[ Clos ] Jour de marché [Solo/Contrainte]

[Toko]

Arkan... Quelle ville imposante. Je la trouvais immense de l'extérieur, comme dominant le lac même, mais une fois à l'intérieur, tout était grand et animé. Je restais un moment à l'entrée de la ville, seule avec Ryu dans mon ombre, comme d'habitude, et Kuro dans sa balle, pour éviter d'attirer l'attention. J'étais impressionnée par chaque structure autour de moi. C'était loin de ressembler à Nalcia. Mais il fallait me bouger un peu. Je comptais rester dans cette ville une journée seulement.

Je commençais donc à marcher dans les rues, mais toutes les étales que je voyais semblaient bien ordinaires. J'avais peu de chances de trouver ce que je désirais vraiment. J'essayais de me souvenir de ce que m'avais dit le vieux Kaïto, quand je lui ai dit vouloir arrêter les boulots pour quitter Nalcia. Il m'avait parlé de personne sûrs, pouvant proposer du boulot... Mais pour Mizuhan, le nom du gageur, c'était ...

-Eh! Petite! Qu'est ce que tu fais par là toute seule ?

Je me retournais et vit un garde qui semblait vouloir s'intéresser à mes affaires, et ça m'arrangeais pas. Je sortis donc la première histoire qui me vins en tête.

-Je viens voir mon oncle, mais je crois que je me suis perdue.

-Il s'appelle comment ton oncle ?

-Rodolph Finz.

Le garde me regarda bizarrement un instant.

-Ton oncle ? Puis après un moment de suspicion, il me répondit finalement. Oui je le connais. Mais c'est de l'autre côté, faut prendre à droite, puis la troisième à gauche et la septième à droite. Mais c'est loin à pieds. Je vais t'emmener si tu veux.

-Non, ça ira. Répondis-je précipitamment. Puis me reprenant sur un sourire :  Je veux dire, je ne veux déranger personne, moi. Je trouverai bien avec ce que vous m'avez dit, merci Monsieur.

Puis je me retournai en me dirigeant sur le chemin qu'il m'a indiqué. Rendu au coin de la rue, je jetai un oeil, il avait cessé de me regarder et continuait son chemin.

...

L'astre commençait légèrement à descendre, quand je trouvais enfin ce que je recherchais. J'avais eu du mal d'ailleurs. Un vieux bistrot mal entretenu, nommé le "Le Roigada Dansant". J'entrai donc. En poussant la porte, une petite clochette tinta. J'avançai jusqu'au comptoir. La salle ne contenait que quelques hommes, des habitués sans aucun doute. L'homme installé derrière, grand, costaud et avec de longs cheveux noirs grisâtres, gras, qui s'étalaient d'une épaule à l'autre me lança :

-Désolé, on ne sert pas les enfants.

Je lui montrai simplement une petite lettre portant le nom de mon ancien patron, il me montra un rideau, à l'autre bout de la salle.

De l'autre côté, je vis un couloir donnant sur une cuisine. L'homme me rejoignis, et me conduisis à une petite salle cachée par un meuble qu'il déplaça très facilement. De l'autre côté, il me déclara :

-Pas un peu jeune pour chercher du travail ?

-Il n'y a pas d'âge.

-Je n'ai que peu de choses aujourd'hui... Et encore moins pour une gamine que je ne connais pas. Mais si tu viens de la part de Kaïto...

Il prit une feuille et me la tendis.

-Tu sais chasser ?

Je lui montrai le couteau avec un signe affirmatif. Il souffla un grand coup :

-Mmmff... Va tout au bout de la rue, il y a le croque-mort. Il te fournira.

-Oui... "Tonton".

Il me regarda un instant et sortit sans autres paroles. Je fis de même, puis une fois en dehors, je me dirigeai vers le lieu indiqué. Là bas, je fus accueillis par un grand homme fin, aux cheveux gris et longs, qui ne garnissaient que les côtés de son crâne, dans une cabane isolée de plusieurs mètres des autres habitations.

-C'est pourquoi, jeune fille ?

Sa voix était fluette et sifflante, un frisson me parcourus le dos un instant, et ça n'était pas le fantominus, toujours caché, le fautif. Je lui montrai le contrat reçu un peu plus tôt. Il me regarda et me fit signe de l'attendre. Pendant ce temps, un écrapince me dévisageait. Il semblait gros pour une crevette. Il était plus gros encore que Kuro. Et surtout, il ne semblait pas forcément rassurant. Je m'approchai de lui, lentement, en approchant la main en souriant, mais retira celle-ci au moment où celui-ci essayait de me l'attraper avec son membre. Je décidai donc de reculer. Mais il courut vers moi et me pinça la jambe fortement. Je ne pus m'empêcher de lâcher un cri. Il me lâcha aussitôt.

-Non mais ça va pas non.

J'allais lui donner un coup de pied quand son propriétaire revint.

-Désolé, il n'aime pas les étrangers. Il faut dire, on n'a pas beaucoup de visite. Fais ton choix. Tu as de quoi payer au moins ?

Je lui lançai une bourse contenant le reste de mes petits larcin effectués jusqu'ici. Il me sourit.

Dans la caisse, il y avait plusieurs arcs de toutes tailles, des épées, des couteaux et d'autres armes en tout genre. Mon choix se dirigea vers une pièce petite et étrange.

-Une arbalette ? Tu sais l'utiliser ?

-Je verrai bien.

Il rit un petit moment, rentra dans la bicoque et ressorti avec un lot de petites flèches. Puis il manipula les pièces de la bourse, et me la rendit... vide.

-Il y a pas trop le compte, mais ça ira, je te la lâche.

Puis il rentra avec la caisse sans un autre mot. L'Ecrapince, lui, se dirigea aussitôt vers moi, faisant claquer ses pattes, comme pour me repousser. Pris d'une certaine inquiétude de me faire à nouveau pincer, je reculai vivement. Le crustacé me poursuivit jusqu'à la limite de la propriété, et resta immobile. Je restai moi aussi sur place un instant, puis fit demi-tour.

-Animal stupide.

J'entendis alors claquer les pinces. Je me retournai et vit que celui-ci courait vers moi. Je fuis aussi vite que je pus. Il n'a pas eu l'air d'apprécier ma remarque. Je criai alors :

-C'était pour rire, je m'excuse!

Celui-ci s'arrêta et fit demi tour. Et alors que je sentis comme un petit rire provenant de ma jambe, je rebroussais chemin vers la sortie de la ville. "Plus jamais je ne reviendrai ici, moi." Me dis-je en moi-même, me sentant humiliée.