[ Clos ] Ça sent le coup fourré ! [PV Illumino]

[Bahia Nur]

-‘ Oooooooh ‘

* Bahia, arrête un peu, ça va aller. *

-‘ Flo ? ‘

-‘ J’ai envie de vomir juste à les regarder. ‘

Il fallait avouer que Bahia détestait les bateaux. Elle avait voyagé deux fois sur ces trucs depuis le début de son aventure et pour elle c’était déjà deux fois de trop. Elle vomissait à chaque fois et devait bouger le moins possible sinon elle restait coller au bord. Heureusement le bateau qu’ils allaient emprunter était bien gros, plus ils étaient imposants, plus le mouvement de la mer était moins important. La dresseuse espérait donc que cela l’empêcherait de déverser son déjeuner par-dessus bord. Le voyage prendrait encore quelques jours, celle-ci retournant vers le Parc Safari où elle voulait faire un petit arrêt avant d’arriver chez son père. Rubis l’observa en soupirant, il savait bien qu’elle avait du mal à supporter ce transport, mais c’était le seul moyen pour l’instant. Le Ténéfix laissa sa dresseuse contempler la mer, celle-ci se tenait tout près de la fin du port. Il se retourna et attrapa le petit Floravol qui sautillait près de l’eau, pour éviter que celui-ci ne tombe dedans. Il fallait avouer qu’il avait été fort surpris en revenant de sa cueillette il y a quelques jours alors qu’ils étaient à Kabana. Il avait retrouvé son amie en compagnie de ce petit Pokémon volant, celle-ci lui racontant qu’elle l’avait trouvé non loin de là. Rubis ne voyait pas pourquoi il aurait refusé de prendre le Floravol, même s’il était un peu niais et qu’il ne semblait pas trop conscient de ce que se passait autour de lui, il avait l’air malade et il comprenait parfaitement que son amie voulait l’aider. Il le voulait aussi, bien qu’il l’énervait un peu à sauter partout comme ça sans regarder où il allait, c’était dur d’avoir une interaction avec lui. Il se disait que Bahia avait besoin d’un but quelconque, il savait qu’elle ne voulait pas rester longtemps en compagnie de son père. Lui non plus d’ailleurs.

Rubis déposa le Floravol plus loin, pour qu’il soit un peu dans le champ de vision de Bahia, qui tourna un peu la tête vers lui pour le surveiller en même temps de se détendre. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à la relation qu’il avait avec le père de sa dresseuse, qu’il détestait. Le Ténéfix grogna rien qu’à penser à cet être arrogant et trop sûr de lui, la seule envie qu’il avait était de lui mettre des baffes. Il évitait de trop en parler à Bahia, même si elle était mal à l’aise avec son père, la jeune femme l’aimait toujours, même s’il l’avait envoyé voir ailleurs. Il ne savait pas trop quelle serait sa réaction par rapport au mariage de son ex-femme et il savait que Bahia le redoutait aussi. Une chose était sûre, il le surveillerait de près. Le Spectre fut déconcentra par la jeune femme, qui s’était élancée en direction du Floravol. Visiblement celui-ci avait décidé de refaire une partie de saute-mouton… dans la direction de la mer, encore. Bahia l’attrapa avant qu’il ne tombe à l’eau, jurant un peu. Ils ne pouvaient vraiment pas le laisser sans surveillance plus de deux secondes. Voyant que le Pokémon recommençait visiblement à paraitre mal, la jeune femme décida que c’était assez de sorties pour aujourd’hui. La majorité du temps, son état était stable, mais parfois, quand il bougeait trop, il se fatiguait et sa fleur s’affaissait encore plus qu’elle ne l’était déjà. La pourriture sur celle-ci ne partait toujours pas, Bahia avait eu beau y mettre des pommades ou la frotter en espérant qu’elle s’effrite, rien n’y faisait.

Elle le fit entrer dans sa Pokéball et la replaça à sa ceinture, vérifiant qu’elle était bien attachée avant de se remettre en route. Le bateau partirait très certainement bientôt, il valait mieux pour eux de finir leurs courses avant que ce ne soit le cas. Le Ténéfix fouilla dans le sac de sa maitresse et en sortit un papier et un crayon comme à son habitude. Sachant qu’ils ne leur restaient pas trop de temps, Rubis avait décidé de faire une partie des courses pendant que Bahia faisait le reste. Il n’aimait pas trop l’idée de la laisser seule, mais cela ne prendrait même pas 20 minutes, il lui laissa les boutiques près de l’endroit où ils se trouvaient, elles étaient plus espacées et il y avait moins de monde, ce qui la gênerait moins.

* Je vais juste chercher un peu de nourriture et de l’encre. Il y a peut-être une boutique de produits naturels, regarde un peu pour Floravol. *

* D’accord ! Tu reviens vite, pas vrai ? *

* Comme d’habitude. Ne t’éloigne pas de ton côté. *

Après avoir fait sa promesse habituelle, le Ténéfix s’éloigna dans la foule, attirant un peu le regard des marchands surpris sur son passage. Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait un Pokémon faire les courses. Bahia décida de rester près de leur point de départ, observant les marchands autour. Peut-être trouverait-elle d’autres pommades ou quelque chose pour redonner un peu d’énergie au Floravol. Avançant un peu pour voir les étalages, celle-ci fut subitement attirée par l’un d’eux, voyant des reflets de loin. Des joyaux. Observant d’un air intéresser, celle-ci savait que leurs réserves de gemme étaient finies depuis quelques jours. Cela ferait certainement plaisir à Rubis d’en avoir quelques-uns…

[Illumino El Pathos]

"Héhéhé."

Il était là, comme à ses habitudes, déposant ses marchandises sur un étable. De bien belles marchandises bien que la quasi-majorité ne provenaient pas de lui. Vagabondant de villes en villes, de régions en régions, il disparaissait toujours dans la nuit, ne revenant guère souvent sur un même lieu avant plusieurs semaines voire moins. Aujourd'hui, il avait décidé de s'arrêter à Palpa, observant les personnes qui passaient devant lui sous son voile. Son apparence encapuchonnée, invisible aux yeux de tous et de toutes n'était pas là par hasard. Il se voulait disparate, transparent, comme s'il n'existait pas. Mais bon, ceux qui désiraient vraiment le rencontrer, pour une obscure raison, pouvaient l'apercevoir. Il était là alors qu'une jeune demoiselle regardait ses bijoux. Certains étaient en toc, d'autres assez précieux bien que la pierre utilisait était de mauvaise qualité et il n'y en avait que deux ou trois qui étaient valables. Mais pour une gamine écervelée comme celle qui commençait à vagabonder devant son étal, ça serait pas nécessaire de les mettre en valeur, loin de là. D'une voix douce alors qu'il voulait achalander le client, il vient dire :

"Bonjour jeune damoiselle, je vois que vous êtes intéressée par mes bijoux. Il y en a de toutes les sortes. Observez donc ce saphir, il se marie parfaitement à vos yeux. Ne seriez-vous pas intéressée par un jade d'une belle couleur allant rendre les émeraudes jalouses ? Et regardez donc ces rubis, vous êtes une femme de Flamen, cela se voit dans vos atours et vos gestes. Mais attention, tout à un prix et nous parlons de véritables pierres précieuses."

Pendant ce temps, il observait tout simplement la jeune femme en face de lui. Cette demoiselle était bien spéciale, n'est-ce pas ? Elle semblait complètement perdue, ailleurs, niaise et candide. Une cible de choix visiblement pour lui. Un petit mouvement de la tête sur la gauche et voilà qu'à ses pieds, sous sa robe, une pokéball venait de tomber, s'ouvrant légèrement pour laisser apparaître une forme toute petite et ridicule, de très faible taille. Sa comparse depuis des années, pas n'importe laquelle, loin de là. Avec furtivité et agilité, elle sortit juste sa frimousse de la longue robe sous laquelle se trouvait le marchand, observant la nouvelle cible de la journée.

"Rattata. Rata rata."

Elle émettait de très faibles couinements, inaudibles bien qu'elle tapotait de sa queue sur l'un des pieds de son maître. Celui-ci émit un sourire sous sa capuche, maléfique et malveillant avant de subitement se pencher en avant, son imposante bosse étant bien visible dans son dos malgré l'épais tissu noir qui le recouvrait. Difforme, mauvais, malsain, tout en lui donnait cette mauvaise impression maintenant qu'il s'était affaissé à moitié sur le comptoir. Dans ce genre de cas, généralement, les gens se focalisaient alors uniquement sur lui pendant que la Rattata allait s'affairer à récupérer ce qu'il y avait de valeur chez cette jeune femme trop naïve. Une pokéball, n'est-ce pas ? Qu'importe s'il n'était pas possible de capturer un pokémon ou d'en faire son propriétaire ! Le but d'une vente d'esclaves était tout simplement de "dresser" les pokémons qui n'appartenaient à eux ! Un pokémon volé qui fut acheté par autrui ? Ce dernier n'aura qu'à briser la volonté du pokémon s'il ne pouvait pas l'avoir réellement ! AH ! Il y avait tant de façons de se faire obéir par les pokémons et les hommes, c'en était qu'une parmi tant d'autres.

"Alors, avez-vous fait votre choix, mademoiselle ? Je vous préviens, les pierres précieuses partent rapidement. Si vous revenez d'ici une demie-heure, il se peut qu'elles ne soient déjà plus là. Vous ne voudriez pas rater une telle affaire, n'est-ce pas ? Cela serait vraiment dommage. Il vaut mieux que de telles beautés accompagnent une belle femme comme vous plutôt qu'un homme obèse déjà recouvert de bijoux."

Dire au client ce qu'il désire, le forcer à s'intéresser uniquement à la marchandise et à celui qui la vend, c'était sa méthode principale. Pendant ce temps, une petite créature violette commençait à faire son office, regardant rapidement où se trouvait la pokéball sur le corps de Bahia. Ensuite, elle allait devoir se montrer discrète et agile pour la récupérer en un saut et avec l'utilisation de sa queue. Nyéhéhé, ça serait tellement plus simple ensuite !

[Bahia Nur]

-' Hum. '

Bahia recula légèrement sur le coup. Il fallait avouer que le marchand était un peu… étrange. La jeune femme ne s’en alla pas toutefois, se disant que juger les autres sur leurs apparences était à la fois peu poli et surtout stupide. Malgré cela il dégageait quelque chose qui la mettait mal à l’aise, plus que le simple sentiment d’intimidation qu’elle ressentait face à des inconnus. Devait-elle en prendre compte ? La jeune femme le laissa parler sans vraiment porter attention à ce qu’il disait, elle l’entendait parfaitement, mais l’information avait visiblement du mal à se rendre. Quelque chose la bloquait, lui donnant subitement mal au crâne. À force d’y être confronté, Bahia avait tendance à croire que c’était la bête qui se tapissait au fond d’elle qui se méfiait de l’homme et tentait de se manifester. Le regard de la dresseuse devint dur un moment, fixant sans émotion le vendeur face à elle. Puis comme un coup de vent cela disparu aussi vite que c’était apparu, peut-être ne s’en était-il même pas rendu compte. Le mal de tête passa immédiatement et le visage de la dresseuse parut s’éclairer un peu, celle-ci reporta son regard sur les joyaux sans rien dire.

Hum. Le marchand était mieux de ne pas la prendre pour la dernière des idiotes, elle avait acheté énormément de gemmes et son propre Pokémon en était composé, elle savait faire la différence entre du faux et du vrai assez facilement. Toutefois à l’œil nu elle ne savait pas vraiment faire la différence entre des pierres plus pures que d’autres, elle se fiait simplement à son instinct. Elle se rapprocha un peu du comptoir, évitant toutefois d’être trop près du vendeur, dont la présence ne la rassurait toujours pas. Bien concentrée sur les pierres, celle-ci répondit au marchand d’un ton vague.

-‘ Pardonnez-moi monsieur, les couleurs n’ont pas d’importance. C’est pour manger. ‘

La dresseuse ne chercha même pas à expliquer, à dire vrai pour elle s’était très clair, pour les autres ça risquait de l’être moins. Enfin quand on connaissait les Ténéfix il était facile de penser à ce Pokémon en particulier, il était le seul à s’en nourrir. La jeune femme continua d’observer avec attention, sans vraiment se concentrer sur ce qui se passait autour. Elle tendit la main vers les joyaux et poussa certains, qu’elle considérait comme du toc. Puis elle prit un rubis, qu’elle porta à ses yeux pour mieux l’observer.

Bahia aurait pu décider de partir en voyant que le marchand tentait de lui vendre de la camelote parmi les bons, mais cela ne la dérangeait pas plus que ça, elle trouvait simplement ridicule tout cet engouement autour des pierres précieuses. À part briller, elle ne leur trouvait rien de spécial. Si des gens avaient envie de payer des prix de fous sans savoir faire la différence, tant pis pour eux, ce marchand pourrait se faire plaisir. Quelque part Bahia faisait le lien entre diamant et bourgeoisie… et la noblesse, ça lui puait au nez. Elle avait elle-même pas mal d’argent sur elle, mais son Pokémon devait bien se nourrir, Bahia n’aurait pas à amener autant d’argent si on ne leur accordait pas autant d’importance. Contente de son inspection, elle déposa le rubis devant le marchand. Heureusement que le Pokémon ne mangeait pas que cela, cela ferait un moment qu’elle serait en faillite.

-‘ Combien ? ‘

La jeune femme avait hâte de partir rejoindre son Pokémon, elle voulait juste payer et décamper. Celle-ci était ouverte aux propositions, à lui d’essayer de la faire payer au prix fort. Il valait mieux pour lui de bien y penser parce qu’à force d’en acheter, elle savait ce qu’un rubis valait et ne s’amuserait pas à payer plus haut, pas avec tout ce qu’elle devait acheter ensuite. Celle-ci avait sorti sa bourse, qui tinta légèrement en bougeant.

-HJ- Je me suis donnée le droit de savoir ce qui était bon dans l'étalage, Bahia côtoie suffisamment les pierres pour les reconnaître, puis Rubis en est un en quelque sorte. Puis faut bien que je m'en sorte quelque part XD -HJ-

[Illumino El Pathos]

[Ah mais aucun souci ! Le but n'est pas de rendre impuissante et incapable la jeune femme. XD
Surtout sur un domaine où elle est douée. Mais bon, tu te doutes aussi que son but était d'escroquer Bahia. ^^
Par contre, je connais pas la monnaie du fofo donc je précise pas le prix !]

Encore une qui jugeait sur les apparences. La première réaction chez une personne était toujours la plus sincère et la plus véridique. Nyéhéhéhé. C'était donc ce recul qu'il devait prendre en compte comme jugement de sa personne. De toute façon, ça ne le dérangeait pas. Il était habitué à ça, ce n'était pas comme si c'était nouveau pour lui, pas du tout même. Il émit un petit ricanement étouffé alors qu'il observait sa Rattata qui commençait déjà à étudier la cible. Par contre, lorsque la jeune femme parla de manger, il pencha la tête sur le côté. Rapidement, il commençait à mettre en tête toutes les informations qu'il avait récupérées. Manger, cela voulait dire qu'elle avait un pokémon capable de les dévorer. Un Ténéfix ? Etait-il dans cette pokéball qu'il avait vue ? Si tel était le cas, cela serait une belle vente, très belle vente même. Héhéhé.

Par contre, ce qui était bien moins plaisant, c'est que la jeune femme semblait savoir la différence entre du toc et les pierres précieuses. Bon, une affaire était moins réussie que prévue, ce n'était pas la fin du monde, loin de là. Par contre, elle ne savait pas faire la différence dans la qualité des pierres précieuses ... ou presque. Elle avait désigné un unique rubis, assez imposant mais dont l'intérieur était parsemé d'impuretés. Ce n'était pas facile du tout de le remarquer à l'oeil nu mais elle n'avait pas fait un mauvais choix. Tss, tss, tsss ... Cette bonne femme était quand même alors capable d'avoir de bons goûts. En plus, la flatterie avait marché. Indirectement, elle avait choisi un rubis, chose qui allait avec avec ses habits issus de Flamen. Héhéhé, c'était si simple que ça. Elle voulait un prix ?

"Hum ... Je pense que pour vous, vu que vous avez réussi à débusquer les vrais du faux, je peux descendre son prix."

Ce qui n'était pas totalement faux ... et pas totalement vrai. Le prix signalé fut moins que ce qu'il avait prévu mais restait quand même plus cher que la valeur de base du rubis. Néanmoins, les petites remarques comme quoi il semblait satisfait qu'elle prenne un véritable rubis, même impur, avait juste pour but de la manipuler psychologiquement. Même si le ton fut dit avec une sorte de petit dédain, signe qu'il n'avait pas apprécié le fait qu'elle discerne les véritables joyaux parmi les tocs, tout cela n'avait eu pour but que de lui donner un air mécontent alors qu'intérieurement, il exultait. Rien que le fait qu'elle cherche à acheter ce rubis était satisfaisant. Ainsi, s'il y avait un léger calcul à faire, au lieu de payer le rubis deux fois plus cher que son prix original, il l'avait abaissé à une fois et demi ... ce qui faisait quand même une descente de 50%, ce qui n'était pas rien. En entendant la bourse tinter, son corps se pencha légèrement bien que cela n'avait pas pour but d'effrayer Bahia.

La Rattata était non-loin de la jeune femme et semblait s'être arrêtée dans ses agissements. Elle attendait les consignes d'Illumino El Pathos mais celui-ci ne fit qu'un petit mouvement du pied pour frapper très faiblement deux fois le sol. La Rattata comprit qu'il ne fallait pas se focaliser sur la bourse mais uniquement la pokéball, cherchant alors à la voler. L'argent importait peu : la vente d'un pokémon volé par contre, c'était déjà bien plus grand, bien meilleur même. Héhéhé ! Pendant ce temps, il ne faisait que se focaliser sur Bahia, cherchant alors à attendre si elle voulait acheter ce rubis ou non. La seule chose qu'il fallait faire, c'était qu'elle se focalise sur lui, sur son étal, sur le rubis qu'elle allait acheter pour que la Rattata puisse terminer son noir dessein. A partir de là, les méfaits accomplis, ils ne seront plus là quand elle comprendra ce qui s'est passé.

[Bahia Nur]

Celle-ci haussa un sourcil. Une réduction pour l’avoir piégé au sujet des faux ? Bahia n’y croyait pas vraiment. Celle-ci se disait surtout que cela devait ne pas lui plaire de perdre un vrai. Enfin au fond c’était son problème, il n’avait qu’à proposer du faux sinon. Quel marchand serait content de perdre de l’argent ? Cela la rendait plus nerveuse qu’autre chose. La jeune femme avait quand même un doute sur son choix, s’était du vrai, mais était-il bien pur ? Seul Rubis pourrait lui dire en le mangeant. Tant pis, il lui arrivait parfois de devoir se contenter de ce genre de caillou, il ne s’en plaindrait pas. Il lui donna un prix et celle-ci ne parut pas offusquer, la majorité des marchands tentaient de le monter et au fond ce n’était pas si mal que ça, plus que ce qu’elle croyait qu’il valait, mais cela ne la dérangeait pas. La jeune femme ouvrit avec délicatesse sa bourse, cherchant de quoi le payer, ce qui ne manquait pas. La dresseuse déposa le tout devant lui et garda sa bourse à la main : elle avait vu du coin de l’œil une boutique qui l’intéressait et décida de la garder près d’elle pour d’autres achats. Elle ne le savait pas, mais ce simple geste préservait son argent d’un vol, ce qui ne laissait pas le choix quand à la cible.

Maintenant que l’argent était donné, Bahia prit le Rubis et l’observa un moment, appréciant sa couleur. Contrairement à ce que croyait le marchand elle ne l’avait pas prise à cause de la flatterie, mais bien parce que son Pokémon en portait le nom, chose qu’il ne pouvait pas savoir vu que Rubis ne l’accompagnait pas. Eh bien avec ça il tiendrait le temps du voyage en bateau, elle allait lui en acheter d’autres, rendus à Flamen. Elle connaissait de nombreux bijoutiers et là-bas elle savait qu’elle y trouverait de quoi nourrir Rubis pendant des mois. Le regard un peu dans la vague, celle-ci se souvint alors qu’elle devait aller chercher de la pommade pour le petit Floravol. Rangeant le rubis dans sa bourse avec l’argent pour ne pas le perdre, elle salua simplement le vendeur et repartit d’un pas léger. Où elle avait vu cette boutique déjà ? Juste à quelques mètres de là ce trouvait une enseigne qui vantait le mérite de diverses herbes et traitements naturels, elle y trouverait peut-être quelque chose. Elle se rendit donc dans cette direction, sans se rendre compte qu’il lui manquait quelque chose.

Entrant dans la boutique, il eut un léger tintement, annonçant son arrivée. Une dame d’un âge assez avancé quitta son comptoir et s’approcha de sa visiteuse, l’observant d’un air bienveillant. Bahia fut vite débarrassé de sa drôle d’impression : la boutique était très chaleureuse et rien ne semblait éveiller la bête au fond d’elle, pas comme quand elle se tenait devant le comptoir de l’autre marchand. Se sentant mieux, la dresseuse observa les étalages avec intérêt, impressionnée par tout ce que la dame possédait. Il y avait des petites pancartes pour indiquer à qui pouvait s’adresser les différents remèdes et Bahia se dirigea vers la section des Pokémon plantes, la petite dame la suivant.

-‘ Bonjour mademoiselle, je peux vous aider pour quelque chose ? ‘

-‘ Bonjour Madame, il est vrai que j’aurais besoin de votre aide. J’ai un Floravol malade et je ne sais pas ce qu’il a. Vous croyez que vous pouvez me conseiller quelque chose ? ‘

-‘ Bien sûr ! Montrez-le-moi, peut-être saurais-je ce qu’il a. ‘

Bahia lui sourit et porta sa main à sa ceinture et… hum ? Où était donc sa Pokéball. Fronçant les sourcils, la jeune femme pencha son regard médusé vers sa taille. Elle n’était pas du tout là. L’avait-elle mise ailleurs sans s’en souvenir ? Pourtant elle portait toujours celle-ci à cet endroit, celles dans son sac étaient vides. Commençant légèrement à paniquer sous le regard surpris de la vendeuse, la dresseuse ouvrit sa bourse au cas où : rien. Elle agrippa son sac et observa dedans : il y en avait quatre, si elle avait été là il y en aurait eu cinq. Quelque chose au fond d’elle se mit à douter : l’avait-elle échappée ? Cela pouvait bien arriver, même si d’habitude elle était solidement attachée. Voyant que quelque chose clochait la dame proposa de l’aider à trouver, peut-être était-elle simplement dans la rue. Sortant tous deux de la boutique, la jeune femme observa un peu le sol avant de lever le regard.

Le marchand n’était plus là.

Pendant un instant elle ne dit rien, laissant la dame chercher seule. Voyant qu’elle ne trouvait rien, une colère sourde se mit à bouillir au creux de son ventre. Il avait foutu le camp dès qu’elle était entrée. Celle-ci ne doutait plus, elle ne l’avait pas perdue. Elle crispa sa main droite sur la garde de son épée accrocher de l’autre côté de sa hanche, Bahia fit signe à la dame d’arrêter de chercher, s’approchant d’elle.

-‘ Pardonnez-moi Madame, où puis-je trouver l’autorité la plus près ? '

Le poulet avait été plumé. Malheureusement pour le marchand sa prise était moins intéressante que ce qu’il aurait pu croire : au lieu d’avoir un Ténéfix de bon niveau, celui-ci se retrouvait avec un petit Pokémon faible et malade.

[Illumino El Pathos]

"Héhéhé ... Au revoir ... ma petite dame."

Il la laissait partir alors qu'une petite créature violette s'enfouissait sous sa robe noire. Elle remonta jusqu'à son épaule pour descendre enfin jusqu'à sa main, y déposant une sphère. Une sphère très précieuse, n'est-ce pas ? Une pokéball. C'était parfait pour ce qu'il voulait faire, ce qu'il avait en tête. Bon, avec un tel objet dans les mains, ce n'était pas la petite vente de rubis qui allait remplir sa bourse. Par contre, il venait d'obtenir quelque chose d'intéressant, vraiment très intéressant même, héhéhé. Ah ... Bon ... Il rangea tout son inventaire dans son sac, terminant alors l'ouverture de sa boutique. Même si cette jeune demoiselle était pas forcément une lumière, elle comprendrait alors que son pokémon avait été volé.

BON ! Vite, vite, vite, il allait devoir quitter cette ville et aller ailleurs. Il avait quelques contacts au village de Kamiki. Là-bas, il pourrait se débarrasser à un bon prix de la sphère qu'il avait récupéré. De toute façon, avec un marchand d'esclaves pokémon, qu'ils soient dans une pokéball ou non, c'était vraiment le cadet de leurs soucis. Quelques coups de fouet et le résultat était immédiat ou presque. AH ! Bon ! Vite, vite ! Quitter la ville ! La Rattata à ses côtés, il s'échappa de Palma, marchant pendant une bonne heure avant de finalement établir un petit camp de fortune. Sortant un morceau de viande, il en tendit un petit bout à la pokémon, lui disant :

"T'as fait du bon boulot, toi. Tu mérites bien un morceau pour la peine. Fais gaffe à pas l'avaler trop vite !"

La Rattata poussa un cri d'approbation avant de se jeter sur la nourriture. Bon ! Il était temps de son côté de voir le fameux Ténéfix qu'il avait volé chez cette petite femme de Flamen. Sortant la pokéball, il laissa le pokémon apparaître devant lui ... avant d'émettre un grognement. Ce n'était pas un Ténéfix !: PAS DU TOUT ! Cette gamine était encore plus bête que la moyenne ! Elle achetait de la nourriture précieuse pour un Ténéfix sans même en posséder un ? Qu'est-ce qu'un Floravol faisait dans cette sphère ? Et il ne semblait même pas en bon état ! Tsss ! Il rappela aussitôt le pokémon.

La vente allait être moins merveilleuse que prévue mais il y aurait toujours un gain. Le souci, c'est qu'il allait devoir gruger voir manipuler un peu le marchand d'esclaves. Lui refiler de la mauvaise marchandise, ça n'allait pas être simple. Il allait devoir faire un prix fort mais pas trop ... ensuite baisser un peu le prix et espérer que la vente marche. Un pokémon restait un pokémon et un Floravol, de base, n'était pas un pokémon si mauvais. Il pouvait quand même en retirer un bon prix ... le tout allait juste de bien jouer le jeu. Direction le village de Kamiki ! Une vente devait se faire !

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