeune fille était trop contente d'y parvenir et envoyait de l'eau partout où elle pouvait pour empêcher un arbre de mourir, un Pokémon de périr ou les flammes de consumer le sol plus en avant. Mais où était-il ? Ourasi galopait, sautait, aussi vite que ses jambes le lui permettaient, ce qui n'avait pas l'air de beaucoup le satisfaire. Mais Anthère n'avait pas le temps de penser à cela et n'était pas du tout avec son cheval de ce point de vue là, il y avait légèrement plus important. Non loin de là où il se trouvait une dizaine de minute plus tôt maintenant, un arbre s'effondra entièrement calciné sur Ourasi. Pour l'éviter, le cheval pila et bondit sur le côté en hennissant. Avec la violence de ce changement de direction, Anthère fut projetée un peu plus loin, de même que ses Pokémon. Elle était bonne cavalière, mais sans selle il était beaucoup moins facile de tenir à une réaction pareille. Le tronc derrière éclata, énorme, et elle leva ses mains pour se protéger le visage de la projection de braise.

Comme au même moment elle utilisait son pouvoir de l'eau, elle se sentit à nouveau mal, nauséeuse et son énergie semblait couler d'elle-même. Cette sensation... Elle l'avait déjà ressentit deux fois, deux fois qui lui avaient sauvé la vie. Elle se releva vite et regarda ses mains et ses habits, s'attendant à voir le même phénomène. Et oui ! À nouveau, elle était à moitié transparente, sa peau était bleue et une légère brume l'enveloppait. Les braises l'avaient traversée. Ce fait fit tilt dans sa tête et elle courut vers l'homme, sans crainte d'être brûlée, vu que cette mystérieuse robe de brume la protégeait de tout ! Ah ! C'était magique ! (effectivement. Son pouvoir de l'eau semblait se mêler à l'autre et elle pouvait jouer les esprits de l'eau à sa guise ! Sans aucune peur, Anthère traversa les flammes et retrouva bien plus rapidement l'homme endormi. Mais elle avait cherché beaucoup plus longtemps qu'elle ne le croyait et en arrivant près de lui, toujours endormi et pas loin de finir brûlé vif, sa robe de brume se dissipa. Ce qui était sans doute mieux, songea t-elle, vu la peur du fantôme qu'elles avaient déjà provoqué...

Mais comment le bouger ? Il était plus grand et plus lourd. Ses Pokémon arrivèrent au même instant, tentant d'éloigner les flammes. C'est alors que l'arbre sous lequel il était, se mit à craquer. Anthère releva la tête, en panique, se demandant que faire. Sans trop réfléchir, elle envoya une colonne d'eau qu'elle essaya de diviser pour qu'il repousse et maintienne l'arbre debout, sans qu'il n'explose ou s'effondre... Elle criait après l'homme aussi, essayant de le réveiller par ses appels. Mais pendant les premières minutes, c'était plutôt vains. Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait tenir, elle espérait qu'il se réveille très vite... En attendant, la brume et les effets du petit tour joué par Anthère et Khan, s'étaient dissipés. Alors qu'elle s'efforçait de tenir l'arbre, un courant la traversa, la saisissant.

[Miku Hatsune]

« Kekkai »



Lorsque le bandit s’enfuit, fou de terreur, Miku se sentit coupable, quelque part. Elle savait qu’il avait probablement commis des atrocités, à commencer par couper du bois encore en pleine santé, s’il n’avait pas déjà tué des Pokémon de la Vallée... Mais elle ne pouvait se résigner à penser quelque chose comme « bien fait pour lui », ou encore « ça lui apprendra à être un vilain bonhomme ». Elle était bien trop gentille pour ça... Même si, heureusement pour elle, elle avait progressé et compris que tous les humains n’étaient pas animés de bonnes intentions, contrairement à elle.

Mais le plus grave dans l’affaire, ce ne fut pas le fuyard, mais bel et bien son Darumacho qui, terrifié, commença à embraser la forêt aux alentours. Non, pas encore... I’maï, puis le Parc Safari, et maintenant... Toutefois, son expérience de « pompier improvisé », qui l’avait mise dans une situation similaire à deux reprises, lui rendit service, cette fois : plus calme et plus sereine, la prêtresse put analyser ce qui se passait et réagir de manière plus adaptée, sans panique et sans affolement. Bien sûr, elle avait peur. Qui serait parfaitement insensible devant un tel spectacle ? Mais elle inspira un grand coup, acquiesça quand Anthere s’adressa à elle, puis lança, après avoir amplifié sa voix à l’aide des vents :

« Je le sais ! Elaphos, Hermélios, je compte sur vous pour lancer du sable sur les foyers de feu, mais ne prenez pas de risques ! Promantis, prête-nous tes pouvoirs psychiques pour stopper la progression des flammes ! Nebula, guide Murex et les autres vers les feux les plus dangereux et les plus avancés ! »

Miku libéra son Kokiyas doré afin de l’intégrer à son plan de sauvetage de la forêt. Lorsqu’elle tourna la tête vers Anthere, elle s’aperçut qu’elle avait disparu dans les flammes et, inquiète, la chercha du regard. Mais le Fragment de Vent qui s’était attaché à elle ne s’était pas éteint, et elle sentait toujours sa présence, signe que la Mizuhanienne était toujours consciente, même si, avec toute cette fumée, elle n’était pas « localisable » avec précision. La chaleur, la lumière et le smog brouillaient les repères de la Nalcienne, mais cette dernière réfléchit rapidement à son ordre de priorités. Si la mystique de l’Eau était partie secourir le bandit qu’elles avaient laissé endormi dans la fournaise, et si son propre pouvoir lui assurait qu’elle était toujours là, elle devait s’occuper du Pokémon fou et de son agresseur. Elle prit toutefois la peine de faire un signe à la Tylton, qui comprit la consigne et se mit à chercher Anthere dans la panique, au cas où elle aurait des ennuis, tout en continuant ses manœuvres aériennes pour aider ses camarades restés au sol.

L’apprentie du Temple, une fois un peu plus sereine, se concentra sur les vents qui l’entouraient, et elle commença par les prier de se rassembler autour des belligérants, sans l’oublier elle. Les bourrasques cessèrent d’alimenter les feux naissants, par la même occasion, et se mirent à s’agiter violemment autour de la jeune fille, qui avait sorti son Tenbuki* pour canaliser au mieux son énergie et le tenait à l’horizontale dans ses mains. Lentement, les courants se stabilisèrent au-dessus de Miku, à plusieurs mètres dans les airs, puis semblèrent se diviser en de nombreux filaments, qui retombèrent en une pluie aérienne, avant de toucher le sol. Le dôme ainsi formé parut alors devenir solide, luisit brièvement, puis retrouva son aspect transparent et clair. Pourtant, il était désormais bel et bien dur et épais, et empêcherait quiconque d’entrer dans le périmètre défini... Ou d’en sortir. La barrière était plus solide qu’une simple protection de Défenseur, mais elle n’était pas du niveau que Miku projetait d’atteindre, si elle parvenait à devenir Marcheuse de Rêves : une portion hors du temps et de l’espace, reliée aux rêves, dans laquelle toute altération ne serait pas un problème, puisque sans répercussions sur la réalité...

Mais elle était loin d’avoir les capacités nécessaires à créer un véritable kekkai, pour le moment, et elle devrait se contenter de cette sphère d’air solidifié qui isolait les deux Pokémon, ainsi que la créatrice du dôme, du monde extérieur, sans toutefois protéger le sol de la Vallée de leurs attaques destructrices. Enfin, au moins, elle limitait les dégâts à une zone réduite...

« Machopeur ! Écarte-toi ! »

Ami ou ennemi ? Miku ignorait le statut de la créature humanoïde, même si elle se doutait qu’il faisait partie de la bande de malfrats, lui aussi. Néanmoins, elle avait choisi de lui venir en aide, parce qu’elle jugeait que le Darumacho déchaîné était une menace bien plus grande et bien plus sérieuse que le Pokémon Combat, du moins pour l’heure. Juste après avoir prévenu son allié temporaire, la Nalcienne envoya une véritable lame d’air sur le singe déchaîné, la faisant suivre de nombreuses répliques coupantes et tranchantes. Elle n’était pas Élémancienne, et sa puissance était moyenne, mais elle serait sûrement suffisante pour assommer la bête pour un temps.

Ne laissant pas de répit à son adversaire, l’apprentie du Temple inspira à pleins poumons, puis expira d’un coup, laissant son Souffle Sonique se propager dans la barrière en se concentrant principalement sur le Darumacho, mais en n’épargnant pas son opposant, si ce dernier n’avait pu se retrancher à l’abri derrière la mystique de l’Air. Une violente bourrasque balaya la zone, accompagnée d’ondes sonores particulièrement désagréables à entendre pour un Pokémon, mais totalement inoffensives pour les humains, grâce à la fréquence choisie par la Nalcienne.

« Profites-en ! Tu as une ouverture ! »

Le Machopeur sauta sur l’occasion : le Darumacho, sonné, était à présent sans défense, et il encaissa une Vendetta contre laquelle il ne put rien faire.

« Kaze-sama, o chikara o !** »

Un vent doux se glissa sous les pieds de l’humanoïde, rendant soudain ce dernier plus léger. Porté par la brise, il s’éleva, prit de la hauteur et s’élança, soutenu par sa partenaire d’un instant, qui mettait ses dons à son service. Le Pokémon Feu devait être mis hors d’état de nuire de toute urgence, et sa neutralisation primait sur tout le reste...

Mais alors qu’elle prêtait main-forte au Machopeur, Miku réfléchissait à ce qu’avait dit le froussard avant de prendre ses jambes à son cou. Cette bande avait un chef, chef qui était, d’ailleurs, le dresseur de la créature qu’elle soutenait en ce moment-même... Et, plus important encore, ce fameux « Numérus » voulait transformer la Vallée en domaine privé, sans se soucier des conséquences de la construction de cette bâtisse immense qu’il voulait ériger ici. Une bouffée de colère envahit la jeune prêtresse, qui eut un instant d’hésitation : devait-elle continuer à faire son possible pour que le Machopeur de cette ignoble personne prenne le dessus sur le Darumacho aliéné ? Mais sa résolution ne vacilla plus lorsque la Nalcienne, d’un coup d’œil, évalua la situation. Ses Pokémon faisaient de leur mieux pour éteindre les flammes, et Anthere était partie aider le pauvre type perdu au milieu du brasier. Ils agissaient tous pour réparer les dégâts causés par le singe fou, et ils comptaient sur elle pour l’arrêter. Alors... Ce n’était pas le moment de faiblir, et encore moins celui de douter !

[*Littéralement « cadeau divin », il s’agit de son bâton de métal extensible, dont tous les apprentis moines ou prêtres du Temple possèdent un exemplaire qui leur est personnel. Lorsque Miku ne s’en sert pas, il a la forme d’une petite barrette discrète qui sert à retenir, en partie, ses cheveux.
**Kaze-sama, [prêtez-moi] vos pouvoirs !]

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