[ Clos ] Cloak and Dagger. Ft Mako

[Invité]

Quelques jours s’étaient écoulés depuis sa chasse au trésor. Willow était restée à l’intérieur pour essayer d’apprivoiser le Venipatte qui avait rejoint leur petite équipe. L’Embrylex et le Venipatte, c’était immédiatement bien entendu grâce à leur petite taille, mais surtout au fait que la peau de Nelvoll était assez résistante pour ne pas percer sous les petites dents du démon Irathis. Même si Chiyo l’avait averti, jamais Willow n’aurait cru ceci possible, il mordait comme si c’était un simple passe-temps normal. Dès qu’il semble apercevoir du coin de l’œil quelque chose à son goût, il saute dessus sans même penser aux conséquences et en mordille la surface. Il ne semble pas encore avoir le concept de mordre pour faire mal et surtout pour percer la peau, mais ainsi, le mordillage permet à Willow de prendre de petites doses de poison sans en absorber une dose trop grande.

« Irathis ! » Appel Willow en observant le petit Venipatte se tourner son attention sure elle.

Elle lui tend la main et sans même perdre une seconde, le Venipatte se précipite sur elle. Tandis qu’il avale sa main et qu’elle sent ses petites dents grafignes la peau, elle rit un peu. Elle l’attrape et le glisse sur ses jambes le temps qu'il mordille. Installer au coin du feu, l’air passif, le Feurisson les observe faire. Une lueur de fierté brille dans son regard, visiblement heureux des avancements de sa jeune maîtresse. Même si parfois, elle avait quelques rechutes, surtout la nuit, ou elle faisait encore des cauchemars. La Malamandre bouge un peu, attirant l’attention du Feurisson. Elle est installée contre son flan, volant ainsi sa chaleur corporelle. Depuis deux jours, ils semblaient mieux s’entendre… Ou simplement que Faerus avait abandonné l’idée de s’en défaire.

Puis après quelques minutes de mordillage, le Venipatte semble se désintéresser de sa main et retourner faire ce qu’il faisait, enquiquiner Nelvoll. Willow attrape les trois armes qui sont toujours enveloppées dans leurs tissus protecteurs et en sorti une. L’arme est longue et effilée, la lame ressemble à ses petits Kunai qui serve à être lancé, toutefois, les siens sont aussi grands qu’une épée courte, voir un peu plus. Le design est intéressant et unique en soi, même en regardant les autres armes, on peut y voir une fine différence. Les rubans sombres avaient trouvé leur place au niveau des anneaux qui lui permettraient d’utiliser les armes d’une autre manière, soit en leur faisant faire des rotations ou encore une technique secrète à Butterfly.

« Aller… Allons voir si Mako est arrivé sur place. J’ai hâte de commencer ! » S’exclame-t-elle en se levant.

Elle attrape des vêtements chauds et finit par sortir sur le balcon. L’air frais à quelque chose d’excitant et de revigorant. Il gonfle les poumons de Willow d’air frais et pur et l’apaise un peu. Le lendemain même de son retour de son épreuve, elle avait pris contact avec Mako, l’une des rares personnes ici à qui elle faisait confiance et lui avait demandé de l’aide pour apprendre les mouvements de bases du maniement d’une arme. Elle n’avait pas réellement de base avec les armes ou le combat au corps-à-corps. La seule chose qu’elle savait, c’était d’utiliser sa maitrise du feu… Un peu nerveux, mais excité à la fois, elle descend les quelques marches et s’engage dans le petit village de Loukaï. Quelques habitants lui lancent des regards intrigués, surprirent de la voir sortir par elle-même autre que pour aller dans la forêt seule. En moins de quelques minutes, elle se retrouve devant le point de rendez-vous qu’elles se sont donnés pour leur entraînement.

[Mako]

Son dernier patient de la journée venait de partir et Mako était en train de ranger dans leur boîte les morceaux d’écorce de saule qu’elle n’avait pas utiliser. Heureusement, ce dernier malade n’avait qu’un peu de fièvre suite à une banale maladie hivernale. Rien d’incurable. Quelques jours, un peu de repos, quelques décoctions prescrites par ses soins et il n’y paraîtrait plus.

Nous étions en début d’après-midi et le soleil était encore haut dans le ciel. Il restait donc suffisamment de temps à la jeune femme pour qu’elle se consacre à ses activités à l’extérieur. Des activités autres que la médecine. Aujourd’hui, elle devait retrouver Willow pour entraîner la jeune fille au maniement des armes blanches.

En chemin vers le champ d’entraînement, la jeune femme se demandait encore pourquoi Willow avait fait appel à elle spécifiquement. D’accord, on pouvait dire que les deux filles se connaissaient maintenant mais Mako était certaine qu’il y avait quantité de bretteurs plus doués et plus pédagogues qu’elle. Elle n’était qu’une simple guerrière après tout, elle n’avait même pas atteint le grade de Maître des Lames, selon le système en vigueur à Mizuhan. Aussi, elle doutait de pouvoir apprendre grand-chose à son élève du jour au sujet des armes blanches. Mais bon, puisque Willow lui avait assuré qu’elle voulait simplement apprendre les bases du combat… Mako pourrait peut-être l’aider. Et puis, elle devait bien avouer qu’elle avait pris la jeune égarée sous son aile, sans doute parce qu’elle lui rappelait elle-même à son arrivée à Loukai.

Malgré le froid, elle avançait d’un bon pas dans la neige, bien décidée à arriver à l’heure à son rendez-vous. Léo, perché comme à son habitude sur l’épaule de sa dresseuse, semblait aussi sérieux et imperturbable qu’elle. Une fois arrivé sur le lieu convenu, Mako remarqua que Willow était déjà arrivée. Donc elles allaient pouvoir commencer tout de suite. Tant mieux.

Le terrain d’entraînement était un simple carré de terre actuellement recouvert de neige et délimité par de banales barrières de bois. Il faisait partie d’une mosaïque de huit terrains identiques qui permettaient à plusieurs groupes de combattants de s’entraîner aux combats, qu’ils soient entre humains ou entre Pokémon. A l’extérieur des barrières, on pouvait trouver des manequins de bois, des cibles de pailles et d’autres accessoires très utiles pour s’entraîner et facile à manipuler afin que chaque guerrier qui désirait s’entraîner puisse facilement transporter son matériel d’entraînement sur son terrain. Mais ne sachant pas encore quelle type d’armes utilisait Willow, Mako ne prit pas l’initiative d’apporter du matériel sur leur champ. On verrait dans un second temps. D’abord il fallait vérifier que Willow savait simplement se mouvoir avec ses propres armes sans s’éborgner. Peut-être était-ce pour cela d’ailleurs que la jeune fille avait voulu de Mako pour l’entraîner ? Parce que la Flamenoise savait qu’en tant que soigneuse, Mako serait apte à la réparer si les choses tournaient mal ? Si tel était le cas, la kunoichi comptait bien arrêter les hostilités avant !

En se rapprochant, Mako comprit quelles armes son élève du jour tenait dans sa main. Au départ, elle avait cru qu’il s’agissait de deux épées courtes mais elle se rendait bien compte que l’arme était trop longue et trop fine pour cela. En réalité, il s’agissait de dards de combats géants. Contrairement aux petits dards ninjas traditionnels, il ne s’agissait pas vraiment d’armes de jet. Trop volumineuses, trop lourdes et surtout trop peu nombreuses, ces armes d’estoc étaient conçues pour percer certains points vitaux spécifiques de l’adversaire : coeur, cerveau ou d’autres points non vitaux dont la perforation permettait non pas de tuer mais de paralyser l’adversaire, notamment en visant certains muscles ou tendons. L’utilisation de cette arme demandait donc des connaissance minimale en anatomie pour savoir où frapper afin que le coup soit décisif… Sauf si Willow comptait enduire ses armes de poison. Dans ce cas, la précision des attaques était moins essentielle. Mais avant cela, il était temps de vérifier les bases.

« Bonjour Willow. Je préfère te prévenir pour ne pas que tu aies de faux espoir : je ne suis pas une experte du combat et il y a quantité de ninjas plus forts que moi à Loukai. Mais si tu veux toujours que je t’entraîne, j’aimerais que tu m’expliques et que tu me montres tes armes et que tu me montres comment tu comptes t’en servir. Je ne connais ces dards de combat qu’en théorie, je n’en ai jamais utilisé. Il faut être très précis pour percer un point vital avec non ? Ah si tu as besoin, on peut amener un mannequin ou une cible ici. »

Puis elle se tut, attendant les explications et la démonstration de la jeune fille.

[Invité]

Tandis qu’elle attend, la nervosité reprend les dessus sur son esprit. Elle ferme les yeux un instant pour essayer de faire le point sur la situation. Le fait de voir autant d’étrangers au même endroit la rend nerveuse et une partie d’elle veut prendre la fuite. Elle porte finalement son attention sur l’acier froid des armes qui s’échappe du tissu. Serait-elle capable d’utiliser ceci ? Elle avait peut-être été trop enthousiaste ? Elle secoue la tête un peu, pourquoi retournait-elle toujours dans le cercle vicieux du doute ? Serait-elle capable de s’en sortir ? Chiyo lui avait expliqué sommairement à quoi servaient les armes et les futures techniques de Lady Butterfly. C’était un style de combat rapide et très distrait qui servait principalement à frapper les cibles aux points vitaux pour les paralyser, sinon il y avait une manière plus grossière, et c’était l’utilisation du poison pour commencer. D’où la présence d’Irathis et son processus d’intégration du poison pour que son corps crée une résistance.

Chiyo avait été clair, les techniques de Lady n’étaient pas les plus faciles, ainsi, il faudrait que la demoiselle travaille très fort pour apprendre à manier les armes qui servaient principalement à la perforation et non au coupage. Au moins, elle avait l’avantage de n’avait aucune connaissance en maniement des armes, alors elle était comme une page vierge. Toutefois, Chiyo lui avait dit que la tâche ne serait pas plus facile. Quand elle remarque enfin l’arrivée de Mako, malgré son air trop sérieux, les épaules de la demoiselle se détendent un peu, enfin un visage ‘’familier ‘’. Tout en se tournant vers elle pour lui faire face, un faible sourire s’étire sur ses lèvres. Quand la demoiselle s’exprime, Willow hoche doucement la tête et tire l’une des armes pour la tendre à Mako.

« Je sais que ma demande est un peu bizarre, mais je ne me sens pas la force de demander à un pur inconnu… Et puis… Mon mentor m’a dit que je devais apprendre l’essentielle des points vitaux et je me suis souvenue que tu avais une formation de médecin. On n’est pas obligé de se mettre au combat tout de suite, c’est juste que je ne savais pas trop par où commencer… On m’a expliqué que ces épingles géantes servent principalement à percer les points sensibles et vitaux pour incapacités les cibles, cependant, on m'a conseillé de commencer par l’utilisation du poison, pour m’accoutumer… J’en ai aussi des modèles plus petits qui servent au lancé de cible… Je crois que je serais plus à l’aise sur un mannequin que contre toi…»

Une fois le mannequin en place, Willow dépose les deux armes restantes au sol et en garde une en main. Un peu comme les jours précédents, elle joue un peu avec, pour en connaître le poids et trouver une position agréable en main. Très peu habituée à tenir une arme en acier en main, elle se sent quelque peu intimidée par le poids.

« Sincèrement, je n’ai jamais utilisé d’arme de combat, autre qu’un couteau de chasse, mais pour la cuisine… » Marmonne-t-elle un peu gênée… « Quand je combattais, ce n’était qu’avec les flammes… On s’assurait que j’avais toujours une source disponible… » Explique-t-elle dans une faible excuse.

Elle se place ensuite devant le mannequin et elle observe la silhouette grossière de bois. Si elle se souvenait bien, il fallait frapper en ligne droite, dans le but de percer la chair pour se rendre à sa cible principale. Chiyo lui avait partagé qu’il y avait trop trois zones distinctives pour un total de cinquante-trois points importants. Il y avait le Jodan qui contenait vingt points, qui sont le visage, le cou, la nuque et le crâne. Ensuite, le Chudan avec vingt-deux points qui sont le parti central du corps qui englobe la poitrine, le plexus, le ventre, les reins, le dos et les côtes. Pour finir, la troisième zone se nommait le Gedan qui lui-même avait onze points et il englobait les jambes et le bas-ventre. Ensuite, dans chacune de ces zones, il y avait plusieurs parties importantes.

Willow s’était senti surpassé rapidement par toute cette information, alors Chiyo lui avait recommandé de commencer à ce souvenir de quelques points, au moins deux dans chaque zone. Elle avait don choisirent le cou et les tempes pour le Jodan, le plexus solaire et les reins pour le Chudan et pour terminer, l’intérieur des cuisses et les tendons d'Achille pour le Gedan. Elle les répète dans sa tête comme s’il était une étrange comptine.

« Pour l’instant, je ne me souviens que de six points vitaux. » Commence-t-elle, puis en récitant les noms de ceux qu’elle connaît, elle les pointes sur son propre corp. « Tempes, cous, plexus, reins, cuisse intérieure et tendons d’Achille. C'est les plus facile que je retiens… J’essaye d’en mémoriser un peu plus à chaque soir, mais j’ai énormément de lecture à rattraper… » Soupire-t-elle finalement.

Elle vient ensuite attraper fermement la poignée du fin poignard et elle vient pointer dans le plexus solaire. Elle répète l’attaque, mais il est clair que sa pose et sa manière d’agir ne sont pas optimales et qu’elle risque de se faire mal elle-même si elle continue ainsi.

[Mako]

Mako écouta attentivement les explication de Willow. Etait-ce une bonne idée de confier un outil aussi exotique – même pour Loukai – à une débutante qui n’avait jamais manié d’arme en combat de sa vie ? Bah après tout il fallait bien commencer quelque part.

Willow lui expliqua ensuite où elle en était de ses études sur les points vitaux. Son aînée ne releva aucune erreur dans son discours et l’attitude volontaire de l’apprentie était tout à fait louable. Et sa façon de manipuler son arme indiquait effectivement qu’elle avait déjà utilisé un couteau de chasse. Cependant…

« Tu as tout à fait raison sur tout ce que tu viens de m’expliquer. Garde juste en tête que tout ce que je vais te dire est à remettre en perspective vis-à-vis de mon manque d’expérience avec des armes comme les tiennes. Mais je pense que pour un guerrier, tu maîtrises suffisamment bien les connaissances théoriques sur les points vitaux.

Comme tu as pu le voir, il y en a beaucoup et les apprendre demande du temps. Mais surtout, si un médecin doit connaître tous les points vitaux du fait que chacun d’entre eux peut être à l’origine du trouble qu’il doit soigner, pour un guerrier, certains point vitaux sont beaucoup plus rentables que d’autres à connaître car beaucoup plus facile à toucher ou sensibles en cas de coups au but. Et justement, ceux que tu viens de me donner appartiennent principalement à cette catégorie.

Comme le disait un grand maître d’arts martiaux mizuhanien, il vaut mieux pratiquer un coup mille fois que mille coups une fois. Aussi, je pense qu’il te sera profitable martialement de te concentrer sur tes capacités physiques à atteindre les points les plus accessibles plutôt que d’essayer de tous les mémoriser. Par exemple, je pense que tu seras d’accord avec moi pour dire que le Kunlun, ce point situé en haut de la cheville sera plus compliqué à atteindre avec ton arme que le Yintang qui se trouve entre les deux yeux, compte tenu du fait que tu auras probablement à faire à des ennemis bottés et que de toute façon, ta taille rendra la cheville adverse difficilement accessible. Et je ne parle même pas de la différence de dégâts.

Je pense donc qu’il faudrait d’abord que tu te concentres davantage sur le maniement de ton arme. A moins que tu ne souhaites également devenir médecin ninja ? »

Mako laissa à la jeune Flamenoise le temps de répondre puis reprit :

« A te voir planter ton aiguille dans ce mannequin, on comprend tout de suite que tu as l’habitude d’utiliser des couteaux. Mais les aiguilles en fonctionnent pas de la même façon. A les observer de plus près, elles ressemblent davantage à des aiguilles de lancer en ce qui concerne le maniement. Oui, l’endroit où le couteau pénètre dans le corps d’un adversaire est important. Mais la position n’est pas le seul paramètre sur lesquels tu peux jouer pour infliger des dégâts : il te suffit ensuite d’exercer une pression dans une direction pour occasionner encore plus de dégâts avec ton arme et être sûre d’entraîner de lourdes blessures chez l’ennemi en sectionnant des vaisseaux vitaux ou des organes. Ainsi, même si le point d’impact n’est pas optimal, tu as toujours moyen de provoquer des dégâts raisonnables avec un poignard.

Les aiguilles elles n’offrent pas cette latitude. Quand elles se plantent, il faut absolument que ce soit au bon endroit. Ce ne sont pas des lames à proprement parles, elles ne sont pas conçues pour découper ou trancher, seulement pour transpercer. En contrepartie, leur allure effilée leur permet de transpercer des tissus corporels et des organes contre lesquelles un couteau standard buterait.

C’est plus spécifiquement parce que tu n’as pas ce « droit à l’erreur » que je pense que la maîtrise totale d’un nombre limité de point vitaux te sera plus utile que de tous les connaître tous sans savoir les exploiter. Du coup, cela va influencer ta façon de tenir ton arme. Ne la prends pas comme tu prendrais ton couteau de chasse mais plutôt comme tu prendrais tes petits dards de lancer. Pas à pleine main mais avec seulement quelques doigts. Tu perdra en force pure ce que tu gagneras en précision mais justement, la précision est plus importante. Bien sûr, il ne te sera pas facile de conserver une arme aussi longue en équilibre en n’utilisant pas tous tes doigts, raison pour laquelle il faudra te dépêcher de l’enfoncer dans le corps de l’adversaire. De façon générale les aiguilles, grosses ou petites, sont des armes conçues pour être utilisées avec célérité, ce n’est pas une hache d’armes à deux mains pour laquelle il est normal de prendre du temps pour attaquer.

Comme tu le verras, un tel maniement n’est pas optimal en ce qui concerne la défense : si tu ne tiens pas ton arme à pleine main, il sera facile pour un ennemi de te l’arracher alors que tentais de parer un coup un peu violent. Mais nous aborderons la transition entre offense et défense dans un second temps. Pour le moment... »

Mako alla placer un des mannequins de pailles – les plus légers – en plein centre de l’aire d’entraînement puis poursuivit :

« Essaie de viser un des méridiens que tu connais bien sur ce mannequin de paille avec une de tes aiguilles, grosse ou petite, au contact ou à distance et fais attention à la position que prennent tes doigts quand tu frappes et à la longueur de la lame qui s’enfonce suite à ton coup. Même si tu choisis d’y aller au contact, frappe comme si tu allais lancer ton arme dans le corps du mannequin à bout touchant. Puis change de position et observe le résultat. Chaque combattant a sa propre manière de manier son arme et ceci est vrai pour toute les armes. Le plus important pour commencer c’est que tu trouves ton équilibre avec la tienne. Cela fera de ton arme un outil réellement dangereux et ça t’évitera de te blesser accidentellement avec. Est-ce que ça te convient ? »

Malgré toute l’assurance de son discours, Mako gardait en tête qu’elle venait de donner la façon dont elle-même se serait entraînée avec cette arme originale. Mais Willow avait peut-être ses propres rituels d’entraînements et les respecter ferait gagner à la jeune novice beaucoup de temps.

[Invité]

Contrainte n'5 Faire intervenir un objet particulier.

Très attentif aux paroles de Mako, Willow hoche doucement la tête. Toutefois, ces yeux sont rivés sur son arme à l’apparence et à l’utilisation exotique. Serait-elle suffisamment bonne pour correctement la manière. Quelque peu pensive, elle observe distraitement l’apparence de l’arme. Aussi grande qu’un avant-bras, la lame est d’un métal sombre qui reflète presque aucune luminosité. Elle ressemble à un losange élancé donc l’une des pointes est beaucoup trop longue. La poignée qui sert de manche est usée par le temps, signe qu’elles ont été beaucoup utilisées et pourtant, elles sont encore très bonnes. Willow glisse les yeux une nouvelle fois sur la lame. Depuis le premier jour où elle les avait trouvées dans la forêt enneigée, elle est encore surprise par le poids ‘’plume " des armes. Même placé ensemble, le poids est très bas vu leurs matériaux. Est-ce que finalement la toux n’était pas du métal ? De l’onyx peut-être ?

Elle secoue un peu la tête, elle garderait ces questions pour plus tard. Lady Butterfly avait promis de passer un peu de temps avec elle une fois sa mission importante terminée. Sinon, elle pourrait toujours demander à Chiyo des réponses, la Plumeline semblait prendre un plaisir à dévoiler certaines facettes de la vie privée de sa maîtresse. La suite des explications de Mako fond complètement du sens aux oreilles de la jeune femme. Elle avait tellement été enthousiaste à l’idée de montrer à Lady Butterfly qu’elle pouvait apprendre des choses, qu’elle avait crues que d’apprendre tous les points lui seraient utiles… Mais finalement, elle ne pourrait pas physiquement les atteindre. Elle hoche doucement la tête en fixant l’arme. Avec sa forme et sa pointe acérée, elle est principalement faite pour percer et non couper ou encore brisée. Il fallait qu’elle garde ceci en tête.

« Je ne crois pas être un bon médecin, du moins pas dans l’état actuel… Je préfère me concentrer sur des choses plus réalistes. J’aimerais commencer par me guérir moi-même avant de penser à guérir les autres… Je vais donc principalement me concentrer sur les points les plus facilement accessibles pour moi et mon arme… Principalement le visage et le torse… » Marmonne-t-elle finalement pour elle-même.

Elle fait ensuite quelques exercices pour montrer à Mako son ‘’expérience " avec l’arme blanche. Expérience qui est très mince. Elle avait déjà utilisé des couteaux de chasse, mais ceci n’avait rien à voir, il n’y avait presque aucune ressemblance dans leur maniement. Tandis que le couteau s’utilise principalement de façon à trancher les choses, les aiguilles elles, servent à percer et ce nouveau maniement la déstabilise… Surtout, parce qu’elle n’arrête pas de se dire qu’elle risque de se blesser au passage. L’apparence de l’arme lui donne un effet étrange, elle l’effraie autant qu’elle l’attire. Elle prend une grande respiration, détournant les yeux de son objet de désir et revient sur les traits de Mako. Une nouvelle fois, une expression sérieuse s’affiche sur son visage tandis qu’elle écoute attentivement les paroles de la Ninja.

Tout en écoutant, elle cherche avec ses mains, une nouvelle façon de tenir son arme. Elle la manie un peu, assimilant le poids de l’aiguille géante. Elle tire, avec ses doigts le ruban, avant de l’entortiller pour finalement le laisser retomber. C’était comme-ci elle voulait connaître chaque partie de cette dernière avant de l’utiliser. Elle finit par ramener la main droite devant elle. L’avant-bras à l’horizontale, elle tient fermement le manche de l’arme. Elle vient frapper au niveau du plexus solaire et elle utilise sa main gauche pour venir s’appuyer et se donner plus de force contre le mannequin. Si la jeune femme disait vraie, elle aurait besoin de percer, alors rajouter de la force ne lui ferait pas de mal. Elle pratique l’exercice deux trois fois avant de concrètement offrir un puissant coup, enfonçant la pointe dans la paille gelée.

Elle recommence pendant plusieurs longues minutes, retirant l’arme pour la replanter soit au même lieu, soit dans un autre qu’elle connaissait. À chaque coup, elle prend quelques secondes pour bien observer l’angle de son arme et la profondeur qu’elle fait à chaque coup donné. Elle trouve une nouvelle manière de frapper, cherchant celle qui lui semble le plus naturel avec son corps et lentement, mais sûrement, elle trouve quelque chose plus à son goût.

Elle tire à nouveau sur l’arme et refait l’exercice plusieurs fois en essayant d’être un peu plus rapide à chaque fois. Puis, elle décide d’échanger le corps-à-corps pour la distance pour pratiquer ce que lui a dit Mako. Elle tire les aiguilles plus petites, visiblement faite pour la lancée, elles sont identiques aux grandes, toutefois, leur poids est aussi léger que des pommes. Elle vient essayer de prendre le premier comme le lui a expliqué Mako, du bout des doigts… Ce simple geste lui est familier et ses doigts se placent presque tout seuls sur le corps de l’arme. Elle place son corps quelque peu sur le côté, plie les genoux et glisse son autre bras dans son dos et vient tirer l’aiguille comme si c’était réellement un dard. L’air rêveur est le regard ailleurs, elle est envahie par les bons souvenirs ou quand elle faisait la seule activité qu’elles se permettaient dans cet univers apocalyptique… C’était sa compagne de fortune qui lui avait montré comment jouer.

Ainsi donc, dans un angle presque parfait le faux dard vient décrire une petite bulle avant de se planter en plein centre du mannequin. Il est clair, que la touche n’a fait aucun ‘’dégât " à la cible… Devant cette réalisation, Willow rougit grandement et se dépêche d'aller chercher son aiguille. Elle recommence en essayant de visée le plexus solaire ou encore le front au niveau de l’arête du nez. Elle essaye de tenir plus fermement son aiguille sans pour autant le tenir trop fortement. C’était beaucoup plus dur à faire qu’elle l’aurait cru. Puis elle reprend l’exercice en essayant d’y aller toujours plus vite. Complètement perdue dans ses pensées, elle en oublie presque la présence de Mako.

« Aller, un peu plus vite, encore plus vite… Un peu plus à gauche… Non finalement à droite. » Marmonne-t-elle pour elle-même en soulignant les erreurs qu’elle fait avec ses armes

[Mako]

Mako hocha la tête lorsque son élève du jour improvisa sa propre manœuvre pour enfoncer plus profondément son arme dans la cible. Un appui – sur l’arme ou sur la cible – permettait de donner plus d’élan au coup et donc d’enfoncer l’aiguille plus profondément.

Sans quitter Willow du regard, elle commenta son action :

« C’est une bonne idée de prendre un appui pour enfoncer plus ton arme. Alternativement, tu peux aussi frapper sur la main qui tient ton arme avec ton autre main, comme si tu voulais enfoncer un clou avec un marteau. Dans les deux cas, cela peut te permettre de perforer des surfaces qui auraient résister à une attaque simple à une seule main.

Toutefois, cela peut te priver de ta deuxième main et cela sera encore plus problématique si tu tiens aussi une arme dans ton autre main car tu perdras la moitié de ton potentiel offensif, sans compter que la cible peut plus facilement riposter si tu prends directement appui sur elle.

Mais avec l’expérience, tu apprendras à reconnaître quand tes attaques auront besoin d’un surplus de puissance juste avec les sensations que te transmettront ton arme et tu sauras quand utiliser ta deuxième main pour ne pas te retrouver bloquée… Même si j’aurais tendance à privilégier ces techniques uniquement si tu ne comptes manier qu’une arme. »

Avec les essais qui se multiplient, Mako se rendait compte qu’elle avait commis une erreur dans son diagnostic initial : elle n’avait pas suffisamment pris en compte la différence de gabarit entre Willow et elle-même. Si elle même avait dû effectuer le même exercice que sa compagne, elle aurait effectivement saisi les aiguilles avec seulement quelques doigts pour favoriser la précision quitte à perdre un peu en force de frappe… Sauf qu’elle était plus grande et plus musclée que la jeune manieuse de dards ! Et visiblement, son élève du jour visait trop haut pour sa première leçon. Heureusement, la solution n’était pas difficile à trouver et Mako adapta donc ses directives :

« Je pense que pour commencer, il vaut mieux que tu te concentres sur la fluidité du mouvement. Perce le mannequin avec ton arme, va jusqu’au bout du mouvement et retire-le le plus vite possible puis recommence. Ce n’est pas grave si tu ne touche pas exactement le méridien que tu voulais ou si tu dois utiliser un ou deux doigts de plus que ce que tu fais en ce moment.

A la limite, même si tu dois prendre ton aiguille à pleine main pour attaquer au début, ce n’est pas un problème. L’important est que la prise te semble naturelle et que tu sentes qu’il t’est possible de reproduire facilement le mouvement, si possible en allant de plus en vite. J’ai sans doute voulu aller trop vite en ne parlant que de quelques doigts. »


Heureusement, Willow s’améliore au fur et à mesure de ses tentatives. L’exercice avec les armes de jets se passe mieux, pourtant la jeune guerrière lui semble… Déçue ?

« Avec des armes pareilles à distance, tu ne pourras de toute façon pas faire de gros dégâts, je ne te parler même pas de tuer un ennemi mais ce n’est pas le but – sans utiliser de poison j’entends- mais si tu vises aussi bien les points vitaux que tu viens de le faire, tu pourras facilement handicaper un adversaire qui aura alors beaucoup plus de mal à te poursuivre ou, dans le cas où c’est toi qui attaques, à esquiver l’attaque rapprochée suivante. C’est tout à fait normal de ne pas occasionner de dégâts visibles, ne t’en fais pas pour ça. »

Mako la laisse encore pratiquer quelques minutes puis lui annonce la suite non sans l’avoir invitée à faire d’abord une petite pause :

« Si jamais tu penses utiliser des dards de lancer dans des situations de combat réel, je te conseille comme exercice d’essayer de combiner le lancer à distance avec un petit dard suivie de la frappe rapprochée avec ton arme principale. Pour commencer, il te faut tenir l’arme de jet dans ta main directrice et ton arme principale dans l’autre. Tu lances le dard puis tu fais passer ton aiguille dans ta main directrice tout en courant sur le mannequin. L’idée est de profiter de la diversion offerte par le dard, ce n’est donc pas très grave si ton lancer n’est pas des plus précis. Par contre, lorsque tu arrives au corps à corps, il vaut mieux viser un autre point vital que celui vers lequel tu as lancé ton arme. L’adversaire s’attendra rarement à un changement de cible aussi brutal et il aura tendance à se protéger de la première attaque, en esquivant ou en bloquant, ce qui laissera son deuxième point vital sans défense.

Je t’aurais bien montré comment je m’y prendrais mais avec mon œil qui part dans tous les sens... »

Elle pointa du pouce son œil bandé

« J’ai le plus grand mal à apprécier les distances et quatre-vingts pour cent du temps, je tire soit trop loin, soit pas assez donc ma démonstration ne vaudrait pas le coup. »

Sinon, j’aimerais que tu refasses l’exercice précédent avec ton arme de corps à corps en ajoutant un mouvement à la fin : quand tu retires ton arme, attrape là à pleine main et utilise-là comme si tu voulais parer une attaque surprise. Tu as déjà eu à bloquer une attaque à l’arme blanche avec ton couteau ? »

Dans tous les cas, une démonstration supplémentaire ne pouvait pas faire de mal aussi Mako dégaina son katana et le plaça d’une main devant elle, à hauteur de son visage, à peu près parallèle au sol, comme si elle paraît une lame imaginaire. Puis elle modifia plusieurs fois l’angle de sa lame comme si elle cherchait à parer une pluie de coups.

« Voilà, c’est comme ça qu’il faut faire. Bien sûr, ma posture n’est pas idéale avec un katana. Si on veut bloquer avec une arme aussi grosse, mieux vaut utiliser ses deux mains mais je ne sais pas si c’est possible avec ton aiguille. Mes mains seraient trop grosses pour ça je pense mais tu peux essayer si tu en as envie, ta garde n’en sera que meilleure. Lorsque tu en auras fini avec ça, on fera un petit exercice pratique : je vais nous chercher des sabres d’entraînement en bois dans l’abri juste à côté et avec je t’attaquerais sous différents angles pour voir comment tu te débrouilles pour parer des coups successifs. Ca te va ? »

[Invité]

Tout en continuant de s’exercer, la Flamoinienne vient mettre à exécution l’idée de Mako en frappant l’arme au lieu de simplement appuyer dessus. Après plusieurs répétitions, Willow s’arrête un moment, essoufflé par une nouvelle activité. Il fallait avouer, que depuis son retour il y a plusieurs semaines, voire mois, elle avait paressé et commence à le regretter. Elle prend le temps de repenser aux enseignements et idées que lui offre Mako, se remettant en perspective pour être capable de réfléchir à toutes les possibilités. Sa façon, de faire, avait l’avantage d’utiliser son poids et la force utilisée dans l’attaque, comme la vélocité de son corps qui frappe contre celui de l’ennemi dans une attaque surprise. Toute cette énergie était transmise dans son arme au moment de l’impact. Cependant, ce genre d’attaque ne pourrait pas fonctionner plusieurs fois contre un ennemi, mais ceci pouvait lui offrir la chance de faire beaucoup de dégâts s’il était bien placé dans le combat. La façon de faire de Mako était plus versatile si elle voulait concentrer ses attaques dans un combat et gagner un peu de dégât, mais elle n’avait pas tort, utiliser cette technique lui coûtait une main supplémentaire, tout comme sa propre technique. Elle devait donc trouver d’autre manière de se battre avec ses armes et son corps.

Elle garde en tête les dernières paroles du ninja, il est vrai qu’elle n’avait toujours pas décidé son style de combat. On lui avait plus ou moins imposé les armes – ce qui ne la dérange aucunement – mais c’est à elle se trouve le style qui lui irait avec ces armes, même si le tout est très limité. Elle essaye quand même de garder confiance en elle, comme le proverbe Flamoinien le dit, Omatsu ne s'est pas construit en un jour !

« Pour l’expérience… Combien de temps ? » Demande-t-elle curieuse.

Avant maintenant, elle n’avait jamais pensé qu’elle s’intéresserait autant à un style de combat. Avant sa péripétie dans l’autre monde, elle se souvient vaguement d’avoir été une soldate naïve qui croyait que l’amour réglerait tous les problèmes… Et puis à cette époque, elle ne jurait que par sa maîtrise des flammes… Elle lui avait été bien utile, mais elle avait réalisé avec le temps, qu’elle ne lui servait à rien si elle n’avait pas une source de feu près d’elle. Elle a une pensée pour Faerus qui avait été d’un grand support pour elle. Finalement, elle prend une grande respiration et change d’exercice pour essayer le lancer de dard. Après plusieurs tentatives frustrantes, où elle essaye énormément de suivre les consignes de Mako, le visage de la jeune femme montre de la frustration avec une pointe de déception. Pourquoi ne réussissait-elle pas à toucher correctement la cible ? Avec tous ces échecs, elle commence à croire que c’est elle-même le problème.

Elle hoche tout de même la tête face aux nouveaux conseils de Mako. Son inaptitude était si visible, que la Ninja descendait les critères de pratique… Elle retient de peine et de misère de lourd soupire qui veut franchir ses lèvres. Les paroles de Mako se veulent moralisantes et surtout lui expliquer que son futur style de combat est assez particulier et qu’en soit, elle ne pourrait pas faire autant de dégâts qu’elle le désire. Elle hoche doucement la tête, se voulant positive dans sa marche à suivre et elle reprend les manœuvres en changeant de technique. Même si le tout semble plus réalisable et pratique que plutôt, elle est tout de même déçue d’elle-même. Si seulement elle était plus douée au combat… Après plusieurs longues minutes, Mako l’interpelle une nouvelle fois et l’invite à prendre une pause plus longue.

Elle lui offre une nouvelle fois des consignes et des idées et la demoiselle essayent d’assimiler. L’idée est plutôt facile et certainement logique, utiliser la distraction pour atteindre le point final. Elle hoche la tête, acceptant avec un cœur léger la pause. Elle sourit faiblement à Mako et secoue la main sous la mention de son œil tournant éternellement dans son orbite.

« Pas problème, moi pas si cruelle… »

Tout en continuant à l’écouter et e pensé au prochain exercice, elle l’observe lui montrer sommairement comment parer avec une arme. Elle avait bien sûr des bases de comment se protéger, mais elle n’avait certainement pas l’expérience ou encore la dextérité comme le démontrait Mako. Comme première étape, elle décide de répéter plusieurs fois les différents angles que lui a montrés le ninja en essayant de les adapter avec son arme principale de combat. Elle se place finalement en position et se tient prête à recevoir des coups quand le cri familier s’étire dans l’air. Willow sursaute et tourne la tête en direction de l’appel. Elle reconnaît immédiatement la Plumeline Buyō connue sous le nom de Chiyo. Flottant près d’elle, se trouve un paquet de tissu qui semble envelopper quelque chose qui bouge.

*Désolée de te déranger durant ton entraînement…* commence-t-elle en offrant une salutation à Mako. *Mais Irathis est en train de nous rendre fous… Depuis ton départ… Il n’arrête pas de demander ta présence. * Explique-t-elle vaguement aux deux femmes.

Elle lui place sans plus attendre le paquet entre les mains et elle réalise que c’est Irathis qui a été placé dans un sac. À peine à telle entrouvert le sac, que le visage de la Venipatte en avait immergé en poussant un cri de joie. L’humain secoue la tête, ne comprenant pas pourquoi la petite créature est autant attaché à elle. Après lui avoir caressé la tête un peu pour le rassurer, elle glisse les bretelles du sac dans son dos et le place confortablement.

*Ah, avant que j’oublie, Lady Butterfly m'a demandée de t’apporter un objet qui pourra aider Nelvoll dans son évolution. Ceci l’aidera grandement vu que tu ne pourras pas le faire au vu du manque d’affinité qu’il y a pour l’instant… Je lui ai déjà installé, c’est le même collier qu’on a installé sur Venipatte, un multi Exp. Sur ce, je vais te laisser, j’ai des choses à faire.* sur ces dernières paroles la Plumeline disparaît.

« Je suis désolée de cette interruption… » Souffle Willow visiblement gênée. « Nous pouvons reprendre quand vous voulez.» Glisse-t-elle en reprenant sa position avec son arme levée dans le but de bloquer les coups. Dans son dos, le Venipatte semble s’amuser avec ses cheveux, gazouillant de plaisir face aux fils argentés qui sautille.

[Mako]

Mako profita de l’interruption bienvenue de l’oiseau spectral pour réfléchir à la suite des événements, aissise sur une pierre épargnée par la neige, sans prêter attention à Willow. Malgré toute sa bonne volonté, la jeune femme voyait bien que son apprentie du jour ne semblait pas satisfaite de ses progrès. Or la dernière chose que souhaitait Mako, c’était la décourager. Faire découvrir une arme qu’elle-même ne connaissait pas à quelqu’un qui ne l’avait jamais manié était bien plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. Elle ne s’attendait pas à une partie de plaisir mais pas non plus à ce qu’elle avait sous les yeux.

Il faut dire que c’était la première fois que Mako devait faire découvrir une arme à son élève. Sa première apprentie, Luce, savait déjà exactement quelle arme elle voulait utiliser avant même leur rencontre et elle possédait déjà les rudiments de son maniement. La former avait donc été relativement facile, Mako n’avait eu qu’à suivre avec un peu d’avance la voie que la petite fille s’était déjà tracée. Mais là…

Si elle se rappelait bien Willow lui avait parlé d’un mentor qui l’avait enjoint à apprendre les points vitaux. Et à manier ses dards géants. Mais avait-elle choisi son arme elle-même ?

Lorsque l’oiseau repartit, la ninja médecin se redressa, prête à reprendre l’entraînement comme Willow lui demandait. Mais l’échange fut bref : au bout d’une dizaine de coups bloqués par son adversaire, Mako rengaina son arme. La jeune femme semblait avoir ce qu’il fallait pour se battre au corps à corps et elle n’avait pas besoin de plus de coups pour le savoir. Pour autant, pouvait-elle lui poser la question qui lui brûlait les lèvres ? Est-ce que cela n’allait pas décourager définitivement la Flamenoise ? Comment faire en sorte que ses propos ne soient pas mal compris ? Finalement, elle opta pour la seule approche qu’elle connaissait, la directe :

« Bon, on va s’arrêter là. Les quelques exercices et mouvements qu’on a fait aujourd’hui sont des bases sur lesquelles tu peux désormais travailler seule pour t’améliorer. Sache que même si tu étais une élémancienne par le passé, je pense que tu as aujourd’hui ce qu’il faut pour te battre au corps à corps.

Mais du coup… Tes armes, est-ce que c’est toi qui les as choisies ou est-ce qu’on te les as imposées ? Est-ce que tu as encore envie d’utiliser des dards maintenant que tu as pu les éprouver un peu ? Je ne dis absolument pas ça parce que tu m’as déçue aujourd’hui. Tu es tout à fait compétente en tant que guerrière et je pense que tu as un bon potentiel pour la suite. Je parle plutôt en tant que médecin. Chaque ninja est différent des autres et nous n’avons pas tous la même morphologie et le même attrait pour les mêmes types d’armes.

Je ne sais plus si je te l’ai dit, mais j’ai été Chevalier dans une autre vie. Mes premières armes ont été de grosses épées bâtardes. Par contre j’ai toujours eu du mal avec les masses et les lances ; Et ici en tant que ninja, le katana est la seule arme avec laquelle j’ai une affinité parce qu’il me rappelle beaucoup mes anciennes épées, mais je suis loin d’être assez habile pour manier des dards comme toi.

Comme je ne sais pas manier de dards, je ne peux t’apprendre plus que ces bases et ces entraînements à la vitesse et à la précision te serviront pour toutes les armes blanches rapides, ce qui me semble être de toute façon ton style de combat. Mais ce que je veux te dire, c’est que la meilleure arme que tu pourras manier, c’est celle que ton corps reconnaîtra comme telle, pas celle pour laquelle tu peux avoir des cours, fussent-ils ceux du meilleur expert du pays.

J’ai bien vu pendant l’entraînement que tu attendais mon assentiment sur ta manière de manier les dards… Je ne saurais dire de façon, précise si ta manière de faire est la bonne ou pas parce que je ne connais pas assez ton arme. La seule chose que je peux te dire c’est que tu te déplaces comme le ferait un guerrier aguerri, ce qui prouve que tu as déjà suivi un entraînement ou que tu as de l’expérience et cette expérience te sera beaucoup plus appréciable pour apprendre que mes cours. Et je ne parle pas de ta survie. Si tu as d’autres questions, c’est le moment. »

Mako avait souvent vu sa mère discutailler avec les autres anciens du village au sujet des armes des ninjas et à présent elle comprenait pourquoi : une bonne partie du conseil qui régentait le village était constitué de ninjas qui avaient été des guerriers médiocres dans leur jeunesse mais dont l’intelligence ou la sagesse avait toujours était loué. Mako ne remettait absolument pas ces dernières en cause, mais leurs plans concernant l’avenir martial de Loukai étaient parfois inacceptables pour la mère de la jeune ninja.

Ils avaient ainsi eu l’idée de faire en sorte que tous les guerriers du village se spécialise dans le maniement du katana au détriment des autres armes. Il était vrai que le katana était l’arme de prédilection d’une bonne partie des ninjas de Loukai mais il était loin de faire l’unanimité. D’un point de vue stratégique, cela présentait des avantages : la spécialisation dans un seul type d’arme permettrait un apprentissage plus rapide puisqu’il y aurait plus de professeurs pour enseigner cette arme spécifique et cela permettrait également la spécialisation des forgerons ce qui réduirait sans doute le temps de fabrication.

En somme il s’agissait d’une logique de gestion d’une armée, et cette logique avait indubitablement des avantages, comme la cohésion d’une formation serrée par exemple. Mais les ninjas de Loukai n’étaient pas une armée parce qu’ils n’agissaient pas en formation serrée. Ils gardaient ce caractère imprévisible… Même si pour cela il leur fallait parfois opérer seul ou en petits groupes en territoires ennemis. Et un groupe de combattants qui maniaient tous la même arme était moins imprévisible. Pire encore, cela risquait de restreindre l’apprentissage des armes à ceux qui étaient assez forts pour manier un katana, ce qui n’était pas le cas de touts les ninjas. Ce qui n’empêchait pas les autres d’êtres de grands guerriers avec leurs propres armes. Sans compter que certains ninjas savaient manier le katana mais étaient tout simple plus à leur aise avec une autre arme, du fait de leur morphologie ou encore d’une préférence personnelle et cela ne pouvait pas être nié. Et aujourd’hui, pour Willow, cela avait deux conséquences : elle devait savoir qu’elle n’était pas du tout obligée de manier ses dards si elle se sentait plus à l’aise avec autre chose, mais à l’inverse, si elle appréciait cette arme, personne ne dédirait son choix et certainement pas Mako.

[Invité]

Après d’autres minutes de combat, Mako annonce finalement la fin de cette séance d’entraînement. Intérieurement, Willow est soulagé et vient s’appuyer un moment sur une roche. Tout en reprenant son souffle et calmer les battements de son pauvre petit cœur, la demoiselle réfléchit à la dernière heure passée en compagnie de Mako. La femme avait fait de son mieux pour aider Willow dans ses démarches et lui avait montré par la même occasion qu’elle ne devait pas se précipiter. Après réflexion, la blanche avait compris qu’elle est beaucoup trop sévère avec elle-même et que ceci ne lui apporterait rien de positif dans sa démarche autre que le fait qu’elle allait se décevoir toute seule. Malgré tout, l’ombre de la perfection plane sur sa personne. Cette même partie veut absolument plaire à Lady Butterfly. Elle ne comprend pas encore pourquoi elle tient tant que ceci à plaire à la dame, pourtant la vieille femme n’avait rien fait pour mériter ceci… Et pourtant, Willow avait un puissant sentiment de… Elle est tirée de ses réflexions par la voix de Mako.

Le monologue d’explication de Mako lui apporte différentes émotions donc elle ne sait pas trop quoi faire. Silencieuse, elle écoute les paroles comme si elles avaient un sens magique. Elle croit qu’elle comprend une bonne partie de ses explications, au moins certaines avaient le mérites d’être claire, mais d’autres semblent avoir un sens caché aux oreilles de la Flamoinienne. Les yeux plissés, elle observe et écoute attentivement en fouillant son esprit. Déjà, elle pouvait répondre à la première.

« Disons que les armes sont un héritage. On ne me les a pas imposées, mais on m’a expliqué que les techniques qu’ils allaient me donner, allait mieux avec ce genre d’arme. Je crois que pour l’instant, je ne suis pas encore assez habituée pour me faire une idée. On m’a dit que vu leur côté plus exotique et peu conventionnelle, qu’il se pourrait que je l’aie trouvé plus difficile. Mais pour les rares fois où j’ai utilisé des armes, elles ont toujours été des armes blanches fines et légères… Cependant… J’avais peut-être pensé à les mélanger avec ma maîtrise, surtout sur le lancer… Me créer un style de combat plus personnel qui me rendrait à l’aise… » Explique-t-elle.

Elle hoche la tête, réfléchissant encore un peu à toutes les paroles de Mako. Elle se permet enfin de souffler, visiblement gênée.

« Je crois que je me bloque moi-même dans mon apprentissage… Je me suis si longtemps conforté avec seulement ma maîtrise que maintenant, je me sens nue quand je ne l’utilise pas… Et puis… Je veux être parfaite… Mais avant d’être parfaite, il faut savoir faire des erreurs et surtout, il fait apprendre. Il faut expérimenter et s’entraîner pour se perfectionner… Je veux sauter des étapes et ça me frustre de devoir -à mon âge- réapprendre… » Glisse-t-elle.

Ce n’était pas simplement le combat, mais aussi la vie de tous les jours… Il y avait tellement de rattrapage à faire, de chose à améliorer ou encore à s’éduquer, qu’elle se sent coulée sous la pression et malgré tout, elle continue à s’en mettre sur les épaules. Elle soupire lourdement, oubliant un vague moment qu’elle est à l’extérieur et non dans sa cabine d’emprunt. Tout à coup, elle se sent mal pour Mako.

« Je suis désolée si j’ai donné le sentiment que ton travail ne me plaisait pas ou encore si j’ai donné l’impression d’une mauvaise foi… Je suis frustrée après moi-même et rien de plus… JE suppose que je ne supporte pas aussi bien le stress que je croyais… Il est vrai que mon passée militaire me revient vaguement, mais il remonte à si longtemps dans mon esprit… Mais peut-être que mon corps n’a pas oublié la discipline qui lui a été imposée. J’essayerais de m’en souvenir, peut-être que je pourrais ainsi apaiser cette frustration personnelle. »

Elle sourit vaguement et serre finalement les dards ainsi que les épingles géantes. Le Venipatte tire un peu sur sa queue-de-cheval, lui tirant une grimace d’inconfort, mais elle ne dit pas un mot. Elle finit par serrer le paquet contre elle et pose les yeux sur Mako.

« Je crois qu’avec un peu plus de temps et d’entraînement, je me ferais plus à ses armes. En soi, je suis le problème. Il faut que j’apprenne à me calmer sur mes attentes et surtout à y aller étape par étape parce qu’essayer de se précipiter ne sert à rien… Dans tous les cas… Merci beaucoup pour ton aide et ton temps. Même si tu crois que tu n’as pas fait grand-chose, pour moi, c’est énorme… » Termine-t-elle avec un sourire en coin.

Sur ces dernières paroles, Willow remercie chaleureusement Mako pour son temps et son expérience. Même si elle est minime, le fait d'avoir pu travailler les armes avec quelqu'un lui donnait un peu plus confiance en elle. Elle se sépare finalement de la guérisseuse en lui souhaitant une bonne fin de journée et retourne à la cabine ou l'attend sa petite famille et surtout une tone de lecture.

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