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[ Clos ] Morceaux de Lune [PV Abigaël]

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Message par Sara Imphylan Jeu 24 Mar 2016 - 23:11

Le voyage de Sara au travers des terres de Mizuhan l'avait portée jusqu'à Nouvelle-Gilnéas. Se laissant guider par les routes étroites et son instinct naturel, elle voguait de village en village, tranquillement, rafistolant une tenue par-ci, en créant une autre par-là. Cela lui permettait d'avoir assez d'argent pour reprendre son chemin, errant comme un esprit libre, à la recherche d'un endroit où enfin se fixer. Mais elle ne trouvait désespéramment pas ; intimement elle craignait de revoir l'ombre de son père, ou bien des soldats venus de Terros pour la ramener là d'où elle venait. Alors elle repartait au bout de quelques jours, avec Skriff, et ils retournaient sur les sentiers perdus des terres gelées de Mizuhan. Elle n'était pas encore réellement habituée à ce climat qui différait tant de ses terres natales ; parfois elle pouvait traverser des étendues gelées sans croiser le moindre arbre ou la moindre trace de vie. Tandis que son compagnon de route semblait habitué au temps parfois difficile et aux environnements, elle ne pouvait pas se vanter de la même chose. Elle avait dû fabriquer des gants et des collants pour espérer ne pas mourir de froid. Bien heureusement, elle avait fini par arriver aux abords d'un village. D'après ce qu'elle avait appris auprès des citoyens en les interrogeant, il s'agissait de Nouvelle-Gilnéas, une cité récente bâtie sur les ruines de la précédente, réduite à néant par une catastrophe... Sara ignorait totalement ce à quoi ils faisaient référence ; après tant d'années à vivre enfermée chez elle, coupée du monde extérieur, ne connaissant que le noir de la cave comme environnement et le visage de son ex-mari comme seul humain qu'elle avait pu voir pendant si longtemps, elle ignorait totalement ce qui s'était passé. Elle n'osait pas demander à qui que ce soit à quoi ils faisaient référence. Il semblaient si abattus, si constamment tristes, un peu comme s'ils portaient une sorte de deuil éternel qui les suivait constamment.

En errant au travers des ruelles sombres et peintes de ténèbres par une sorte d'artiste nocturne, le regard de Sara se perdit sur ces maisons sombres, à peine éclairées par des lanternes flottant dans le vent. Elle y trouvait là une sorte d'air mélancolique. Le sifflement des lueurs dansant dans le ciel, accompagnées des étoiles et de la lune, donnaient un air doucement poétique à l'endroit. Tout d'un coup, elle se sentait un peu requinquée, comme si cette simple vision l'avait motivée à continuer son chemin. Sans rien dire, Skriff suivait ses pas, regardant un air sévère les environs, nettement plus méfiant que sa compagnonne. Lui n'aimait pas spécialement les lieux marqués par la mort comme ceux-ci ; surtout parce qu'on avait tendance à y croiser une certaine recrudescence de Pokémon Spectre, et qu'il avait énormément de mal avec eux. Non pas qu'ils les craignait, mais il savait qu'il n'arriverait pas à défendre Sara s'il y avait un problème, et cette pensée avait le don de l'agacer tout particulièrement. De son côté, la tailleuse avait bien d'autres préoccupations. Elle souhaitait trouver un endroit agréable où passer la nuit, une auberge convenable tout en n'étant pas trop chère, ce qui était relativement rare malheureusement pour elle. Ce village semblait cependant vivre des pèlerinages à première vue, les gens venant sans doute pour quelque chose en particulier dont Sara ne connaissait pas l'existence. Ou tout du moins c'était ce qu'elle pensait, et bien que n'ayant pas de preuves, il s'agissait là de sa seule théorie pour expliquer le nombre assez important d'auberges dans un village qui semblait constamment en deuil.

Elle s'arrêta quelques temps plus tard, quand le hasard la porta vers un lieu assez curieux. Il s'agissait de l'entrée d'une sorte de souterrain mystérieux, qui s'enfonçait sous la terre jusqu'à des horizons lointaines. Une sorte d'atmosphère sombre mais intrigante s'en échappait, comme un relent morbide qui attirait les papillons de nuit dans sa toile. Sara n'y résista innocemment pas et la curiosité la poussa à s'en approcher, bien qu'elle avait extrêmement peur de cette ambiance assez étrange. Ce n'était définitivement pas ici qu'elle était le plus à l'aise, ayant peur de voir un Pokémon Spectre surgir de nulle part. Elle croisa plusieurs personnes entrant ou sortant de la crypte, comme une sorte de rythme incessant, faisant presque des allers-retours répétitifs. La tailleuse les regardait passer, intriguée par ces hommes et ces femmes qui passaient. Elle se détourna finalement de l'endroit, au grand soulagement de Skriff qui ne sentait très clairement pas cet endroit et qui souhaitait juste qu'ils s'éloignent au plus vite, bien qu'il ne l'indiquait pas à sa compagnonne de voyage. Ils se remirent donc en route, l'esprit de la voyageuse toujours très clairement porté sur ce lieu qui avait éveillé sa curiosité. De loin, on aurait dit une sorte de mine... Peut-être des catacombes ? Un monument aux morts ? C'était sans doute cela qui attirait les pèlerinages, se suggéra-t-elle. Dans tous les cas elle aurait bien aimé aller voir, mais il fallait admettre qu'elle n'oserait pas s'aventurer dans ces sous-sols mystérieux sans être très bien accompagnée. Et bien qu'ayant la compagnie de Skriff, elle savait qu'elle fuirait à la moindre petite frayeur, ce qu'elle ne pouvait pas se permettre.

La tailleuse se posa alors finalement sur un banc, non loin de l'entrée de ce souterrain. Skriff monta à ses côtés et s'installa partiellement sur ses genoux, et elle commença à le caresser doucement. Ses pieds lui faisaient terriblement mal et la fatigue semblait la ronger petit à petit. Elle avait si mal et si sommeil qu'elle aurait tout donné pour avoir un lit chaud et confortable à cet instant précis ; chose qu'elle ne pouvait cependant pas se permettre. Le Mangriff, inquiété de son état presque maladif, se frotta contre elle. Sara rouvrit les yeux complètement et secoua la tête doucement. Il fallait qu'elle se remette en route et qu'elle trouve une auberge ; mais d'un autre côté, elle était tellement épuisée qu'elle ne se sentait plus la force de bouger. Alors elle restait là, sur ce banc, à fixer les étoiles et la lune dans la nuit sombre. Les lanternes dansaient avec la douce mélodie du vent, la voyageuse les accompagnant d'un léger mouvement de main, un peu comme si elle souhaitait intérieurement que ce soit elle qui les fasse bouger. Skriff la regardait faire, plutôt intrigué par ses mimiques curieuses, mais un peu déçu de ne plus avoir droit aux caresses, Sara s'étant désintéressée de lui. Il descendit donc de ses genoux sans qu'elle ne fasse un mouvement, et fit un tour des environs, dans l'objectif de trouver quelqu'un ou quelque chose qui leur serait utile, sans doute.


Dernière édition par Sara Imphylan le Lun 28 Mar 2016 - 12:58, édité 1 fois
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Message par Abigaël d'Alma Ven 25 Mar 2016 - 22:10

Assez mécontente de la réponse qu’elle venait d’obtenir, mais consciente d’être en pays ennemi et en situation de demande, et non d’offre, Abigaël lâcha un simple « très bien, prévenez-moi quand vous aurez des nouvelles » avant de tourner les talons et de s’en aller, quittant le bureau miteux qu’elle visitait au moins deux fois par jour pour savoir s’ils avaient des informations sur sa requête. Monté un peu à l’arrache, l’endroit servait de point de repère pour toutes les démarches administratives qui devaient transiter par le village de réfugiés, et la Terrosienne avait vite compris qu’ici, tout allait au ralenti. Il fallait dire que les échanges concernant les missions ou les épreuves n’étaient pas la priorité des habitants, qui avaient encore du mal, pour certains, à réaliser qu’ils étaient des survivants, des miraculés épargnés par la folie de Mewtwo et des Méga-Pokémon, alors les trucs officiels, ça leur passait un peu au-dessus, et ne parlons même pas des échanges avec les pays ennemis de Mizuhan ! Bon, tout n’était pas dû à la maladresse et à la lenteur des Nouveaux-Gilnéens, et l’armée de Terros avait sa part de responsabilité dans le retard que prenait le processus. Mais quand même, fuck à la fin, quoi !

Passablement énervée, la Maîtresse des Lames dit entre ses dents :

« Tu te rends compte du temps que ça met ! Ça, c’est parce que Père doit être en mission, c’est sûr. S’il était à la caserne ou à la maison, ça serait déjà fini, crois-moi. »

Silencieux, le Cizayox se contenta d’acquiescer pour ne pas la contrarier, parce que ce n’était pas exactement le moment de dire ou de faire quoi que ce soit qui n’irait pas dans son sens. Chaque pas que faisait la fille de Benedict faisait trembler légèrement le sol sous ses pieds, et certains passants se retournèrent sur la sombre beauté qui émanait de la jeune femme, avant de détourner le regard quand ils croisaient celui, fauve et sauvage, d’Abigaël.

« Qu’est-ce qu’ils ont, ces basterds, ils veulent mon portrait ou bien ? »

Et allez, c’était reparti. Avait-elle oublié la mauvaise impression qu’elle avait laissée à tous ces gens, lors de la Danse des Lumières ? Elle avait beau avoir été disculpée dans l’affaire du vol des lanternes, elle n’en était pas moins vue comme quelqu’un d’extrêmement irascible (ce qui était la stricte vérité, pour le coup) et qui se promenait avec une majorité de potentiels Méga-Pokémon capables de tout dézinguer au moindre coup de folie (là, par contre, objection Votre Honneur, leurs Méga-Évolutions étaient parfaitement contrôlées, oui Monsieur !). En gros, Hagane pensait que la patronne aurait vraiment mieux fait de faire profil bas, surtout que, même en ayant rejoint la Nouvelle-Gilnéas depuis un paquet de semaines, elle n’avait pensé à envoyer sa demande aux autorités de Terros que trois jours auparavant. Ben oui, évidemment, cela ne lui était pas venu à l’idée de faire ça sitôt partie de chez Anthere, à Yiling, hein, au lieu d’attendre d’avoir une illumination divine et de se déplacer au fameux bureau pour entreprendre ses démarches. Alors oui, c’était bien beau de vouloir passer Chevalier de Terros, mais encore fallait-il s’en donner les moyens !

Mais bien sûr, le Cizayox se garda bien de faire part de ses réflexions à sa patronne, d’une part parce qu’il ne parlait pas l’humain (même si Abby avait d’autres manières de communiquer avec son équipe), et d’autre part parce qu’il tenait à la vie, quand même. Oh, il savait que plus personne, dans la Dream Team, ne risquait une mort soudaine et prématurée, parce qu’ils étaient tous devenus plutôt utiles à leur façon. Seule la poiscaille n’avait pas encore trouvé de rôle adapté à sa condition de... Poiscaille, justement, mais c’était un peu la mascotte de l’équipe, le souffre-douleur et le bouffon dont tout le monde aimait se moquer. L’absence d’un seul de ses Pokémon lui ferait un petit vide, quelque part, dans ce que chaque être vivant était supposé avoir (indice : ça palpite, c’est gros et ça peut s’affoler, et NON, c’est JUSTE un fuckin’ cœur, what did you expect ?), même si elle ne l’admettrait jamais. Mais elle avait encore la main leste et la baffe facile, Abby, alors mieux valait être prudent, quand même. Juste au cas où.

« Uramu, va nous trouver un coin pour s’entraîner, tu veux. »

Alors que la femme de haute extraction libérait son Drattak d’un geste nonchalant, le ninja rouge leva les yeux au ciel, à la fois pour suivre son camarade du regard et pour exprimer son agacement. Lui arrivait-il parfois de penser à l’effet de ses actes sur les gens autour ? Des murmures de crainte et quelques cris s’élevèrent de la foule, avant qu’un homme ne crache un « encore cette kisama* de Terrosienne ». Une vieille dame l’appuya d’un « dégage, brute aux Méga ! », mais elle baissa les yeux quand la concernée se tourna vers eux en leur jetant un regard mauvais.

« Dites, ma mère est du pays, et je comprends parfaitement votre langue, donc si vous voulez pas la fermer, je vais la fermer à votre pla- »

Interrompue par Hagane, qui lui avait saisi le bras dans la pince, elle se débattit, mais la pression qu’exerçait l’insecte d’acier était telle qu’elle se tut et consentit, de mauvaise grâce, néanmoins (parce qu’il fallait pas abuser), à se laisser entraîner à l’écart, là où Uramu leur faisait des signes depuis déjà deux bonnes minutes sans grand succès. Là, elle était vraiment remontée, et l’entraînement s’annonçait particulièrement rude...

« En garde. »

Le Cizayox la relâcha, puis se mit en position, alors qu’en face, la patronne détachait sa claymore sanglée dans son dos pour l’empoigner fermement. Avec un cri de rage, Abigaël chargea, sans prêter la moindre attention au Mangriff qui venait de débarquer dans son champ de vision. Le Drattak, en revanche, tendit le cou pour mieux voir la créature qui venait perturber le duel, dans le but de l’avertir et de lui faire comprendre de ne pas trop s’approcher s’il ne voulait pas finir en charpie. Entre la « brute Oméga » et le Pokémon Pince, il valait mieux qu’il n’y ait personne, surtout en plein combat !
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Message par Sara Imphylan Ven 25 Mar 2016 - 23:18

Sara s'était adossée au banc, silencieuse. Son esprit était là, divaguant au gré du doux vent que portait la ville jusqu'à l'eau. Ses cheveux flottaient doucement vers l'avant, comme autant de rubans dorés servant à accomplir un mystérieux rituel au nom oublié. Elle-même semblait disparaître, pour ne plus exister qu'au travers de ce portage naturel. Paradoxalement, elle ne se sentait plus exister qu'à ces moments-là : lorsque le silence la gagnait, que tout se retrouvait plongé dans une paralysie étrange et une mélancolie agréable. La tailleuse n'aimait pas le bruit et l'agitation. A force de vivre seule, dans son petit monde tranquille, elle avait fini par oublier les gens, leur excitation naturelle, leur empressement. Elle n'aimait pas vraiment lorsque tout allait trop vite. Elle haïssait quand elle devait suivre ses instincts et ses émotions au-delà de son raisonnement logique ; c'était à cause de cela qu'elle était aujourd'hui ici, si loin de chez-elle... Elle préférait amplement ces moments de silence et de réflexion, où elle était capable de prendre des décisions réfléchies et de se motiver pour la suivre à venir, après quelques instants paisibles. Sara rouvrit les yeux et vit que Skriff n'était plus en vue. Elle parut nettement plus intriguée plutôt qu'inquiète, mais, malgré tout, elle se leva, s'épousseta la jupe, et décida d'aller à sa recherche.

Le Mangriff s'était égaré une paire de rues plus loin, regardant avec attention les différentes inscriptions et auberges, en cherchant une qui pourrait convenir à sa compagnonne et à lui. La plupart n'acceptaient pas la présence de Pokémon en dehors de leur Pokéball, ou étaient nettement trop chères, ce qui compliquait les recherches pour les deux voyageurs, bien trop souvent. Il ne s'inquiétait pas vraiment de s'éloigner de Sara ; il faisait confiance à son odorat, sachant qu'il pourrait la retrouver même en étant à des kilomètres. Il avait cet instinct de pisteur propre aux Pokémon étant toujours un peu sauvages, et connaissait à merveille l'odeur de la tailleuse, depuis le temps qu'il voyageait avec elle. Il aurait été capable de la distinguer parmi mille autres fragrances humaines. Non, son réel souci était surtout de savoir s'il réussirait à trouver un lieu où ils pourraient dormir. Sara était complètement frigorifiée et à bout de forces. Il craignait qu'elle ne tombe malade, si elle ne trouvait pas un endroit paisible où pouvoir se remettre complètement de leur longue route jusqu'ici. Il arriva au milieu d'une sorte de grande allée de terre, se trouvant assez éloignée des lieux de passage majeurs des citoyens du village, si bien qu'il n'y avait personne, à part un Drattak qui le regardait passer.

Ou, tout du moins, c'était ce qu'il croyait. Regardant droit devant lui, il arriva près d'un croisement ; il ne remarqua ni le Cizayox à sa droite, si la femme qui chargeait à sa gauche. Et cette dernière ne semblait pas non plus l'avoir notifié. Il s'avançait tranquillement sans vraiment faire attention, marchant à quatre pattes comme le faisaient les Mangriff habituellement. L'allée en elle-même ressemblait à toutes les autres : il s'agissait d'un croisement en T, l'épéiste arrivant de celui qui allait contre le mur, et le Cizayox l'ayant dans le dos. Skriff arrivait de la gauche d'Abigäel, et allait vers sa droite, regardant droit devant lui, la combattante étant ainsi dans son angle mort. Ni l'un ni l'autre ne se dévièrent de leur trajectoire, si bien que ce qui devait arriver arriva : le Mangriff se fit littéralement rentrer dedans. Pris par surprise, il fut totalement écarté du chemin sur le côté sans pouvoir rien faire, et cogna brutalement contre l'un des murs des bâtiments bordant l'endroit. Un peu sonné, il grogna, sans réellement comprendre, et secoua la tête pour essayer de retrouver ses repères, sans y arriver.


"Mais... Skriff ?!"

Sara venait de surgir de l'endroit d'où venait initialement le Mangriff, et la première chose qu'elle vit fut la brutale collision. Elle paniqua, croyant que Skriff s'était attiré des ennuis, et s'élança vers lui pour vérifier son état. Complètement stressée et croyant qu'il était blessé, elle commença à pleurer nerveusement, secouée par des sursauts brutaux. Le Mangriff grogna une nouvelle fois pour lui indiquer qu'il allait bien, et elle redressa la tête d'un coup, rassurée. Elle l'enlaça et tourna la tête pour observer d'un air terrifié la femme qui venait de le bousculer ainsi, sans comprendre la raison de son geste. Sara la voyait là, combattant son Cizayox pour... S'entraîner ? Lui faire du mal...? Allez savoir... Dans tous les cas, cette femme lui faisait peur, et elle venait de faire du mal à son compagnon, qui plus est ! Skriff, qui d'ailleurs ne comprenait pas non plus, se contentait de secouer la tête de gauche à droite, espérant arrêter d'avoir le vertige alors que, bêtement, il ne faisait qu'empirer les choses.

"Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui s'est...? Pourquoi...?"

Elle était incapable de formuler une phrase complète et correcte, encore sous le choc de cette action brutale. Il était évident qu'avoir une discussion calme avec elle n'allait pas être facile, vu dans l'état dans lequel elle venait de se mettre rien que pour ça...
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Message par Abigaël d'Alma Sam 26 Mar 2016 - 1:48

Uramu venait de déplier ses ailes de sang et s’apprêtait à crier au Mangriff qu’il devait vraiment se pousser de là s’il voulait éviter une douloureuse collision ou, en des termes plus simples, « ATTENTION CHAUD DEVANT ! », mais il n’en eut pas le temps : la mangouste eut le malheur de se faire rentrer dedans par la patronne et décolla des quatre pattes pour aller faire un bisou bien baveux au mur. La réaction de la Terrosienne fut immédiate : la croix noire qui cognait sur sa poitrine au rythme de ses pas luisit brièvement et, d’un geste vif, elle se tourna vers celui qui avait osé la percuter et interrompre son entraînement, en faisant tourner son énorme claymore dans ses mains comme si elle pesait autant qu’un simple jouet. Waw. Là, elle était furax, et clairement, ce pauvre Pokémon comme sa dresseuse, qui venait de débarquer en mode « vierge effarouchée et perdue », filaient un très mauvais coton, aussi bonne soit la qualité de la laine de Wattouat...

« FUCK ! »

Toujours aussi polie et agréable, la patronne... La jeune femme agenouillée se mit à pleurer et essaya un début de dialogue, entre sanglots et incompréhension totale, ce qui eut pour effet de faire monter le vénèromètre, comprenez là le niveau de colère rageuse et intense d’Abigaël, d’une seule poussée qui fit hurler les sens du Dragon et de la mante rouge. Là, il y avait danger pour les deux inconnus, et Uramu s’élança vers le duo pour voir si le dénommé Skriff n’avait rien de cassé. Ce n’est qu’en se posant près d’eux qu’il réalisa que sa taille et sa nature pouvaient être une source de stress et d’angoisse supplémentaire, mais tant pis : maintenant qu’il était là, il ferait comme il avait décidé. Alors, essayant de se faire le plus avenant et doux possible, Uramu tendit le cou en avant et souffla délicatement sur la créature blanche avec ses naseaux, espérant lui faire un message s’apparentant à « tout va bien, plus de peur que de mal ? ».

« Je l’avais pas vu, il était sur mon chemin, c’est tout. »

Ooook. Alors, pour ceux qui connaissaient la bonne femme, cela ressemblait, vaguement, de loin, à peine à une esquisse, un début, un fac-similé de formule d’excuse. Mais alors, c’était tellement ridiculement petit qu’il fallait être magicien – ou très bon Lieur d’un niveau avancé, à la limite – pour le comprendre. Et, clairement, la pauvre inconnue qui pleurait à cause de la frayeur que le choc de son Pokémon avec Abby avait causée n’en était pas une... Et même en étant un Maître de l’Esprit exceptionnel, dans son état, elle n’aurait pas pu faire grand-chose, Uramu en était convaincu. La rapide pensée d’une patronne maniant des forces mentales ou spectrales faillit faire sourire le Dragon, qui se retint de justesse en songeant qu’un tel rictus, sur sa face, pourrait être interprété comme une furieuse envie de croquer dans le Mangriff ou dans la blonde, au choix.

Le Cizayox, lui, trouvait qu’elle y était allée un peu fort, pas tant dans la violence qu’elle avait relâchée dans la collision, parce que le coup lui était initialement destiné, à lui, mais dans sa manière de se justifier. Un humain normal aurait tout simplement demandé des nouvelles de celui qui avait valsé contre la paroi, voire aurait demandé pardon, mais il s’était définitivement fait à l’idée que la patronne n’était pas et ne serait JAMAIS normale. Cependant, cela ne l’empêchait pas de se dire qu’elle exagérait : déjà, elle était repartie à l’assaut, fondant sur Hagane comme un prédateur sur sa proie. Impitoyable et féroce, elle bondit et leva sa claymore, prête à lui asséner un formidable coup, aidée par la gravité, comme si sa force de frappe ne suffisait pas à la rendre dangereuse. Pris dans ses réflexions et au dépourvu, le Cizayox croisa ses pinces devant lui tout en faisant un pas en arrière, limitant ainsi l’impact de la vitesse – et du reste – sur sa défense. La rencontre de l’acier contre l’acier produisit un bruit sourd et des étincelles qui crépitèrent dans la nuit, alors que le Pokémon Pince luttait pour ne pas subir le recul. Avec énormément de peine, il parvint à repousser la Terrosienne, qui lâcha d’un ton acerbe :

« Not bad. Mais t’as rien d’autre ? »

La fille du Duc, un peu trop agile au goût de son adversaire (surtout avec un tel monstre dans la main), fit un pas de côté et revint à l’assaut, bloquée une nouvelle fois. Mais la mante choisit de se soustraire à son emprise et de mettre temporairement fin au combat en rejoignant d’un saut le Drattak et les deux pauvres hères qui avaient eu la malchance de croiser son, non, leur chemin. D’abord submergée par la colère de voir son binôme se débiner, elle comprit, après quelques secondes, qu’il voulait d’abord s’enquérir de l’état de « ce débile qui s’était mis dans ses pieds sans regarder devant lui ». Uramu put lire clairement dans le regard de la patronne qu’elle faisait, une fois encore, preuve d’une mauvaise foi flagrante, mais il ne dit rien et se contenta de regarder la mangouste d’un air désolé. Résignée, et de mauvaise grâce, la Terrosienne rangea son épée de cauchemar à sa place, dans son dos, puis soupira en faisant craquer ses doigts et ses cervicales.

« Bon, on va dire qu’il m’a pas vue non plus et on sera quitte. Il a quelque chose ? »

Si Hagane avait pu se mordre la lèvre, il l’aurait fait, sans aucun doute ! Les gens normalement constitués demandaient plutôt si la personne n’avait rien, mais bon, tout le monde ou presque savait qu’Abby prenait TOUJOURS les choses à l’envers, la preuve avec sa – très – tardive demande de passage d’épreuve au rang de Chevalier. Enfin, tout le monde, sauf la jeune femme complètement terrorisée par leur tarée de maîtresse...

« Abigaël d’Alma, aspirant Chevalier de Terros. Et vous êtes... ? »

Avec un soupir de soulagement, les deux membres de la Dream Team notèrent une amélioration visible dans le comportement de la Maîtresse des Lames. Même s’il y avait encore beaucoup de progrès à faire, elle était un peu plus sociable et faisait au moins semblant de s’intéresser aux autres. Ils ignoraient toutefois qu’en déclinant son identité, Abby était loin d’avoir fait du bien au duo choqué...


[Voilà voilà, comment s’enfoncer en deux leçons by Abigaël !]
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Message par Sara Imphylan Sam 26 Mar 2016 - 10:40

Skriff allait bien. Il était un peu sonné mais il n'avait rien de cassé, c'était le principal. Sara soupira doucement de soulagement en constatant cela. Elle avait eu si peur pour lui... Le Mangriff, gêné d'être le centre d'autant d'attention, grogna de nouveau, ayant l'impression de passer pour un bébé alors qu'il avait déjà subi bien pire. Il poussa donc Sara du bout des griffes, affectueusement et doucement. Elle se recula un peu et, à son tour, secoua la tête de gauche à droite, afin de se calmer un petit peu. Les raisons données par la femme avec l'épée lui parurent plutôt... Inhabituelles. Pas d'excuses, pas de présentation... Elle semblait rustre, brutale, spontanée, un peu comme le coup que venait de se prendre son compagnon. Il y en avait toujours, des gens comme ça... Et ces gens faisaient terriblement peur à Sara, qui ne savait pas comment se comporter devant eux, de peur d'attirer leur colère ou quoi que ce soit. Elle remarqua ensuite le Drattak, qui s'était approché afin de souffler doucement sur la fourrure de Skriff. Ce dernier fit un signe de griffes, de gauche à droite, pour indiquer qu'il y avait effectivement plus de peur que de mal. Comme pour appuyer ses dires, il se redressa et aiguisa ses griffes l'une contre l'autre, indiquant ainsi qu'il était déjà frais et opérationnel.

Aussitôt, comme si rien ne s'était produit, la femme était repartie au combat. Elle asséna un violent coup aiguë à son Pokémon, qui fit grincer le métal dans un bruit affreux. Tandis qu'une expression de surprise s'était peinte sur le visage de la tailleuse, c'était de l'admiration qu'on pouvait déceler dans les yeux du Mangriff. Lui était impressionné par la puissance montrée à l'instant ; il rêvait secrètement d'être capable de faire des parades aussi incroyablement devant des coups aussi terrifiants. Il savait qu'il n'en avait, à ce jour, pas encore la possibilité. Un jour, cependant, il y arriverait, il y a croyait. Sara, elle, était dans une profonde incompréhension. Etait-ce donc ainsi que certains dresseurs s'entraînaient ? Frappant eux-mêmes leurs Pokémon, afin qu'il puissent se préparer lorsqu'il s'agirait d'un vrai combat  ? Elle avait du mal à comprendre ce besoin d'agir ainsi. Jamais, de toute sa vie, elle n'imaginerait frapper Skriff, même si c'était pour un entraînement ! Elle ne savait même pas si elle pourrait rivaliser avec lui. Et puis de toute manière, à l'inverse, le Mangriff n'oserait jamais la frapper, ou tout du moins c'était ce qu'elle espérait.

Elle revint alors peu après, s'enquérant de son état. Sara ne savait pas vraiment si c'était pour se donner une bonne image, ou parce qu'elle s'en inquiétait sincèrement. Elle n'était pas capable de lire dans les émotions des autres, malheureusement pour elle... Ce qui aurait été bien pratique dans bien des situations. Ses sanglots s'étaient calmés, elle semblait plus sereine, bien que toujours cruellement intimidée. D'une voix douce, où l'on décelait une pointe de crainte :


"Non, non, il va bien... C'était un accident, ce sont des choses qui arrivent."

C'est alors qu'elle se présenta.

Une future Chevalier de Terros. Terros. Son pays natal. Là où elle était recherchée.

Skriff comprit immédiatement à son tour. Il tourna la tête vers elle et la regarda. Elle était là, un sourire un peu crispé sur le visage, en proie à une crise intérieure et à une soudaine montée de stress. Elle passa sa main dans ses cheveux. Elle n'arrivait évidemment pas à cacher ses tremblements dus à la crainte d'être découverte. Toute personne venant de Terros, et encore plus lorsqu'elle allait travailler dans les autorités, était un danger évident pour elle. Car elle prenait le risque d'être reconnue, capturée, et ramenée dans son pays natal. Où elle serait sans aucun doute exécutée pour meurtre. Et elle s'y refusait ; elle ne voulait pas avoir à se battre contre cette femme si dangereuse, elle ne voulait pas prendre le risque que Skriff se blesse. Mais elle n'arrivait désespéramment pas à cacher ses émotions et ses craintes profondes d'être découverte. Paradoxalement, elle mentait mal, alors que toute sa vie était un mensonge depuis qu'elle était arrivée à Mizuhan. Elle se releva enfin, gardant les yeux baissés devant le regard inquisiteur de la dénommée Abigaël. Elle n'osait pas la regarder, de crainte qu'elle ne devine immédiatement qu'elle cachait quelque chose, si ce n'était pas déjà fait.


"Je... Suis... Sara Lenah... Enchantée. Je crains malheureusement de... Devoir partir. Il faut que je me trouve un... Endroit où passer la nuit. Navrée de... Devoir partir..."

Sa voix elle-même déraillait. Elle n'arrivait plus à se contrôler. Sara se revoyait déjà devant son mari, avec son regard froid et direct, prêt à la frapper, alors qu'elle tremblait, silencieuse, impuissante. C'était la même chose, seul le lieu et la personne d'en face changeaient. Car elle craignait pour sa vie. Skriff était inquiet pour elle. Il savait parfaitement ce par quoi était passé Sara, cette dernière ne le lui ayant pas caché, bien sûr. Et c'est précisément pour cette raison qu'il se rapprocha d'elle, plus pour la rassurer que pour montrer qu'il la protégeait. Elle croisa ses yeux et ils échangèrent un regard qui en disait long. Elle lâcha un long soupir, espérant que la femme ne lui poserait pas trop de questions et qu'elle se désintéresserait d'elle vite, retournant à son entraînement.

[HRP : Te suffit d'un peu de forcing et y a moyen de la faire craquer ou d'obtenir un combat, et peut-être les deux ! Sinon elle part au prochain tour héhé.]
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Message par Abigaël d'Alma Sam 26 Mar 2016 - 17:36

Le geste du Mangriff, qui aiguisa ses griffes par friction l’une contre l’autre, attira l’attention de la Terrosienne, qui s’attarda quelques instants sur la créature pour la jauger et l’évaluer. Quelque part, il lui rappelait un peu le Ténéfix de la femme qu’elle avait affrontée à la fois dans un duel Pokémon et dans une passe d’armes. La défaite de la Flamenoise avait été totale, et elle l’avait laissée là en plan, sans même lui demander si elle allait bien ou lui faire ses adieux. En y repensant, c’était un affrontement comme un autre, à la différence près que le Ténéfix, Rubis, avait été bien plus fort psychologiquement que son humaine, alors qu’Abby était persuadée que c’était l’inverse qui se produisait dans sa propre équipe. En vérité, ils avaient tous un mental d’acier, à leur façon, et leurs qualités étaient sensiblement éloignées les unes des autres, mais ils partageaient tous un lien avec les ténèbres et la Terre-Mère. En observant le drôle de duo, Abigaël comprit rapidement qu’ils étaient comme Bahia et Rubis, elle faible, lui obligé d’être fort pour deux. En un sens, la jeune femme avait l’impression d’être un « alien » dans un monde où les humains trop frêles étaient secondés et épaulés par leurs Pokémon... Elle-même, et la Dream Team en avait parfaitement conscience, elle savait se débrouiller seule, même si la présence de ses compagnons lui offrait des facilités et un certain confort. Mais pour ceux qui n’avaient pas les ressources nécessaires pour survivre en autonomie, que se passerait-il si leur soutien venait à disparaître ?

Oh et puis, après tout, ça ne la concernait pas, non ? Depuis quand elle se posait des questions sur les autres et sur le sort de parfaits inconnus ? Après tout, ce n’était ni par bonté d’âme, ni par souci de l’image qu’elle donnait qu’elle s’était approchée pour demander à la blonde si tout allait bien. Simplement, tant qu’elle ne se serait pas forcée à le faire, son Cizayox ne reprendrait pas l’entraînement, alors voilà, elle avait posé une question sans trop faire attention à la réponse, bien qu’elle l’ait entendue. Cool, ça lui éviterait de s’embarquer dans des discussions stériles sur d’éventuels soins et dédommagements à apporter à ce Mangriff...

Lorsque la blonde se présenta à son tour, alors qu’elle avait repris un peu de contenance, elle sembla se perdre à nouveau dans une crainte infondée, du point de vue d’Abby, bien sûr. Tremblante, la voix mal assurée, elle peina à lui dire son nom et parut vouloir s’enterrer dans un trou de Pikachu pour échapper à son bourreau d’un soir.

« Ouais, tout pareil. »

Abby ! Les gens normaux disaient « moi de même », ou quelque chose d’approchant ! Sérieusement, pour quelqu’un de son rang social, fallait aller la chercher loin, la politesse ! Néanmoins, quand la Maîtresse des Lames laissa de nouveau traîner son regard fauve sur le Mangriff, une lueur naquit dans ses yeux félins, une lueur qui inquiéta ses Pokémon.

« Déjà ? C’est dommage, parce que votre Pokémon, là, il a l’air de vouloir en découdre, vu comment il a regardé les miens. »

Aïe. Déjà que quand elle s’exprimait clairement avec toute la magnifique transparence dont elle était capable, c’était pas gagné d’avance, là, quand elle se lançait dans des plans troubles comme ça, c’était encore pire. Par Groudon, mais qu’est-ce qu’elle avait derrière la tête ? Déjà que la pauvre Sara était terrifiée par la patronne au point qu’elle n’osait pas la regarder, si en plus elle allait l’aggro comme ça en lui proposant, non, en lui imposant quasiment un match... La Terrosienne allait l’achever, pour sûr. Abigaël se relâcha et remit sa claymore à sa place, dans son dos, puis laissa son regard aller rapidement du Dragon à la mante, et de la mante au Dragon.

« Hagane est pas mal, mais c’est vrai qu’on a pas encore testé Uramu depuis son évolution. Allez, si t’as pas peur de te frotter à un Dragon, envoie-moi ton Mangriff, qu’on voie ce qu’ils ont dans le ventre ! »

Euh... Et s’il était pas d’accord, le Drattak ? Il avait rien demandé, lui ! Avec une mine désolée dans laquelle il tenta de s’excuser du mieux qu’il put, le premier souffre-douleur d’Abby recula pour se mettre en position de combat. Bon, elle n’avait pas tort, d’un côté, il n’avait pas vraiment eu l’occasion de montrer ce dont il était capable avec ce nouvel aspect. Il fallait le prendre comme quelque chose de positif, hein ? C’était la meilleure attitude à avoir, quoi qu’il arrive : Uramu avait appris depuis longtemps qu’on n’allait pas contre la volonté d’Abigaël d’Alma et qu’il fallait se résoudre à tout accepter.

Le premier ordre claqua dans l’air, si fort qu’il surprit le Drattak.

« Lance-Flammes ! »

Ah d’accord. Déjà, il n’avait pas l’habitude qu’elle le guide, parce qu’elle les laissait se débrouiller comme de vieilles chaussettes en temps normal, mais en plus elle commençait avec ça, direct, quoi. Elle aurait hurlé qu’elle voulait rôtir le Mangriff, elle n’aurait pas été plus explicite ! Blasé, mais résigné, Uramu inspira profondément, avant de relâcher son feu brûlant droit devant lui, en faisant attention à ne pas embraser le mur végétal, quand même. Ils avaient assez fait de dégâts comme ça pendant la Danse des Lumières, et les Nouveaux-Gilnéens leur avaient déjà montré qu’ils ne les portaient pas spécialement dans leur cœur, pas plus tard que le jour même, alors il éviterait d’en rajouter, dans la mesure du possible.


[This girl is on fire ~]
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Message par Sara Imphylan Sam 26 Mar 2016 - 18:26

Skriff ne comprit pas vraiment ce qui se passait ; et Sara encore moins. Initialement le Mangriff faisait ce geste afin de se détendre, un peu comme un tic lui permettant de pouvoir se concentrer. Mais là, la dénommée Abigaël l'avait compris dans un sens complètement différent... Et les avait provoqués en combat sans qu'ils ne puissent dire quoi que ce soit ! Bien qu'il admirasse les Pokémon de la future chevalier, il ignorait complètement s'il ferait le poids face à eux... Au début, il crut que Uramu était son Cizayox. Mais lorsqu'il réalisa qu'il s'agissait ni plus ni moins du Drattak, Skriff fronça les sourcils et se laissa tomber à quatre pattes, montrant les crocs. Déjà, son esprit combatif s'allumait et le mettait en marche. Le moindre de ses muscles se préparait à jaillir et à attaquer le Drattak, bien qu'il savait qu'il n'arriverait jamais à le vaincre directement. Il n'était cependant pas décidé à se laisser faire aussi facilement ; c'était son honneur de Mangriff qui était en jeu, et aussi le fait qu'il souhaitait plus que tout montrer qu'il était capable de se défendre face à un grand combattant qui devait, facilement, être au moins 20 fois plus gros que lui. Sara, elle, de son côté, n'approuvait absolument pas ce qu'il s'apprêtait à faire.

La tailleuse n'aimait pas les combats. En fait, elle préférait les éviter au maximum ; se retrouver face à quelqu'un de dangereux, qui pourrait gravement blesser Skriff, était inenvisageable. Si jamais un adversaire s'avérait être trop puissant, elle employait la fuite au maximum, bien que le Mangriff, de son côté, s'y refusait dans la majorité des cas. Il consentait cependant à laisser tomber des combats si Sara s'éloignait trop, bien qu'il lui reprochait de fuir, à sa manière, un peu plus tard. Ce qui expliquait le fait qu'il y avait parfois des scènes de ménage entre le duo, qui se disputait sur la marche à suivre. Mais ici, le combat semblait inévitable. Sans qu'elle ne puisse rien faire, Skriff s'était retrouvé projeté dans un entraînement qui promettait un massacre sans précédent. Elle n'osait pas s'élever, de crainte de paraître suspecte ou de s'attirer des problèmes avec la chevalier, mais elle ne pouvait s'empêcher de suivre son Pokémon des yeux, tandis qu'il se positionnait calmement devant le Drattak, paraissant ignorer complètement le danger et aller au-delà de ses limites en affrontant un adversaire beaucoup trop puissant pour lui.

"S'il vous plaît," fit-elle alors qu'elle voyait le Drattak se mettre en place, "Pourriez-vous éviter d'y aller trop fort ? Skriff est encore jeune, je ne voudrais pas qu'il soit -"

Mais déjà Abigaël s'était mise à donner son premier ordre. Et pas des moindres. Lance-Flammes. Droit sur le Mangriff, en guise de première attaque. Sara poussa une exclamation de stupeur en voyant le bouquet rouge foncer sur son camarade.


Skriff, qui s'était préparé à une attaque aussi brusque à première vue, ayant évalué le tempérament de la guerrière et profitant du temps de latence d'Uramu, en profita pour faire un saut gracieux en arrière, un véritable salto qui lui permit de s'accrocher au mur végétal pour esquiver les flammes. Sara lâcha un long soupir de soulagement en voyant le Mangriff s'amuser à grimper le long des plantes grimpantes, prenant progressivement de la hauteur en l'espace de quelques secondes. Il souhaitait profiter du fait que le Drattak n'oserait pas mettre feu aux plantes pour prendre un certain avantage ; il voulait éviter qu'Uramu puisse l'attaquer à distance tandis que lui, ne le pouvait pas. S'il réussissait à transformer ce combat terrestre en un combat quasiment aérien, il y avait peut-être moyen qu'il réussisse à dresser la bête ; ou tout du moins c'était ce qu'il espérait faire. Sara le regardait, croisant les poignets sur son torse, priant Arceus pour qu'il ne lui arrive rien de grave.
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Message par Abigaël d'Alma Lun 28 Mar 2016 - 0:18

La jeune femme de haute extraction esquissa un rictus carnassier en voyant le Mangriff se laisser tomber sur ses antérieurs en découvrant ses canines. Voilà ! Elle avait encore raison ! Le Pokémon voulait se battre, elle l’avait vu dans son attitude et dans son regard ! D’un bond leste, elle se plaça derrière son Dragon, qui balayait nerveusement le sol de sa longue queue. La Terrosienne l’interpréta avec son propre filtre, comme d’habitude, en l’assimilant à la fébrilité qui saisissait les combattants avant un duel.

Mais si elle n’était pas si loin de la réalité, elle était en revanche à des lieues de penser qu’Uramu n’était pas à l’aise pour plusieurs raisons. D’abord, il se retrouvait à affronter quelqu’un qui n’avait rien demandé, comme souvent avec la patronne, d’ailleurs. Ensuite, il n’était pas totalement serein avec ce nouveau corps qui était le sien, car même si son évolution remontait déjà à plusieurs semaines, voire mois, maintenant, il avait toujours une petite appréhension, au fond de lui. Dernier détail, et pas des moindres, il n’avait encore jamais combattu dans un vrai match avec sa carrure de Dragon ! Oh, il avait très vite réussi à maîtriser le vol, comme s’il était né avec des membres manquants qu’on aurait enfin consenti à lui rendre. Sillonner les cieux était naturel pour lui, et il avait réalisé l’un de ses plus grands rêves en obtenant ces ailes de sang immenses qui le portaient sans mal. Mais il trouvait qu’il manquait encore d’expérience, à la fois dans le domaine des matchs et dans l’utilisation de son nouveau lui. Malheureusement, rien de tout cela ne ferait reculer la patronne, et il le savait parfaitement. On pouvait dire qu’elle le tirait vers le haut en forçant les choses, d’une certaine manière, mais bon, il aurait bien aimé qu’une fois dans sa vie elle lui demande son avis avant de l’embarquer dans un de ses plans douteux. Enfin, c’était beau de rêver, hein !

La pauvre Sara eut alors la folle idée de s’adresser à Abigaël – erreur fatale, déjà – pour oser lui quémander une quelconque forme de clémence ou de compassion, deux notions qui, hélas, étaient absentes à la fois du vocabulaire et du comportement de la Maîtresse des Lames. La blonde crut bon de préciser que Skriff était « encore jeune » et ne put même pas aller au bout de son propos : voulant probablement dire « éviter qu’il soit blessé/amoché/massacré/réduit en lambeaux/rayer la mention inutile », elle s’interrompit net lorsqu’Abby lança le premier ordre, plutôt brutal et bourrin au demeurant... Heureusement pour lui, le Mangriff évita le jet de flammes avec un saut en arrière, avant de grimper sur le mur végétal comme un Arcko l’aurait fait sur une paroi sans aucun appui.

« Vise mieux que ça ! Dracosouffle ! »

Ouille. Le combat commençait à peine et elle était déjà énervée ? Après tout, il avait juste raté son premier assaut à cause de l’agilité de la mangouste, il avait bien visé pourtant, nom d’un Électhor ! Se concentrant davantage pour éviter de la froisser davantage, Uramu cracha de nouveau, mais relâcha cette fois un feu dont les Dragons avaient le secret, en agitant la tête pour balayer l’espace devant lui.

« Et je me contrefous des plantes derrière toi ! Je suis Terrosienne, je te rappelle ! »

Shit shit shit. Elle l’avait percé à jour... En même temps, même si la relation de la fille de Benedict avec ses Pokémon était spéciale (on allait dire ça comme ça, parce que si on commençait à rentrer dans les détails de maltraitance d’abord physique ET psychologique mais seulement psychologique maintenant parce qu’elle avait quand même fait des progrès et qu’on ne pouvait pas lui enlever ça, on avait pas fini), elle avait le mérite de comprendre parfaitement la totalité des membres de sa Dream Team, que ce soit grâce à l’affinité avec la Terre ou avec l’aide des forces sombres, toxiques et draconiennes qu’ils avaient en commun. Et puis, Uramu était avec elle depuis longtemps – une dizaine d’années au moins ! Forcément, ça créait des liens, de vivre ensemble H24. Mais pas le temps de s’égarer dans ses pensées ! Le prochain ordre venait déjà de claquer dans l’air, sec et sans appel.

« Décolle ! Psykoud’Boul ! »

Alors là, il était impressionné ! Ok, Lance-Flammes c’était connu, c’était simple, tout le monde savait ce que c’était. Mais là, là ! Une attaque plutôt rare, élaborée et intelligente... Depuis quand Abigaël connaissait les attaques des Pokémon, à plus forte raison des siens ? Le pauvre Dragon avait dû louper un épisode... Et lorsqu’il se souvint de la raison pour laquelle elle était si bien renseignée désormais, il se fit un facepalm mental. Mais oui, qu’il était con... C’était depuis qu’elle avait retrouvé son père, Benedict « The Duke » d’Alma ! Il lui avait ordonné de s’informer au mieux sur ses propres Pokémon « au cas où ils auraient besoin d’être guidés en combat un jour ». Évidemment, elle s’était exécutée sans broncher et s’était plongée dans de gros grimoires une fois la nuit tombée, après ses interminables entraînements quotidiens, afin de se bourrer le crâne, difficilement, toutefois. Abby n’avait jamais été une intellectuelle. Oh, elle n’était pas idiote, juste pas très adaptée à la société et aux relations humaines. Disons que c’était plutôt « une femme de terrain », et elle n’était pas exactement mauvaise dans son domaine. Pour avoir subi ses foudres pendant longtemps, le Drattak savait qu’elle était loin d’être une tanche en duels, et il l’avait vue vaincre Sennen, quand il n’était encore qu’un Onix, à la seule force de ses bras et de sa claymore. Mais quand même, la voir si bien renseignée à son sujet, même si cela n’avait rien d’une démarche spontanée, lui faisait très plaisir, quelque part.

Cette pensée lui redonna un dangereux regain d’énergie et de confiance, changement que la Terrosienne ressentit et qui la fit sourire, chose extrêmement rare et souvent fugace dans son cas. Elle observa les mouvements de son Drattak lorsqu’il agita ses ailes écarlates pour foncer droit sur Skriff, la tête entourée d’une aura de mauvais augure. Sans attendre de savoir s’il avait touché ou non sa cible, elle enchaîna :

« Mâchouille, puis Crocs Éclair ! »

Pauvre Mangriff. Après avoir voulu le brûler au Lance-Flammes, elle cherchait à le paralyser à tout prix avec Dracosouffle et la morsure électrifiée... Féroce, Uramu ouvrit grand la gueule, puis s’approcha de son adversaire dans le but de lui infliger de douloureuses morsures. Pour la première fois de sa vie, le Dragon prenait plaisir à combattre pour la patronne, et il devait avouer que c’était loin de lui déplaire.


[Cronch cronch Very Happy]
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Message par Sara Imphylan Lun 28 Mar 2016 - 12:56

Tandis que Skriff zigzaguait entre les plantes à toute allure, Sara commençait sérieusement à s'inquiéter. Cette femme voulait littéralement massacrer le pauvre Mangriff ! Est-ce qu'elle avait seulement confiance qu'il s'agissait d'un combat parfaitement déséquilibré ? Mais la tailleuse n'osait s'élever contre elle ou lui demander d'arrêter son Pokémon, de crainte que cela ne tourne pas en sa faveur. Elle savait parfaitement qu'elle ne serait pas aussi rapide que Skriff pour éviter un coup de Lance-Flammes bien senti... Mais à le voir en train d'essayer de s'en sortir pour éviter les douloureuses attaques, elle souhaitait absolument que tout cela s'arrête. Elle avait envie de fermer les yeux, pour ne pas voir cela ; mais en même temps, elle ne pouvait s'empêcher de le quitter des yeux, de l'encourager en silence. Elle n'osait pas lui donner d'ordres, craignant que cela ne le désorganise. Il devait bien avoir une stratégie, non ? Il ne s'était pas lancé dans ce combat sans y réfléchir, hein...? Il esquivait le Dracosouffle, mais... Pour combien de temps ?

L'escalade folle du Mangriff s'arrêta aussitôt que le Drattak s'envola puis lui asséner un violent Psykoud'boul. Plaqué littéralement contre le mur végétal, il poussa un cri de douleur. Il avait l'impression que ses côtes venaient d'être brisées par le choc. Cette douleur affreuse, augmentée par le fait qu'il s'agissait d'une attaque Psy, immobilisa Skriff assez longtemps pour qu'il perde appui et commence à glisser sur au moins deux mètres. Il se raccrocha de justesse, en accord avec l'encouragement de Sara, qui s'était avancée, gagnant en détermination et lui hurlant qu'il pouvait y arriver. Le Mangriff, qui n'avait jusque là pas placé une seule attaque, n'y croyait pas vraiment, à sa victoire. En fait, il n'y croyait même absolument pas ; ce Drattak était surpuissant, sa dresseuse habituée à le maîtriser, et lui... Bah, lui, ce n'était qu'un simple Pokémon sauvage, avec une compagnonne de route débutante, qui paniquait très vite. Non pas qu'il la blâmait. Mais il savait qu'elle ne lui serait pas forcément d'une bonne aide.

Si Sara avait été capable de grimper pour rejoindre Skriff, elle l'aurait fait sur-le-champ. Mais dans ce cas précis, elle ne pouvait pas. Déjà parce que c'était beaucoup trop dangereux pour elle, mais aussi parce que le Mangriff était bien... A une dizaine de mètres du sol, environ. Elle n'arriverait jamais à grimper aussi haut sans se casser la figure, surtout en jupe. Alors elle s'était juste avancée, l'encourageant pour continuer à esquiver et trouver un moyen de frapper. Elle n'y croyait pas vraiment elle non plus ; mais elle le faisait parce qu'elle le devait. C'était de son devoir, non seulement, de compagnonne, mais aussi d'amie, de le motiver pour y arriver. Peut-être ne gagnerait-il pas, ou plutôt, il ne gagnerait pas à coup sûr. Cependant, elle voulait qu'il réussisse ne serait-ce qu'à égratigner Uramu, afin qu'il puisse montrer qu'il avait de la valeur. Car elle était persuadée, au fond d'elle, qu'il avait l'essence d'un futur grand combattant.

Les crocs du Drattak se plantèrent alors dans le dos du Mangriff, qui fut littéralement arraché du mur par le Drattak. Elle recula, terrifiée, pâlissante. Ses yeux fixaient le vague, tandis qu'il poussait un cri de désespoir et qu'il semblait s'immobiliser, paralysé par le coup. Uramu le sentait encore respirer, mais c'était très faible, très succinct, un peu comme s'il faisait de son mieux mais qu'il n'y arrivait pas. Sara ne pensait plus. Elle se contentait de regarder le corps paralysé de son ami, qui, quelques minutes auparavant, était encore doux, chaud et vivant. Là... C'était presque s'il était mort. Si elle ne l'avait pas vu bouger la queue, elle aurait vraiment cru qu'Uramu l'aurait tué. Tout s'était tu, dans l'esprit des deux compagnons. L'un était abasourdi par la douleur physique qui le tenaillait, et l'autre... N'arrivait plus à penser à cause de la culpabilité de l'avoir laissée faire. Elle. Cette chevalier.


"Mais... Mais... Vous n'allez vraiment pas bien...! Vous auriez pu le faire tuer !" s'écria-t-elle en faisant volte-face. "Demandez à votre Pokémon de le faire descendre ! Il faut que je le soigne maintenant !"


Dernière édition par Sara Imphylan le Lun 28 Mar 2016 - 13:06, édité 2 fois (Raison : Fail Envoi | Correction)
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Message par Abigaël d'Alma Lun 28 Mar 2016 - 17:44

Consciente de prendre part à un duel déséquilibré ? Il ne fallait pas trop en demander à la Terrosienne non plus... Pour elle, un combat était un combat, et elle savait parfaitement que sur un champ de bataille, seuls les forts survivaient. N’ayant été élevée que dans cette optique-là, elle ne raisonnait qu’à travers ce prisme déformant et faussant la réalité. La guerre n’était pas un rêve ou une illusion malgré tout, et elle avait déjà prouvé qu’elle était capable de s’en sortir à merveille et de faire un carnage dans les rangs ennemis. Mais elle oubliait encore parfois que le quotidien, la plupart du temps, se résumait en quelques rencontres agrémentées d’aventures et de surprises, bonnes ou mauvaises.

Complètement insensible au cri de douleur du Mangriff, elle sentit, en revanche, une sorte de jubilation l’envahir devant ce spectacle. Oh, elle ne comptait pas le tuer, tant qu’il ne la gênait pas pour passer ou pour atteindre ses objectifs. L’entraînement à l’épée s’était simplement transformé en match Pokémon, c’était différent, mais non moins intéressant ou utile. Sara cria des encouragements à son compagnon, sous l’œil à la fois moqueur et surpris d’Abby. Elle qui considérait que ce comportement était bon pour les faibles... Les seules marques de soutien qu’auraient ses propres Pokémon seraient des ordres, des injonctions et des menaces, parce qu’elle pensait qu’ils ne comprenaient que ça, et parce qu’elle n’était pas capable d’autre chose, malheureusement pour eux...

Lorsqu’Uramu saisit la mangouste entre ses crocs, il perçut toute la tension accumulée dans le corps de son adversaire, avant que ce dernier ne se relâche complètement, terrassé par une puissance qui le dépassait et le surpassait de loin. En même temps, à quoi s’était attendue la patronne ? Ces deux-là semblaient perdus, l’humaine encore plus que la créature, et la blonde avait l’air d’une débutante en tous points, même si elle n’avait clairement pas quinze ans. Elle était même plus âgée que la Maîtresse des Lames, mais elles ne devaient pas avoir eu la même vie, toutes les deux. Le Drattak, loin de penser que Sara était une petite bourgeoise tout juste sortie de chez elle sans rien connaître du monde, avait déjà compris qu’Abigaël devait avoir l’allure d’un bourreau à ses yeux... Et quand la dresseuse s’adressa à la Lieuse pour lui dire de faire descendre Skriff, tout en la traitant d’inconsciente et d’irresponsable, le Dragon se tourna vers la patronne, en tenant toujours la mangouste. Même s’il avait tout fait pour ne pas y aller trop fort, il ne pouvait pas aller contre les ordres. C’était elle qui commandait, quoi qu’il arrive.

« Fais-le. »

Avec un soulagement certain, Uramu délivra sa « proie » en la posant doucement au sol, sous le regard désapprobateur de la patronne. Alors quoi, bientôt il allait lui mettre un coussin sur le cul pour ne pas le casser, si ça continuait ! En sifflant entre ses dents, elle maugréa :

« Tss... Fragile. »

En fouillant dans ses affaires, Abby sortit, en vrac, des bandages, une pommade et quelques Baies, qu’elle balança un peu en vrac aux pieds de la blonde.

« Cadeau. »

S’il avait pu, Uramu aurait fondu en larmes. Ce n’était pas que ses glandes lacrymales ne fonctionnaient pas, loin de là. Seulement, se mettre à pleurer signifiait une punition immédiate et douloureuse en réponse, et il n’avait pas très envie de gâcher les efforts que ses camarades et lui avaient faits, avec l’aide de Benedict d’Alma, bien malgré lui, pour la rendre plus aimable et plus humaine. Mais il fut à deux griffes de craquer quand la Terrosienne s’approcha de lui pour l’observer sous toutes les coutures afin de « vérifier qu’il n’avait rien », comme elle l’avait lu l’autre soir. Peuh, c’était vraiment un truc de tapette et de médecin, ça, et certainement pas du ressort d’un Guerrier, mais bon, Père lui avait formulé cette requête, alors elle se conformait aux directives, comme d’habitude. Ce combat n’avait eu aucun intérêt pour elle, mais il lui avait quand même donné une petite idée de ce dont Uramu était vraiment capable, maintenant qu’il avait atteint son dernier stade d’évolution, et même s’il n’était pas encore au maximum, il avait révélé un fort potentiel qui plaisait beaucoup à l’Élémancienne. En voyant qu’il n’avait même pas une égratignure, elle se contenta de grogner brièvement, avant de donner une tape sur l’encolure de son Pokémon. Le geste était bourru et ressemblait beaucoup à une claque gratuite, mais le Dragon savait que c’était une tentative de félicitations de sa part, et cela le touchait énormément. Il s’ébroua, puis grogna à son tour, n’osant pas trop en dire et se gardant bien d’en rajouter. C’était un moment tellement rare qu’il en était infiniment précieux, et il comptait bien le savourer.

« Vous savez que vous risquez la mort à tout moment, avec un Pokémon aussi faible ? »

Ouch ! Pour mettre les pieds dans le plat, elle les avait mis, et à pieds joints, en plus ! Hagane se fit un discret facepalm avec sa pince, alors qu’elle enchaînait :

« Je veux dire, la guerre peut éclater n’importe quand, et même sans ça, le premier brigand venu pourrait vous dépouiller et faire ce qu’il voudrait de vous. Et encore heureux qu’Uramu ait eu pitié, parce que vous aurez peut-être pas toujours autant de chance. Et la fuite, c’est pas possible à chaque fois, je connais des gens qui vous pourchasseraient jusqu’à l’antre de Groudon s’il le fallait. Dans votre intérêt, je pense qu’il faudrait songer à entraîner ce « Skriff » mieux que ça, à développer vos propres capacités ou à vous chercher d’autres Pokémon pour au moins essayer de gagner avec le nombre. Après, vous faites comme vous voulez, c’est pas mon problème de toute façon. »

Bon. Dans le fond, ça partait d’un bon sentiment – si si, pour de vrai ! – mais pour la forme, on repasserait ! Discrètement, le Cizayox tenta, par des signes, de faire comprendre à Sara qu’Abby cherchait vraiment à rendre service, pour le coup, et qu’il ne fallait pas mal prendre ses propos pourtant aussi tranchants que la lame de sa claymore titanesque...


[Désolééée >< xD]
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[ Clos ] Morceaux de Lune [PV Abigaël] Empty Re: [ Clos ] Morceaux de Lune [PV Abigaël]

Message par Sara Imphylan Lun 28 Mar 2016 - 19:45

Skriff allait nettement mieux que ce qu'il avait laissé paraître. Bien qu'il saignait un peu dans le dos à cause de la pression de la morsure sur le coup, il était encore capable de se tenir debout et de marcher, c'était le plus important, même s'il se sentait encore trop affaibli pour quitter sa position accroupie, une patte posée sur le sol en soutien. Le fait étant qu'il n'avait juste pas eu spécialement envie de continuer dans un combat où il aurait probablement eu des blessures plus graves s'il s'était laissé faire et avait donc... En quelque sorte, abandonné. Oui, c'était le terme. Il n'aimait pas spécialement faire ça, mais bon, il savait que Sara n'avait pas les moyens et ne voulait pas la bloquer dans cette ville éternellement. Il avait donc préféré jouer le grand malade imaginaire, sachant parfaitement que la tailleuse interromprait les choses. Il s'était assis, croisant les pattes, n'osant regarder la Terrosienne qui venait presque d'essayer de l'assassiner. Déjà qu'il ne supportait pas le fait qu'elle ait envoyé ni plus ni moins un Drattak face à lui, mais en plus elle n'avait apparemment aucun regret. C'est presque si elle méprisait le Mangriff et Sara de ne pas faire le poids face à une Chevalier de Terros, infiniment plus entraînée que les deux ensemble. Quelle arrogante. Si ce n'était pas une figure d'autorité et qu'il savait qu'un coup de son épée le transformerait en carpette, il lui aurait bien refait le visage, à celle-là.

Sara avait attrapé les bandages et les baies, calmement, avant de se diriger d'un pas hâtif vers Skriff. Elle vérifia ses blessures avec attention, les nettoya comme elle pouvait, avant d'appliquer les bandages en questions. Il grogna de douleur mais se laissa faire. Ce n'était pas la première fois qu'il était aussi blessé, mais... C'était la première fois que c'était Sara qui le soignait. Quelque part, il sentait qu'ils passaient une sorte de nouveau cap, tous les deux. Pour le meilleur ou pour le pire, d'ailleurs... La tailleuse s'y prenait avec beaucoup de soin, ne souhaitant pas faire mal au Mangriff plus que de nécessaire. Elle ne réfléchissait pas, elle faisait comme à son habitude : attelée à sa tâche, mécanique, sans pensées ou émotions. Parce qu'elle savait ce qui allait suivre. Elle avait vécu ce scénario trop de fois. L'échec lamentable face à une personne dominante. Oui, c'était ça. Elle savait ce qui l'attendait : le sermon. Sara souffrait d'avance. Elle... Elle ne voulait pas... Que Skriff se fasse insulter, lui aussi. C'était de sa faute, uniquement de sa faute. Elle était responsable de lui. Elle aurait dû l'empêcher de combattre, le guider, lui donner une stratégie pour se débrouiller. Mais non, elle n'avait rien fait. La meurtrière avait été égale à elle-même. Soumise. Faible. Lamentable.

Alors commença le sermon tant attendu. Propos tranchants, directs. Pointes dans le cœur. Sara s'était relevée et tournée vers Abigaël au bout de la première phrase. Déjà, en une seule phrase, elle venait de critiquer Skriff d'une manière affreuse. Celui-ci, insulté, se redressa vivement, montrant les crocs. Mais d'un seul coup, la tailleuse, baissant la tête, avait sorti sa paire de ciseaux et lui avait bloqué le chemin. Il venait de comprendre que ce n'était vraiment pas le moment d'intervenir. Sara n'avait sorti qu'une seule fois cette dernière depuis le meurtre, et ce n'était pas forcément un merveilleux souvenir pour le Mangriff. Il se rassit, et l'écouta. Sara était là, visage pointé vers le sol, caché par ses cheveux. Elle serrait le poing droit, le gauche tenant son arme personnelle. Sans rien dire, elle l'écoutait, l'écoutait, l'écoutait, s'abreuvant de ses propos tranchants comme une terre aride aspirerait de l'eau de pluie, déversée en trombes sur des kilomètres. Elle ne voyait pas Hagane, comment aurait-elle pu ? Elle n'avait même plus assez de courage pour lever la tête et regarder la chevalier. Elle tremblait, ça se voyait. Non pas à cause de la peur, mais de la culpabilité.


« Je... Je ne suis pas comme vous... » dit-elle alors que quelques secondes étaient passées après la dernière déclaration d'Abby. « Je... Je ne suis pas forte. Je ne suis pas... Capable de me battre, de faire combattre. C'est pas pour ça que je suis née... Je suis née pour être la dernière, pour être celle qui travaille dans l'ombre pendant que les leaders font le plus gros du travail... »

Elle ne pleurait pas. Pas encore. Elle se retenait. Au moins pour essayer de faire un peu bonne figure. Même si elle n'avait déjà plus aucune fierté. Elle s'en voulait terriblement. Elle venait de se ridiculiser elle ; mais par la même occasion, Skriff s'était pris de sacrés coups. Même s'il refusait de le montrer en apparence, elle sentait déjà qu'il avait perdu un peu de son moral et de sa confiance en lui. Elle... Ne supportait plus cela. Quand Sara l'avait rencontré, elle lui avait promis qu'ils coopéreraient, qu'ils progresseraient ensemble, jusqu'à devenir forts... Tous les deux. Et elle avait failli à sa promesse. Une fois de plus, elle l'avait forcé à fuir, à abandonner parce qu'il était trop faible. Ce n'était pas ce qu'elle lui avait dit. La tailleuse avait toujours été incapable de se tenir à ce qu'elle promettait. Parce qu'elle était nettement trop incapable de faire quoi que ce soit. Elle se retenait encore de pleurer. Mais elle avait du mal. Ses tremblements s'accélèrent, se muant en spasmes, presque. Elle aurait pu défaillir, à cet instant précis, sous la pression. Elle s'en voulait tant. Ses sentiments et ses pensées s'emmêlaient, elle devenait incapable de suivre le rythme et de se comprendre elle-même. Elle s'était perdue.

« J'en ai marre... D'échouer à tout ce que je fais... Mais on dirait presque que c'est dans ma nature... Résultat j'emporte le seul qui tient réellement à moi dans ma médiocrité constante... »

Skriff posa ses griffes sur la jambe de Sara, comme pour lui dire qu'elle avait tort. Mais elle s'écarta presque, le laissant de côté. Il ravala sa salive et resta là, incapable de bouger. La tailleuse, elle, arrivait encore, par on ne savait quel miracle, à tenir debout, impassible. Elle releva la tête, calmement. Son visage était comme éteint. Ses yeux fixaient le vague. Elle semblait simplement complètement perdue. Elle s'était égarée dans les méandres de son esprit, soudainement rêveuse. Sara était presque... Morte, à l'intérieur. C'était très étrange et déstabilisant. Calmement, elle continua :

« Je... Je ne sais même pas comment j'ai réussi à survivre jusqu'ici. Par un miracle, sans doute. Mais à quoi bon, de toute façon...? »

Les démons intérieurs de Sara venait alors de ressurgir. La crainte, la peur, la lassitude, la fatigue. Ils étaient là, la tenaillant brusquement. Si elle ne cédait pas aux larmes, pas encore, c'est parce qu'elle n'en voulait plus. Elle était même fatiguée d'être elle-même. Elle se serait bien laissée tomber ici, si cela n'avait tenu qu'à elle, et attendre paisiblement la mort. S'égorger avec son ciseau ou se jeter dans le lac semblaient aussi être de bonnes options. Ses perspectives s'étaient éteintes aussitôt qu'Abigaël l'avait ramenée à la réalité. Sara était une fuyarde, une meurtrière, sans avenir aucun, errant à travers ce pays de glace avec un espoir maigre, mais poursuivie par la mort. Il n'y avait pas d'alternative, il n'y avait pas de moyen pour elle de s'en sortir. Cette chevalier, elle... Elle était déjà puissante, et pourtant, avait la vie devant elle. Tant d'options, tant de choix, qui ne semblaient tenir qu'à elle. Ses Pokémon, son aura, son attitude, tout rayonnait et impressionnait la tailleuse qui, elle, n'était pas née pour être une leadeuse. Elle aurait tant voulu être une femme de caractère, quelqu'un qu'on respecte, quelqu'un dont on puisse avoir peur, même... Mais jamais, oh non jamais, elle ne le serait. Car elle n'était pas faite pour être comme ça.

« Vous vous en moquez, sans doute, mais... Sachez que... Je vous admire... Vraiment... J'aimerais bien être comme vous, un peu. Plus déterminée, plus directe, plus sûre de moi... Mais non, je ne suis pas comme ça... Et c'est bien pour cela que je resterai ce que je suis, et que je mourrai sans doute à la première occasion. »

Elle soupira longuement, se passa la main dans les cheveux, et croisa les bras, ses ciseaux posés sur son bras droit. C'était eux qu'elle regardait, à présent. Bien qu'elle continuait de parler à Abigaël, elle semblait être plongée dans un profond conflit intérieur, une sorte de transe où elle se disputait elle-même, comme pour se rappeler, elle seule, qu'elle n'était qu'une moins que rien, une criminelle, une lâche.

« Au fond j'y gagnerais plus à aller me jeter dans le lac. Je n'ai pas de maison, je n'ai pas de famille, je n'ai pas de travail. Je n'ai que moi, et Skriff. Et même lui, j'ai été incapable d'en prendre soin comme il se devait. C'est ce qu'il disait tout le temps. Que j'étais incapable de faire quelque chose d'autre que des tenues pour lui. »

Le "lui" évoquait à la fois son père et son mari. Parfois, voir même trop souvent, elle les confondait. Ils n'étaient que des figures masculines semblables, qui depuis son enfance, la méprisaient, l'enfermaient, la rabaissaient. Ils étaient devenus la même personne, la même silhouette, la même main qui se levait. Elle avait fini par ne plus faire la différence, et confondre les deux régulièrement, parlant des deux au singulier, parce qu'au fond, elle avait juste l'impression que rien n'avait changé de toute sa vie, et que le passage à l'âge adulte ne signifiait rien.

« Ma vie doit vous être parfaitement inintéressante, » déclara-t-elle, comme si elle sortait d'un profond sommeil, « mais je tenais à vous le dire... Ne serait-ce que pour que vous sachiez que vous avez raison. Même si, ça aussi, vous le savez déjà... »

Elle s'avança alors doucement vers Abigaël, sans se presser. Elle ne tremblait plus vraiment, mais elle était lasse, se traînant presque. Toujours les yeux rivés vers le sol, elle vint jusque devant elle, et resta là quelques secondes, sans rien faire. Puis, brutalement, dans un soubresaut bref, elle s'affaissa au sol, plantant ses cisailles de tailleuse dans le sol, les plantant jusqu'à une bonne dizaine de centimètres de profondeur. Elle s'était mise, d'un seul coup, dans une position d'imploration, comme si elle s'était mise à prier devant Abigaël. Skriff, sans comprendre, la regarda, s'avança, mais n'osa pas aller trop loin.

« Je... Je vous en prie... Aidez-moi... Tuez-moi, sauvez-moi, faites ce que vous voulez, mais... Ne me laissez pas comme ça. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue... Je... Je vous en prie, Abigaël d'Alma, aidez-moi à devenir quelqu'un ! »

[Mais y a pas de souciiii ! ~ ]
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Message par Abigaël d'Alma Mer 30 Mar 2016 - 4:44

Abigaël aurait été bien incapable de voir que le Mangriff avait fait le mort. Peu importait la raison de sa faiblesse, pour elle, ce qui comptait, c’était que ce Pokémon ne voulait ou ne pouvait pas combattre. Seuls les adversaires vaillants étaient dignes d’intérêt à ses yeux, et s’il ne se sentait pas capable d’affronter son Drattak, c’était tant pis pour lui – et tant pis pour elle et son match ! Elle était loin de s’imaginer que le duo d’en face la considérait déjà comme un Chevalier de Terros à part entière, ni plus ni moins. Elle ne lut pas non plus tout ce qui passa dans le regard de la mangouste assise par terre, bien trop occupée à toiser Sara de toute sa hauteur – Abby faisait son bon mètre quatre-vingts, facile, alors ce n’était pas trop compliqué pour elle.

Face au sermon que leur fit la Terrosienne, Skriff réagit vivement en se redressant et en découvrant ses crocs, mais il fut vite coupé dans son élan par sa dresseuse, qui lui barra la route avec son étrange arme. Résignée, la blonde finit par répondre, une fois le discours acerbe d’Abby terminé, en se plaignant et en se lamentant sur son sort, arguant que sa condition était celle d’une femme de l’ombre condamnée à travailler pour les autres dans une soumission totale. Abigaël leva un sourcil devant cette automutilation psychique qui en devenait presque physique, avec une sorte de somatisation à laquelle la Lieuse resta parfaitement insensible. Elle était, il fallait le préciser, absolument hermétique à toute forme de compassion ou d’empathie, étant bien trop absorbée par son affinité avec le poison et l’obscurité pour voir autre chose chez qui que ce soit d’autre.

Mais à mesure que la blonde continuait dans sa tirade morne et auto-suggestive, l’expression de la Maîtresse des Lames se durcissait, devenant de plus en plus fermée alors que la colère montait en elle, une fois de plus. L’évocation de l’admiration que Sara éprouvait à l’égard de sa cadette teinta le visage de la Guerrière de surprise, comme si elle ne s’attendait pas à ça, ce qui était vraisemblablement le cas. Mais lorsque Sara se laissa carrément choir à ses pieds en la suppliant et en l’implorant, la fille de Benedict la fixa intensément de ses yeux fauves, tellement abasourdie par ce spectacle pitoyable qu’elle en perdit ses moyens. Mais heureusement ou malheureusement pour la suppliante, cet état quasi second ne dura que quelques secondes... Et lorsque l’Élémancienne retrouva sa contenance, la première chose qu’elle fit fut de lâcher :

« Non mais vous êtes sérieuse là ? »

La jeune femme se baissa alors pour s’accroupir et se mettre au niveau de son interlocutrice, planta son regard dans le sien et poursuivit :

« Est-ce que j’ai une tête à aider les gens, moi ? Vous m’avez bien regardée ? Really ? »

Elle approcha alors son visage de celui de la blonde, jusqu’à se retrouver très près, si près qu’elles se touchaient presque.

« Tu dis que tu es quelqu’un de faible et d’inutile ? Alors remue-toi un peu ! »

D’un geste agacé, Abby libéra son Steelix doré, qui se pencha vers la patronne, intrigué devant la drôle de scène qui se déroulait devant lui. Sans se préoccuper du manque total de politesse dont elle venait de faire preuve en passant sans prévenir du vouvoiement au tutoiement, la Manieuse de Terre enchaîna :

« Alors, déjà, j’ai rien d’une bonne samaritaine, et ensuite, j’espère que t’as pas le vertige, et même si tu l’as, je m’en contrefous ! »

Avec une brutalité insoupçonnée, Abigaël attrapa son aînée par son vêtement, au niveau du cou, pour la relever, arrachant au passage la paire de ciseaux du sol avec une force de titan.

« Debout ! Je vais te montrer, moi ! »

Incertain de l’attitude à adopter, Sennen choisit de s’aplatir par terre, dans le doute, sachant qu’il pourrait toujours changer d’avis si jamais la patronne lui faisait comprendre qu’il avait tout faux. Par chance, il avait deviné juste : sans ménagement et en oubliant complètement le sens du mot « délicatesse », la Terrosienne embarqua Sara sur le crâne de son Steelix en la poussant dessus comme du vulgaire bétail, puis grimpa à son tour en tapant du talon sur la tête de son Pokémon. Alors qu’elle tenait maintenant sa pauvre victime par le bras, le serpent de métal se déplia intégralement pour se dresser de toute sa hauteur, faisant brusquement prendre de l’altitude à ses deux passagères.

« Alors, dis-moi ce que tu vois autour de toi ! Tous ces gens ont tout perdu, pour la plupart, ils n’ont plus rien, ni famille, ni biens, ni rien, juste leurs yeux pour pleurer ! Leur village a été rasé quand les Méga-Pokémon ont craqué, mais est-ce qu’ils se sont laissés abattre ? Non ! Est-ce qu’ils ont laissé tomber ? Non plus ! Est-ce qu’ils se sont jetés dans le lac du Dragon ou dans la mer ? Encore moins ! Je vais te dire un truc, Madame la Pleurnicheuse, et ouvre grand tes oreilles, parce que je le répèterai pas. Moi, tu vois, j’ai passé cinq ans sans avoir aucune nouvelle de Père, pas une lettre, pas un mot, pas un signe, rien, silence total. L’armée, les péons du coin, les Terrosiens, les Flamenois, personne ne l’avait vu nulle part. On a même pensé qu’il était mort au combat ou qu’il s’était fait bouffer par un Pokémon particulièrement costaud parce que Father, c’est pas Jo le Rigolo, il est assez badass pour maîtriser un Onix à la force de son épée. Tu demanderas à Sennen comment on s’est rencontrés, tous les deux, quand il avait pas encore évolué, il te confirmera ça. Mais au final, je l’ai retrouvé complètement par hasard, ici même et, comble de chance, vivant, et bien vivant. Je dis pas que j’en ai pas eu marre de le chercher partout, mais quand j’ai mis la main sur Titan, son Tyranocif, je me suis dit que j’avais pas le droit de laisser tomber. Et si j’avais abandonné, je serais jamais venue ici pour glaner des informations sur lui, en profitant du rassemblement de gens généré par la Danse des Lumières. Ce qui nous est arrivé à la Nouvelle-Gilnéas n’est pas forcément cool, et je te passe les détails, mais en fin de compte il était là, on a pu parler et s’expliquer. J’aurais bien sûr continué mon entraînement pour devenir Chevalier et améliorer mes compétences en earthbending, mais j’aurais jamais été tranquille si j’avais pas su ce qu’il était devenu. »

Abigaël s’interrompit, ancrant son regard fauve dans les saphirs de son aînée. Elle était, comme à son habitude, droite et directe, elle ne prenait pas de gants et n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait sans détours. Tout, dans son attitude, respirait la franchise : elle se tenait fièrement sur son Steelix, claymore sanglée dans le dos, en communion parfaite avec le Pokémon qui leur permettait à la fois de garder contact avec la terre nourricière et d’avoir une vue imprenable sur la Nouvelle-Gilnéas, et elle donnait une impression de solidité inébranlable, semblable à l’élément pour lequel elle se battait et qu’elle maltraitait de moins en moins. Malgré tous ses défauts, et elle en avait un sacré paquet, ses Pokémon se sentaient en sécurité avec elle, paradoxalement : même s’ils étaient menacés en permanence par son humeur instable et ses colères légendaires, ils savaient qu’elle était une combattante capable d’abattre tous les remparts du monde pour obtenir ce qu’elle voulait, et que même en n’étant pas infaillible, elle pouvait constituer un mur infranchissable si elle le voulait. Évidemment, elle avait ses faiblesses, et elle était bien du genre à mourir sur le champ de bataille, têtue comme elle était, préférant probablement se borner à rester encerclée et noyée d’ennemis sans songer une seule seconde à battre en retraite. Mais en cet instant, elle apparaissait à la fois telle qu’elle était au combat et telle qu’elle devait être aux yeux de son cher père et de ceux qui tenaient à elle. Car oui, malgré tout le mal qu’elle pouvait faire à ses Pokémon, avec son comportement et ses manières brusques et peu élégantes, ils étaient attachés à elle, pas comme à un bourreau (quoique, il devait y avoir une part de ça là-dedans), mais... Comme à « leur humaine ». Tout simplement. Leur patronne, qui râlait tout le temps et frappait comme un bourrin quand les choses n’allaient pas comme elle voulait qu’elles aillent. Leur patronne, qui pouvait tuer d’un simple regard, tant elle était tranchante avec ou sans sa claymore. Leur patronne, qui avait montré qu’elle avait des sentiments, elle aussi, pendant ces longues années de recherche et de quête. Leur patronne, qui avait tant souffert de l’absence de Benedict d’Alma. Et leur patronne, qui engueulait copieusement une parfaite inconnue qui avait eu la chance, car oui, au final, c’était peut-être bien une chance qu’elle avait eue là, de croiser sa route par hasard.

« Je connais quelqu’un qui était comme toi, qui a laissé ses parents la dominer et la rabaisser au rang de paysanne bonne à marier au premier qui voudrait bien d’elle. Pourtant, cette fille a intégré l’armée de Mizuhan parce que je me suis bougée pour elle, elle a des Pokémon qui lui ont permis de battre des Champions d’arène, et elle a des dons pour ressentir les trucs des autres. Elle se pensait sans aucun talent, bonne à rien et méritant ce qui allait lui arriver. Y’a quelques semaines de ça, je lui ai ouvert les yeux, et je lui ai montré qu’elle méritait mieux que ça. Je sais pas si elle a pu s’en aller, et j’espère pour elle qu’elle s’est barrée de chez elle et qu’elle est pas mariée au premier random venu, sinon je vais la découper en cinq morceaux bien propres et bien nets, qu’on soit bien au clair à ce sujet. Mais il a suffi que je la remue et que je lui prouve qu’elle valait mieux que tout ça. Dis-moi, ton Pokémon là, ton Skriff, si t’étais si nulle, il t’aurait déjà butée pour retrouver sa liberté et se débarrasser de toi, non ? Il l’a pas fait, que je sache, sinon on serait pas en train de parler, là. Alors ouvre les yeux, et regarde autour de toi. Si les Gilnéens s’en sont sortis, s’ils peuvent nous montrer un tel village, plutôt pas mal rafistolé, soit-dit en passant, donne-moi une seule bonne raison pour laquelle tu pourrais pas le faire, toi aussi. »

Abigaël regarda Sara de haut en bas, la toisant d’abord, la détaillant ensuite, avant de reprendre :

« Vu ton gabarit et tes ciseaux, tu dois faire de la couture ou un truc comme ça, non ? Pourquoi t’en ferais pas ton gagne-pain perso ? Et ton outil, il peut servir d’arme, non ? Est-ce que tu manipules un élément en particulier ? Est-ce que les Pokémon ça te branche ? Si oui, tu peux faire des combats avec et t’éclater dans ce domaine, tu crois pas ? Tu sais quoi, trouve-toi un but, un objectif à atteindre et quelque chose qui régira ta vie, et tu verras que tout ira bien mieux, crois-moi. »


[Évidemment, Sara m’a autorisée à powergamer son personnage pour les besoins du scénario. Ça m’empêche pas de redire désoléééée xD]
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Message par Sara Imphylan Mer 30 Mar 2016 - 14:30

La réaction d'Abigaël fut encore plus brutale que ce qu'aurait pu imaginer Sara. Mais d'un certain côté, elle la comprenait. Elle devait paraître si pitoyable, si détestable, à agir de manière si puérile, suppliant une inconnue croisée dans la rue de l'aider... Elle se contenta d'accepter ses mots, très calmement, bien qu'elle se retenait une fois de plus de pleurer, n'osant vraiment regarder la future Chevalier dans les yeux, de crainte de se retrouver plaquée au sol rien que par cela, et de fondre en larmes une fois de plus. Mais Abigaël insistait, forçant presque la tailleuse à lui rendre son regard pour que ses mots s'inscrivent dans sa chair comme le ferait une cicatrice. D'un seul coup, elle l'emporta ; Skriff la laissa faire, sans comprendre, mais il restait là, prêt à intervenir s'il le fallait, en dépit du fait qu'il savait qu'il n'avait aucune chance. Tirée avec brutalité jusqu'au Steelix par la force surhumaine de son interlocutrice, elle eut l'impression d'être emportée comme elle l'était des années auparavant, pour être jetée quelque part et abandonnée, enfermée, dans une pièce au hasard. Mais là, ce n'était pas la même chose. Contrairement à toutes ces fois où on lui disait que c'était "pour lui apprendre", "pour qu'elle comprenne", ici, elle sentait qu'était dans un bon sens. Rangeant son ciseau en toute hâte pendant qu'elle était tirée par Abigaël, elle monta sur le Steelix, surprise par cette nouvelle expérience qui lui faisait assez peur de par sa particularité, elle poussa un petit cri de surprise lorsqu'il commença à monter d'un coup sec. Elle réussit à se remettre debout sur la tête du Pokémon et écouta la Chevalier avec une grande attention, comme une élève qui recevrait une leçon de la part d'un professeur. Elle n'avait pas le vertige, elle n'avait pas peur de tomber ; elle avait juste la tête qui tournait à cause des propos d'Abigaël.

Elle avait tant raison.

Sara s'en voulait tellement, quelque part. Comment pouvait-elle se plaindre de sa vie tandis que d'autres y avaient été contraints ? La seule erreur qu'elle avait faite, c'était de s'être laissée faire. Elle s'était toujours persuadée, depuis des années, que ce n'était pas de sa faute ; qu'elle n'avait jamais pu rien y faire, qu'elle y avait été contrainte. Mais tandis qu'elle regardait là, cette horizon, ce village plongé dans un deuil mais illuminé de douces lueurs nocturnes, son cœur semblait chavirer. Tous ces gens avaient tout perdus, eux aussi ; mais d'une autre façon, plus brutale, plus... Sombre. Elle, elle n'avait jamais rien eu, au fond, tout simplement parce qu'elle ne s'était pas battue pour. Elle s'était toujours dit "Laissons les choses se faire, si le destin a pitié, peut-être m'épargnera-t-il ces souffrances"... Sans jamais obtenir de résultat. Elle n'avait pas une forte volonté. Elle avait toujours été écrasée et dominée par les autres, ça n'avait jamais été autrement. Quelque part, elle réalisait qu'elle se complaisait dans cela. C'était plus facile, ça impliquait moins de douleur. Mais ça ne donnait pas de résultats, ça c'était certain. Alors que cette Abigaël... Tout ce qu'elle avait eu, c'était par le travail, la détermination, la volonté. Si elle avait réussi à retrouver son père, c'était tout simplement parce qu'elle l'avait souhaité et qu'elle s'était donné les moyens pour. Sara s'était toujours bercée dans ce rêve d'une solution miracle, d'un déclic brutal qui, d'un seul coup, la ramènerait à la réalité et lui ferait comprendre la valeur des choses.Pour elle, travailler, faire de l'introspection et s'améliorer seule, au fil du temps, ne lui semblait pas une option : elle ne voyait pas comment elle pourrait y arriver, de toute façon... Elle ne voyait jamais ses propres progrès.

Alors elle leva les yeux et soutint le regard d'Abigaël. Ce fut difficile parce qu'elle n'y arrivait pas. La pression de ces yeux inquisiteurs lui donnait envie de fondre en larmes à chaque instant. Mais elle devait le faire ; au moins pour l'effort que la Chevalier faisait envers elle. Même si sa forme était brutale, elle savait, au fond d'elle, que cela partait d'un bon fond ; et que même si elle prétendait qu'elle n'était pas du genre à aider les gens, c'était pourtant exactement ce qu'elle était en train de faire. En mettant la vérité devant les yeux de Sara d'un seul coup ; en lui faisant comprendre, une bonne fois pour toutes, qu'elle ne pouvait pas se cacher éternellement ; elle lui faisait comprendre la seule et unique possibilité : celle de se battre. Elle commença à parler d'une femme comme elle, qui avait vécu à peu près la même chose... Et qui maintenant servait l'armée de Mizuhan. Sara ne s'en sentait pas réellement capable -elle trouvait cela trop dangereux- mais... Si quelqu'un comme elle, qui avait passé toute sa vie dominée par les autres, en était capable... Alors peut-être... Qu'elle aussi ? Lorsqu'elle parla de Skriff, elle baissa les yeux vers lui. Il était là, assis, paisible, l'attendant comme il l'avait toujours attendue. Elle... Se sentait tellement coupable, maintenant. Elle fondait en larmes sans arrêt alors qu'elle savait que, au même titre qu'elle, si le Mangriff avait pu pleurer, il l'aurait fait. Il n'avait pas non plus eu une vie facile lui non plus. C'était sans doute leur plus gros point commun. Si elle n'était pas forte pour elle... Peut-être devrait-elle l'être pour lui, au moins ? Elle n'y perdait rien... La tailleuse commençait à se poser des questions, à voir des possibilités s'ouvrir. Et elle trouvait ça bien. Cela lui changeait un peu.

« Je... Je... »

Elle regarda le village autour d'elle. Qu'est-ce qui l'empêchait de se battre, exactement ? Les fantômes du passé ? La crainte d'échouer ? La peur de l'inconnu ? Elle avait tant de réponses, qui lui semblaient à la fois vraies et fausses. Elle n'avait pas de réponses. C'était juste... Le vide, dans son esprit. Une interrogation continuelle, motivée par le fait qu'elle voulait y répondre, ne serait-ce que pour se persuader elle-même qu'elle en était incapable. Mais pour la première fois de sa vie, elle réalisait... Que si, c'était possible. Si les Gildéens avaient été capables de faire ce magnifique village ; si cette femme avait pu briser les règles imposées par ses parents et devenir une soldate... Alors... Pourquoi n'y arriverait-elle pas ? Peut-être que ce qui lui manquait, c'était... Oui, c'était bien un déclic, qu'il lui fallait. Mais... Peut-être pas celui qu'elle aurait cru avoir initialement. C'était... Un déclic qui la mènerait à vouloir, peut-être enfin, choisir ce qu'elle voulait faire, et faire tout ce qu'elle pouvait pour y arriver. Aux dernières questions qu'Abigaël lui posèrent, elle se tourna vers elle, parut reprendre son souffle, sourit, déclara :

« Oui... Je suis une tailleuse... Surtout de mode, en fait. Je... Souhaitais en vivre, mais ce n'est pas un métier très populaire, et bien souvent, il y a déjà de grandes entreprises installées un peu partout à Mizuhan, malheureusement... La concurrence est rude, surtout sachant que je ne peux pas vraiment m'installer. Je m'en sers... S'il faut me défendre, de mon ciseau, mais uniquement si cela devient essentiel. Je n'ai pas... D'élément, ou quoi que ce soit, on ne m'a jamais appris à développer de pouvoirs d'élémentaliste... Et pour vous répondre... Oui, je crois que je les aime bien... Il y a pas mal d'options, mais... Je crains de ne pas savoir comment m'y prendre pour chacune... »

Elle sourit timidement. Pour la première fois depuis longtemps, elle commençait à entrevoir des possibilités.
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Message par Abigaël d'Alma Ven 1 Avr 2016 - 16:04

Abigaël ne faisait rien pour aider Sara à soutenir son regard, d’une part parce qu’elle en aurait été bien incapable, et d’autre part parce qu’elle ignorait l’aura écrasante qui émanait d’elle. Pour elle, ça avait toujours été normal de s’imposer aux autres, de les faire marcher à sa propre cadence (et « marche ou crève » était une expression qui allait merveilleusement bien à la philosophie de la jeune femme) et de faire en sorte qu’ils ne restent pas dans leur médiocrité constante. Uramu, qui n’était qu’un Draby parfaitement inutile quand elle l’avait connu, était désormais un Drattak fier et puissant ; Hagane, qui ne vivait que pour la vengeance et la mort une fois son dessein accompli, était à présent un guerrier aux nerfs aussi solides que son corps d’acier ; Sennen, qui n’était qu’une créature mélancolique et tournée vers ses montagnes natales, se dressait aujourd’hui contre le monde entier pour mettre ses capacités au service de l’héritière des d’Alma. Même si ses méthodes étaient vraiment discutables, au final, les résultats étaient là, et c’était tout ce qui comptait pour elle et pour son père.

En bas, Hagane regardait fixement le Mangriff assis, se demandant s’il était simplement résigné ou s’il attendait quelque chose de la part de la blonde perchée là-haut avec la patronne. En un sens, Skriff lui rappelait un peu certains Pokémon d’Anthere, quand elle s’était laissée aller à accepter un sort pourtant détestable. Malgré tout, il y avait quelque chose dans le regard de la mangouste qui lui faisait penser qu’il croyait en elle, qu’il savait qu’elle en était capable. Capable de quoi, l’insecte n’aurait su dire si le Mangriff lui-même en avait ne serait-ce qu’une petite idée, mais quelque chose lui murmurait que peu importerait le choix de Sara, parce qu’il la suivrait dans ses ambitions, sa carrière ou ses rêves. En y réfléchissant, le ninja rouge sut que la Dream Team était pareille, non pas parce qu’elle n’avait rien connu d’autre (et il était le premier à savoir que le passé n’était rien à côté d’une vie avec Abigaël), mais parce qu’ils étaient d’abord restés par contrainte, puis par choix. Rien n’aurait pu empêcher Sennen d’envoyer valdinguer la patronne et la blonde pour se barrer si l’envie lui prenait, hormis le mélange d’emprise et d’attachement qui le liait à Elle, et plus le temps passait, plus les Liens prenaient le pas sur le reste. C’était difficile à expliquer, c’était incompréhensible pour la plupart des gens portant un regard extérieur sur la drôle d’équipe, mais c’était ainsi. Alors, Hagane « sourit » à Skriff, pour lui faire passer un message dont il ignorait lui-même la teneur exacte, mais dans lequel le cœur y était, assurément.

Là-haut, la Maîtresse des Lames plissa les yeux quand son interlocutrice se mit à bégayer en ne sachant que répliquer face au terrible sermon qu’elle venait de prendre en pleine figure. Mais ce furent les questions de la Terrosienne qui la sauvèrent de l’embarras et lui permirent de retrouver une certaine contenance. L’aînée put répondre, tant bien que mal, aux interrogations d’Abby, qui prit un temps avant de répliquer :

« Bon, pas d’élément, c’est pas grave, parfois ça se révèle quand on s’y attend pas, il paraît. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit, parce que je suis née avec l’earthbending, moi, ça a toujours fait partie de ma vie, donc je sais pas ce que ça fait de pas en avoir. Tant pis, on va laisser ça de côté. Manier les armes, apparemment c’est pas ton truc non plus, c’est dommage parce que c’est le top du top, mais bon, chacun ses talents et ses passions, hein. Pour ce qui est de la couture et de la « mode » ... »

Elle s’arrêta un instant, incertaine de bien saisir le sens du mot mais, absolument sûre que ça concernait la couture, elle reprit :

« Tu dis que tu peux pas t’installer parce qu’ici, y’en a déjà trop, des tailleurs. Ok. Mais qu’est-ce qui t’empêche de monter un commerce itinérant ? C’est tout bénef’ : non seulement tu vois du pays et tu t’ennuies pas à rester toujours au même endroit, mais en plus tu te fais pas mal de clients un peu partout et tu vends à toutes les nations. Tu te promènes, t’es libre, si t’as pas envie de craft le lundi ben tu fermes boutique et tu visites ou tu vas chercher des nouveaux trucs, tu essaies de te dégotter de nouveaux Pokémon, ou tu dors, comme tu veux... Tu travailles quand tu veux, comme tu veux, et si t’arrives à te faire des clients fidèles, ils vont t’attendre à chacun de tes passages chez eux. Par exemple, j’ai vécu plusieurs mois à Arkan, et y’avait un armurier ambulant qui passait une fois tous les deux ou trois mois parce qu’il sillonnait tout Mizuhan. Les gens se jetaient dessus pour voir s’il avait pas ramené une épée particulière ou un bouclier fait dans un nouveau matériau, c’était dingue la foule qu’il rameutait autour de lui ! Bon, il a jamais eu de claymore qui vaille la mienne, mais c’est normal, rien n’est au niveau de ce que Père peut me trouver, mais quand même, c’était la folie, t’aurais dû voir ça ! D’ailleurs, c’est lui qui a craft l’armure d’Uramu, je l’ai pas sur moi parce qu’on est pas en temps de guerre, mais c’est de la top qualité. Tout ça pour dire qu’un marchand itinérant, c’est cool. Ça a des inconvénients, mais à côté de ce que ça apporte, franchement... Tiens, en parlant d’Uramu... »

Le Drattak, sachant qu’on l’évoquait, se rapprocha et s’immobilisa en vol stationnaire, à une dizaine de mètres du sol, là où les deux Terrosiennes tenaient leur important colloque.

« On va aller faire un tour, ça te changera les idées et te fera un peu d’air. Parfois, prendre un peu de hauteur, ça aide à remettre de l’ordre dans la tête quand c’est le bordel. »

Toujours sans lui demander son avis, Abby entraîna Sara avec elle sur le dos de l’imposant Dragon, qui eut un frisson au contact d’une humaine inconnue. Mais il savait qu’il allait devoir s’habituer à des choses nouvelles de la part de la patronne, à commencer par le fait qu’elle soit plus proche d’eux qu’elle ne l’avait jamais été et qu’elle se mette à aider le premier clampin venu sur un coup de tête !

« Si ton Skriff veut monter, qu’il se bouge, parce qu’on décolle ! »

Uramu poussa un rugissement tonitruant et agita ses ailes sanglantes à la forme si étrange. D’une brusque poussée, il s’éleva, emmenant ses passagers dans les cieux, plus haut que ne l’avait fait Sennen. Le Steelix leva les yeux vers la voûte pour contempler le drôle de spectacle, tandis que le Cizayox, en plusieurs bonds rapides, prenait la place de choix des deux humaines sur le crâne du serpent d’acier doré. Le Drattak fit une pirouette, puis fila dans les airs, laissant Abby et Sara apprécier la morsure du vent nocturne de la Nouvelle-Gilnéas.


[Idem que pour le post précédent ^^ Je te laisse décrire le vol à dos d’Uramu si tu le souhaites Razz]
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Message par Sara Imphylan Dim 3 Avr 2016 - 16:04

La discussion s'était un peu calmée, et ce n'était pas pour déplaire à Sara. Bien qu'elle demeurait intimidée devant Abigaël, le fait que les choses soient devenues un peu plus tranquille la mettait nettement plus à l'aise et lui permettait de répondre un tant soit peu correctement. L'idée qu'elle lui proposa... N'était honnêtement pas mauvaise. En réalité, c'était un peu ce que Sara faisait jusque là ; mais elle n'avait jamais songé à le faire "officiellement". Pour elle, ce n'était qu'un moyen temporaire de vivre. Une solution forcée en attendant de pouvoir se fixer. Mais maintenant... Elle commençait à se poser des questions. Quand elle observait ces magnifiques villages, ces forêts, ces lacs, et autres contrées abandonnées de vie qui étaient pourtant si sublimes, elle se demandait... Si en fait, voyager ne lui ferait pas plaisir. Jusque là, la vie de nomade avait toujours été forcée, à ses yeux. Maintenant qu'elle était là, debout en haut du Steelix doré, et qu'elle observait les alentours, un dilemme la prenait. Devait-elle se lancer ? Devait-elle suivre le plan que lui avait proposé Abigaël. Un voyage, dit-on, est plein d'enseignements... Et elle avait encore tant à apprendre. Sur le monde, sur les gens, sur les Pokémon, sur elle-même. Après une vie entière passée en captivité, Sara réalisait qu'elle était si ignorante sur tant de sujets... Et étrangement, elle avait envie de découvrir. C'était la première fois que cette sensation poignante la prenait. Partager son expérience, rencontrer d'autres personnes, découvrir des lieux, des monuments, des histoires, des Pokémon... Oui, elle en avait envie.

À cette sensation incroyable et puissante se confrontait sa peur. L'inconnu, le danger, tout cela la terrifiait. Comme Abigaël l'avait dit, il aurait suffi d'un seul bandit et elle se ferait tuer... Mais c'était peut-être aussi pour cela, qu'elle devait voyager. Elle n'était pas contrainte à l'exil éternel. Maintenant qu'elle n'avait plus d'attaches, elle était libre ; libre de découvrir, de visiter, de partir loin d'ici. Oublier son passé, créer un avenir. Ce qu'elle avait toujours considéré comme une punition pour son crime en devenait une sorte de prolongement agréable. Ce n'était que la continuité de ce meurtre. À présent qu'elle était loin de chez elle, ou tout du moins, de son ancien chez-elle, elle pouvait aller où elle voulait, voguer librement à travers les pays et les villages, au gré de ses volontés et de sa motivation. Cette perspective lui plaisait ; même si elle demeurait craintive quant à un échec, elle se disait que cette option demeurait la plus probable de tous les autres. Devenir forte, apprendre à se défendre, elle en avait le temps. Le temps, ce n'était pas ce qui lui manquait, maintenant qu'elle n'avait plus aucune obligation nulle part. Si elle souhaitait partir et passer le restant de ses jours sur les routes, elle le pouvait ! Elle rencontrerait d'autres compagnons, sympathiserait avec eux, en ferait de fidèles alliés... Elle se créerait une véritable nouvelle famille, et serait connue à travers le monde pour ses créations... Sara avait une sorte de puissance qui jaillissait de son cœur, peignant son visage avec des couleurs rassurantes et chaudes. Cette sensation, si particulière, unique et rare... C'était de l'Espoir. Avec un grand E, car il était pur et sincère.


« Un... Un tour ? Pour... Pourquoi pas ? »

Mais déjà, elle était de nouveau emportée au loin par Abigaël, qui la tira jusqu'en bas. Un tour à dos de Drattak... Waouh ! Elle n'avait jamais été dans les airs à un seul moment... C'était une expérience qui lui faisait peur et qui l'intriguait. Elle n'avait pas le vertige, mais elle espérait sincèrement qu'une fois là-haut, elle ne paniquerait pas... La tailleuse fut alors assise sur les écailles du dragon, sans comprendre réellement comment elle était arrivée là. Skriff, réveillé d'un seul coup par son nom, s'élança et grimpa d'un seul saut derrière Sara, avant de s'accrocher à sa taille comme le ferait un enfant à sa mère. Elle fut surprise par ce geste affectueux et caressa de sa main la fourrure rouge qui le tenait doucement. Elle sentait son cœur battre derrière elle. Oui... Il avait encore confiance en elle... Il fallait qu'elle ne le déçoive pas. Il fallait qu'elle devienne forte, et avec lui. Et Uramu décolla d'un seul coup. Le vent balaya les cheveux de la blonde et la fourrure de son Pokémon. Elle ferma les yeux sous la puissance de l'air et s'accrocha de toutes ses forces, de crainte d'être emportée. Un mélange de peur, d'appréhension et d'excitation l'emplissait à nouveau ; cette expérience nouvelle et surprenante la pétrifiait et la motivait. Elle voyait les couleurs danser sous elle, un peu comme si elle était prise d'une sorte d'ivresse de l'air qui l'enthousiasmait et la rendait un peu folle. Elle souriait, amusée, incapable de prononcer un mot, mais se délectant de cette attraction extrême qui la divertissait comme elle s'était rarement amusée. Déjà, la vitesse se calmait et ils faisaient un vol plus doux, plus agréable ; elle admira la ville vue du ciel, les gens qui marchaient, la tristesse qu'elle avait vu sur leur visage étant devenue une forme de volonté, à ses yeux. Le village semblait lui-même changé. Tout semblait agréablement modifié.

« C'est super ! » se risqua-t-elle alors, même si la morsure du vent se sentait sur sa peau.

Skriff, à l'arrière, appréciait un peu moins le spectacle. Il s'était découvert, au contraire de sa maîtresse, un certain vertige, et s'accrochait fermement à Sara en essayant de ne pas imaginer ce qui se passerait s'il tombait. En tous cas, ce ne serait nullement agréable... Un Mangriff tout aplati était, à ses yeux, une vision sacrément pessimiste pour son avenir. Il espérait que ce n'était pas un pressentiment sur sa fin. Dans tous les cas, il continuait de s'accrocher, regardant de temps en temps vers le bas mais détournant le regard pour enfoncer son visage dans le dos de la tailleuse, qui, elle, semblait profiter de chaque seconde. Ah, que ne faisait-il pas pour la suivre dans la moindre de ses décisions... Et dire que peut-être que les choses allaient changer, maintenant... Mais bizarrement, il avait l'impression que tout se passerait pour le mieux.

[HRP : Navré je savais pas trop quoi dire pour le coup...]
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