Re: [ Clos ] Blanche Neige et Triste Pin [Ninj ^^]

[Ninj]

Après de courtes excuses de la part d’Anthère, un silence pesant s’installa au sein du groupe. Seul Arcanin et Tylton semblaient avoir encore la tête à discuter, légèrement moins dépressif que les autres. Remerciant l’oisillon pour son soutien, le chiot de feu décida de faire son possible pour rendre la parole à son maître. S’approchant de Ninj en trainant les pattes dans la neige, le pokemon se mit à lécher délicatement les doigts gelés de son dresseur, le sortant rapidement de sa torpeur. Caressant son ami du bout des doigts, l’homme se retourna en direction d’Anthère, affichant malgré-lui un triste sourire :

« C’est moi qui devrait m’excuser, tu ne pouvais pas savoir. »

Malheureusement, ces quelques mots ne suffirent pas à faire repartir la discussion. Ninj semblait toujours préoccupé, trahissant que la mort de la jeune Posipi n’était pas le seul fantôme qui le hantait. Il se rattrapa seulement un peu plus tard, tandis qu’Anthère changeait de sujet d’un air peu sûr d’elle : le Festival de l’hiver ? En fait, Ninj ne s’était pas rendu compte du temps qui passait jusqu’à aujourd’hui : voilà déjà plus d’un an que la guerre était terminée. Et pourtant, pour lui, elle n’avait pas cessé. Pas un seul jour, pas une seule nuit… une année entière, il avait passé une année à courir, à fuir. La raison de sa venue ici ? La guerre… la fuite… encore une fois. Mais il n’allait pas non plus ruiner complètement le moral d’une jeune débutante. Parlant d’une voix légèrement plus assurée, Ninj se lança finalement sur sa version officielle :

« Non, en fait je n’étais même pas au courant que le festival était pour bientôt. Je suis venu retrouver la famille d’un de mes pokemons, un Draco. Avec la guerre, ils avaient été chassés de chez eux et j’avais donc récupéré l’un de ces splendides pokemons laissé en arrière car blessé. J’aimerais savoir si sa famille est rentrée chez elle aujourd’hui que les temps se sont calmés. »

Evidemment, pour qu’il ait trouvé quelque chose d’aussi crédible à dire en quelques instants à peine, Ninj avait réellement l’intention d’aller retrouver la famille du serpent volant. Certes, ce n’était pas la raison première de sa venue, mais ça en faisait partie.
Toutefois, pour le moment, le village de Loukaï faisait enfin son apparition à travers les arbres de cette forêt enneigée et Ninj comptait bien s’y arrêter. Immédiatement, la chemise du flamenois reprit son aspect habituel… mieux valait ne pas attirer les soupçons. Il pouvait bien résister à une température frigorifique quelques minutes, le temps de trouver une boutique dans ce village perdu… en fait, dit comme ça, la chose paraissait impossible… et pourtant, il allait devoir y arriver.

« Je crois que ma priorité dans ce village est vite vue… j’irais à l’auberge après avoir trouvé une quelconque boutique de vêtements. On s’y retrouvera sans doute si tu restes ici. »

L’homme semblait soudainement très pressé… il se mit d’ailleurs à courir sitôt sa phrase terminée, faisant un petit signe de la main à Anthère avant de la laisser bêtement plantée là. Son Arcanin quand à lui ne parut pas surpris le moins du monde et se contenta de poursuivre son maître en aboyant gaiement. Finalement, la pauvre Mizuhanienne se retrouva seule en l’espace d’un instant seulement, sans véritable explication… enfin, seule ? Pas tant que ça. Des bruits de pas lents dans la neige se firent entendre à coté d’elle : aussi discrète qu’inquiétante, la Voltali avait bien évidemment suivi toute la discussion. Et voilà qu’elle s’était transformée en monture le temps du trajet, transportant le petit Negapi endormit sur son dos. Elle n’accorda pas le moindre regard à Anthère et se contenta de poursuivre sa route en passant devant la jeune femme, se dirigeant dans une autre direction que son dresseur : contrairement à l’Arcanin, elle n’était absolument pas du genre à jouer le petit toutou, elle rentrerait directement à l’auberge et y attendrait les autres.

D’ailleurs, les autres… rentreraient-ils dans ce village ? En scrutant le ciel avec attention, on pouvait toujours apercevoir l’ombre du Libegon qui survolait la forêt. On devinait aisément la présence de la Pichu et du Draco à ses cotés, néanmoins à cette distance, ils n’étaient pas repérables. Sans doute voleraient-ils encore un moment avant de se poser…