[ Clos ] [Event] Comprendre l'éclat des étoiles [Eeva, Agrippa, Peter]

[PNJ]

En cette belle soirée d’été, vous avez rejoint la cérémonie de la Danse des Lanternes de la Nouvelle-Gilnéas, comme tant d’autres avec vous. Le ciel est clair, les lanternes, qu’on vous a distribuées (ou vendues pour les moins scrupuleux) brillent de mille feux dans la procession, éclairant les visages des uns et des autres et apportant une touche de magie à la scène. Quelque part, aussi, ces lueurs réchauffent les cœurs de ceux qui, parmi la foule, ont perdu des proches.

Le principal inconvénient de cette foule, néanmoins, est qu’elle vous laisse assez peu de marge de manœuvre dans vos déplacements. Que vous l’ayez voulu ou non, vous avez été poussés vers le groupe rejoignant le bord de mer. Voyant la masse qui vous sépare de la ville-haute, ou de l’entrée des cryptes, vous vous résignez à profiter du spectacle depuis la berge.

[Eeva Slanzar]

Après les jours difficiles, Eeva prit quelques jours de congés à l'Arène, laissant ses compagnons récupérer des divers voyages qu'ils avaient effectués avec leur dresseur. Mais la Championne de Fla'Or n'en était pas pour autant disponible, car la nouvelle des illuminations lui remontèrent rapidement aux oreilles, grâce à Benji. La Danse des Lumières débuterait très vite, en commémoration aux événements survenus à cause de Mewtwo. Toute la ville devint très affairée, les habitants préparaient le voyage et, se promenant dans les rues, Eeva eut l'impression que c'était la ville elle-même qui déménageait. De son statut de Champion, Eeva se devait d'y être. Comme tous les autres, elle prépara ses propres affaires afin de laisser l'Arène en ordre pour son départ. Arène qui serait fermée de toute façon. Pendant les préparatifs, on lui confia également des denrées et autres affaires à donner à la population de réfugiés, des vêtements chauds, des livres… Eeva profita de l'occasion, se rendant dans l'Ouest du pays pour la fête, elle en profiterait pour passer chez les propriétaires de certains de ses pensionnaires, guéris de leurs petits problèmes de santé, de comportement ou arrivant au terme de leur entraînement. Pour ce faire, elle fit atteler un ex-Doduo boulimique, qui était passé d'une forme « ballon » à une forme beaucoup plus athlétique, ses deux autres compagnons d'attelage étaient restés quelques temps pour du dressage basique et un léger problème d'agressivité.

Par Cornèbre, elle arrangea au mieux son arrivée les propriétaires des Doduo, désirant également se rendre à la commémoration, se joindrait à la diligence, de sorte qu'Eeva disposerait de son attelage jusqu'au village des réfugiés et que les trois dresseurs auraient leur Pokémon et monture pour en repartir. Tout s'était bien arrangé et la rousse n'avait plus qu'à choisir les Pokémon qui l'accompagneraient. Son choix ne fut guère difficile : elle avait trop d'affaires et de denrées pour se permettre de ne pas pouvoir se défendre en cas d'attaque sur la route, aussi choisit-elle ses favoris pour le voyage. Seul le jeune Métamorph aurait la chance de l'accompagner. Les paquets emballés, avec les quelques volontaires et Benji, ils vérifièrent une dernière fois que rien ne manquait et que le tout était solidement attaché, dans une charrette de fortune, elle était vieille, mais en avait déjà vu d'autres… Pour aider, elle commanda à Germandrée de prendre la forme d'un Doduo et l'attela comme les autres. Germandrée ne serait sans doute pas d'un grand secours, mais au moins pour la région enneigée, il pourrait décharger la peine des autres Pokémon. Et de toute façon, en cas d'attaque, Eeva ne se voilait pas la face, ce ne serait pas lui qui ferait la différence, ses transformations n'étaient pas encore assez fiables.

Le voyage fut pénible, même dans sa précieuse cape fraîchement retrouvée, le vent et la neige rendait l'avancée difficile, surtout pour les Doduo qui n'étaient pas spécialement habitués au froid. Cependant, Eeva ne lâcha pas l'affaire et encouragea, força les Pokémon à ne pas se laisser gagner par le froid et à continuer leur route. Ce n'est qu'après trois très longues journées de marche dans la tempête, la glace et les plaines, que finalement, la charrette quitta les terres enneigées. En arrivant dans un climat plus favorable, les trois oiseaux (Germandrée avait regagné sa Pokéball) furent pris de frénésie, content de retrouver un climat normal et les grands espaces aidant, augmentèrent considérablement leur allure. La Championne laissa faire. Le convoi arriva trois jours plus tard, en milieu d'après-midi. Il y avait déjà énormément de monde et à entendre leur parlé, les accents ou les manières, Eeva comprit vite que c'était tout Érasia qui s'était donné rendez-vous dans le petit village. La rousse fit repasser à un pas lent et calme les trois oiseaux, qui de toute façon se sentaient trop fatiguer pour songer à vouloir faire les fortes têtes. La rousse emmena l'attelage à l'écart de la fête, où elle n'était d'ailleurs pas spécialement attendue par la petite communauté.

Elle remercia d'abord les trois dresseurs, qui dételèrent les Doduo et partirent profiter de l'événement. Par la suite, elle offrit les présents et les dons au nom de Fla'or et de ses habitants, ainsi que la charrette. Enlever la bâche, desserrer les liens, aider à transporter fut long et relativement pénible, mais au bout de deux heures, tout était rangé ou presque, on remercia chaudement Eeva qui les salua une dernière fois et se détacha des réfugiés. La jeune femme se sentit las, fatiguée de ce long voyage et de ses conditions, sans compter que cette charrette lui avait brisé les reins pendant six jours. La rousse décida de profiter de la fin de la journée. Avant de rejoindre la place, elle rangea ses chauds vêtements pour n'enfiler qu'une sorte de chemise blanche, tout en gardant le reste de son uniforme de Championne, une jupe foncée et ses bottes noires, impeccables. Elle représentait Fla'or, mais aussi les Champions, il n'était donc pas question de faire une mauvaise impression… Elle s'attendait d'ailleurs à voir certains de ses collègues champions.

Une jeune fille lui offrit une lanterne et ne pouvant refuser, la prit. Attiré dehors par la foule, le Métamorph sortit de sa Pokéball et montra un vif intérêt pour ce joli rond de papier qu'Eeva laissa porter. Germandrée en était ravi. La foule qui s'était ensuivi avait plus ou moins forcée Eeva a rester au bord de l'eau, ce qui ne la dérangeait guère, regardant les vagues s'écraser contre les rochers ou mourir sur le sable, pendant que le soleil, entamait sa descente sur l'horizon.

[Agrippa di Neralitha]

Bruyant. Sourd. Surpeuplé. Sale. Mizuhan, Erasia et tout le monde irritaient le jeune home habillé d’un long manteau de cuir riche qui se tenait la tête pour ne pas se perdre complètement dans ses émotions violentes qui le contrôlaient trop souvent en ces situations stressantes pour le jeune isolé depuis l’enfance. Il dirigea son « regard » et le mur d’eau qu’était les gens dans cette foule rendaient cette situation trop dure a complètement analyser et il n’arrivait pas a distinguer les corps les uns des autres dans cet endroit surpeuplé. Il était là simplement par curiosité et il allait presque abandonner son idée de voir cet événement tellement étrange a son esprit ; pourquoi penser aux morts ?  Parce que les morts ne parlent pas, ils ne se souviennent pas de ce que les autres pensent. Ils étaient libérés des douleurs de ce monde. Il s’approcha de la foule et commença a essayer de se faufiler. « …Poussez vous….poussez vous… » il eut un soudain excès de rage et étendit son bras prêt a s’ouvrir une voie par force avec une lance glaciale mais il s’arrêta. Hadès lui tint la jambe et tira dessus pour le ramener à ses sens. Agrippa crispa son poing et il donna un coup de pieds violent dans les pavés avant de relever la tête, se rendant compte de son mauvais réflexe sur le point de ressortir. « …..Fait chier »

Il se calma un peu et avec beaucoup d’effort réussit à s’approcher du bord de la rivière, au moins le sol mouillé aidait à voir son entourage. S’approchant du bord il fut soudainement surprit par une voix puissante. « Hey !!! Jeune homme ! »

« Gah !! » il tint ses bras devant lui. « Ne hurlez pas comme ça vieil homme !... urgh.. »  il écouta le silence. « Quoi !? » l’homme se rendit compte de le handicap du jeune homme et il soupira. « Je m’excuse, je pensais juste que vous veniez prendre une lanterne pour la cérémonie… »

Il réfléchit un peu et se mit sur le bord du quai et ‘regarda’ l’homme. « …. Elles sont comment vos lanternes ? » Il faisait un effort pour être gentil mais il semblait plus méprisant et condescendant qu’autre chose. Il écouta l’homme alors qu’il expliqua l’importance, l’utilisation des lanternes et le fait que les siennes seraient lâchées dans le fleuve lors de la cérémonie. Agrippa hocha la tête en écoutant tout cela un peu intéressé. « J’en prendrais une…Hadès donne lui une pièce et prends en une » le Ténéfix grogna et Agrippa se tourna vers lui, lentement il s’approcha de lui. «Ok .. » il souleva son Ténéfix d’une main et le tint au dessus du fleuve. « Et maintenant Hadès ? Tu va donner une pièce au monsieur ?» le Hadès criait un peu phobique de l’eau et se tint a son bras avant qu’il ne le repose sur le bord du quai. En grognant envers son maître et en lui jetant un regard noir il mit sa main dans sa bouche et le Ténéfix régurgita une belle pièce de monnaie et l’offrit au marchand légèrement dégoutté, le marchand autant que le Ténéfix. La foule était silencieuse ce qui incita Agrippa à se tourner vers eux. « Quoi ? Vous voulez apprendre à faire ça aussi ? » il semblait un peu menaçant dans son propos, comme si Agrippa allait leur faire avaler des pièces et les faire régurgiter ces dernières. Il rigola à sa propre blague avant de comprendre son léger problème d’humour. En soupirant il se tourna vers Hadès. « ….Tu as une lanterne maintenant ? » « Fix…. » Il rigola en se relevant. « Tu en as encore des pièces Hadès… arrête de faire l’enfant…. » il soupira et se mit a marcher, lentement et calmement le bord du fleuve.

« Elle est comment ? » Agrippa était maintenant sorti de la foule et longeait les quais plus distants du centre-ville, s’approchait plus des plages rocheuse de Nouvelle-Gilnées, approchant la fin des quais en bois. Il écouta son Pokémon et il rigola audiblement. « Non tu es sérieux ?!  C’est une petit boule flottante…ah…attends laisse-moi la porter un peu. » il se baissa pour la porter et le Tenefix se décala. « Ah ah ! Tu aimes?...reviens ici Hadès que je te la fasse avaler !!» il se mit à le chasser. Cette émotion en-lui en semblait si étrange mais il aimait. Il aimait sentir son visage crispé par un sourire, son cœur allégé par ces moment purs et dénués de son ombre. Il rattrapa Hadès et lui caressa la tête. « Alles tu peux la garder. On ira peut être même jouer avec d’autres -»

Il entendit soudain un mot qui le heurtait violement, même en mizuhanien il connaissait ce mot. « Arrête, tu dois jouer avec ton frère aussi !! » une mère pleine de joie semblait parler à des enfants et Agrippa se sentit soudainement tomber et son cœur rentra dans sa poitrine. Une main couverte de verglas tomba du poteau maintenant glacé auquel il se tenait un peu. D’une humeur sombre il continua avancer silencieusement. Il marcha d’un pas décidé sans trop faire attention à ce qui était devant lui en accordant peu d’attention aux eaux autour de lui.

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((Je me suis rendu compte en me réveillant que j'ai posté ce post sous mon compte Kuro enpremier XD, Fait que je poste plus tôt XD

[Peter]

Le Dragonnier soupira, déjà las en voyant la foule qui se dessinait au loin, mais il indiqua à la créature qui le portait de descendre quand même vers la ville, un peu à l’écart, toutefois. Obéissante, la Ptéra s’exécuta, amorçant un piqué rapide, non sans raffermir sa prise sur les épaules de son maître. Le Nalcien ne broncha pas, habitué à la douleur, et en particulier à celle qui, lancinante, se ravivait à chacun de ses voyages en compagnie de Sakeriba. Il savait que le ptérodactyle n’était jamais tendre avec lui, malgré tout son respect, mais il ne lui en tenait pas rigueur. La créature des temps anciens était ainsi, c’était dans son caractère, et il la connaissait suffisamment bien pour se douter qu’elle prenait un malin plaisir à mettre en balancement, même légèrement, celui qui avait toutefois une autorité incontestable sur elle.

Alors que la Nouvelle-Gilnéas se rapprochait, Peter songea à la missive qu’il avait reçue, alors qu’il était en pleine exploration du continent flottant, occupé à découvrir des Dragons dont il ignorait jusqu’à l’existence. Une fois de plus, son pays et ses obligations s’étaient rappelés à lui sous la forme d’une lettre particulièrement importante, et il avait dû quitter Tenkei, néanmoins fort de deux nouvelles recrues qu’il allait devoir apprendre à apprivoiser, plutôt qu’à dompter... Si le farouche Drakkarmin était une forte tête, un peu comme Hakkatsu autrefois, la petite bête qui ressemblait à une chauve-souris, elle, avait plus de malice que de force, ce qui ne la rendait pas moins dangereuse pour autant ! Om, car c’était ainsi qu’il l’avait baptisée, à cause de la vibration si particulière qu’elle émettait pour communiquer, allait lui donner du fil à retordre, elle aussi. Mais cela n’effrayait pas le champion aux Dragons. Il n’en était pas à sa première capture, et rien n’égalerait la terrible lutte à mains nues qu’il avait livrée avec la bête qui était, à l’heure actuelle, ses ailes pour voler dans les cieux de Mizuhan.

Finalement, Peter avait souhaité retourner sur Tenkei, mais on l’avait informé, un peu par hasard, d’une commémoration d’un genre atypique qui aurait lieu dans un village de réfugiés de la catastrophe de Mewtwo. En silence, il était rentré chez lui, s’était accordé une journée de réflexion, puis avait décidé de s’y rendre, après avoir échangé un regard lourd de sens avec sa Draco. Il savait exactement ce qu’elle pensait de cet événement, et il savait également très précisément ce qu’elle attendait de lui. Et il savait qu’elle avait raison.

Après avoir choisi de se rendre à la Nouvelle-Gilnéas avec ses deux derniers arrivés, mais sans son Dracaufeu, qu’il laissa avec Sunagon pour garder les plus jeunes de ses Pokémon, le champion du Temple s’était mis en route, demandant à Sakeriba de l’accompagner pour ce trajet-là afin de ménager Kairyuu. Le Dracolosse avait beaucoup volé, ces derniers temps, et il préférait lui accorder un peu de répit.

« Laisse-moi quelque part par là, ça suffira. »

Peter atterrit lentement, sentant l’étreinte des serres se relâcher brutalement. D’un signe de tête, il remercia le ptérodactyle, puis le rappela, lui substituant son antique Prêtresse toute de bleu vêtue. La Gijinka lui lança un regard pénétrant, qu’il se força à soutenir.

« Allons-y. »

Percevant son angoisse, la Miko attrapa doucement la main de l’humain dans la sienne. Sa peau était aussi blanche que celle de son maître, ce qui était plutôt rare. Le Dragonnier passant le plus clair de son temps dehors, à s’entraîner avec ses compagnons, ce changement soudain en disait long sur son trouble. Ses mots furent très simples, mais ils suffirent à redonner du courage à l’homme aux cheveux acajou. « Je suis là ». Reconnaissant, il se contenta de plonger son regard dans le sien, et la Gijinka, délicatement, vint déposer un baiser sur son front. Il était parfois si... Fragile. Dans ces moments-là, quand il était particulièrement vulnérable, elle lui faisait toujours savoir qu’elle le protégeait, quoi qu’il arrive. Il avait beau avoir la trentaine passée, le souvenir de sa mère partie trop tôt, et dans la douleur, le hantait toujours.

« Merci. »

La créature aux traits doux et humains mit fin à leur contact, estimant qu’elle avait fait le nécessaire pour le moment. D’un pas plus assuré, Peter se mêla alors à la foule, mais il ne lui fallut que quelques instants pour se faire apostropher par quelqu’un qui l’avait reconnu, ou plutôt identifié. Quand le « Hé, c’est le Dragon Master ! Peter est là, le champion nalcien ! » retentit, le Dragonnier sut qu’il pouvait faire une croix sur son anonymat, sous le regard amusé de la Draco humanoïde.

« Ça n’aura pas tenu longtemps, cette fois... Tu dirais quoi, toi ? Deux minutes, même pas, hein ? »

La femme haussa les épaules, indifférente. Le Temps était une notion si subjective et si compliquée, surtout pour elle, une créature âgée de plusieurs siècles... Mais Peter n’était pas le seul à attirer les regards. Sur elle aussi, on s’attardait : les gens semblaient frappés par son apparence et par son aura. Elle dégageait quelque chose de mystérieux, de mystique, même, que le Dragon Master lui-même n’aurait pu définir, même en connaissant ses origines et sa véritable identité.

Une femme s’approcha du duo, pas vraiment intimidée par le champion, mais carrément subjuguée par celle qui se tenait à ses côtés. On aurait dit qu’elle avait vu une apparition divine, tant elle paraissait hypnotisée par la Gijinka ! Elle tendit néanmoins timidement une lanterne cylindrique au Nalcien, tout en balbutiant quelques mots, mais elle fut rapidement concurrencée par une dizaine de ses collègues distributeurs de lanternes. Tout le monde voulait avoir l’honneur de donner la sienne au Dragon Master... Ce dernier, un peu surpris, se tourna vers sa compagne, qui choisit pour lui et prit doucement le lampion bleuté en forme de cylindre, le premier qu’on leur avait proposé, en disant d’une voix neutre :

« Merci à tous. Mais c’est celle-ci qui conviendra le mieux. Pour Polydora. »

Peter sentit quelque chose se serrer, au fond de son âme, et c’est avec la gorge nouée qu’il prit la lanterne azurée que la Miko lui tendait. D’un signe de tête, il remercia également le petit attroupement qui s’était formé, avant de s’éloigner de nouveau, cherchant à s’isoler un peu. Lui comme la Prêtresse se fichaient de l’incompréhension qu’avait suscitée la remarque sibylline de la Gijinka. Si le reste du monde ignorait l’identité de Polydora... Peu importait. Eux, en revanche, savaient très bien de qui il s’agissait. Autant en lui qu’en elle, le souvenir de la Mizuhanienne chère à leur cœur demeurait ancré, tenace et clair, comme si elle était partie la veille.

Lorsqu’il s’intéressa de nouveau à ce qui les entourait, le champion du Temple s’aperçut qu’il était sur la plage. Mais cela n’avait pas grande importance, finalement. Tant qu’il était loin de cette masse de gens, cela lui convenait. Avisant la silhouette rousse un peu plus loin, puis celle qui portait visiblement un tissu noir sur les yeux (un aveugle ou un blessé, peut-être ?), Peter ne chercha pas à aller à leur rencontre, pas tout de suite, en tout cas. Sentant le regard d’azur de la Prêtresse peser sur lui, il se justifia presque.

« J’irai, plus tard. Pas maintenant. »

Pour appuyer ses dires, il s’assit sur un rocher large, posant sa lanterne bleue sur ses genoux. La flamme qui brûlait à l’intérieur projetait son ombre sur le papier spécial dont les Mizuhaniens avaient le secret, lui donnant une teinte orangée et chaleureuse. En silence, il se plongea dans la contemplation du feu miniature qui dansait au creux de ses mains. Il n’était pas encore temps de le laisser partir à la dérive sur l’eau. La barque attendrait.

[PNJ]

Tandis que vous profitiez des chants et prières du festival, et que vous admiriez la mer dont les rives sont illuminées d’un bout à l’autre de la Nouvelle-Gilnéas, vous sentez une goutte tomber sur votre crâne, suivie d’une autre. Et bientôt, c’est une averse qui s’abat sur vous, et les lanternes commencent à s’éteindre les unes après les autres dans votre entourage. Pourtant, à bien y regarder, vous êtes les seuls à subir la pluie : la ville et les groupes un peu plus éloignés sur les pontons ou les bateaux ne semblent même pas remarquer le problème !

Il va donc vous falloir trouver l’explication à ce mystère, ainsi que le moyen de rallumer les bougies de vos lanternes, à moins de rater le clou du spectacle de ce soir…

[Eeva Slanzar]

Invariablement, c’était toujours dans ces moments que l’on tombait dans le piège de la rétrospection. Eeva avait fais le deuil de sa vie passée, pourtant, en regardant la mer, au son d’un violoncelliste solitaire, les images nettes de vieux souvenirs, contrastant comme jamais avec le cadre, s’imposaient à elle, entrainant dans leur sillage des pensées arrachées et fugaces. Des pensées que l’on ne retenait jamais et qui s’oubliaient au gré du vent. Le brouhaha de la foule et du spectacle n’étaient plus, pour Eeva, qui n’écoutait plus que le musicien esseulé. En avait-il gros sur le cœur celui-là aussi, aux notes qu’ils transportaient dans la ville? À travers la psyché, elle sentait ses compagnons réagir à la mélodie.  Ils portaient tous un fardeau et si les événements de la vie les forçaient à tirer un trait sur le passé, il n’était pas aussi certain qu’ils le croyaient, qu’ils avaient pu faire leur deuil. Ce déchirement entre la vie d’avant et celle qu’ils menaient aujourd’hui, le vide qu’elle avait laissé, comme une plaie béante.

Les yeux fermés, elle revoyait la mer telle qu’elle l’avait vue la première fois. Se retrouver sur une embarcation de misère, pour échapper à la garde et se laisser emmener par les flots, dans une confiance un peu sotte et dangereuse. La très jeune Eeva d’alors, dans des guenilles, se laissait emporter. Et puis le Carthage, comme une ombre de liberté, qui avait ouvert ses voiles pour les laisser s’envoler, tous. Eeva ne connaissait pas tous les pirates du monde, mais elle savait que l’équipage du Carthage n’aspirait qu’à une liberté infinie. Aucune loi pour brider les esprits et les forcer à suivre un pas cadencé, car à bord du Carthage, seul l’océan ordonnait. Le grand bateau avait suivi  sa battue, suivant le soleil dans une course folle. Bien sûr, une vie dénuée de responsabilité, d’obligation n’offrait rien, il fallait prendre. Alors pour survivre pour vivre, quelques riches navires étaient abordés. Le Carthage faisait sa réputation sur le nombre de pillages de navires marchands, mais très peu sur les morts. Pourtant, Eeva appréciait cette sauvagerie dans la survie, le plus fort gagnait.

L’enfant révoltée n’avait jamais hésité à montrer cette sauvagerie effrayante, ni à s’attaquer aux marins, mais combien en avait-elle réellement tué ? Dangereuse car capable de tout ? Les pirates étaient rarement des tueurs, à l’exception bien sûr, de quelques spécimens, mais si rares pour tous les juger et pourtant ! De nombreux frères de flots s’étaient retrouvés pendus dans les criques, en guise d’avertissement pour les autres. Le Capitaine les avait toujours salués, mais n’avait jamais cédé. Elle non plus. Le seul père qu’elle avait connu. Ah, sa vie avait été pleine de liberté. Mais si la haine n’avait pas rongé cette désinvolture, sa vie serait probablement toujours la même. Une aversion bien inutile, morte au final, gangrénée par le destin. Il n’y avait de ça. Les dieux l’avaient supplantée. Sa vengeance avait été contrée, de peu. Dans quel but exactement ? Les dieux et leurs plans! Eeva ouvrit les yeux dont les souvenirs semblaient s’y incruster, suivant le mouvement d’une vague. Morte comme l’écume. Elle aurait bien des difficultés à penser que quiconque ait voulu sauver son âme. Elle, une gamine de bas-quartier sombrant dans la délinquance, dans l’indifférence générale. Il y avait trop eu de gamins comme elle, pour qu’on la remarque.

Ce fardeau pouvait-il encore se voir sur ses épaules, courbant son échine par son poids ? Qui à part un dieu pouvait obtenir ce pouvoir ? Une vie pour une autre, son serment rompu, il n’y avait rien à regretter. Eeva savait par expérience, que les pirates ne vivaient pas longtemps leur liberté sans règle. Quelques mois, années, plus rarement. Particulièrement pour les capitaines. Elle pensa, sans mal, que le Carthage pouvait se trouver au fond de la mer depuis longtemps. Les pillages étaient autant leur ennemi, la marine, que la mer elle-même. Plus d’un navire s’était fracassé, sombrant dans la même entité qui leur offrait une éternelle liberté. Mais un vrai pirate se devait de mourir noyé. Aussi que cruels, froids que nostalgiques, ces souvenirs n’arrachèrent pas grand-chose à Eeva. Ses yeux semblèrent luire en suivant l’écume qui se brisait sur le sable. Un serment rompu. S’ils ne mourraient pas dans la mer, il finissaient corsaires, ou pendus. Jamais la rouquine n’aurait été corsaire, elle aurait préféré se pendre elle-même au mât de son propre bateau. Aujourd’hui, elle servait sur un autre front la couronne sur laquelle elle avait proféré.

C’était un drôle de manège que la vie qu’elle menait, ne sachant elle-même où tout cela la conduirait. Un murmure lui souffla qu’elle avait remporté une importante bataille ; cette femme horrible qui lui avait mené la vie dure, enfant, ne lui avait-elle jamais dit qu’elle ne serait qu’une sale  gamine toute sa vie ? Elle lui avait promis une vie de voleuse, pire, de prostituée, avec une sorte de mépris satisfait. Aujourd’hui, championne d’Arène à l’influence sûre qu’octroyait ce poste, chercheur renommée, à ce fil d’idée, Eeva eut le regard plus brillant, de celui qui a remporté la victoire avec une satisfaction délectable. La victoire sur l’ennemi. La victoire d’un regard. Un infime sourire se dessina sur ses traits fins. Le vent se leva, soulevant sa chevelure rougeoyante. En réalité, quelle plus belle victoire de celui qui n’a pas sortit les armes ? Une domination infiniment plus douce, du calme et de l’impassibilité, que rien d’autre ne pouvait offrir. Et que personne ne pourrait lui ravir. Le passé devait rester là où il avait sombré, sous une couche de sable dans la mer.

Le violoncelliste misanthrope n’en finissait plus de vibrer ses cordes de son archer, vrillant l’air autour de lui, de fendre les gens en eux-mêmes. Elle comme les autres pourtant, semblait apprécier cette torture solitaire, celles des souvenirs. Comme le poignard purifiait l’entaille de son enfer ardent. Le violoncelliste faisait mal, la musique soulageait. L’auditoire restait indifférent au reste, il écoutait, ignorant son voisin, ignorant de ce qui voilait cette manifestation de la manière la plus sournoise qui soit. Les lanternes s’éteignirent. Indifférente au monde, les yeux perdus, puis clos, la pluie ravageait le cérémonial. Le battement du déluge rythmait les notes du violoncelliste, qui l’accompagnait sans faiblir. Il lui était indifférent et résistait aux éléments, relevant le défi. Trempée par la pluie, la rousse se montra indifférente aux inquiétudes de Germandrée, qui ne put sauver sa propre lanterne et se réfugia contre la jambe de la championne. Cette dernière avait essuyé tant de tempêtes, qu’elle ne sentait plus le poids de l’ondée et du froid sur elle.

La mélodie se fit plus lourde, les cordes supportant difficilement le torrent qui s’abattait sur la plage. Bientôt, l’auditoire se dispersa, se réveillant d’un rêve, comme on tombe de ses draps. La rousse, se réveilla elle aussi, soudainement. D’un regard incertain, elle posa ses yeux autour d’elle et perçut l’étrangeté de la chose. Cette averse si localisée qu’elle ne tombait que sur quelques dizaines de mètres de la plage, n’était remarquée de personne d’autre. Quelque chose d’étrange se déversait sur la fête. Elle eut conscience de le remarquer tard, si bien qu’elle pensa avoir manqué un détail important. Regardant autour d’elle, elle cherchait du regard la trace de ce qui l’avait intérieurement secouée. Une sensation, un sentiment. Une ombre. Une ombre qui paraissait vouloir s’approprier l’ambiance, comme si une main imperceptible projetait sa poigne sur le monde invisible. Ce monde qu’Eeva apprenait à connaître. Qui l’envahissait aux moments les moins opportuns En se retournant, elle laissa échapper une légère expression surprise.

Dans son dos, elle ne vit plus personne. Le violoncelliste jouait pour lui seul à présent, pour l’invisible, laissant courir son archer sur les crins noyés de son instrument. La mélodie était envoûtante, tant et si bien qu’Eeva se demanda finalement comment il pouvait jouer encore de son instrument, sous la pluie battante.  Elle le considéra un instant, se retourna tout à fait et fit quelques pas en avant. Le sort des lanternes lui était égal, mais elle avait nettement sentit une onde psychique, spectrale, invisible en tout cas, recouvrir les environs. La rouquine n’avait aucun pouvoir de prémonition, ni celui de pouvoir pressentir les gens, mais elle pouvait percevoir les manifestations sombres. Quelles soit d’origines magiques ou non, physiques, voulait-elle dire ; bien que cela restait dans le domaine de l’abstrait. Où l’avait-elle rêvé peut-être ? Emportée par un flot de lourdeur de la musique, de la fugitivité de ses pensées et de ses souvenirs effacés, n’était-ce pas plutôt son propre malaise qui l’avait déstabilisé un instant ?

[Nul... Désolée -_-]

[Agrippa di Neralitha]

Agrippa continua de marcher d'un pas fort, rapide et émotionnel avant qu'il ne s'arrête aux bords de l'eau, sa respiration créant de l'air froid et la buée flottait devant son visage. Il se posa à cet endroit désolé, entendant au loin le son d'un violoniste, distant mais percevable. Le cœur du jeune homme battait à toute vitesse alors que son esprit était hanté par un personnage qui lui inspirait de la peur et une haine sans limite. Il voyait au sein de son esprit son frère aîné, Luciano di Neralitha, qui était le plus cruel des deux frères mais qui n'avait pas raté de rendre Agrippa instable lorsque ce dernier se rappelait de lui. Il entendait encore les insultes et sentait les coups piquer sa peau. Il se tint sur cette plage rocheuse, laissant son esprit se faire ronger par les sentiments négatifs et la musique au loin s'arrêta.

Les émotions violent et malfaisantes d'Agrippa se faisaient ressentir par le fantôme à ses côtés. Hadès, en bon Pokémon, s'inquiétait pour son maitre qui lui était assez cher mais il fut rapidement recalé lorsqu'il tenta de le réconforter ou le calmer.  Agrippa ne put s'empêcher de se perdre dans ces sombre souvenirs et il se mordait la lèvre assez frustré par la sensation de perte de contrôle qu'il ressentait. Il se remit à marcher un peu, d'un pas énervé avant de soudain sentir une gouttelette d'eau lui tomber sur la joue qui l’arrêta sur place.

"...Quoi ?"

Agrippa leva ses "yeux" au ciel et il essaya de sentir de l'eau, il sentit soudainement un énorme nuage saturé d'eau qui flottait au-dessus d'eux.

"J'aurais juré que...le ciel était clair."

Le nuage se brisa soudainement et une pluie torrentielle les affligeaient instantanément.  Hadès, de son coté, n'eut pas le temps de protéger la lanterne et cette dernière fut rapidement éteinte et il fit des cris stridents pour l'annoncer à Agrippa mais ces derniers ne firent que rendre le dernier encore plus agressif et de mauvaise humeur. Il le regarda d'une humeur noire à l’entende de ces bruits stridents.

“Tais-toi !! Qu’est-ce que tu as de toute façon ?!”

Hadès était légèrement intimidé par Agrippa quand il était dans cette mauvaise humeur et il lui expliqua le problème.

“C’était une bougie ! on ne s’en importe pas de ces stupides cérémonies ! Les morts sont MORTS !”

Hadès fut surprit et il grogna violemment ce qui rendit Agrippa incertain. Hadès s’avança vers lui énervé et Agrippa le remarqua.

“Arrête !....je...m’excuse, je ne pensais pas à ce que je disais...mais je ne peux pas exactement la rallumer avec cette pluie !”

Il revérifia ce que cette pluie semblait être et il essayait de savoir, qu’est ce qui pouvait créer un tel évènement éphémère. Il se mit à réfléchir et passa en revue tous les noms qu’il avait en tête. Kyogre ? Non, ce Pokémon légendaire aurait été aperçu bien avant que la pluie ne fasse irruption. Tout était possible, un Pokémon aquatique agressif ? Il n’en remarquait pas mais dans cette instance l’environnement n’était pas entièrement en sa faveur. Tandis que d’habitude il pouvait discerner tous les corps aux alentour, la pluie lui brouillait la vision. Il se sentait de plus en plus frustré et il essaya d’arrêter l’eau. Il arriva à se protéger de l’eau un instant avant que la pluie ne se mette à geler à cause de sa magie et il se protégea quand la grêle retomba sur lui. Cette eau était trop rapide pour qu’il réussisse à la stopper donc il décida simplement de juste courir.

Agrippa, trempé jusqu’à l’os, courait à travers la pluie, ses pieds frappant le sable de la plage fort alors qu’il essayait d’échapper la pluie. Espérant trouver un point sec pour tenter de se calmer et reprendre ses esprits. Il traversait la pluie qui lui semblait diluvienne, son manteau noir en cuir reluisait alors qu’il était mouillé et les cheveux noirs du jeune homme collaient à sa peau et son cache-œil. En courant, il éclaboussa un peu une femme sur la plage qui venait de se lever tandis que Hadès était en train de suivre, lui aussi éclaboussant la femme en passant, mais tous deux ne prirent pas la peine de s’arrêter.


Il sentit bientôt une puissance rayonner sur la plage et il se figea. En essayant de voir d’où cette énergie puissante venait. Elle était très visible dans la pluie pour le jeune homme qui était légèrement sensible aux auras. Il se tourna vers la source de cette aura, une humaine, du moins en forme, mais sa puissance n’était pas normale. Il approcha la Draco et était confus et énervé par un nouveau mystère qui le rendait encore plus inconfortable.

"Qu-Qu'est-ce que tu es ?!"

Il semblait énervé, nerveux, effrayé. Les émotions s’entremêlaient et il semblait ne pas bien réagir aux évènements récents qui ne cessaient de créer des questions supplémentaires.

Hadès s'approcha mais tenait la lanterne d’une façon défensive et il ne faisait pas confiance à cet être puissant et pour, la première fois depuis longtemps, il avait peur pour sa vie.

Il apposa sa main sur la Draco pour essayer de la voir, l'eau lui bloquant la vue dans cette instance. Tandis que Hadès lui disait de ne pas toucher l'être étrange, comprenant le danger de la situation.

[Peter]

Perdu dans ses pensées, le Champion se détacha de ce qui l’entourait, oubliant jusqu’à la présence de son antique camarade, juste à côté d’elle. Il se passa un long moment avant qu’il ne remarque la musique lancinante du violoncelliste, tout près de là où il était assis. Mais il ne sortit de sa torpeur que pour mieux y replonger, happé par des réminiscences qu’il s’efforçait pourtant d’enfouir en lui.

Tout lui rappelait alors Polydora : l’atmosphère humide, la pénombre environnante, l’ambiance lourde, mais pleine de respect envers les défunts... Plus il s’enfonçait dans ses souvenirs, plus les détails de son entourage immédiat s’immisçaient dans son esprit. L’eau, que sa mère aimait tant et manipulait comme elle respirait, était à la fois changeante et immuable, à la fois présente et loin d’ici, trésor glissant et insaisissable qui se faisait désirer si longtemps, par moments, qu’on ne croyait plus à son existence. Tout se mêlait sous les paupières closes de Peter, tandis que l’image de la Draco aux traits humains se superposait à la silhouette de Polydora, brouillant ses repères et troublant ses propres sentiments. Voyait-il la Gijinka comme une mère de substitution ? Quand elles vivaient, toutes les deux, le Nalcien n’avait jamais confondu celles qu’il considérait comme étant les deux « femmes » de sa vie. Leur force de caractère, qui se rejoignaient, finalement, quelque part, l’avait empêché de prendre l’une pour l’autre. Mais, même à présent que la Mizuhanienne n’était plus, il ne prenait pas le Dragon pour un être qu’il n’était pas, qu’il n’avait jamais été, et qu’il ne serait probablement jamais. Non, la douce Prêtresse incarnait autre chose de plus mystique, de plus lointain, aussi, et, parfois au regret de Peter, de plus puissant.

Conscient de l’abomination qu’il venait de formuler en son for intérieur, le Dragonnier revint à lui, hagard, mais honteux.

« Pardonne-moi, je n’ai jamais souhaité ton départ. »

L’humanoïde avait perçu les vagues qui avaient perturbé l’aura d’ordinaire si écrasante de son maître, et elle avait compris, plus qu’elle n’avait deviné, l’origine de son malaise. Il était normal et humain de regretter ses proches. Qui n’avait jamais eu la pensée, même fugace, même infondée, même involontaire, d’échanger une vie perdue contre une autre, en se pensant plus heureux ainsi ? Elle n’en tenait absolument pas rigueur au Dragon Master. Il était un homme comme les autres, au fond de lui, et elle ne doutait pas de ce qu’il éprouvait à son égard. Elle n’avait pas besoin de lui demander quoi que ce soit pour savoir que son attachement envers elle et les liens qu’ils avaient noués étaient sincères et vrais. Sans dire un mot, elle prit le Nalcien dans ses bras, sentant qu’il en avait besoin. En ces heures de commémorations et d’adieux, il était plus fragile que jamais.

Elle ne prolongea cependant pas l’étreinte, d’abord parce qu’ils n’étaient pas seuls, mais aussi parce qu’en faire trop serait contre-productif. Alors qu’ils se séparaient, le vent qui se leva apporta quelque chose de nouveau, une fragrance pleine de mal-être et lourde de menaces. L’homme aux yeux bandés, un peu plus loin, éleva la voix, manifestant ostensiblement sa mauvaise humeur. Quelques secondes plus tard, l’air saturé d’eau semblait prêt à exploser en des milliers de gouttelettes. La Gijinka, méfiante, se rapprocha de son maître, qui lui posa une main rassurante sur le bras. Un instant suffit au ciel pour déverser sa colère et sa rage, trempant en quelques secondes le Champion et sa compagne qui, malgré ses dons liés au climat, ne put empêcher l’extinction de la lanterne. Mais, plus que la disparition de la flamme, ce fut ce déluge soudain qui inquiéta Peter, qui pensa d’abord au jeune homme comme responsable de ce phénomène. Mais au vu de ses réactions, il comprit qu’il n’y était pour rien, et il échangea un regard avec la Miko, qui ne répondit rien. En revanche, lorsque l’inconnu et son Ténéfix interpelèrent la Gijinka, celle-ci, surprise, mais pas déstabilisée, fit un pas en avant, allant à la rencontre de cette étrange paire d’énergumènes. Elle n’eut pas le temps de prendre la parole que l’humain lui touchait la main, ce qui la fit sursauter : elle n’était habituée qu’au contact de son maître et de ses congénères Dragons et, même si elle n’avait pas peur, elle était toutefois mal à l’aise avec ce genre d’interactions. Par réflexe, elle eut un mouvement de recul.

« C’est mon Pokémon, une Draco. Elle peut prendre une apparence humanoïde quand elle l’estime nécessaire. J’imagine que vous ne pouvez pas la voir, avec ce que vous portez sur le visage, et que vous avez une bonne raison de ne pas le retirer, alors je peux vous la décrire, si vous voulez. »

Peter espéra que son intervention détendrait un peu le Spectre et son dresseur. Après un silence, il reprit :

« Mais, en attendant, je crois que nous avons un autre problème de taille... Il ne pleut que sur la plage, et dans une portion bien délimitée. Est-ce dû à un Élémentaliste de l’eau, à un phénomène naturel ou à un Pokémon capricieux ? Ou bien doit-on chercher le responsable ailleurs ? Si vous avez une idée... J’avoue que je suis preneur. »

La créature humanoïde, sur un signe de tête du Dragonnier, se métamorphosa, puis s’éleva dans les cieux, à la recherche d’indices potentiels.

« Elle a recouvré sa forme originelle pour aller voir si elle captait quelque chose, de là-haut. »

Levant les yeux, l’homme se força à les garder ouverts, malgré la pluie battante qui ne cessait de se déchaîner sur la plage. Après quelques instants de silence, il constata que la rousse était tout près, et donc à portée de voix. Il se souvint alors subitement qu’il était très impoli, puisqu’il ne s’était pas encore présenté, ce qu’il s’empressa de rectifier.

« Je manque à tous mes devoirs, ce soir, je vous prie de m’excuser. Ah, et pardon de vous avoir fait peur, avec ma Draco, elle est un peu particulière et je peux comprendre qu’elle vous ait intrigué ou effrayé. Quant à moi, je suis Peter, d’Éternara, et j’ai beau être le Champion du Temple de l’Air Boréal, j’avoue volontiers que j’ignore l’origine de ce déluge soudain et ininterrompu. Seriez-vous d’attaque pour m’aider à en chercher la cause ? »

Au-dessus du Dragonnier, le serpent bleuté ondula rapidement. La créature se préparait à rétablir un climat plus clément, si cette averse localisée se prolongeait assez pour déranger les participants à la Danse des Lumières.

[PNJ]

Alors que la pluie continuait de tomber, mais sans s'intensifier, un son supplémentaire arriva aux oreilles des passants qui cherchaient à s'abriter de l'ondée, dans la précipitation. Une nouvelle musique, digne d'une fanfare, se faisait entendre un peu plus loin. Cette mélodie détonait largement avec l'ambiance endeuillée de la Danse des Lumières, et certains parmi l'assistance la subirent comme une insulte à leur douleur.

Quelques porteurs de lanternes, désormais trempées et inutiles, laissèrent éclater leur colère, alimentée par leur tristesse sous-jacente, et se mirent en tête de trouver la source du chahut et de la stopper, de gré ou de force.

[Eeva Slanzar]

Eeva eut la soudaine impression de se réveiller comme si le calque qui s’était posé sur la réalité, venait d’être retiré. Que venait-il de se passer exactement ? La première chose à laquelle elle pensa, était ses pouvoirs, cependant elle ne pensait absolument pas posséder le moindre pouvoir de prémonition ou de préconisation que ce soit. Si cela ne venait pas d’elle, cela venait donc de l’extérieur. Sous la pluie battante, Eeva remarqua que seul ce côté de la ville subissait ce léger désagrément (enfin pour les lanternes, pour sa part, la pluie ne la dérangeait nullement). Elle hésitait entre un fait curieux et peut-être pas si étonnant que ça, après tout, une averse devait bien y avoir une limite à n endroit ou un autre, ce n’était donc pas le détail le plus marquant pour elle. Par contre, les autres ne semblaient pas remarquer cette pluie diluvienne et en revanche, oui, ça, ça l’était, curieux. Pas la moindre réaction, un peu comme si… Comme s’ils étaient dans une sorte de transe ou alors ils s’en moquaient tous à ce point ? C’était possible ça ? Tomber sur une foule entière qi se moquait de la pluie ? Non là, elle n’y croyait pas trop… Encore si la cérémonie avait commencé, chacun aurait pris sur soi. Mais finalement, Eeva s’en désintéressa, il ne semblait rien se produire de plus. L’air extrêmement déçu Germandrée lui rampa dans les jambes, s’étira jusqu’à sa taille avec la lanterne qui avait prit l’eau.

« Ah… Oui. Plus tard. »

Malheureusement pour eux, tant que l’averse ne cesserait pas, il leur serait impossible de rallumer cette lanterne et la foule faisait barrage. Germandrée en était déçue et reprit une taille normale, la suivant de près. En fait, il n’y avait pas grand-chose à faire, si ce n’était attendre que ça se calme, en espérant ne pas manquer la cérémonie… Elle marchait donc sans but précis, observant la foule ou la pluie marteler les vagues qui avaient pris une couleur gris fer, quand dans tout ce bouquant, elle entendit nettement quelqu’un hurler. Oui, il devait hurler pour couvrir la musique, le brouhaha de la foule, le tapage de la pluie. L’origine de ces cris li apparut rapidement, un jeune garçon avec les yeux bandés vociférait après son Pokémon. Eeva fronça les sourcils, il y avait toujours des gens pour ne pas montrer de respect pendant un événement qui en demandait un minimum… Sauf que si ça continuait comme ça, elle allait être obligée d’intervenir pour le calmer. Il n’y avait pas de garde dans ce village, trop petit, trop reculé. Non elle ne pourrait pas laisser un importun gêner ce qui avaient une vraie raison de venir ou pire devenir violent. Il arrivait, en quelques occasions, qu’elle doive intervenir dans ce genre de situation, même si c’était se montrer un peu zélée. Elle n’était pas garde, mais cela ne l’empêchait de rétablir l’ordre au besoin.

La Championne marchait dans les environs, gardant n œil discret sur lui, son comportement lui paraissait bizarre en fait, mais en étant loin et elle-même préoccupée, elle avait peut-être mal interprété un excès d’humeur… D’ailleurs, elle imagina que la pluie devait lui taper sur les nerfs, car elle le vit faire agir ses pouvoirs pour finalement se retrouver sous une pluie de grêle. Elle s’avançait sûrement, mais est-ce qu’elle devait en déduire qu’il venait de rater ce qu’il comptait faire ? Probablement, arrêter la pluie ? Avec un sourire en coin, elle le vit détaler pour essayer d’échapper à son propre nuage de grêle. Il se rapprochait de la plage. Eeva souffla et commençait à regarder ailleurs, quand, de nouveau, des éclats de voix –toujours le même- lui parvinrent. Automatiquement, Eeva se dirigea vers lui et la jeune femme qu’il venait d’aborder. Il lui sembla très virulent, très agité. C’est cette agitation, à la limite de l’hystérie qui l’attira et la fit réagir. De loin et sous la pluie, on aurait dit que la jeune femme était légèrement effrayée, Eeva voulait intervenir avant que ça ne dégénère. Il va sans dire qu’Eeva connaissait Peter et sa Draco, mai dans son angle il ne lui faisait pas face et sa visibilité ne lui permit pas de reconnaître l’hybride, par la suite en s’approchant, Eeva avait le regard fixé sur le garçon.

« Ça suffit, calmez-vous maintenant. »

La rousse se tenait maintenant quasiment entre Peter, l’hybride et le garçon. Elle se montrait autoritaire et son air austère appuyait ses dires, ce n’était pas en effet ne demande. Peter se retourna à ce même moment, répondant par la même occasion aux vociférations du garçon. Les choses ne risquaient donc pas de mal tourner, comme Eeva avait p le pressentir. Si ça avait été quelqu’un d’autres, toutefois…

« Ah, Peter, bonsoir ! » Dit-elle, changeant de ton, de tout au tout. « Vous avez vos explications, maintenant, à l’avenir, évitez d’agresser les gens… »

Eeva laissait Peter parler, tandis qu’il commentait l’averse. Pour elle, rien de spécialement extraordinaire, mais si la Gijinka avait sentit quelque chose de peu habituel, cela changeait la donne. Ce n’était pas qu’Eeva était méfiante, mais le souvenir de la raison d’être de Danse des Lumière ne pouvait être si bien rapelée qu’en ce moment même… S’ils avaient perçu avant les anomalies liées aux météorites, auraient-ils empêchés la destruction de nombreuses villes ? C’est en cela qu’Eeva se montra attentive. Si cela présageait de nouveaux malheurs… Une nouvelle destruction, ils devaient réagir au plus vite, même si attendre n an plus tard était un peu étrange. À moins d’une réaction cyclique, précisément.

« Cette pluie ne vous semble pas naturelle ? »

Eeva maniait l’eau, cependant, elle avait consacré si peu de temps à la maîtrise de ce pouvoir, pour l’entraînement de ses Pokémon et de ses recherches, qu’ils ne lui étaient pas vraiment utile dans ce genre de situation… À ses pieds, Germandrée qui s’était recroquevillé en entendant Eeva hausser le ton, regardait Peter avec des yeux ronds et entreprit d’en copier l’apparence –en rose- et de lui manifester son ravissement de copier les autres en arborant un sourire complètement démesuré, à la limite d’n sourire effrayant tant il déformait les traits humains du Champion. Eeva, elle, avait suivit la Draco du regard, cette race avait un pouvoir singulier permettant d’impacter sur le climat. Un pouvoir bien utile en certaines circonstances… Avec ce genre de pouvoir en sa possession, elle pourrait faire vivre un véritable enfer climatique à chacun des challengers qui venaient la défier ou parfaire l’entraînement de ses propres Pokémon avec des conditions particulières, par exemple…

« Cette pluie semble simple, mais j’espère que nous n’avons pas à faire à un prémice d’un événement plus conséquent. »

Elle faisait référence à la pluie de météorites qui avait ravis le monde, pour le détruire quelques mois plus tard… Attirant brusquement son attention, Eeva entendit alors, comme tout le monde v le boucan, une fanfare se mettre à joueur et casser l’ambiance sobre de la fête. Malheureusement, les choses commençait à se corser, quelques personnes se mettaient en colère, qi risquait de contaminer les autres participants. Et voilà. Il vaudrait mieux aller les calmer, avant que la foule ne soit prise d’hystérie collective, ce qui finirait très mal…

[PNJ]

Prenant les choses en main, Eeva s'avança vers les personnes énervées, suivie par Peter. Leur autorité de Champion permit de calmer rapidement la foule, même si l'agacement sourd de voir les festivités gâchées persistait chez certains. La pluie tombait encore, sans pitié, et les voix rageuses s'élevaient, maudissant l'impuissance des deux Dresseurs Professionnels.

"Oh, allez. Une petite pluie comme ça, et tout le monde perd son calme ?"

La voix sarcastique qui s'éleva de la foule était reconnaissable par tous les Nalciens présents, mais c'est surtout l'allure et la démarche de celle qui avait parlé ainsi qui rendit claire son identité. S'appuyant sur une canne, le visage couvert de cicatrices, celle qu'on connaissait sous le nom de Furie d'Alfen n'avait rien perdu de son ironie. Elle s'avança vers son ancien collègue et compatriote Peter, et le salua sommairement.

"J'ai peut-être une idée de la cause de cette averse, et je pense qu'on pourra gérer tout ça sans blesser qui que ce soit, si vous m'accompagnez."

Évidemment, la situation n'était pas critique au point de nécessiter l'action de deux voire trois Champions (enfin, dont une ex), mais Asaka devait admettre ne pas avoir envie de devoir gérer une foule en colère toute seule - surtout s'il fallait laisser ladite foule en vie. Yuki Yuuki pouvait bien faire peur - ou geler, si besoin - une partie des badauds, mais elle était un peu bizarre avec ces histoires de cérémonie funèbre.

D'un signe de tête, la Furie d'Alfen indiqua la direction à prendre ; elle se dirigeait droit vers la source du bruit, plus loin sur la plage, puis en remontant vers les terres, dans un genre de bosquet un peu à l'écart de la ville. On commençait à pouvoir deviner ce qui se passait vraiment, mais l'Alfenoise expliqua tout de même, au cas où.

"Voyez ? Ils ont vu un regroupement d'humains, avec des lanternes et des chants, et en ont déduit qu'il s'agissait d'une fête. C'est tout naturellement qu'ils ont souhaité participer, à leur façon..."

Sous les arbres, un groupe de Lombre et de Ludicolo étaient effectivement en train de danser et de chanter* comme pour célébrer quelque chose. Leurs chorégraphies avaient déclenché une Danse-Pluie, qui elle-même avait causé une averse dans une zone très ciblée mais suffisamment grande pour atteindre les humains les plus proches. Maintenant, si on voulait régler le problème, il n'y avait plus qu'à leur demander d'arrêter. Avec douceur, et tendresse.

L'Élémancienne déclencha une tornade au milieu des fêtards sans la moindre sommation, puis, profitant de leur choc, leur hurla dessus avec une voix amplifiée par sa maîtrise.

"Allez, du balai les danseurs !! Allez faire votre fête ailleurs qu'ici !"

Ébahis, les créatures sauvages ne pensèrent pas une seconde à répliquer, et s'éloignèrent, terrorisées par la jeune femme boiteuse. Après quelques minutes, la pluie cessa, au grand soulagement de ceux qui étaient venus pour le lâcher de lanternes. On ralluma les lumières juste à temps pour le clou du spectacle.

[J'ai pris au mot la proposition de Yûn d'utiliser ses persos comme PNJ et *j'entends ça comme un concert de grenouilles, pas comme une chorale
Bref, félicitations ! Vous avez résolu vos ennuis et pouvez dès à présent profiter de la fin de la fête ]

[PNJ]

La première lanterne

La fête avait déjà duré plusieurs heures, quand le son puissant d’une trompe se fit entendre à travers la Nouvelle-Gilnéas, invitant tout un chacun à se mettre en position pour le grand final : la libération des lanternes. Les prières cessèrent. Les uns après les autres, les participants trouvèrent le meilleur endroit pour eux pour voir le ciel ou la mer. Et finalement, la première lanterne s’envola.

Elle fut suivie par des milliers d’autres, tandis que certaines étaient déposées délicatement sur la mer pour être emportées par les vagues vers le large. De plus, afin que la ville ne reste pas dans le noir en attendant l’aube, les porteurs de lampions incapable de voler vers le ciel ou de flotter sur l’océan purent trouver de nombreux socles où les installer, prévus à cet effet par les habitants de la ville Mizuhanienne.

Portés par l’émotion et la beauté de la scène, les participants se mirent à chanter un dernier hommage à leurs disparus, et les mains s’attrapèrent, entre famille, entre amis, entre inconnus. Tous réunis pour cette prière.

Une ombre apparut cependant dans le ciel, au milieu des lueurs. Il était impossible de ne pas la distinguer clairement avec toutes les lanternes qui lui volaient autour. Une clameur se fit entendre

« C’est Giratina ! Vite, baissez la tête ! »

Oracion

De fait, tous les Érasiens connaissaient les légendes entourant le Renégat, en particulier celle qui prophétisait que quiconque croisait le regard de l’Entité se verrait conduit de gré ou de force dans le Monde Distorsion pour y subir une éternité de châtiments. Lors des cérémonies funèbres, seul le défunt devait avoir les yeux vers le ciel ; ainsi le guide des âmes savait immédiatement laquelle il devait conduire vers l’Au-delà, le monde des morts, l’eden ou la réincarnation, selon les croyances.

Les habitants du Vieux Monde s’inclinèrent les uns après les autres, avec crainte ou respect. Les Midgardiens, moins au fait de ce mythe local, hésitèrent un temps avant d’imiter leurs collègues du monde d’En-Bas. Il n’était pas uniquement question de superstition, mais de traditions et de respect de l'autre et de ses croyances.

Le Pokémon Légendaire observa la foule un instant, puis poussa un cri, à la fois puissant, et doux, qui ébranla toutes les lueurs dans le ciel, sur la mer, et dans le cœur des gens. Il étendit ses ailes membraneuses, survola la ville, puis s’éloigna vers l’horizon, en direction de la mer, vers l’Est. Docilement, les lanternes flottantes et volantes suivirent leur Guide, tandis que les plus aventureux des humains relevaient la tête pour regarder leur départ. Après de longues minutes, elles disparurent dans la lumière de l’aube, tandis que le soleil apparaissait au large.

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Ce message marque la fin de l'événement, tous les messages postés après seront notés sur trois points, comme des messages normaux. N'hésitez toutefois pas à continuer l'histoire et à me solliciter si vous avez la moindre question !

[Peter]

Alors que Peter expliquait calmement à l’étranger qui était sa compagne, et ce qu’il se passait aux alentours, une silhouette rousse s’avança pour intervenir et intimer le jeune garçon au calme et au silence. Lorsqu’elle reconnut le Champion, elle se radoucit néanmoins, en le saluant, non sans mettre en garde l’Élémentaliste de l’Eau. Reconnaissant enfin la nouvelle venue, le Dragonnier sourit.

« Bonsoir Eeva. Je ne m’attendais pas à vous voir ici, même si j’imagine que j’aurais dû. Après tout, Mizuhan est votre patrie... En tout cas, je pense que ce jeune homme a compris. Ne troublez pas davantage la cérémonie, d’accord ? Nous avons d’autres problèmes à gérer. »

En parlant de problème... Le bruit d’une fanfare s’éleva carrément non loin de là, et Peter fronça les sourcils.

« Effectivement, une pluie aussi soudaine et aussi localisée n’est pas naturelle. Et ma Draco l’a senti, elle aussi. Allons voir... »

Mais alors qu’il se dirigeait vers l’origine du bruit, une voix les interrompit, une voix que le Dragonnier aurait pu reconnaître entre mille. La démarche claudicante de l’ancienne Championne d’Alfen acheva de le convaincre.

« Oh, Asaka ! Ça faisait un bail ! J’espère que ta « retraite » se passe bien et que tu ne t’ennuies pas trop ! Fais attention, il paraît qu’on s’empâte vite quand on reste à la maison à ne rien faire. »

Taquin, le Champion du Temple accompagna sa gentille moquerie d’un clin d’œil furtif. Il n’avait aucun doute quant à la capacité de la Furie d’Alfen à s’entraîner chaque jour, même en ayant quitté son poste. Elle restait une militaire exigeante avec elle-même et avec ses Pokémon, après tout.

Emboîtant donc le pas à la femme meurtrie, Peter échangea un regard avec la Draco. Ils avaient déjà compris quel genre de Pokémon était à l’origine de cette pluie qui n’avait rien de spontané, grâce au bruit qui s’était ajouté à l’averse, mais ils préféraient laisser le plaisir à la Championne de leur révéler l’origine de ce tintamarre elle-même. Les Lombre et les Ludicolo qui dansaient joyeusement tirèrent un sourire navré à l’homme aux cheveux acajou, car il savait exactement comment cette histoire allait finir. Et il n’aurait pas aimé être à la place des fêtards.

« Je vous conseille de vous boucher les oreilles, dans votre propre intérêt. »

Rapidement, la Draco s’éleva plus haut dans les airs, tandis que le Dragonnier, pragmatique et résigné, s’exécutait. Il connaissait suffisamment son ancienne collègue pour savoir que les pourparlers et la douceur ne faisaient pas partie de son vocabulaire... Et, comme il l’avait deviné, Asaka hurla sur les Pokémon, en les dispersant d’une forte bourrasque. Avec un soupir, il regarda la Furie, qui portait encore mieux son nom que d’habitude. Puis, avec une certaine philosophie, il lâcha :

« Je te remercie, Asaka, même si je pense que le volume sonore et l’intensité de ta tornade n’étaient pas vraiment nécessaires... Enfin, c’est fait, maintenant. Tu veux profiter de la fête avec nous, alors ? »

Au-dessus, la forme serpentine se tordit, puis décrivit un cercle rapide. Aussitôt, les nuages disparurent, laissant place à un ciel dégagé et clair. Finalement, elle redescendit près de son maître, qui libéra la totalité de ses Pokémon afin qu’ils puissent, eux aussi, assister au spectacle. Kairyuu, aussi calme que d’habitude, se plaça près de sa camarade non évoluée, tandis que les trois derniers arrivés, le Diamat, le Drakkarmin et la Sonistrelle se regroupaient. Sakeriba se posa en repliant ses ailes de pierre, à l’affût, et le Léviator aux écailles de sang, immense, se déplia, lui, suscitant quelques murmures effrayés ou impressionnés. Om se percha finalement sur le crâne de Galakras, dans un petit bruissement ravi. Peter leva la tête, soudain apaisé. Le lâcher de lanternes allait commencer d’un instant à l’autre.

Quand les lampions s’élevèrent tous ensemble, le Dragonnier sentit ses Pokémon se rapprocher de lui, sans distinction. Si ce geste semblait naturel à ses yeux pour les anciens de la troupe, chez les nouvelles recrues, en revanche, il lui parut étrange, comme s’ils étaient dépassés par un lien dont ils n’avaient pas encore conscience. Quelque chose se serra dans la poitrine du Champion, submergé par une vague qui lui rappela pourquoi il était Dragonnier, et pourquoi les Dragons l’avaient choisi. Il avait toujours été persuadé d’avoir été appelé par ce qu’il considérait réellement comme une vocation, en vérité...

Lorsque Giratina apparut, il baissa immédiatement la tête, tandis que son cœur cognait fort contre sa poitrine. Om, impressionnée, imita son maître, sans réellement comprendre le sens de ce geste, mais voulant « tout faire comme lui ». Le Renégat rugit, faisant vibrer quelque chose en Peter, quelque chose de douloureux et de lointain. Alors, sentant que le moment était opportun, la Gijinka, redevenue humanoïde, serra doucement la main de son maître pour le soutenir dans cette épreuve. Osant finalement regarder le Légendaire Dragon emporter les lueurs, l’homme aperçut un éclat bleu qui se détachait sur la couleur de l’aube aux doigts de rose. Une larme s’échappa pour venir mourir sur le sable.

[Fini pour moi. Eeva, je te laisse conclure ^^
Merci pour cet event !]

[Eeva Slanzar]

La Championne de Fla’or ne fit aucune remarque, Peter avait bien compris qu’elle réagissait pas mal par possessivité et elle comptait effectivement le coin comme faisant partit de son territoire, mais surtout, elle tenait à être sur place pour représenter la profession. Ce qi était plutôt normal, chacun d’eux avaient eu un rôle important dans la catastrophe, soit pour aider les habitats, soit pour essayer d’arrêter les Pokémon infectés et essayer de réparer les dégâts ensuite… Sa ville avait été très touchée, mais pas autant que celles qui avaient été rasée de la carte. Dans cette optique, Eeva ne voulait pas laisser l’opportunité à ce genre de catastrophe de se manifester à nouveau. La rousse se plaça à côté de Peter, tentant de trouver l’origine de tout ce remue-ménage. Mai ses pouvoirs élémentaux n’étaient ni assez puissants, ni assez entraîné pour pouvoir faire quoi que ce soit, c’est donc la raison pour laquelle Eeva préféra faire jouer ses autres capacités.

Eeva n’était probablement pas très crédible en élémentaliste, sauf peut-être quand il s’agissait d’embrocher quelque chose avec son trident d’eau, mais en revanche ses autres dons étaient déjà plus probants. Et entre autre, elle savait repérer les « mauvaises ondes » celles qui dirigeaient les mauvais sentiments, les envies et les pulsions peu recommandables. En les utilisant, elle saurait déjà si les fauteurs de troubles avaient de mauvaises intentions et à partir de là, il serait déjà plus simple de se positionner, par rapport à ce qu’il faudrait faire ; on ne traitait pas de la même manière une personne aux intentions néfaste, d’une personne ayant un peu trop d’entrain. N’ayant pas besoin de se concentrer autrement, la rosse ne ferma pas les yeux pour obtenir ce qu’elle désirait, au contraire, elle garda les yeux bien ouverts, le monde semblant prendre une autre forme. EN quelques secondes de perdues, Eeva ne repéra rien de bien méchant, rien en tout cas, qui valait le coup de es alarmer. Si cette pluie n’était pas naturelle, elle n’avait rien de néfaste.

« Pas de mauvaises intentions ici. » Indiqua t-elle simplement à Peter

Asaka, une de leur ancienne collègue, choii ce moment pour débarquer. Eeva la salua, mais sans plus, elle ne la connaissait pas spécialement qu’en dehors des quelques réunions entre Champions. Mis pour en revenir à la pluie, il n’y avait pas trente-si solution : si le dragon n’avait rien repéré de spécial, c’est qu’aucun événement particulier ne le causait, sans les mauvaises ondes, personne ne voulait gâcher la fête et aucun pouvoir élémentaliste n’avait été repéré. En toute logique, il ne restait que la solution d’un Pokémon. Ou des Pokémon. Par contre, maintenant qu’ils se tenaient en retrait de la foule, tout n suivant Asaka, Eeva vit alors n petit attroupement de Pokémon, qui semblait vouloir se mêler à toute cette réunion. Voilà, de gentils petits Pokémon, rien d’extraordinaire. Eeva n’était clairement pas le genre à se laisser émouvoir ou impressionner de si peu, mais a priori la pluie d’étoiles n’avait rien eu d’extraordinaire non plus, alors quand on songeait à ce qu’elle avait produit ensuite… Mais la subtilité n’était pas le fort d’Asaka.

Quelques regards noirs l’accompagnèrent d’ailleurs, de la part de la foule. Eeva jugeait qu’effectivement, se montrer si peu discrète pour une telle cérémonie n’était pas nécessaire et même, déplacé. Heureusement, l’ancienne Championne disparu assez vite et les Pokémon éparpillés, la fête pu reprendre son cours. A l’instar de Peter, Eeva relâcha ses Pokémon, même la Lokhlass pu en profiter, car elle était parfaitement à sa place a bord de la mer, se laissant porter sur une langue de sable. Le Métamorph, lui était resté près de Peter, en se changeant en une caricature du Champion, puis essaya de copier chacun de ses Pokémon avec plus ou moins de succès, Avec un moins pour le Diamat : Germandrée ne ressemblait qu’à un tas de plumes sur de la gélatine, arborant deux paires d’yeux. Il se rechangea e lui-même et dans n dernier effort de métamorphose, il regarda le Drakkarmin et le Draco, hésita un instant… Et ne sachant quelle forme revêtir, il eu un petit raté, Germandrée venait de mélanger les deux Pokemon, mais pas forcément de la manière la plus utile ou élégante. Il se retrouvait avec un corps de serpent épais comme ne ficelle, affublée d’une immense tête aux contours déchirés, d’une seule aile, d’ne patte arrière et d’une énorme boule au niveau de la gorge censée être la perle du Draco. Devant ses deux énormes yeux noirs, écarquillé d’incompréhension devant ce résultat quelque peu étrange ; Eeva éclata de rire.

Lotus lui ramena alors sa bougie restée en arrière et Eeva parvint à la rallumer, ce moment comique passé (Germandrée avait retrouvé sa forme originelle), elle la posa sur les flots, comme des centaines d’autres. Tos reprirent leur sérieux dans ce moment solennel Il n’était plus question de s’amuser, mais de penser a deuil pour quelques instants. La foule se tut, il faisait noir la nuit était tombée et il n’y avait plus que des milliers de bougie, dansant sur les vagues, posées ici et là ou s’envolant au gré des courants du vent pour illuminer le village. En cet instant, Eeva pu alors voir de ses propres yeux Giratina. Elle sentit un brin de témérité monter, pour pouvoir observer le Pokémon Légendaire, mais elle n’était pas folle au point de risquer de perdre son âme et baissa rapidement les yeux. Une longue minute de silence remplissait à présent toute la région et chacun pouvait repenser en toute quiétude tout ce qu’il avait perdu, les épreuves qu’il avait surmonté et ce que l’avenir pouvait encore offrir.

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