[ Clos ] Terrains de Lutte

[Maître du Jeu]

Terrains de Lutte

Venez montrer que vous êtes le plus fort et affronter les meilleurs champions de lutte de Seian (ou d'ailleurs) sur notre ring ! Grosse récompense (en jetons) à la clé ! Tentez votre chance face au Colosse, à la Terreur, ou à celui dont on dit qu'il peut faire exploser une pastèque avec ses cuisses ! Cette année, nous avons même quelques Pokémon, principalement de type Combat, prêts à vous affronter !

N'ayez crainte, aucune effusion de sang n'est prévue pour la fête ; le but du jeu est simplement de sortir son adversaire de la zone de combat. Armes et techniques élémentales ou de Lieurs interdites (quelles qu'elles soient) ! Allez, faites chauffer vos muscles et montrez-nous de quoi vous êtes capables, face à des inconnus ou face à vos amis.

[Styx Léthé]

[N° 2]

S’il y a bien une chose que je devais accorder à ce gamin, c’est qu’il connaît mieux sa ville que moi mon village ; j’ai passé une bonne heure dans ces putain de ruelles à chercher l’arène, et lui a su m’y amener en une dizaine de minutes. Chapeau bas, petit, tu gagnes une place sur l’échelle de mon estime.

Et pour le coup, j’étais pas déçue du spectacle ! A peine arrivés que je devais déjà faire un écart pour éviter un pauvre type qui s’était fait projeter hors de son ring ! Bon, en même temps, apparemment il avait été assez con pour affronter un… C’est quoi ce machin déjà ? Un des nouveaux qui sont arrivés avec Tenkei… Ah, oui, un Judokrak, alors qu’il avait un physique d’allumette, donc il l’avait cherché. Meh, au moins il a pas atterri face la première, il survivra.

Je balayai rapidement du regard le reste de la zone. Apparemment, l’attraction avait phagocyté la place principale du quartier, pour pouvoir y caler une bonne douzaine de rings surélevés répartis en deux blocs de trois sur deux. A vue de nez, la principale cause de cette séparation était le type d’adversaires : d’un côté on avait des humains, de l’autre des Pokémon – tous de type Combat, je suppose, vu que de ce que j’avais pu glaner de règles avant de partir, c’est supposé être une compétition purement physique. Et d’après les panneaux placés devant chacun d’entre eux, chaque allée présentait trois niveaux de difficulté, qui se traduisaient entre autres par des zones de combat de tailles variables… Mouais, logique, la technique doit jouer un peu plus que la force brute dans ce genre d’épreuve.

Un des lutteurs du côté « humains » attira mon attention, ne serait-ce qu’à cause de la foule massée autour de son ring qui éclipsait de loin les autres rassemblements… Quoique, maintenant que je jette un œil côté ‘mon en m’approchant, y’a une sacrée troupe aut– PAR LES BOULES DE REGISTEEL, je rêve où ils ont un Méga-Lucario en challenger ?! Y’a des gens assez fous pour aller se casser un os là-dessus ?! Ahem, désolée pour cette petite digression… Donc, je m’approchai du combattant sus-cité, et au demeurant très bruyant vu qu’on l’entendait distinctement se vanter par-dessus les hourras de ses supporters. Et au petit cri qui s’étouffait dans la gorge de mon guide, celui-ci devait aussi être un fan.

« Tu connais ce type, Bolin ? »

« Oh que oui, mam’zelle Styx ! » Je vous jure qu’il y avait des étoiles dans ses yeux pendant qu’il se faisait un plaisir de déballer sa science. « C’est le Roc, un des meilleurs combattants du pays ! Ca fait des années qu’il domine les championnats ! Et en plus c’est un super Maître de la Terre ! C’est mon idole depuis que je suis tout petit ! » Ah parce que t’étais encore plus petit avant ? Mon pauvre.

« J’croyais que la Maîtrise était interdite pour ces épreuves ? Quoique, tu me diras, il doit pas avoir grand-chose à contrôler sur un socle en bois… »

« Z’avez raison pour les règles, mam’zelle. Mais il en a pas besoin, il est super fort comme ça ! »

Je contemplai un instant ce « Roc » alors qu’il jouait de ses muscles devant son public après avoir éliminé un autre adversaire. Taillé comme un Machopeur, ses cheveux noirs tirés dans un chignon haut traditionnel, une pilosité faciale plutôt bien travaillée, une tenue minimaliste consistant de brassards et d’une jupette en cuir vert… Et un sourire extrêmement niais sur son visage.

« Hm. Intéressant… » Je hélai le responsable de cette section. « Hé, chef ! Combien pour affronter le bestiau que vous avez là-haut ? »

« C’est gratuit, gamine ! » Vu qu’il devait facilement avoir le double de mon âge sinon plus, je laissai mon sourcil tressautant être la seule marque visible de mon envie de lui casser les dents à cette apostrophe. « Par contre, t’es sûre de vouloir commencer par lui ? C’est pas un poids léger, tu sais ! »

« J’avais remarqué, oui. Mais je connais deux-trois astuces… Au fait, j’ai le droit de garder ça ? » Je mis en évidence mes gantelets ; pas d’armes autorisées et toutes ces conneries, après tout.

Le vieux les examina rapidement avant de donner son accord, n’ayant remarqué aucun mécanisme offensif dissimulé (normal, y’en avait pas). Paaaaarfait, vu la stratégie qui commençait à prendre forme dans mon esprit, ça allait m’être utile. J’ôtai mon sac et mon manteau (avec un grognement d’irritation du résident de ma capuche), glissant au passage discrètement ma besace et mon arme dans ce dernier lorsque je le posai à terre.

« Yoru, tu gardes le matos et le gamin. Et nan, t’as pas le droit de rendre le monsieur en face aveugle, sinon on est venus pour rien. » Un jappement que je reconnus comme une approbation mitigée. « Bien. Allez, souhaitez-moi bonne chance, vous deux ! » Et sous les rires de la foule, qui s’imaginait visiblement le résultat d’une jeune femme aussi svelte face à une montagne de muscles, je montai sur le ring.

[Kaé]

Message n°2


La gamine continua à se déplacer dans les ruelles, un peu au hasard. Elle cherchait éventuellement quelque chose à manger, étant affamée, mais elle savait que même si elle en trouvait un bistro ou un snack, il lui faudrait un moyen de payer. Elle savait que dans ces fêtes foraines se promenaient beaucoup de jetons, et elle espérait trouver une attraction où elle serait suffisamment calée pour en récolter quelques un afin de trouver de quoi se nourrir.

Sur son épaule, Zorua était de plus en plus enjouée par ce qui l’entourait. Kaé l’avait trouvé dans les vestiges d’une vieille cité toute triste et abandonnée là-haut, et l’animal avait accepté de la suivre dans l’optique de découvrir un monde un peu meilleur. Malheureusement, les événements récents n’avaient pas vraiment donné raison au « nouveau monde », et cela avait eu tendance à donner un gros coup de mou à la renarde. Ça, et le fait que sa sœur cadette lui manquait beaucoup avait eu raison de son état d’esprit usuellement vif et joyeux. Toutefois… l’ambiance rieuse du carnaval réveillait à nouveau cette étincelle chez elle, et elle décida même de descendre de l’épaule de sa dresseuse. Elle se mit à fouiner un peu partout, jusqu’à renifler un truc familier. Kaé dut se mettre à jouer des coudes pour pouvoir la suivre, convaincue qu’elle avait flairé de la tambouille.

Zorua continuait de valser entre les jambes, pistant cette odeur connue. Plus l’effluve s’accentuait, plus la renarde accéléra, comprenant qu’elle se rapprochait de son but. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas perçu la senteur de l’un des siens, et elle savait qu’il n’y en avait pas beaucoup qui étaient descendus du continent volant… Était-il possible que cette odeur soit celle de sa sœur qu’elle n’avait pas vue depuis plusieurs années déjà ? Trottant, elle finit enfin par trouver la source de ce qu’elle traquait. Elle se retrouva nez-à-nez avec un autre Zorua… qu’elle ne connaissait pas. Dans son élan, elle fonça quand même dans la pauvre bête, puis se redressa en grognant légèrement, ébranlée. Kaé arriva derrière, constata que la trouvaille ne se mangeait pas, avant de s'exclamer. Oh, mais si elle est pas mignonne celle-là aussi !

La fille laissa les renardes faire connaissance pour regarder un peu où sa bête l’avait guidé. Elle reconnu l’arène de la ville, et en quelques coups d’œil comprit ce qui se déroulait ici. Cette constatation eut l’effet d’un ascenseur émotionnel sur elle. D’abord, elle était ravie d’avoir enfin trouvé les terrains de lutte, c’était son jeu préféré de toutes attractions du carnaval ! Puis ensuite, elle se souvient que dans son village, c’était généralement son père qui organisait cette partie là du festival… Son cœur fondit un petit peu alors qu’elle se fit la réflexion, et commença à se remémorer ses premiers congrès de ce genre. Sa mère, la fleuriste, utilisait sa maîtrise et son talent pour la composition florale pour décorer tout la ville, et faire des couronnes, et même, une fois, une robe pour sa fille entièrement composée de plantes. Kaé n’avait jamais supporté les vêtements féminins, mais y repenser la fit tout de même sourire. Son père serait sur les bords des terrains en train de faire l'arbitre, puis il l’inviterait à se mesurer à lui, pour voir « combien elle avait grandi en un an ! ». Cela allait faire six ans qu’elle ne les avait pas vu… Six ans depuis qu’elle avait fugué, cherchant à prouver qu’elle pouvait se débrouiller seule. En faisant un bilan sur les événements passés, elle ne pouvait pas techniquement dire que ça ne s’était pas mal passé… mais c’était un peu osé de dire qu’elle s’était bien débrouillée. Maintenant, elle avait envie de rentrer à la maison et leur montrer un peu, combien elle avait grandi ! Mais la maison était encore loin, et, en attendant, il faudrait se contenter de ce qu’elle pourrait trouver dans le coin. Elle leva la tête pour observer le combat qui allait commencer, et comprenant que la participation était gratuite, un sourire s’esquissa sur son visage alors qu’elle pensait avoir l’opportunité de peut-être se faire quelques jetons.

Je prends le gagnant ! lança-t-elle à l’organisateur, qui se contenta de hocher la tête pour approuver sa demande. Elle se posa ensuite le bras croisés devant les deux duellistes, attendant de voir ce qui allait se passer. S’il y avait bien une chose qu’elle savait, c’était qu’il ne fallait pas sous-estimer les filles sous prétexte qu’elles étaient menues et fragiles… Cela dit, Le Roc était une institution en lui-même à Terros, et elle avait hâte de voir ce que cette lutte donnerait.

[Styx Léthé]

[N°3]

Huh. ‘pparemment y’a quelqu’un dans le public qu’a pas très bien compris comment que ça fonctionne, ici : c’est pas parce que tu mets une tannée à l’adversaire qui t’attend sur le ring que tu deviens la nouvelle attraction. Cela dit, avec le peu de hauteur que j’avais pris, j’arrivais maintenant à distinguer des rings non-surélevés en périphérie de l’attraction principale, où ça ressemblait déjà plus à de la vraie baston… Et vu que le Roc pourrait pas partir d’ici… J’étais supposée prendre ça comme un encouragement, p’tet ?

Raaaah, trop de réflexion ! Retour au présent, ma vieille !

Tout en m’étirant un peu, je pris plus en détail la mesure de mon adversaire. D’aussi près, je pouvais analyser plus clairement son physique ; et de ce que j’en lisais, ça confortait mes premières impressions. La façon presque fluide que ses muscles avaient de se contracter montrait clairement que ce n’était pas que de la gonflette, certes, mais ils n’avaient clairement pas été entraînés pour un affrontement purement physique.

Analyse finale : adversaire puissant, mais hors de son élément. Musculature optimisée pour des frappes via géokinésie. Confrontation physique reconnue inéluctable, mais seulement consécutive à une frappe alpha déstabilisatrice. En outre, présence nette d’un sens du spectacle, au vu de ses actions en réponse aux vivats de la foule. Existence d’un ego prononcé, par la suite renforcé par sa carrière, plus que probable. Voyons pour une estimation…

« C’est pas trop dur de bouger, avec les chevilles que tu dois chopper grâce à tes fans ? » Oui pas très glorieux j’en conviens, mais fait se mettre à un niveau que l’adversaire peut comprendre, m’voyez ?

« HA ! La jeune fille essaie de déstabiliser le Roc avec ses paroles ! Mais le Roc est une montagne ! Un pilier inébranlable de cette nation ! Le Roc va montrer à son adversaire que sur le ring, ce sont les MUSCLES qui parlent ! » Ooooooh putain j’suis tombée sur un poseur en plus. Pas que ce soit désagréable à regarder, évidemment, mais un peu trop vieux pour moi.

La clameur de la foule s’atténua quand je me mis en garde, suivie de près par le Roc. Ecartant un peu plus les pieds pour gagner en dynamisme sur mes jambes, j’observai rapidement sa posture. Mains mi-serrées au niveau du diaphragme, coudes en arrière, buste fléchi. Genou droit pointé vers moi, jambe gauche à peine posée et prête à partir sur le devant. Action supposée : prise d’initiative via saisie.

Je laissai un sourire victorieux courir sur mes lèvres alors que je corrigeai légèrement ma position à l’instant où l’arbitre donnait le coup d’envoi.

Amateur.

Comme prévu, le tas de muscles se jeta sur moi avec la ferme intention d’immobiliser mes bras. En réponse, je relâchai mes jambes après m’être propulsée en avant, me projetant ainsi au sol, et pris appui avec mes mains pour convertir mon inertie en roulade qui m’amena pile sous sa position alors qu’il interrompait sa charge. Pendant la fraction de seconde où il réfléchissait à une contre-mesure, j’avais pu retrouver des appuis stables : le temps qu’il réagisse, j’avais déjà bandé mes muscles et, ayant correctement prédit un mouvement de recul de sa part, j’envoyai un uppercut du droit fulgurant qui remonta sous sa jupette.

Ayant mes gantelets sur moi, je ne ressentis rien de particulier à l’impact sinon un choc amorti dans tout mon bras, aisément dissipé par la rotation que je m’étais imposée en redressant mon buste. Lui, par contre, ressentit par ses valseuses l’impact d’une masse recouverte de métal se déplaçant à une vitesse plus qu’honorable. Je vis du coin de l’œil la majorité des membres masculins du public esquisser une grimace et (inconsciemment ?) amener au moins une main à leur entrejambe. Ouuiiiiiii, sentez tous la douleur !

Rabaissant mon poing, je donnai une impulsion avec mes jambes pour me décaler d’entre ses mollets et me redressai derrière lui. Je ricanai un court instant en le voyant prostré à se tenir les parties, avant de lui relancer une pique.

« Déjà KO, mam’zelle ? T’es moins costaud qu’on m’avait dit, apparemment. »

Ah, j’avais visiblement atteint un point sensible si le spasme qui lui a agité les épaules était une quelconque indication. Se redressant lentement, il se retourna pour me faire face, et je faillis éclater de rire en voyant son visage tordu entre la douleur et la rage.

« LE ROC EST UN EBOULEMENT QUI ECRASERA LA GAMINE ! »

Woh putain mes tympans !

Désorientée par son hurlement qu’on avait dû entendre jusqu’à Nalcia, je ne pus pas réagir à temps et me retrouvai forcée de bloquer l’attaque qui suivit en agrippant ses poignets. S’engagea alors un concours de force ; et vu sa carrure et son poids, j’allais pas tenir une éternité ! Vite, vite, une idée, y m’faut une idée…

Ding ! Vous avez gagné – une – idée !

Resserrant ma prise sur ses poignets et bloquant mes bras, je me laissai soudainement tomber en arrière, entraînant avec moi mon adversaire dans ma chute. Normalement, il aurait dû me tomber dessus ; mais vu que j’avais aussi ramené une jambe vers moi, il s’est à la place retrouvé avec mon pied sur les abdos.

Retenant une grimace à cause de la chute un peu violente, j’attendis une seconde que mon dos soit bien calé et poussai de toutes mes forces avec ma jambe pliée, ajoutant ainsi une composante verticale au mouvement du Roc et l’envoyant voltiger… Et atterrir par-delà la bordure du ring ! YES !

Je me relevai en massant mes épaules un peu douloureuses, sous les applaudissements de la foule, et descendis de la scène après que l’arbitre eut confirmé ma victoire. Derrière moi, j’entendais le Roc se lancer dans un monologue que je décidai d’ignorer, et préférai ramasser mes affaires devant un Bolin ébahi.

« Woah, z’êtes vraiment trop balèze vous aussi mam’zelle Styx ! » Je sais, gamin, mais c’est toujours sympa à entendre ! « Comment vous avez fait ça ? J’ai pas bien vu d’ici !

–Simple. J’ai utilisé son poids contre lui. Il a eu trop d’élan quand on est tombés, et on était trop proches du bord du ring pour qu’il puisse se rétablir à temps. Mais bref, je crois que… » Je récupérai absentement les quelques jetons que me tendait l’organisateur, signes de ma victoire, en portant mon attention sur la jeune femme qui voulait affronter le vainqueur. « J’ai un autre match à disputer. »

[3 jetons]

[Kaé]

Message n°3


Kaé pivota la tête pour suivre le vol de l’homme lorsque la demoiselle l’éjecta – assez littéralement – de l’arène. Les bras croisés devant son torse, elle avait regardé toute la scène, pendant que Zorua et Zorua s’embêtaient cordialement. Si elle n’aurait pas misé tout son argent sur la fille – après tout, c’était une étrangère alors que le Roc était une célébrité à Terros, la gamine pouvait même en témoigner avec les affiches qu’elle avait de ses spectacles dans son ancienne chambre – elle n’était pas non plus surprise de l’issue de la bataille. Pendant des années, elle avait rabâché à son ennemi juré de ne pas la sous-estimer sous prétexte qu’elle était une fille, et elle n’allait pas changer sa manière de penser maintenant.

La jeune femme descendit de son nouveau piédestal alors que Le Roc reprenait sa place sur son domaine, sous quelques hurlements – négatifs comme encourageants. Il n’y avait pas à dire, maintenant qu’il avait perdu un duel, il avait perdu une partie de son sex-appeal, mine de rien. Kaé regarda la gagnante récupérer ses affaires et faire la conversation avec un petit bambin, avant de ses tourner – enfin ! – vers elle. La gamine lui donna son plus beau sourire « crochu », puis lança un clin d’œil lorsqu’elle s’adressa enfin officiellement à elle.

Si tu n’es pas trop fatiguée pour t’en prendre à quelqu’un de ta propre taille, se pavana la fille, sans se préoccuper des vingt centimètres de différence entre les deux femmes, j’aimerais remettre en jeu ton “titre” de Rock Crusher ! finit-elle, tragiquement fière de son jeu de mot.

Mais, malheureusement, cette provocation dut rebuter la madame, qui détourna son attention de la gamine. Kaé fit une moue un peu déçue, mais ne s’attarda pas sur le problème – après tout, elle avait une mémoire instantanée assez mauvaise, du même niveau que celle d’un Magicarpe. Elle tourna donc en rond dans le coin à la recherche d’un autre challenger qui accepterait de se faire botter les fesses par ses soins.

Au bout d’un moment, elle finit par remarquer un autre terrain, occupée par une large dame équipée d’une belle armure, avec les armoiries du Pays de la Terre sur son torse. Fascinée par sa stature – ou par le fait que sa tenue était scintillante et que Kaé, comme un oiseau, était attirée par tout ce qui brillait – elle provoqua la dame en duel, qui lui répondit avec un simple hochement de tête. Elle était noble et solennelle, chose que la gamine enviait. Elle ôta sa ceinture, et donc tout son équipement, et le posa dans un coin. Elle demanda à sa Zorua de protéger ses affaires, et de mordre sans remords toutes personnes qui s’en approchaient, même si elles avaient des bonnes intentions. Une fois délaissée de la totalité de ses biens, à quelques vêtements près – parce que bon, il ne fallait pas exagérer ; si elle aimait être libre de ses mouvements, elle ne voulait pas non plus qu’on la force à rentrer chez elle, comme la fois où, petite, elle avait retiré son haut pour faire « comme les garçons » et qu’on l’avait injustement punie pendant deux jours dans sa chambre –, elle se plaça dans le cercle de terre.

D’un mouvement de tête, elle fit voler ses très longs cheveux jais en arrière, puis, aidée de plusieurs baguettes, s’appliqua à faire tenir sa touffe épaisse sur son crâne, de façon à ce que sa chevelure ne la gêne pas pendant le duel. Elle s’était fait suffisamment tirer les cheveux pour savoir que ce n’était pas une bonne idée de les laisser trainer à porter de l’adversaire, surtout quand celui-ci se battait à mains nues. Une fois son affaire terminée, elle se mit en position de garde, prête à en découdre. Cela fait longtemps qu’elle ne s’était pas battue sans armes, elle espérait que les réflexes de ce style lui reviendraient assez vite.

Avant même que la plus jeune puisse réagir, la femme expérimentée bondit sur elle, attrapant d’une part son poignet droit et son coude gauche. Son étreinte était puissante, et ses mains fortes donnaient l’impression qu’elle pouvait d’un simple mouvement briser les os de la frêle demoiselle qu’elle tenait en otage. Kaé tenta de se dégager en gigotant, mais le plus elle se débattait, le plus son adversaire arrivait à la contrôler. Rapidement, la Chevalier se mit à tenter de faire voler la petite fille en dehors de l’arène, la faisant tournoyer à la manière d’un discobole. Prisonnière de son étreinte, la dompteuse arrivait à peine à éviter de passer les contours de terrain alors que la femme l’entrainait dans une danse qu’elle contrôlait sans beaucoup de contraintes. Au bout d’un moment, Kaé finit par comprendre que la femme cherchait à l’avoir à l’usure, à la vider de son énergie jusqu’à ce qu’elle n’ait plus la force de lutter et se laisse porter en dehors du cercle sans résistance. Analysant qu’une valse se dansait essentiellement avec les pieds, la terrosienne changea de technique. Elle relâcha tous les muscles de ses bras, abandonnant l’idée de se libérer, et se concentra – autant qu’elle le pouvait – sur ses pas de jambe. En quelques mouvements, elle repéra un schéma régulier dans la façon de procéder de son ennemie ; solide comme un roc, la montagne ne tomberait pas… Il lui fallait donc trouver encore une autre solution.

Finalement, un peu à court d’idées, elle se laissa tomber au sol, tous ses muscles relâchés, tenue exclusivement par la dame toujours accrochée à ses bras. Son adversaire ne put retenir une moue de surprise en la voyant s’assoir nonchalamment par terre, mais profita de la faiblesse passagère pour livrer son coup fatal. Rassemblant toutes ses forces, elle projeta la fille hors du ring, qui, libérée, se retrouva à voler jusqu’à l’extrémité du terrain… Se ressaisissant, elle réussit de justesse un culbute qui lui permit d’éviter la disqualification, mais n’eut pas le temps de se redresser que son adversaire, voyant qu’elle n’était pas sortie, fonça sur elle à nouveau. Kaé se roula en boule et passa au travers des jambes de la dame, avant de se relever en faisant face à son dos… Elle eut alors qu’à donner un coup à la dame au milieu des omoplates, qui, poussé par son élan et l’impulsion supplémentaire de la gamine, ne put s’empêcher de mettre un pied en dehors du ring. Quand l’arbitre déclara la petite vainqueur – à sa plus grande surprise – la Chevalier se tourna vers elle et lui présenta sa main, en guide de félicitation. Kaé la saisit avec un magnifique sourire « crochu », puis accepta avec joie les jetons que son « exploit » lui avait valu. Avec cela, elle avait de quoi se payer un petit repas… Récupérant ses affaires et sa Zorua avant de quitter les lieux, la gamine suivit son flair, direction les concours de nourriture pour se rassasier un peu.


Désolée Styx, mais vu l’absence que tu as posté, je me suis dit que ce serait mieux de faire ainsi. :-x On se tapera dessus à une autre occasion !

~ 2 jetons ! ~

[Styx Léthé]

[N° 4]

… Meeeeeh. C’te déception. J’pensais avoir quelqu’un à la hauteur, vu que la demoiselle semblait avoir quelques printemps de plus que moi, mais visiblement c’était juste une gamine qu’a connu sa puberté un peu trop tôt. Ce jeu de mots, mon dieu… Sur une échelle de Rattata à Arceus, on est au niveau Barpau  quoi. Et ça veut se fritter à moi ? Comme y disent dans ce bouquin que j’ai lu y’a quelques années :

« YOU’RE. NOT. PREPARED ! »

Et sur ces belles paroles, je détournai mon attention de cette femelle indigne, faisant un rapide signe à un Bolin encore à moitié ébahi par ma victoire pour qu’il emboîte le pas.  Acceptant machinalement les quelques jetons tendus par l’arbitre, je me dirigeai vers mon nouvel objectif : la section "Humains VS Pokémon" de l’évènement ! Parce que bon, clairement, si le Roc était ce que Terros avait de mieux à offrir en termes de combattant sur cet évènement… M’attendais quand même à mieux quoi. Boah, pas grave. Au moins là-bas y’aura un peu de challenge !

Une fois parvenue sur cette nouvelle venue, je parcourus du regard les adversaires disponibles. Outre le Judokrak déjà aperçu en arrivant sur les lieux, et le Méga-Luca–pardon, Lucario tout court maintenant, je reconnus un Machopeur et un Tygnon (sans surprise vu leur popularité en tant que partenaires d’entrainement chez les accros de la pure baston)… Un autre Judokrak, mais bleu ? Un Shiny ? Nan, en y regardant de plus près, il est plus mince et ses sourcils sont pas tout à fait pareils, probablement une espèce apparentée finalement. Et le dernier ring avait pour star…

Euh. What ? Depuis quand les Lockpin sont de type Combat ? J’ai loupé un mémo depuis le petit incident qui a failli causer l’apocalypse il y a deux ans, ils ont été affectés et sont plus de type Normal ? Et ça peut pas être une simple confusion à cause du physique, parce que franchement j’ai toujours trouvé que ça ressemblait plus à des pin-up qu’à des guerriers ces bestioles… Eeeeeeeet ça me fait soudain penser que j’aimerais pas être [i]un[i] Lockpin, moi, parce que niveau virilité… A part un Gardevoir, je vois pas plus humiliant…

L’émergence soudaine d’une lumière irisée provenant du ring en question me força à plisser les yeux un instant pour ne pas finir éblouie ; reconnaissant l’effet pour l’avoir déjà vu exhibé par un Déployeur itinérant et son Absol passés par chez moi il y a quelques mois, j’ajoutai diligemment la… Lockpinite, je suppose, à ma petite liste mentale d’objets hors de prix avant de contempler le Pokémon Méga-évolué.

…

Edition de la pensée précédente : Méga-Lockpin n’a rien à envier à Gardevoir pour ce qui est du manque de testostérone. Des collants déchirés, sérieusement… Je sais pas à quoi pensaient le Créateur lorsqu’il a rêvé cette forme dans notre réalité, mais ça devait pas être beau à voir. J’en serais presque contente d’être athée tiens.

Enfin bref, considérations sur les déviances sexuelles de nos divinités mises à part, ça répond à ma question sur le pourquoi du comment de la présence de cette espèce, elle doit gagner le type Combat pendant le procédé. Bon, maintenant question essentielle :

Contre quoi je me frite ?

Lucario : nooooooope. Pas envie de me péter les os sur les siens, surtout si c’est la forme bien badass et balèze que je dois cogner.
Lockpin : idem. Facteur inconnu niveau puissance, je savais même pas que ça pouvait passer en Méga ces machins !
Les Tenkeiens en gi : Mouais, pourquoi pas. Semblent plus se focaliser sur la technique que sur la forcé brute (me rappelle vaguement quelqu’un, tiens), donc pas trop de bobos qui durent en perspective.
Les cogneurs bien classiques de chez nous : j’ai l’impression que c’est le niveau facile de l’épreuve en fait. Pas particulièrement agiles, donc ça risque d’être un poil trop aisé vu mon propre style…

« Euh… Mam’zelle Styx ? Z’avez le ventre qui commence à faire pas mal de bruit, là. »

… Gamin, si tu m’avais pas bien rendu service, je te foutrais bien une tatane. Mais là, pour le coup, je me contenterai d’éviter vos regards à toi et Yoru pendant que je réalise que t’as raison.

« … Tu connais un endroit où on peut manger pour pas cher, Bolin ? » Oui, je suis près de mes sous. Ça vous pose un problème ?

« Baaaaaaaaah… Y’a bien le concours d’avalage de choux, c’est gratuit— »

Bouffe gratuite ?!!

« ON FONCE ! »

Le temps de faire sauter la petite bête dans son perchoir, et je faisais presque voler le jeunot derrière moi alors qu’il énonçait les directions depuis le bout de mon bras pendant que je fonçais tête baissée à travers la foule !

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