[ Clos ] Une Fleur en Hiver

[Anthere Osarian]

La longue enquête sur la mystérieuse Sorcière du Nord touchait à sa fin. Après des années, les Pokémon perdus avaient été retrouvés et la magicienne sur le point d’être ramenée elle aussi. L’histoire de l’accident de l’auberge de Yiling, petit village isolé des Piémonts Pluvieux, s’était changée, par les murmures, en une véritable chasse à la sorcière. Valériane et William Osarian n’espéraient plus revoir leur fille. La dernière trace de son passage avait été un combat mémorable entre le Florizarre qu’elle avait fait évoluer et son Altaria, revenu au bercail après de longues années d’exil. Les parents d’Anthere n’y avaient rien compris. Bien différent du gentil petit Tylton, l’Altaria était devenu une véritable furie et avait commencé à attaquer le Florizarre. Loin de se laisser impressionner, le Pokémon végétal s’était défendu, lui et sa maison et profitant d’un fragment de météorite qu’Anthere avait trouvé et dissimulé dans le tronc d’un arbre creux, chacun des Pokémon avait alors méga-évolué et une bataille de titans avait eu lieu. Dissimulé par la brume et éloignant les paysans de cette partie des plaines, Persik, l’Altaria, avait disparu soudainement.

Un autre Pokémon était aux abonnés absents… Le Marill, Horizon, n’avait plus reparu nulle part depuis des mois. Apparaissant à l’occasion à des humains et se faisant aider, il avait par la suite continué seul sa route. Sur la demande d’Akasie, la Phyllali désormais rétablie, il avait quitté la pension de la Championne de Fla’or et avait traversé le pays en direction du sud. De tous les Pokémon, il était le seul à être quasiment insensible à la glace et n’avait donc pas été blessé par le pic de glace envoyé involontairement par Anthere, dans l’auberge. Parvenu aux Plages du Charivari, il avait pris la mer en direction de Nalcia. C’était là où Anthere avait décidé d’aller, dans l’ancienne demeure de ses parents. Visiblement, il était le seul a en avoir eu l’idée, ou à avoir pu le faire, car il n’y trouva personne, ni aucune trace de sa maitresse. Avec l’accident, elle avait sûrement été contrainte de changer ses plans… Sans plus d’idée, il avait néanmoins cherché des endroits où les Dresseurs étaient fréquents, mais aucune trace d’Anthere. Jusqu’à ce que par hasard…

Sa rencontre avec Khan, en périphérie  d’Alfen, l’avait soulagé. Le Natu avait finalement été soigné. Ramené à la vie par les talents de Mesmer, devenue Kirlia, de sa jumelle Tanaquil et de Miku, elles avaient pu rompre la glace magique et tirer Khan de son sommeil. Très mal en point, il avait fallut tous les talents que Miku et que ses aide pouvaient offrir. Celle-ci était partie en voyage, emmenant Mesmer avec elle. Au départ, la Kirlia avait fait quelques difficultés, ne voulant pas quitter Khan, son seul repère, mais celui-ci l’avait encouragé à partir : rien de tel qu’un voyage et qu’un lien qu’il devinait très particulier, entre elle et sa jumelle, elle et Anthere et Miku et Anthere. Des liens aussi compliqués que salutaires, il en était persuadé. Du reste, il était trop mal en point pour voyager. Il lui avait fait promettre d’être docile. Leur conversation était restée secrète. Ainsi, Miku et Mesmer parties, Khan profitait de sa convalescence pour réfléchir, revoir des scènes du passé et utiliser tous ses talents pour se souvenir de ce qui était arrivé dans l’auberge et établir un plan. Il lui était évident qu’il ne devait pas attendre de voir Mesmer rentrer éventuellement bredouille.

Ainsi, un matin, il avait lui aussi disparu. Selon le plan initial d’Anthere, il se rendit à Alfen et traçant une présence qu’il connaissait, il retrouva Horizon, qui lui fit part de sa propre aventure et des quelques détails qu’il savait. Connaissant Anthere mieux que quiconque Khan avait suggéré de trouver l’endroit où elle n’aurait pu blesser personne avec sa magie. Là où, loin des gens pour ne pas être retrouvée par ses pairs, les Pokémon étaient immunisés contre la glace. Déçu d’avoir voyagé si loin et si longtemps pour revenir quasiment au point de départ, ce fut Horizon le premier qui pensa à la Banquise. Khan utilisa son pouvoir de Téléportation pour y retourner rapidement, avec le Marill. Ensemble, d’ouest en est, ils parcoururent les longues plaines gelées à sa recherche. Ni Khan, ni Horizon n’essayèrent de retrouver Ourasi ou Quidam, ce serait chercher une épine dans une meule de foin et du reste, ils étaient certains que leurs deux amis feraient tout eux-mêmes pour les retrouver. Partir à leur poursuite serait bien trop fastidieux. Et ils avaient raison.

Si Quidam avait été retrouvé avant de remettre la patte sur ses amis ou Anthere, providentiellement par Abigaël, Ourasi était lui, détenu dans son pays natal, loin du désert qui l’avait vu naître et où il avait failli être repris par les humains de son clan natal. Une longue course-poursuite dans le désert, qui l’avait contraint à évoluer pour échapper au mercenaires, comme aux quelques membres de sa tribu, menés par Rajat. Devenu l’enjeu d’une capture, les humains, mercenaires, autochtone et deux Flamenois, Molly et White qu’il se souvenait avoir déjà rencontrés, s’étaient battus pour l’obtenir. Au final, White s’était accidentellement retrouvé sur le dos d’Ourasi, fraîchement évolué en Galopa, qui s’était enfui à une allure d’enfer, suivit par Molly, montée sur Tamekyn. Par la suite, ils avaient réussi à le mener vers des corrals dans la pension de la jeune femme et le garder quelques mois. Extrêmement agressifs envers les humains, aucun n’avait pu l’approcher, mais s’était montré plus tolérant avec les Pokémon. Jusqu’à ce qu’un jour, les employés, à l’heure du nourrissage, ne puissent rien faire d’autre que le voir sauter la barrière et s’enfuir dans un galop si rapide, qu’aucune de leur monture ne put jamais le rattraper.

Fidèle à son  caractère de feu, Ourasi avait repris des forces dans la pension de Molly. Ses forces et ses esprits retrouvés, il avait finalement sentis l’appel de son écurie, de celle qu’il jugeait être sa maison et avait repris une piste déjà emprunté quelques années auparavant. A nouveau, le Galopa partit pour des mois de voyage, pour retourner vers la petite ferme. Parcourant seul des milliers de kilomètres pendant des mois, il avait atteint les alentours de Loukaï, lieu de sa capture par Anthere, quand il sentit une piste connue. Reconnaissant Horizon par son flair, il n’eut aucun mal à le retrouver rapidement, ainsi que Khan. Réunis, il ne manquait alors plus qu’un Pokémon disparu. Souffrant du froid, Khan avait décidé de profiter un peu de la bienveillance des habitants du village pour se réchauffer, avant de repartir. Par la même providence, un groupe d’hommes particulier étaient arrivés en soirée et avait commencé à interroger les villageois. Usant de ses pouvoirs psychiques, Khan se permit une légère intrusion mentale, qui leur permit de découvrir leur identité. Ourasi n’avait pas été le seul à vouloir retourner sur un lieu qu’il avait fréquenté avec Anthere. Les hommes de son prétendant. Son futur mari était donc toujours sur le coup. A vrai dire, il n’avait pas pensé qu’il s’obstinerait à la retrouver, mais visiblement, cet homme n’avait pas l’intention de laisser s’échapper celle qu’on lui avait promise… Échangeant un regard, il était alors certain qu’ils ne devaient pas se faire voir d’eux, mais que Khan pourrait sûrement en apprendre plus, s’il pouvait l’approcher.

Perché sur le dos du Galopa, le Marill et le Natu pistèrent à bonne distance les humains, faisant route inverse, vers le nord du pays. Arrivé sur la Banquise, s’était, selon les informations que Khan avait extraites des pensées du chef du groupe, le dernier endroit où la Sorcière du Nord (Anthere selon ce que savaient les hommes), avait été vue pour la dernière fois, par une mercenaire. Les hommes repartirent, laissant Ourasi, Horizon et Khan seuls. La situation était pire qu’ils ne le pensaient.  Même si la notion de « contrat » leur était étrangère, leur instinct leur soufflait que cela ne valait rien de bon. Ils parcoururent ensemble de nombreux kilomètres, sans trouver personne. Ni Quidam, ni Anthere.  Jusqu’à ce qu’ils rencontrent un troupeau de Pokémon aussi impressionnant que nombreux. Par chance, les Dragmara leur vinrent voloontier en aide, leur confiant les informations qu’ils espéraient. Le mâle alpha de leur troupeau était venu au secours d’une humaine, il y avait de cela de nombreuses lunes et ils avaient disparus dans l’effondrement de la falaise. Mais ils avaient su plus tard, qu’un troupeau de Pokémon aquatique leur était venu en aide. Bien qu’ils ne semblaient pas attendre le retour de leur ancien chef de harde, les Dragmara avait l’air content de savoir qu’il était sûrement sortit d’affaire.

A partir de là, ce fut Horizon qui plongea dans les eaux glaciales du pôle nord pour retrouver le troupeau de Démanta, qui lui confia les derniers éléments manquants. L’un des leurs les avait quittés pour sauver un Dragmara et une humaine de la noyade, avant de s’envoler pour la terre flottante. Comment avaient-ils fait, Ourasi, Horizon et le Natu n’en savaient rien… Anthere ne savait pas se téléporter. Khan en revanche, le pouvait.

Mais les trois Pokémon n’étaient pas les seuls à chercher Anthere, quelques autres de ses amis, s’étaient lancés à sa poursuite, dès que d’étranges rumeurs s’était faites entendre. Parmi ceux qui cherchaient la jeune femme, Ryô Saeba, pensait avoir trouvé une nouvelle piste. Le Mizuhanais alluma une cigarette et jeta sa veste sur son épaule.  Pendant l’absence des femmes qui l’avaient engagé, il avait de nouveau étudié les éléments qu’ils avaient réussi à réunir. Et une annonce en ville, sur laquelle il tomba, lui valut d’allumer une seconde cigarette, avant de se rendre dans son bar préféré. Devant son verre, il songea à cette étrange histoire. Cette jeune femme dont le portrait le laissait rêveur, accumulait les malchances. Il était, sans aucun hasard, tombé sur quelques-uns des gardes du corps de l’homme qu’on lui avait choisi. Ils avaient essayé de prendre l’un des Pokémon de la jeune femme, confié à la championne de Fla’or. Ils n’y avaient pas réussi et s’était fait mordre par la propriétaire des lieux. Une femme aux cheveux rouge, comme un coucher de soleil, pleine d’une fougue sauvage.

S‘infiltrant parmi eux, prétextant une tournée générale, Ryô n’avait pas appris beaucoup plus de choses qu’il ne savait déjà. Sauf une annonce publique inquiétante, qui complétait l’autre qu’il avait vu le matin même. L’une concernait de mystérieuses attaques dans des jardins d’Alfen, l’autre l’échappé d’un des Pokémon de la « Sorcière ». L’affiche se terminait par une pique « voilà ce qui arrive quand on refuse de laisser faire les autorités compétentes ». Ryô jeta son mégot. Il devait avertir Trellia que le Galopa n’était plus à Flamen et que deux autres Pokémon avaient été retrouvés à Nalcia. Il y avait aussi cette bataille entre un dragon et le Florizarre de ses parents. Tout en quittant le bar, il fit le compte. Le Phyllali était toujours chez la rouquine de l’Arène. Le Galopa avait fichu le camp. Deux autres étaient à Nalcia, d’après ce qu’il avait compris. Mais les gardes du corps n’avaient visiblement pas su mettre la main dessus. Ils savaient qu’ils étaient deux, en tout cas. Trellia lui avait dit que le Nidorino avait été retrouvé par Abigaël elle-même. Il en manquait deux autres. L’un disparu depuis bien avant toute cette histoire qui avait brièvement refait surface à la ferme, l’autre, depuis le début.

Son enquête était difficile. Il se mit à pleuvoir. Ryô ne pouvait s’empêcher de penser à la bizarrerie de tout cela. Ses Pokémon s’étaient retrouvés dispersés dans chacun des quatre pays d’Érasia. Mizuhan, pour deux d’entre eux, l’un blessé, l’autre non. Terros où la jeune femme avait voyagé, Nalcia, où ses parents avaient habité par le passé et Flamen, pour une raison inconnue. Mmm. Ryô regarda le ciel noir. Es rideau de pluie s’abattaient sur la ville, des trombes d’eau. Tenkei était le seul endroit où ils n’avaient pas encore cherché et s’était aussi là qu’étaient nés ses pouvoirs. Lui en tout cas, partait sur les traces des deux Pokémon de Nalcia.

Le périple d’Anthere avait effectivement été long et semé d’embûches. Après une longue errance, elle avait enfin trouvé le lieu où personne n’aurait à subir sa malédiction. Car ses pouvoirs n’étaient que cela. Suivant la mélodie de la rivière pour le confort de ses  gardiens, elle avait sentit que cette histoire prendrait fin à son terme. Ce qui fut assez amusant, car son terme, était son point de départ. Anthere avait évité les villes, les villages, mais éviter Linaewen et ses habitants était délicat. L’entrée de la grotte était jolie. Avec le renouveau de la belle saison, elle était très fleurie, mais sur son passage, ses pouvoirs se manifestèrent. Les tapis de fleurs et les différentes plantes furent givrées sur place, dans leur plus belle livrée. Il faisait si froid d’ailleurs, dans cette grotte, qu’elles ne dégèleraient plus jamais. Mais ce n’était que des fleurs et Anthere trouva l’endroit très poétique. Suivant un chemin instinctif, les endroits les moins exposés au froid étaient légèrement fleuris. C’est au fond d’une galerie lumineuse, magnifique, bleue, blanche, avec des floraisons comme des cristaux qu’Anthere su qu’elle était arrivée. Elle grimpa sur l’un des promontoires. Ce n’était pas très grand, mais c’était beau. Les cristaux de glace reflétaient la lumière et elle se trouvait comme dans un jardin fleuri. Un jardin éternel. Elle posa ses affaires derrière elle, avec soin, bien qu’elle ne comptait pas s’en resservir.

La seule chose qu’elle garda en main, fut l’orbe rose qu’elle avait trouvé un jour sur les rives e la rivière Sonata. L’orbe brilla, alors que tous les sentiments lui revenaient en une vague unique. Anthere sentit ses pouvoirs l’envahir, en accord avec ses émotions et ses sentiments. A côté d’elle, les jasmins se cristallisèrent.

[Bienvenue dans le dernier acte de cette longue (en)quête !

Mon post se passe en trois temps, ce qu’on vécut les Pokémon après avoir été retrouvés ou non, l’enquête de Ryô Saeba juste après le départ d’Abby pour Tenkei et l’arrivée d’Anthere dans la grotte, il y a de cela quelques mois.]

[Abigaël d'Alma]

Sur le dos de son Drattak, le Chevalier filait en direction du nord-ouest, partant d'Abyan pour, elle l'espérait, enfin retrouver son amie. L'enquête qui avait impliqué Abby, deux de ses soldats, un détective privé et une autre amie de la Mizuhanienne avait permis d'assembler petit à petit les pièces du puzzle, et alors qu'Elvira était partie de son côté avec une Nalcienne (une « Marcheuse de Rêves », selon ses dires, quelqu'un plus apparenté au style d'Anthere qu'au sien, donc), Abby s'était directement rendue à Dyrinn. Là-bas, comme escompté, elle avait retrouvé certains des hommes de son père, qui l'avaient renseignée sur quelques points essentiels, à savoir les us et coutumes des locaux, leur rapport aux étrangers et les interdits à ne pas braver durant son séjour. Après avoir passé la journée dans la Tribu de la Terre, Abigaël était partie pour Abyan, un guide recruté par ses pairs lui ayant donné rendez-vous à la surface pour la mener jusqu'à la cité sous-marine. Même une guerrière comme elle avait trouvé le décor surprenant, mais elle n'avait pas eu le temps de s'attarder dessus, préoccupée par le sort d'Anthere.

Une fois sur place, elle avait sillonné les rues de la ville accompagnée de Rurick, le Gallame de son père, interrogeant la Garde quand elle croisait l'un de ses membres. Fort heureusement, les autochtones s'étaient montrés plutôt coopératifs, malgré la lourde armure que portait la fille du Duc, et de fil en aiguille, ils l'avaient dirigée vers Paloma, une native d'Abyan elle aussi membre de la Garde et Maîtresse de l'Esprit, en plus d'être Gardienne. La Vandale était tombée sur un homme qui se souvenait vaguement d'une fille ressemblant à la description donnée par le Brigadier, mais il lui avait conseillé d'aller voir la dénommée Paloma, arguant qu'elle avait une bien meilleure mémoire que lui et qu'elle saurait lui dire avec précision si les données se recoupaient véritablement.

Paloma lui avait alors raconté l'attaque du Démon, bien longtemps auparavant, et lui avait décrit la jeune femme qui l'avait aidée bien malgré elle. Des yeux verts, un accent plutôt prononcé attestant de ses origines érasiennes, une peur et une timidité étranges et des pouvoirs de glace qui jaillissaient sans crier gare... Pas de doute, Paloma avait rencontré Anthere. Néanmoins, cette dernière était accompagnée de deux Pokémon, un Démanta et un autre ressemblant à un Dragon quadrupède croisé avec un saurien maîtrisant la glace. Elle les avait donc récupérés après sa fuite, car Abby ne connaissait pas ces deux créatures. Aux dires de la jeune Abyanaise, ils étaient suffisamment forts pour la protéger, et la Terrosienne avait été soulagée, quelque part, de savoir que son amie n'était pas complètement seule. Finalement, elle avait demandé à Paloma, après avoir réfléchi à l'endroit où aurait pu fuir le Défenseur terrifié par ses pouvoirs :

« Quel est le lieu le plus froid du continent, où vous n'iriez pas même si votre carrière en dépendait ? »

Quand la femme de la Garde lui avait répondu « la Grotte Gelée », le Chevalier avait acquiescé, remercié son interlocutrice et pris la direction des services postaux. Rédigeant à la hâte un message pour Elvira, lui demandant de la rejoindre là-bas avec la dénommée Miku, elle en avait fait un autre pour Trellia, envoyé à la caserne à Seian, ne sachant pas avec précision où elle se trouvait. Puis, elle avait accordé une nuit de repos à Uramu, et avant de quitter Abyan, elle s'était adressée à Quidam, qui était dans un état de colère permanent depuis sa capture par Abby :

« Okay, on l'a probablement localisée, et dès qu'on la verra, je te laisserai la retrouver, mais jusque-là, faut te tenir à carreau, vu ? Je sais que tu me fais pas confiance, et c'est réciproque, crois-moi, mais j'en ai ma claque de devoir t'assommer tout le temps. Je préférerais te trimballer dans ta Ball, mais tu sais comme moi que je l'ai pas, alors faudra faire avec, vu ? »

Bizarrement, le Nidorino avait paru plus calme qu'à l'accoutumée, même si son agitation que trahissaient ses oreilles et ses mouvements incessants avait fait grogner le pauvre Uramu plus d'une fois. Le voyage fut long, et le Chevalier aborda la ville de Linaewen à la tombée de la nuit. Comme prévu, les Guerriers Ailés d'Aliphyr en patrouille vinrent l'accoster en lui intimant de décliner son identité, et après s'être présentée comme gradée de Terros, elle expliqua la situation en érasien, ayant renvoyé le Gallame de son père à son propriétaire légitime. L'un des soldats, bilingue, traduisit, et après plusieurs longues et précieuses minutes perdues en discussions inutiles, Abigaël fut autorisée à continuer, avec des avertissements des autochtones sur la dangerosité de sa destination.

« Ouais ouais, je sais, mais ça ira, je me débrouille, vu ? Allez, salut hein. »

Sur ces paroles peu conventionnelles, Abigaël d'Alma, Brigadier de Galon Un de son état, prit congé des Guerriers Ailés, faisant descendre Uramu en piqué quand la Grotte fut en vue. Effectivement, Paloma ne lui avait pas menti : la température avait drôlement chuté, même aux abords de la cavité, et la Terrosienne sourit en faisant descendre Quidam.

« C'est pour bientôt, don't worry. »

Le Drattak ouvrit des yeux ronds en voyant l'expression de sa patronne. Pour une fois, elle n'avait pas un rictus carnassier et sadique, mais un vrai sourire, normal, comme une humaine normale. C'était inédit, foi d'Uramu ! Englouti par le rayon lumineux de sa sphère, il grava ce souvenir dans sa mémoire, tandis qu'une preuve de plus des sentiments que pouvait éprouver Abigaël en de rares occasions s'ajoutait à sa conviction. La Lune était haute dans le ciel, mais le Chevalier n'y prêta aucune attention, focalisée sur l'horizon. Enfin, la silhouette d'Elvira, accompagnée d'une fille frêle aux cheveux démesurément longs (et bleus !), se découpa dans la nuit, et tandis que la Ptéra et l'Altaria se posaient, la jeune femme aux yeux fauves lança :

« À mon avis, vous êtes pas assez couvertes pour ce qui nous attend. Enfin, in my opinion. C'est vous qui voyez, après tout. »

[Elvira Greyhunt]

Contrainte n’7. Se projeter dans le futur.

Elle est silencieuse et somnolente sur le dos de sa Ptéra, les paupières de la rouquine bougent rapidement. C'était un signe qu'elle rêve et que ce même rêve était agité. Malgré la détresse de sa jeune maîtresse, la Ptéra continue sa course, suivant la monture de Miku sans broncher. Elle savait que dernièrement, les rêves de la guerrière étaient agités. Selon le dire de la Mentali, à qui la dragonne millénaire, c'était un peu confiée sur l'état de son humain. La Féline lui avait tendrement souri à ce moment-là, mais Khaliset avait détecté une once de tristesse dans son regard. La Ptéra n'avait pas compris le sentiment d'impuissance que ressentait la Mentali, mais elle avait ressenti de la compassion pour la Féline mauve. Ensuite, elles étaient restées un peu silencieuses, observant la lune qui descendait lentement dans le ciel de Dyrinn. À ce moment, la Mentali s'était confiée à son tour, parce qu'elle jugeait importante que la dragonne connaisse la vérité.

*Elle revivait des moments difficiles, mais depuis qu'elle a rencontré Nestor et qu'ils ont partagé un moment intime, ses rêves ont changé et sont devenus des visions des futurs. Je ne sais pas comment l'expliquer, je ne suis pas une experte en vision, il faudrait demander à Nestor, mais parfois, je regarde ses rêves… J'ai un peu d'espoir, qu'à la fin elle trouvera le bonheur, mais son chemin sera parsemé de douleur… Les visions montrent… Non, laisse-moi plutôt te les montrer…* Avait ensuite terminé Sitara avant de se rapprocher et de partager ces mêmes visions.

***

Vision 1 ;
En ce moment même, le noir est maître dans la pièce. Quelques secondes s'écoulent avant que les paupières de la rouquine ne s'ouvrent et que la Ptéra voit le parfait reflet d'Elvira, mais en plus vieille. Quelques pattes d'oie marquent les coins d'œil de la femme qui est assise tranquillement en face d'elle. La femme d'un âge plus avancé que le dénonce son corps, repousse la longue mèche rouge qui cache le côté gauche de son visage, dévoilant la partie brûlée de son visage. Même si les cicatrices avaient très bien guéri, elles en restaient tout de même vilaines. « Tu veux bien répéter. » Murmure lentement la voix brisée d'Elvira. « Il est toujours envie… Je peux te dire où il se trouve, mais à une condition. » Murmure la voix suave de sa mère. « Une condition ? Tu viens, ici chez moi, » commence Elvira en étirant les bras de chaque côté d'elle, dévoilant le Dojo d'Otaï qui était en piteux état. « Pour m'annoncer qu'il est toujours vivant et tu crois que je vais rester calme ? » Murmure froidement Elvira. Derrière elle, par la fenêtre défoncée pour permettre temporairement à Valkas de passer, le mastodonte avait fait son approche, ressentant la colère noire de sa maîtresse. « Calme-toi mon enfant… Je suis ici pour un travail d'équipe, nous voulons tous les deux notre vengeance, mais tu veux encore plus récupérer Médérick. » Souligne la femme qui s'était légèrement redressée. Même si la maîtresse de l'esprit et des rêves, était puissante, elle savait que sa fille l'était tout autant, sans parler des Pokémon qui étaient présents. Même s'ils étaient silencieux, elle les savait tous très attentifs à la situation. « Parfait, mais trahis-moi et tu le regretteras. » Lui avait assuré la rouquine. « Ce n'est pas mon intention, j'ai terminé de me faire des ennemis. » Lui avait assuré à ce moment précis sa mère biologique.

***

Vision 2 ;
La Ptéra est surprise par le changement de vision et elle se sent sursautée quand un éclair éclate dans le ciel, laissant apparaître le corps de la féline mauve qui sursaute elle-même sur les épaules de la fière guerrière. La pluie éclate enfin, arrosant d’une haine torrentielle le territoire qu’elle dévore des yeux. Pourtant, aucune pluie ne vient atterrir sur elle, protéger par un bouclier invisible. Tout en étant nerveuse et excitée à la fois, la rouquine joue habilement de ses doigts d’acier, les rendant aussi aiguisé que des rasoirs avant de leur redonner une apparence plus humaine. On aurait dit un prédateur prêt à bondir sur sa proie. Depuis les années, elle avait grandi, maturée et beaucoup apprirent des autres. Elle avait affiné plusieurs de ses techniques, qu’elles soient martiales ou élémentaires et maintenant, elle allait enfin pouvoir tourner la page sur un chapitre de son ancienne vie. Il lui fallait juste, être encore un peu patiente et attendre le signal. Sirille, sa mère biologique, lui avait assuré qu’elle ne pourrait pas le manquer. La mission de base était simple, récupérer des papiers importants pour Sirille et récupérer Médérick qui se trouve dans cette prison souterraine. Avec beaucoup de recherches, Sirille avait réussi à trouver la cachette secrète de Saramis, leur ennemi juré. Celui même qui est retourné Sören contre elle et qui avait essayé de la tuer. Il avait presque réussi. Il y avait également un autre objectif à sa mission, Sören, mais tout le monde ignorait si le monstre était là. Sirille n'avait trouvé aucune information sur la pauvre créature qui avait été manipulée. Après une rapide discussion mentale entre Elvira, Axill, Béleth et Sitara, ils avaient conclu qu'il serait plus sage que ce soit Sitara qui s'occupe du Cizayox qui serait sûrement dans un état psychologique très fragile. Après que l'éclair bleu a fendu le ciel, le signal qu'elle attendait, l'Ectoplasme lui avait demandé comment elle allait pénétrer la forteresse. À cet instant, la rouquine avait simplement souri en répondant qu'ils allaient passer par la porte d'entrée. Tous avaient frissonné en réalisant l'idée de base de la guerrière et tandis qu'elle sortait le mastodonte de sa Noigrume, elle saute sur son dos et lui donne l'ordre de dévaler la pente.

En moins de deux minutes, elle avait défoncé l'entrée et avait donné des ordres bien précis à tous. Pendant qu'ils se séparent tous vers leurs objectifs respectifs, Elvira laisse Béleth gérer les ennemies surprises qui voudraient la prendre de dos et elle change les doigts de sa prothèse de métal en griffes acérés. Elle fend l'air telle une furie enragée, perfore et tranchent les pauvres âmes, qui ne sont pas si pauvres pour le malheur qu'ils ont eux-mêmes apportés, qui ont le malheur de croiser son chemin. Le sang jaillit des corps, sans même qu'elle ne montre pas du dégoût quelconque à la situation. Toutefois, la Ptéra qui reçoit les visions, est surprise par la violence que fait preuve Elvira et c'est simplement à cet instant qu'elle réalise le désespoir qui habite sa maîtresse face à ce qu'elle cherche réellement. Le dernier homme qu'elle croise est la victime de son interrogation et pendant qu'elle le tient fermement par la gorge, le laissant sentir les lames de rasoirs acérés elle parle froidement ; « où est Médérick ? Je sais qu'il est ici… Parle rapidement où je te ferais tellement souffrir que tu me supplies de t'achever rapidement. » L'homme avale de travers et essaye de s'exprimer ; « Cellule… 375… » Il a, à peine terminé sa phrase qu'elle passe, sans broncher en le regardant toujours froidement, les doigts au travers de sa gorge, lui sectionnant la tête. La Ptéra frisonne devant une telle froideur et tandis que sa maîtresse chasse le sang qui souille sa main de métal, elle reprend sa route en regardant le numéro des cellules. Pressant le pas en voyant le numéro qu'elle cherche à se rapprocher, la dragonne ressent la crainte et la fébrilité prendre place dans le corps de la guerrière. C'est quand Khaliset voit la rouquine défoncer la porte de la cellule et qu'elle semble se précipiter sur un corps fétiche qu'elle comprend que sa maîtresse est enfin complète.

***

Vision 3 ;
La troisième vision surprend agréablement la dragonne. Elle revoit le dojo comme dans la première vision, mais dans un état parfait. Il avait été remis à neuf et deux joies de vivre s'en dégagent. Dans l'air chaud de l'endroit, elle entend les cris d'entraînements des étudiants qui effectuent leurs Kamas habituels. Pourtant, Khaliset est frappé par une vision bien étrange de sa maîtresse… Elle est enceinte et pas de quelques semaines, mais plutôt des mois. Tout en se laissant submerger par la joie intense de la voir ainsi, aussi rayonnante que la lumière. La dragonne observe une légère interaction entre la rouquine et un homme avant l'arrivée de l'homme qu'elle reconnaît de l'autre vision. Il est en bien meilleur état et semble rapidement prendre les choses en main avant de chasser gentiment sa dame vers l'intérieur de la maison. Elle remarque l'ombre de plusieurs Pokémon qu'elle reconnaît donc la sienne qui sillonne le ciel. La vision se brouille un peu pendant que le mari revient l'intérieur, laissant place à une chaude soirée d'été ou des cris féminins et animaux s'entre mélanges dans l'air. Devant les yeux abasourdis de Khaliset, elle voit Elvira en labeur, qui se débat sous la douleur de son accouchement. La rouquine semble tellement affectée que la terre craque autour d'elle, obligeant les propriétaires à refaire quelque réparation. La Ptéra remarque que l'homme est Zoroark shiney faire les cent pas à l'extérieur de la maison, visiblement inquiet de la situation. Ils sont rapidement rejoints par Elrin qui entraîne le jeune homme vers la ville. Dans un nouvel accord parfait, Elvira et la Zoroark poussent un autre crie pendant qu'elles commencent à donner naissance à leurs enfants respectifs. La Ptéra reconnaît Margaret qui fait office de Femme-sage et elle est heureuse de voir que les deux femmes ne se sont pas perdues de vue. Puis le temps s'écoule très rapidement avant que les deux femmes enceintes n'accouchent enfin. La joie qui apparaît sur le visage d'Elvira réchauffe le cœur de la Ptéra, elle ressent elle-même, une puissante joie face à ce petit moment qu'elles ont partagé.

***

Depuis que la Mentali lui a montré ses visions du futur d'Elvira, Khaliset est un peu sur un petit nuage. Elle sait que le parcours de vie de la rouquine sera parsemé de problème et qu'elle souffrira, mais elle sait également qu'elle finira par avoir une vie plus paisible. Tout en battant des ailes, la Ptéra millénaire reconnaît l'imposante stature du chevalier qui les attend plus bas. Toutefois, certaines paroles de la Mentali lui reviennent en tête. *Ce qui est le plus triste dans tout ceci, c'est qu'elle ne se souvient pas complètement de ses visions… Elle croit qu'ils sont des souvenirs étouffés ou des chimères qui sont là pour la hanter… Je n'ai pas le courage de lui avouer, parce que Nestor m'a dit que parfois quand quelqu'un connaît son futur, ce même futur peut changer et être alterné d'une autre manière… * ses paroles remplies de tristesse, marquent encore le cœur de la Ptéra qui avait compris qu'elle ne pouvait pas en parler à Elvira. Dans un long soupir, elle tire sur sa guide et réveille l'humaine qui ouvre paresseusement les yeux. Tout en se posant au sol, la rouquine la remercie avant de la rappeler dans sa Noigrume. « I know… But, on a fait avec ce qu'on avait. On a plusieurs épaisseurs et on a trouvé leurs meilleures capes rembourrer de fourrure. Tu crois que ton armure sera mieux . Avec autant de métaux, tu risques de finir en glaçon ! » Réplique la rouquine avec un petit sourire en coin. Malgré l'importance de l'évènement, Elvira semble plus détendue que la dernière fois qu'elle est rencontrée Abby. « Bon, rapide présentation avant d'aller ''freeze like ice cube ". Miku, Abby, Abby, Miku. » Termine la guerrière en présentant les deux femmes aussi platement.

Explications / Suivis:

[Miku Hatsune]

« J'ai rapporté des dahlias et du jasmin... »

Emmitouflées dans une immense cape, collées l'une à l'autre, Miku et Mesmer se serraient sous le tissu pour échapper à la morsure du froid. Les plumes de l'Altaria, bien que chaudes, ne suffisaient pas à les protéger du vent, et la Nalcienne préférait économiser ses forces au cas où Anthere aurait besoin d'aide quand le groupe la retrouverait. Tanaquil était dans sa sphère pour éviter de surcharger Nebula, mais l'humaine et la Gardevoir tenaient la Ball contre elles, dans une communion qui les isolait toutes les trois du reste du monde. Pour une fois, la Marcheuse n'eut aucun regard pour Elvira, son attention entièrement consacrée à leurs futures retrouvailles avec la brune aux yeux verts. Subitement, le doute l'envahit. Et si elle n'était déjà plus là-bas, finalement ? Si elle s'était enfuie de nouveau, de peur d'être retrouvée, ou bien mise en danger par une quelconque menace ? En sentant le regard de Mesmer s'attarder sur elle, elle inspira profondément, alors que ses mots résonnaient dans son esprit. « Elle y est, j'en suis certaine. » Si la Gardevoir l'affirmait, alors il n'y avait aucune raison pour que ce ne soit pas le cas. Les pouvoirs des jumelles dépassaient de loin les siens, en matière de perception et de ressenti, du moins.

« Oui, tu dois avoir raison. Pardon d'avoir douté. »

Avec une expression qui indiquait qu'elle ne lui en tenait pas rigueur, la Gardevoir appuya sa tête sur l'épaule de l'humaine, alors qu'elles resserraient leur emprise sur l'abri de Tanaquil. Le voyage ne fut pas aussi long que prévu, les trois êtres étant enfermés dans une bulle que rien ne semblait pouvoir détruire, et l'entrée de la Grotte Gelée se profila rapidement à l'horizon. En contrebas, la silhouette d'une guerrière expérimentée en armure noire se tourna vers eux, et les interpella en commentant leur tenue. Sans se démonter, Elvira répliqua, moqueuse, et la femme aux yeux fauves haussa les épaules dans un cliquetis métallique. À première vue, son armure était ordinaire, mais certains éléments semblaient faits de terre solidifiée. Il se dégageait d'elle une aura de puissance et d'assurance que la Nalcienne perçut sans mal, et elle comprit que l'amie d'Anthere était l'exact opposé de ce qu'elles étaient toutes les deux. Les deux Défenseurs prônaient la douceur et la bienveillance, alors que le colosse d'en face n'avait pas l'air très porté sur la gentillesse et la discussion... Enfin, si Elvira et Anthere la côtoyaient, et si elle était là, c'était qu'elle était digne de confiance.

Sautant à terre avec souplesse, Miku s'inclina profondément devant la Terrosienne, avant d'ajouter :

« Miku Hatsune, Marcheuse de Rêves et Prêtresse du Temple de l'Air Boréal. Je suis une amie d'Anthere. Voici Mesmer, je pense que vous la connaissez, même si elle a changé depuis votre dernière rencontre. »

La Gardevoir salua rapidement Abigaël d'un geste de la main, tandis que sa jumelle sortait de sa sphère pour se tenir enfin à ses côtés. Après avoir rappelé Nebula, Miku se tourna vers Quidam, qui avait lui aussi évolué depuis la dernière fois, s'approcha de lui et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur. Se remémorant sa rencontre avec Atlas, son Nidoking, elle lui murmura quelques mots inaudibles pour les autres, attrapa les lourdes chaînes qui l'entravaient et suggéra au Chevalier de l'en libérer, ce qu'elle fit sans discuter. Maintenant qu'ils étaient réunis, ils allaient pouvoir entrer dans la Grotte Gelée... Encadrée des deux Gardevoir, et contre toute attente, ce fut la Marcheuse qui pénétra la première dans la cavité. Elles avaient hâte de retrouver la Mizuhanienne, mais appréhendaient malgré tout l'instant fatidique.

[Je rends donc le contrôle de Quidam et de Mesmer à Anthere dès la fin de ce post ^^]

[Anthere Osarian]

Mais dès qu’Uramu se rapprocha suffisamment du sol, Quidam sauta à terre, ratant sa réception et glissant sur le sol gelé. Cela n’eut aucun impact sur lui et il se retourna aussitôt pour faire face à Abigaël et hérisser ses piques, crachant son venin, au propre, comme au figuré, sur le Chevalier et le Dragon. L’apparent calme du Nidorino n’avait été qu’une feinte, quand il avait comprit que voyager sur le dos du Drattak serait bien plus rapide pour lui que d’y aller à pattes par ses propres moyens, mais maintenant qu’il y était… Quidam ne cessait de tirer et de charger, tour à tour, inlassablement. Après quelques minutes de rébellion, il vit lui aussi arriver Elvira, ainsi qu’une autre femme qu’il connaissait bien. Miku, qui était une grande amie d’Anthere et qui lui ressemblait sur beaucoup de points. Il sut qu’elle ne supporterait pas de le voir enchaîné comme il l’était et il se calma aussitôt, s’affairant à prendre un air abattu. Un Gardevoir se trouvait avec elle, mais… Ils échangèrent un regard et Quidam et Mesmer se reconnurent, ce qui était plus simple pour l’une que l’autre. Mais bien décidé à faire selon son idée, Quidam reporta son attention sur Miku, qui ne tarda pas à lui ôter es chaînes. Loin d’être bête, Quidam se laissa faire… Pour que Miku se soit lancée elle aussi à sa poursuite, c’est que la situation d’Anthere était encore plus mauvaise qu’il ne le pensait !

Mais dès qu’il fut libre, le saurien fit volte-face, sans viser Abigaël à la tête, avec ses piques et se précipiter à l’intérieur de la grotte. Surprise de l’état d’énervement, de rébellion et d’hostilité de l’un de ses compagnons, surtout après une si longue absence et alors qu’ils allaient enfin tous se retrouver, Mesmer tenta de le suivre, mais les piquants qu’il semblait disperser et réserver à tout le monde la dissuada d’essayer de l’arrêter. Quidam était un Pokémon au fort caractère, mais jamais il ne s’était montré méchant… Pour autant qu’elle pouvait l’en juger. Du coup, Mesmer sembla plus inquiète elle aussi et se retourna vers Miku, sans savoir quoi dire. Si Quidam était dans cet état là, il devait y avoir une excellente raison et elle prit peur, pour ses autres compagnons et pour Anthere. Et si un malheur était arrivé ? Quidam savait probablement quelque chose qu’ils ignoraient… Fébrile, elle accorda à peine un regard aux autres et s’engouffra à son tour dans la grotte, frissonnant de froid et d’angoisse. Comme un parfum, elle sentait des émotions flotter dans l’air, toutes sortes d’émotions, mais qui lui glaçaient le sang… Ce qui n’allait pas tarder à arriver, si elle ne se dépêchait pas !

Prise par un sentiment d’urgence, sans savoir s’il lui appartenait ou non, Mesmer se précipita dans la grotte, sans prendre le temps d’avertir Tanaquil. Mais plus elle avançait dans la grotte, plus Mesmer se sentit perdue. Le blanc et le bleu de la glace et de la neige, la beauté des profondeurs céruléennes et des fleurs gelées étaient en totale contradiction avec les émotions qui s’étaient figées dans le temps, comme tout le reste. Le calme et la sérénité cristalline des lieux avaient un parfum étrange, de quelque chose de réalisé, d’un sentiment de fin. A  mesure qu’elle avançait, Mesmer fut surprise de rencontrer des Pokémon, mais pas des Sans Humain. Une impression étrange la saisit… En plus d’un mauvais pressentiment, ces Pokémon n’étaient bien évidement pas inconnus… Pour la moitié d’entre-eux. Elle rejoignit Quidam, et deux des Pokémon se précipitèrent à l’entrée de la grotte, alertés par Quidam. Quidam et Mesmer étaient les derniers arrivés et ils avaient élus domicile dans cette partie des galeries.

Envahit par l’ambiance glacée, les Pokémon frissonnaient nerveusement. La seule chose qu’ils pouvaient faire à présent, était de défendre cet endroit. Une grande raie manta planait au-dessus de l’eau qui se dégelait près de l’entrée et se mouvait en un petit ruisseau, accompagnant un immense étalon à la robe crème et à la crinière de feu. Le retour inespéré de ses compagnons rendait Ourasi particulièrement inquiet, il n’avait plus l’habitude d’être accompagné depuis longtemps, mais s’ils pouvaient être là, il était certain que les humains aussi. Ourasi n’aimait pas les humains, pour un tas de raisons et si seule Anthere avait gagné son amitié, les autres avaient tout intérêt à ne pas l’approcher. Il savait d’avance ce qui arriverait si on se rendait compte de ce qui se trouvait plus loin et il avait convaincu que si les deux gardiens voulaient jouer leur rôle jusqu’au bout, personne ne devait franchir l’entrée de la grotte… C’était d’ailleurs en partie grâce à lui que les rares aventuriers qui avaient tenté de rentrer dans cette partie de la grotte, étaient repartit plus vite que leur ombre !

Juché sur une roche gelée, il vit s’approcher des ombres et renâcla. Il reconnut immédiatement trois des humains. Ourasi savait ce qui attendrait Anthere si les siens la retrouvaient… Tout comme ce qui lui arriverait à lui, s’ils étaient séparés. Dans le fond, il n’avait été en sécurité que tout le temps qu’elle était avec lui. Mais à l’inverse, il avait bien vu qu’Anthere n’avait jamais été en sécurité au milieu des siens quand un danger survenait. Ils devaient donc prendre les choses en main. Discrètement, Ourasi descendit de son perchoir en se laissant glisser dans la glace. Puis, il se plaça sur le chemin des humains, face à l’entrée. Il poussa un hennissement d’avertissement, Pegasus voletant lentement derrière lui. Comme les humains ne réagirent pas, ou pas assez vite selon lui, il plaqua les oreilles contre son crâne et se cabra, faisant valoir sa forte musculature. Il n’avait plus rie à voir avec le petit poney qu’ils avaient tous connus. Inquiet de le voir à plusieurs, il se jeta en avant et les Chargea, sa longue corne pointée vers eux.

A deux pas du groupe, Ourasi se cabra à nouveau et retomba sur ses pieds de devant, relâchant de longues flammes dansantes pour leur intimer de reculer. La fébrilité de ses nouveaux compagnons avait atteint Pegasus. Lui n’avait jamais connu d’humain avant Anthere et n’avait aucune raison de ne pas croire Ourasi et Quidam sur parole… Et puis, il s’était plus ou moins promit d’escorter Anthere… Ils avaient décidé de rester auprès d’Anthere où la vie était un long fleuve tranquille… Ce qui n’était pas le cas de la vie sauvage, il fallait l’avouer. Maintenant, ils devaient garder la maison et puis, elle était toujours là… Le corps de braise de l’étalon brûlait tout sur son passage, faisant fondre un peu plus vite la glace, mais Pegasus y était insensible. La raie manta profita de l’eau ruisselante pour s’enduire de boue. Ne sachant, contrairement à Ourasi lequel de leurs adversaires il valait mieux tomber en premier, il opta pour une autre solution et leur cracha des Écumes. Selon Quidam, ils étaient tous là pour ramener Anthere… Cette pensée fit frémir Ourasi, qui frappa du sabot sur le sol. Ses flammes prirent du volume et le soleil, qui n’était pas encore masqué, ainsi juste à l’entrée, se mit à briller avec Ardeur. Plus aucun malheur ne leur arriveraient !

Ils ne passeraient pas !

Post sous contrainte n°9 : Insister sur un sentiment particulier.

[Abigaël d'Alma]

Sans prêter attention au trait d'humour tenté par Elvira concernant son armure de Chevalier, Abby se tourna vers Miku, que l'autre Terrosienne venait de lui présenter, et hocha la tête rapidement en guise de salut. De ce qu'elle en savait, c'était une amie chère à Anthere, et elles avaient un objectif commun, mais elles ne se connaissaient pas, et le Vandale estimait que s'occuper d'une seule fille frêle et fragile était suffisant. Après avoir rendu son salut à Mesmer, qui avait évolué (tant mieux !), Abigaël se tourna vers l'entrée de la grotte. Ce fut à ce moment-là que Quidam, désormais libre, se jeta dans l'antre, dispersant des piquants toxiques dans son sillage dans un geste de protection dérisoire aux yeux du colosse.

S'approchant des cadeaux de Quidam, Abby tendit la main en avant et fit un geste brusque, comme pour chasser quelque chose de devant ses yeux. Aussitôt, les piquants perdirent leur couleur violette, vidés de leur toxicité et demeurant dangereux uniquement à cause de leur forme. Au pire, si quelqu'un trébuchait dessus, il risquait de se couper, mais plus de s'empoisonner. Pour assurer le coup, la Terrosienne recouvrit le chemin d'une couche de pierre lisse et facile à franchir, regarda la Marcheuse s'engager dans la grotte et flanquée des deux Gardevoir et hésita. Qui devait-elle sortir en premier ? Avant toute chose, il fallait sécuriser la zone et empêcher quiconque d'entrer... Ou de sortir. Hagane serait un parfait gardien. Elle libéra donc son Cizayox et lui demanda de faire barrage pour leur laisser le champ libre. Prenant immédiatement position pour accomplir sa mission, l'insecte de métal se campa à l'entrée, scrutant les alentours à la recherche d'un mouvement suspect.

Le groupe n'eut pas à s'enfoncer trop profondément dans la grotte pour trouver une première âme vivante. Sur un rocher, une ombre se découpait, menaçante, tandis qu'une grande raie manta qui planait au-dessus d'une étendue à moitié gelée s'approchait d'eux. D'un geste autoritaire, Abby prit le bras de Miku.

« Stop. Je crois qu'on n'est pas les bienvenues. »

L'ombre se révéla être un Galopa, probablement Ourasi, et elle n'était pas des plus accueillantes. Quand le Pokémon lança un hennissement pour les avertir, le Chevalier ordonna :

« Recule. Ton boulot, c'est de soigner et de défendre, non ? Alors reste en arrière, les coups, c'est moi qui vais les prendre. Et les donner, surtout. »

Abby n'était clairement pas un modèle en matière d'empathie et de psychologie, mais elle avait déjà compris qu'avec celui-là, il n'y aurait aucune place pour une discussion. La Terrosienne ne connaissait pas parfaitement le Galopa, mais elle savait qu'il faisait partie des têtes dures de l'équipe d'Anthere et qu'il était sans doute trop buté pour les écouter. La Nalcienne parut un peu contrariée de se faire traiter de la sorte, mais elle n'en prit pas ombrage et s'exécuta, laissant à la brute à l'armure de jais la place nécessaire pour se battre.

Quand l'étalon les chargea, la femme aux yeux fauves eut un regard pour Elvira, comme un échange entre guerrières, et elle frappa du pied pour lever un mur rocheux devant elle, mur qu'elle abattit en direction d'Ourasi dans une attitude de défense offensive. Les flammes crachées dans la direction du groupe firent grimper la température, mais Abby ne se démonta pas, faisant sortir sa Drascore pour l'épauler. Forte de son entraînement militaire, la créature fit claquer ses pinces dans un Aiguisage augurant ce qu'elle envisageait pour ses opposants.

« Je te laisse celui-là ! »

Sasori intercepta les bulles d'eau envoyées par le Démanta, avant de se jeter dessus en électrifiant ses pinces pour essayer de lui asséner une attaque Crocs Éclair. Le Chevalier, de son côté, sentit le Soleil poindre, augmentant ainsi les capacités de type Feu et amenant avec lui d'autres effets qui pouvaient être bénéfiques à l'étalon. En guise de réponse, la fille du Duc fit jaillir des pics de roche du sol, transformant le terrain en véritable piège, avant de lever une tempête de sable localisée pour se dissimuler légèrement aux yeux de ses adversaires. Finalement, elle fit onduler le sol, qui se hérissa davantage de piquants rocheux, devenant de véritables pieux à l'approche d'Ourasi. Le Vandale changea la forme de son attaque au dernier moment, tant pour surprendre le Galopa que pour éviter de lui infliger des blessures trop graves, et ce furent des poings élémentaux de terre et de roche qui fusèrent vers lui, dans un grondement sourd et un épais nuage de poussière.

[Elvira Greyhunt]

Tout en s'approchant de la grotte, la rouquine avait un très mauvais pressentiment face à tout ceci. Silencieuse et très alerte, elle finit par sortir Sitara qui semble ressentir la même pression dans l'air. Axill qui n'avait toujours pas soufflé un mot, pointe le bout de son nez, laissant sentir la pression que lui-même ressent en alourdissant le sentiment déjà bien présent des deux demoiselles. Elvira soupire quand elle voit le Cizayox prendre place dans l'entrée de la grotte et elle ressent la tristesse de la renarde mauve. Elle se penche un peu, caressant la tête de la créature féminine avant de l'inviter à prendre place sur ses épaules. *On va le retrouver, ne perd pas espoir…* souffle mentalement la voix d'Elvira. *Il y a beaucoup trop d'hostilité ici, Elvira nous sommes loin d'être les bienvenus, reste sur tes gardes et laisse Abby gérée les futurs dégâts.* Lui apprend le spectre. La guerrière laisse un claquement sonore s'échapper de sa bouche. Elle allait avertir ses compagnes, mais le premier ennemi se fait déjà sentir et Abby arrête Miku assez rapidement. Rester derrière par respecte et surtout sur l'idée que si elles croisent Anthère, elle préférait voir des visages familiers plutôt qu'étranger. Comme ses deux compagnes, elle s'arrête, observant la silhouette menaçante d'un Galopa, elle plisse un peu les yeux. Au fond d'elle-même, elle avait sincèrement espéré qu'il n'y aurait pas de combat…

Pour la toute première fois de sa vie, Elvira croise les bras, reculant de quelques pas supplémentaires pour laisser toute la place à Abby et Miku. Pas qu'elle ne voulait pas se joindre au combat, mais la chevalière avait immédiatement pris le combat en main avec deux de ses pokémon pour égaliser l'équipe ennemie qui avait doublé. De toute façon, si Elvira avait fini par comprendre qu'il ne fallait pas se mettre dans les pattes de la soldate au péril de se manger des coups. Elvira ne doute pas une seule seconde où la Terrosienne et la Nalcienne vont faire un travail d'équipe parfait, l'une serait la force d'attaque et l'autre une parfaite défenseuse pour supporter la première dans son travail. Elvira n'était que la troisième troue du carrosse, une spectatrice qui pouvait offrir un coup de main si le tout dérapait, mais elle doutait que ceci arrive, Miku et Abigaël étaient des figures fortes et bien plus expérimentés que la rouquine. *Je n'aime pas qu'ils s'attaquent de la sorte… Pourquoi avoir des hostilités quand nous sommes censés être des alliés ?* Demande la voix de Sitara. Elvira tourne la tête vers elle, observant ses grands yeux tristes. Elle soupire, mais ne trouve pas les bons mots pour expliquer la situation. Elle finit par échanger un regard avec Axill, lui demandant silencieusement de s'abstenir de répondre aux interrogations de la renarde. Elle ne connaît que trop bien son côté cynique et sarcastique dans ce genre de situation. Toutefois, ce fut Bélen et Méleth qui firent aller leurs pensées communes.

*Selon les évènements qui ont traversé la vie de cette demoiselle, il se peut que les pokémon de cette dernière soient devenus très protecteurs au point de l’isoler sans réaliser qu’ils ont des amis devant eux.* La rouquine reste un peu surprise, mais ce que disait son Dimoclès partagé était vrai, de ce qu’avait compris Elvira en discutant ici et là, Anthere et ces pokémon avaient eu un parcours très mouvementé… Si mouvementé, que certains d’entre eux semblaient être retournés à un état très sauvage et agressif envers les êtres humains. À cette pensée, elle repense à l’Altaria, qu’elle avait eu la malchance de croiser le chemin. Si elle avait bien compris, il appartenait à cette Anthere. Malgré eux, elle et Axill échange un long frisson d’inconfort au souvenir de leur rencontre. Sincèrement, elle espère ne jamais recroiser cette créature des enfers… Malgré les années qui s’étaient écoulé depuis, elle en gardait un très mauvais souvenir et elle craignait de refaire des cauchemars. Il lui était déjà arrivé de rencontrer des pokémon agressifs, mais celui-ci avait été un cas très particulier.

Elle secoue un peu la tête, chassant de son esprit l’image terrifiante de l’oiseau pour revenir alerte sur le combat. Même si elle ne participait pas de manière active, elle pouvait quand même rester alerte et essayer d’intervenir en cas de pépin… Toutefois en observant les deux femmes agirent, elles semblaient avoir la situation bien en main.

[Miku Hatsune]

« J'ai rapporté des dahlias et du jasmin... »

En voyant Quidam, Mesmer et Tanaquil s'engager dans la grotte, Miku soupira. Toute cette précipitation et cette tension dans l'air ne lui disaient rien, et ce fut à contrecœur qu'elle les suivit en dépassant Abigaël, après l'avoir remerciée d'un signe de la tête pour lui avoir rendu le terrain praticable. Tandis qu'elle progressait, elle sentait le froid se faire plus mordant, et elle s'aperçut qu'elle claquait des dents. Mais elle n'avait pas le temps de penser à ça : si elle voulait éviter de finir en hypothermie, et pour mettre fin au calvaire d'Anthere, elle devait se dépêcher.

Quand elle aperçut Ourasi, accompagné d'un Pokémon que la Mizuhanienne avait sans doute capturé pendant sa fuite, elle murmura :

« Non, laissez-nous passer... »

La présence du Galopa en ces lieux interpella la Nalcienne. Comment s'était-il retrouvé là ? Quels trésors de patience et d'ingéniosité avait-il déployés pour se retrouver dans cette grotte, sur Tenkei, alors qu'il avait été mis en sécurité par une Flamenoise ayant visiblement croisé la route d'Anthere autrefois ? En tout cas, s'il était ici, cela confirmait les informations et les pistes qui avaient mené Abigaël jusqu'à cet endroit reculé et évité des autochtones. Hélas, comme elle l'avait craint, Ourasi n'était pas enclin à négocier, sans doute aveuglé par le ressentiment et ce que sa maîtresse avait vécu.

« Ourasi, j'ignore ce que tu as enduré, et ce qu'Anthere a pu vivre depuis sa fuite, mais tu dois nous laisser la voir. Nous aussi, nous avons fait tout ce chemin pour la retrouver. Demande à Mesmer si tu ne me crois pas, mais nous avons fait notre possible pour vous aider et vous ramener jusqu'à elle. »

Constatant que l'étalon ne l'écoutait pas et allait attaquer, Miku consentit à reculer, empoignée par le Chevalier à l'armure de jais. Miku savait se battre, mais son domaine de prédilection, c'était la guérison et l'apaisement. Après avoir libéré Nestor pour qu'il la protège, elle entonna un chant puissant, chant qui résonna dans la grotte et passa même à travers la roche, grâce à l'expérience de la Marcheuse.

Spoiler:

Après avoir exécuté une Plénitude, l'Alakazam érigea une Protection autour de Miku et de lui-même, cherchant des yeux la Gardevoir. Quand il vit que Tanaquil était là, à l'écart, il lui lança un « vas-y » mental, et elle généra un Champ Brumeux, répandant des nuages roses dans tout l'espace pour éviter une brûlure ou tout autre changement de statut à ses compagnons. Miku, elle, concentra ses pouvoirs dans son chant, avant de tourner son regard vers le Chevalier qui s'était lancé dans un affrontement avec Ourasi. Considérant que la Terrosienne n'avait pas besoin d'elle pour l'instant, elle choisit de sécuriser l'assaut de Sasori en la dotant d'un bouclier d'air tranchant destiné à dissuader le Démanta d'approcher, tout en boostant la confiance de la Drascore. Pour l'heure, elle se refusait à blesser les Pokémon d'Anthere, et elle laissa glisser son regard vers Sitara, qu'elle gratifia d'une caresse, comprenant sans mal la détresse de la créature mauve qui lui avait appartenu par le passé. Malheureusement, elle devait laisser Abigaël se battre, en sachant que la Vandale ne tuerait pas les compagnons de son amie, mais qu'elle devrait sans doute les mettre hors d'état de nuire pour pouvoir accéder à Anthere. Elle qui abhorrait la violence, elle détestait voir la brute se confronter à Ourasi et à la raie manta, mais elle savait, au fond d'elle, qu'elle n'avait pas le choix, et que ce serait le prix à payer pour les raisonner ou, à défaut, les écarter de leur route pour venir en aide à la Mizuhanienne.

[Anthere Osarian]

Son avertissement retombant dans le vide, Ourasi se focalisa immédiatement sur Abigaël, des trois humains présents, c’était celle dont il sentait un danger émaner. Non pas qu’elle l’impressionnait, mais les deux autres restaient en retrait et il sentit qu’il les avait impressionnées. Toutefois, l’attitude et les paroles de Miku l’agaça et pour la faire taire, il lui envoya sans sommation deux petites séries d’épines, lui jetant un regard flamboyant. Sûr de lui et confiant, il chargea Abigaël, pilant au dernier moment. Riche idée, car l’humaine eut une réaction tardive en lui opposant un mur de roche, contre lequel il laissa éclater sa colère d'une ruade rageuse.

Sentant le sol vibrer sous ses sabots, le grand Galopa s’éloigna pour évaluer la situation. Elle avait hérissé des pics de terre et le sol vibrait encore vers lui… A ses côtés, il sentit Pegasus frissonner malgré la plénitude de son vol. La plupart des créatures qu’il avait eut à affronter n’étaient rien d’autres que des créatures marines, aussi la créature avec ses étranges pinces étaient une nouveauté. Ourasi cependant, avait été bien entraîné, à plus d’un titre. Pour l’agacer un peu plus, la nalcienne se mit à chanter. L’entier renonça à sauter les pics et se cabra de toute sa hauteur,  en poussant un hennissement strident.

Les Écumes de Pegasus furent déviées et la Drascore se jetait sur la manta. Protégée dans sa petite armure de boue, Pegasus se conforta dans sa position, il s’entoura d’un halo rose et attendit que la créature soit suffisamment près de lui pour la recevoir, en lui crachant un puissant Hydrocanon. Les éclairs l’avaient frappés beaucoup moins durement qu’ils n’auraient dû, mais il connaissait d’instinct sa fragilité. Le chant de la nalcienne lui parvint et il releva l’air excédé de son nouveau compagnon. Il profita des attaques qu’il venait de lancer pour la faire taire, d’une nuée de Balle Graine, en même temps qu’un nuage rose emplissait l’entrée de la grotte. Puis, il fit une embardée pour faire face à la Drascore, prit de l’élan et fit un Rebond majestueux, tout en gardant Ourasi à l’œil.

Lorsqu'il retomba sur ses quatre pieds, il vit émerger un objet inconnu de la terre et, surprit, fit volte-face, essayant de la terrasser par un Double-Pied bien sentit. Il bondit au galop en avant et se retourna vers Abigaël, décrivant des serpentines entres les crocs de terre. Sentant la chaleur ardente du zénith, une lueur éclaira la pointe de sa corne, avant de se changer un véritable rayon aveuglant. La boule qu’elle formait emmagasina de l’énergie, qu’Ourasi déversa sur la terrosienne en armure. Les yeux brillant de rage, il vit dans son champ de vision Pegasus s’envoler et fit de même, faisant un bond formidable au-dessus du groupe pour mieux leur tomber dessus.

Ce faisant, Le Galopa comme le Démanta avait totalement ignorés Elvira et Miku, les deux ne représentant pour l’instant aucun danger. Jusque-là, le Galopa s’était montré paisible, mais avec l’arrivée de ces humains, Pegasus ne l’avait jamais vu dans un tel état de colère, de fureur. Il lui vint à l’esprit qu’il avait dû combattre souvent, pour se montrer aussi agressif et retord. Il était aussi bien plus rapide à réagir que lui. Ce qui était évident, c’est que lui se moquait de faire des dégâts ! Mais Pegasus était plus mesuré ; si ces humains et leurs Pokémon faisaient demi-tour, il ne leur en demandait pas plus. Mais son nouvel ami ne semblait de cet avis. Un nuage de poussière s’éleva, leur obstruant la vue. Le Galopa avisa cette offensive à double tranchants, si eux ne voyaient plus leurs adversaires, c’était aussi leur cas…

Cependant les Pokémon avaient des sens beaucoup plus développés que les humains. Les trois femmes qui se tenaient quelque part en dessous d’eux étaient molles et il comptait bien leur régler leur compte ; confiant et nerveux, Ourasi n’en doutait pas une seule seconde, sûr de sa force et de sa supériorité. Les cris, les coups et les hurlements rageurs se rependirent écho dans la grotte, faisant trembler les murs et craquelant les stalactites, dont certaines s’écrasèrent au sol dans un bruit cristallin, comme un frisson invisible.

[Zénith 2/5; Ourasi lance Furie (2 salves au roll), Double-Pied, Lance-Soleil et Rebond (simultanément avec Pegasus) et Pegasus lance Hâte, Hydrocanon, Balle Graine (5 salves au roll) et Rebond.
Désolée Elvira, y'en a pas pour toi  ]

[Abigaël d'Alma]

La charge de l’étalon, loin d’impressionner Abby, ne fit que renforcer sa colère. La Furie d’Ourasi partit en direction de Miku, mais la Terrosienne n’y prêta pas attention. Après tout, elle était Marcheuse, elle saurait bien se défendre sans qu’elle intervienne pour l’aider !

Sasori, de son côté, encaissa l’Hydrocanon sans broncher, légèrement protégée par ses pinces croisées en avant. Néanmoins, elle fut projetée en arrière, mais mit à profit cet éloignement forcé pour utiliser une Acupression. Aussitôt, elle se sentit plus rapide, et elle fit sa plus belle Grimace au Démanta, qui s’envola après avoir tiré des Balles Graine vers la Nalcienne. En le voyant hors de portée, le scorpion réutilisa un Aiguisage, attendant que la créature aquatique soit de nouveau assez près pour se jeter dessus et tenter de la Mâchouiller, avant de décroiser ses pinces dans un grand geste pour essayer de la toucher avec Poison-Croix. Sasori avait des consignes claires : elle devait faire sa part de boulot et dégager le passage, quoi qu’il lui en coûte. Elle savait l’importance qu’avait Anthere pour la patronne et que rien ne pourrait l’empêcher d’atteindre la Mizuhanienne.

Abby, elle, observa le Galopa zigzaguer entre les pics de terre, puis lui balancer un Lance-Soleil. Aussitôt, elle fit jaillir une plante du sol, plante qui utilisa l’énergie reçue pour croître et se hérisser d’épines, mue par l’agressivité de sa manieuse. Ourasi décolla finalement des quatre fers, se mettant à son tour hors de portée des attaques, mais la Vandale ne l’entendait pas de cette manière. Commençant à perdre patience, elle s’éleva à son tour, portée par un pilier de terre qu’elle avait fait grandir en un instant et, profitant des stalactites qui se détachaient d’elles-mêmes de la paroi de la grotte, elle en prit le contrôle pour les ficher devant les filles dans son dos. Les yeux fauves de la Lieuse prirent alors une teinte violacée, et de véritables projectiles ressemblant à une version personnalisée de Bombe Beurk fusèrent vers le Galopa.

Alors que le chaos régnait dans la grotte, des filaments sombres s’étirèrent sur les murs et en jaillirent, comme si l’ombre avait soudain une volonté propre. La femme en armure de jais les fit valser dans tous les sens, tentant de frapper à la fois l’étalon et la raie manta avec ses fils d’Ombre, avant de se laisser avaler par la grande tâche noire que projetait son pilier de terre. Pendant quelques secondes, elle disparut des radars, devenue indétectable dans la frénésie et la confusion du combat, et lorsqu’elle se montra de nouveau, elle était presque à l’autre bout de la cavité, passant derrière les deux Pokémon qui lui barraient le passage jusqu’alors. Faisant confiance à Elvira et à Miku pour accueillir le duo s’il s’en prenait à elles, elle tendit le bras en avant, et d’énormes fragments de roche se décrochèrent du sol, arrachés à leur milieu naturel pour se lancer à la poursuite d’Ourasi et du Démanta. En plein vol, certains d’entre eux se divisèrent, et l’escadron prit en chasse les deux cibles désignées de la Vandale, qui préparait déjà son prochain coup. Cette fois, des feuilles de métal acérées et tranchantes émergèrent des murs, avant de filer dans les airs dans un chuintement de mauvais augure pour tenter de blesser les deux êtres prêts à tout pour empêcher les humaines de passer.

[Déchaînement de Vandale, tour 1/4]

[Elvira Greyhunt]

Aussi silencieuse que l’avait été la grotte avant leur arrivée, Elvira, les bras croisés sur sa poitrine observent la scène avec une certaine inquiétude sur le visage. Elle ne comprend pas la rage et la haine visible que dégage le cheval de feu face à leur arrivée surprise. Pourquoi, s’attaquait-il aussi agressivement à la chevalière ? Si Elvira avait bien compris, Abigaël et Miku étaient des amies connues d’Anthere, alors l’un des deux pokémon aurait dû les reconnaître… Non ? Cependant, la réaction aussi agressive d’Abigaël la surprend encore plus. Le geste en tant soit peu, ne la surprenait pas, c’était plutôt le fait, encore une fois, qu’elle devait connaître les pokémon de son amie… Pendant un instant, un doute s’installe dans l’esprit de la rouquine, est-ce que la chevalière était vraiment une amie d’Anthere ? Où était-elle là pour la capturer et la ramener de force pour qu’elle soit jugée ? D’un geste nerveux, elle passe la main sur sa nuque, chassant ainsi les frissons d’inconfort qui lui remontaient le long de la colonne. Tandis que la bataille fait rage dans la grotte, Elvira détourne le regard d’Abigaël pour le placer sur Miku… Face à autant de haine, pourquoi la Nalcienne ne faisait rien ? Il était vrai que l’action avait explosé très rapidement, mais quand même… Était-elle elle aussi très surprise, ce qui la figeait sur place ?

Pendant qu’elle prend une grande respiration, elle sent brusquement la température augmenter, ce qui la pousse à repousser sa cape. Ses yeux reviennent sur Abigaël et ses pokémon qui continuent leurs attaques avec vigueur, balayant presque les attaques de leur adversaire avec force. C’est avec un regard ne fasciner et apeurer qu’elle observe le galopa lance une furie dévastatrice. Pendant qu’elle observe les deux combattants pokémon, elle réalise que malgré leur différence de tempérament le Démanta soutient à sa façon son compagnon de feu et malgré son expression faciale absente, elle peut sentir avec son don de lieuse qu’il est un peu troublé par le comportement de son compagnon. Malgré elle, elle secoue la tête, une expression désolée sur ses traits. Il est très visible, que le chant de Miku, visiblement peu efficace, agace énormément le Galopa qui semble même redoublée d’ardeur. Très conscient de l’état de son partenaire de combat, le Démanta vise la Nalcienne avec un nué assez précis de balle graine. Pendant un instant, Elvira, a envie de protéger la prêtresse, mais elle s’arrête sans son geste, relâchant immédiatement sa maîtrise de la terre. Elle avait décidé, en rentrant ici, qu’elle ne participait à aucun combat… Et puis si elle aussi sautait dans la bataille, elle ne serait qu’un obstacle et serait sûrement dans les jambes de la chevalière qui déchaînait ses pouvoirs.

Un soupire sort de la bouche de la rouquine, pendant qu’elle baisse les yeux sur le sol. Elle croise son reflet dans l’une des flaques qu’avait causé l’Hydrocanon du Démanta. Avec la chaleur du Zénith, la flaque n’avait pas encore eu la chance de gelée et elle était parfois troublée par certaines des attaques, faisant des petites vagues différentes selon l’attaque. Ce fut un étrange reflet doré qui lui fait relever la tête juste à temps pour remarquer le mini-soleil qui s’accumule au bout de la corne du Galopa. Elle fait une grimace avant de lever l’avant-bras pour se protéger les yeux. Cependant, l’attaque ne semble pas fonctionner aussi bien que l’aurait cru le cheval de feu et manque la chevalière. L’attaque percute le sol à quelques mètres à peine de la rousse et cette dernière est déstabilisée par la force de l’impact. *Elvira !* Le cri d’Axill la surprend, encore plus que la perte d’équilibre qu’elle avait. Toutefois, son corps ne rencontre pas la surface dure de la terre, mais c’était la sensation de suspension. Elle le savait à cause de l’inclinaison de son corps. Ouvrant les yeux, elle peut voir le dos de son ami de ténèbres, puis les deux foulards mauves de Bélen et Méleth qui passe de chaque côté du spectre pour venir se croiser devant lui, comme dans une protection.

Elle tourne la tête sur le côté, croisant le regard inquiet de Sitara qui dévisage la scène étrangement. *Qu'est-ce passe-t-il ? Axill ? Est-ce que tout le monde va bien ?* Demande-t-elle inquiète. Pendant que la Féline la replace sur ses deux pieds, elle sent brusquement une douleur au niveau de son estomac, comme si quelque chose si était planté. Elle grimace, comprenant que ce n’était pas elle qui est touchée, mais plutôt Axill. Elle fait le tour, grimaçant devant la stalactite qu’il avait de planter dans le ventre. Le Dimoclès, qui avait voulu retenir la pointe de pierre de tomber sur eux, avait mal calculé le poids et n’avait fait que dévier le monstre de pierre. Les dégâts n’étaient pas désastreux, mais assez pour avoir placer Axill dans une position désagréable.

*Mais comment… Ce n’est pas possible qu’il te…* comme la rouquine qui ne comprend pas comment une vraie stalactite le touche. *Il a de l’eau de l’Hydrocanon et il a été accidentellement repousser par l’un des rebonds des créatures… On était juste au mauvais endroit…*grogne Axill et retirant la pointe de son estomac. Avec douceur, le Dimoclès et l’Ectoplasma la déposent au sol et Elvira en profite pour tirer sur la Noigrume d’Axill. Il lui jette un regard mauvais, détestant se retrouver coincer à l’intérieur. *Je sais que tu n’aimes pas…* *Shut !* Il se tourne vers les deux autres et d’un air très sérieux il déclare. *Éviter qu’elle fasse des conneries… Dès qu’elle va mieux je…* Toutefois, la rouquine n’attend pas qu’il termine, ne voulant surtout pas qu’il chance d’avis et puis, ils firent de leur mieux pour éviter de se faire à nouveau écraser par la pierre. C’est à cet instant, qu’un épais nuage prend place, cachant la vue à tous. Juste avant qu’il ne se rende à Elvira et ses compagnons, la Mentali fait apparaître un dôme mauvâtre autour d’eux, les protégeant de la poussière de terre et de pierre. Cependant, même s’ils voudraient reculer, le nuage semble s’étendre jusqu’à l’entrée de la grotte, ce qui ne les avantages pas. Une petite stalactite bien s’écraser contre le dôme de protection, surprenant les occupants à l’intérieur. Si le combat continuait comme ceci, la grotte allait être leur tombeau.

[Miku Hatsune]

« J'ai rapporté des dahlias et du jasmin... »

Les épines qu'Ourasi envoya droit sur Miku furent déviées d'un geste du bras, grâce à une bourrasque qui les redirigea vers le sol. Elles s'écrasèrent dans un bruit mat, presque doux, qui contrasta avec la violence du combat qui se déroulait non loin de là. La Nalcienne, qui avait l'habitude d'utiliser des méthodes plutôt douces, était désolée de voir la tournure prise par les évènements, mais après avoir vu ses tentatives d'apaisement et de dialogue échouer, elle devait laisser faire le Chevalier. Sentant le regard d'Elvira se poser sur elle, elle la dévisagea.

« Abigaël a sa propre manière de faire. Je ne la cautionne pas, mais Ourasi ne pourra pas être raisonné. Pas dans cet état. »

De nombreuses ondes soniques vinrent arrêter les graines que lui balança le Démanta, alors que Nestor regardait sa maîtresse, prêt à réagir si elle lui donnait le moindre ordre pour arrêter la Terrosienne. Néanmoins, le choc causé par la déviation d'une des attaques du Galopa la força à se détourner du combat un instant pour voir Elvira se retrouver en suspension, probablement sauvée par les pouvoirs spectraux et psychiques de ses compagnons. Constatant qu'Axill était en mauvaise posture, blessé, elle échangea un regard avec lui et murmura :

« On s'en occupe, ne t'en fais pas. »

Espérant avoir rassuré l'Ectoplasma avant son retour dans sa sphère, Miku se tourna vers Sitara, qui les protégeait désormais avec un dôme mental. Après s'être assurée que son amie rousse allait bien, la Nalcienne demanda à Nestor d'aider Abigaël du mieux possible, mais sans intervenir directement dans le combat. En acquiesçant, l'Alakazam se concentra, et subitement, les Pokémon se sentirent plus lourds, comme s'ils étaient attirés par le sol. Avec une Gravité, Rebond ne pourrait plus être utilisé, et le Démanta serait vulnérable aux attaques de type Sol, et aux assauts élémentaux de la Vandale. Ce n'était pas grand-chose, mais cela pourrait probablement faciliter la tâche à la femme aux cheveux de jais...

Finalement, après avoir hésité sur un éventuel soutien plus appuyé à celle qui se battait pour leur permettre d'atteindre Anthere, Miku choisit de rester en arrière. Les stalactites qui s'étaient plantées dans le sol devant leur petit groupe étaient là pour les protéger, mais aussi pour les tenir à l'écart. Était-ce un avertissement de la part d'Abigaël ? Difficile à dire. Miku ne la connaissait pas suffisamment pour en juger, mais mieux valait suivre sa « recommandation ». C'était une brute, mais Miku avait confiance en elle. Si elle avait voulu du mal à Anthere, elle aurait livré Quidam aux autorités et ne se serait pas lancée à la poursuite de la Mizuhanienne jusqu'aux confins du monde... Elle espérait simplement que ce combat ne durerait pas, et qu'Anthere ne leur en voudrait pas d'avoir blessé ses Pokémon pour la rejoindre. La Marcheuse était désolée d'assister à un tel spectacle, mais même la plus pacifiste de tous devait se résoudre à employer la force pour aider son amie.

Apercevant Tanaquil plus loin, qui se protégeait des assauts furieux de la Terrosienne, elle la héla pour l'interroger.

« Tanaquil, essaie de joindre Mesmer ! Il faut qu'elle sache ce qui se passe et arrêter ce combat ! »

[Anthere Osarian]

Furieux, enragé presque, Ourasi retomba lourdement sur le sol, lorsque le Rebond échoua, Pegasus lui tombant sur le dos. Il le fit glisser au sol quand il se releva, le laissant à la merci de l’insecte. Il se releva, le corps couvert d’écume et s’entoura de flamme intense qu’il projeta tout autour de lui, réduisant la plante géante en cendres et comptant bien faire de même avec tous les autres. Il n’eut aucune crainte pour Pegasus, dont la protection naturelle contre le feu le protégeait de son Feu d’Enfer. Conscient de sa mauvaise posture, alors que  le scorpion se rapprochait dangereusement, la manta généra un anneau d’eau, qui lui régénéra quelques forces. Assez pour pouvoir à son tour protéger Ourasi, en crachant à nouveau un Hydrocanon sur les pierres qu’il propulsa au loin sans aucun problème. Sa mauvaise posture cependant, ne lui permit pas de contrer à la fois la Drascore et les filets d’ombre. Le diable de mer glissa au sol, trop faible pour poursuivre le combat. Dans un ultime effort, Ourasi, ncaissnt ls dommages portés par l’ennemi, généra un formidable Boutefeu, faisant fondre les feuilles de métal, visant directement Abby.

La glace contenue dans cette partie de la grotte avait fondu, laissant des flaques d’eau là où se trouvaient juste avant les stalactites et découvrant les rochers. Mesmer avait avancé loin dans la grotte, trop loin pour se laisser rattraper par sa jumelle. En revanche, l’intrusion d’un autre Gardevoir attira la curiosité d’une autre créature. Petite, élancée, au pelage couleur poussière et à la longue queue soyeuse et immaculée. Mais la bouille sympathique du Pashmilla fut vite remise à l’ordre par un Pokémon beaucoup moins sympathique. Il sauta sur Tanaquil sans prévenir pour lui infliger un Croc-Fatal bien sentit, mais comprenant que pour avoir laissé passer l’autre Gardevoir, Ourasi et Pegasus devaient avoir échoué, Quidam entraîna le rongeur  à sa suite pour faire barrage à Abby et sa clique. Poussant un véritable cri de guerre, il s’entoura d’une aura de puissance, avant de charger à son tour. Devant, Ourasi se démenait encore, mais Pegasus était à terre. Il projeta ses Pics Toxik au sol avant de se jeter sur l’Alakazam, d’un simple Empal’korne.

Derrière lui, pressée par la combativité et l’autorité du Nidorino, la petite Pashmilla, ne sachant trop que faire, lança un timide Coupd’Main pour Quidam, avant de remarquer que le nombre d’adversaire était bien supérieur à eux trois… Prise au dépourvu, elle entonna une Berceuse. A la fin de sa Mélopée, apercevoir un scorpion beaucoup plus grand qu’elle et relativement proche la paniqua et elle envoya puissamment cinq Boule Roc dans tous les sens.

Dans sa vie sauvage, la Pashmilla n’avait jamais eu à vraiment se battre et voir autant d’ennemi d’un coup, dans un espace aussi restreint, alors que le gentil Galopa s’était transformé en véritable démon du feu et sous la directive brutale du Nidorino, ne la rassurait pas du tout. Cependant, ils étaient ses seuls amis et s’ils se défendaient face à des intrus, leurs raisons ne pouvaient qu’être bonnes… Quidam avait l’air de vouloir se débarrasser des gêneurs, mais pas directement du plus gros. Peut-être parce qu’Ourasi se déchaînait dessus ? Quoi qu’il en soit, pour sa part, Merle n’avait pas envie de se brûler la fourrure, qu’elle avait mis tant de soin à toiletter !

[Zénith 3/5; Quidam possède le talent Point Poison et Rivalité et un Grelot-Coque. Merle Technicien et Multi-coups.]

[Abigaël d'Alma]

En dépit de son anneau aquatique et de sa tentative pour se protéger des assauts d'Abby et de Sasori, le Démanta finit par être terrassé. La Drascore ne fit néanmoins pas cas de cette victoire qui n'avait rien de glorieux. Ce n'était pas la guerre, mais c'était malheureusement loin d'être un simple match amical.

Voir sa plante réduite en cendres ne fit aucun effet à la Terrosienne, qui était concentrée sur son propre combat. Le Feu d'Enfer fit monter la température ambiante de manière drastique, et elle dut se protéger avec un rempart de pierre qui laissa malgré tout passer des braises. Légèrement blessée, elle n'interrompit pas ses assauts et repartit de plus belle, réutilisant les projectiles rocheux pour grêler ses adversaires de projectiles. Malgré ses défenses et le gel partiel de la grotte qui s'était changée en terrain de combat, elle commençait à avoir très chaud, et certaines parties de son armure lourde étaient endommagées, mais elle refusait de renoncer à rejoindre Anthere.

En apercevant Quidam qui surgissait du fond de la grotte pour se jeter sur l'Alakazam de Miku après avoir répandu des Pics Toxik partout, Abigaël tourna la tête vers le Pokémon Psy pour voir comment il s'en sortait, avant de constater qu'une seconde créature s'était invitée aux retrouvailles. Comme le Démanta, elle était inconnue du Chevalier, et semblait relativement apeurée. Dès son apparition, elle entonna une Berceuse, et Abby sentit une onde sonique puissante venant de derrière elle et contrant le chant du Pokémon beige. Probablement un coup de main de la prêtresse, songea-t-elle, alors que Sasori, hélas trop loin de la Nalcienne, sombrait dans un profond sommeil. Tant pis. La Lieuse choisit de laisser sa Drascore sur le terrain, estimant qu'elle se réveillerait sans doute à un moment ou à un autre. Ce léger instant de flottement, malgré tout, permit à deux cailloux lancés par le Pashmilla de l'atteindre, le premier à pleine puissance, le second de manière atténuée grâce à ses défenses de Chevalier. Il n'était pas question de laisser tomber, aussi Abby fit-elle sortir son Bulbizarre, qui parut très étonné de se retrouver là. Par le biais de son Lien, elle lui intima de viser la créature à fourrure et se replaça face à Ourasi, délaissant totalement Quidam en confiant à Nestor le soin de l'affronter. L'arrivée du Pokémon Graine eut l'avantage d'éjecter les Pics Toxik, les faisant disparaître en un instant.

Docile, Daga Devos prit son devoir très au sérieux et lança un Doux Parfum, puis balança une Soucigraine destinée à empêcher le Pashmilla de s'endormir, en plus d'annuler ses autres Talents. Avec sa Chlorophylle, le Bulbizarre était plus rapide, et il se dépêcha d'enchaîner avec une Vampigraine, tentant d'affaiblir sa cible à petit feu. Il n'était pas bien grand et avait un bulbe un peu particulier, mais cela ne l'empêchait pas de se donner à fond ! Sa seule déception, c'était de penser qu'Abby ne verrait pas tous ses efforts, focalisée qu'elle était sur Ourasi...

La Vandale, en effet, mettait toutes ses forces pour mettre à terre l'étalon. Elle le considérait comme le plus dangereux de ses adversaires possibles, en tout cas parmi ceux qu'elle connaissait. La présence du Démanta et du Pashmilla lui avaient montré qu'Anthere avait acquis de nouveaux partenaires, et la Terrosienne préférait ne pas tirer de plans sur la comète. Qui pouvait savoir ce qui pouvait encore débarquer dans cet espace confiné ? Les yeux fauves de la jeune femme se teintèrent de violet alors que les lames de métal qu'elle projetait vers le Galopa s'enduisaient de poison. Des poings immatériels surgirent du sol et des parois pour venir frapper Ourasi, et alors que la Vandale s'appliquait à ne pas déséquilibrer leur environnement pour éviter de les enterrer vivants, des fouets sableux s'élancèrent vers l'équidé pour tenter de le mettre hors d'état de nuire. Abby ignorait l'état d'Anthere, et plus le combat s'éternisait, plus l'incertitude grandissait. Si elle avait besoin d'aide, elle pouvait compter sur son amie qui, bien que brutale, se souciait de son sort, mais pour cela, il fallait avant tout passer les obstacles qui se dressaient entre la Mizuhanienne et elle...

[Déchaînement de Vandale, tour 2/4]

[Elvira Greyhunt]

Telle la spectatrice qu’elle avait décidé d’être, Elvira observe en silence le combat qui ne fait qu’augmenter en intensité. Peu surprise du comportement d’Abby, la chevalière ne surprenait plus grand monde avec sa brutalité violente, elle l’est tout de même face au comportement de Miku qui ne fait rien pour essayer de changer la donne. D'ordinaire si doux et posé dans ces manières, elle est loin de l’image pure de prêtresse qu’elle dégage habituellement. Ce qui perturbe le plus Elvira dans tout ceci, est le comportement de ses compagnes de route. Pourquoi s’attaquaient-elles de cette manière aux pokémon qui sont censées être les protecteurs d’Anthere ? Même dans le doute de l’inverse, Elvira ne peut pas imaginer la présence du cheval de feu pour autre chose, il est si loin de son territoire habituel. En plus, il ne fallait pas être lieur pour facilement voir le désespoir de vouloir protéger quelqu’un se dégager de lui. Malgré son penchant pour le combat, Abigaël est lieuse, elle aurait dû donc le ressentir immédiatement comme Elvira et que dire de Miku, qui est une maîtresse des rêves, donc versée dans le domaine mental. Il est vrai qu’elle se spécialise plutôt dans la manipulation des rêves, mais avait-elle oublié tout le reste ? La rouquine avait énormément de difficulté à le croire. C’est à cet instant que le Démanta s’écrase au sol, manifestement trop faible pour continuer de combattre.

Lentement, l’horreur de la situation se change en colère quand elle voit apparaître une boule de poil à l’apparence coquette et à la couleur doré Il est perceptible que la créature ait loin de son élément et qu’elle ne comprend pas ce qui se passe. Poussée par son compagnon à corne mauve, elle fait de son mieux pour apporter une assistance à ses amis, sinon pourquoi aiderait-elle alors ? Les poings de la rouquine se serrent brusquement quand elle voit la détresse dans le regard du Pashmilla doré. Pendant une fraction de seconde, elle se surprend, pourquoi était-elle autant surprise d’autant de violence ? N’avait-elle pas elle-même été bercée dans les flots sanglants de la traîtrise de la revanche et des intrigues de Tarouga ? Est-ce que son long séjour avec Marguaret et Elrin avait affecté son processus mental et adoucit sa pensée ? Elle ne voyait rien d’autre, elle se doute également qu’il y a plus et que l’injustice du moment l’affecte beaucoup plus qu’il ne le devrait. Parce que soit sincère, tout ce que faisaient ces pokémon étaient de protéger la grotte et c’étaient-elles les intruses qui avaient pénétré sans avertir et qui avaient attaqué sans expliquer.

Pendant que son regard tombe sur Abby qui jette à peine un regard sur son Drascore tombé sous le sommeil de la berceuse, Elvira se dit que la chevalière devait avoir dû jouer une partie avec toute sa violence. Évidemment dégoûtée par le comportement d’Abby face à son pokémon, elle revient vers le Pashmilla qui dans la panique utilise l’une de ses capacités offensives. Loin d’être aussi efficace qu’aurait de l’être l’attaque, deux des projectiles semblent tout de même atteindre Abigaël. C’est quand, qu’elle voit la soldate sortir son Bulbizarre que la rouquine ne réfléchit plus, emporter par sa colère. Sans plus attendre, l’humaine emprunte la capacité allègement du Dimoclès. La Mentali qui a suivi et qui a partagé les sentiments de sa compagne humaine, utilise au même instant coup d'main sur Elvira, augmentant sa puissance. Pendant qu’elle défait d’un mouvement rapide sa cape, elle se déplace. Beaucoup plus rapide que l’avait imaginé Elvira, elle se faufile dans un éclair devant le Pashmilla qui est maintenant dans ses bras dans une caresse de protection. C’est vive comme l’éclair qu’elle attrape la Noigrume de la Ptéra pour la faire surgir. Mentalement, elle lui ordonne de battre des ailes et de repousser le doux parfum avec une bouffée d’air. C’est dans un puissant rugissement qu’elle s’exécute pour repousser la première attaque.

Une fois cette tâche faite, la dragonne se recule, venant se poser derrière la rouquine en écoutant la demande mentale de la Mentali qui avait suivi. Attrapant l’une des lames qui flottent autour d’elle, elle vient trancher avec l’aide de tranche la Soucigraine puis la Vampigraine qui s’écrase de chaque côté de l’humaine. « Tout va bien petit Pashmilla, elle ne te fera aucun mal. » Murmure la voix de Sitara dans la tête dudit pokémon pour éviter de le faire plus paniquer. Tandis que le regard vert de la rouquine brille de colère, c’est à cet instant que brusquement un mouvement mauve s’interpose dans le champ de vision du Dimoclès. Ce dernier, qui avait glissé la main dans le sac de la protectrice de Pashmilla, avait récupéré la pierre nuit. Sans attendre, il s’interpose devant le mastodonte sur quatre pattes et éclate la roche sur ses lames croisées. Dans la pénombre de la grotte, une lueur aveuglante éclate puis le fracas de deux créatures vibrées dans l’air. Pendant qu’Elvira voit le dos d’un Exagide en forme de Parade, celui-ci avait tout juste eu le temps d’utiliser son bouclier Royal, permettant ainsi d’éviter tout dégât de la part de la furieuse charge.

Elvira profite de ce moment pour envelopper le Nidorino surpris, mais toujours furieux, dans une sphère de terre solide et avec l’aide de Sitara, elle le déplace sur une plateforme stable. La pauvre créature, complètement enveloppée, est visible que sa tête et le bout de pattes, qui gigote un peu de frustration. Malgré l’agitation qu’avait faite Elvira, Abigaël ne semble pas vouloir arrêter son combat et continue d’attaquer férocement le Galopa. Ceci est probablement ce qui fait éclater le barrage qui retenait de peine et misère la colère de se déverser sur l’instant présent. Furieuse et hors d’elle, elle pousse un grand cri, laissant se déverser sa maîtrise, qui est influencée par ses émotions et amplifier par une Mentali autant en colère, au même rythme qu’une terre qui est frappée par un tremblement de terre. Même si son but n’est pas de tuer, elle vient fissurer le sol devant elle, offrant une crevasse de bonne taille et coupant ainsi le contact direct entre les pokémon d’Anthere et les humaines armées. Elle oblige ainsi tout le monté à reculer de leur côté de crevasse, coupant court pendant un instant au combat qui faisait rage. Plusieurs stalactites tombent au sol ou dans la crevasse, mais étrangement aucune d’entre elles ne semble toucher les humains ou les pokémon. Même en colère, la Mentali refuse que quelqu’un soit blessé inutilement. Le Drascore et le Démanta avaient été respectivement poussés de leur côté, évitant tout dégât supplémentaire par les soins de Sitara qui avait pris un soin particulier à les déplacer.

Une fois le calme revenu, tout comme l’air dans les poumons d’Elvira, elle s’époumone une deuxième fois, toujours assisté de Sitara, cette fois-ci de vive voix et mentalement, pour ce faire comprendre de tous. « Vous n’avez pas honte ?! Je croyais qu’on était ici pour une mission de retrouvailles et sauvetage ! » Son attention se porte ensuite sur Abby. « Comment tu vas lui expliquer que tu as défoncé ces pokémon ! Hien !? Dans la situation actuelle, c’est nous les méchantes ! On aurait pu trouver une autre manière ! Tu vois bien que tout ce qu’ils cherchent, c’est la protéger ! Et la seule solution que tu as eue est de leur taper dans la gueule ! Il n’y a rien à être fière là-dedans, taper sur les pokémon d’une AMIE ! » Elle se tourne ensuite vers Miku. « Et toi ? Après une petite chanson et on laisse tomber l’idée de pacifiste ? C’est moi d’ordinaire qui fait ça, par toi ! » Même si elle crie moins après Miku qu’elle venait de le faire après Abby, il est clair, qu’elle est déçue par le comportement de son amie. Elle tourne ensuite vers les pokémon d’Anthere. « Et vous… Vous n’avez pas honte n plus ?! Je comprends très bien que vous voulez tout faire pour protéger votre amie, mais de là ont négligé les plus faibles et les blessés qui sont au sol ? Vous croyez qu’Anthere serait heureuse de vous voir tous ainsi. » Termine-t-elle en visant tout le monde cette fois-ci. Elle en profite pour déposer le Pashmilla au sol, lui permettant de rejoindre son groupe sans problème, vu qu’elle n’avait pas coupé la terre à partir de sa position.

Au même instant, Sitara attire son attention, tenant un vieux ruban bleu dans sa bouche. C’est avec une grande douceur et ayant perdu toute colère, qu’elle prend le ruban entre ses doigts. Face au groupe, elle l’observe en silence, se rappelant la promesse qu’elle avait faite au Marill de l’époque. « Pardonne-moi Horizon… Je n’ai pas pu tenir ma promesse… » Laisse-t-elle tombé dans le silence de la grotte loin de se douter que tout ceci était lié. Il est vrai qu’après sa discussion avec Miku, elle avait eu des doutes que le Marill de l’époque était le même d’Anthere, elle avait tout de même fini par comprendre que le pokémon eau cherchait lui-même quelqu’un de cher, mais après cette brusque séparation, due aux Colosinge, elle n’avait jamais eu la chance de le retrouver et avait toujours espéré qu’il allait bien et qu’il avait retrouvé cette personne… Même si Sitara se rapproche pour consoler un peu Elvira, Béleth, garde sa forme paradé, prêts à intervenir si le combat reprenait en visant Elvira. Il en est de même pour la Ptéra qui observe soigneusement chaque personne, prête à mordre le premier qui fera de mal à sa petite-maitresse.

[Contenu sponsorisé]