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[ Clos ] Bittersweet beginnings - Solo

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Message par Juliette Sevaltico Dim 25 Juil 2021 - 18:05

Amen.

À la fin du discours du prêtre Mizuhanien, les cloches du temple d’Arkan se mirent à résonner à travers la ville tandis que la foule présente dans la bâtisse se mit à se diriger vers l’extérieur. Le cercueil dans lequel reposait M. Takashi allait désormais être emmené vers le cimetière attenant au lieu de culte pour être mis en terre. Juliette et Léanne présentèrent leurs condoléances une dernière fois à la famille de leur patient avant de quitter les lieux, ne préférant pas assister à l’enterrement.

Alors que les deux femmes traversaient les rues qui les séparaient du centre de soin de l’aînée, Juliette décida de briser le silence qui s’était installé.

« C’était une belle cérémonie. Je ne m’attendais pas à voir le temple plein à craquer. » fit la blonde.
« M. Takashi était un ancien militaire très respecté. Ça peut paraître dur à croire étant donné l’état dans lequel on l’a connu, mais il fut un temps où c’était un guerrier redoutable et un dresseur de Pokémon encore meilleur, de ce qu’on m’a dit. Du coup, ce n’est pas étonnant que de nombreux militaires soient venus lui payer leur respect. » répondit la mentor.

M. Takashi avait passé le pas de la porte six mois auparavant, accompagné de sa fille. L’homme venait de fêter ses 75 ans et souffrait de la maladie du crabe. Malheureusement pour lui, la maladie s’était généralisée et avaient atteint la plupart de ses organes internes.

À son arrivée au centre, Léanne se permit d’être directe avec lui. Après l’avoir plongé dans sa baignoire curative, son verdict était sans appel. Sa maladie était à un stade trop avancé, elle ne pourrait pas le soigner. Elle pouvait, en revanche, le soulager de la douleur liée aux symptômes pour les quelques mois qui lui restait à vivre. Alors qu’elle s’attendait à voir l’homme se mettre à pleurer, ce dernier se contenta de sourire et de lui dire « C’est déjà plus que ce que j’osais en demander. »

C’est donc comme ça que M. Takashi commença son traitement au centre de soins de Léanne. L’ancien militaire y venait tous les jours, toujours avec le sourire. La plupart des personnes que la guérisseuse traitait avaient leurs bonnes et leurs mauvaises journées. Mais pas lui. Tous les jours, l’homme malade arborait un grand sourire. Il expliquait à quel point il était reconnaissant de ne pas avoir à souffrir pour ses derniers moments sur cette terre.

Au bout de quelques semaines, Léanne assigna les soins de M. Takashi à Juliette. La doyenne estimait que c’était un bon exercice pour la jeune femme. En effet, les guérisseurs ne peuvent pas soigner tout le monde, parfois ils étaient simplement là pour un accompagnement de fin de vie. La plus jeune devait également être familiarisé avec cette autre réalité du métier qu’elle voulait exercer.

Et tous les jours, alors que la blonde s’occupait de soulager le patient, ce dernier lui racontait les exploits qu’il avait accompli au cours de sa longue vie. Né dans une famille pauvre, il avait fini par intégrer l’armée à ses 16 ans dans l’espoir de pouvoir subvenir aux besoins des siens. Il combattu dans plus de batailles qu’il ne pouvait s’en souvenir. À force prouver sa valeur, il finit par gravir les échelons pour atteindre les plus hauts rangs de l’armée.

La jeune femme finit par se prendre d’affection pour son patient qui le lui rendait bien. Toujours prévenant, Monsieur venait tous les jours avec un petit quelque chose pour son apprentie guérisseuse préférée. De la tarte à la baie tronci, sa préférée, à des quelques bouquins en passant par des parchemins très anciens sur la maîtrise de l’eau, le patient avait toujours le don de surprendre Juliette. Bien qu’elle refusât à chaque fois, l’homme n’acceptait aucune réponse négative et s’assurait bien que sa protégée emporte son cadeau.

Cependant, après cinq mois de soins quotidiens, l’état du vieil homme se dégrada rapidement. La maladie prenait le dessus et tous les soins que Léanne et de Juliette lui prodiguaient ne lui permettait plus de vivre convenablement. Quand un matin, il ne présenta pas au centre, les deux femmes savaient pertinemment ce que cela voulait dire.

Bien sûr, ce n’était pas le premier patient que Juliette perdait. Bien qu’elle ait été réquisitionnée par l’armée pour aller se battre sur le terrain lors de la guerre précédente, la noble avait réussi à convaincre ses supérieurs qu’elle serait plus utile au centre. Elle avait alors vu défiler de nombreux soldats déjà condamnés avant même de recevoir leurs premiers soins. Mais la mort de M. Takashi la frappa différemment. Elle avait eu le temps de le connaître. Et surtout, il n’était pas beaucoup plus vieux que Léanne, sa formatrice mais aussi sa figure maternelle.

Pour la cérémonie d’adieu du vieil homme, Juliette avait revêtu sa plus belle robe en dentelle bleu marine. Ses cheveux étaient regroupés dans un chignon haut entouré d’une tresse. Elle portait sur ses épaules une cape en cachemire de la même couleur que sa robe. Léanne, elle, portait une pantalon droit noir avec un chemisier de la même couleur.

Alors que les deux femmes continuaient de s’éloigner du temple, une voix féminine les interpella. Se retournant, les deux soignantes virent la fille de Takashi courir pour les rattraper. Une fois arrivée à la hauteur des deux femmes, la fille prit appui sur ses genoux, courbée en avant, haletante, avant de se redresser.

« Ah… Désolé… Je n’ai plus l’habitude de courir… J’ai été surprise en vous voyant vous diriger dans la direction opposée du cimetière après la cérémonie de papa. » fit la femme, visiblement toujours essoufflée de sa course.
« Nous sommes désolées, Juliette et moi pensions qu’il était plus approprié de vous laisser en famille pour cette étape-là. » répondit la guérisseuse aguerrie.
« Je comprends, c’est très attentionné de votre part. Mais je voulais juste vous donner ceci avant que vous ne partiez. Enfin, papa voulait que vous ayez ceci, moi je ne fais qu’obéir à ses dernières volontés. Considérez ça comme un dernier cadeau de sa part. » fit la fille avant de saisir le sac qu’elle portait à son épaule et d’en sortir deux gemmes, parfaitement rondes et lustrées.
« Il s’agit de deux méga-gemmes. Contrairement à mon père, je n’ai jamais été très douée avec les Pokémon. J’ai seulement mon Azumarill qui m’aide à la maison. Mais Papa a aperçu votre Roucarnage à de nombreuses reprises, Léanne, et apparemment cette gemme pourrait vous aider à débloquer son véritable potentiel. Enfin, c’étaient ses paroles. Comme il en avait deux, il tenait aussi à vous en offrir une, Juliette. »

Les deux femmes, prises de court, refusèrent en premier lieu, mais devant le ton insistant de la femme désormais orpheline, elles finirent par accepter, remerciant chaleureusement la femme avant que cette dernière ne retourne auprès de sa famille.

Les deux soignantes se mirent alors à nouveau en route vers le centre. Juliette fixait la Gemme qu’elle faisait tourner entre ses doigts pour l’observer sous tous les angles. Selon la liste des Pokémon capables de méga-évoluer établie par les plus grands chercheurs du pays, ni Feunard ni Roigada n’en faisaient partie. La maîtresse de l’eau se demandait bien ce qu’elle pourrait en faire quand elle fut tirée de ses réflexions par Léanne qui lui fit une déclaration qui lui fit l’effet d’une bombe.

« Je pense que tu devrais repartir à l’aventure. » lâcha la sexagénaire.
« Quoi ? Mais pourquoi ? Tu n’es plus satisfaite par mes services ? » répondit immédiatement la jeune femme. Les larmes lui montaient déjà aux yeux.
« Si, bien sûr que si Juliette. Ne te mets pas dans des états pareils. Mais depuis que tu as échoué à ton épreuve de guérisseur, tu n’as pas quitté Arkan. Tu t’es enfermée dans une zone de confort dont tu dois te sortir. Je veux que tu recommences à voyager, que tu complètes ta formation et que tu apprennes d’autres techniques de guérison que les miennes. Et quand tu seras prête, je t’inscrirai à nouveau pour une épreuve officielle de guérisseur. Tu as les moyens de réussir, il faut juste que tu crois en toi et que tu oses. Tu as peur d’échouer à nouveau, alors tu ne veux pas retenter ta chance. » fit la doyenne qui s’était arrêtée de marcher pour prendre la main de son apprentie.
« Je… C’est pas aussi simple, Léanne… » répondit Juliette, visiblement chamboulée par les déductions de son aînée.
« Je pense que ça l’est, ma fille. Tu as peur, mais tu n’as aucune raison d’être apeurée. Tu sais, M. Takashi n’était pas beaucoup plus vieux que moi. Je veux savoir que le jour où je partirai de ce monde pour rejoindre je-ne-sais-qui je-ne-sais-où, tu seras prête pour reprendre mon centre si jamais c’est ta décision. À l’heure actuelle, si je venais à mourir, tu n’aurais pas le grade nécessaire pour le faire et quelqu’un de complètement extérieur pourrait prendre la relève. »

La perspective que Léanne meurt prit la blonde à la gorge. Elle savait que son aînée avait raison, elle n’était pas éternelle et elle n’irait pas en rajeunissant. Juliette savait également que son aînée avait raison à propos du reste. Elle avait considéré l’échec de son épreuve comme un échec personnel, remettant en cause ses capacités et compétences. Depuis, elle s’était contentée de faire ce qu’elle savait faire, ne cherchant pas à aller plus loin dans sa maîtrise.

Finalement, la blonde se mit à repenser à son patient, M. Takashi et à son sourire alors qu’il se savait condamné. Un jour, la soignante lui avait demandé comment il faisait pour garder le sourire même dans les moments les plus difficiles. Et sa réponse était simple : il avait vécu la vie dont il avait rêvé. Il avait réussi à mettre sa famille à l’abri du besoin avant de fonder la sienne, il avait gravi les échelons de l’armée tout en s’épanouissant sur le plan personnel. Il n’avait pas de regret, et c’était, selon lui, la clé d’une fin de vie apaisée.

Juliette décida alors qu’il était de sa mission d’honorer la mémoire de son patient et de prouver à Léanne que cette dernière n’avait pas investi toute cette énergie et tout ce temps en elle pour rien.

« Je peux encore rester quelques jours avec toi avant de repartir ? » fit-elle alors à son aînée, lui décrochant un grand sourire.
« Bien sûr Juliette, tu sais très bien que ma maison sera toujours la tienne et que tu y seras toujours la bienvenue. » répondit la guérisseuse avant de prendre son apprentie dans les bras. « Allez, rentrons à la maison et commençons à préparer tes affaires. J’ai quelques idées à te soumettre quant à ta prochaine destination. » compléta l’aînée, avant de se remettre en route vers le centre, qu’elle avait fermé pour la journée.

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Juliette Sevaltico
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