[ Clos ] Un autre après-midi à la plage [Solo]

[Anthere Osarian]

Contrainte n°3 : Faire intervenir des Pokémon étrangers.

Le printemps naissant, avait rapidement laissé place à l’été, qui lui-même venait de s’éteindre. Les premiers jours de l’automne étaient déjà là. C’est au milieu des Pokémon que la jeune femme se sentait le mieux. Cela s’expliquait très bien, il n’y avait pour ainsi dire, aucun risque de les blesser, ni eux, ni tous les Pokémon sauvages du coin. Les jours s’étaient succédés, les uns après les autres, sans qu’elle ne les voit passer. A présent, la fête du printemps de Dyrinn était loin et si elle avait craint un retour, finalement, rien n’était arrivé. Ramenée en anonyme au Lagon Corail, elle ne pouvait que constater que rien ne changeait, sa présence passait totalement inaperçue. Une bonne chose… Il fallait aussi avouer que la jeune femme faisait tout pour s‘intégrer au paysage, elle avait troqué ses vieux vêtements pour un costume soit, mais un ensemble pouvant parfaitement la faire passer pour quelqu’un du pays. De plus, sacrifiant sa longue chevelure pour une courte coupe au carré, son visage en paraissait méconnaissable, si bien qu’un matin, l’événement encore frais,  elle aurait pu ne pas reconnaître son reflet, quand elle s’était alors regardée à la surface du Lagon.

Qui pouvait la reconnaître maintenant ? En ce beau matin d’automne, à la chaleur clémente, Anthere se trouvait comme souvent aux bords de l’eau. Allongée sur un rocher plat, elle laissait une main dans l’eau claire et profitait de l’instant. De multiples reflets du soleil scintillaient à la surface de cette petite mer et la jeune femme jouissait d’une vue imprenable sur la totalité de la forêt de corail. C’était marée haute et il ne restait de visible que la plage et la canopée, mais son regard était tourné sous l’eau. Si elle avait pu respirer sous l’eau, elle aurait voulu s’ériger un palais aquatique. L’élémentaliste touchait du bout des bois des coraux, et attendait de voir bouger le Stari qui avait élu domicile à cet endroit. L’étoile dorée était immense et collée à son rocher. Si Anthere ne possédait pas ses pouvoirs d’empathie, elle aurait trouvé difficile de lui reconnaître des émotions ou même ne conscience, mais pour elle, c’était une évidence. La mer elle-même était consciente… Hypnotisée depuis une bonne heure par le rubis de l’étoile, elle fini par s’arracher de sa contemplation pour s’intéresse à autre chose.  

Un Krabby passait par là, mais la jeune femme ne craignait pas de laisser traîner ses doigts à coté de lui. Elle ne lui donnait aucune raison de vouloir se défendre et lui-même ne faisait pas vraiment attention à elle, car elle faisait maintenant partit du décor. D’une manière naturelle, Anthere laissa courir ses doigts sur la coquille d’un Coquiperl, tandis qu’elle apercevait un Corayon qu’elle n’avait pas vu jusque là. S’il n’avait pas bougé en rampant lentement sur ses petits appendices, elle ne l’aurait probablement pas vu. Non loin de lui, un Viskuse, bleu et transparent, alla se cacher sous un rocher. Le Corayon lui parut sympathique avec ses drôle de protubérances sur le dos ou peut-être parce qu’il avait l’air de la regarder. Le Krabby changea de place pour courir vers un amas de rochers, de coquillages et de sable. Anthere était certaine qu’il courait. A sa manière. Un peu plus loin, une drôle de tortue, posée nonchalamment sur le sable, choisissait avec lenteur ses algues. Elle ne ressemblait pas du tout à un Carapuce, elle avait l’air plus « primitive », plus sauvage, plus particulière. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait la faune particulière de Tenkei.

En ayant assez de traînasser, Anthere se releva, se frotta les mains l’une contre l’autre pour en retirer tout le sable et chercha un peu plus loin un rocher vers les eau un peu plus profondes du Lagon. Ceci fait, elle plongea. Elle n’avait pas eu souvent l’occasion de voir la mer et pour l’instant, elle n’avait aucune envie d’aller voir ailleurs. Un peu plus loin, le saurien des glaces tourna sa grande tête vers sa protégée, ses cristaux brillants au soleil. Dès qu’elle se retrouva sous l’eau, Pegasus la rejoignit, remuant ses ailes avec une gracieuse lenteur, traînant derrière lui un banc de petites raies, à la peau bleu clair. Jusque là, Anthere ne l’avait jamais remarqué, mais les motifs sur leurs ailes n’étaient absolument pas identiques. Le plus appréciable dans ce petit lagon quand Anthere y plongeait, tenait à l’absence de sel ; elle pouvait garder les yeux ouverts et apprécier l’étendue de la forêt de corail aussi longtemps qu’elle le voulait. Pegasus ne l’emmena pas très profondément, même en bonne nageuse, Anthere ne pourrait pas retenir son souffle longtemps, elle n’était pas une plongeuse d’apnée. Ce qu’elle regretta, quand un groupe d’Hypotrempe sortit d’un rideau d’algues. Leurs grands yeux ne cillaient pas et leur petite trompe leur donnait l’air surprit et nageaient en remuant leurs ailettes, sans avoir l’air de se décider sur la direction à prendre. Plus loin sur des rochers, une véritable constellation de Stari avait élu domicile, tout autour d’un énorme Staross. Mais surtout, le sable était jonché de Corayon, o aurait dit des rochers vivants.

Malheureusement, elle dû remonter assez vite, n’étant pas elle-même un Pokémon aquatique, elle ne pouvait pas rester plus longtemps en plongée et Pegasus la ramena à la surface. Il y avait énormément de Pokémon par ici, vivant pour beaucoup en banc. Il y en avait plusieurs qu’elle ne connaissait pas et qui ne semblaient pas se trouver dans son vieux livre, comme les espèces d’Hypotrempe violet, Anthere en voyait toute une grappe autour des grandes algues, mais franchement, ils n’avaient pas l’air très commode… Et ces autres là-bas, qui ressemblaient à des paires de griffes perchées sur un rocher. Elle n’avait pas très envie non plus de faire connaissance avec eux. Les Babimanta et les Couaneton étaient franchement plus sympathiques ! D’ailleurs, les uns comme les autres hésitaient rarement à lui traîner autour quand elle se baignait. Mais pour l’instant, les Babimanta semblaient occupés ailleurs et les Couaneton suivaient leur mère, en une file bien ordonnée. En quelques brassées, Anthere rejoignit la berge et s’installa sur un rocher, loin du sable collant (et des algues gluantes). Il devait déjà être assez tard, car le soleil n’était plus si haut.

Dans moins d’une heure, le soleil se coucherait.