[ Clos ] Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu [Miku]

[Trellia Farron]

Contrainte n°4 : Faire intervenir le climat.

près son passage à Palma qui avait mis en lumière les derniers éléments récoltés sur l’enquête qui concernait l’amie d’Abigaël, Trellia avait eu pour tâche d’aller visiter chacun des Champions d’Arènes d’Erasia. Elle avait commencé tout naturellement par Seian, profitant de rentrer à la caserne pour emprunter une monture volante. Il serait en effet bien plus aisé et rapide de partir à dos de Pokémon ailé que de chevaucher Sara. Son postérieur ni survivrait pas, ni sa patience d’ailleurs ; Trellia en avait assez des étendues sauvages et partir dans quelques unes des plus grandes villes du monde lui plaisait. A la caserne, on lui avait prêté, avec une certaine gêne, un Rapasdépic, un peu comme si le soldat qui le lui avait fourni en avait un peu honte. C’est sûr qu’il ne payait pas de mine, avec sa tête de poulet au cou décharné, mais du moment qu’il n’était pas totalement inconfortable et qu’il savait voler… La Mizuhanaise avait donc déjà affronté le Champion de Seian, Gareth Ivanoé et remporté de justesse la Badge Ambre, en revanche, Trellia fit chou blanc à Kabana. Apparemment, elle avait arrêté là sa quête des Badges avant de rentrer à Mizuhan.

Trellia s’envola ensuite pour Flamen. Le Rapasdépic, malgré son allure, était un Pokémon très agréable. Son vol était lent et confortable, incomparable avec celui du Airmure qui l’avait emmenée dans la jungle… Le Rapasdépic l’emporta vers Geffen, une petite ville paisible située dans une immense plaine fleurie. Elle trouva l’arène sans difficulté, qui se démarquait étrangement du reste de l’architecture de la ville. S’engagea dans l’étrange arène, la citadine y retrouva Shira. Malheureusement, Anthere n’était pas passée par là et à nouveau, elle s’envola pour l’Arène suivante. Le résultat fut le même à Omatsu et vint ensuite Nalcia, après de nombreux jours de voyage. Dès qu’elle entra à l’intérieur des frontières de ce pays, une pluie diluvienne se mit à tomber, le vent à souffler et le tonnerre à gronder. C’était bien sa chance ! Le Rapasdépic comme elle, furent noyés en moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire et les deux tremblaient de froid en arrivant à Alfen. La ville était grandiose… Mais le ciel bas, les nuages sombres et ce sale temps ne lui rendait pas hommage.

Dégoulinante, ses longs cheveux collants son visage, Trellia fit atterrir son rapace rapidement et le rappela dans sa Pokéball. De véritables ruisseaux se formèrent, que Trellia éclatait, en courant vers un énorme bâtiment qu’elle espérait être l’Arène de la ville… La citadine fit bonne pioche, enfin, en quelques sortes. Il s’agissait bel et bien de l’Arène, mais la personne qui l’accueillit, plus jeune qu’elle a priori ne se souvenait pas d’avoir vu un jour un dresseur ressemblant à la jeune femme qu’elle cherchait. Trellia poussa un soupir. Elle ne pouvait pas dire qu’elle était surprise… Elle remercia la jeune fille et s’en alla. Il ne restait que l’Arène du Temple. Il y eut une éclaircie, tandis qu’elle sortait du bâtiment et Trellia tenta sa chance. Elle appela Sara, jugeant que le Rapasdépic en avait assez fait et surtout, que la longue traversée depuis Flamen devait l’avoir épuisé. Malheureusement, un orage encore plus violent que le précédent se déclara. La pluie était si forte qu’elle lui fouettait le visage et les bras, rendant sa chevauchée particulièrement pénible. Des grains de glace commencèrent à tomber… Sara s’en moquait un peu, mais Trellia n’était pas au mieux. La grêle commençait à lui faire mal.

Trellia pressa Sara qui accéléra le pas, se mettant au trot, mais cela n’allégea pas la pénibilité de la chose. En quelques minutes, un grand tapis blanc tapissait les landes et recouvrit même la rivière. Le ciel avait prit une teinte violacée et noire, nervuré de dizaines d’éclats blanc. L’orge était tel que les éclairs parcouraient et déchiraient le ciel de manière ininterrompue. La Terrosienne commença à s’inquiéter, elle se trouvait dans une lande totalement déserte, avec un orage démentiel qui la battait depuis des heures et se trouvait perchée sur un Pokémon d’acier. Un éclair tomba sur un arbre grand et large, l’épluchant comme une banane. Saisie d’effroi, un frisson d’horreur secoua Trellia, qui grelottait déjà depuis longtemps. Si elle ne trouvait pas un abri rapidement… Mieux valait ne pas y penser. Ce fut Sara qui attira son attention, poussant un cri métallique. A travers le voile opaque de la pluie d’une violence rare, Trellia ne distinguait rien… Mais Sara, qui avait de meilleurs sens qu’elle, la Galeking l’entraîna en avant et l’emmena dans une sorte de temple, qui se révéla subitement, comme si on avait tiré un rideau.

Soulagée comme rarement elle l’avait été, Trellia sauta à terre et rappela aussitôt Sara. Elle franchit le portail et courut vers la porte du premier bâtiment qui se présenta à elle. Trellia était dans un état déplorable, elle aurait pu plonger dans la rivière toute habillée, l’effet aurait été le même. Ses cheveux, ses vêtement lui collaient à la peau, qui était glacée et elle ne pouvait retenir le tremblement violent de son corps. Elle était gelée et ne tarderait pas à se changer elle-même en gros grêlon. Elle toqua, impatiente de se mettre au chaud. Il ne devait d’ailleurs pas faire spécialement chaud dans une Pokéball non plus, car dès que la porte s’entrebâilla, trois de ses Pokémon en profitèrent pour sortir et se ruer à l’intérieur. Ou alors, ils avaient trop l’habitude d’être avec elle…

[Miku Hatsune]

« Déluge et havre de paix »

Le Lac de la Liberté, d'ordinaire si calme et si paisible, voyait sa surface ridée et crevée depuis plusieurs heures. En effet, un déluge s'était abattu sur les Plaines, glaçant et trempant les êtres n'ayant aucune affinité avec l'eau, déluge qui s'était rapidement changé en averse de grêle. Même les plus téméraires des Pokémon avaient cherché un abri à la hâte, et seuls ceux qui ne risquaient pas d'être blessés par les grêlons étaient restés dehors, bravant les intempéries et zigzaguant entre les projectiles gelés.

« Eh bien, heureusement qu'Anissa * n'est pas là. Je me demande comment ça se passe pour elle, là-haut. »

Salma, la vieille Guérisseuse retraitée du Temple qui vivait dans la pension et aidait Miku, était postée derrière une fenêtre du bâtiment principal, regardant la grêle frapper le sol sans sourciller. Jim, l'herboriste âgé et ancien mentor de la jeune femme qui s'était installé ici depuis le décès de sa femme, hocha la tête d'un air inquiet. La maîtresse des lieux avait envoyé des nouvelles, et des Pokémon qu'elle avait attrapés sur Tenkei pendant son périple pour retrouver Anthere, mais il y avait déjà longtemps qu'elle était partie... Et les deux gérants de la pension en son absence commençaient à être préoccupés.Avait-elle retrouvé son amie ? Et Elvira, sa protégée terrosienne, comment allait-elle ? Le voyage lui était-il bénéfique, à elle aussi ?

Alors qu'elle en était là de ses réflexions, Héméra vint gratter à la porte, dont l'ouverture spécialement créée pour permettre la libre circulation des Pokémon entre l'intérieur et l'extérieur était exceptionnellement fermée. Salma laissa entrer la petite renarde blanche, qui l'invita à la suivre dehors.

« Mais enfin, ce n'est pas un temps à faire sortir une vieille dame comme moi ! Tu ne veux pas jouer avec Tallula ou... »

Mais l'attitude de la créature à la fourrure blanche n'était pas habituelle. Malgré son jeune âge, Héméra n'était pas du genre à déranger ceux qui s'occupaient d'elle sans motif valable, et son insistance fit comprendre à Salma que quelque chose n'allait pas. Alors qu'elle allait emboîter le pas au Pokémon, elle entendit toquer à la porte avec force, et elle jeta un coup d’œil à Jim, affairé à donner à manger à l'immense tribu de la Nalcienne. C'était pour elle, cette fois... Après avoir refermé la porte, la vieille dame traversa la demeure et alla ouvrir au malheureux assailli par les grêlons. Alors que ces derniers martelaient le sol et le bois dans un bruit régulier et sourd, Salma découvrit une jeune femme littéralement trempée, dégoulinante d'eau et probablement plus que soulagée de ne pas avoir trouvé porte close. Mais la Guérisseuse manqua d'être bousculée par trois créatures qui se faufilèrent par l'ouverture, et Hermélios, l'Arcanin de Miku, bondit vers l'entrée en grognant, prêt à défendre les lieux d'une éventuelle agression. Sa compagne, une Delcatty à la fourrure carmin et hérissée, feula en direction du Zigzaton et du Rondoudou, alors qu'un tout petit Griknot à l'allure féroce dévisageait la libellule qui s'était infiltrée dans la maison.

« Allons allons, du calme ! Ces petits ne cherchent qu'un abri, laissez-les et faites-leur bon accueil. »

Malgré la douceur de sa voix, Salma avait une autorité naturelle que n'avaient aucun mal à percevoir les Pokémon de Miku. Constatant qu'il n'y avait aucun danger, les protecteurs de la pension adoptèrent une attitude plus détendue et plus avenante. L'Arcanin s'approcha de la jeune femme trempée, utilisant la chaleur naturelle de son corps pour l'aider à sécher ses vêtements, alors que le bébé Dragon faisait quelques pas dans sa direction pour la dévisager d'un air curieux.

« Entrez ! Ne restez pas là, vous allez attraper mal. Tintinna, tu veux bien la conduire à la salle d'eau pour qu'elle puisse se laver et changer de vêtements ? »

L'Éoko fit tinter gaiement sa cloche et invita l'inconnue à la suivre, tandis que Pardalis s'éclipsait pour aller lui chercher des vêtements propres et secs dans la pile réservée aux invités et aux voyageurs de passage.

« Je suis Salma, et le monsieur qui s'occupe de toute la troupe là-bas s'appelle Jim. Nous gérons la pension de Miku Hatsune en son absence. Mademoiselle est en voyage sur Tenkei, mais faites comme chez vous, vous êtes la bienvenue ! Je vais vous préparer de quoi vous réchauffer. Pardalis, la Delcatty, vous guidera jusqu'à moi. »

Salma fit un grand sourire à l'inconnue, puis tourna les talons, confiant à Tintinna et à Pardalis le soin de s'occuper d'elle avant de prendre le relais.

[ * Mademoiselle.]

[Trellia Farron]

rellia fut particulièrement heureuse lorsque la grande porte s’ouvrit ; pendant un moment, elle avait crut devoir errer dans la plaine et chercher un trou de souris pour s’abriter. Sans aucune retenue, ses Pokémon se faufilèrent à l’intérieur, comme des forcenés. Trellia n’eut pas le temps de les en empêcher et fut accueillit par une vieille femme et plusieurs Pokémon, dont certains qu’elle avait déjà vu. Une espèce de lézard rond et trapu essaya de gober Jillian au passage, mais celle-ci était trop rapide et devança tous les autres. Salma lui fit bon accueil et l’emmena rapidement à l’intérieur. Finalement, elle dû suivre un drôle de Pokémon en forme de carillon qui faisait un bruit cristallin. Lorsqu’elle arriva dans la salle de bain, il ne lui fallut pas plus d’une seconde pour se débarrasser de ses vêtements trempés et plonger dans le bain chaud qui bouillonnait. Elle était glacée et l’eau chaude fut d’abord brûlant et désagréable, avant de devenir agréable et réconfortant.

Il fallait dire que Trellia n’était pas très couverte, avec un débardeur blanc assez court, un minishort et sa veste en cuir sans manche. Sous un orage de fin du monde, autant dire qu’elle ne portait rien. Ses Pokémon la retrouvèrent et plongèrent avec elle dans le bain, à l’exception de Jillian qui alla se percher au plafond. Eux qui sortaient souvent seuls de leur Pokéball à leur gré avaient dû être saisit. Ils pensaient pouvoir déambuler à leur aise, quand elle était descendue de Sara et avaient été accueillit par une tempête mêlant pluie, grêle et vent. La citadine prit son temps, mais fut bien obligée de mettre fin à ce moment béni. Elle se rhabilla et retrouva le chat aux grandes oreilles, qui l’emmena vers son hôtesse. Comme la tempête ne faiblissait pas, elle fut invitée à passer la nuit à l’élevage. Le repas du soir fut simple, mais Trellia n’était pas difficile et tout ses Pokémon, à l’exception de Sara, qui resta bien au chaud dans sa Pokéball (sa taille à elle seule détruirait la maison !)

Au cours d’une soirée calme et agréable, Trellia bavarda un peu avec Salma et Jim. Eux travaillaient dans cet élevage depuis quelques temps déjà. Ce fut une découverte pour Trellia, qui ignorait que des gens faisaient l’élevage de Pokémon, alors qu’on pouvait aller les attraper dehors… Ce qui ne nécessitait pas autant de maintenance et de frais qu’un élevage. Mais tout le monde ne pouvait sans doute pas aller se rendre dans des lieux parfois dangereux pour les capturer, comme elle… Pas qu’elle ne craignait rien,  mais savait se défendre. Et puis pour être honnête, avec Sara maintenant ! La jeune femme parla d’elle, mais assez peu, elle voulait éviter d’attirer l’attention, mais révéla en tout simplicité qu’elle venait de Terros et allait rendre visite au Champion du Temple Boréal, quand la tempête les avaient surpris. Elle raconta également, qu’elle cherchait éventuellement un nouveau Pokémon qui soit un bon combattant. Elle se trouvait dans un élevage, alors autant en profiter !

Trellia ne sut pas bien si c’était le fait d’avoir parlé de l’Arène du Temple, mais cette intervention sembla avoir eu un effet positif.  Giselle et Eldrith s’étaient installées au coin du feu, pendant que Jillian chahutait le petit Griknot, qui semblait avoir jeté son dévolu sur elle. Pour le bouffer (vu son attitude et sa gueue grande ouverte) ou pour jouer, en tout cas, la libellule semblait prendre plaisir à lui frôler la tête et le faire courir dans tout le salon, tandis que le petit Pokémon claquait des mâchoires derrière lui. Trellia tenta sa chance et manipula un peu le dragonnet, qui se laissa faire. Il lui sembla à l’aise avec elle. E tout cas, il ne semblait ni contrarié, ni effrayé et avait l’air de bien s’entendre avec les autres. L’effet positif intervint, quand elle demanda s’il était à vendre. L’animal, comme tous les jeunes de l’élevage, l’était. Épuisée par sa journée de voyage, Trellia ne traîna pas trop et alla se coucher assez tôt.

Le lendemain matin, le temps était clair et le vent de la veille avait balayé le ciel de tous les nuages. Ses propres vêtements secs, réchauffée et nourrie, Trellia fit ses adieux à Salma et Jim en les remerciant de leur accueil et de l’hébergement, puis, elle fit rentrer Giselle, Eldrith et Jillian, ainsi que son nouveau protégé, le Griknot de la veille. Trellia appela le Rapasdépic et s’envola vers l’Arène du Temple de l’air  boréal. Elle sentait bien ce nouveau Pokémon et c’était la raison pour laquelle elle l’avait choisi, tandis que lui semblait avoir choisi Jillian. Dans tous les cas, le hasard avait fait les choses de manière à contenter Abigaël, le Griknot était un dragon. Trellia n’avait jamais cherché un type particulier de Pokémon, cela lui était plutôt égal. Mais d’après les employés de l’élevage, il ferait un bon combattant… Ce qu’elle n’aurait plus qu’à tester ! Avec six Pokémon, il lui restait une place vacante, mais la citadine n’était pas pressée.

[Contenu sponsorisé]