Re: [ Clos ] [Event] Croire aux miracles [Violette, Hugo, Abigaël]

[PNJ]

~ Point de vu d’Abigaël ~
« Tout le monde ici est à la recherche de quelqu’un qu’on a perdu. Vous n’êtes pas plus spéciale que qui que ce soit, et cela ne vous donne point le droit de voler l’espoir des autres ! Vous voulez des preuves ? Tout le monde ici est témoin de vos actes ! Ce n’est pas un bout de ficelle qui peut vous déculpabiliser… »

Décidemment, le vieux n’en démordrait pas. Il avait baissé d’un ton, non pas parce qu’il était intimidé par la brute devant lui, mais parce qu’il savait qu’avec un discours plus solennelle, la populace se rallierait à sa cause plutôt qu’à celle de la folle. Les gens murmuraient des acquiescements, mais pourtant, personne n’eut l’intention ou même l’idée d’interagir physiquement avec la fausse fauteuse de trouble. Les réfugiés étaient beaucoup trop usés pour se lancer dans une bagarre, et, surtout, aujourd’hui était censé être un jour spécial… Ils se contentèrent de se disperser en jetant des regards accusateurs à la brune, en serrant leur lanterne contre eux.

La fille accepta le présent de remplacement que lui tandis la femme, mais dès que celle-ci eut tourné le dos au couple et se remit en route, la poignée de la lampe de terre céda et elle s’écrasa au sol, entraînée par son propre poids. Le vieil homme poussa un soupir de dénigrement ; cette lanterne n’avait pas de flamme et ne pouvait s’envoler, cette vipère pensait vraiment qu’elle pourrait remplacer l’âme de sa défunte femme ? Il serra la petite dans ses bras qui allait se remettre à pleurer, lorsqu’un autre homme apparu de derrière leur ombre, tendant un lampion identique à celui que la gamine avait tenu quelques instants plus tôt, avant toute cette aventure. Elle se réjouit en retrouvant son bien, et son père se contenta de faire un petit hochement de tête en direction de son ami, qui disparu une fois de plus dans l’obscurité.

Loin de tout cela, la Terrosienne cherchait la trace du type qui lui avait causé tous ces soucis. Sa traque avançait presque sans mal, jusqu’à ce que le sol se dérobe sous ses pieds, révélant sa créature sous une toute nouvelle forme. En maîtresse de la terre aguerrit, elle n’eut aucun mal à se décaler du grabuge, ce qui n’était pas tout à fait le cas des autres personnes dans le coin. Toutefois, son mouvement de recul eut un effet secondaire pas tout à fait désirable : le terrain s’ouvrit juste sous elle, l’avalant sous terre, laissant son Drascore et ses compagnons de route qui venaient tout juste de trouver enfin le moyen de sortir de ce grabuge derrière. En un moins de temps qu’il en fallait pour le dire, la femme avait disparu.

En bonne Élémentale, la Terrosienne put se réceptionner sans souci et rapidement faire le tour du propriétaire du lieu où elle avait littéralement atterri. C’était une très large cave souterraine, avec un plafond d’au moins deux mètres de haut, pour plusieurs de large, situé bien plus profondément que les tunnels rencontrés par Violette et Hugo. La grotte était rupestre et sans intérêt, éclairée par de très nombreuses torches plantées dans les murs, et il n’y avait pas de sortie visible. La femme était entourée d’une dizaine d’individus, qui la fixaient tous intensément.

« C’est elle, c’est l’accusée ! » hurla une des figures qui se tenait à ses côtés, en la pointant du doigt.

Celui qui semblait être le plus âgé plissa des yeux, comme s’il essayait d’y voir plus clair, puis s’exprima avec une voix très lente et très calme. « Je ne te connais pas, toi… » murmura-t-il. « Ce n’est pas une des nôtres. »

« Mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas une des leurs ! Elle maîtrise même la terre ! » relança l’autre de plus belle. « Il n’est pas dit qu’Ireï n’a pas recruté des bleus dans notre dos ! »

Le vieux ne répondit pas tout de suite, ses yeux vitreux semblant complètement vidés de vie. « Laissons lui expliquer cela par elle-même, veux-tu ? » conclu-t-il en s’avançant d’un seul pas bancal vers la nouvelle venue. « Qu’as-tu à nous raconter ? » demanda-t-il simplement, comme si c’était parfaitement évident de savoir de quoi il parlait.



~ Point de vu d’Hugo et de Violette ~
La Maîtresse des Ombres, vaincue, essayait de se débattre de ses chaînons de terre, en vain. « Vous n’obtiendrez rien de moi ! » hurla-t-elle à l’intention de son abducteur. Elle avait l’air très jeune, avec un esprit rebelle et une dent contre l’autorité. Une adolescente en plein crise, en gros.

Elle allait continuer à crier « ses droits » et « sa volonté d’insoumission », mais fut interrompue par une forte lumière blanche qui illumina toute la pièce. Le dragon évoluait, et il n’avait pas décidé de faire cela dans la dentelle ! Il défonça le toit sous lequel il se trouvait pour rejoindre l’air libre, faisant écrouler derrière lui le tunnel dans lequel se trouvaient encore les trois humains et leurs compagnons. Profitant du tumulte, une quatrième personne déboula au milieu du désordre, et libéra la prisonnière avant de s’échapper avec elle, le tout en moins d’un clin d’œil, laissant les deux autres se faire ensevelir sous les rochers qui tombaient.


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Abby, tu te retrouves donc au milieu d’une petite fête, sans Sasori qui est resté à la surface, sous terre, pas très loin de l’endroit où tu as vu Uramu sortir, mais bien plus profond… Et j’en dirais pas plus, c’est à toi de gérer la situation. x) Aussi, fait attention, tu ne peux pas créer de la terre, seulement la manipuler, bête ou pas bête.
Autant pour moi pour le Steelix et Cizayox, je ne me souvenais plus de ce détail. Cela dit… hé hé, ça change rien à mon histoire…

Hugo, Violette, vous vous retrouvez donc au milieu des décombres qui vous tombent dessus ! Si vous décidez de suivre Uramu, vous pourrez voir l’endroit où Abby a été « kidnappé », et aussi contempler les dégâts causés sur les civils à la sortie du dragon. Sinon, vous pouvez aussi rester dans les ruines du tunnel et les fouiller pour essayer de retrouver la maîtresse des ombres et son complice. Ou trouver encore quelque chose d’autre à faire ! ^-^

J’ai relu tous vos posts et je vous confirme que si, la timeline est correcte (y compris pour le coup du Cizayox ou pas dans sa ball). J’ai réécris un peu mon message précédent en espérant rendre les choses encore plus claires, mais le déroulement reste inchangé. Maintenant, c’est à vous de remplir les trous et comprendre le pourquoi du comment de ce qui se passe.

[Violette]

J'étais littéralement terrifiée, mais pourtant, une voix parvint à me faire sortir de mon état de panique: c'était Hugo! Et il me disait avoir arrêté la responsable!

Rassurée par sa présence, et par le fait que ce cauchemar semblait terminé pour de bon, je rouvris les yeux. A ma grande surprise, la première chose que je vis fut une paroi de roche à côté de moi. Levant les yeux, je ne vis qu'un plafond minéral. Alors c'était ça, depuis tout ce temps, j'étais dans une grotte! Intriguée, je regardais autour de moi le véritable décor qui m'entourait, et c'est ainsi que j'aperçus la "responsable de tout ça" dont avait parlé Hugo. Mais alors que j'imaginais déjà une vieille sorcière laide et ridée, j'eus la surprise d'avoir à faire à une jeune fille tout ce qu'il y avait de plus banal d'environ mon âge, quoique fort énervée par sa position inconfortable. Mais alors que j'allais lui parler, un autre incident étrange se produisit: Uramu le Drackaus, qui se trouvait aux côtés d'Hugo, brilla soudain d'une aveuglante lumière blanche, à tel point que je dus détourner le regard.

Ensuite, cette lumière s'intensifia et brilla de plus en plus, comme si sa source grossissait de secondes en secondes. Et je compris que ce n'était pas qu'une impression, le dragon était vraiment en train de grandir à vue d'oeil! Il évoluait! C'était la première fois que je contemplais un tel phénomène de mes propres yeux. C'était tout simplement magnifique. J'eus un mouvement de recul lorsque je vis enfin le grand dragon, de prime abord effrayée par son aspect gigantesque, mais bien vite, je ne pus en détacher les yeux: son port altiers et ses airs majestueux forçaient l'admiration. Mais alors que je l'admirais presque béatement, il e mit soudain à battre furieusement des ailes et à défoncer le plafond de son crâne. Il voulait sortir... Et si nous survivions à l'avalanche de pierre qu'il déclenchait, cela serait aussi notre billet de retour à l'air libre. Mais un complice de la jeune fille profita alors de notre confusion pour la libérer et s'enfuir avec elle plus loin dans les galeries.

A vrai dire, grand bien leur fasse, pour ma part, j'étais bien trop occupée à esquiver les cailloux qui tombaient du plafond pour pouvoir me soucier d'eux en prime. Plus d'une fois, une pierre manqua de m'assommer, mais heureusement, Hagane, qui ne m'avait pas quitté, veillait au grain et ses pinces de métal me sauvèrent à chaque fois la mise.

Une fois que Uramu le désormais Drattak fut à l'air libre, j'eus la surprise en voyant le ciel étoilé au-dessus de ma tête, de constater qu'il était bien plus haut que ce que je pensais. En fait, réalisai-je, je n'étais pas dans une grotte... Mais sous terre! Les pouvoirs de cette fille devaient être très puissants car je ne m'étais pas rendu compte une seule seconde que j'étais aussi loin sous terre. Et malgré la profondeur, je devais réussir à remonter. Pour Doc. C'était probablement a présence de toutes ces auras ténébreuses et ces sombres illusions qui l'avait affaiblie. Un peu d'air frais lui ferait le plus grand bien.

"Hugo, je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais je vais remonter. Je pense que Doc ira mieux... Une fois là-haut! Sois prudent!"

Et j'attaquai l'ascension du mur de roche. l'éboulement déclenché par le dragon bleu avait permis à un mince filet de lumière lunaire de descendre jusqu'à moi, me permettant de repérer des prises. Mais si les premiers mètres furent plutôt facile, je tombai rapidement à bout de souffle. Heureusement, Hagane se trouvait juste en dessous de moi, et bien souvent, il n'hésita pas à supporter une partie de mon poids en me soulevant les jambes avec ses épaules, ce qui me permit de faire des pauses salvatrices.

Mais alors que j'étais presque arrivé en haut, un nouvel obstacle se dressa devant moi: ici, les parois étaient complètement lisses, je n'avais pas la moindre aspérité à laquelle m'accrocher! Mais alors que je luttais pour trouver une solution, Hagane déborda sur ma droite puis se plaça au-dessus de moi et progressa vers la surface... Mais comment faisait-il cela? Il ne volait pas pourtant... Mais en le regardant attentivement, je compris: ses pinces en acier quasi-indestructible laissaient de profondes traces dans la roche à chaque coup qu'il donnait, creusant des trous comme si la mante rouge avait donné un coup de poing dans du sable.

"Merci", indiquai-je à l'insecte, qui était toutefois trop absorbé dans sa tâche pour me répondre. En utilisant les prises qu'il créait, j'arrivais finalement à remonter à la surface, et ce fut seulement à ce moment que je réalisai que si j'avais attendu pour voir si Hugo décidait de monter, il m'aurait suffi de grimper à sa suite: rien de plus facile à générer que des prises en sous-sol pour un maître de la terre comme lui... Décidément, l'aventure n'était pas mon fort...

Une fois arrivée en haut, complètement indifférente aux cris de surprises et de peur des badauds, je fis ressortir Doc de sa ball. Aussitôt, elle me fit un grand sourire, et se téléporta dans mes bras. Elle allait bien mieux. Je l'enlaçai alors en pleurant de joie. Il me fallut plusieurs minutes pour enfin prendre conscience de la foule de curieux qui m'entouraient et me regardaient avec des yeux éberlués. Des gravats jonchaient également le sol, entourant le gros cratère par lequel  j'étais sortie. Le tout semblait avoir été défoncé par un petit séisme. Soudain, un homme situé non loin de moi me lança sur un ton soupçonneux:

"Vous aussi vous êtiez en bas? Vous êtes avec la femme au Steelix, celle qui vient de tomber, c'est ça? C'est ton dragon qui a tout ravagé?"

Quelque chose, dans le ton de l'homme, me poussa à ne pas répondre la toute la vérité, aussi lui répondis-je:

"Non, non, elle n'était pas avec nous dans les sous-sol. Et ce dragon n'est pas à moi, il était juste sous terre avec moi. Je suis désolée pour les destructions, mais je n'en suis pas responsable et euuuh..."

Sentant que m'excuser davantage serait déplacé et contre-productif, je préférai me taire. L'homme ne répondit pas, mais il braqua un regard lourd de menace sur moi avant de se détourner. Un mot de travers et je serais probablement livrée à la vindicte populaire. Mieux valait repartir. Mais avant, je devais vérifier quelque chose.

"Doc, est-ce que tu sens la présence d'Abigael quelque part en bas?
Doc étendit ses perceptions, pus hocha la tête mais fit la grimace.
"Qu'est-ce qu'il y a en bas, Doc? Du danger?

Mais Doc afficha une mine triste, qui signifiait qu'elle était incapable de me fournir une réponse, et je croyais savoir pourquoi. Il devait y avoir d'autres adeptes des ténèbres en dessous... Auquel cas mieux valait que Doc ne m'accompagne pas. Je n'avais aucune envie d'y aller, mais ici se trouvaient bien plus d'ennemis potentiels, et si Hugo décidait de redescendre... Voyant que le Drattak volait à une altitude relativement basse, je demandai à ma fée:

"Dis-moi Doc, tu vas aller te téléporter sur le dos d'Uramu d'accord? Il te gardera en sécurité."

Ma Tarsal eut alors une moue interrogative. Elle voulait savoir ce que j'allais faire, probablement.

"Je vais suivre Hugo quoi qu'il fasse, et il y a de bonnes chances qu'il décide de redescendre, pour essayer de comprendre ce qu'il se passe ici et qui sont ces voleurs de lanternes. Et puis... Moi aussi je veux comprendre ce qu'il se passe ici. Parce qu'après tout ce que j'ai vu... En bas, je crois que c'est le seul moyen d'y mettre un terme."

Doc, voyant que je ne plaisantais pas, se téléporta alors su mon épaule pour m'accompagner, mais je l'en délogeai en la prenant dans mes bras:

"Non, non, il faut que tu restes ici, c'est trop dangereux pour toi, en bas. D'ailleurs, tu vas me boire ce sirop. Ca devrait te redonner des forces! Allez, va sur le dragon!"

Après un dernier regard, qui m'enjoignait sans doute à la prudence, Doc céda se téléporta à sa place favorite, sur la tête d'Uramu. Je me dirigeai alors vers Hugo toujours flanquée du Cizayox et lançai à mon ami, avec une audace qui me surprit moi-même et me fit légèrement rosir:

"Apparemment nous ne sommes pas les bienvenus ici, et Abigaël se trouve elle aussi dans ce trou, dans une autre galerie plus profonde... On... On va voir ce qu'il s'y passe?"

D'ailleurs, je venais d'avoir une théorie à ce sujet: et si ces maîtres des Ombres... Etaient les chefs de simples voleurs qui comptaient profiter de l'obscurtié pour dérober des biens de valeur? Auquel cas, il leur fallait d'abord faire disparaître les sources de lumières, donc les lanternes... Mais il y en avait beaucoup, quand même! Non, décidément, ma théorie ne tenait pas, et je n'eus même pas le courage d'en parler à Hugo.

[Hugo]

« Vous n’obtiendrez rien de moi ! » furent les premières paroles prononcées par la maîtresse des ombres qui avaient menés en bateau les deux amis. Le sang d’Hugo ne fit qu’un tour et ce dernier  resserra les entraves de terre qu’il avait matérialisée, faisant disparaitre les chevilles et poignets de son otage dans les parois de la galerie. Le Terrosien prit une profonde inspiration et répéta sa question.

« Pour. Qui. Travailles. Tu ? »

Il avait prononcé ces mots de façon détaché, insistant sur chaque syllabe et sur un ton qui se voulait intimidant. Mais très vite, la criminelle se mit un déverser un torrent d’insultes toutes plus virulentes les unes que les autres. Hugo dut se rendre à l’évidence, il ne tirerait rien de bon de cette lieuse. Il pesta alors intérieurement quand une lumière aveuglante illumina le tunnel tout entier. En détournant le regard de l’adolescente rebelle pour identifier la source lumineuse, Hugo fit face à une silhouette éblouissante en pleine mutation. Le dragon sphérique évoluait et en peu de temps, un majestueux dragon se tenait à sa place.

Le dragon, peu habitué à sa nouvelle forme, se mit à défoncer le plafond de terre. Les coups de crâne de la créature ailée finirent par avoir raison de la terre qui céda sous ses assauts incessants, permettant au dragon d’utiliser pour la première fois ses nouvelles ailes carmin. Le maître de la terre sentit alors l’entièreté du tunnel trembler tandis qu’une énorme pierre se détachait du plafond, se dirigeant tout droit sur Violette. Hugo plongea ses pieds dans le sol, s’accroupit et fit valser la pierre par l’ouverture qu’avait créée Uramu. De nombreux rochers se décrochèrent à leur tour, obligeant Hugo à utiliser toutes ses capacités dans le but d’assurer sa survie et celle de Violette.

Une autre personne surgit alors de nul part et en quelques secondes, elle permit à la maîtresse des ombres de fuir. Les entraves qu’Hugo avait formées pour maintenir son otage en place étaient devenues aussi résistantes que du papier. Le Terrosien jaugea la situation du regard et en quelques instants, il dut prendre une décision qui ne lui plaisait pas. En utilisant son pouvoir pour se protéger du petit éboulement qu’avait provoqué Uramu, il était obligé de laisser partir sa prisonnière et son libérateur.

La mante métallique protégeait Violette des plus petites pierres qu’Hugo ne pouvait pas gérer et très vite, dès que la situation s’était calmée, la Nalcienne se mit à escalader la paroi du tunnel. Hugo, fatigué par l’exploit qu’il venait d’accomplir, haussa un sourcil. Pourquoi ne lui avait-elle pas demandé son aide pour remonter ? Elle l’avait déjà vu faire pourtant… Sans trop se torturer l’esprit, la maître de la terre chassa ces questions de son esprit et éleva à son tour une colonne pour quitter la prison souterraine.

L’air frais caressa le visage d’Hugo. Le climat était plutôt clément à Nouvelle-Gilnéas et malgré que la nuit commençait à tomber, il ne faisait pas froid pour autant. Le Terrosien prit une profonde inspiration avant d’observer les alentours. Uramu avait surgi du sol en plein milieu du parcours de la  procession. Par conséquent, une troupe de personnes apeurées entouraient Hugo et Violette tandis que l’homme qui avait sermonné Abigaël revenait vers Violette. Voyant l’embarras de la jeune fille, le blond ne put s’empêcher d’intervenir.

« Nous n’avons rien à voir avec les évènements d’il y’a un an ni même avec les différents problèmes que rencontrent actuellement la cérémonie d’hommage. J’ai moi aussi failli perdre beaucoup à cause de tout ça, je ne permettrai à personne de pouvoir remettre en question mon intégrité, ainsi que celle de mon amie. Maintenant vous nous excuserez. » dit-il à l’étranger tout en dévoilant son avant-bras marqué par les cicatrices.

Le blond se détourna de son interlocuteur pour appeler ses Pokémon, vérifiant si ces derniers se portaient bien. Ces derniers ne présentaient aucune blessure et semblaient prêt à repartir à l’aventure. Le jeune homme qui s’était accroupi poussa sur ses cuisses pour se relever et fit craquer son dos. Il s’apprêtait à rappeler son oursonne pour repartir dans les galeries quand soudainement, Violette lui fit part de son envie de s’aventurer sous terre à ses côtés. Hugo fut d’autant plus surpris  que la jeune fille semblait décider à laisser sa petite fée à l’extérieur. Finalement, le maître de la terre sourit légèrement.

« J’attendais que tu me le demandes ! » dit-il en adressant un clin d’œil à son amie à la chevelure prune.

Hugo se rapprocha de la crevasse et grâce à son don d’élémental fit resurgir une colonne de terre jusqu’à lui. Le jeune homme serra Violette contre lui tandis que Sophos et le Cizayox les rejoignirent. En quelques secondes, les jeunes adultes retournaient de là où ils venaient. Le jeune homme plongea alors sa main dans la paroi gauche et sonda les environs. Tout en se tournant vers Violette qui semblait plus déterminée que jamais, le maître faisait part de ses observations.

« J’ai déterminé le chemin à faire pour rejoindre Abigaël. Par contre, il semblerait qu’il y’ait au moins une dizaine de personnes avec elle. Je ne sais pas dans quoi on va s’embarquer mais reste bien derrière moi. Je ne suis pas sûr que les tunnels soient sans danger. »

Hugo et Violette s’engagèrent alors dans la suite du tunnel. Le dresseur dut, en premier lieu, déblayer le chemin qui était encore recouvert de gravas. Une fois cette première étape effectuée, le jeune homme ferma les yeux, se laissant uniquement guider par l’appel de la terre. Il conseilla son amie de toujours garder une main sur son épaule pour être certaine de ne pas se perdre.

Gauche, droite, droite, gauche. Les chemins étaient sinueux et inégaux. Ils semblaient avoir été créés récemment à en juger par l’humidité qui se dégageait de la terre retournée. Les deux amis s’enfoncèrent toujours plus loin dans la terre. Hugo dut éviter de nombreux trous béants placés en plein milieu du passage et dut plusieurs fois se frayer un passage à travers des murs érigés sur son chemin. Les gens qui avaient creusé ce réseau souterrain ne voulaient pas que des inconnus atteignent la salle où la lieutenant de l’armée de la terre était tombée. Cependant, Hugo et Violette l’atteignirent rapidement. Une légère lumière se dégageait de l’entrée tandis que la température augmentait peu à peu.

Tout en chuchotant, le Terrosien adressa ses conseils à Violette :

« C’est l’entrée qui donne dans la salle où se trouve Abigäel. Rapprochons nous sans y entrer, comme ça on pourra observer avant d’agir. Restons discret, on a besoin d’en savoir plus sur leurs intentions et sur qui ils sont… »

[Abigaël d'Alma]

Témoin de quoi ? Personne ne l’avait vue ou prise en flagrant délit de vol, alors d’où ce vieux croulant tenait son discours et ses informations ? Il était décidément inutile d’essayer de discuter avec les gens, et avec les civils, en particulier, songea Abby alors qu’elle se détournait de l’attroupement. Sa patience déjà peu développée avait atteint ses limites, et elle n’avait aucune envie de se perdre en blablas interminables avec des personnes qui n’avaient de toute façon rien à foutre de ce qu’elle pourrait dire, car persuadés de sa culpabilité. Elle avait autre chose à faire, de toute manière.  

Mais tandis qu’elle pestait contre ses accusateurs, elle sentit le sol vibrer sous ses pieds et, intriguée, elle se décala simplement, découvrant Uramu comme elle ne l’avait jamais imaginé, en réalité. Désormais, il ressemblait vraiment à un Dragon. Non, il en était un à part entière, avec les ailes et le gabarit qui allaient avec l’idée qu’elle s’en faisait. Mais elle n’eut pas le temps d’admirer sa recrue nouvellement devenue utile : la terre se déroba sous ses pieds et, surprise, elle ne put rien faire pour empêcher sa chute. Elle ne put que l’amortir grâce à sa maîtrise, avant de se relever pour constater qu’elle était tombée dans un drôle d’endroit...

L’œil du Dragon

« OH PUTAIN, je vole ! »

Le Drattak sillonnait les cieux, ivre de liberté et fou de joie. Il venait de réaliser son rêve le plus cher, celui de pouvoir arpenter cet espace qu’il avait voulu atteindre dès l’instant où il avait ouvert les yeux. Mais même ainsi, il savait qu’il n’échapperait pas à Abigaël : la connaissant, il était convaincu qu’elle saurait le retrouver n’importe où, même s’il s’envolait jusqu’à avoir de la glace sur les ailes ! Mais à présent qu’il était enfin devenu ce qu’il avait toujours ardemment souhaité être, il se sentait fort, capable de tout et prêt à protéger ses compagnons, qu’ils soient humains ou Pokémon. Protéger Abby... L’idée lui parut tout à coup saugrenue, mais après tout, pourquoi pas ? De toute manière, il était trop tard : leurs destins étaient désormais étroitement liés, si entremêlés qu’il lui était impossible de séparer son propre fil de celui de la guerrière. C’était ainsi.

Sentant soudain quelque chose sur sa tête, Uramu vit la petite Tarsal se pencher en avant pour lui faire un signe de la patte, du haut de son perchoir favori.

« Tiens, recoucou, toi ! Merci encore de m’avoir fait voler, mais maintenant, on inverse les rôles ! C’est moi qui t’emmène ! On va faire un tour ? »

Mais alors qu’il s’apprêtait à s’élancer, il entendit une voix familière l’appeler, et il vit la Drascore s’agiter, loin en bas, en proie à une frénésie qu’il ne lui connaissait pas. Surpris, il redescendit en flèche, non sans prévenir sa passagère semi-clandestine de sa manœuvre. Quand il s’approcha, il fut étonné de l’entendre dire que la patronne était tombée dans un trou et qu’elle était sous terre, mais qu’il lui était impossible d’aller la chercher, tant c’était profond.

« Dis, Sasori, tu m’as bien regardé, là ? J’ai une tête à aller chercher Abby là-dessous, alors que j’ai fait des pattes et des ailes pour sortir de là ?! Vas-y, toi, si t’es si forte, mais moi, no way ! T’as vu la taille que j’ai maintenant ? Laisse tomber, j’y vais pas, même si tu me payes en... En n’importe quoi. Maintenant que je vole, plus rien ne me fait vraiment rêver, donc non, définitivement, je reste là. »

Sentant les regards mauvais qui ne le quittaient pas, le Dragon fit signe au scorpion de s’éloigner un peu, pour aller dans une artère un poil moins fréquentée. Là-bas, Sasori lui expliqua que la patronne lui avait confié une mission, à savoir mettre la main sur le type qui lui avait piqué sa lanterne en la bousculant. Vu la mine déconfite de la bête, Uramu en déduisit qu’elle avait fait chou blanc pour le moment. Bon. Puisqu’ils étaient réunis et connaissant le caractère de la Terrosienne, le Drattak accepta d’aider sa camarade d’infortune.

« Allez, je vais te filer un coup de patte de là-haut. Mais j’ai aucune affinité avec les ombres ou quoi que ce soit, moi, donc je peux que t’orienter vers ce qui me semble louche. »

Le duo de pisteurs, aidé de Doc en mode « pilote de ligne », se lança donc à la poursuite de l’agresseur d’Abby. La traque dura un bon moment, Sasori tournant dans tous les sens, le Pokémon volant la guidant du mieux qu’il le pouvait. Mais le scorpion finit par s’interrompre, avant de se dissimuler dans un angle sombre et peu attirant, en tournant sa tête jusqu’à quasiment se dévisser le cou. Elle avait en vue le type qu’elle avait entendu depuis sa sphère, alors qu’il prenait Abigaël en « otage » devant toute la foule. Il avait toujours sa gamine mutilée avec lui, et il lui semblait inoffensif, mais... Sa piste l’avait menée jusqu’à lui, aussi étrange que cela puisse paraître. Le fauteur de troubles était peut-être dans les parages... Prudent, le Dragon se mit un peu à l’écart, évitant soigneusement de se poser. Juste au cas où.

L’œil du Serpent

Terrifiée par tout ce grabuge, l’Abo se réfugia dans les vêtements chauds du premier humain venu, à savoir Violette. Elle se laissa transporter là où la jeune femme alla, que ce soit à la surface ou en profondeur, et elle ne réapparut que lorsqu’elle sentit que sa source de chaleur s’arrêtait de marcher. Elle entendit des murmures et des chuchotements, et elle perçut la présence de la patronne, non loin de là, grâce aux liens mystérieux qui unissaient la noble à ses Pokémon. Méfiante, elle osa néanmoins darder un œil hors de sa cachette, et elle sortit en silence, rampant rapidement jusqu’au ninja rouge. Ce dernier la réceptionna sans mal, la laissant s’enrouler comme une écharpe, alors qu’il mettait sa pince devant sa bouche pour imiter un signe humain. Ils devaient se taire s’ils voulaient en savoir plus au sujet des types sur lesquels Abby était tombée.

L’œil de la Guerrière

Abigaël observa rapidement l’endroit où elle venait de tomber. La cave était assez large, plutôt spacieuse – si on pouvait dire ça d’un endroit aussi lugubre, et souterrain, de surcroît – mais surtout, détail important, il n’était pas vacant. En effet, une dizaine de personnes se trouvaient là, et vu l’accueil qu’elle reçut, ils n’étaient pas là pour compter les pâquerettes. Ok. Décidément, cette cérémonie tapait de plus en plus sur les nerfs de la jeune femme... Un mec lui hurla dessus, un autre affirma qu’elle n’était pas « une des leurs », ni « une des leurs », mais pas eux, un autre groupe. Oulà. C’est que ça commençait à devenir compliqué, tout ça. Le plus vieux de la bande s’avança vers elle, en lui demandant explicitement des explications. Abby garda d’abord le silence, se demandant bien où elle était tombée. Cela ressemblait à une réunion secrète d’une secte quelconque, une réunion à laquelle elle n’avait, de toute évidence, pas été conviée. Mais ils lui laissaient une chance de s’expliquer, alors tout n’était pas perdu. Elle n’aurait peut-être pas à trancher dans le lard pour sortir d’ici en à peu près bon état.

Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour prendre la parole, son regard fauve croisa celui d’un homme qu’elle reconnut avec surprise. Pas possible... Il ne pouvait pas être là, pas Lui. Pas ici. Et pourtant, c’était vrai. Elle ne pouvait pas le nier.

« Father... »

La silhouette familière, et pourtant plus distante, plus froide et plus marquée que jamais, tressaillit en entendant sa fille l’appeler. En quelques secondes, Abigaël retrouva son aplomb. Elle n’avait aucune idée de la raison pour laquelle son père était ici, dans ce délire, si loin de chez lui, sans donner de nouvelle et en faisant le mort pour toutes les autorités de Terros. Mais s’il était là, c’était sans aucun doute pour une bonne raison. Cet homme, qui avait toujours été son modèle, son phare, son mentor et son but ultime ne pouvait pas être à la Nouvelle-Gilnéas simplement pour rendre hommage aux disparus. Elle décida de lui faire confiance, comme elle l’avait toujours fait.

« Père m’a convoquée. C’est pour cela que je suis venue. »

Voilà. Elle n’en disait pas trop et restait vague, pour éviter de mettre le Duc en difficulté, mais elle donnait juste assez d’informations pour lui permettre de s’y raccrocher et d’inventer quelque chose, si jamais le groupe se mettait d’accord pour la « recruter ». Abby n’avait pas peur, pourtant, son cœur cognait si fort contre sa poitrine qu’elle avait l’impression qu’il allait exploser. Après des années de recherche et de voyage... Il était là, devant ses yeux. Restait à découvrir ce qui l’avait poussé à se trouver dans ce village de réfugiés, sous terre, lui qui était un haut gradé de l’armée de Terros.

[Sorry pour le retard :/ Je me suis dit que c’était le bon moment pour faire revenir le Duc d’Alma. Je ne sais pas ce que tu as prévu, je te demande juste de ne pas me le tuer, j’en ai besoin pour la suite xD J’ai déjà prévu au moins deux explications différentes à sa présence ici, mais je peux toujours m’adapter en fonction de ce qui va nous tomber dessus par la suite. MP, Skype ou texto si remarque.]

[Violette]

Tandis que nous descendions sous terre, je sentis quelque chose gigoter en moi. Horrifiée, je constatai qu'il s'agissait de ce que j'avais pris jusque là pour une écharpe qui ornait le cou du Cizayox. Mais en réalité, il s'agissait d'un Abo bien vivant! Et ce dernier, effrayé par notre descente, s'était réfugié dans mon col! Mais alors que j'allais hurler de terreur, la mante rouge me fit signe de ne pas faire de bruit et d'un geste, il récupéra le serpent sur lui. Je pris alors sur moi pour étouffer un gros soupir de soulagement.

J'écoutai ensuite avec attention le conseil d'Hugo. S'approcher mais pas trop près, pour écouter sans se faire repérer. Dans la mesure où ce plan limitait notre exposition au danger, il m'apparut excellent et j'y souscrivais complètement. Je m'immobilisai donc, tous les sens aux aguets. J'entendis des sons, probablement des voix. Mais elles étaient à peine plus fortes que des murmures, aussi je n'avais aucun moyen de comprendre ce qu'elles disaient. En revanche, après quelques minutes, une nouvelle voix s'éleva, féminine celle-là, et plus forte. Une voix que je connaissais. Abigaël. Et les mots qu'elle prononça me glacèrent les sangs.

Father... Je n'étais pas très calée en langue étrangère, mais il semblait bien que ce mot terrosien signifiait: "père". Mais c'était la suite qui était vraiment effrayante: « Père m’a convoquée. C’est pour cela que je suis venue. » Mais alors... Cela voulait dire que le père d'Abigaël faisait partie de cette bande de voleurs encapuchonnés et ténébreux? Voire qu'elle-même en faisait partie?

Mais alors... Etais-ce parce que nous étions en sa compagnie que nous avions souffert, Hugo et moi, de toutes ces illusions? Non, ça ne tenait pas... A ce moment là, Abigaël était déjà loin de nous, sur son Steelix... Et puis, si elle avait voulu me faire du mal, elle n'aurait pas demandé à son Pokémon de me protéger... Pas vrai? Non ce n'était pas logique. Parce qu'il y avait Doc. Ma Tarsal n'aurait jamais accepté de jouer avec le dragon si lui-même ou sa dresseuse avaient été animés de mauvaises intentions, particulièrement à mon égard. Et puis, on sentait de la surprise et du...soulagement?... dans le premier mot de la terrosienne. Elle n'était probablement pas au courant de la présence de son paternel en ces lieux.
Donc cela voulait dire... Qu'elle était en danger??? Mais dans ce cas, pourquoi le Cizayox n'avait pas déjà volé à son secours? Elle était sa dresseuse après tout et même s'il avait été affecté à ma protection, il semblait suffisamment fort et suffisamment indépendant pour protéger sa maîtresse même malgré elle. Et puis, comment son père aurait pu la convoquer si elle ne savait même pas qu'il était là? Tout ça ne se tenait pas et je mourrais d'envie d'en parler avec Hugo. Mais maintenant que nous étions juste à côté de ces personnes louche, mieux valait garder le silence comme il l'avait conseillé.

Mais alors que la peur gagnait du terrain dans mon esprit suite à mes interrogations, un détail me revit en mémoire: Abby était montée sur son Steelix... Parce qu'elle n'avait pas supporté qu'on lui vole sa lanterne. Et sa fureur à ce moment-là était sincère. Elle ne s'attendait pas à se faire voler. Alors quoi? Et si elle avait dit ça pour gagner du temps et faire croire aux hommes qu'elle connaissait l'un des leurs? Cette manière sournoise de faire ne correspondait pas tout à fait à ce que je connaissais de la féroce guerrière, mais d'un autre côté, elle pouvait très bien leur faire baisser leur garde pour tous les occire violemment pendant qu'ils avaient le dos tourné. Ca pouvait être possible...

Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il convenait de faire, aussi, malgré mon envie de garder le silence, je n'y tint, je me rapprochai d'Hugo, Hagane sur mes talons, afin d'échanger avec lui en chuchotant:

"Je... Ce que viens de dire Abigaël est assez... Perturbant. Tu as un idée de ce qu'il faut faire? Tu crois qu'elle a besoin d'aide?"

Soudain, je fus frappée par une illumination: le Cizayox était le Pokémon d'abby - cette remarque ne manqua d'ailleurs pas de me faire rougir devant ma propre bêtise - par conséquent, s'il y avait parmi nous un être qui était le plus capable de savoir si elle avait besoin de soutien ou pas, c'était bien lui! Ou peut-être le serpent qui l'accompagnait... Dans tous les cas, leurs conseils nous seraient utiles pour savoir quoi faire, aussi leur demandai-je:

"Dites, vous deux, est-ce que vous croyez que votre dresseuse a besoin d'aide? Vous savez si elle a l'habitude de ce genre de situations? Et comment l'aider au cas où?"

***

Le Cizayox réfléchit de nouveau quelques instants à ce que venait de dire Violette. Cela faisait un moment qu'il se posait la même question: intervenir, oui ou non? En tant normal, Abby n'avait besoin de rien ni personne pour se sortir de la mouise.... Sauf éventuellement si elle cherchait une victime pour passer ses nerfs. Et la plupart du temps, Uramu faisait parfaitement l'affaire, encore que la mante ignorait comment sa patronne avait réagir maintenant que ce dernier était devenu un dragon géant et volant. Mais dans la scène qui se déroulait non loin d'eux, le comportement d'Abby ne pouvait être qualifié de "normal", car elle était en présence de la seule personne qui pouvait la rendre vulnérable, à savoir son père. Elle avait déjà entrepris des folies pour le retrouver, et à chaque fois, sauf lorsqu'il avait Méga-Evolué, Hagane avait été présent pour la protéger moins d'un quelconque danger que d'elle-même. Et son instinct lui dictait de recommencer aujourd'hui.

Mais il ne pouvait pas s'y prendre n'importe comment: s'il tuait celui que sa patronne prenait pour son père, hypothèse qui ne convainquait pas Hagane, qui avait aussi entendu la conversation, cette dernière lui en voudrait à mort dans tous les sens du terme. En revanche, si jamais il occupait suffisamment les autres sbires le temps que sa patronne puisse avoir des explications de son paternel - ou éventer la supercherie - il ne doutait pas qu'avec son aide, et éventuellement celle de cet élemental Terrosien, ils pourraient se débrouiller pour se débarrasser de ces malandrins. En revanche, il ne pouvait décidément pas compter sur l'aide de la jeune fille qu'il était censé protéger. Pas pour le combat en tout cas... Il fit alors un signe de tête à son "écharpe" violette pour lui signaler qu'il y allait y avoir de l'action.

***

Alors que je restais interdite devant le Cizayox qui semblait réfléchir, attendant une quelconque réponse, un signe de sa part, à ma grande stupeur, il fonça vers la pièce voisine ou se trouvait Abby, non sans avoir lancé une impressionnante attaque Reflet -on aurait dit que dix membres de son espèce se trouvait avec lui- toutes pinces dehors. Et moi qui avait espéré pouvoir aider Abby sans avoir à me battre... Pas rassurée du tout pour la suite, je me rapprochai inconsciemment d'Hugo, à la recherche de protection. Je n'eus même pas besoin de lui dire que je crevais littéralement de trouille: ma main toute tremblante le faisait pour moi.

[KOWABUNGA! Baston! ]

[PNJ]

Personne ne l’avait vu, personne ne l’avait remarqué… sauf l’aîné. Un sourcil se leva sur son front alors qu’il constata le regard croisé entre leur captive et le duc. « Père » ? Il semblerait qu’il y ait bien plus à l’histoire que ce qu’elle laissait dire. L’homme ne rebondit pas sur ce qu’il voyait, préférant continuer à inspecter ce qu’on voulait bien lui donner… dans un premier temps.

« Père ? » répéta-t-il. « Voilà qui est une curieuse réponse, je doute fort de sa véracité… »

« Elle ne ment pas, » répliqua un autre type à sa droite.

« Alors c’est plus subtile que cela… intéressant. »

Il avait rapidement compris qu’il avait mis sa main sur un filet intéressant, mais il n’était pas encore certain que cela concernait l’ordre du jour. Il allait essayer de lui poser encore quelques questions, mais si elle refusait de coopérer, ils allaient devoir passer à la vitesse supérieure. Malheureusement, le temps leur était compté.

C’est au moment où le vieux allait poser une autre demande qu’un Cizayox apparut en une dizaine d’exemplaires, sortant de nul part. Immédiatement, les deux membres du côté de la créature se retournèrent, en position de combat.

« Rendez-vous, vous n’avez aucune chance ! » répliquèrent-ils immédiatement, prêts à en découdre.


_________________

Je rappelle que j’avais précisé que la cave ne comportait pas de sorties visibles, donc il faut que vous expliquiez comment apparaît de Cizayox (s’il explose le mur et rentre dans la pièce ou si Hugo lui « ouvre la porte », en gros x) ou comment l'entrée était dissimulée sinon, c'est une possibilité aussi ).

Très bien, vous avez simplement le choix entre contrattaquer, fuir ou vous rendre, en gros. ^-^

Malheureusement, je ne peux pas vous décrire davantage les réactions des gens sans connaître vos intentions. :-s Je comprends que malheureusement cela ne vous donne pas beaucoup de matière pour vos prochains posts, donc je vous propose ceci : parlez-en entre vous, et dans le prochain post d’Hugo, laissez un HRP pour faire part de votre décision, et, si vous en avez besoin, je préciserais dans le post après les conséquences de votre choix. (Après si vous avez assez de choses à raconter dans ce cas y’a pas de souci. )

[Hugo]

Hugo avait son oreille collée à la paroi qui le séparait d’Abigaël et du groupe de voleurs. En se concentrant, en faisant abstraction de tout le reste, il pouvait entendre plus ou moins bien ce qui se disait dans cette cave. C’est à ce moment que le soldat se mit à s’exprimer, très brièvement, en Terrosien. Elle prononça un mot qui éveilla un profond sentiment de tristesse chez le jeune homme. Pour quelques raisons obscures, le père d’Abigaël se trouvait dans cette pièce. Le cœur d’Hugo se comprima quand il se mit à penser à son père, l’homme qu’il n’avait jamais connu. L’homme qui l’avait abandonné, lui et sa mère, quand il n’était qu’un poupon.

Secouant légèrement sa tête, comme si ce geste lui permettait de lui remettre les idées en place, Hugo écoutait attentivement la suite. Une personne inconnue mit en doute les allégations du  lieutenant tandis qu’une autre personne les validèrent immédiatement… C’était à ne rien comprendre. En regardant Violette, une pointe d’interrogation dans le regard, il tacha de lui répondre le plus discrètement possible.

« Je ne sais pas… Abigaël a l’air d’être une guerrière aguerrie mais on ne sait pas à combien ils sont avec elle. Elle pourrait avoir besoin de nous ! On doit y’aller. » finit-il par lâcher dans un fin de souffle.

Les paroles d’Hugo furent visiblement approuvées par la mante métallique de la maîtresse de la terre qui déjà se mettait en position d’attaque. Les ailes dorsales de l’insecte se mirent à battre frénétiquement tandis que ses pinces d’acier claquèrent sans répit. Hugo lança un regard entendu à la bête qui le lui rendit par un geste vertical du menton. En quelques secondes, le Terrosien forma un large passage dans la paroi de la cave, permettant au Pokémon acier de foncer dans le tas, toutes ses copies le suivant.

Violette s’approchait doucement d’Hugo tandis qu’il lui passa un bras autour de ses épaules, la pressant doucement contre son torse. Tout en lui chuchotant que tout se passerait bien et qu’elle devait bien rester en sécurité, il relâcha son emprise et s’aventura dans la salle où la secte s’était réunie.

« Sophos, Grincement ! »

Le puma qui était restés sur les talons de son dresseur en profita pour bondir à son tour et se mit à émettre un son horrible, insupportable pour quiconque l’entendait. Hugo avait préalablement moulé une motte de terre pour en faire une sorte de casque, protégeant alors ses tympans du mieux qu’il le pouvait. Plusieurs personnes se mirent alors à genoux, essayant tant bien que mal de se boucher les oreilles. Le maître de la terre en profita pour créer des crevasses sous les pieds de plusieurs membres encapuchonnés avant de les refermer, ne laissant que la tête des malheureux dépasser.

Hugo se retourna alors, voyant la mante religieuse s’occuper également de plusieurs sbires. Le jeune homme se mit à chercher du regard Abigaël mais n’eut pas le temps d’observer chaque personne qu’une gerbe de flammes se dirigeait vers lui. L’élémentale matérialisa un mur de terre en vitesse lui permettant d’éviter in extremis à une profonde brûlure. Le dresseur fit volte-face pour découvrir la provenance de cette attaque enflammée. Le cœur du jeune homme rata un battement quand il vit que son assaillant était une très jeune fille de douze ans, tout au plus... Sûrement une enfant endoctrinée par ses parents... Voyant une nouvelle attaque enflammée se diriger vers lui, il dut se résoudre à l'attaquer.

En serrant les poings,  Hugo fit surgir du sol une multitude de boulets de pierre qu’il envoyait vers la mystique du feu. Confiant, il dut vite se rendre compte que la jeune fille en face de lui était redoutable. En quelques secondes, tous ses projectiles finirent carbonisés, au sol, ayant perdu tout vitesse et toute chance de blesser son adversaire. Un sourire sournois se dessinait sur le visage de la pré-adolescente qui se préparait à bondir vers Hugo quand le jeune homme enfonça son pied dans le sol. Un écrin de terre surgit alors et enferma la cheville de l'enfant tout feu tout flamme. Coupée dans son élan, la petite criminelle s’étalait de tout son long quand une petite colonne de terre surgit du sol au niveau de son crâne et la frappa rudement, la laissant assommée pour un petit temps. Un maître de la terre ennemi avait entrepris de libérer tous ses camarades emprisonnés quelques secondes auparavant. Tout allait tellement vite, les coups s’enchainaient avec une telle rapidité qu’Hugo eut un léger vertige, palissant à vue d’œil.

Durant ce petit moment où sa garde était baissée, un membre de la secte lui fonça dans le dos, un couteau, qui était probablement dissimulé dans sa cape, à la main. Hugo eut à peine le temps de voir son assaillant que ce dernier était à quelques centimètres de lui. Cependant, la mine folle qu’il arborait se transforma instantanément en une expression déformée par la douleur. Il s’écrasa une seconde plus tard contre la paroi de la cave, inerte. Hugo se retourna et vit le joyau du Persian d’un rouge vif, signe qu’il venait d’utiliser une puissante attaque Rayon gemme sur l’agresseur de son dresseur.

En tournant la tête, Hugo vit un homme trapu d’une quarantaine d’années se diriger hâtivement vers la sortie… Non pas pour fuir, mais pour s’attaquer à Violette qu’il avait dû repérer. Le maître de la terre sourit d’un rictus sombre… S’il croyait pouvoir l’atteindre… En moins de temps qu’il ne fallait pour établir son plan d’action, Hugo avait élevé un mur de terre en face du sbire qui se le prit de plein fouet. Titubant quelque peu en arrière, le criminel tomba dans une tombe creusée un instant auparavant par l’élémental avant d’y être enseveli.

Bien sûr, Hugo ne voulait pas qu’il meurt. Le maître de la terre de la secte le libèrera bien assez vite comme ça, mais le temps que son sauveur arrive, il n’était plus un problème à gérer. Le jeune homme se mit alors à courir vers la sortie tout en rappelant son Pokémon dans sa noigrume. Une fois revenu dans le tunnel où se trouvait Violette, il reboucha d’entrée et prit la jeune fille par la main, la trainant à travers le dédale de terre.

« Ils sont vraiment trop nombreux… Même si Abigaël est très forte, je ne sais pas si elle pourra en venir à bout toute seule… Mais nos présences ne lui apportent pas grand-chose… Je n’ai pas leur niveau de maîtrise. Il y’a des maître de la terre, du feu et probablement de l’air et de l’eau. Puis je suis sûr qu’ils continuent de sévir à la surface. Peut-être que si on capture un de leur sbire toujours là-haut, on pourra négocier leur départ de la ville… »

[PNJ]

La bataille faisait rage autour du vieux sage, qui avait à peine bronché lorsque les jeunots étaient passés à l’attaque. Il avait simplement tourné la tête pour voir de quoi il s’agissait, sans avoir l’air de s’y intéresser plus que cela. Une fois que les trois assaillants furent dévoilés, il décida que c’était à son tour d’agir.

« Ca suffit, » déclara-t-il en levant sa main droite dans un geste qui paraissait crispé.

Immédiatement, les trois agresseurs perdirent la maîtrise de leur corps, étant soudainement incapables d’effectuer le moindre mouvement. Avec quelques gestes précis, le maître du sang les força à se déplacer jusqu’à se trouver devant lui, à genoux. Il les contrôlait de la même manière qu’on dirigeait des pantins lors d’un spectacle de marionnette. Avec sa main gauche, il ouvrit un pan de sa longue robe pour dévoiler une gourde d’eau, dont il extirpa le contenu avant de créer trois fines dagues de glace, qu’il fit voler vers les attaquants, les positionnant juste à côté de leur nuque.

Le tout lui avait pris moins de trois secondes.

« Animaux guerriers, » demanda-t-il avec tout le calme du monde, « je vous conseille de rejoindre vos Pokéball, si vous ne souhaitez pas que vos Dresseurs se retrouvent malencontreusement blessés. »

Les Pokémon des humains, inaffecté par sa maîtrise, se retrouvaient néanmoins face à un dur dilemme. Hagane semblait hésiter le plus de tous, mais quand il vit la pique se rapprocher lentement de la gorge de sa maîtresse et s’y enfoncer doucement, jusqu’à ce qu’une goutte de sang commence à couler le long de sa nuque, il comprit que l’homme ne plaisantait pas, et regagna sa sphère, comme les autres.

« Scellez-les, » ordonna le vieil homme. Le type qui avait, quelques instants plus tôt, déclaré que la femme n’était pas une menteuse, s’approcha des trois intrus et fouilla leurs poches pour en tirer leurs Pokéball, puis, à l’aide d’une tige en métal qu’il arrivait à manipuler, il enveloppa les sphère dans une toile d’acier afin que les animaux ne puissent plus s’échapper de leur cage.

« Ils possèdent des sphères vides, » détailla le garçon, faisant comprendre qu’il y avait encore des bestioles à eux en liberté. Le savant hocha simplement la tête, n’ajoutant rien de plus à la remarque.

« Bandez-le, » reprit le sage quand le garçon eut terminé, et immédiatement trois autres suivants s’approchèrent avec de longs et lourds morceaux de tissus, puis enveloppèrent consciencieusement les bras, jambes et yeux des trois offenseurs. Quand ils eurent finis, le maître relâcha enfin la pression sur ses victimes, et regagna sa position. Les autres firent de même, se plaçant à nouveau en cercle autour des envahisseurs. En particulier, la petite maîtresse des flammes s’était rapprochée du manipulateur d’acier, se tenant fidèlement à ses côtés.

« Que va-t-on en faire maintenant ? » demanda le maître d’acier.
« On peut les utiliser comme appât pour attirer Ireï ! » suggéra le garçon qui avait accusé Abigaël à son arrivée.
« Juan, même si ce sont ses acolytes, Ireï n’en aurait que faire de leur destin, » répliqua le Terrosien. « De plus, je vous l’ai déjà dit, elle ne mentait pas en disant être là pour son père. »
« Et si son père était l’un des leurs ? » riposta le dénommé Juan.

Un silence accompagna ses paroles. Au bout d’une longue minute, la sage annonça sa décision.

« Ikaël, toi et ta fille allez remonter ses personnes à la surface, et les garder prisonniers sous votre tente. Faites attention et gardez un œil ouvert, il est possible que d’autre – humains ou Pokémon – tentent de les aider. Une fois que le lancé de lanternes sera terminé et qu’on aura, espérons-le, arrêté Ireï, on s’occupera d’eux. Dans l’immédiat, le plus important est d’essayer de sauver les gens de cette ville. »

Toutes les personnes présentes acquiescèrent, même Juan, à qui le plan ne convenait pas totalement. Mais une fois que le maître avait parlé, il ne fallait pas le contredire, et lui faire confiance.

À l’aide de sa maîtrise de la terre, Ikaël transporta les otages à travers les couloirs souterrains, puis, au bout d’une dizaine de minutes de marche, ils montèrent une galerie qui les fit atterrir dans une grande tente, où une femme les attendait.

« Lola ! Ikaël ! Vous allez bien ? » s’enquit-elle, visiblement inquiète pour sa famille.
« Oui, oui, je vais bien Maman, ça va… » répliqua la petite alors qu’elle essayait de se libérer des câlins de sa mère.
« C’est… c’est des complices d’Ireï ? » demanda la dame.
« On ne sait pas pour sûr. » répondit l’homme. « On a juste pour ordre de les garder ici jusqu’à la fin de la cérémonie. »
« Mais… Ils ne vont pas avoir besoin de toi pour contrer sa machination ? »
« Je crois que j’ai fait assez de mal comme ça… De plus, on a besoin de gens à la surface aussi. »

La femme hocha la tête, comprenant ce qu’il impliquait. La petite famille s’assit donc sur le sol, au même niveau que leur prisonnier. Dans un coin, un Luxray avec les yeux brillants comme l’or observait les alentours, cherchant tout signe d’activité suspecte…

***
Pendant ce temps, à la surface, Sasori était heureux d’avoir trouvé la trace de l’homme et sa moitié de fille. Elle avait l’impression que la piste qu’elle avait suivi l’avait faite tourner en rond… Était-ce vraiment si simple que cela ? Quelques instants après qu’elle ait aperçu l’homme, il fut rejoint par un homme et une fille, une adolescente, toute de noire vêtue et émanant une aura ténébreuse certaine. Ils semblèrent discuter un moment, mais au milieu de la foule en pagaille – les lanternes continuant à disparaître – la Drascore ne put entendre ce qu’ils se disaient. Aussi vite qu’ils étaient arrivés, ils se dispachèrent à nouveau dans la ville, alors que le vieil homme accusait à nouveau publiquement un autre d’être à l’origine des vols des lampions…

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Bon ben… Je ne vais pas vous mentir, ce n’était pas la meilleure solution à choisir des trois. x) xD Je me suis permise de jouer un petit peu vos Pokémon (surtout les tiens Abby du coup), s’il y a le moindre problème dans mon interprétation de ce point de vu là n’hésitez surtout pas à me le signaler !

Vous voilà donc sous une tente, bâillonné dans du tissu comme du saucisson, en compagnie de cette mignonne petite famille. Comme mentionné par le vieux, il ne vous arrivera rien avant la fin de l’événement, vous êtes prisonniers jusqu’à nouvel ordre si vous ne faites rien. Toutefois, tout n’est pas perdu, vous pouvez encore parler ! … À condition que l’on vous laisse faire, cela va de soit. ^^’

Doc, Uramu et Sasori sont les seuls animaux encore « libres » que vous avez ; vous pouvez essayer de libérer les sphères des autres, mais ils ne pourront pas en sortir tant que cette toile de fer englobe leur sphère. Aussi, la Luxray pouvant voir à travers les murs et objets et le père étant maître de la terre, ils repéreront rapidement toute trace d’activité suspecte dans les environs.

N’hésitez pas à me solliciter si vous avez une question quant à ce qui s’est passé et ce que vos personnages peuvent physiquement faire ou pas, même si en l’occurrence ils sont limités dans leur mouvement, c’est le moins qu’on puisse dire. ^^’

Bon courage à vous trois !

[Violette]

Qu'est-ce qu'il s'était passé? Je ne m'en souvenais pas. J'avais simplement envie de pleurer pour extérioriser mon angoisse. Pleurer très fort. Très longtemps. Mais cette fois-ci, Doc n'était pas là pour me rassurer et me calmer...
Pour ne pas céder à la panique, j'essayai de rassembler mes souvenirs afin d'essayer de comprendre comment je m'étais retrouvée là... Je me souvenais d'avoir parlé à Hagane pour lui demander conseil sur ce que nous devions faire pour aider sa dresseuse. Le Cizayox avait réfléchi... Puis il s'était dédoublé et était passé à l'attaque, suivi d'Hugo.

J'étais restée en arrière, tétanisée. Je n'étais pas une guerrière, je ne leur aurais servi à rien. Un tel déchaînement de violence... Je n'avais pas pu le supporter, et j'avais fermé les yeux. Par chance, j'étais suffisamment éloignée pour avoir été épargnée par les combats. Mais cette attente au milieu des cris de douleurs était insupportable... Et si jamais Hugo ou Abby étaient grièvement blessés? Ils auraient besoin de mon aide! Ils... Finalement, ne rien voir s'était avéré pire encore. Alors j'avais ouvert les yeux, et à ma grande surprise, j'avais découvert que mes deux compagnons étaient encore debout et prêts à combattre. Tout compte fait, il y avait peut-être une chance pour que tout le monde s'en tire sain et sauf?
Mais mon espoir fut de courte durée, et je cédai brusquement à la panique lorsque mon corps commença à bouger tout seul pour venir se placer devant un vieil homme. Terrifiée, je m'aperçus que Hugo et Abbigaël avaient fait de même, contre leur gré. Mais comment un seul homme avait-il pu les vaincre aussi aisément?

C'est ensuite qu'ils m'avaient ligotée et bandé les yeux. Je n'y voyais plus rien. Je ne savais rien du sort de mes compagnons. J'avais simplement senti qu'on m'avait déplacée vers... Ailleurs. Et qu'il y avait d'autres personnes avec moi. Des hommes... Des femmes... Mais je ne souhaitais pas en savoir plus. Je ne voulais rien savoir à part si mes amis étaient en vie. Et si nous allions nous en sortir. Qu'allaient-ils faire de nous? Nous tuer? Nous torturer? Nous laisser mourir dans le noir? Mais... Mais je ne voulais pas mourir moi... Je ne voulais même pas combattre... J'étais simplement descendue dans ce trou pour aider une amie... A l'origine, je souhaitais simplement rendre sa lanterne à Doc parce qu'elle avait été si triste de l'avoir perdue... Et rester avec Hugo... Hugo...

Ca ne méritait pas la mort n'est-ce pas? On ne tuait pas quelqu'un pour ça? Et pourtant... Pourtant je n'étais pas aussi innocente que les choses le laissaient paraître. Ces plantes que j'avais fait circuler avaient bien tué des gens... Certes, je n'avais jamais dit aux consommateurs de les acheter. Ce commerce n'était même pas illégal là où je l'avais pratiqué. Mais je n'avais pas le choix. Il fallait que... Mon père... Vengé...

Lorsque je regardais mon passé, j'avais véritablement honte de ce que j'avais fait, de celle que j'avais menacé de devenir. Je m'était découvert une telle force, une telle haine... Tout ça parce que je pensais ne pas avoir le choix... Mais j'avais redécouvert ma capacité à faire des choix. J'aurais pu fuir... Au lieu de cela, j'avais choisi de sauver un oeuf de Tarsal. Puis j'avais choisi d'arpenter les routes et de renoncer à cette violence dans laquelle je m'étais si facilement enfoncée...

Et c'était là que j'avais compris que j'en avais besoin. J'avais besoin, malgré ma douceur, malgré ma gentillesse, de prouver que je n'étais pas faible, malgré ma maladie. Jusqu'ici, je l'avais fait en utilisant la violence et en me laissant guider par ma colère... Et finalement, c'était Doc qui m'avait montré la voie, lorsqu'elle avait d'elle même choisi de combattre ce Kenotor un peu trop agressif qui lorgnait nos provisions. Ce jour là, j'avais joué à la dresseuse pour la première fois. Et ça m'avait plu. Les combats n'étaient pas forcément des duels à mort, mais des challenges mettant à l'épreuves les liens entre Pokémon et dresseurs. Et je voulais pouvoir relever tous ces défis... C'était ce même jour que j'avais décidé de viser la Ligue Pokémon...

Sous mes larmes de terreur, un triste sourire éclaira mon visage. J'étais bien mal partie pour y parvenir vu ma situation... Toutes ces émotions m'épuisaient, et je sentis alors un douleur soudaine et lancinante me labourer la poitrine. Le remède à ce mal se trouvait dans mon sac bandoulière, mais je n'avais aucune idée de sa localisation, et de toute façon, il m'était impossible de le voir et de l'attraper. Et si rien n'était fait rapidement... Alors j'allais finalement mourir.

La terreur cessa alors en moi. J'étais à présent remplie d'un sentiment de calme mêlé de tristesse. Calme car je connaissais désormais mon destin, et je l'avais accepté. Au moins, mes souffrances allaient bientôt cesser... Triste, car je savais que jamais je ne réaliserais mon rêve... Et parce que... Je suis désolée Hugo. Désolée que le temps vienne à me manquer si vite... Dans ce domaine, comme dans les matches, je n'étais encore qu'une néophyte mais... J'avais encore tant à te dire...

***

Un bruit mat retentit soudain à l'intérieur de la tente. Le corps de la plus jeune des deux prisonnières venait de basculer sur le côté. Dans cette position, on aurait pu croire qu'elle cherchait à s'endormir. Mais son coucher avait été bien trop brutal pour cela. Et dans son état, elle n'avait que faire de la réaction de ses geôliers. De toute manière d'ici quelques minutes, elle dormirait à jamais...

***

Au même moment...

Inquiets pour leurs dresseuses respectives, Uramu et Doc sillonnaient les cieux à leur recherche. Mais jusqu'ici la petite fée n'avait pas retrouvé la trace de la présence psychique de son amie... C'est alors qu'en passant devant une tente, la Tarsal sentit enfin la présence de Violette. Mais à sa grande horreur, cette dernière était marquée par un profond sentiment de désespoir. Doc, habituée aux crises de sa maîtresse, comprit que quelque chose n'allait pas et qu'elle allait devoir agir vite.
Mais d'après ce qu'elle percevait des pensées d'Hugo, tous trois étaient attachés! Et pire que tout, il y avait d'autres humains et Pokémon dans la salle! Et s'ils avaient capturé Violette, Hugo et Abby, mieux valait ne pas tenter de les attaquer... Surtout qu'ils avaient des otages! Mais il fallait faire quelque chose! Sinon Violette allait...
De plus en plus inquiète, la jeune fée réfléchit comme elle ne l'avait jamais fait de sa vie. Le Drattak lui proposa alors d'attaquer la tente, ce qu'elle commença par refuser. Trop risqué. Mais elle finit par réaliser que c'était leur seule solution... Oui, avec la préparation adéquate, ça pouvait marcher...

Elle utilisa alors ses pouvoirs psychiques pour rassembler autour d'elle toutes les lanternes volantes alentours. Puis elle les envoya flotter juste au-dessus de la tente que le dragon visait. Ce dernier, toujours à haute altitude, alla alors se placer juste au-dessus de sa cible. Puis il descendit en piqué à pleine vitesse, et remonta au dernier moment, emportant avec lui la toile de tente. Même si un Pokémon tentait de l'attaquer, le Darattak attirait déjà suffisamment l'attention sur son objectif.

Désormais, tous les badauds pouvaient voir ce qui se déroulait en-dessous de la toile, et notamment les trois personnes ligotées. Nombreux avaient été attirés vers cette tente en poursuivant leur lanterne qui avait mystérieusement fugué. Et ces dernières offraient une luminosité suffisante pour que tous puissent bien contempler le spectacle. Déjà des murmures étonnés circulaient parmi la foule, dans laquelle se trouvaient des gardes, attirés par l'attroupement. Mais alors que le dragon stabilisait de nouveau son vol, Doc, affolée, se téléporta auprès de Violette, attira à elle sa besace médicinale par télépathie et enfonça une feuille dans la gorge de sa dresseuse. Elle dut utiliser ses pouvoir pour la forcer à mâcher et à avaler, puis lança un Vibra-Soin sur son corps pour l'aider à récupérer...

Malgré tout, la situation était très mauvaise: la fée n'entendait presque plus battre le coeur de sa dresseuse! Et si elle était arrivée trop tard? Et si Violette était déjà morte avant qu'elle n'arrive... C'est alors qu'elle l'entendit. Le battement, comme le souffle d'un bise, était encore très faible, mais au moins, il était de retour... Violette était de retour. Doc en pleura de joie tout en souriant, tandis que sa corne rouge brillait plus fort que jamais telle un phare dans la nuit.

[PNJ]

Lorsque la fille s'avachit sur le sol, ses geôliers ne réagirent pas immédiatement. Ce fut au bout de quelques instants, quand l'homme sentit les battements de son cœur faiblir, qu'il se leva, inquiet, pour aller à ses côtés. Il tata son cou à la recherche de son pouls, la secouant légèrement en lui demandant si tout allait bien.

« Que se passe-t-il ? » demanda la femme.

« Je n'en sais rien, on est en train de la perdre. Vite, la trousse de secours ! »

Pendant que la troupe s'agitait à essayer de sauver la demoiselle en la délivrant de ses liens, quelque chose arracha la tente sous laquelle ils étaient réfugiés, faisant immédiatement lever la Luxray, qui grogna contre elle-même de ne pas avoir vu venir cette attaque. Elle allait répliquer – les animaux volant faisaient rarement le poids contre ses foudres... – quand son maître l'ordonna de se rasseoir. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, l'homme avait fait grandir une tente en roche autour d'eux, empêchant les curieux qui avaient commencés à se rapprocher de voir ce qui se tramait. L'action avait été très brève, et seule une poignée de personnes avait eu le temps d'apercevoir les détenus. Toutefois, cette poignée commençait à taper sur les murs, demandant si tout allait bien.

« Leïla, chérie, sort les rassurer. Prend mon badge, ça devrait les calmer. »

La femme hocha la tête, attendit que son mari lui laisse une ouverture et sortit de la tente. « Opération de routine, armée de Terros. Veuillez circuler, il n'y a rien à voir. Merci, » pouvait-on l'entendre clamer de dehors.

La petite avait créé une flamme pour contrer l'obscurité, et était toujours assise à côté de la fille, maintenant complètement libre. Elle émit un hochet de surprise en constatant qu'un petit être avait profité de l'agitation pour se placer sur sa protégée.

« C'est qui lui ? » demanda-t-elle, curieuse.

L'homme regarda la créature, puis s’agenouilla à ses côtés. « C'est ta maîtresse ? » demanda-t-il à la bestiole. « Tu sais la soigner ? On a une trousse de premier secours, il y a peut-être quelque chose dont tu as besoin ? »

Ikaël et sa fille se mirent donc à s'agiter autour de la gamine, tentant d'aider à la sauver autant qu'ils le pouvaient. Quand le cœur de la demoiselle se remit en route, l'homme lâcha un soupir de soulagement, content qu'il n'y ai pas eu de mort sous sa garde.

_________________

Violette, tu es donc libre de tes liens.

Pour les deux autres, y'a pas grand chose qui a changé, du coup, à part que vous êtes dans une tente en terre, et que la femme est sortie. La foule dehors est en train de se disperser à sa demande. L'homme et sa fille sont en train d'essayer de soigner Violette, et ne se préoccupent donc pas de vous ; c'est la Luxray qui vous surveille maintenant, un peu sur les nerfs à cause de l'abordage qu'elle a pas pu empêcher.

[Abigaël d'Alma]

Tout se passa très vite. Trop vite. Hagane déboula dans la pièce pour voler au secours de sa maîtresse, l’Abo toujours en écharpe, mais les assaillants furent rapidement maîtrisés. Forcée de plier, perdant le contrôle sur son propre corps, Abigaël sentit son sang bouillonner de colère. En fait, à vrai dire, elle se fichait totalement de cette histoire et des enjeux qui lui étaient liés. Elle n’était là que parce qu’un bouffon avait osé la pousser et lui piquer ce qui lui appartenait, et elle avait désormais découvert que son père était vivant et près d’elle. Ce fut cette dernière raison qui la poussa à se tenir tranquille et à ne rien tenter qui pourrait le mettre en difficulté ou en danger. Il l’avait reconnue, il saurait donc lui expliquer comment il en était arrivé là. Il trouverait une solution. Abby en était persuadée : comme toujours, elle avait en lui une confiance aveugle. Lorsqu’on la conduisit dans sa prison en surface, elle ne dit rien et ne broncha pas : sa claymore était toujours sanglée dans son dos, et la majorité de ses Pokémon avec elle. Et si Père était à ses côtés, elle ne craignait rien, même s’il n’y avait pas grand-chose en ce monde capable de faire peur au monstre d’Alma...

Malgré ses yeux bandés, elle perçut l’agitation autour d’elle, et la terre frémit lorsque Violette s’effondra, terrassée par la fatigue, l’angoisse et le mal qui la rongeait. Cette fille avait semblé frêle et fragile à la Terrosienne, qui ne s’étonna donc pas de cette faiblesse passagère, mais l’évanouissement de la Nalcienne inquiéta davantage leurs geôliers. Alors qu’elle suivait les mouvements des gardiens avec sa maîtrise de la terre, une vague puissante la submergea, lui révélant la présence toute proche de son Dragon. Plus fort que jamais, le Lien l’avertit, quelques secondes avant l’assaut, qu’Uramu ne se contenterait certainement pas de survoler la tente. Et effectivement, il arracha la toile, mettant au jour les prisonniers et leurs ravisseurs. Lorsqu’un dôme de terre vint se substituer au précédent carcan, la dénommée Leïla sortit, en criant pour disperser les badauds. Ce qu’elle clama haut et fort fit froncer les sourcils de la jeune femme, qui lança d’une voix forte, malgré les liens qui l’entravaient :

« J’appartiens moi aussi à l’armée de Terros. J’ignore votre grade, et à vrai dire, je n’en ai rien à faire. Parce qu’il ne me semble pas que l’armée de ma patrie traite ses soldats de cette manière. Je ne sais pas pourquoi vous êtes ici, ni ce qui se passe dans ce trou, mais vos histoires ne me concernent pas, a priori. Et si elles me regardent, de près ou de loin, il serait cohérent de me libérer, histoire de me faire participer. Je ne suis peut-être que lieutenant, mais je ne crois pas que le maintien en détention de nos camarades fasse partie de nos attributions, sauf en cas de soupçon de trahison ou de complot. Et jamais un d’Alma ne trahirait son pays. »

Plus que la colère, c’était l’incompréhension et la surprise qui dominaient dans le discours de la jeune noble. Si ces types appartenaient vraiment à la même armée qu’elle, pourquoi ne la connaissaient-ils pas ? Si le Duc était avec eux, pourquoi attacher sa fille, alors que les d’Alma étaient réputés pour leur loyauté et leur influence au sein du corps militaire de Terros ? Cette mascarade ne rimait à rien pour le lieutenant, qui n’avait toutefois pas bougé d’un pouce, remettant sa vie entre les mains de son père, une fois de plus.

L’œil du Dragon

« La patronne ligotée et le patron qui ne fait rien, c’est quoi ce délire ? »

Le Drattak s’était éloigné après l’échec de son assaut, se mettant hors de portée d’un éventuel agresseur – genre, ce Luxray, qui ne lui disait vraiment rien qui vaille, avec les crépitements autour de sa crinière, là. Mais ce qu’il avait vu ne l’avait pas spécialement rassuré : non seulement Abby était immobilisée et ne tentait pas de s’échapper, mais le Duc était là, vivant ! La présence du second expliquant sans le moindre doute l’attitude de la première, Uramu n’avait pas insisté et s’était replié, néanmoins satisfait d’avoir attiré l’attention sur la drôle de scène qui se tramait sous la tente désormais en terre. Ne voyant toutefois pas revenir la petite Tarsal, le Dragon commença à s’inquiéter... Mais il ne percevait aucune angoisse dans l’aura d’Abby, aura qu’il percevait clairement depuis son évolution. Une aura si sombre qu’il aurait pu se noyer dedans, s’il ne la connaissait pas aussi bien. Il était habitué à vivre avec la patronne, depuis le temps, et il savait qu’à présent, les seules ténèbres dans lesquelles il pourrait sombrer seraient les siennes.

Soudain, il entendit un bruit singulier, accompagné de vives lumières scintillantes, et il tourna la tête, intrigué. En voyant le tir nourri et ininterrompu de centaines de dards empoisonnés qui fusaient vers les cieux, il identifia le phénomène comme émanant de Sasori, et il resta un instant interdit, ne sachant que faire. Lorsqu’il redescendit pour se rapprocher du scorpion, il s’adressa à la créature, paniqué :

« Abby est ligotée, avec les yeux bandés ! Elle aura pas ton message ! Il se passe quoi ? Grouille, que je transmette ! »

La Drascore, trop concentrée sur la scène à laquelle elle venait d’assister avec le vieil homme à la demi-fille et le type louche qui se fondait dans les ombres, comprit avec horreur que la situation était critique. Elle avait loupé l’attaque surprise de Doc et d’Uramu ! En quelques instants, cédant à son tour à la panique, elle expliqua ce qu’elle avait vu. Le saurien aux ailes de sang s’éloigna alors de nouveau pour revenir se placer au-dessus de la tente de terre. Avec l’énergie du désespoir, il poussa un rugissement tel que l’air sembla se troubler autour de lui. Tant pis pour la quiétude et le recueillement de mise en cette période de deuil et d’hommages, il y avait urgence, là !

« Uramu... »

En bas, dans la tente, Abigaël frissonna, et ni le froid, ni la peur n’y étaient pour quelque chose. Non. C’était autre chose, quelque chose de différent et d’impalpable, qu’elle seule pouvait percevoir. SON Dragon voulait lui dire quelque chose, à elle.

« Dites, lieutenant de Terros ou pas, et sans vouloir déranger, hein, je crois que vous avez entendu ce cri, à l’instant. Et il vient de mon Drattak. Comme mes Pokémon savent très bien que me déranger pour rien revient à signer leur arrêt de mort, je peux vous affirmer qu’ils ont repéré un truc important qui mérite que j’y accorde du temps, de l’intérêt et de l’énergie. Je sais pas ce que c’est, et je sais pas ce que vous cherchez, mais à vrai dire, je m’en fous. Mais je serais vous, j’irais voir. Par précaution, au cas où. Après... Je dis ça, je dis rien. Vous faites ce que vous voulez. »

Le calme et l’aplomb que dégageait la poupée du Duc étaient tels que même le Dragon à l’extérieur en fut perturbé. Cela ne ressemblait pas à la patronne d’agir ainsi. Était-elle influencée par la présence du Duc, non loin de là ?

« Vous faites pas de bile. J’ai aucune raison de filer, si vous êtes bien dans le même camp que moi. J’ai pas bougé, et j’en ai pas l’intention, pour le moment. Si j’avais voulu me barrer, croyez-moi, ce serait déjà fait. Père peut l’attester. »

La Terrosienne se tut alors, et elle ne bougea pas, restant sagement là où on l’avait posée. Elle n’était pas complètement aveuglée, puisqu’elle « voyait » avec la terre, et rien, pour le moment, ne la poussait à agir en allant à l’encontre de ce que voulaient ses geôliers. S’ils étaient vraiment ce qu’ils prétendaient être, elle n’avait aucune raison d’entrer en conflit avec eux.

[Skype, MP ou texto si problème.]

[Hugo]

Hugo était devenu prisonnier de son propre corps. Sous l’emprise du maître du sang, il se résigna comprenant que l’ennemi auquel il faisait face leur était bien supérieur. Jetant un coup d’œil à son compagnon, il lui fit comprendre que lui aussi devait se rendre, qu’il serait fou de vouloir les attaquer seul. Le Persian obtempéra à contrecœur et alla s’enfermer lui-même dans sa Pokéball. Il faisait confiance à Hugo, il n’avait de toute façon pas le choix.

Ce qui suivit fut très flou pour le jeune homme. On parla d’une personne, prénommée Ireï, avant de transporter les trois personnes dans une tente. S’en suivit le malaise de Violette que Hugo regardait, impuissant, pétrifié avant de sentir sa gorge se serrer et ses yeux piquer.

« Aidez-la ! Aidez-la, vous m’entendez ?! Elle est innocente ! Elle n’en n’a rien à faire de vos histoires d’Ireï, comme nous tous ici ! Aidez-la… » finit-il par crier, débordant de rage.

Il ne pouvait pas la laisser mourir, si ? Des trois, elle était la plus innocente, la plus pure. Elle n’avait même pas voulu se battre… Est-ce que sa vie allait vraiment se terminer maintenant, comme ça ? Les membres ligotés comme une Ecremeuh qui passerait à l’abattoir ? « Doc… » Commença à penser Hugo en son for intérieur. « Doc… Si tu m’entends… Viens nous aider, Violette a besoin de toi… »

Au même instant, la toile de la tente fut arrachée et la petite fée apparut aux côtés de sa dresseur, répandant une aura réconfortante. Une larme coula sur la joue du Terrosien, une larme de désespoir, une larme de soulagement. Il avait confiance en Doc, elle connaissait mieux que quiconque sa dresseur, elle saurait comment la sauver. La bonne femme d’Ikaël, si Hugo avait bien tout suivi, sorti de la tente de terre que son mari avait créé, avec l’insigne de ce dernier, tentant de faire taire les passants que la famille jugeaient un peu trop curieux. Abby se mit alors à parlementer avec les geôliers du trio, lui expliquant sa position hiérarchique dans l’armée Terrosienne, et d’autres choses qu’Hugo ne saisit pas. À vrai dire, il s’en fichait. Si même la plus féroce, la plus puissante des trois n’essayait pas de se libérer par la force, il n’avait aucune raison de le faire. Il n’avait plus qu’à attendre, à croire aux miracles…

Combien de temps passa avant que la femme d’Ikaël ne revienne dans la tente ? Hugo ne pouvait pas le dire. Il avait perdu toutes notions de temps, chaque seconde étant devenues des heures. Cependant, quelque chose avait changé chez elle. Ses mouvements étaient moins fluides, plus réfléchies. Hugo la détailla, scrutant chaque détail inhabituel. Son sourire était faux, ses mains tremblaient et son regard trahissait une grande panique. Cette femme se débattait clairement contre quelque chose, ou contre… Quelqu’un ?

Le cœur d’Hugo se mit à s’emballer quand une nouvelle présence fit irruption dans le cocon de terre. Un Pokémon humanoïde, possédant des sortes épées à la place des coudes. Cette créature enserra le lion de foudre avant de se téléporter, Arceus sait où, laissant la tente sans présence animale. L’adolescente se mit à sectionner les liens d’Abby, provoquant une incompréhension sans précédent chez son père.

« Lola, mais qu’est-ce que tu fais ? »

Il eut à peine le temps de s’offusquer qu’il perdit à son tour le contrôle de son corps, s’abaissant au niveau des liens d’Hugo, les démêlant difficilement. Elle était venue… Léanne, celle qui lui avait sauvé la vie, il y’a de ça un an. Celle qui lui avait donné rendez-vous à la Nouvelle-Gilnéas, celle qui le considérait comme son fils entra alors à son tour dans la tente, accompagnée de son fidèle Gallame. Plusieurs passants maitres de la terre détruisirent la tente qui retenait le trio prisonnier, exposant le calvaire qu’ils venaient de vivre. Léanne, cette prodigieuse maîtresse du sang maintenait la famille statique sans même que cela paraisse éprouvant. Elle s’abaissa au niveau d’Hugo et ce dernier la regarda, les larmes aux yeux.

« Merci… Va voir comment elle se porte s’il te plait, elle a plus besoin de ton aide que moi… »

La quinquagénaire caressa la joue du jeune homme, effaçant une larme d’un geste du pouce. Arborant toujours ce sourire bienveillant, elle se tourna alors vers Violette et sa Tarsal. En l’auscultant rapidement, Léanne déduisit qu’elle vivrait. Il lui faudrait du temps pour s’en remettre, et surtout beaucoup de repos, mais elle vivrait. L’escrimeur psychique prit alors Violette dans ses bras tandis qu’Hugo se leva à son tour, enlaçant sa sauveuse.

« Allons-y, tu as certainement des choses à me raconter. Dépêchons nous, Gallame, téléport. »

En conjuguant leurs efforts, Doc et Gallame téléportèrent la troupe loin de ce mauvais souvenir que restera la Nouvelle-Gilnéas.

[Fin pour ma part, merci à tous pour cet évent]

[PNJ]

La première lanterne

La fête avait déjà duré plusieurs heures, quand le son puissant d’une trompe se fit entendre à travers la Nouvelle-Gilnéas, invitant tout un chacun à se mettre en position pour le grand final : la libération des lanternes. Les prières cessèrent. Les uns après les autres, les participants trouvèrent le meilleur endroit pour eux pour voir le ciel ou la mer. Et finalement, la première lanterne s’envola.

Elle fut suivie par des milliers d’autres, tandis que certaines étaient déposées délicatement sur la mer pour être emportées par les vagues vers le large. De plus, afin que la ville ne reste pas dans le noir en attendant l’aube, les porteurs de lampions incapable de voler vers le ciel ou de flotter sur l’océan purent trouver de nombreux socles où les installer, prévus à cet effet par les habitants de la ville Mizuhanienne.

Portés par l’émotion et la beauté de la scène, les participants se mirent à chanter un dernier hommage à leurs disparus, et les mains s’attrapèrent, entre famille, entre amis, entre inconnus. Tous réunis pour cette prière.

Une ombre apparut cependant dans le ciel, au milieu des lueurs. Il était impossible de ne pas la distinguer clairement avec toutes les lanternes qui lui volaient autour. Une clameur se fit entendre

« C’est Giratina ! Vite, baissez la tête ! »

Oracion

De fait, tous les Érasiens connaissaient les légendes entourant le Renégat, en particulier celle qui prophétisait que quiconque croisait le regard de l’Entité se verrait conduit de gré ou de force dans le Monde Distorsion pour y subir une éternité de châtiments. Lors des cérémonies funèbres, seul le défunt devait avoir les yeux vers le ciel ; ainsi le guide des âmes savait immédiatement laquelle il devait conduire vers l’Au-delà, le monde des morts, l’eden ou la réincarnation, selon les croyances.

Les habitants du Vieux Monde s’inclinèrent les uns après les autres, avec crainte ou respect. Les Midgardiens, moins au fait de ce mythe local, hésitèrent un temps avant d’imiter leurs collègues du monde d’En-Bas. Il n’était pas uniquement question de superstition, mais de traditions et de respect de l'autre et de ses croyances.

Le Pokémon Légendaire observa la foule un instant, puis poussa un cri, à la fois puissant, et doux, qui ébranla toutes les lueurs dans le ciel, sur la mer, et dans le cœur des gens. Il étendit ses ailes membraneuses, survola la ville, puis s’éloigna vers l’horizon, en direction de la mer, vers l’Est. Docilement, les lanternes flottantes et volantes suivirent leur Guide, tandis que les plus aventureux des humains relevaient la tête pour regarder leur départ. Après de longues minutes, elles disparurent dans la lumière de l’aube, tandis que le soleil apparaissait au large.

[Violette]

Là où j'étais, je ne comprenais pas grand chose. Comme tout à l'heure, il y avait des voix d'hommes et de femmes. Mais ce n'étaient pas les mêmes. Nos geôliers avaient-ils laissé place à nos bourreaux? Et les autres, comment allaient-ils ? Pourvu que... Finalement, une troisième voix se fit entendre, une voix différente de celle de l'homme et de la femme. Une voix que je connaissais... Hugo...

Alors j'ouvris les yeux. Aussitôt, je sentis une immense sensation de bien être m'envahir. J'étais couchée sur un lit et Doc, perchée sur ma poitrine, me fit un grand sourire. A ma grande surprise, je constatai que je n'étais plus entravée...

"Où... Où suis-je ? Demandai-je d'une voix faible. Hugo ?"
-Chez moi, dans ma tente, en sécurité, répondit un homme de taille moyenne au visage bienveillant. Mais tu peux remercier Léanne ici présente ! Sans elle, vous seriez encore prisonniers dans ce cocon de terre ! Et ne t'en fais pas, Hugo va bien, il est juste à côté de moi ! Au lieu de t'inquiéter pour les autres ma fille, soucie-toi un peu de toi-même ! Tu es de loin la plus amochée de nous tous ici ! Léanne, mon amie guérisseuse, et moi-même, avons dû nous y mettre à deux pour stabiliser ton état. Et encore, heureusement que ta Tarsal, d'après ce qu'elle nous a raconté, t'as fait manger cette feuille ! Sinon tu n'aurais pas survécu !"

Je n'écoutais que d'une oreille le discours du bonhomme, cherchant Hugo du regard. Mais chaque mouvement de la tête m'épuisait autant qu'un marathon. Enfin, je le trouvai et lui fis un faible sourire, qu'il me rendit. Puis, une fois cette tâche cruciale accomplie, ce fut comme si mon cerveau se remettait pleinement en marche, se concentrant également sur des informations périphériques, qui ne concernaient pas le jeune homme... Cet homme rondouillard, je le connaissais !

"M... Maître Nerio ? C'est vous ?
-Bien sourit l'homme ! Pendant un moment j'ai eu peur que ta mémoire en ai pris un coup ! Mais en fait, tu t'inquiétais pour ton petit-ami, c'est compréhensible... Et d'ailleurs vous avez tout fait pour me fausser compagnie tous les deux, quand on est arrivé ! Vous voyez où ça vous a mené ! Gronda--il d'un ton faussement autoritaire. La prochaine fois, au lieu de vous enfuir comme des voleurs, vous resterez sagement avec moi !
-Je... Je suis désolée, maître... M'excusai-je en rougissant... Je...Hugo n'est...
-Je plaisante, voyons ! Rit le soigneur en se tapant la cuisse. Vous êtes jeunes, profitez-en ! Mais tout de même, ajouta-t-il en retrouvant son sérieux, quelle sombre histoire. D'après ce que nous a expliqué Hugo, ces inconnus luttaient contre on ne sait quoi... Et puis, apparemment, ils étaient terrosiens... Je me demande bien ce que l'armée de Terros vient fiche ici. Ce n'est ni leur pays, ni un pays allié, mais vu que l'homme a exhibé son badge de gradé, il devait avoir une sacré bonne raison de le faire...
- Nério, l'interrompit alors une femme d'une cinquantaine d'années, je t'interdis d'ennuyer cette jeune fille avec tes blagues ! Je me redressai alors pour voir de qui il s'agissait. Probablement la dénommée Léanne. Tu as eu une scré chance que nous soyons là tous les deux, Violette, expliqua-t-elle alors. Sans l'aide de Nério, tu serais restée inconsciente un ou deux jours de plus. Mais ta vie n'est plus en danger. Je m'appelle Léanne, ajouta-t-elle, et je suis une amie d'Hugo. Et de ton maître. Enfin, cela dépend des jours...

Nerio affecta un air atterré...

-Merci madame pour tout ce que vous avez fait pour moi... Et merci à votre Gallame qui nous a emmené loin d'ici, répondis-je d'une voix affaiblie avec un pauvre sourire. Désolée que vous ayez eu à vous mettre en danger pour moi...
-Il n'y a pas de quoi ! En fait, cela faisait un moment que nous vous cherchions, avec toute cette agitation, nous commencions à nous inquiéter. Heureusement, ce Drattak nous a indiqué où chercher lorsqu'il a plongé pour arracher la toile de tente..."

Le Drattak... Soudain, un détail très important me revint en mémoire. Quelle gourde je pouvais être parfois !

-Et Abbigaël ?
-Tu veux parler de la jeune fille aux cheveux noirs qui était prisonnière avec vous ? Elle ne nous a pas suivis... Je pense qu'elle a profité de notre diversion pour s'enfuir... Ou alors...
-J'espère qu'elle va bien. Je veux dire, elle s'est battue pour moi ce soir alors j'aimerais que... Qu'elle ne soit pas... A cause de moi...
-Ne t'en fais pas, me répondit Léanne, Gallame l'aurait aidée si elle en avait eu besoin... A moins qu'elle ne lui ait dit qu'elle préférait rester là où elle était... Ou qu'il l'ait téléporté ailleurs à sa demande... Il a disparu juste après nous avoir ramené ici... Peut-être qu'il l'a emmenée ailleurs, en sécurité.
-Ah... Tant mieux..."

Je n'étais pas complètement rassuré, mais Nerio prit la parole, ce qui détourna mes pensées de la Terrosienne.

"Heureusement pour toi, tu avais pensé à prendre quelques herbes au cas où. Tu es donc au courant pour ta maladie cardiaque, c'est ça? Ellio m'en a touché un mot dans la lettre qu'il m'a envoyé, mais je ne sais pas exactement ce qu'il t'a dit. En tout cas, mon garçon, ajouta-t-il à l'intention d'Hugo, si tu comptes passer un peu plus de temps avec cette demoiselle, je te conseille de garder sur toi quelques unes des feuilles qui' l'ont sauvé ce soir. Cette crise n'est pas un cas isolé, et si jamais elle se retrouve dans l'incapacité de se soigner, du devras simplement lui enfoncer cette herbe dans la bouche... D'ailleurs si tu veux je peux...
-Nério, coupa Léanne en lui jetant un regard noir, il se fait tard et ces jeunes gens sont fatigués. Vu les épreuves qu'ils ont traversé, ils ont besoin de repos. En cas de problème, ajouta-t-elle a mon intention, Nerio et moi serons juste derrière cette cloison, dans l'autre pièce. Par cotre Hugo, il va te falloir dormir ici, il n'y a pas d'autre chambre disponible. Je vais t'apporter un matelas, pour que tu puisses rester avec Violette. Nerio et moi avons un dernier remède à préparer à côté. Appelle si besoin.
-Hein ? Sursauta Nério. Un remède ? Quel remède ? Mais il se reprit bien vite lorsque Léanne lui flanqua un discret coup de coude. Aaaaaaaaaaaaaahhhhh oui bien sûr, le remède. Je n'y pensais plus ! Bonne nuit les jeunes ! Dormez bien! Ajouta-t-il avec un clin d'oeil en direction d'Hugo. Et ils se rendirent dans l'autre pièce.

Nous étions à présent seul avec Doc, Phobos et Irémia qui étaient apparemment en grande conversation dans le coin opposé... Il était sans doute temps pour moi de parler... Je crois que je lui devais quelques remerciements et des explications aussi...

J'attendis que Nerio revienne avec un matelas puis reparte avant de me jeter à l'eau :

"Hugo, commençai-je d'une voix douce avec un sourire, je... Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi ce soir. Tu m'as sauvé la vie plusieurs fois, et tu n'as pas hésité à rester en arrière pour veiller sur moi"... Il était si gentil avec moi, et si mignon... Non, je ne pouvais pas... A cette pensée, je m'empourprai. Mais finalement, je repris : "Je... J'aime beaucoup les moments que je passe avec toi. J'ai l'impression d'être en sécurité à tes côté, ça ne m'était pas arrivé souvent ces derniers temps et c'est très agréable... Je n'avais jamais ressenti ça pour personne avant et je... Je crois que..." Je rougis tellement qu'on aurait dit que j'allais lancer une Surchauffe ! JE contrôlai ma respiration. "En fait, j'aimerais rester un peu plus longtemps avec toi, alors est-ce que..."

Ma voix se faisait hélas de plus en plus faible, si bien que mon cher Hugo devait pencher la tête pour m'entendre. Il était si près de moi... Sa peau était si proche... Son si beau visage juste en face du mien... Et pourtant, je n'avais plus assez d'énergie pour l'atteindre, malgré tous les efforts que je faisais pour me redresser. C'est alors que je sentis une force étrange agir sur moi... Doc... Psyko... Et mon visage se rapprocha comme par magie de celui d'Hugo. Mes lèvres effleurèrent sa joue glabre, puis se retirèrent. Par Lugia, c'était si... Alors c'était ça... Et pourtant, je dois avouer que je n'étais pas pleinement satisfaite, car en moi, une petite voix que je connaissais pas me susurrait de poser mes lèvres ailleurs sur son visage... La voix du désir, compris-je. Celle de l'amour...

Alors, comme dans mes rêves les plus fou, Hugo, qui heureusement ne sembla pas le moins du monde gêné par mon geste, tourna légèrement la tête. Le moment de lui demander...

Pour une fois plongée dans un étrange état de sérénité, je lui dis d'une voix calme ou perçait néanmoins mon désir:
"Est-ce que... Tu veux continuer... Avec moi ?", avant d'enfin gouter à ses lèvres."

[Event fini pour moi, meci à tous^^]

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